Il n'est pas de voyages inutiles, nous finissons toujours par emprunter un chemin intéressé

La main de l'enfant est sale. Rien qu'en la touchant, le vieillard peut ressentir la fougue de la jeunesse, l'innocence qui lui est proche,... mais aussi la méconnaissance qu'il a de ce monde dangereux. Il l'accompagne jusqu'aux tribunes, et chaque fois qu'ils croisent une patrouille, il peut sentir l'étreinte autours de son bras. Le gamin est apeuré, mais aussi en colère. Il déteste le Premier Ordre... Comme beaucoup ici. Cet Ordre "nouveau" rappelle certainement l'Empire d'antan pourtant, il n'en est rien. Si le Sith admire la ferveur avec laquelle ils défendent cette position "d'héritier de l'Empire", il ne peut que constater le brouillon que représente cet ouvrage. Sont-ils pour autant détestables, comme cet enfant le pense ? Non. Défendre son idéal est permis pour tous, la seule chose variant étant la méthode employée. Pour eux, il s'agit de la force tandis que pour la République, il s'agissait de jeux politiques. D'ailleurs, ont-ils oubliés que c'est leur vénérable sénat, qui autrefois, avait encouragé la création de l'Empire Galactique ? Le passé n'est que le miroir poussiéreux du futur. Si les enfants sont éduqués dans la haine du Premier Ordre, il est normal que la machine de guerre se mette en marche... et inversement. Peu importe, que peut-il y faire ? Rien, il se contente de le suivre, en souriant et en restant attentif.

Ils entendent des cris. Les soldats se font huer par la foule. On peut même entendre le choc des pierres sur leur armures. Le tension est de plus en plus palpable. Un élan de courage et d'audace semble investir les rues et ruelles. Intérieurement, le Sith sait ce qu'il se trame, ou du moins, il sait à quelle conclusion tout cela pourrait parvenir. Pourtant, il laisse de côté la situation pour s'attarder sur quelque chose de bien plus... intéressant. Il y a quelques minutes de cela, son attention avait été happée par une présence torturée. La curiosité l'emporta sur la raison de sa venue ici, même s'il est persuadé que sa présence ici est en partie du à la Force. Cette explosion de ressentiment qu'il a pressenti précédemment ne fait que le conforter dans sa prédiction. En plus de cela, il sent une animosité toute particulière planant dans les airs... quelque chose de croissant, de violent, et particulièrement sanglant.        

Une détonation retentit, la main de l'enfant serre de nouveau le poignet du vieillard. D'un geste amical et réconfortant, il appose son autre main sur la tête du marmot. « Ce n'est que le départ de la course, rien de quoi s'alarmer » . Sans plus s'attarder, ils continuent. Au loin, il la perçoit, cette zone de vide. Mystérieuse, il ne parvient pas à la sonder. La Force toute puissance se voit impuissante... C'est alors qu'il s'adresse de nouveau à son guide : « Dis-moi petit, vois-tu quelque chose d'étrange, là, devant nous. ». Un bref silence, puis il énumère toute choses passant dans son champ de vision. Des troopers, des marchands, des types louches, d'autres enfants et enfin une personne en particulier : un alien. Seulement ce détail ne représente rien. La présence alien sur ce bout de terre est normale, et surtout à cette période-ci. Soren lui demande alors quelques précisions, constatant par la même occasion, que la présence de l'individu auquel il parlait juste avant vient de disparaître. *Intriguant*.

C'est avec surprise que le gosse lui décrit une personne à la peau bleutée arborant l'uniforme, semble-t-il impérial. Une femme qui plus est ! L'ancien ne manque pas de sourire. Une Chiss dans les rangs du Premier Ordre ? Le célèbre Thrawn n'est donc pas le seul de son espèce en son sein ? Cette espèce se fait rare dans notre galaxie, elle préfère rester recluse dans son monde natale, régi par une organisation très rigoureuse. « Peux-tu me conduire jusqu'à elle je te prie ? » Le jeune garçon ne veut pas s'approcher. Il tremble,... pas de peur, mais de colère. Encore une fois, agissant comme un grand-père à son égard, il le réconforte, ajoutant même quelques crédits. Finalement, il accepte.

C'est en s'approchant que la présence mystérieuse resurgit, calmer semble-t-il. Et cette fois, il s'adresse à lui, brièvement, succinctement. Qui est-il ? Insolent. Il aurait pu commencer par un "Bonjour". Il fait lors le rapprochement avec cette zone de "vide" dans la Force et la disparition soudaine de sa présence. Les deux sont liés. Le Premier Ordre,... des usagers de la Force à leur côté... Les Ren. Aucun doute possible. « La question n'est pas qui je suis... mais qui veux-tu être ! » . Soren tourne légèrement la tête en direction de l'individu en question, il ne peut en distinguer le physique, mais comme une forme opaque... Il continue de dissimuler son appartenance à la Force...

Brutale. Fulgurante. Un horrible souvenir. Sa vue, le peu que la Force lui accorde disparaît subitement. Il perd l'équilibre,... comme si son corps manquait de quelque chose. L'enfant, trop faible pour supporter le poids de l'ancien, le lâche par inadvertance, devant le bataillon de Stormtrooper et la Chiss en question avant de s’enfuir en courant. Soren tente de se rattraper tant bien que mal, sa canne chutant, un bruit métallique s'en dégage. Ses lunettes tombent par la même occasion, découvrant un visage lacéré par des cicatrices anciennes, et un regard d'une blancheur presque immaculé. Intérieurement, il rugit. Lui, à terre ! Dans une telle situation... Perdre l'équilibre pour si peu... Était-il devenu si dépendant de la Force avec le temps ? Il se relève, lentement, époussetant son pantalon, son haut pour au final se pencher prudemment cherchant sa canne. « Excusez-moi de cette piteuse entrée en matière,...  j'aurai du me douter que cet enfant me fasse une blague de la sorte au bout d'un moment... je me suis fait avoir comme un bleu. » . Il redresse la tête vers la Chiss, normalement devant lui : « Oh ! Ne voyez pas dans mes mots une quelconque moquerie, au contraire même, j'enrage après le destin de m'avoir ôter ce précieux attribut m'empêchant de voir des personnes de votre acabit Dame Chiss... » Ne retrouvant pas sa canne, il se redresse, saluant les quelques personnes présentes d'une révérence distincte, incapable de les identifier. « J'en oublie les manières,... je me présente, Soren Kareos du Secteur Corporatif »