Corellia, cette planète était un peu particulière pour Aram, il y avait vécu pendant près d’un an et c’était censé être sa planète d’origine, du moins celle de Marsden. Donc vous l’aurez compris, retourner sur cette célèbre planète faisait un effet tout particulier pour l’ancien pilote de module. Mais il n’était pas là pour faire du tourisme ou se remémorer d’ancien souvenirs, non, il était là en mission, pour le fameux sommet. Le système Corelli venait de quitter la nouvelle république, un véritable coup dur pour la démocratie intergalactique, mais ce choix n’étonna guère le natif d’Hutta, Corellia a toujours été à part, une mentalité différente, une culture différente.

Alors que ça devait être une simple mission d’observation, tout dégénéra quand un immense bouclier isola la planète tout entière. Qui est à l’origine de ceci ? Personne ne le sait mais en tout cas les théories les plus folles fusent, la plus probable semble être celle qui accuse le premier ordre. Il est vrai qu’ils semblent être les parfaits coupables, mais devons-nous tirer des conclusions aussi rapides ? Là était la question. En tout cas, la résistance s’est réunie dans un bâtiment pour en parler. Aram était bien entendu présent comme beaucoup d’autres. La situation était critique, plusieurs résistants firent part de leurs idées et rapidement deux clans s’opposèrent, ceux qui veulent passer à l’action contre le premier ordre, et ceux qui veulent attendre d’en savoir plus avant de faire quoi que ce soit. Malgré son caractère impulsif, Aram est plutôt d’avis d’attendre d’en savoir plus, la situation étant déjà assez critique comme ça, pas la peine d’aggraver les choses avec une bataille, surtout qu’il avait eu sa dose sur Bogden. Il décide donc de prendre la parole, chose plutôt rare pour le souligner.

- Je serai d’avis d’en savoir un peu plus sur ce foutu bouclier avant d’entamer une manœuvre d’attaque contre le premier ordre. Les Corelliens sont suffisamment à cran et j’en sais quelques choses ! Ce n'est non pas Aram Fray qui parle mais bien Marsden. De plus la générale Organa-Solo nous a laissé des consignes… Il ne devrait même pas y avoir de débat !

Le natif d'Hutta sait très bien que ces propos vont être sujet à débat et contradiction.

Gwen avait trouvé enfin un endroit où s'asseoir. Elle avait trop forcé sur son corps ces derniers temps : dissimuler sa grossesse pendant quatre mois n'avait pas été de tout repos, mais à présent, elle n'avait plus le choix, et surtout à cause de ses actions, elle était en repos forcé. Elle avait cependant tenu à accompagner tout le monde sur Corellia, car il n'était pas question que la moindre tragédie ne s'y produise. Un espoir vain, apparemment. Dévisageant une par une les personnes présentes à cette réunion, coupés du monde extérieur, elle les laissait s'exprimer en restant en retrait pour le moment. Pourtant, ça la démangeait. Le débat était inutile, mais pas parce qu'ils devaient véhiculer un message de paix : parce qu'après les récents événements, tout le monde avait bien trop peur de se positionner. Aussi, elle s’éclaircit la voix alors que les débats allaient de bon train. « Que le Premier Ordre soit derrière tout ça ou non, ce n'est pas la question. Ils sont enfermés avec nous, ils sont désormais eux aussi sans directives de leur tête pensante. Et vous croyez qu'ils vont faire quoi, alors qu'ils savent qu'on est ici aussi ? Ils vont nous inviter pour une tasse de thé ? Je ne crois pas. C'est une question d'heures avant que nous ne soyons attaqués. Ils se fichent probablement du reste : pour eux, nous sommes peut-être tout autant les coupables de cette situation. Le bilan sera plus lourd que jamais : les avez-vous déjà vu avoir pitié de la population ? Je sais que certains d'entre vous sont natifs de Corellia, et n'ont pas envie de se jeter dans une bataille où il y aurait de nombreux dommages collatéraux. Et je suis tout à fait d'accord avec vous. Ce que je dis, c'est que nous ne pouvons pas nous permettre de rester les bras croisés et d'attendre qu'ils se pointent avec leur délicatesse habituelle. Nous devons prendre les devants. »

Elle laisse le silence se poser après sa déclaration, avant de reprendre tout sourire : «  Bien sûr, il n'est pas question d'envoyer des soldats attaquer la flotte présente. Je ne suis pas non plus en train de dire que nous devrions nous jeter au combat sans réfléchir. Mais peut-être devrions nous parler stratégie afin d'anticiper. Ils n'ont jamais prit de gants jusqu'ici, nous ne devrions pas le faire non plus. » Gwen se relevait difficilement avec son ventre qui prenait un peu trop de place par rapport à ce qu'elle aurait voulu.

Discrètement, Diarmuid tendit un snack à Moira, écoutant la situation tout autant qu'il se montrait attentif à la jeune femme. Un peu plus tôt, il en avait également fait passer un à Gwen, présupposant que se venger à coup de dents sur de la nourriture pouvait aider contre le stress.
Le général avait des cernes sombres sous les yeux, lui donnant un air lugubre, effrayant. Il regarda la jeunesse de quelques uns des personnes présentes, comprit également leur envie d'être les gentils, et surtout d'en être assurés. Cela n'excusait pas les morts passés, ceux à venir, mais il fallait une raison d'avancer.

 « Pour la tasse de thé, si un de leur chiss est présent ici, dans ce système, je pense que cela peut encore se négocier... »

Il cru voir le fantôme d'un ou deux sourires parmi la foule, preuve que les gens continuaient d'écouter. Et puis l'homme secoua légèrement la tête, vieux de sa propre expérience plus qu'il n'était fort.

 « Avant que la Résistance n'existe véritablement, mon commando pourchassait ce qui restait de l'Empire au nom de la République, sans y appartenir officiellement. Nous faisions le sale boulot à leur place, sinon le sénat n'aurait pu avoir aucune crédibilité en tant que « gentils »....Aujourd'hui, il n'y a plus personne pour ces petits jeux de dupes, aussi je n'ai que deux conseils pour vous. »

Sa main était sur l'épaule de Moira, pour certains il rassurait de sa présence lajeune femme, pour d'autres c'était au contraire lui qui cherchait une énergie nouvelle ans la chaleur de la brune.

 « Pour ceux qui veulent attendre plus de preuves, cela était également le point de vue de la République avant que Starkiller ne passe par là. Pour ceux qui veulent agir au contraire, il n'y a pas de retour en arrière possible. En soi, notre guerre contre le Premier Ordre a toujours été ouverte, a-t-on besoin d'une raison pour ne pas les attaquer, en profiter ? Le système Corellien souffrira quoi qu'il en soit de cet isolement, aucun événement ici ne sera sans conséquences. »

Nul ne naissait héros, nul ne le devenait, seul le poids des siècles et des années pouvait donner ce statut, ce réal statut. Bien sûr il y avait une exception : la Générale Leia Organa, capable de prendre depuis bien trop de temps déjà, malgré les douleurs et les souffrances, les décisions guidées par l'héroïsme.
Parfois, l'héroïsme ne sauvait pas cependant....
Et puis il y avait d'autres risques : les faux ennemis tout autant que les faux amis. Un instant, Diarmuid regretta de n'avoir aucun moyen de communiquer avec Aloy, la toute jeune fille de Moira. Là où des adultes se questionnaient trop, un enfant savait prendre des raccourcis étranges mais efficaces.

 « Nous devons décider d'une technique à adopter envers les civils, empêcher des gens de nous rejoindre peut-être ? Nous apparaîtrions comme des ogres, sinon,venus ici pour piller le système de ses enfants. Tâchons d'être le plus indépendants possible, de limiter les contacts. »

Que le Premier Ordre n'ait aucune raison valable de s'en prendre aux habitants. Cela n'empêcherait pas les massacres peut-être, néanmoins aucun membre de la Résistance ne saurait en être la cause première.
Finalement, les jeux de dupes revenaient toujours, nécessaires. Parce que les vrais gentils n'existaient pas, n'existeraient jamais.