Les idées fusèrent, mais tous semblaient être du même avis, attaquer le premier ordre. Aram se voilait la face en pensant qu’il n’y aurait pas d’affrontement entre les deux parties. Et pourtant il y croyait, pour lui la priorité était le bouclier planétaire qui couvrait la planète, sur le long terme cela va poser de grave problème bien plus important que le premier ordre. Bien entendu que la natif d’Hutta voulait éradiquer le premier ordre, bien sûr qu’il serait plus intelligent d’attaquer les premiers, mais à quel prix ? Pour faire de Corellia un nouveau Naboo ? Que d’innocentes personnes en payent le prix fort ? Non, ce n’était pas concevable pour le pilote. Oui c’est malheureusement ça la guerre, mais quand on a le choix de faire différemment, n’est-ce pas ça qui fait la différence entre le premier ordre et la résistance ? Ou alors Aram est-il trop utopiste peut être ? En tout cas à chacune des idées proposées, il serra ses poings de plus en plus fort. Jusqu’à que Sona reprenne la parole, ces propos étaient juste et réfléchis, on pouvait voir qu’elle cherchait le meilleur des compromis, l’idée plaisait un peu plus à Aram, mais il y avait un détail que la commandante oubliée, les Corelliens.

- Les Corelliens se fichent de savoir qui va tirer les premiers. Les indépendantistes sont bien plus nombreux que vous le pensez. Si confrontation il y a, vous pouvez être sûr que les Corelliens seront en colère et on n’aura pas un, mais deux ennemis sur le dos. Je ne dis pas qu’il faut rester là les bras croiser à attendre de se faire bombarder mais… Le bouclier doit être notre priorité absolue ! Il regarde tout le monde. Maintenant faites ce que vous voulez, je n’ai pas mon mot à dire je suis probablement le moins gradé dans cette pièce. En tout cas si vous voulez attaquer le premier ordre, ça sera moi pour cette fois.

Après ses mots, Aram se dirige vers la sortie, le regard dur. Il n’ose même pas regarder ses partenaires Rogue, ni même les gens qu’il connaissait. Bien entendu il comprenait leurs positions, il sait que la résistance devait agir. Peut-être que son avis importait peu, peut-être que ce n’était pas la bonne solution, en tout cas il aura fait part de sa pensée. En attendant, il voulait se défouler et boire, il va probablement se diriger vers la cantina la plus proche, histoire de penser à autre chose. Prendre du recul aussi.

Cette réunion aurait pu bien plius mal se passer. Chacun ici possédait ses opinions, savait comment les faire valoir, cela était bien mieux qu'une bande de mous du genou simplement capable d'hésiter. D'accord ou non, tous comprenaient que la chose importante était les arguments, sans arguments on ne pouvait plus comprendre ses propres combats.
Cela était bien, la situation possédait quelque chose de désespéré, mais cela était bien quand même. A tous, le général leur sourit, féroce. Certains ne le regardaient pas évidemment, n'en avaient que faire, aucune importance, il était fier d'eux en cet instant précis alors le montrait.

Nox fit la proposition que l'on attendait de lui : celle de la folie, du danger. Songeait-il à Jade, alors qu'il exposait ses plans?  Diarmuid aurait voulu un peu de son coeur et de sa poigne, l'autre Général savait comment parler, et le brun se rendit compte qu'il approuvait son idée.
Parce que personne ne s'y attendrait, que là était leur chance.

”Les diversions sont toujours à double tranchants, elles peuvent rendre un plan prévisible à nos ennemis. Si l'on agit ainsi, tout doit à la fois être réglé à la seconde prêt et en même temps, savoir surprendre. En cas de force majeure, la diversion peut devenir le plan principal....”

Dans sa tête, des stratégies, de vieux réflexes aussi, ceux du terrain. On arrêtait jamais d'être un soldat, cela n'était pas possible, Diarmuid le constatait avec un calme glaçant. Il ne rejettait pas cette part de lui, en silence ses yeux suivirent la silhouette de Marsden. L'autre homme avait de la valeur, de la noblesse aussi. Ce qu'il faisait était respectable, hélas ils n'avaient pas tous le luxe de pouvoir l'être.

”Nos ennemis nous connaissent, ils savent que nos premiers réflexes seront de trop réfléchir justement, de chercher des preuves, des indices dans notre terreur d'impliquer des innocents. Nous avons là une chance de gagner du temps sur eux, de les prendre par surprise. Il y aura des conséquences, mais soyons honnêtes, aucune bataille ne se gagne sur le court terme. Un groupe peut effectivement agir ainsi que le ferait tout bon petit résistant, sans violence, à la recherche de preuves et d'indices, les autres peuvent attaquer. “

Un silence, puis:

”Cependant, si un seul d'entre vous pense que nous devons chercher l'absolution ou des signes quelconques du bien fondé de notre combat, c'est inutile. Ne nous faites pas perdre du temps.... L'honneur n'a rien à voir avec nos actions, nous faisons cela parce que c'est nécessaire, voilà tout. Quitte à en devenir des monstres nous aussi. “

Les discussions allaient de bon train, et tout ce qui était dit jusque là exaspérait Gwen. Entre ceux qui voulaient juste faire couler le sang, et ceux qui n’avaient pas de cran, il n’y avait plus grand chose à prouver sur l’impuissance de la Résistance. Où étaient passés tous ces grands idéaux qui l’avaient poussée à rejoindre son frère dans la lutte ? Où étaient passés ces combattants pleins d’espoirs ? Il n’y avait plus que la haine, plus que la peur, plus que la lâcheté. Les hormones prirent le pas sur les émotions sur la jeune femme, et c’est une main sur son ventre qu’elle déclarait : « Alors c’est comme ça, hein ? Le plan maintenant, c’est de manipuler les civils en provoquant l’ennemi, et donc en les mettant en danger, pour rendre les méchants encore plus méchants et en nous faisant passer pour des héros. La population est DÉJÀ de notre côté, vous pensez qu’en manipulant leur esprit de la sorte, vous vous attirerez sa sympathie, mais croyez le ou non, les gens ne sont pas bêtes et la vérité finit toujours par éclater. » Elle secouait la tête. Elle avait été sur le terrain. Elle avait vaincu Kylo Ren et récupéré un morceau de carte. Elle n’avait pas de craintes, elle n’avait pas peur de se salir les mains. Mais pas comme ça. « Mon avis de pilote enceinte ne compte peut être pas, parce que je ne pourrais pas vous aider sur le terrain bien que j’en meurs d’envie. Mais je refuse catégoriquement de participer à la mascarade que propose le Commandant Bradbury. Je ne suis pas pour la manipulation des civils, comme le font nos ennemis. » Gwen prit alors la direction de la sortie, non sans accorder un regard plein de tendresse à Moira et à Diarmuid avant de quitter les lieux.