Never gonna let you down

Au travers du hublot de la navette, Ralkorb observe la surface de l’immense planète cité qu’est Coruscant. Après plus d’un mois d’errance dans les fins fonds de la galaxie, il est enfin chez lui. Et il ne pensait plus que cela puisse arriver un jour. Il avait simplement eu de la chance. De la chance qu’un vaisseau commercial remarque la navette à la dérive du jedi et lui vienne en aide. Lui et les quelques survivants restants dans sa navette avaient été recueillis, nourris et soignés. Car ce mois de dérive à bord de sa navette l’avait grandement affaibli. Il était passablement amaigri, et épuisé. Pouvoir se nourrir tous les jours était un grand luxe pour les survivants qui devaient drastiquement rationner la nourriture présente à bord de la navette. Et plusieurs personnes n’avaient pas survécus.

Quoi qu’il en soit, Ralkorb avait survécu, et il était maintenant sur le point de rentrer chez lui. De retrouver sa Meetra. C’était maintenant tout ce qui comptait pour lui. La serrer dans ses bras, pouvoir la sentir, c’était tout ce qu’il avait en tête désormais. Elle devait sûrement le penser mort depuis le temps. Alors à peine avait-il repris des forces après son sauvetage, qu’il avait pris la première navette en direction de Coruscant. A l’instant ou la navette avait touché le sol du spatioport, Ralkorb avait bondi hors de l’embarcation, prenant un speeder pour pouvoir rentrer chez eux. Dans son cœur, il y a tout de même une certaine inquiétude. Comment sa belle allait elle réagir face à lui après ce mois d’errance. Et si elle n’était pas là.  Pendant ces longues semaines de dérive, c’était son souvenir qui le maintenait en vie. L’envie de la voir à nouveau. Il ne pouvait pas l’abandonner. Jamais.

Après des minutes qui semblaient comme des heures entières, son speeder passait non loin de lieux qui lui étaient familiers. Le bar de Dex, puis la rue dans laquelle ils vivaient. Il avait garé son speeder avant d’en descendre et de commencer à marcher en direction de leur porte. Son cœur battait à toute allure, il avait tant attendu ce moment, et voilà qu’il y était. Devant lui la porte de leur foyer. Il avait hésité un moment sur la manière dont il allait se présenter. Mais il finit par simplement frapper à la porte. Il prit une grande inspiration alors qu’il attendait des pas se rapprocher de la porte devant lui.  

Never gonna let you down

Les quelques secondes durant lesquelles Ralkorb attendait que sa belle se présente face à lui lui parurent comme une vie entière. Dés lors qu’il savait qu’il allait survivre, c’est tout ce qu’il n’avait jamais voulu. Retourner auprès d’elle. Son cœur battant à toute vitesse, il entend les pas se rapprocher de la porte. Comment allait-elle réagir face à lui. Peut-être allait-elle penser tomber sur un fantôme. D’autant plus que Ralkorb a bien changé, il a gravement maigri et perdu beaucoup de sa masse musculaire. Ce mois de rationnement et de survie à bord d’une petite navette n’avait clairement pas fait du bien au jedi. Il continuait d’entendre les pas se rapprocher encore et encore. Comme s’il était dans une boucle, si proche de ce dont il avait rêvé tout ce temps, mais sans jamais que cela n’arrive. Il trépigne d’impatience, mais il est aussi terrifié. Et si elle le rejetait. Il peut s’en passer des choses en un mois. Surtout en un mois ou elle le pensait mort.

Il prend une grande inspiration alors qu’il voit enfin la porte s’ouvrir devant lui. Et il entend sa voix. Finalement, elle est là face à lui. Elle semblait effectivement avoir vu un fantôme. Un moment, c’est le silence alors que les deux amoureux se regardent. Et comme pour s’assurer qu’elle ne rêvait pas, Meetra avait tendu la main pour le toucher. Alors que des larmes commençaient à couler abondamment sur les joues du jedi, il sourit. « C’est moi » avait-il simplement répondu avant d’enfin prendre sa belle dans ses bras. La serrant contre lui aussi fort qu’il le pouvait. C’était bon. Si bon de pouvoir la serrer contre son cœur. « Je suis désolé… Tellement désolé… » disait-il sans relâcher son étreinte. Il pleurait à chaude larme. Jamais il n’aurait du la laisser. Il aurait dû être raisonnable et partir avec elle. Après tout, probablement que l’enfant pour lequel il avait sacrifié sa place aurait pu trouver une autre navette pour vivre. Mais sur le moment… Sur le moment il pensait qu’il n’avait aucune autre solution, qu’il ne pouvait pas faire autrement. « Je suis là. » disait-il alors qu’il ne relâchait pas son étreinte. Pendant un moment, le temps était suspendu, il avait tant rêvé du moment ou il allait enfin pouvoir la retrouver, la serrer contre lui, sentir son odeur. Finalement, il desserra un peu son étreinte pour venir déposer ses lèvres contre celles de sa bien-aimée. Un long et doux baiser alors que les larmes continuaient de couler sur les joues du jedi.

Never gonna let you down

Ils sont là tous les deux. Dans les bras l’un de l’autre, c’est comme si plus rien n’existait. Il n’y avait plus de jedis, plus de communauté plus de dangers, rien. Juste eux et leur amour. Alors que tous les deux pleurent en se serrant et en se sentant l’un l’autre, Ralkorb peut enfin souffler. Se dire que toute cette histoire était terminée. Qu’ils allaient enfin pouvoir rester ensemble et prendre de longues vacances. Parce-que là, tout ce dont Ralkorb avait envie, c’était de la douceur des bras de sa belle et de la chaleur de son lit. Ils ne prendraient plus aucune mission pendant un moment. Ils avaient tant de choses à se dire et de temps à rattraper. Et même en dehors de ça, Ralkorb était épuisé et dramatiquement affaibli. Il avait plus que jamais besoin de repos et de reprendre des forces. C’était tout ce qu’il voulait. Du repos et rester auprès de Meetra. Pour l’heure, rien d’autre n’avait d’importance. Elle était tout ce qu’il avait. Tout ce qu’il pouvait le soutenir. Ralkorb n’avait pas de familles et peu de vrais amis. Et Meetra c’était tout ce dont il avait besoin pour ne pas être seul. S’il était seul… Et bien Cerberus aurait très certainement repris le dessus à l’heure qu’il est. C’est elle qui lui permet de tenir. De résister à tous ces cauchemars qu’il fait chaque nuit.

Ils sont là, silencieux, profitant l’un de l’autre, se rassurant, se disant que c’était fini, qu’ils étaient réunis, et qu’ils ne se quitteraient plus. Ralkorb reste silencieux lorsque sa belle lui demande de ne plus jamais la laisser. Une partie de lui est d’accord avec elle. Mais une autre sait qu’il aurait recommencé même en sachant ce qui l’attendait. Il ne pouvait pas… Il ne pouvait pas laisser cette enfant, l’abandonner à son sort. Alors il ne dit rien, il reste silencieux, serrant un peu plus fort Meetra contre lui. « Je suis là. » Finit-il simplement par dire. Et c’est tout ce qui compte. Ils étaient réunis.

Alors que les lèvres de Ralkorb effleurent celle de sa belle, il ressent comme un soulagement. Comme si toute ses craintes et ses angoissent s’envolaient pour ne jamais repartir. C’était doux et si agréable malgré les larmes qui se mêlaient au baiser. Il dure de longue seconde pendant lesquelles l’étreinte de Ralkorb se resserré légèrement sur sa dulcinée. Il veut la sentir tout contre lui, sentir son corps contre le sien. Quand finalement, le baiser est rompu, les larmes du jedi se sont dissipées pour laisser place à un grand sourire. La joie qu’il ressentait après avoir retrouvée sa belle était plus que visible sur son visage. Evidemment, il ne faut pas longtemps pour que Meetra lui demande ce qu’il s’était passé. Ralkorb hoche la tête. « Je vais tout te dire. » Dit-il avant de finalement rentrer chez eux.  Il s’assoit sur leur canapé sans jamais lâcher la main de sa belle. Une fois installés, Ralkorb commença le récit de ce qui lui était arrivé. « Après que tu as décollée, je suis resté pour aider à évacuer. Puis j’ai pris un petit groupe avec moi. J’avais remarqué une navette abandonnée que personne n’utilisait. Alors j’ai emmené ces gens avec moi. On était une petite dizaine. On a réussi à décoller sans encombre, mais une fois hors de l’atmosphère on a été percuté par quelque chose. Je ne sais pas vraiment quoi. Un débris sûrement. » Il marque une pause, serrant un peu plus la main de Meetra dans la sienne. « Les moteurs étaient morts, on pouvait plus rien faire. Alors on a dérivé. Je sais pas jusqu’ou on est allés comme ça, mais on a quittés le système pour aller je ne sais ou. On est restés comme ça pendant des semaines, peut-être un mois. Finalement, on a eu de la chance. Et hier on a été secourus par un vaisseau marchand qui passait par là et qui avait remarqué l’épave dans laquelle on était. » Il fit une nouvelle pause. Tout était si frais, il essayait de tout remettre dans l’ordre. « On a été pris en charge. Enfin… Les survivants ont été pris en charge. Je suis parti vers Coruscant dés que j’ai pu. J’ai pris la première navette… Et me voilà. ». Il plongea son regard dans celui de sa belle. « Tu m’as manquée… Je pensais que j’allais mourir dans cette navette, et que je ne te reverrai plus. »

Never gonna let you down

C’est si bon, si doux, si agréable. Ralkorb peut sentir le cœur de sa belle battre dans sa poitrine, l’odeur de ses cheveux et la douceur de sa peau. Il laisse échapper un long soupire de soulagement alors qu’il serre sa bien aimée contre lui. Il avait été grandement affaibli par toute ces aventures qu’il avait subit, mais il lui restait bien assez de force pour la serrer dans ses bras. Cette étreinte, il ne veut surtout pas qu’elle s’arrête. Ils restent là pendant de longues secondes, peut-être une minute l’un contre l’autre, en silence. Se rassurant mutuellement, s’assurant qu’ils ne rêvaient pas. Il enfouit sa tête dans le creux du cou de sa belle, restant silencieux, il est comme suspendu à cette étreinte.

Finalement, ils ont fini par rentrer. Ils se sont tous les deux assis, et Ralkorb a commencé son récit. Il donne tous les détails, il dit tout ce dont il se rappelle. Peut-être oublie-il certaines choses involontairement. Le temps avait paru si long que Ralkorb avait passé la majorité de son temps libre à méditer, faire passer le temps. Et durant ses méditations, c’était bien évidemment le souvenir du visage de sa belle qui le maintenait dans sa transe.

Il y avait pas mal de choses qui auraient pu causer de tels dégâts à leurs navettes. Meetra en énumère une partie. Toute ces options étaient une possibilité. Mais Ralkorb, comme tous les passagers de la navette n’avait pas vu ce qui les avait percutés. Il se souvient seulement d’une énorme secousse qui lui avait fait perdre l’équilibre, puis du noir complet dans laquelle la navette avait été plongée. « Je sais pas trop honnêtement. Tout ce dont je suis sûr, c’est que ça nous a percuté vraiment fort » Il avait même été surpris de constater que la coque du vaisseau n’avait pas été trouée. Au moment de l’impact, il était certain que tout était fini, qu’ils allaient tous être aspirés dans le vide de l’espace.

Elle lui demande s’il y avait un mécanicien qui aurait pu les aider après l’impact. Mais malheureusement, comme les emmerdes ça vole toujours en escadrilles, la personne la plus qualifiée pour réparer le vaisseau n’était nulle autre que Ralkorb. Autant dire qu’ils ne seraient pas allés bien loin, même si les réparations avaient été possibles. Ce dont il doute sérieusement. Et il préfère penser ainsi. Il préfère se dire qu’il n’aurait rien pu faire plutôt qu’il n’était simplement pas assez bon pour réparer le vaisseau. Il hausse les épaules. « Non. J’étais celui qui en savait le plus. » Il sourit « Autant te dire que mes capacités étaient loin d’être suffisantes. » Le peu que Ralkorb connaissait en mécanique, il l’avait appris en observant Meetra. Mais de là à dire qu’il s’y connaissait, il ne fallait pas exagérer.  

A nouveau, Meetra avait pris Ralkorb contre elle. Et il avait répondu à sa nouvelle étreinte en l’enlaçant doucement et en la serrant contre lui dans une étreinte réconfortante. Ils avaient tous les deux besoins de se réconforter, de se sentir l’un l’autre. Ralkorb avait évidemment cette flamme de désir qui brulait en lui. Il avait passé tant de temps sans voir a belle, que certains des instincts primaires de l’humanité étaient revenus à la charge. Mais dans l’état d’épuisement dans lequel se trouvait Ralkorb. Toute tentatives se seraient transformées en triste spectacle. Non, il contenait ses envies. De toute façon, il resterait chez eux un bon moment, il avait besoin de reprendre des forces. Alors des occasions, il y en aura d’autres. Pour l’heure, il profite simplement de cette nouvelle étreinte. « Je suis là maintenant. Tout ira bien. » Il marque une pause. « Je suis désolé de t’avoir causé du souci. » Rajouta-t-il simplement. Il se doute que ce mois avait été aussi dur pour elle.

Après plusieurs secondes d’étreintes, l’une des mains de Ralkorb commençait à glisser sur le corps de sa belle pour s’attarder sur son ventre. Il y eu alors une sensation. Quelque chose d’étrange que Ralkorb ressentait dans la Force. Une troisième personne. Il se recula légèrement, gardant sa main sur le ventre de Meetra. Cette troisième personne que ressentait Ralkorb… Elle était là, dans le ventre de sa belle. Il resta silencieux, une expression de surprise intense sur son visage. Il sentait bien l’énergie vitale d’un enfant. Et pas n’importe quel enfant. Son enfant… Leur enfant. « Tu… Tu es enceinte ? » dit-il comme choqué par ce qu’il venait de ressentir. .

Never gonna let you down

C’est vrai qu’ils avaient eu de la chance. Enfin, autant de chance que possible au vu de leur situation. Le débris qui les avait percutés aurait pu désintégrer la navette toute entière si il était arrivé ne serait-ce qu’un peu plus rapidement. Ralkorb aurait clairement préféré ne pas avoir été touché du tout, mais c’était peut-être trop en demander. Peut-être que la Force voulait que tout ceci arrive pour une raison. Une raison pour le moment inconnue du jedi. Ils avaient dérivés durant des jours, des semaines même. Mais tout ceci devait faire partie de quelque chose de plus grand. Quelque chose que la Force voulait. C’est ainsi que Ralkorb relativise les choses du moins. Le temps à bord de cette navette avait été horriblement long. Et tout du long de leur longue errance, il ne pensait qu’a une seule chose. A Meetra. Comment elle allait, comment elle tenait le coup. Ca l’enrageait de ne même pas pouvoir lui envoyer un signe, n’importe quoi pour qu’elle soit rassurée. Il avait à nouveau pris la main de sa belle dans la sienne. Il sourit « Heureusement oui. Même dans tout ce malheur, il y a un peu de lumière. La navette n’a pas explosé. Et j’ai pu te revenir. » Il tenait bien la main de sa belle dans la sienne. La serrant légèrement. Comme pour se rassurer. Être sur que tout ceci n’était pas un rêve. Qu’il n’allait pas se réveiller dans cette maudite navette. Il avait déjà rêvé de ce moment lors de leur dérive. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les réveils n’était pas les moments les plus agréables.

Dans le futur, il sera plus qu’essentiel d’apprendre la mécanique. De devenir indépendant dans ce domaine. Parce-que peut-être que si il avait eu les compétences de Meetra il aurait pu redémarrer cette fichu navette, et ils auraient pu tous rentrer sains et saufs. Ou pas. Mais il aurait aimé être certain qu’il n’y avait absolument rien à faire. Que la navette était bel et bien fichue. Ralkorb hoche la tête. « Dés que j’aurais repris des forces, tu pourras m’apprendre. » Parce-que même si il n’avait plus l’intention de quitter Meetra, Ralkorb ne savait pas de quoi le futur serait fait. Et peut-être se retrouverait-il à nouveau seul. Et peut-être qu’il devrait avoir des connaissances en mécanique. Ca pourrait bien lui sauver la vie. Parce-que mine de rien, si ce vaisseau marchand ne l’avait pas trouvé, il serait probablement mort sous peu. Lorsque l’équipe d’abordage avait pénétré la navette à la dérive, Ralkorb était dans un état lamentable. Déshydraté, incapable de tenir sur ses jambes, à peine capable de parler. Les seuls soupirs à peine perceptibles qui sortaient de la bouche du jedi n’étaient que pour elle, pour sa bien-aimée. Elle était tout son monde, la seule personne réellement proche de lui. Sans elle, il n’a plus personne.

La nouvelle lui fait comme un électro-choc. Il reste silencieux un moment. Tant d’émotions se bousculent dans sa tête. Tant d’émotions positives. Ralkorb va être papa. Et il n’était pas préparé à cette nouvelle. Son regard se pose sur le ventre de sa belle, puis sur elle. A nouveau les yeux amplis de larmes. Tant de souffrances, tant de doutes. Et là, il apprenait qu’il allait être le père d’un petit garçon ou d’une petite fille. Un large sourire se dessine sur ses lèvres puis il vient à nouveau enlacer sa belle, la serrer dans ses bras. Riant presque de manière incontrôlable.