Jax vit le jour à peu près un an avant la Bataille de Yavin, sur une planète de la Bordure Extérieure dont il n’a aucuns souvenirs et de parents qu’il n’a jamais connu. En effet, quelques jours seulement après sa naissance, un raid de pillards survoltés et aux abois compte tenu des divers blocus Impériaux  fît de lui un orphelin.  Ça, il le tient d’Ashmada Corso, le Jedi qui a stoppé et éliminé les pillards. Oui, le terme éliminé est adéquat.

Le fait est que cet homme frôlant la quarantaine n’en avait que 20 lorsqu’il fût séparé de son maître par l’Ordre 66 et la traque qui en a découlé. Livré à lui-même avant l’achèvement de sa formation et privé de semblables pour canaliser son esprit, le Jedi prometteur avait chuté et s’était détourné des enseignements qu’il avait reçus plus jeune à l’académie, s’autorisant des écarts de conduites et, notamment, d’appliquer une justice qui lui paraissait plus appropriée et plus éloignée de l’habituel Stoïcisme Jedi.

Ainsi, au milieu du feu et du sang, son regard se posa sur le nourrisson qui portait encore un bracelet gravé au nom de Jax Eymdaal. Au fond de lui, un frisson le parcouru. Il la sentait, la Force, présente au fond des pupilles de l’enfant braquées sur lui, sans pleurs et sans cris. Depuis quelques années, Corso cherchait à retrouver le chemin classique des Jedis sans jamais y parvenir. Il interpréta cet événement comme un signe de la force, une chance de rédemption peut-être, qui le conduisit à recueillir le nourrisson afin de le former du mieux qu’il pourrait.

Rapidement, ils quittèrent la planète en direction d’un système éloigné du noyau et regroupant un bon nombre de planètes végétales sporadiquement peuplées. Ils s’installèrent à une cinquantaine de kilomètres à l’est d’une colonie minière dans une vallée jonchée de forêts, de lacs et de montagnes. Corso construisit une petite maison de bois ou ils allaient vivres pendant près de 16 ans.

Quelques temps après, la formation de Jax débuta avec une passion et un émerveillement croissant devant les manifestations de la Force. Des manifestations de plus en plus maîtrisées et fréquentes, comme le remarqua Corso, mais ce qui retint son attention plus que le reste, c’est la curiosité du jeune apprenti concernant les limites d’utilisations et de manifestation de la Force. Rapidement, Corso eu la désagréable sensation d’être face à ce qu’il était au même âge, mais avec une énergie plus prononcée. De surcroit, il était difficile d’enseigner le calme et la morale quand on avait soi-même si souvent dévié de ce chemin.

Pour tenter d’enrayer cette curiosité qui se transformerait rapidement en rébellion, Corso commença l’entrainement au sabre laser du petit. Après lui avoir enseigné les composants et l’art de les assembler, Jax construisit son premier sabre laser.
Manifestant des prédispositions à son usage et une énergie débordante, le professeur, pensant qu’une dépense physique importante pourrait assommer suffisamment l’élève pour qu’il soit plus réceptif aux préceptes de stoïcisme et de paix intérieur. Ainsi, en parallèle d’un entrainement rigoureux de son corps, Jax entama l’apprentissage de l’Ataru entre sa douzième et treizième année. Ce fût à la fois un succès et un échec dans le sens ou le garçon se révéla naturellement à ce style particulièrement acrobatique et dynamique, mais cela n’eut pas l’effet escompté concernant la canalisation du garçon.

Les questions se faisant toujours plus nombreuses et osées tandis que sa maîtrise de la Force s’accroissait sans cesse, Corso commença à douter de ses capacités à former le garçon convenablement. Malgré ses nombreuses séances de méditation, il ne parvenait pas à trouver le bon chemin pour Jax et, à l’aube des 15 ans de Jax qui faisait preuve d’une maturité égale à sa curiosité, Corso prit la décision de faire confiance à son intuition et proposa au jeune homme l’apprentissage d’une philosophie de combat au sabre aussi rare que dangereuse : Le Vaapad.
Ce style de maniement du sabre, extrêmement agressif et dominateur voir même inquisiteur, consiste à se laisser envahir par ses émotions pour laisser exploser la Force au combat. Corso a développé son Vaapad (cette technique s’exprimant différemment selon les individus) lorsqu'il était en proie à la solitude et au doute, durant plusieurs années. Il a réussi à conserver son intégrité mentale au détriment, toutefois, de sa foi en la Force lumineuse et altruiste.

Malgré le jeune âge de Jax, Corso considéra que cacher la vérité, la réalité des choses ne serait pas bénéfique à long terme et décida de prendre le risque d’exposer le jeune homme à ce danger très tôt, misant sur sa rigueur, sa maturité et son talent naturel pour les arts Jedis.

Pendant 2 ans, Jax progressa plus vite que jamais, et semblait réussir à résister au tourbillon des sentiments négatifs que l’apprentissage de la philosophie du Vaapad impliquait.

Corso retrouvait espoir, et se surprit malgré lui à inculquer à Jax des faits critiques à l’égard de la voie classique des Jedis, tel que la contradiction entre stoïcisme et justice, ou le refus des sentiments, ce qui fait pourtant d’un Humain un Humain. Cependant, il était encore bien trop tôt pour que Jax, en plein apprentissage de l’Ataru, ne se consacre véritablement à cette technique.

Il se développait depuis quelques temps une symbiose entre le quasi cinquantenaire et l’adolescent, du fait de la franchise et de l’apprentissage « sans-filtre » de ce mentor. Mais un événement allait définitivement rompre cet état de grâce.

La Réalité est toujours la plus rapide

En l’an 16 après la Bataille de Yavin, Corso tomba gravement malade. Il était atteint par une maladie incurable à lente évolution et se savait condamné depuis plusieurs années, mais n’en avait jamais dit mot à son élève. Il avait souffert pendant de longues années sans jamais rien en laisser paraître, espérant en apprendre suffisamment à Jax avant de mourir pour qu’il ne suive pas le même chemin tortueux que lui. Sur son lit de mort, il confia son sabre au jeune homme en lui ordonnant de vivre la vie qu’il désirait, et de toujours garder l’équilibre des forces qui l’habitait.

Il voulût en dire plus, mais une expression de désagréable surprise teinta son regard. Corso venait de sentir quelque chose approcher, quelque chose que Jax trop affecté par la situation ne pouvait pas encore déceler. Corso décida de faire confiance à son protégé et, après un dernier sourire doublé d’un clin d’œil, s’éteignit.

Ce que Corso avait senti, Jax ne tarda pas à y être confronté.
La porte fût expulsée de ses gonds et laissa pénétrée dans la maison une jeune femme au teint pâle qui empestait la mort et suintait la puissance. Jax sentait à présent toute l’obscurité qu’elle dégageait. C’était sans l’ombre d’un doute une représentante de ce que Corso appelait Sith.

Elle observa langoureusement avec une déception non voilée le corps encore chaud de Corso, et dit quelques chose du genre : « Un si long chemin pour un fossile »

Il n’en fallût pas plus à Jax pour laisser éclater sa rage. Cette femme était devenue l’occasion de focaliser ses émotions sur quelque chose et de prouver à son défunt précepteur qu’il l’avait bien instruit. Il bondit sur elle avec une rapidité fulgurante et tenta de lui trancher la tête sans plus de temps perdu.

Mais, évidemment, Corso avait omis de préciser à quel point les Siths, affranchis des restrictions du cote lumineux pouvaient être en avance à tous points de vue. Des éclairs de force à l’étranglement en passant par la prodigieuse force physique amplifiée, Jax fût malmené de longues minutes, servant de jouet à cette femme qui semblait déceler quelque chose en lui, rechignant à le tuer trop vite.

Après des provocations particulièrement bien placées et l’attisement des émotions du jeune homme par l’usage de la Force, ce dernier sembla exploser. C’est ce qu’elle attendait. Elle se dirigea dehors tandis que Jax s’emparait du sabre de son maître en plus du sien. Se sentant guider par une force supérieure, il voulût utiliser le Jar'Kai, la technique de combat à deux sabres. Son adversaire, le sourire aux lèvres, saisit également un second sabre. Le duel fût bref, mais impressionnant bien qu’à sens unique en faveur de la Sith.

A bout de force, et généreusement tailladé, Jax s’effondra à genoux, désespéré, et éteignit ses sabres, le regard vers le sol. Un dernier sursaut de rage et un tourbillon d’émotion contradictoires lui firent pousser un hurlement sauvage qui provoqua une grande bourrasque faisant vaciller la Sith, provoquant une expression de surprise et de joie mêlée sur son visage.

Elle s’approcha de lui d’un pas conquérant. Jax, résigné à sa propre impuissance, réclama en un souffle : « Apprenez-moi »

Il n’en fallait pas plus pour que la Sith jubile et accepte. Elle avait elle aussi apprit quelque chose : C’était pour lui que la Force l’avait conduit ici.
Après avoir mis le feu à la maison qui l’avait vu grandir et ainsi purifier le corps et l’esprit de son professeur et ami, Jax suivi en tant que nouvel apprenti  la dénommée Darth Talonnia.

Pendant près de 13 ans, Jax eu à subir l’entrainement de cette femme à peine plus âgée que lui, mais terriblement plus en avance. Il découvrit pourquoi plus tard. Cette femme portait en elle des connaissances plus anciennes que son corps. Par des procédés noirs et très anciens, certains Siths parvenaient à corrompre des esprits jeunes et à leurs implanter des connaissances et des prédispositions à l’utilisation du côté obscur. Elle faisait partie de ces « réceptacles », portant au plus profond d’elle la volonté de ceux qui l’avaient précédé, tout en conservant une individualité propre.

Outre l’entrainement pur, elle partageait parfois ses charmes avec son apprenti, utilisant le sexe comme élément de motivation supplémentaire et comme catalyseur des émotions, vivier pour les arts obscurs qu’elle enseignait.
Ses méthodes étaient douloureuses et sadiques mais, il faut le reconnaître, portaient leurs fruits. Jax appris à maîtriser le Jar'Kai, commença à développer son Vaapad  et accéléra prodigieusement la mobilité de son Ataru. Il faisait désormais presque jeu égal au sabre avec son Maître.

Du côté de la Force, il progressait particulièrement vite et maîtrisa-en un rien de temps les techniques du côté obscur. Mais, les Siths sont insatiables.
Darth Talonnia pressentait le potentiel de son apprenti et décida, malgré l’âge de ce dernier, de pratiquer des expériences extrêmes afin de décupler plus encore les capacités de Jax, en usant de vieilles et obscures magies Sith.

Obsédée à l’idée de former un si puissant apprenti, elle ne s’imposa aucune limite dans les expérimentations qu’elle mena dans son fief situé dans une montagne, sur une planète isolé de la Bordure Extérieur et coupée du monde. Un ancien lieu de culture Sith, sans doute.

Après des séances particulièrement longues et intensives, Jax implosa. Littéralement gavée de Force plus qu’il ne pouvait en supporter, bouillonnant d’émotions sauvages et rendu fou sur l’instant, il n’avait plus qu’une idée en tête : déchaîner la Force sur son Maitre.  Ce qu’il fît.

Un combat dantesque s’engagea entre les deux guerriers, ou plutôt la guerrière et la bête sauvage qu’était devenu Jax. Darth Talonnia résista vaillamment mais elle prenait rapidement conscience du double échec qui lui faisait face : Elle avait sans l’ombre d’un doute causée, dans le meilleur des cas, des dommages irréparables à l’esprit de son apprenti, et, de surcroît, il risquait fort de la réduire en charpie.

Après avoir propulsé son Maître violemment dans un mur, ce dernier laissa éclater sa puissance et provoqua un éboulement impressionnant. La base de Darth Talonnia s’effondrait sur cette dernière tandis que Jax, guidé par un instinct de survie primaire, s’échappa de la caverne.

Il se réveilla il ne sait combien de temps plus tard, en plein désert, avec pour dernier souvenir le craquement d’os quand il avait imbriqué Talonnia dans le mur, et l’éboulement qui avait suivi. Il trouva également l’un des sabres de cette dernière à côté de celui de son ancien maître, mais son sabre personnel avait disparu.

Rapidement, il constata également l’ampleur des séquelles dues aux expériences de Talonnia. Il ne se sentait plus vraiment « sain d’esprit », comme tiraillé par des sentiments primaires, comme s’il avait totalement perdu cette rigueur qui lui avait permis de progresser pendant ses jeunes années, comme s’il n’avait plus aucune retenue. Il se rendît également compte qu’il avait visiblement perdu la faculté de ressentir la Force chez les autres. Enfin, certains pouvoirs du côté obscur semblaient également ne plus pouvoir être utilisés, notamment l’absorption d’énergie vitale.

Jax ayant perdu la faculté de ressentir la Force chez les autres, il ne comprit pas que de ses deux défunts maîtres, un seul avait véritablement rejoint la Force.