Ruslan fait partie de ceux qu’on ne voit pas, des gens dont le visage ne vous marque pas particulièrement. De taille moyenne, cheveux et yeux sombres, il baisse le menton pour passer inaperçu. Il se sent le plus à son aise au milieu de la foule, lorsqu’il a l’impression d’être invisible. Après tout, c’est comme ça qu’il gagne sa vie. Il marche au milieu des gens, les bouscule, s’excuse avec un sourire poli et repart, la main crispée sur leur portefeuille.
Voleur, c’est un trait de sa personnalité qu’on ne peut pas oublier. C’est ce qui a forgé son caractère, depuis sa plus petite enfance. Gamin méfiant, l’un de ces dizaines d’enfants à la main trop leste, au visage couvert de poussières, et au corps déjà couvert d’ecchymoses. Il faut dire que la vie n’a jamais été facile, lorsqu’on la vit sur Tatooine. C’est de là que lui vient son incapacité chronique de donner sa confiance à qui que ce soit, ce talent inné de faire les poches de gens, cette insupportable tendance à négocier tout et n’importe quoi. Lorsqu’on a grandi dans ce repaire de brigands qu’est cette planète aride,  il reste des mécaniques que l’on n’oublie pas, même lorsqu’on est parti de cet endroit à l’adolescence, comme Ruslan. Il a tendance à penser que, jusqu’à ce qu’on lui prouve le contraire, toute personne qu’il croisera sera forcément malhonnête et aura quelque chose à cacher. Penser le contraire serait suicidaire pour son mode de vie. Il se méfie de tout et tout le monde, vit au jour le jour de ses larcins que l’on peut qualifier de sans ambition. Ruslan est du genre à voler à l’étalage et à fouiller les manteaux, mais il est rare de le voir imaginer des plans immenses qui se construiraient sur plusieurs semaines pour infiltrer la maison d’un sénateur ou quoi que ce soit – non, Ruslan veut rester inaperçu et ne cherche ni la gloire, ni la grandeur. Il veut au contraire rester anonyme, une ombre dans la foule, ne pas faire de vagues et ne vivre que pour lui. C’est un trait de sa personnalité, loin d’être timide, il n’aime cependant pas que l’attention soit sur lui, séquelles d’une vie à passer à essayer de se faire oublier. Moins on le remarque et mieux il se porte, il sera alors plus facile pour lui de faire son travail. Il n’accepte pas non plus de contrats qui lui demanderaient d’aller voler le bijou de la belle-mère pour pouvoir le revendre, non, il se fiche pas mal de cela aussi, même s’il pourrait clairement se faire un paquet d’argent avec ça. C’est plutôt étrange de la part d’un voleur, mais il se fiche pas mal de l’argent. Il fait la seule chose qu’il est capable de faire, voler. Il n’a pas fait d’études, ne sait rien faire de particulier à part ça, alors pourquoi s’embêter à faire un travail rabaissant qu’il n’aimerait pas pour gagner une misère, alors qu’il lui suffit de se servir dans les poches des gens trop insouciants ? Il faut dire que comparé à Tatooine, Theed est un terrain de jeu pour lui, ce n’est pas un repaire de contrebandiers où tout le monde est toujours sur le qui-vive. Non, il y a même une espèce étrange d’êtres vivants que l’on appelle des touristes, et qui sont du pain béni pour ceux comme Ruslan ; toujours à se promener le nez en l’air, à faire attention à tout sauf aux gens qui les entourent, ils font les proies les plus faciles à détrousser.
Notons autre chose, Ruslan n’est pas courageux et n’essaye pas de le cacher. Il est lâche, malingre et incapable de se battre. Son premier réflexe sera toujours la fuite, et il est très doué pour cela. Disparaître dans la foule, dans les ruelles sombres des bas-quartiers de la ville, c’est ce qu’il sait faire de mieux. Il ne compte pas sur ses muscles mais bien sur son intelligence, sa capacité à se sortir des pires situations en une pirouette, et il y arrive plutôt bien. Lorsqu’il ne travaille pas, on peut le trouver d’une arrogance insupportable, avec cette façon de s’exprimer à toujours utiliser du sarcasme, à rouler des yeux pour un oui ou pour un non. Ruslan est un loup solitaire, il ne cherche pas à se faire des amis, et essaye juste de survivre. Les problèmes de la galaxie ne le concernent pas à son humble avis, il a déjà assez du mal à manger à sa faim toutes les jours pour s’inquiéter du sort de systèmes entiers, merci beaucoup.

Que pensiez-vous de la Nouvelle République avant sa destruction par le Premier Ordre ? Comment avez-vous réagi à sa destruction ? Dans les bases, Ruslan trouvait que cette Nouvelle République partait d’une bonne intention. Lui, il foule les bas-fonds de l’échelle sociale et qu’il fasse partie d’une certaine société ou d’une autre, il est quasiment certain que ça ne changera pas grand-chose à son existence. Mais il n’est pas non plus pour les régimes trop extrêmes, qui ont tendance à non seulement lui mettre des bâtons dans les roues, mais à aller contre toutes les moralités qu’il peut avoir. Il a beau être égoïste et très centré sur lui-même, Ruslan ne se fiche pas totalement du monde dans lequel il vit – et il préférera toujours une république à un empire dictatorial.
Pour vous, que représente le Premier Ordre ? Une menace. Si Ruslan n’avait pas spécialement d’avis sur cet Ordre malgré ce qu’il a pu entendre de diverses personnes, l’attaque qui a détruit quasiment un système lui a glacé le sang et il considère désormais cette organisation comme une menace bien réelle. Quelqu’un qui n’hésite pas à détruire cinq planètes, sans sourciller, n’est pas quelqu’un à qui Ruslan confierait le commandement de la galaxie. Et puis, il faut avouer qu’il a également peur que le même sort s’abatte sur Naboo.
Connaissiez-vous le Général Han Solo, si oui, que pensiez-vous de ce dernier ? Des rumeurs, il n’a entendu que ça. Lorsqu’on a grandi sur Tatooine, à arpenter les bars et les coins sombres de la planète désertique, le nom de Han Solo ne peut pas vous être inconnu. Ruslan en savait juste les grandes lignes, un hors-la-loi qui a fini avec une princesse, et pas n’importe laquelle, la désormais Générale Organa-Solo. Un parcours atypique et peut-être utopique, si l’on évite de parler des derniers évènements.
D'après vous, qu'adviendra-t-il de la galaxie après ces récents événements ? Ruslan, il est du genre à vivre au jour le jour. Il n’a pas d’idées de ce qu’il se passera demain, et même s’il en avait, il n’y penserait pas parce qu’avec des ‘et si’, il est d’avis que l’on s’arrêterait de vivre. Il n’a que des espoirs, il souhaite simplement pouvoir continuer sa vie comme il l’entend. Mais si un jour quelqu’un se décide à faire exploser sa planète, il sait qu’il ne sera pas du genre à se battre, du moins pas pour l’instant. Il n’a pas la conviction que sa présence ou son absence puisse faire une quelconque différence.