Si on devait qualifier Kane en trois mots, ce serait simplement "altruiste", "entêtée" et "introvertie". Formée pour l'excellence, même si ses parents auraient voulu qu'il en soit autrement, la jeune femme a passé trop de temps dans des régiments et des Académies pour qu'il en soit autrement. Elle est mue par des idéaux profonds, ceux de la justice et de la liberté. Les vrais concepts, pas ce que l'Empire et le Premier Ordre ou même la Nouvelle République avaient essayé de leur faire avaler.

Elle est altruiste jusqu'à en mourir, préférant se sacrifier pour les autres plutôt que penser à son existence. Elevée pour apprendre à prendre sur elle plutôt que se plaindre et encore moins s'écouter, ce comportement a ses bons comme ses très mauvais côtés, lui coûtant des dépressions plus ou moins sévères et surtout plus ou moins longues. Elle fume et boit. Un peu. Beaucoup. Parfois. Mais pas tout le temps. Surtout pour se libérer de ses émotions qui l'écrasent, de ses regrets et de ses déceptions. Ou même de ses espoirs.

Elle passe aussi son temps à se dénigrer, optant pour la chance ou invoquant la Force (en riant, sans même savoir une once de la vérité) lorsqu'elle arrive à provoquer quelques petits exploits. Zéro confiance en soi, la petite. Elle a dû apprendre à bluffer et à pokerfacer.

Kane est gender-fluid. Elle ne se considère ni comme un homme, ni comme une femme, et son comportement oscille entre les deux genres en fonction de la situation, de son humeur et de ses émotions. Androgyne par choix, elle cultive son ambiguïté, même si elle n'est pas trop chiante dans l'utilisation des pronoms - ainsi, dans les rangs, elle laisse les militaires et collègues l'appeler avec "elle", tandis que ce ne sera pas forcément évident pour les inconnus ou les personnes avec qui elle couche, ce qui pose souvent problème. Sa fluidité la poussera à parfois conjuguer au masculin, parfois conjuguer au féminin. C'est bizarre au début, mais on s'y fait. Et sa voix un peu rauque n'aide absolument pas à trancher. Pour autant, même si elle accepte cette fluidité, cela ne veut pas dire que c'est facile à vivre et elle y est pour beaucoup dans le problème de timidité et d'introversion de Kane. C'est exactement à cause de son malaise social qu'elle se considère plus comme une machine de guerre qu'un être doué de sentiments, quitte à en souffrir. Beaucoup.

N'ayant pas d'attache, Kane a tendance à être volage, plutôt par défaut que par conviction. Son visage androgyne, son charisme et son mutisme en font un personnage mystérieux, attirant souvent le questionnement.


1ABY. En regardant le visage paisible de son nouveau-né, Rachael Riyher ressentit une douce chaleur dans son cœur. Après avoir traversé tout cela, les différentes batailles de la Rébellion, le triomphe contre l’Empire et la difficile reconstruction, aux côtés de son époux, Gideon, de l’escadron Green, il n’y avait plus belle récompense. C’était presque surréel. Une vraie raison de se battre. Et surtout de s’être battu. Elle n’avait pas besoin de regarder Gideon pour savoir qu’il ressentait la même chose. Racheal écrasa une larme discrète sur sa joue. Au fond de son cœur, elle espérait que Kane n’aurait jamais à vivre ce qu’elle avait vécu. Qu’ils avaient fait ça pour quelque chose. Pour que leur enfant puisse vivre libre, sans jamais à craindre pour sa survie ou celle des autres. Pour elle, pour ce tout petit si fragile, elle se sentait prête aux plus grands sacrifices. Comme si tout ce qu’elle n’avait jamais vécu n’était qu’une prémisse et que la vraie vie commençait ici, dans les vertes contrées de Naboo. Elle embrassa le front de Kane et la berça contre elle, sous le regard bienveillant de Gideon.
Ce qu’elle ignorait, c’est qu’elle perdrait la vie, quatre ans plus tard, lors de la bataille de Jakku, sous les ordres de l’escadron Corona, aux côtés de son époux.

On lui avait raconté l’histoire de ses parents. Ces « héros » de l’Alliance. Kane était devenue une pupille de la Nouvelle République, grandissant sur Coruscant après ces précieuses années sur Naboo la délicate, bercée par les récits de l’Alliance Rebelle quand les anciens frères d’armes de ses parents prenaient le temps de lui rendre visite. Leur jeunesse sur Naboo, leur admission à l’Académie Royale Impériale de Coruscant, leur compétition acharnée pour s’arracher la première place au classement pour enfin accéder au prestigieux diplôme de l’Académie. Gideon Riyher, un fils de l’aristocratie de Jelucan issue de la seconde vague de colonisation, y mettait une rage adolescente et un orgueil démesuré. C’était pour lui une façon d’envoyer chier l’écrasante autorité paternelle, qui considérait son fils cadet comme un incapable, indigne du rang de sa famille. Devenir un officier de l’Empire, mais surtout un véritable impérial, c’était pour lui son ticket de sortie pour une émancipation qu’il avait désiré jour et nuit depuis qu’il avait 5 ans. Lui était le feu, tandis que Rachael était l’eau.

Le teint légèrement basané, le regard clair, Rachael avait la grâce et la délicatesse sophistiquée des habitants de Naboo. Née dans une famille de gardes royaux, elle connaissait la souffrance du déshonneur et de la démilitarisation. D’avoir produit Sheev Palpatine et de n’avoir pas senti la lente croissance du mal en son propre sein. Mais au lieu de haïr l’Empire, la famille de Rachael l’avait élevée dans le culte militaire et le secret espoir de voir l’honneur de la famille rétabli d’une manière ou d’une autre. Et l’élection de l’aînée de la famille au sein des cadets impériaux – qui plus est, dans la plus prestigieuse des académies – était une occasion comme une autre. Elle n’avait pas le choix : elle se devait d’exceller. Elle avait été élevée pour ça, formatée par la pression, tenue par la peur de décevoir ses parents. Nuit et jour, alors que la pluie s’abattait sur son visage et noyait ses joues des larmes de sueur, lorsque même la lumière artificielle des couloirs ne l’empêchait plus d’être engloutie par les ténèbres et mettait un terme à ses révisions, elle travaillait. Son corps, son esprit, sa résistance. Lorsqu’un de ses camarades, Kip Fulton, lui demandait comment elle faisait, elle répondait qu’elle ne se posait pas la question. Elle n’avait pas le temps. Ni l’envie.

Lorsque, par hasard, Rachael entra dans le speeder basse altitude de Gideon juste avant une des épreuves du premier semestre, elle n’avait aucune idée qu’il changerait sa vie. Qu’ils seraient vite inséparables en dépit de l’interdiction de promiscuité de l’Académie, formellement énoncée dans le règlement. Il la ferait se sentir unique, aimée, admirée pour ce qu’elle était et non comme l’image mentale placardée par son père. Et elle le ferait se sentir unique, aimé et admiré pour tout ce que la haine ne lui dictait pas de faire. Elle lui apprendrait à s’apaiser. A souffler. A faire des choses non par obligation mais par envie. A voler dans les airs de Coruscant sans haïr le ciel de sa planète natale. A apprendre à être un homme, avec des failles, des désirs, des échecs. Une multitude de choses, loin du mépris et de la honte. Ils s’étaient complétés et révélés ensemble. Et ils avaient désertés ensemble, pour rejoindre la Rébellion.

Et peu importe l’enjeu, peu importe la bataille : pour Rachael, il n’y avait rien de plus beau que voler. Gideon préférait les chasseurs, elle optait pour les intercepteurs. A eux deux, ils formaient un couple mythique, capable d’échanger leur rôle au sein d’un même cockpit ou volant en parfaite harmonie. Nul besoin de mot, nul besoin de geste. C’était quelque chose de beau et un spectacle unique. Ils avaient été nombreux à le lui dire, quand elle était enfant, puis un peu plus âgée. Dans le plus pur respect de leur mémoire, Kane avait été nourrie par des récits stellaires. Par les légendes de l’escadron Rogue, du Rouge, du Vert. Par la grandeur de la générosité de la Rébellion et les idéaux du bien véhiculés par le général Organa et son entourage. La plupart des gens qui rendaient visite à Kane dans sa pension n’étaient pas des héros de l’Alliance. En tout cas, ils n’avaient pas des milliards de médailles de courage plein la poitrine, mais ils s’étaient illustrés dans leurs batailles respectives. Ils participèrent grandement à la construction de son amour pour les causes justes et son goût pour une discipline très militaire.

Puis, il y avait eu les holos. D’elle, entre les jambes de sa mère, babillant en touchant les commandes de son A-Wing. Sur les épaules de son père, en train d’essayer de grimper sur la carlingue de son X-Wing. Et il y avait cet enregistrement, qu’elle ne pouvait pas ouvrir avant son âge de raison. Elle conservait cet holo dans un bracelet qu’elle portait toujours sur elle, sauf en match de Limmie : un héritage. Le sien. Mais aussi celui d’une galaxie qui avait été pendant trop longtemps déchirée par le chaos.

10ABY - Coruscant, la planète-ville monstrueuse, côtoyant le plus grand comme le plus bas, le plus généreux des cœurs comme le plus perfides des traîtres. Cette planète, elle en avait fait son fief. Elle aurait pu faire partie de la Législature et débuter une carrière politique pour aider la Nouvelle République à se tenir debout. Cela aurait fait sens. Mais les bureaux, très peu pour elle. Elle avait toujours eu la bougeotte, dès son plus jeune âge, sans doute un héritage paternel, qui avait pour habitude de s’aventurer dans les vallées, malgré son statut social sur Jélucan. Elle avait passé des heures à échafauder mille plans pour échapper à la surveillance de son droïde personnel et s’élancer à l’aventure, seule.

C’est ainsi qu’elle tomba amoureuse. Pour la première fois.
Ce n’était qu’un jeu. Un sport. Qui n’était même pas populaire dans les hautes strates de Coruscant. Mais comme il n’y avait pas assez de place pour jouer au huttball, les gamins des bas-fonds jouaient au Limmie. Une balle, des équipes de 5 joueurs, le plus souvent, un gardien et 4 joueurs de terrain. C’était nerveux, rapide, physique. Kane se révéla être une excellente joueuse de terrain, se faisant rapidement une place parmi les équipes, masculines comme féminines.

Elle avait désormais une raison de s’échapper de la vigilance de son droïde et des adultes.

Pour le pic d’adrénaline, pour la soif de gagner, pour l’ivresse du jeu. Et les amitiés qui naissaient dans l’équipe. Elle était désormais distraite pendant les heures de cours, attisant la curiosité de ses enseignants républicains. Elle n’avait que ça en tête. Le Limmie.

Et il y avait ce garçon. Un enfant paumé des bas-fonds qui semblait n’avoir que ça. Kane et lui s’étaient rapprochés. Comme des coéquipiers. Il lui avait appris comment jouer, les trucs, comment être un joueur polyvalent. En échange, elle lui avait apporté des holo éducatifs. Ils avaient le même âge, mais pas la même « chance ». Kane ressentit pour la première fois l’injustice, mais surtout l’impuissance. Parfois, les deux enfants s’asseyaient sur les plateformes de stationnement, les pieds balançant dans le vide, regardant la circulation effroyablement bien réglée de Coruscant. Ils parlaient du futur. De leur envie de devenir des joueurs professionnels et gagner leur vie en tapant dans un ballon, sous les acclamations de la foule en délire. Ils rêvaient des plus grandes arènes et des plus prestigieuses compétitions. Il se murmurait que certains recruteurs venaient parfois dans les bas-fonds assister à des matches amateurs, dans l’espoir de dégotter la perle rare, souvent de très jeunes gens, pour pouvoir les emmener loin, en tirer un maximum de crédits puis les laisser tomber. Ils avaient conscience du système, mais, à leur jeune âge, ne s’en souciait pas vraiment. Pour eux, seule comptait l’évasion.

12ABY - La rumeur n’était en fait pas si fausse que cela : Kane et Chuck eurent la surprise de recevoir une convocation pour passer des essais, pour l’équipe jeunes de Coruscant. Ils n’en revenaient pas : après tous ces efforts, ces genoux écorchés et ces remontrances, après tous ces cours séchés pour plutôt fouler l’asphalte… Il y avait bien quelque chose derrière.
L’équipe de Coruscant offrait également d’aménager des horaires de cours et de formation : elle pouvait faire ses classes, tout en faisant partie de la section sportive de l’Académie. Le sport venait d’ouvrir à Kyle une porte vers une meilleure condition. Pour Kane, c’était l’une de ses plus belles réussites. Elle poursuivit sa formation républicaine et militaire, alternant entre entraînement physique et cours théorique. Ce qu’elle préférait ? Le vol. Elle était née à bord d’un vaisseau. Mais au fur et à mesure qu’elle progressait, avec d’excellents résultats, elle se rendait compte que quelque chose n’allait pas dans le système républicain. Peut-être qu’il était trop proche de l’Empire, à vouloir produire avant tout des citoyens de la République et non un melting-pot culturel. Elle se réfugiait dans le Limmie et le vol, mais quelque chose lui murmurait qu’elle devait plier vite bagage avant d’être engoncée dans des discussions politiques qui ne lui plaisaient pas. Elle préférait l’action à l’activité sénatoriale. Il y avait quelque chose en elle de fondamentalement trop gentil et généreux, sans être naïf, pour qu’elle mette un doigt dans l’engrenage politique.

Elle passa rapidement des échelons au sein de l’équipe de Limmie. D’attaquante espoir, elle devint titulaire, redorant le blason de l’équipe de la planète capitale, jusqu’à devenir capitaine. Elle voyait toujours Kyle, mais ils n’évoluaient pas dans la même équipe. Il avait changé, devenant un beau garçon musclé et bourré de succès qui plaisait aux filles. Ils avaient tendance à en rire, après les entraînements ou les matches : au final, tous les deux avaient eu le même destin en endossant le maillot de l’équipe planétaire A.

Kane apportait quelque chose à cette équipe. Elle ne saurait dire quoi, mais il y avait une immense part d’instinct qui sauvait régulièrement la mise des Indomptables de Coruscant. Un instinct étrange qui se manifestait quand elle ne s’y attendait pas. Le bon moment pour tirer, un tâcle évité de justesse, un plongeon de gardienne anticipé… Les filles avaient tendance à l’envoyer quand les situations étaient critiques. Kane s’en sortait toujours assez bien. Elles enchaînaient les succès, passaient leur vie à signer des autographes, jouissant d’une popularité grandissante, remplie d'une ivresse presque surréaliste.

Mais ce même truc lui disait que quelque chose de grave se passait dans la galaxie, quoi que pouvait en dire la Nouvelle République. Des rumeurs de couloir, nerveuses, mais aussi quelque chose. Comme une fébrilité générale qu’elle n’expliquait pas. Quelque chose allait changer et ce n’était pas le prochain classement des nations… Quelque chose qui la hantait et qui lui filait des sueurs froides la nuit. Quelque chose d’angoissant, qui opprimait son cœur et avait des accents d’obscurité.

18ABY - Elle avait presque oublié la capsule holo que ses parents lui avaient légué, entre sa formation et sa carrière, ses nuits fiévreuses à draguer des filles et prendre des holo-selfies avec les plus grandes célébrités de passage. Mais dans cette activité affolante, il y avait une grande solitude, lorsqu’elle rentrait chez elle. Personne ne l’y attendait. Elle mettait un holo en fond, écoutait un peu de musique sur son lit spartiate. En dépit des crédits qu’elle avait empoché à partir du moment où elle était passé pro, elle avait conservé le confort minimal qu’elle avait toujours connu. Un soir de cette grande solitude, elle avait ouvert la vieille boite en bois ancien où elle avait glissé le bracelet qui contenait l’holo de ses parents et l’avait allumé.

On y voyait Rachael et Gideon, pris dans une éternité holographique, éternellement jeunes et souriants. Ils étaient assis à une table et regardait le destinataire de l’holo. Ils semblaient avoir déjà fait quelques prises auparavant, à en juger par le rire qu’essayait de contenir Rachael pendant que Gideon prenait un air sérieux. Puis, la voix un peu grave de son père.

- Salut Kane. Si tu nous vois aujourd’hui, c’est que nous sommes déjà vieux et que tu as atteint l’âge vénérable de la majorité. Alors tout d’abord félicitations !
- Oui, bravo ma chérie. J’espère que tu vas bien et que tu as accompli tout ce que tu as voulu dans ta vie. Mais rassure-toi, elle ne fait que commencer. Alors on s’est dit qu’on te ferait une surprise. C’est un peu une surprise de vieux cons vénérables, mais peut-être que tout ceci pourra te servir. A ton âge, ton père et moi étions encore à l’Académie Royale Impériale de Coruscant. On était tous les deux persuadés que l’Empire était la meilleure des choses qui soient arrivés à cette galaxie, pour nos propres raisons.
- Mais en y regardant bien, ces raisons n’étaient pas les bonnes : j’étais sous l’influence de mon père et Rach’ de sa famille. Si nous étions des cadets impériaux, c’était pour des gens qui ne nous voulaient pas que du bien. Mais nous avions une situation confortable : un toit, une carrière, de l’argent, du prestige. Commander des hommes, les mener à la bataille. Tout un tas de choses qui ne font pas une vie. Parce que l’Empire s’est battu pour les mauvaises choses. L’oppression ne doit pas avoir de grâce à tes yeux. La terreur ne doit pas être une tentation.
- Alors prends des risques, ne les crains pas. Fais ce que tu fais par conviction et non obligation.
- Apprends à aimer la liberté parce que c’est pour elle que nous nous sommes battus.
- Bats-toi pour ce que tu crois, même si tout semble perdu.
- Nous espérons que la galaxie est plus belle maintenant. Mais si elle ne l’est pas, nul doute que notre combat continue.
- Ouvre-toi aux mondes. A la galaxie. N’oublie pas ce qui nous lie tous.
- Que la Force soit avec toi, Kane.
- A jamais.

Kane écrasa la larme qui coulait sur sa joue et laissa passer quelques jours, se jurant de ne jamais perdre de vue le contenu de cet holo.

Peu de temps après, les rumeurs sur le retour d’une entité politico-militaire dans les mondes éloignés, rapportés par des anciens de l’Alliance Rebelle, lui mirent la puce à l’oreille. Son cercle amical était fait d’anciens soldats mais aussi de leurs enfants. Elle avait l’impression de toucher du doigt la confidence sans pour autant y être. Sans doute parce qu’elle avait passé ces dernières années standards à essayer de maintenir l’excellence physique et le meilleur niveau possible en Limmie. Elle n’avait rien d’une militaire, en tout cas à leurs yeux.

Un soir, après un match de qualification pour la coupe galactique remporté suite à une de ses « fulgurances », elle était restée dans le stade vide, plongée dans ses pensées, assise contre l’un des bancs, jouant avec sa gourde vide. Elle n’entendit pas les pas derrière elle et sursauta quand sa coéquipière défenseure venu des hauts quartiers de Coruscant passa ses bras autour de ses épaules.

- C’était un beau match, Kane. Tu nous as encore sauvé les miches.
- Ah non, Al. C’est juste les centres de Pinoe. Je n’ai eu qu’à donner un petit coup de tête.
- Je ne crois pas que ça soit un hasard.


Al pressa sa joue contre son épaule et ferma un instant les yeux. Kane sourit. Elle aimait ces moments de calme entre deux tournées éreintantes. Et elle aimait la présence d’Al, en-dehors des terrains. Elles écoutèrent la rumeur lointaine de la circulation de Coruscant, sans bouger.

- Ca ne va pas trop, pas vrai ?
- Je… Je ne saurais te dire, Al. Ca n’a rien à voir avec l’équipe…
- Je sais, Kane. Je sais que les rumeurs te font peur.

Elle lui prit les mains et joua avec, les yeux fixés sur leurs doigts entrelacés.

- Et je sais aussi que tout ceci commence à ne rimer à rien pour toi. Que tu as envie d’autre chose. Que tu penses que les bouges mal famés de Coruscant pourraient avoir une autre utilité que celle de boire jusqu’à en sombre dans le coma. Tu as envie d’être utile. Inspirer les autres ne te suffit plus, du moins plus dans cette forme. Tu veux du concret. Tu veux aider. Tu veux le faire. Et tu peux le faire. Tout ce qu’il te faut c’est l’aval de quelqu’un.

Kane ne répondit rien. Elle était surprise qu’Al l’ait si bien cernée. Même si cela faisait sens après réflexion : Al et elle étaient plus proches que n’importe qui, dans la victoire comme dans la défaite, sur comme en-dehors du terrain. Elle n’avait rien à dire parce que tout cela était vrai. Elle avait désespérément besoin de l’autorisation de quelqu’un, avant de prendre la décision qu’elle avait déjà prise.

Presque timidement, Kane regarda sa compagne.

- Tu… Tu ne m’en voudras pas ?
- Capitaine. Tu l’as été un jour, tu le seras toujours, pour moi en tout cas.  Tu as servi fièrement les rangs de l’équipe planétaire, maintenant, tu dois te rendre plus utile. Je crois en toi. Et je crois aussi que nous nous reverrons.

Al posa son front contre le sien, emprisonnant son visage androgyne entre ses mains et elles restèrent un moment sans bouger. L’affaire était conclue.

Elle avait 20 ans, toute l’énergie de la jeunesse et surtout tout son idéalisme : nous sommes en 21 ABY. Elle s’engage dans la Nouvelle République, s’appliquant à faire oublier le nom qu’elle portait, qui rappelait l’Alliance Rebelle, pour prouver par elle-même qu’elle était capable de servir. Elle fit partie de la flotte de la République, et s’y ennuya vite. Invariablement, tout n’était que manœuvres politiques. Il n’était plus question d’héroïsme, mais d’une reconstruction un peu timorée. Elle qui pensait qu’elle serait en première ligne pour voir l’action et surtout protéger ce qui était le bien, était en train de mourir d’ennui aux commandes de son chasseur.

Ca ne tournait pas plus rond dans la galaxie et Kane sentait que ça commençait à fouetter le pet de Bantha à plein nez. Et qu’elle serait là, exposée comme une imbécile, le jour où quelque chose y mettrait le feu. Organa était partie depuis longtemps et le souffle épique de la Rébellion et les espoirs de la Nouvelle République s’effritaient sérieusement avec elle. C’est en tout cas ainsi que la jeune femme le ressentait.

Elle s’était paumée dans les dédales de Coruscant et avait échoué dans un vieux bar aux néons clignotants d’avoir trop fonctionné. Pour une fois, elle était seule. Pas envie d’avoir un équipier sur le dos, pas envie de devoir des comptes à qui que ce soit, juste envie d’être tranquille pour ruminer la déception de son existence. En fond, un holo diffusait un match de Limmie. Elle resta absorbée un moment, regrettant presque d’avoir quitté l’équipe. Elle passa une main dans ses cheveux en bataille et soupira.

- C’est frustrant, pas vrai ?

Au début, elle avait eu l’impression d’une manifestation de sa conscience, l’esprit embrumé par l’alcool. Elle secoua la tête et dévisagea la silhouette qui s’était assise près d’elle.

- Hum ?
- Je sais ce que tu ressens. Je sais ce que t’as essayé de faire. Pas facile de faire disparaître un nom, n’est-ce pas ? Surtout avec un héritage tel que le tien.

Kane resta silencieuse et trempa ses lèvres dans le breuvage d’un bleu fluo qui continuait de lui ravager le foie.

- Tu ne croyais tout de même pas qu’on allait laisser la fille Riyher se balader toute seule. T’as la bougeotte de ton père et la détermination de ta mère. Reste à savoir si tu as l’assiette et la gâchette. Mais il n’y a qu’une seule façon de le savoir.

Une main gantée se tendit vers Kane.

- Si ça t’intéresse, tu devrais arrêter tout de suite de picoler dès que t’as une permission.

Kane avait regardé la main, puis l’homme aux traits vaguement familiers, puis la serra.

34 ABY. Kane Riyher était devenue une référence au sein de l’escadron Cobalt, à l’époque où il était encore composé de chasseurs X-Wing, gravissant les échelons sans pour autant en faire un plat. Elle demanda sa mutation lorsque l’escadron évolua avec le déploiement de bombardiers. Elle avait bataillé à plusieurs reprises dans des événements clés de la Résistance et était entrée dans une rage terrible lorsque Naboo avait été attaquée. Si elle avait eu besoin d’une nouvelle raison de se battre, elle venait de la trouver. Au moment qui nous intéresse, Kane est en attente de confirmation de sa mutation vers le prestigieux escadron Rogue, au grade de capitaine.

1. Anecdote sur votre personnage, ses habitudes de vie.
Kane fume, plutôt en soirée. Elle a l'habitude de se vêtir avec des fringues masculines plutôt élégantes, bien coupées, tombant parfaitement sur sa taille fine et ses épaules frêles. La plupart du temps, elle est tout de même vêtue de sa combinaison de vol.
A l'intérieur de son casque, on peut trouver une holophoto de ses parents. Souvent dans les bouges qui craignent, elle s'est fait tatouer à plusieurs reprises pour célébrer ses différentes victoires en matche et certaines dates. Un soir, ivre morte, elle s'est fait tatouer le dos avec un énorme dragon Krayt. Et s'est endormie.

Elle est aussi extrêmement maladroite avec les relations sociales quand elle n'est pas dans la sécurité des rangs militaires. Si vous couchez avec elle, il y a fort à parier que le lendemain sera très awkward. Ou qu'elle ne sera plus là.

2. Un événement marquant dans sa vie.
Evidemment la mort de ses parents même si elle était trop jeune pour s'en rappeler. Et remporter le tournoi de la coupe intergalactique de Limmie féminin en portant le brassard de capitaine. Pour une fois que ce ne sont pas des événements militaires. Mais elle aurait tout un tas d'anecdotes à raconter si elle était un peu plus à l'aise.

3. Quelques petits secrets, des trucs comme ça.
Elle a découvert son homosexualité dans les vestiaires de l'équipe planétaire U13 de Coruscant même si elle a déjà été éperdument amoureuse de son instructrice de simulateur de vol, à 10 ans. Elle est un peu superstitieuse et a accroché différents porte-bonheur dans son cockpit. Elle a pioncé souvent dans son chasseur d'ailleurs

4. Accro à l'Holonet et à ses rumeurs ?
Bof, elle est contactable via l'Holonet, mais elle n'est pas non plus accrochée au réseau

5. Votre personnage a-t-il dû changer d'orientation professionnelle ? (passer du civil au militaire...). Qu'en pense-t-il ?
Papa et maman ont pavé la voie. Kane a suivi sa formation en dilettante à l'aube de sa vie mais s'est ensuite concentrée en comprenant que la clé d'une galaxie en paix était d'abord la guerre et surtout défendre des valeurs menacées par l'hybris des impériaux et du Premier Ordre. Championne de Limmie, elle faisait partie de la section sport de son régiment, la transition n'a pas été trop difficile, entre un poste dit de prestige et un poste d'active.

6. Votre personnage est-il sensible à la Force ? Comment a-t-il accueilli cette nouvelle ? Quels sont ses projets face à cette révélation ?
Elle est sensible mais n'a jamais été guidée, c'est donc surtout des réflexes qui la surprennent. Peut-être que si elle avait quelqu'un pour l'aider...



1. Comment se sent-il face au conflit ?
Ecoutez, moi, je suis là pour accomplir mes missions. Je suis du côté des gentils et je m'y tiens. Bon, okay, ça ne veut pas dire qu'il y a pas des gens... avec un bon fond dans le Premier Ordre,
enrôlés de force etc. Mais. Hum. Disons que je me bat contre le despotisme, les tyrans et les oppresseurs. Je ne me projette pas :
tant que la guerre n'est pas finie, je vais rester concentré dessus.

2. Comment votre personnage a-t-il rejoint les rangs du Premier Ordre/de la Résistance/des Hors-la-Loi/du mouvement citoyen ?
Déjà il y avait mes parents. Les valeurs qu'ils m'ont léguées guident ma vie de A à Z : ne jamais oublier pourquoi je me bats, le faire par conviction et non force. Et puis... Si je n'avais pas été dans la Résistance, je vous jure que ce qu'ils ont fait à Naboo, ces salopards, ils vont le payer.

3. Qu’avez vous pensé du holo montrant les Jedi et les Sith s’affronter ? Comment vivez vous la confirmation du retour des Sith ?
J'espère juste que je n'aurais jamais à me frotter à un Sith.
Vous voyez quelqu'un s'en sortir avec un blaster contre un Sith ? Mais soit il est très con, soit il est nul, mais vraiment, je ne me vois pas m'en sortir.
J'aurais peut-être une chance avec mon chasseur.

4. Quels sont les projets et/ou les objectifs de votre personnage pour la suite ? (rejoindre un groupe, participer aux batailles, rechercher la Carte menant à Luke Skywalker, etc).
Apporter ma pierre à l'édifice, rendre la galaxie plus paisible et la quitter meilleure que lorsque je suis venue au monde. Et fonder une famille. Qui sait ?

5. Qu’avez vous pensé de l’annonce de Corellia concernant leur abandon de la Nouvelle République ?
Difficile de vous dire précisément ce que je pense de la République. Disons que l'idéaliser serait une erreur à mes yeux.
Le départ de Corellia, c'est plus un mystère qu'une trahison.
Et j'ai bien l'impression qu'on va comprendre très vite de quoi il s'agit...

6. Pour quelles raisons vous trouvez vous sur Corellia ? Et comment avez vous réagi à l’apparition de la Sphère au dessus du système ?
J'étais en perm, les gars. J'attends l'acceptation ou non de ma mutation. Et voilà que tout part à vau l'eau. Vous savez quoi ?
Mon chasseur a pas intérêt à être bloqué au sol, parce que là,
ça pue le pet de Bantha à plein nez.

ARMES POSSÉDÉES :
Un pistolet blaster - et un sandwich à la fraise sauvage de Dathomir.

VAISSEAUX POSSÉDÉS :
Un chasseur X-Wing T-70

AUTRES POSSESSIONS :
Un droïde astromech BB-42. Qu'on ne laisse jamais dans son coin.
Un holo de ses parents enfermés dans un bracelet qu'elle porte toujours sur elle.
Un casque de vol custom avec une holophoto de ses parents à l'intérieur.

COMPÉTENCES AU SABRE LASER :
Meh?

COMPÉTENCES DE FORCE:
Pas vraiment, juste des réflexes améliorés.


Tout est expliqué ici (WWW).

[/b]


[b]

pseudo : Hadès
prénom : Alex
fréquence de connexion : Je suis freelance donc souvent :D
comment as-tu découvert may the force ? : A cause de Jill wllh
souhaites-tu être parrainé ? : Meh. Non merci.Mais je veux bien des liens :D