On ne sait jamais ce qui peut réellement arriver au détour d'une ruelle. Non. Et là, alors qu'elle marchait tranquillement, elle fut percutée par une personne. A la vue de sa silhouette, sans doute un homme. Il semblait être costaud également et il l'empêcha de se retrouver le cul par terre. Il n'aurait pas tenté de la rattraper, sans doute qu'elle aurait pu l'incendier de tous les noms. Mais là, au moins, il avait fait en sorte qu'elle ne se casse pas la gueule. "C'est pas grave. Ca va aller. J'ai connu pire." Bien pire à dire vrai. Donc, hein, ça ne la gênait pas vraiment de se retrouver le cul par terre. Du tout. Elle n'allait pas piquer une crise ou bien faire un esclandre ou quelque chose dans le genre. Non. Du tout. Pas son genre. Et puis, Meetra n'avait pas forcément envie de ... Et bien, elle n'avait pas forcément envie d'attirer l'attention. Du tout. En tant que Jedi, sa vie pouvait être menacée. N'importe qui ... n'importe qui pouvait avoir envie de lui faire la peau ou des choses dans le genre. Alors oui, elle faisait attention. A ce qu'elle faisait. A qui elle parlait. D'autant plus qu'elle savait que son père la cherchait et qu'il était dans les parages. Elle n'avait pas envie de l'éviter. Mais ... disons ... qu'elle préférait rester sur ses gardes, si on pouvait dire ça ainsi. Un Jedi averti en vaut deux, en quelque sorte. Ouais. Enfin, passons. "Je ne veux pas dire ... mais vous ... vous n'avez pas l'air d'aller très bien." Pour Meetra, ça semblait être une évidence à dire vrai. Mais bon, elle pouvait se tromper. Si ça se trouvait, il allait bien et il le cachait très bien, faisant comme s'il arrivait quelque chose alors que ce n'était pas vrai. Ou alors, il était malade. Ou elle n'en savait rien. A dire vrai. Et peut-être qu'elle ne voulait pas savoir au fond. Dans le sens où en posant des questions, les mauvaises questions, ouais, il était possible ... Que ça finisse par l'emmerder ou bien lui attirer des ennuis dont elle n'avait pas besoin. En ce moment elle avait déjà bien trop d'ennuis. En avoir en supplément, non, elle n'avait pas besoin de ça. Du tout. Sa vie était bien trop compliquée en ce moment. Et pas qu'un peu.

La...douleur semblait le distraire. Douleur, bien qu'appliqué à la prothèse remplaçant son membre manquant, le terme semblait convenir par delà les critères de chair et de sang.
Sans doute avait-il de la fièvre, un peu, Gal'aad ne savait pas s'écouter, encore moins reconnaître les symptômes d'une quelconque maladie. En général, les autres s'en chargeaient pour lui ou bien ignoraient les vertiges et malaises que pouvaient avoir le chevalier quelque fois. Cela signifiait alors pour lui qu'ils ne méritaient pas son attention également, que cela passerait.
Là, il n'y avait que la solitude sur une planète dans laquelle il devait compter peu d'alliés, quant aux mots de cette jeune fille, ils étaient ceux d'une étrangère.
N'importe quel prédateur savait reconnaître un malade dans un troupeau, la faiblesse se sentait. La brune répondait ainsi à quelque instinct grégaire sans doutes à vérifier que pour l'inconnu tout allait bien.

”A vrai dire je me questionne sur qui d'un médecin ou d'un mécanicien serait le plus adapté pour moi en cet instant précis.”

Sa voix était calme, modulée et maîtrisée. Un feu pouvait se cacher sous ses mots, se deviner, bien que souffrant Gal'aad n'en restait pas moins capable de se battre, voilà ce qu'il ne dissimulait pas. Etait-elle une ennemie, cette gamine? Tous pouvaient l'être sans que cela y change quoi que ce soit.
Dans la galaxie, on pouvait avoir de l'honneur, on pouvait aussi voler ou tuer au nom de rien. Il observa Meetra, la jeune fille regrettait d'avoir parlé. Parce que ses mots avaient été une question, parce qu'une question apportait ainsi une réponse.
Qu'un dialogue se créait.
Cette gamine ne voulait pas d'un dialogue, d'un temps mort pour s'arrêter de...
De quoi?
Il leva les yeux par dessus l'épaule de la brune, ne vit rien, une menace existait pourtant, il lui semblait la sentir dans ses os. Quelque chose...

”Et toi, quelle est cette chose dont tu ne peux pas te protéger?”

Ce n'était pas une fugitive recherchée par l'Ordre, son visage était inconnu à Gal'aad. S'intéressait-il à la jeune fille? Non, il équilibrait les interrogations de Meetra par les siennes propres dans un pur soucis de balance.
Et la réponse de la jeune femme ne représenterait rien, absolument rien.
Peut-être...
Après tout, des sacrets pouvaient très bien se cacher par ici. Par delà sa fièvre, Gal'aad voulu écouter alors, il n'entendait que la douleur pulser. Sa douleur.

Est-ce que cette planète allait lui apporter quelque chose ? Elle n'en savait rien. Tant qu'elle ne s'attirait pas des ennuis, c'était tout ce qu'elle demandait à dire vrai. Parce qu'elle avait déjà pas mal d'ennuis. Elle s'était fait un ennemi sur Onderon, quand elle avait botté les fesses de ce ... Et bien, elle ne savait pas trop si c'était vraiment un mercenaire ou bien s'il était quelque chose d'autre. Les yeux jaunes. Les marques sur son visage. Ouais. Il était clair que ... Elle ne savait pas comment le considérer et elle ne voulait pas vraiment y penser. Dans l'immédiat, tout ce qu'elle cherchait, c'était rejoindre Onderon. Oui. Elle avait fait une petite pause sur cette planète. Et elle ne savait pas réellement si ça allait lui apporter de bonnes ou bien de mauvaises choses. ELle ne savait pas trop. Sans doute qu'elle se posait trop de questions. Ouais. Ell avait son cerveau qui bossait pas mal ... depuis qu'elle avait appris ... que son père était mort. Et que son père n'était pas son père. Ouais. Ca faisait beaucoup de temps en si peu de temps, en quelque sorte. Et elle avait besoin ... De se poser un peu. Et de penser à autre chose. Revenir aux bases, peut-être. Elle arrivait pas mal à se détendre quand elle faisait de la mécanique. Mais ça, c'était avant. Et elle n'avait plus vraiment le temps de s'y consacrer. Enfin. Le drame avait été évité. Elle n'avait pas fini le cul par terre. Ce qui n'était pas une mauvaise chose en soit. Pour autant, elle remarquait que l'homme ... ouais ... Il ne semblait pas aller bien. Du tout. Alors, elle pouvait se tromper. Alors, peut-être qu'il n'avait rien. Mais il était ... peut-être à la limite de tomber. Il était pâle ... Il était si pâle ! Ou alors, c'était sa couleur naturelle. Certaines personnes n'avaient que peu de couleurs. Ce qui était peut-être le cas de cet homme. Il en vint à lui dire qu'il cherchait un médecin. Un mécanicien. Les deux en fait. Un médecin et un mécanicien. "Désolée pour vous ... J'suis pas médecin et je pourrais pas vous aider." Elle secoua la tête. "Par contre ... En ce qui concerne la mécanique ..." Là, elle ne disait pas. "J'ai quelques compétences dans ce domaine." Elle avait passé pas mal de temps sur des navettes après la bataille de Yavin. Et même avant ça, elle avait toujours été bricoleuse. Ca en avait emmerdé plus d'un. Notamment Errol. C'était inné chez elle. Peut-être que la Force l'aidait un peu également. Ou peut-être qu'elle était tout simplement douée. Va savoir. "Après, ça dépend aussi ... de pourquoi vous avez besoin d'un mécano." Parce qu'elle ne pourrait peut-être pas l'aider. Enfin, s'il avait vraiment besoin d'un mécano, elle ferait en sorte que ça soit dans ses compétences. Mais bon, elle ne pouvait pas en être certaine pour autant. Du tout. Elle avait penché la tête légèrement sur le côté tandis qu'elle observait l'homme qui lui posait une question. "Dont je ne peux pas me protéger ?" répéta-t-elle. En fait, elle essayait de trouver un sens à la question de l'homme. Ca semblait être une question claire. Et pas en même temps. "Juste une crise existentielle." Après tout, c'était vrai. Elle n'en disait pas trop sur elle. C'était tout ce qu'il fallait. "Vous devriez vraiment vous asseoir." Parce qu'il pâlissait de plus en plus.

Voulait-il de l'aide de cette jeune femme, la demandait-il? Gal'aad se questionnait lui-même: il ne se comprenait pas, il ne se comprenait peu et chacune de ses actions semblait le fait d'un étranger parfois.
A l'intérieur de lui, il eut l'impression de porter le temps et les malices, que c'était cela qui le dévorait alors. Il pensa aux heures désespérées, et la fièvre murmurait à son oreille des mots que le chevalier ne saisissait pas. La douleur restait, s'installait, puissante comme un océan. Cela était pareil aux premiers jours presque, alors que Gal'aad n'avait même pas assez de cris en lui pour porter toute la rage qui l'habitait quand ses yeux se posaient sur son bras mutilé.
Il pouvait hurler pareil aujourd'hui, comprit enfin pourquoi. Meetra avait raison, quelque chose l'affaiblissait, lui enlevait le sang de son visage, le forçait à s'asseoir, là, maintenant, pour ne pas tomber.
Quelque chose en rapport avec son bras, son bras qui n'existait plus quand seul pouvait être cette prothèse mécanique désormais.
Et jusqu'à présent, au prix de terribles efforts, Gal'aad avait réappris à dompter son propre corps. La prothèse était alors devenu un détail, il se souciait peu d'elle, trop peu selon les dires des médecins du Premier Ordre. A présent, celle-ci se rappelait à lui comme un mauvais animal...
Elle le renvoyait à une condition dont il ne voulait pas, qui le rendait hélas comme en cet instant, plus faible que d'autres humains.
Y avait-il eu un problème, quelque chose de la prothèse avait-il écorché son sang pour l'empoisonner, à force de coups, de violence?

Gal'aad était debout, restait debout, refusait de s'asseoir comme un déni. Le soleil jouait contre les différents éclats de métal de son bras, il ne répondit pas alors que la brune non lui, lui demandait pour quelles raisons il voulait un mécano.
L'envie de mentir, était-ce un mensonge de dire que tout allait bien dans le simple but de ne pas déranger le monde ?

”La prothèse est douloureuse....”

Par le choix des mots, le choix de la phrase, Gal'aad essayait de s'éloigner de tout cela. Comme si le bras de métal ne faisait pas partie de son corps désormais, comme si la souffrance était ressentie par une personne tiers également, pas lui-même.

Une crise existentielle, un terme que Gal'aad avait déjà entendu, cependant il ne savait finalement pas à quoi le rattacher, ce que cela signifiait vraiment. Sous ses pieds, il n'y avait qu”un chemin, Gal'aad ne s'arrêtait de le suivre que pour trébucher, et même à terre, il restait malgré tout dans son sillage, ne s'en éloignait pas, jamais.

”Aide moi...”|

A l'enlever, aurait-il voulu finir sa phrase. Il ne le put. Parce qu'alors, que serait-il sinon un manchot jusqu'à ce que les gens du Premier Ordre puissent le guérir et lui remettre son bras? Il frissonna, se retrouva coincé, la gorge vide de mots, l'épaule douloureuse, le bras aussi, cela se propageait au corps, au dos, cela ne s'arrêtait pas.

Au fond d'elle, elle le savait. Il n'allait pas bien. Il n'allait vraiment pas bien. Non. Ouais. Elle avait laissé un homme, quelques temps plus tôt, à l'agonie, sur Onderon. Elle n'avait rien fait pour lui venir en aide alors que c'était elle qui était responsable de son état. Aujourd'hui, elle ne passerait pas à côté d'un homme qui était dans le besoin. Non. Elle allait faire ... son possible pour l'aider. Elle ne savait pas comment elle pouvait l'aider. Et si elle pourrait véritablement l'aider. Mais elle allait faire son possible. Ouais. "Une prothèse ?" Elle n'avait pas fait attention. Mais effectivement. Son bras gauche ... ce n'était pas un vrai bras. Mais un bras en métal. "Oh ..." se contenta-t-elle de dire. Il y avait des caisses pas bien loin. "Venez donc vous asseoir." Elle l'avait pris par le bras valide. Peut-être qu'elle allait s'attirer des ennuis. Mais elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. Non. Elle ne pouvait pas attendre les bras croisés à ne rien faire. Ouais. Ce n'était pas elle. Pas du tout. Elle avait abandonné un homme sur Onderon, ce n'était pas elle. Et elle ne ferait pas pareil en ce jour, même si ça pouvait lui attirer des ennuis. Tant pis si ça lui attirait des ennuis. De l'aide. Il avait besoin d'aide. Elle y regarda de plus prêt tandis qu'il lui demandait son aide. "Bougez pas." Elle avait enlevé son sac à dos et le déposa à ses pieds, fouinant dans ce dernier. Elle avait toujours quelques objets. Elle avait dit qu'elle s'en débarrasserait une fois ... une fois qu'elle aurait rejoint l'Ordre Jedi. Mais au final, elle ne les avait jamais jetés. Ses outils. Elle les avait pris à son père ... après l'attaque sur Yavin IV. Elle s'en était servie plus d'une fois pour remettre d'aplomb le Condor Ecarlate. Et aujourd'hui encore, elle s'en servait. Et elle ne pourrait jamais les jeter. Ca appartenait à Atton. Celui qui l'avait élevée. Son père. Qui n'était pas son père. Enfin, c'était pas le moment de penser à cela. Non. Elle avait récupéré un tournevis. Juste au cas où elle en aurait besoin. Valait mieux qu'elle le sorte maintenant plutôt qu'elle ait besoin de le chercher par la suite. "Sans indiscrétion, ça fait longtemps que vous avez cette prothèse ?" Très bien fichue cette prothèse d'ailleurs. Celui qui avait dessiné les plans, ouais, pas mal mine de rien. Enfin. Elle n'allait pas s'attarder sur ce point. Non. Après quelques minutes à regarder comment elle pouvait lui enlever la prothèse, elle avait fini ... par réussir à le faire. "C'est la première fois que vous avez ce genre de douleur ?" Elle avait le bras entre les mains. Elle n'allait pas s'amuser à l'agiter ou des petites choses dans le genre. Non, quand même, un peu de sérieux. En attendant, Meetra regardait la prothèse sous toutes les coûtures. "J'ai pas l'impression de voir quelque chose qui cloche avec votre prothèse." Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu'il n'y avait rien. Peut-être qu'elle allait devoir y regarder de plus près.

Bien, la jeune fille se révélait donc particulièrement inutile. Impatient, colérique, Gal'aad étouffa un soupir rageur. Dans ses yeux, la fièvre se disputait à la colère. Il n'avait pas aimé que Meetra prenne ainsi les choses en main, pire, qu'elle lui enlève sa prothèse. Il se retrouvait face à son propre moignon, et les nerfs à vif semblaient comme hurler d'être vus ainsi, malmenés.
Par la force du laser, le membre avait été tranché net, et la chaleur avait également cautérisé veines et artères. Cela demandait de la maîtrise, amputer ainsi sur un coup de taille aussi ample. Un laser n'était pas une lame d'acier, certes, cependant cela n'empêchaient pas os et tendons d'offrir une certaine résistance. Un épéiste trop violent, peu confirmé, pouvait briser son propre poignet dans un tel mouvement... Un combattant se devait d'être maître de chacun de ses gestes.

Sur la chair traumatisée, Gal'aad vit alors les stigmates d'une blessure ouverte de laquelle ne suintait ni pus, ni sang, du moins pas vraiment. Néanmoins la plaie à vif avait été au contact prolongé des pièces de métal, provoquant un début d'empoisonnement dans le sang du chevalier. Gal'aad se trouvait donc en proie à un dilemme : remettre la prothèse au risque de se rendre encore plus malade jusqu'à ce qu'un médecin compétent s'occupe de lui, ou bien rester....manchot.
Il frissonna, le handicap était encore une chose que le chevalier déniait : les ren n'avaient le droit ni à la faiblesse, ni à la différence. Avec un bras, un seul bras, saurait-il se débrouiller seul? Trop occupé à reprendre le contrôle de sa prothèse comme si rien ne lui était jamais arrivé, Gal'aad avait oublié de compenser cette mutilation par autre chose, afin que puissance et différence puissent s'accorder.
La prothèse devrait être vérifiée, de toute évidence un mal fonctionnement avait blessé son propriétaire, rendant ainsi la suite plus qu'inévitable. Pour Gal'aad, il ne devait faire aucun doute que son “bras” devait s'accorder à son caractère, non son caractère à son “bras”, ce n'était donc pas à lui de réguler sa violence.
Encore une fois, il grogna, il n'aimait pas les questions de la jeune fille, différenciait la curiosité de l'utilité.

”La première question était indiscrète, quant à la seconde...oui, c'est la première fois qu'elle se montre déficiente et m'empoisonne ainsi.”

Il avait élucidé le problème, il ne l'avait pas résolu pour autant. Songeur, le chevalier regarda Meetra, peut-être pouvait-elle l'aider malgré tout? Il voulait remettre son bras, il devait remettre son bras, hors Gal'aad devait trouver de quoi faire un tampon assez épais entre chair et métal jusqu'à rentrer sur Borosk.
Meetra était une fille, par conséquent dans l'esprit du chevalier, Meetra devait avoir du tissu, beaucoup de tissu. Hors, le tissu serait parfait pour protéger la plaie sanguinolente....

”Tu as de l'étoffe sur toi? J'en aurai besoin...”

                         

Il était pas très causant. Pas du tout à dire vrai. C'était pas comme elle. Quoi que ... la jeune femme s'était un peu ... comment dire ... Elle s'était un peu calmée depuis la mort de son père. Ca l'avait grandement peinée. Et il était vrai qu'elle n'était pas vraiment comme d'habitude. Cette joie de vivre qui la caractérisait. Le fait qu'elle souriait souvent, tout ça, ça s'était envolé. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle était une jeune femme triste à présent. Mais un peu quand même. Ouais. Un peu. Elle était triste. Désabusée. Ouais. Et pas forcément bien dans ses chaussettes. Pas vraiment. Ca lui passerait sans doute à un moment ou à un autre. Sans doute qu'elle ... qu'elle arriverait à surmonter tout cela. Peut-être qu'en rencontrant son père ... peut-être ... qu'elle irait mieux. Elle espérait en tout cas. Quoi qu'il en soit, elle était en train de regarder cette prothèse qu'elle venait de lui enlever. Elle la regardait sous toutes les coutures et elle observa son bras. Peut-être que ... Peut-être que le fait qu'il soit en contact avec la peau directement ... l'acier était en contact avec sa peau. Et c'était jamais bon. Du tout. "C'était pas de la curiosité mal placée." Elle secoua la tête. "Mais ça permettrait de comprendre si ça vient de la prothèse, ou bien si c'est un élément extérieur." Elle avait levé le nez vers l'homme dont elle ne connaissait pas le nom. "Vous avez le droit de pas me répondre. Faites le calcul vous même. Si c'est une prothèse récente, c'est peut-être la matière dont elle est faite. Si c'est plus ancien, avec le temps et tout ça ... ça peut être un trop plein de fer qui aurait pu rentrer dans votre corps." Elle était pas docteur. Mais un empoisonnement au fer, c'était pas génial. Du tout. Et ça pouvait faire mal. Et pas qu'un peu. A lui de voir. "Je ne sais pas qui vous a fait cette prothèse ... Et j'veux pas savoir." Parce que ça allait lui attirer des ennuis. Et elle n'avait pas besoin de cela. Du tout. "Mais j'pense qu'il ou elle gagerait à faire quelques modifications sur votre prothèse." Ca serait un bonne chose pour lui. Une très bonne chose. Enfin, ce qu'elle en disait. A voir s'il acceptait son aide ou pas. Il lui demanda si elle n'avait pas une étoffe ou quelque chose dans le genre. "Pour ? La mettre entre votre prothèse et votre bras ?" Elle eut un haussement des épaules. "Oui, j'ai. Mais ça sera pas suffisant. C'est du tissu. Il faudrait un autre genre de polymère. Pour que ça fasse plus contact entre les deux." Ca serait bien plus simple. "Je sais pas par contre si j'peux trouver ça ici. Mais si j'peux en trouver, faudra l'installer. Et après ... vous pourrez sans doute ... comme si de rien n'était. Enfin presque." Faudra qu'il consulte un médecin. Et elle n'était pas médecin. A lui de voir, maintenant, s'il optait pour l'étoffe mais c'était une solution à court terme. Ou bien s'il voulait quelque chose de plus ... qui soit plus sur le long terme.