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Murmures enfantins ~ Meetra

Meetra Thek
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meetra & errol
Si Errol était dans la galère, s'il n'arrivait pas à sortir de là tout seul, ou bien s'il se retrouvait dans les ennuis jusqu'au cou, oui, elle l'aiderait. Quoi qu'il arrive. Elle pouvait abandonner des gens. Mais pas quand ils avaient des emmerdes et qu'elle pouvait les aider. Donc, si elle pouvait aider Errol d'une quelconque manière, elle n'hésiterait pas à dire vrai. Mais alors pas du tout. Elle se mit à rire quelque peu par rapport à ce qu'il venait de dire. Sur le fait qu'elle devait sauver sa peau et ne rien tenter. "Oh si, j'suis une crétine. J'aime faire des choses dingues et folles." Elle eut un hochement de la tête. "Donc, je sauverais ma peau. Et la tienne au passage." Parce que ça serait dommage qu'il lui arrive quelque chose. En dehors du temple Jedi, il restait ... il était son seul ami. Elle ne comptait pas ceux qui faisaient partie de la Résistance. Parce qu'ils avaient une affiliation aux Jedi. Mais oui, d'une certaine manière, il restait son seul ami en dehors des murs du temple. Et elle ne voulait pas perdre ça. Même si ... Elle ne lui avouerait sans doute jamais. En tout cas, ils devaient bouger. Ils devaient se mettre en route. Elle le sentait ... Ce tremblement de la Force. Comme une petite voix qui lui disait qu'ils devaient se sortir de là. Vite. Avant que les ennuis ne viennent leur tomber sur le coin de la figure. Tandis qu'ils marchaient, Errol s'était rapproché de la Jedi. Et il en profita pour ... poser sa main sur la hanche de la Jedi. Bien évidemment, avant de le faire, tel un gentleman, il avait demandé la permission. La galanterie se perdait. Mais pas pour tous. Non. Collés l'un à l'autre, tel un couple, ils s'avançaient dans le labyrinthe. Elle saurait les ramener auprès des invités. Elle n'avait qu'à écouter la Force les guider vers les autres. Tout simplement. Ils croisèrent, en chemin, la route d'un homme et d'une femme. Cette menace ... cette menace qui était face à eux, au final. Meetra les salua, ne sachant pas si elle pouvait leur prêter de bonnes ou de mauvaises intentions. Elle penchait plutôt pour la seconde option. A la recherche d'un fugitif. Son coeur se serra quelques instants. Il n'y avait aucune raison pour qu'on les soupçonne. Hormis le fait qu'ils étaient deux ... Et que justement, c'était bien eux qu'ils cherchaient. Meetra allait dire quelque chose mais Errol avait pris les choses en main. D'une manière très habile, il fallait bien l'avouer. Il s'en était sorti comme un chef. Digne d'un Jedi qui pourrait utiliser la persuasion de Force pour se sortir de ce mauvais pas. Et sans plus attendre, les voilà loin de ces personnes menaçantes qui auraient pu ... leur faire du mal. Ou pire encore. Maintenant qu'ils étaient sortis du labyrinthe, Errol avait envie ... de danser. Pour éviter de paraître plus suspect encore. "Volontiers cher Monsieur." Elle avait pris sa main. Et ils avaient commencé à valser. Elle s'était un peu plus rapprochée de lui afin de danser. C'était pas ... quelque chose qu'elle faisait habituellement. "Je dois confesser que je ne sais pas très bien danser." Du tout même. C'était pas ... quelque chose qu'on apprenait au temple Jedi. Oh, Hayden avait fait installer une barre de pole dance. Elle avait pas trop compris pourquoi d'ailleurs. Pour le moral des troupes ? Ou peut-être apprendre aux plus jeunes comment se déhancher ? Elle ne savait pas. Et elle ne voulait pas savoir dans quel but cette barre avait été installée. Un jour ou l'autre, elle finirait par savoir. Ou pas. "Je dois avouer que ... tu t'en es très bien sorti là-bas." Elle parlait tout bas. Un murmure ... Un murmure pour qu'il soit le seul à pouvoir l'entendre. "Un Jedi pourrait presque te jalouser." Elle évitait ... de trop en dire. Tout simplement parce qu'il y avait du passage. Et qu'elle n'avait guère envie qu'on les entende. Qu'on les surprenne. Et qu'on en vienne à leur faire la peau. Et tandis qu'Errol la faisait tourner un peu sur elle-même, avant de saisir à nouveau sa main et de la ramener vers lui, elle se retrouva pratiquement dans ses bras. Les yeux dans les yeux. S'observant. Se jaugeant. "J'ai une autre confession à faire." Elle eut un léger hochement de la tête. "Je pensais que cette soirée serait terriblement ennuyante." Pour sûr. "Je n'ai jamais été aussi contente de me tromper." Et tout ça, c'était bien grâce à Errol. Ils étaient peut-être nocifs l'un pour l'autre. Dans le sens où ils ne s'entendaient pas très bien. Pour autant, elle appréciait sa compagnie. Et elle ne la troquerait pas pour une autre personne.

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Meetra accepta son invitation à tuer un peu le temps ensemble, pour rattraper peut-être ce début de soirée qui n'avait été qu'un enchaînement d'imprévus indésirables. Pour rattraper ces dernières entrevues qui avaient toutes été assez catastrophiques, en réalité. Au moins, s'il ne parvenait pas à s'en sortir entier, il se serait amusé un peu. Meetra prit sa main et l'entraîna sur la piste de danse. Une valse. Ce n'était pas une chose dont il avait vraiment l'habitude, lui qui avait passé bien plus de temps à boire et à danser dans des cantinas louches de quartiers modestes, mais cela collait plutôt bien au lieu, on ne pouvait pas leur enlever ça. Et puis, ils avaient une tenue appropriée. Un instant, il s'imagina la foule d'hommes et de femmes masqués se déhanchant sur de l'électro kel'dor, et ne put s'empêcher de sourire. Ce serait pour la fin de soirée, il fallait savoir être moderne aussi.
Elle s'était rapprochée de lui. Nettement. Le principe d'une valse, quoi. D'aussi près, il voyait chaque détail de son visage, ses cheveux joliment coiffés, sa nuque dénudée. Son parfum léger aussi. Il ferma les yeux. Elle avait vingt-deux ans. Vingt-deux ans quoi. Une jeune femme tout juste sortie de l'adolescence. Il ne pouvait pas. Ses yeux se rouvrirent pour se poser sur ses pieds et veiller à ce qu'il ne fasse pas de boulette en lui marchant dessus. Ce serait déjà une véritable réussite. Elle lui murmura à l'oreille. "Je dois avouer que ... tu t'en es très bien sorti là-bas. Un Jedi pourrait presque te jalouser." Il rit doucement. « Meetra, je dois t'avouer un truc... » Il laissa planer le suspens quelques pas, leurs joues toujours l'une contre l'autre. « Je suis un Jedi en fait. » Voilà, c'était dit ! Le scoop du siècle. Tellement puissant dans la Force qu'il parvenait à masquer son identité à ses congénères. La classe, quoi. Il tenta de la faire tournoyer sur elle même, comme il avait vu faire sur l'holonet, et ça marcha plutôt bien, à son grand étonnement. Elle virevolta avec grâce et arriva dans ses bras à nouveau. Mais vraiment très proche. Leurs yeux s'effleurèrent. "J'ai une autre confession à faire. Je pensais que cette soirée serait terriblement ennuyante. Je n'ai jamais été aussi contente de me tromper."  Errol sentit son cœur chavirer. Elle avait abaissé ses cartes, et son jeu était bien meilleur que le sien. Immobiles au milieu des danseurs, il approcha son visage. Tout prêt. Perdu dans l'immensité azur de son regard, il s'arrêta à la distance limite, cette ligne rouge à ne pas dépasser. Jouer avec le feu, il savait faire, il y prenait goût. Ses lèvres se posèrent doucement sur sa joue, et il recula légèrement le visage, tout sourire. « Je suis ravi d'être celui qui te détrompe, pour une fois... ».
Assez joué. Reculer, maintenant. Continuer à passer une bonne soirée, ne pas perdre le contrôle. Ne pas craquer, parce que si elle ne lui mettait pas une grosse baffe, cela avait toutes les chances de ne mener à rien. Il n'était pas sûr d'avoir envie d'une histoire foireuse. Il avait peur qu'ils s'attirent mutuellement la poisse. Qu'ils se bouffent la vie à vouloir protéger l'autre de leurs soucis. Il avait peur que cela ne dure simplement pas, simple folie d'un soir, et que cela brise ce qui aurait pu être une belle amitié entre eux. Il avait peur de se faire rembarrer. Il avait peur qu'elle disparaisse encore une fois, et qu'elle se trouve quelqu'un de plus jeune, avec qui elle pourrait construire quelque chose de plus sain. Si toutefois ils construisaient quelque chose ensemble, encore une fois, il extrapolait. Mais d'un autre côté, son corps ne voulait pas lui obéir. Enfin, disons plutôt qu'il ne voulait pas écouter ça. Peut-être en raison de la mort qu'il venait de frôler encore une fois, de ses doutes quant à sa sortie de ces lieux.
Ses lèvres l’appelaient. Chant de sirène dans le lointain, lui, pauvre marin, ne pouvait que s'y perdre. Il frôla sa bouche tout en douceur, et recula sa tête encore une fois, un tout petit peu, à la limite de la limite rouge. Un nouveau sourire se dessinait sur son visage enfantin. « Tu crois, que pour tout ça, j'ai droit à ma récompense ? » Le monde s'effaçait autour d'eux. Le murmure, saccadé, se perdit dans l’obscurité. « Tiendras-tu ta promesse, Meetra ? »
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Danser ... Ouais, et bien, ce n'était pas quelque chose que Meetra faisait souvent. Voire même jamais. Et du fait qu'elle ne savait pas véritablement danser, elle avait peur de se tourner en ridicule. Bah, comme on le dit si bien, le ridicule ne tue pas, non ? Après, oui, elle n'avait pas envie ... que les autres personnes trouvent ça louche qu'elle ne sache pas danser. M'enfin. Avec un peu de chance, personne ne les remarquerait. On leur fouterait la paix. Et c'était tout ce qu'elle demandait à dire vrai. Les voilà donc en train de valser. Pas forcément d'un pas assuré pour l'un. Comme pour l'autre. Nul doute qu'il n'était pas habitué à danser, lui également. Elle s'était retrouvée proche de lui sur Eriadu. Elle s'était retrouvée dans ses bras. Un peu comme maintenant. Enfin, c'était pas vraiment pareil. Du tout même. C'était totalement différent. Il tentait de la réconforter. De la garder dans ses bras pour éviter qu'elle ne craque. Aujourd'hui, c'était différent. Si elle était dans ses bras, c'était pour danser avec lui. Et pas pour être rassurée de quoi que ce soit. Non. Rien de tout cela. C'était comme si le monde tournait autour d'eux. Comme si le monde n'existait pas. Rien de tout cela. Avec un léger rire, Errol en vint à lui dire qu'il était un Jedi, en fait. Du fait que sa joue était pressée légèrement contre celle du jeune homme, ce dernier pouvait sentir que son visage se déformait pour un sourire. "Vraiment ?" Elle avait du mal à le croire. Elle allait jouer le jeu. Même si elle pensait ... qu'il était plutôt en train de lui raconter des cracks. Qu'importe. Ca détendait un peu l'atmosphère. "Je t'aurais croisé au temple." Que ça soit sur Yavin. Ou bien dans le nouveau temple. Il y aurait des archives. Ils auraient entendu parler de lui. Et Meetra était certaine ... Que ce n'était pas vrai. Mais elle laissait faire. Elle laissait dire. Parfois, prétendre être un Jedi ... permettait de se sortir de pas mal de situations à dire vrai. Tout comme l'inverse. En être un et dire qu'on n'en était pas un. Combien de fois Meetra s'était-elle retrouvée dans cette situation ? Elle n'aurait su dire. Après un pas de danse maîtrisé, Meetra était revenue dans ses bras. Situation qu'elle aurait presque pu qualifier de gênante tant leur regard se fixait l'un sur l'autre. Meetra en profita pour lui avouer qu'elle n'était pas mécontente d'être tombée sur lui. Elle aurait pu croire qu'il y aurait quelque chose. Tant le moment était intense. Mais il se contenta de presser ses lèvres contre sa joue et lui dire qu'il était ravi de cela. Une fête particulièrement ennuyante. Et il avait fallu qu'ell tombe sur Errol pour que ça devienne plus intéressant. Plus ... dangereux ? Peut-être un peu. Elle n'oubliait pas, cependant, que lui, à la base, il était là pour bosser. Sous couverture mais pour bosser. Oui. Nul doute qu'il n'aurait pas l'occasion de faire ... ce pourquoi il était venu. En tout cas, elle avait souri. Oui. Elle avait souri. Parce qu'elle était contente d'être là. Et qu'elle n'aimerait pas être ailleurs en ce moment. C'était peut-être un moment simple. Mais c'était un moment agréable. Le moment où tu te dis que rien ne peut t'arriver. Ou presque rien. Et Meetra allait l'apprécier ce moment. Un sourire au coins des lèvres d'Errol. Un murmure. Une récompense. "Et quelle sorte de récompense pourrais-tu apprécier ?" Quant à sa promesse ... Quelle promesse avait-elle pu lui faire ? Celle de trouver une réponse à sa hauteur ? Ou bien celle de lui offrir un baiser si elle avait une bonne raison. Une très bonne raison. C'était ce qu'elle lui avait dit. Ce jour là. Quand ils s'étaient retrouvés et qu'elle l'avait embrassé pour éviter de s'attirer des ennuis. De leur attirer des ennuis. Mais s'il attendait plus de ce baiser ? Et s'il s'attendait à quelque chose de plus charnel ? De plus sensuel ? Et qu'elle n'était pas en mesure de lui donner ? Ou qu'elle lui donnerait mais par de leur relation, ça les mettait en danger ? Et si, pour une fois, au lieu de se poser tout un tas de questions, elle se contentait de vivre l'instant présent ? De vivre sa vie, sans penser aux conséquences ? Sans penser à ce qu'il pourrait se passer le jour suivant ? Elle eut un sourire sur les lèvres. "Peut-être ai-je trouvé ... une récompense à ta hauteur ..." Mais était-ce à quoi il avait pu penser ? Elle n'en savait rien. Un pas vers l'avant. Son souffle sur sa peau. Elle avait rapproché son visage. Et elle lui avait offert sa récompense. Un baiser. Un vrai. Pas comme celui qu'elle avait pu lui donner dans cette cantina. Ca n'avait rien à voir. Elle se laissait transporter par ce moment. Peut-être parce ... Parce qu'on avait qu'une vie. Et que la vie était courte. Elle l'avait constaté. Avec la mort prématurée de son père.

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Meetra sembla se prendre à son jeu. Leurs lèvres se frôlaient presque tandis qu'elle faisait planer le doute sur ses intentions. De quoi parlait-il ? Elle avait très bien compris. Ils le savaient tous les deux. Errol avait une envie féroce de l'embrasser, mais il devait se retenir, son maigre honneur était en jeu. Elle avait fait une promesse sur Coruscant, un baiser, un vrai, s'il parvenait à le mériter. Il ne savait pas s'il le méritait – il s'en foutait un peu – mais c'était bien de cela qu'il parlait, oui. "Peut-être ai-je trouvé ... une récompense à ta hauteur …" Elle se serra contre lui. Errol se perdit un instant dans son regard azur, juste avant que leurs lèvres ne se touchent enfin. Il frissonna et la prit dans ses bras, avec une infinie douceur. Le monde s'estompa autour d'eux, comme si plus rien n'avait d'importance, même pas les lucioles qui volaient au dessus d'eux, ou l'incroyable nuit étoilée. Comme si sa conscience se focalisait soudainement sur une seule personne. Son cœur qui battait contre lui. Sa peau, douce, et ses lèvres, et sa bouche. Son souffle sur sa peau. Son cou dénudé dans lequel il se perdit quelques instants. Le contact de sa main dans lequel il enlaça la sienne. Jusqu'à ce que la procession des lucioles leur revienne, et que le monde reprenne son cours. La musique avait changé, les danseurs aussi. Perdus dans les bras de la Jedi, Errol s'éloigna d'un pas, à regret. « Merci... », dit-il simplement.Il n'avait pas d'autres mots dans l'immédiat, et faire le malin lui aurait été très difficile. Ils n'étaient plus à leur place sur la piste, alors il l'entraîna un peu à l'écart. Un lieu tranquille où ils pourraient se retrouver, parler et contempler les étoiles. Cela ne devait pas être si dur à trouver.
Un banc. Parfait. Un peu à l'écart, sous les branches d'un énorme peuplier. Errol s'y assit, à cheval, tourné vers la jeune femme, et un silence embarrassant s'installa. Que dire ? Ils avaient eu envie de s'embrasser. Il avait eu beaucoup de plaisir à le faire, et ne regrettait pas ces instants volés. Cependant, un baiser, quel qu'il soit, pouvait signifier beaucoup de choses tout comme il pouvait ne rien signifier, et c'était probablement la nature du malaise qui le traversait. C'était la conversation délicate par excellence, d'autant plus quand le cœur et la tête disaient des choses contradictoires. Et bien sûr, personne n'avait vraiment envie de s'y risquer en premier. Mais il sentait que pour le coup, elle ne ferait pas le premier pas, qu'il devait se mouiller à son tour.
« Tu... as tenu ta parole, et c'était magnifique. Mais... » Il y avait toujours des mais. « Mais j'ai besoin de savoir si ce n'était qu'un jeu, qu'une parole à tenir... ou pas. Je sais que c'est compliqué. Nos vies sont compliquées. Et je ne cherche pas à juger. » Il fit un geste pour désigner les alentours. « Je serais bien mal placé. » Continuer, aller au fond de sa pensée. Pour éviter que cela ne dure trop et s'enlise. Pour eux deux. « Il faut que je puisse me positionner face à ça, tu comprends ? Pour mettre des distances ou pas. Parce que oui, tu m'attires. Parce que les choses ont changé, que nous avons changé, que nous nous sommes ouverts l'un à l'autre sans s'y attendre. Parce que... Parce que je tiens à toi et que j'ai envie du mieux, pas du pire, parce que je pense que je te connais encore trop mal et que j'ai envie de te découvrir. J'ai envie de croire que rien n'est impossible, qu'on peut apporter un peu de joie et de beauté ensemble, qu'on peut... profiter de la beauté ensemble. Et en même temps, j'ai peur, peur de tout ce que cela peut impliquer. » Bordel, c'était pas facile. « Alors, je ne vais pas être difficile. Si tu penses que c'était une erreur, un égarement, un bel égarement, je ferai de mon possible pour que cela continue comme ça a commencé, et si ta Force nous fait se retrouver, tant mieux, avec joie, sinon, tant pis. Si tu penses qu'on devrait essayer de creuser un peu... Je crois que j'ai vu des pelles pas loin, on les prendra avec nous. » La nature des choses reprenait rapidement le dessus.
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Est-ce qu'elle avait bien fait ... de l'embrasser ? Surtout que c'était loin d'être un baiser ... chaste. Meetra n'avait pas hésité à l'approfondir un peu plus à dire vrai. C'était pas cela qui lui faisait peur. Elle avait peur ... de s'engager sur quelque chose qu'elle ne voudrait pas. Ou qu'elle voudrait. Au plus profond d'elle. Mais qu'elle ne voulait pas avouer. N'avait-elle pas le droit à un peu de bonheur ? Toute sa vie, elle avait couru après quelque chose. Ou plutôt, elle avait fui. Pour se protéger. Pour éviter qu'on ne l'attrape. Pour éviter qu'on ne la blesse. Qu'on ne lui fasse du mal. Et surtout, elle avait fait en sorte ... de s'éloigner de ses proches. Pour éviter de les faire souffrir. Mais qu'elle soit proche d'eux, ou loin d'eux, ça revenait au même. Son père ... Elle était loin de lui. Il était mort quand même. Elle avait appris aussi que le Condor Ecarlate ... Avait eu un souci. Le vaisseau avait explosé. Et il n'y avait pas ... de survivants semble-t-il. Alors, même si elle n'était pas proche de Skoji, elle avait été peinée d'apprendre ... qu'il n'était plus. Tout comme Norin. Alors, qu'elle reste auprès de ceux qu'elle aimait, ou qu'elle prenne de la distance, c'était plus ou moins la même chose. Ca revenait au même. Ils mouraient. Alors, que voulait ... Meetra pour Errol ? Souhaitait-elle rester proche de lui ? L'avoir dans le collimateur ? Ou bien ... rester loin de lui ? Et risquer de le perdre ? Elle ne savait pas trop. Dans l'immédiat, elle ne pensait pas à cela. Elle se contentait de savourer l'instant présent. Elle se contentait de ce baiser. Qui était loin d'être désagréable. Elle avait fermé les yeux. Juste durant quelques instants tandis que les bras d'Errol la possédaient. Si on pouvait dire ça ainsi. Elle se calait dans ses bras. Et appréciait ce moment. Tout simplement. Et puis, après quelques minutes, la fin de ce délicieux baiser. Un pas. Juste en arrière. Pas forcément pour mettre de la distance entre elle et lui. Mais pour retrouver ses esprits. Se pincer les lèvres. Le regarder. Elle ne l'avouerait pas. Mais il embrassait bien. Leur premier baiser, c'était plus quelque chose fait à la va-vite. Là, c'était plus réfléchi. Plus ... pensé. Si on pouvait dire ça ainsi. Il lui avait dit merci. Elle ne savait pas trop pourquoi il la remerciait. De l'avoir transporté ailleurs juste quelques minutes ? Peut-être. Sa main dans la sienne, il l'entraînait. Plus loin. Loin des oreilles indiscrètes. Elle avait gardé sa main dans la sienne. Comme si ce contact ... La rassurait. Ils s'étaient assis sur un banc. Se regardaient ... étrangement. Peut-être leur baiser ... Peut-être que ce n'était pas une si bonne idée. Elle espérait juste ... que ça ne mettrait pas un malaise ... un gros malaise entre eux. Elle n'en savait rien. Un silence pesant. Un baiser agréable. Magnifique. Mais il y avait un mais. Il y avait toujours un mais. Il souhaitait savoir ... Ce qu'elle attendait de lui. Un jeu. Une promesse. Ou bien quelque chose de plus fort. Elle n'avait pas répondu. Pas tout de suite. Non. Peut-être parce qu'elle attendait ... peut-être parce qu'elle sentait qu'il n'avait pas fini. Qu'elle attendait qu'il termine, justement, avant de l'ouvrir. Il était un peu perdu. Elle l'était tout autant. Elle l'attirait. L'inverse était vrai. Même si ... s'il ne le savait pas encore. Elle eut un petit sourire amusé quand ... Et bien ... quand il en vint à dire qu'ils pouvaient prendre des pelles. Et creuser. "Ce n'était pas une erreur ... Ce n'est pas un moment d'égarement ... Ce n'est pas non plus qu'une simple promesse à respecter." Elle secoua la tête. Et elle le regardait. "Je sais que ... ce n'est pas non plus quelque chose de facile ... j'veux dire ... On a un comme un monde qui nous sépare tous les deux." Un gros monde à dire vrai. Elle était Jedi. Il était mécano. Un mécano un peu ... comment dire ... Oui, un vaurien sur les bords. Mais il était droit dans ses baskets. Droit dans ses convictions. "Et métaphoriquement parlant, je crois ... que j'ai envie de creuser." Elle eut un sourire à son encontre. "Je suis pas si ça peut marcher. Dans le monde qu'est le nôtre ... avec mes soucis et les tiens ..." Il n'en disait rien. Mais elle se doutait qu'il devait avoir quelques problèmes après tout. "Ca sera sans doute ... compliqué. Mais la vie est courte." Elle hocha quelque peu la tête tandis qu'elle entrelaçait ses doigts aux siens. "J'l'ai appris ... trop souvent ... Et je crois que ... si je ne saisis pas cette occasion ... Si on ne la saisit pas ... Peut-être qu'on le regrettera un bout de temps." Enfin, elle, sans doute. "Et je sais que si on avait eu cette discussion il y a quelques années, j'aurais sans doute ri en me disant que c'était ... une belle bêtise ... Mais ... c'est pas le cas aujourd'hui." Elle secoua la tête. Elle ne savait pas trop comment ça pouvait ... fonctionner entre eux. Ils trouveraient. "J'ose espérer ... que la Force ... nous aidera. A trouver un moyen. Pour être ensemble." Ca pourrait être bien.

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Errol dévisageait Meetra, anxieux. Comment allait-elle réagir ? Qu'allait-elle dire ? Et si elle lui disait que c'était sympa, mais qu'elle n'avait pas envie de ça ? Il n'avait pas envie que cela ne vienne perturber l'amitié sincère qui avait failli voler en éclat. C'est qu'il tenait à elle, bien plus qu'il ne l'aurait pensé, en si peu de temps disons. Ils ne venaient pas de se rencontrer, mais s'étaient découverts il y a peu. D'un autre côté, il avait peur aussi que cela ne marche pas. Il y avait de fortes chances que cela foire. Rien qu'avec une personne normale, il aurait douté. Parce qu'il n'agissait pas en règles avec la justice. Qu'il prenait des risques qui ne le concernaient pas uniquement, mais ses proches aussi. Mais Meetra était une Jedi, et l'équation se compliquait encore plus. Elle était traquée elle aussi, par des personnes bien plus dangereuses que celles auxquelles il faisait face. Elle devrait partir, dans des missions dont il ne connaîtrait pas le teneur, pour ne peut-être jamais revenir. Alors, dans ce choix qui s'ouvrait à elle, il savait qu'il n'y en avait pas un bon et un mauvais. Deux bons et deux mauvais. A eux de gérer cela au mieux.
Elle prit la parole, lui, pendu à ses lèvres. Elle commença par dire qu'il ne s'agissait pas d'une erreur. Son regard s'illumina. Et qu'elle avait envie de creuser. Son cœur fit un bond dans sa poitrine, et l’écho de sa voix résonna dans sa tête, comme si la réalité s'inclinait peu à peu face au songe, à l'irréel. Le bout de ses doigts vint effleurer les siens, et elle les y glissa. Errol inclina légèrement la tête, ne parvenant à se défaire de son sourire juvénile. Il la laissa poursuivre, l'encourageant en caressant ses mains de ses pouces. Bien sûr qu'elle avait peur aussi. Que ce serait compliqué. Mais la mort de son père lui faisaient réaliser qu'il fallait saisir sa chance, ne pas se protéger du bonheur de peur qu'il ne vole en éclat. Il acquiesça. « Ton père serait fier de t'entendre dire ça, je pense. » Il ne le connaissait pas. Elle ne lui avait jamais parlé de lui, ni avant, ni après. Mais on ne parlait pas de sa famille tous les jours, c'était normal. Et il pensait que, comme tout parent, son souhait aurait été de voir sa fille surmonter cette épreuve, et tenter d'être heureuse. Avec un bon à rien de voleur. Il n'en revenait pas lui même, il allait lui falloir plusieurs jours pour réaliser.
"J'ose espérer ... que la Force ... nous aidera. A trouver un moyen. Pour être ensemble", conclu-t-elle. Il se leva et alla s'installer dans le dos de la jeune femme, passant ses bras autour d'elle, comme pour lui signifier qu'il était là à partir de maintenant, qu'elle pouvait compter sur lui. Et que lui aussi aurait besoin d'elle. Sa tête se posa sur son épaule. « Ta Force nous a bien réuni ce soir, je pense qu'on peut compter dessus, non ? » La Force, il ne comprenait pas bien ce concept. Mais il ne pouvait qu'admettre que les prémonitions de Meetra s'étaient révélées assez justes, tristement, et admettait qu'on assimile ce concept au hasard, à la chance, à cette puissance mystique qui guidait la nature. Alors oui, si c'était de cette énergie dont elle parlait, il était assez facile de penser qu'elle les poussait l'un vers l'autre. Et qu'elle le ferait encore. Ce qui ne les empêcheraient pas d'avoir une ou plusieurs conversations dessus, bien entendu, il n'allait pas tout laisser au hasard, fusse-t-il de bonne augure. « J'ai une chambre sur la station 119, le mouvement des citoyens. Tu pourras venir quand tu veux. Entre deux missions. C'est petit, mais, c'est un peu chez moi. » C'était un peu un squat aussi, un amas de bordel permanent, à l'instar du logement de nombreuses personnes qu'il fréquentait là bas. « Ou alors, on se trouvera un endroit neutre, quelque part, un peu à tous les deux. A condition qu'on ait un chat. » Oui, impératif ça. F4 pourrait le garder, c'était encore dans ses compétences. Il s'amusa à frôler du bout des doigts les mains de la demoiselle, et il sourit, détendu, malgré la situation précaire dans laquelle il se trouvait présentement. « C'est drôle quand même, un voleur et une gardienne de l'ordre ensemble, comme ça. Tu vas m'arrêter ? » Petit rire. C'était dans ses prérogatives, après tout, même si les Jedi ne s'amusaient plus à cela depuis un long moment.
Un silence s'installa. Errol continuait son va et bien tactile, le regard plongé dans la nuit. Il allait bien falloir qu'ils partent de là à un moment, l'endroit n'était pas si sûr que ça. Il n'en avait pas envie, pas du tout. Sa voix jaillit à nouveau les ténèbres. « Tu vas devoir partir... bientôt ? » Il ne faisait pas référence à leur évacuation imminente, mais bien à l'inévitable qui aurait lieu le lendemain. Ou le jour d'après.
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Meetra s'ouvrait à lui. D'une façon qu'elle n'aurait jamais cru possible. Elle ne pensait ... que les sentiments pouvaient avoir une place dans sa vie. Elle avait toujours cru que ça serait l'ordre. Et rien d'autre. Elle avait toujours cru qu'elle respecterait tous les principes à la lettre. Les anciens principes, plutôt. Et qu'elle éviterait de s'attacher à quelqu'un. Qu'elle éviterait de tomber amoureuse. Seulement, le coeur avait ses raisons. Et comme on le dit si souvent, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, non ? Alors oui. Elle était prête ... Prête à le laisser rentrer un peu dans sa vie. Oh, elle ne voyait pas les choes en grand. Parce qu'elle savait très bien qu'entre elle et lui, ça ne serait pas simple. Jamais. Mais elle tentait sa chance. Elle s'en voudrait de ne rien faire. De passer à côté de ça. Ouais. Donc, autant ... voir ce que ça pouvait donner. Elle espérait juste ... Que ça ne gâcherait pas ce qu'il y avait entre eux. Parce que là, elle s'en mordrait les doigts. Elle était pénible. C'était un fait. Elle était casse pied. Elle était pénible. Elle n'était pas parfaite. Mais bon. Elle avait un gros coeur. Et ça pouvait peut-être fonctionner. L'espérait-elle du moins. Elle eut un léger sourire quand Errol parla de son père. Et du fait que ce dernier serait fier d'elle. Elle haussa quelque peu des épaules. Elle ne savait pas trop ce que son père aurait pensé. Il était resté loin de l'amour. Loin de tout ça après la mort de sa mère. Il n'avait jamais tenté ... il n'avait pas cherché à se remettre avec quelqu'un. Peut-être n'y croyait-il plus. Elle ne saurait dire. Et elle ne renchérirait pas sur le sujet. Parler de son père, c'était quand même encore un peu douloureux. Autant s'éviter ... des larmes inutiles. Surtout que c'était plus ... un moment de joie ... Qu'autre chose à dire vrai. Elle s'était ouverte. Lui aussi. Quant à la Force ... Elle les réunirait. Sans doute. A nouveau. Quand. Comment. POurquoi. Dans quelles circonstances. Elle n'en savait rien. La Force l'avait mise sur sa route. A deux reprises. A trois reprises même à dire vrai. Il y aurait sans doute d'autres occasion. Errol s'était levé. La prenant dans ses bras. Son étreinte était ... agréable. Elle sentait son souffle chaud non loin de sa nuque. Elle ne se laissait pas approcher facilement. Elle était une biche ... qu'on avait du mal à apprivoiser. Et pourtant, lui ... Il avait réussi. Peut-être à cause de ce qu'ils avaient vécu. Si son père n'était pas mort ? S'il n'avait pas été là ce jour là ? Meetra ne voulait pas y penser. Elle voulait se dire que ... Ca serait arrivé. D'une manière. Ou d'une autre. Elle sentit la tête d'Errol qui se posait sur son épaule, se logeant pratiquement dans le creux de sa nuque. "La Force est une petite cachottière." Elle eut un léger hochement de la tête. "Elle a son propre destin. Ses propres plans." Ca devait être étrange pour Errol qu'elle parle de la Force comme si c'était une personne. Mais c'était de cette manière que Meetra ressentait la Force. Et ça serait toujours de cette manière à dire vrai. Elle ne voyait pas la Force autrement. Elle l'avait vu garce ... En tuant son père. Mais elle savait bien que c'était pas la Force qui l'avait tué. Qui. Quoi. Elle ne savait pas encore. Elle finirait bien par trouver à un moment ou à un autre. Elle ne s'inquiétait pas trop pour cela. Enfin, si, un peu quand même. Meetra tourna légèrement la tête en direction d'Errol quand ce dernier en vint à lui dire qu'il avait un petit chez lui sur la station 119. "Oh, tu m'invites chez toi ?" Chose qu'elle ne pourrait pas faire. Jamais. Elle ne pouvait pas l'emmener au temple. C'était pas possible. Le temple restait caché. Il était caché pour tout le monde. Hormis pour les Jedi. Un endroit neutre ... Ces mots raisonnaient dans sa ête. "Un endroit neutre ... Ca serait mieux. Mais connu seulement de toi et de moi. Pour éviter les ennuis." Elle pensait que ça pourrait être pas mal. "Parce que j'pourrais pas t'inviter au temple." Ni maintenant. Ni un autre jour. Jamais. "J'pense que ça pourrait être bien." Il voulait un chat. Ce qui la fit rire quelque peu à dire vrai. "Il sera malheureux ce chat tout seul." Pourquoi un chat à dire vrai ? Quoi que ... Un chat, c'était pratique. Ca se nourrissait tout seul. Ca pouvait chasser. Ouais. Il se mit à rire. Un peu. Le voleur et le flic, en quelque sorte. "On n'a pas de menottes dans l'ordre Jedi." Elle secoua la tête. "Et puis ... vu comme la galaxie part en sucette ... j'doute qu'on s'amuse à arrêter les voleurs." Ca n'arriverait pas. Du tout. Elle ne le pensait pas en tout cas. "Mais si tu veux vraiment les menottes, on peut s'arranger." Elle s'était mise à rire. Un peu. Il y eut un léger moment de silence. Seul le vent se faisait entendre. En une légère bise. Le temps se rafraichissait. La nuit avait pris place. Totalement. Le noir gagnait du terrain malgré les lumières, au loin, de la fête. De ceux qui s'amusaient encore. Qui dansaient. Valsaient au gré de la musique. Ils n'avaient pas été ennuyés. Dans le sens où ... Personne n'était venu leur chercher des noises. Tant mieux d'ailleurs. Un moment de frisson dans le labyrinthe. Et un peu avant le labyrinthe. Mais ils étaient tranquilles. Au moins, ils avaient pu parler. Errol semblait ... curieux. Curieux de savoir si elle allait partir. "Je ne sais pas." souffla-t-elle. "Il est possible... que je puisse m'attarder dans les parages encore pendant quelques jours." Mais elle ne savait pas à dire vrai. Elle ne savait pas du tout. "Parce que tu serais prêt à me supporter encore un peu ?" lui avait-elle demandé en le regardant à nouveau.

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Errol avait peur d'avoir évoqué un peu vite un lieu commun. Il n'avait pas envie de passer pour le mec complètement accro qui attend ça depuis un moment et qui a déjà de nombreux projets pour l'avenir. Non à vrai dire c'était nouveau, inattendu, mais juste. Ça sonnait vrai. Et il savait qu'il ne pourrait pas la suivre où elle allait. Qu'elle devait habiter dans un lieu où il ne pouvait pas avoir d'accès. Alors oui, il lui semblait tout naturel de lui proposer de passer chez lui, ou de mettre en place un lieu neutre qu'ils puissent habiter parfois, par intervalles. Si la jeune femme sourit à sa première proposition, elle ne rejeta pas la seconde. Elle rit simplement à l'évocation du chat. « On fera ça alors, un endroit perdu, rien qu'à nous. Comme des amants en fuite... ce que nous sommes, on dirait. » On aurait dit les grandes tragédies romantiques mettant en scène un amour impossible. « F4 gardera l'endroit, et un chat lui tiendra compagnie ! Ça me paraît un plan idéal. Comme ça, les jours où tu ne seras pas là, j'aurais au moins quelqu'un pour me faire des caresses... M'enfin, F4 a bien essayé, mais c'est pas pareil quoi. » Elle n'allait pas s'en tirer comme ça ! Il avait toujours adoré ces bestioles, mais il voyageait trop pour en avoir un. Même sur la station, il n'avait pas fait le pas, justement parce qu'il pouvait s'absenter longtemps, et qu'il n'était pas sûr que ce soit au goût de Fauve ou Jill de le retrouver chez elles. Errol tenta de lui faire les yeux doux pour finir de la convaincre, moue qui se transforma en rire franc et joyeux.
Il blagua sur le fait, qu'en plus d'être deux amants en fuite, ils étaient, logiquement, sensés œuvrer l'un contre l'autre. Meetra lui rappela que les Jedi n'avaient pas franchement la tête à ça, et il hocha la tête dans une tentative d'imitation caricaturale. "Mais si tu veux vraiment les menottes, on peut s'arranger". Errol la regarda alors qu'elle éclatait de rire à son tour. Qu'elle était adorable quand elle riait. Qu'elle était belle si joyeuse. Il la pinça dans les côtes, lèvres retroussées, sans pour autant parvenir à masquer son sourire. « D'accord, on fait comme ça. T'as intérêt à en prendre des solides, je suis un voleur tout de même... »
Un temps passa. Joue contre joue, encore une fois, les amoureux se perdirent dans la contemplation. L'heure fatidique du départ approchait, et aucun des deux n'en avait envie. Surtout s'ils devaient se perdre alors. Errol savait qu'il vivrait assez mal une séparation si elle devait avoir lieu juste après ça, mais il était prêt à l'accepter, parce que ce n'était pas n'importe quelle femme, et qu'elle ne faisait pas n'importe quoi non plus. Tenter de ramener la paix, c'était quelque chose de grand, qui méritait ce genre de sacrifices. Dans le doute, il lui posa donc la question, de savoir si elle comptait partir dès le jour levé. Meetra lui répondit dans un murmure, hésitante, qu'elle ne savait pas mais qu'il se pouvait qu'elle s'attarde quelques jours. Avant de tourner la tête pour le regarder, cherchant probablement à juger sa réaction. "Parce que tu serais prêt à me supporter encore un peu ?" Pour toute réponse, Errol avança son visage et l'embrassa à nouveau. Un baiser court mais tendre, qui sonnait plus juste que des mots. Elle ne pouvait pas le tenter sans cesse comme ça aussi ! « Je ne sais pas, il faut que j'y réfléchisse. » répondit-il alors. « Cela fait plusieurs heures que nous sommes au même endroit au même moment, je ne sais pas si mon corps va si bien le supporter... » Mensonges. Il se saisit de ses mains. « Je pense que tu devrais prendre quelques jours de vacances. Avec moi bien sûr, parce que ça tombe bien, j'ai besoin d'en prendre aussi. Ou sans, si bien entendu tu t'es déjà lassée de celui que tu qualifiais il n'y a pas si longtemps de misérable junkie inutile qui te faisais perdre ton temps. » Ouais, cette soirée là... Elle n'avait pas été des plus agréables. Mais ils s'étaient dévoilés, pour la première fois, l'un à l'autre. Dénudés, d'une certaine manière. « A titre personnel, je crois que je ne suis plus très bien venu à Porus Vida, alors on irait ou tu veux. Se trouver une caverne, notre caverne, peut-être. Et puis, j'ai tout un tas d'idées d'activités qu'on pourrait faire ensemble. » Non, se taire, ce n'était pas le moment. De toutes façons, la première étape était encore de sortir de là. Elle se défit de son étreinte et se leva. Il s'inclina devant Meetra, révérence moqueuse, et lui désigna le chemin qui menait à la sortie, illuminé par des lampions colorés. « M'accompagnerez-vous, Mademoiselle ? »
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Vivre avec Errol ? Se trouver un petit coin de paradis avec lui ? L'idée était loin de lui être désagréable. Au contraire. Seulement, elle savait qu'elle ne pourrait pas toujours rester avec lui. Et même si elle aimerait le faire. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu'elle était une Jedi. Et qu'elle avait des devoirs envers les siens. Quand bien même ça serait quelque chose de durable entre eux, ça ne serait pas simple entre eux. Ils allaient devoir ... Affronter des choses. Surmonter l'éloignement et tout ça. Peut-être que ça ne serait pas facile. Mais ça donnait ... ça donnait à Meetra une raison de se battre. Une raison de faire son mieux. Une raison de faire ce qu'elle avait à faire, tout simplement. Et avoir une raison de se battre, encore et toujours. Et de survivre. Elle en vint à sourire aux paroles d'Errol. Sur le fait qu'ils allaient se trouver un petit endroit à tous les deux. Rien que tous les deux. Elle eut un petit rire amusé. "J'aime bien l'idée de deux amants en fuite" Ouais. Elle aimait bien ça. "C'est ce qu'on sera ... Toi traqué par je ne sais pas qui. Et moi traquée par le Premier Ordre." Des amants maudits. Poursuivis. Une vie compliquée. Mais une vie quand même. Ils allaient s'attirer des ennuis. L'un comme l'autre. Mais elle s'en fichait. Parce qu'ils seraient ensemble. Et que c'était ça le plus important. De vivre une folle aventure. Tous les deux. Une aventure dingue. Mais une aventure qui était bien différente de tout ce que Meetra avait pu vivre jusqu'à présent. Tout simplement. Errol laisserait son droïde là où ils auraient décidé de s'établir. Avec leur chat. Elle éclata de rire aux paroles du voleur. "J'veux pas savoir ce que tu fais avec F4 !" Non, du tout. Ses cochonneries, il les gardait pour lui. Même si elle se doutait qu'il ne s'était sans doute pas passé grand chose mais bon. Ca l'amusait. Ouais. Ca l'amusait beaucoup. Leur discussion était légère. Amusante. Et ça lui faisait du bien. Ca lui faisait beaucoup de bien à dire vrai. C'était chouette, y'avait pas à dire. Un gardien de l'ordre. Et un voleur ensemble ... Ouais, c'était pas une mince affaire à dire vrai. C'était pas commun, pour sûr. Comme elle se fichait un peu de lui, il en profita pour lui pincer les côtes. Elle eut une drôle d'expression sur son visage. "Je sais pas vraiment où j'vais pouvoir trouver ça." Elle secoua la tête. "Peut-être aller piquer des trucs dans une baraque du Premier Ordre. Ils devraient avoir des choses ... assez efficaces je pense." Elle eut un hochement de la tête. Ouais. Est-ce qu'elle le ferait ? Non. Elle n'irait pas jusqu'au Premier Ordre pour piquer des menottes. "Ou alors, y'a peut-être quelque chose d'efficace dans le temple." Elle eut un hochement de la tête. Ca pourrait être pas mal. Petit moment de silence. Où ils pouvaient entendre les insectes ou bien les rongeurs de la nuit prendre place. En quelque sorte. Les lucioles ne valsaient plus trop. La luminosité baissait. La soirée se terminait. Petit à petit. Elle les entendait, au loin. Les rires s'étaient estompés. Et la musique se faisait plus douce. Plus calme. Errol voulait savoir si elle allait partir. Quand elle allait partir. Meetra ne savait pas. Elle avait pour habitude de tout planifier. Ou presque tout. Seulement ... depuis la mort de son père, elle ne planifiait plus rien. Disons qu'elle se laissait porter. Tout simplement. Errol en vint à l'embrasser. Il se moqua un peu d'elle. Avant de prendre ses mains dans les siennes. Il tentait de la convaincre ... il tentait de la convaincre qu'elle devait prendre des vacances. Avec lui. Ouais. Ils devaient prendre des vacances tous les deux. Sauf si elle en avait marre de lui. "Oh, ça devrait aller. Je devrais pouvoir te supporter encore un peu." Elle eut un hochement de la tête. Ouais. Il avait des choses en tête. Il avait plein de choses en tête. "Je suis presque curieuse de savoir ... ce que tu as en tête comme activités." Elle eut un hochement de la tête tandis qu'il s'était légèrement baissé. "Mais bien évidemment mon cher monsieur." Elle avait pris sa main dans la sienne et avait fini par se lever. "Allons-nous en avant que les ennuis ne nous tombent dessus." Ouais. Ils avaient joué avec le feu. Mais ils s'en étaient sortis. Autant partir tant qu'ils le pouvaient encore. Avant que le destin ne vienne leur jouer un mauvais tour.

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Meetra s'accordait avec lui pour se dire qu'ils auraient bien besoin de prendre quelques vacances tous les deux pour commencer, histoire de se donner la force de faire face à une relation qui s'annonçait dans le meilleur des cas compliquée. Errol avait quelques idées d'endroits où ils pourraient aller pas trop loin, et il n'avait pas besoin de chercher bien loin pour trouver des activités à faire ensemble, qu'elle soit curieuse ou non. Seulement, la priorité était encore de partir de cette soirée sans se faire arrêter, car c'était là tout l'autre enjeu de la soirée. Ils avancèrent en silence dans les ténèbres, l'un contre l'autre, leurs mains s'effleurant avec douceur. Au fur et à mesure que la distance se faisait plus visible avec le portique de contrôle, Errol sentait son cœur battre fort contre sa poitrine, car ni l'un ni l'autre n'avaient vraiment réfléchi à une solution de la franchir. Les possibilités étaient multiples certes, mais c'était surtout la confiance et la légèreté qui se dégageaient de la jeune Jedi qui lui donnaient du courage pour aller au devant de cette folie.
Comme il s'y était attendu, les invités faisaient la queue pour sortir. On leur demandait leur identité, on cochait quelque chose, on leur demandait si la soirée s'était bien passée et on les faisait monter dans la navette qui devait les ramener sur le terre ferme. Ses yeux se posèrent sur les quelques gardes qui étaient assignés à cette tâche ce soir là. Il n'en connaissait qu'un de vue, mais c'était déjà un risque certain. Le Corellien se renfrogna un peu et inclina la tête, pour profiter au maximum de la pénombre. Une pression de la main de Meetra dans la sienne lui donna le courage qu'il lui manquait tandis qu'ils arrivaient à leur hauteur. Un premier garde, celui qui tenait le registre, les salua poliment, avant de leur demander leur identité. Errol eut un instant d'hésitation tandis qu'il retenait sa respiration. S'il se faisait passer pour l'homme d'affaire et que ce dernier était déjà parti, ils seraient coincés. Il avait la réputation d'être assez austère et pointilleux sur les horaires, mais la soirée n'était pas encore finie, et on pouvait imaginer des centaines de raisons qui l'auraient fait rester là bas. Il pouvait aussi essayer le gros coup de bluff en balançant son vrai nom et riant aux éclats, des fois que cela passe... Vu la teneur de la soirée et la chance impressionnante qu'il avait, il ne serait pas étonné. Ou alors, sortir son numéro de comédien, et attendre. Pourquoi pas.
Le garde répéta sa question, un peu plus fort, mais toujours avec une politesse soutenue. C'était bien, il ne se laissait pas déstabiliser, il respectait les consignes de la maison. Meetra déclina son identité d'une voix haute et intelligible, et fit mine de ne plus trop se rappeler du sien en se tournant vers lui. Errol leva la tête vers elle, un peu hagard, et de sa meilleure voix de bourré, dit : « Je.. J'sais puuuuu... » Regards appuyés. Moment d'hésitation chez les gardes. « F'par là ? » demanda-t-il plus fort en désignant la navette. Un pas titubant. Un second. La main de Meetra qui se posa pour le soutenir. Hochement de tête de la part des gardes, visiblement dégoûtes. Victoire !
Assis dans la navette, Errol posa sa tête sur l'épaule de Meetra en silence. Il n'avait rien besoin de dire, elle savait. Elle sentait. Il était libre, encore un soir, encore un peu. En vie aussi. Et ils devaient en profiter. Au plus vite.
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