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Break my heart and you will find yourself inside (gamorin)

Rehan Lavellan
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--- rehan lavellan.

And you will go to Ajan Kloss, with a vision of a gentle coast and a sun to maybe dissipate shadows of the mess you made.
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--- family without blood.

Shall we look at the moon, my little loon ? Why do you cry ? Make the most of your life, while it is rife, while it is light.

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”You haven’t seen me mean. When you do, you’ll require a very big hanky.” ”To dry my tears ?” "To stop the bleeding."

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--- valkyrie.

They said she was cruel because she'd been harmed in the past. They claimed she was cold because she just hadn't met the right fellow to warm her. Anything to soften her edges and sweeten her disposition—and what was the fun in that ? Her company was like strong drink. Bracing— and best to abstain if you couldn't handle the kick.

ikaar ϟ v. ϟ seven ϟ jay ϟ exvind ϟ elizand

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Break my heart and you will find yourself inside.
La douleur est insupportable. Virale. Diffuse. Elle s'instille lentement dans chaque parcelle de son corps. Elle a envie de hurler et en même temps, elle a envie de se laisser entraîner dans l'inconscience. Une seule chose est certaine : elle n'est plus chez elle. Gamora a ouvert les yeux dans une cellule. Rafistolée, du moins du mieux possible. Il lui faut peu de temps pour réaliser ce qu'il s'est produit : le message d'auto-destruction, le crash. Le champ de bataille... Et puis plus rien. La Commandante a mal. Elle a encore mal. Et pour le moment, elle est traitée comme une simple prisonnière. De temps en temps, des gens viennent  lui rendre visite, mais rien de très intéressant. La jeune femme ne parlera pas. Elle a été entraînée à ça : silencieuse, quand bien elle la vie devrait lui être ôtée. L'avantage, c'est qu'elle n'était pas seule. Parfois, elle se retrouvait avec une scientifique du Premier Ordre, qui avait été embarquée, comme elle. Au moins, la Commandante se sentait un peu moins seule dans sa misère. Gamora avait beau observer les visages qui venaient lui rendre visite, elle n'avait pas la moindre idée de la planète sur laquelle elle était, et encore moins à quel visage se raccrocher. La solitude. La douleur. Parfois la peur. Qui la chercherait, au sein du Premier Ordre ? Ils étaient tous des combattants : ils ne risqueraient rien pour aller la chercher. Pour la première fois depuis longtemps, la jeune femme est frappée par la réalité : rien ne l'attend à l'extérieur. Le Premier Ordre, l'Avenger, c'est du vent. Elle n'est qu'un soldat, et de ce fait, elle est sacrifiable. Pour le moment, elle n'a pas eu à noter la moindre torture envers elle, ou alors elle était bien trop shootée pour s'en rendre compte. Peu importe. Elle attendrait sagement qu'ils se lassent. De toute façon, elle n'avait rien de mieux à faire dans cette cage sordide. Pendant un instant, après le crash, Gamora avait eu la sensation de se trouver face à un visage familier. Elle était quasi-inconsciente, mais son instinct lui criait qu'elle connaissait la silhouette qui l'avait portée, l'espace de quelques instants. Un fantôme du passé. La Résistance... Il y avait forcément certaines connaissances à elle qui avaient du s'engager. Pendant de longues secondes, son esprit se mit à vagabonder alors qu'elle observait les murs de sa cage, et soudain, un visage vient la frapper dans sa réflexion. Audran. Impossible qu'il soit ici. Même s'il avait évoqué la possibilité de s'engager plusieurs fois pendant leurs rencontres. Ti'ilandra détestait ça. Lorsque son frère évoquait la Résistance. Gamora se contentait de sourire : il n'y a rien de plus beau qu'un premier amour, et Audran représentait tout cela. Gamora fut tirée de sa réflexion lorsque quelqu'un entre dans ses quartiers. Depuis quelques temps, elle avait reprit du poil de la bête et n'hésitait pas à envoyer des piques à ses visiteurs, ce qu'elle s'empresse de faire. Déjà, elle se redresse : hors de question de leur laisser le moindre sentiment de supériorité. « Je ne vous ai pas autorisé à entrer dans mes quartiers. On ne vous a pas apprit ça, à l'école militaire ? » Son ton est dédaigneux, jusqu'à ce qu'elle puisse détailler les traits de son vis-à-vis. Elle met quelques instants à sortir de son brouillard de souvenirs et malgré les années qui avaient passé, il était décidément bien difficile pour elle s'oublier une telle personne. « … Sehrin ? » Sehrin, oui. Le meilleur ami d'Audran. Son ami d'enfance. Peu de gens avaient la chance de pouvoir approcher Sehrin : pour cela, il fallait être suffisamment proche d'Andra et d'Audran. C'était le cas de Gamora. Alors, elle pouvait, pour la première fois depuis qu'elle était arrivée dans cette cage, oublier son sentiment de solitude. Face à elle, un fantôme du passé, mais un passé qu'elle avait aimé et choyé. « Sehrin, c'est bien toi ? Tu me reconnais ? C'est Gamora... » Peut-être lui offrirait-il un traitement de faveur, lorsqu'il l'aurait reconnue. Peut-être l'avait-il déjà reconnue.
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Gamora & Sehrin


 
Sehrin était toujours présent lorsque les vaisseaux commençaient à revenir des batailles lointaines auxquelles il ne prenait plus tard. Il aidait à décharger le matériel, les blessés, les prisonniers. C’était sa façon à lui de participer, de faire le point sur le déroulement des opérations. Comme à chaque fois, malgré leur victoire, les visages qui l’entouraient étaient fermés. Ils avaient perdu des gens et peu importe le nombre, c’était toujours de trop. Alors, il prenait part à l’effort général, au deuil commun, en se tuant à la tâche.

Pourtant, cette fois-ci, il aurait mieux fait d’aller s’occuper d’autre chose. Rien n’aurait pu le préparer à trouver Gamora parmi les prisonniers. Elle était là, gisante dans un coin, salement amochée. Il avait bien du mal à croire qu’il s’agissait d’elle. Que faisait-elle parmi les membres du Premier Ordre qu’ils avaient capturé ? Il devait s’agir d’une erreur, d’une civile qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Mais il devait bien se rendre à l’évidence, elle n’était plus la gamine qu’il avait connu durant sa jeunesse, sur Anaxes. Ce n’était peut-être même pas elle. C’était juste une fille qui ressemblait à la fillette sur laquelle il avait veillé quand il était adolescent. Sans plus y penser, il saisit doucement la jeune femme pour la porter dans la cellule qui lui serait attitrée. Elle remua à peine, presque plongée dans l’inconscience.
Mais ce visage familier n’arrêtait pas de le hanter. Il avait l’impression d’y avoir déceler les traits d’une des filles qui avait séjourné chez les Arundel. Il avait passé énormément de temps à jouer les baby-sitters pour les jumeaux et les enfants de passage. Il en avait oublié certains mais pas Gamora. Il se souvenait de la fillette comme si c’était hier. Elle était si douce, si adorable. On ne pouvait pas ne pas l’aimer. Elle faisait craquer tout le monde avec ses airs angéliques. Elle avait collé les jumeaux dès son arrivée. Et lui-même avait fini par l’adopter. Il l’avait adoré dès les premiers instants. Il avait tant de souvenirs heureux, avec elle. Avec Audran. Avec Ti’Ilandra.

Alors, pour ôter tous les doutes qui l’envahissaient, il fit jouer de son grade pour obtenir une rencontre avec la prisonnière qui lui ressemblait tant. Après tout, c’était peut-être un membre de sa famille, qui pourrait lui dire ce qu’elle était devenue. Il avait prétexté être capable de la faire parler, de réussir à lui faire cracher des informations qui pourraient être utile à la Résistance. Mais il y allait uniquement pour sa propre conscience, ses propres états d’âme. Si ce n’était pas elle, il ne chercherait même pas à la faire parler. Il s’en irait immédiatement, soulagé qu’il n’ait pas à se retrouver l’ennemi d’une amie d’enfance.
Il aurait aimé qu’elle s’arrête aux paroles venimeuses qu’elle lui avait lancé, à peine l’entrée de la cellule foulée. Il aurait aimé qu’elle ne le reconnaisse pas. Qu’il ne la reconnaisse pas. Parce que maintenant, il était obligé de vivre avec le fait que l’enfant rayonnante qui peuple les souvenirs les plus doux de sa jeunesse est dans le mauvais camp. Que le petit angelot si sage, si doux semait à présent la mort et le chaos à travers la galaxie.

La haine le prit par les tripes. Elle avait rejoint le Premier Ordre. Elle avait rejoint les assassins d’Asmaa. Les meurtriers d’Audran. Il ne voyait plus la jeune femme en face de lui. Il ne voyait plus que le corps de son meilleur ami, s’effondrant sous ses yeux. Il ne voyait plus qu’un corps sans vie, qu’une coquille vide. Un cadavre. Le Premier Ordre avait tué Audran. Gamora avait tué Audran.
« Gamora, » lui répondit-il avec froideur, le regard éteint « C’est dur de te reconnaitre avec cet insigne. Le plaisir de te revoir n’est pas partagé ».

Qu’attendait-elle de lui ? Qu’il saute de joie à l’idée de la revoir ? Qu’il la prenne dans ses bras et qu’ils se racontent leurs souvenirs communs ? Il en serait incapable, la mort d’Audran comme un gout amer dans sa bouche. Il avait la rage contre tout ce qu’elle représentait à cet instant même. Cette rage même qui l’obligeait à rester dans cette cellule, à l’observer comme s’il s’attendait à ce qu’il trouve le détail qui lui révèlerait la supercherie.

« Bienvenue dans la Résistance, j’espère que tu trouveras tes quartiers à la hauteur de ton appartenance ».

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”You haven’t seen me mean. When you do, you’ll require a very big hanky.” ”To dry my tears ?” "To stop the bleeding."

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They said she was cruel because she'd been harmed in the past. They claimed she was cold because she just hadn't met the right fellow to warm her. Anything to soften her edges and sweeten her disposition—and what was the fun in that ? Her company was like strong drink. Bracing— and best to abstain if you couldn't handle the kick.

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Le regard que lui offre son ancien ami la transperce de part en part, comme une espèce de lame qui repend un froid glacial dans ses veines. Elle frissonne, sentant alors comme un fossé se créer entre les deux jeunes gens qui avaient partagé pourtant tant de souvenirs agréables. Alors que Gamora dévisage l'officier en face d'elle, une flopée de réminiscences l'assaillent petit à petit. Le Sehrin bourru qui avait fini par s'attacher à elle, qui la portait lorsqu'elle se blessait, qui veillait sur les jumeaux, sur elle, qui était fourrée en permanence avec eux. Les longues journées ensemble sur Anaxes. Cette barrière de marbre qu'elle avait réussi à abattre sans le réaliser, d'un coup d'oeil charmeur et d'un visage angélique. Que de bons souvenirs, avant qu'elle se disparaisse de sa vie. Que de merveilleuses histoires à raconter, avant qu'elle ne rejoigne l'ennemi. Ce n'était pas vraiment de son plein gré, la pauvre : son père l'avait conçue et élevée pour ça. Elle n'avait pas vraiment eu son mot à dire... Et après tout, elle avait bien trop peur pour s'y opposer. Les contacts avec Sehrin avaient été coupés lorsque le Général Kelso avait récupéré sa fille de chez les Arundel : en revanche, elle et les jumeaux avaient continué à se voir en secret encore quelques années après. Si bien que la Commandante se surprit lorsqu'elle reconnu les traits de son ami. Il n'est pas content de la voir. Ça se sent. C'est comme si une rage sous-jacente lui avait complètement fait oublier ces souvenirs. Elle n'est plus rien ; rien de plus qu'une ennemie. Et enfin, les mots tombent. « Le plaisir de te revoir n'est pas partagé ». Gamora pâlit, s'éloignant un peu des barreaux qui l'éloignent de lui. Hostile. Ils sont dans des camps opposés, certes. Ils ont du déplorer plusieurs pertes, dont les coupables se trouvaient chez l'un ou chez l'autre. Mais personnellement... Ils n'avaient jamais rien fait. La mine reforgée, Gamora essaye de renouer le dialogue. « Tu dois te poser pas mal de question. Sur... » Elle fait un geste assez vague en direction de ses insignes, fièrement attachés sur sa poitrine. « Sur tout ça. » La jeune femme hausse les épaules. « Bienvenue dans la Résistance, j’espère que tu trouveras tes quartiers à la hauteur de ton appartenance ».  Elle fronce les sourcils face à cet affront. Elle réfléchit à une pique acerbe à lui lancer au visage, mais pour la première fois depuis longtemps, elle réalise qu'elle n'en a pas envie. Alors elle se contient et reprend. « Je suppose que, quoi que je dise, tu ne veux pas de mes explications. Je comprends, et je ne t'en tiens pas rigueur. » A quoi bon se justifier sur sa situation ? Est-ce que cela lui importerait-il vraiment de connaître ses sentiments envers le Premier Ordre ? Ses doutes et ses craintes ? Non. Probablement pas. Il l'observe comme un fantôme d'une personne qu'il a jadis apprécié. Elle n'est plus qu'un symbole de ce qu'il hait. Soudain, une idée frappe la jeune femme et un sourire éclaircit son visage malgré l'ambiance lourde. Les yeux de Gamora s'illuminent comme si on y avait implanté toute les étoiles de la galaxie et son teint qui avait pourtant l'air cadavérique au début, se garnit d'une fine couche rosée. Pendant quelques instants, la Gamora d'avant, celle qui n'avait pas connu les horreurs du Premier Ordre, était revenue. Si Sehrin était ici, cela ne pouvait signifier qu'une chose : qu'une autre personne chère à son cœur était présente également. Ces deux-là étaient inséparables d'habitude et cela n'avait pas du changer avec les années qui passent. « Si tu es là... Ça ne peut signifier qu'une chose... » Elle approche de nouveau des barreaux et s'y accroche, comme elle s'accroche à l'espoir qui naît dans son cœur. Et enfin, la Commandante prononce ce nom qu'elle n'avait pas pu dire à voix haute pendant des années : « Audran ! Il est avec toi ? Il sait que je suis ici ? » Le ton dans sa voix trahit son cœur de jeune amoureuse transie, comme si toute ses barrières s'effondraient, comme si le masque de dureté et de froideur qu'elle s'était employée à garder pendant des années s'était brusquement détruit en un milliard de morceaux. Son rayon de soleil. Son espoir. « Est-ce que je peux le voir ? Je t'en prie... » Cela faisait des années qu'elle n'avait pas vu son ex-fiancé, et même si leurs fiançailles n'avaient été rompues que par le fait qu'ils ne se soient pas vus pendant des années, elle était certaine que ces sentiments si purs n'avaient pas pu disparaître, surtout lorsque l'on parle d'Audran. Peut-être serait-il choqué de la trouver avec l'insigne du Premier Ordre frappé sur son épaule, mais elle savait qu'il serait bien plus enclin à la discussion que Sehrin qui avait retrouvé son flegme d'antan.
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Gamora & Sehrin


 


Elle tentait tant bien que mal de s’expliquer, de poser des mots sur des actes qui ne dépendaient pas d’elle afin de rappeler à la raison Sehrin mais rien n’y faisait. Celui-ci semblait perdu dans ces souvenirs, comme si ces derniers avaient créé autour de lui une bulle hermétique qui l’empêchait de garder pied avec la réalité. Les mots qu’elle prononçait ne lui parvenaient pas. A leur place, il entendait les tirs de blaster qui l’avaient entouré alors qu’il voyait s’effondrer Audran. Il entendait les dizaines de voix qui s’étaient succédés pour lui annoncer la mort de sa femme, pour lui présenter leurs condoléances, leurs peines, leurs soutiens. Des voix qu’il avait balayé d’un revers brusque de la main. Des voix, des gestes, des paroles qu’il avait abruptement chassé pour mieux s’isoler. Pour mieux nourrir cette rage qui se manifestait là, maintenant. Parfois, c’était sa moitié, l’un des rares êtres qui l’avait radouci qui tombait sous ses yeux. D’autres fois, les souvenirs se confondaient et la culpabilité s’en mêlaient. Audran et Asmaa mourraient en même temps, leurs yeux chargés de reproche s’enfonçant dans son âme. Des derniers souffles suffisamment longs pour lui dire ce qu’il avait toujours craint. Pour lui rappeler qu’il avait failli à sa tâche, à leurs amours. Qu’il ne les avait pas sauvés et qu’il ne sauverait jamais personne. Qu’il était condamné à voir le monde s’écrouler et à rester debout. A survivre quand tout mourrait. Aveuglé qu’il était, il n’arrivait même plus à détacher Gamora de ce qu’il haïssait. L’emblème de la cible parfaite pour éviter de se noyer dans l’océan de regrets qui l’habitait.

Pourtant, ce nom sur ses lèvres fit éclater ce sentiment d’isolement. Audran. Une toute autre émotion s’empara de ses yeux, de ses membres, de son cœur. Ce visage pressé contre les barreaux froids, le ton adouci, identique à celui qu’elle avait autrefois, le ramena à leur jeunesse, à sa jeunesse. Il les revoyait, tous deux, dans la campagne qui avait vu l’idylle naître. Les douces prémisses d’un premier amour. Audran et son sourire angélique, qui s’illuminaient quand il parlait de traverser la galaxie avec sa sœur ou de Gamora. Leurs regards en coin, leurs sourires qui l’étaient tout autant. Les mains qui se frôlaient alors qu’ils pensaient que personne ne les regardait. Son propre cœur qui s’était réchauffé à leur contact, au bonheur qui les entourait avant même qu’il n’y goute lui-même. Il avait eu le cœur doublement brisé quand elle disparut de leur vie. Une fois pour lui, parce qu’il s’était attaché plus qu’il ne voulait l’admettre à la fillette. Une fois pour Audran, qui perdait la promesse de jours heureux, loin de tout ce remue-ménage qui avait été le sien pendant quelques années. Pourtant, il avait eu l’air moins touché. Sans doute Audran s’était-il fait une raison plus facilement que Sehrin. Mais cela, il ne le serait jamais.

Qu’aurait-il dit, Audran, lui, cet être si pur, de la voir enfermée en ces lieux ? Audran, dans sa bonté, l’aurait écouté lui. Il lui aurait ouvert les bras, comme au bon vieux temps, avant d’ouvrir les yeux de son vieil ami. Audran aurait trouvé les mots à dire, les gestes à avoir pour faire comprendre ce qu’il ressentait. Mais il n’aurait pas eu à expliquer ce mélange de haine, de rage, de désespoir et de joie qui l’envahissait. Parce que si Audran était là, il n’aurait pas eu les douleurs que sa mort avait provoqué et celles qu’elle avait ravivées. Mais Audran n’était plus et tout ce qui restait de cette époque, c’était lui. Un homme qui avait trop vécu. Trop perdu. C’était elle. Une femme qui s’était éloignée du souvenir qu’il lui restait pour mieux y revenir, qui restait égale à elle-même tout en lui semblant étrangère. C’était eux, des gamins qui avaient trop vite vieillis, qui s’étaient retrouvés mêlés à des conflits qui les dépassaient.

Il recula jusqu’à rencontrer la surface dure la plus proche et ferma les yeux. Il apprécia quelques instants sa froideur le traverser, le transpercer comme le faisait l’idée de devoir annoncer qu’Audran n’était plus. Il n’avait jamais eu à le faire jusqu’à présent. Tous ici le savaient. Et ce n’était pas lui qui s’en était chargé pour Ti’Ilandra, trop lâche qu’il était, alité qu’il était. Les terribles mots n’avaient jamais eu à se former sur ses lèvres, à laisser un goût de cendres dans sa bouche. Il ne savait quel ton adopté. Ce mélange de sentiments lui était inconnu. Mais quand elles franchirent la barrière qui les retenaient, ces quelques syllabes, si douloureuses, si vives, si exécrables, prirent le ton glacé qui lui était caractéristique. Il avait gardé les yeux fermés et le dos collé au mur. Sa posture trahissait déjà bien assez le mal qui le rongeait.

« Audran est mort, Gamora. »

Il priait pour n’avoir à jamais les prononcer à nouveau. Pour ne plus avoir à jouer les corbeaux de malheur. Pour que plus jamais des mots ne prennent la couleur du désespoir et qu’ils ne blessent leurs cœurs. Il avait envie de fuir, de laisser cette douleur en suspension et de prendre refuge loin. Si loin. Mais il était cloué sur place et la peur l’envahissait. Peur d’ouvrir les yeux et de voir dans les yeux de Gamora se refléter les siens. Se refléter les reproches et la haine qu’il voyait dans ceux d’Asmaa et d’Audran, quand le monde s’écroulait dans ses nuits sans sommeil.  

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