Il est l’arrogance assurée, le garçon des rues au ton familier qui se glisse dans les discussions privées et les réunions auxquelles il n’est pas invité, jouant d’une renommée qu’il s’invente ou qui s’avère être bien moins glorieuse que ce qu’il essaye de faire croire. Fier et confiant, rien ne semble l’ébranler ni l’intimider, son regard luisant de cette espièglerie qu’ont ceux ayant depuis toujours utilisé la ruse et le système D pour survivre. Il paraît détendu sans pour autant être naïf, serrant une main tout en gardant l’autre sur la crosse de son blaster, dégainant son cynisme aussi mortellement que son arme. Le caniveau l’a élevé et il le connaît mieux que quiconque, orphelin débrouillard que les bas-fonds ont éduqué de la manière la plus brute qui soit…

Il est le poing qui fait craquer les os, le bagarreur habile qui retourne les cantina comme les tables qui se trouvent sur son chemin. La vie lui a enseigné que si l’intellect jouait un rôle primordial dans les hautes sphères de la société, c’était la force brute qui prédominait dans les situations du quotidien. Cogner pour communiquer, se battre pour se faire comprendre… Le dialogue de la rue, poussé à sa forme la plus noble grâce à un entraînement strict et bien plus raffiné que le vulgaire pugilat illégal auquel il a longtemps été habitué. Interlocuteur physique qui s’exprime avec son corps plutôt qu’avec sa verve…

Il est le sourire au coin du bar, le charmeur aux paroles enivrantes et au physique avantageux, celui que l’on regarde du coin de l’œil alors que nos joues deviennent rouges et que notre cœur s’accélère, séduit par ses mots doux et ses blagues forcées mais que l’on trouve étrangement à notre goût. Il envoûte de ses compliments et hypnotise de sa carrure finement ciselée, crée l’extase sous ses doigts le temps d’une nuit avant de disparaître, fantasme illusoire qui ne s’éternise jamais, trop beau pour paraître réel, trop sauvage pour être retenu…

Il est le poison glissé dans le dernier verre de vin, l’ultime reflet de lumière en haut du bâtiment avant le tir de blaster mortel, la lame qui s’insinue entre les côtes avant un dernier soupir. Assassin aux mille et un visage, il sait se fondre dans la masse pour mieux approcher sa cible, se faire passer pour un autre dans l’unique but de créer cette proximité dont il a besoin pour mener sa mission à bien. Un jour membre de la garde royale et l’autre mécanicien insignifiant dans une usine célèbre, sa vie n’est qu’un enchaînement de rôle qu’il endosse comme une seconde peau. Un millier d’identités pour un homme décidé à oublier la sienne…

Il est l’uniforme sombre qui inspire la crainte, la fonction inquisitrice qui terrorise autant les ennemis que les alliés. Agent de l’Ordre aussi mystérieux que redouté, la force secrète des héritiers de l’Empire, destiné à frapper l’ennemi derrière ses lignes et à purger l’armée des traitres. Son existence est un mythe, ses actions des fables que l’on raconte aux nouvelles recrues pour les garder dans le droit chemin. Un fantôme dans les couloirs du Premier Ordre, un spectre fondu dans les rangs adverses…

Mais plus que tout, il est l’orphelin ayant passé sa vie à fuir, la rancœur faisant bouillir son sang et l’amertume rongeant son cœur. Il est le gamin qui s’est perdu lorsqu’il avait neuf ans et qui n’a jamais réellement retrouvé son chemin. Et s’il fait croire à tout le monde qu’il sait parfaitement où il va, il ne peut nier sa peur de ne pas connaître la destination finale de ce voyage entrepris tant d’années auparavant…

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