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le cercle des laissés sur le bas côté # Viktor

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L’heure n’était guère aux mièvreries, de toute façon, la demoiselle n’était pas coutumière de ce genre de conversation et elle ne pourrait s’y prêter correctement puisqu’en bonne débutante, elle boycottait ces mots-là, préférant l’action à la réaction. Les cartes, seul rempart tangible entre leurs deux âmes meurtries par elle ne savait quel mal pour Viktor annonçait un affrontement moins tonitruant qu’auparavant. Aucun monstre à l’horizon, guère de poissons à mettre en bocal et pas de tenancier malmené par leurs réactions tout feu tout flamme, seulement eux. La mise paraissait être du côté de l’homme puisque la femme pleurait en silence sa petite carte. Etait-elle vraiment furieuse d’avoir perdu le premier coup ? Il avait droit à la vérité après le cirque qu’elle lui avait fait. Laissant ses doigts courir sur le paquet de cartes sans en piocher une, son regard se perdit dans l’ombre qui, menaçante, se levait plus loin, béante et guère avenante. « Très bien. » Sans détour, elle lâcha son dû et croisa ses joignit ses mains, balançant nerveusement sa tête vers le bas. « Il est mort, comme tu t’en doutes. » Elle fut balayée par un rire nerveux qui raidit chacun de ses membres. Redressant la tête, elle avait le visage habité par ce que l’on nomme l’angoisse, le mal, le chagrin, insidieux qui ronge l’être. « On est coéquipiers. » Toussant, elle se reprit. « Nous étions coéquipiers dans la même…unité. » Guère besoin d’annoncer qu’elle officiait parmi la résistance surtout s’il traquait ces derniers. Après tout, elle ne savait rien sur cet étrange personnage. « Il y a peu, on nous est tombé dessus et… » sa voix se voila un bref instant mais, égale à elle-même, elle continua. « Il s’est battu, n’a rien dit et ils m’ont forcé à regarder, attachée. » Le spectacle remontait en elle alors elle se hâta de finir. « Il était déjà bien amoché par la torture, il n’est pas revenu avec moi. » Le regard prit par la haine, noir comme l’ébène, elle termina : « ils ne sont plus là pour te raconter comment ils l’ont fait tomber, je les ai étripés jusqu’au dernier. » Etait-ce trop que d’ajouter cela ? Elle lui accorda un regard adouci par les épreuves mais entendu, elle aurait mis sa main au feu qu’il aurait agi de la sorte. Passant la main dans ses cheveux, elle piocha nerveusement la carte suivante qui affichait une tête et, le sourire un peu conciliant, elle déclama : « Une tête, Mackenzie remonte dans les starting-blocks ! » Elle ne lâcha pas Viktor du regard. « Ca va, j’ai réussi à te tirer une petite larme ? Pourquoi tu m’as aidée à la récupérer ? » ajouta-t-elle en désignant sa bague. « Pourquoi tu as été sympa alors que je t’ai pourri ta soirée ? » question à moitié dissimulée, il y comprendrait ce qu’il voudrait, elle n’était pas douée avec les mots, ni même pour écouter mais ne désirait pas mettre les pieds dans le plat…entièrement du moins.
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Mois 3 - Semaine 5
Il posa la première question. La première d’une longue série très probablement. Il voulait savoir comment le mari de Mackenzie avait trépassé. Elle faisait clairement partie de la Résistance aux yeux de l’ancien chasseur de prime. Elle avait beau être une Mando tout comme lui, il y avait un quelque chose qui lui disait que son mari avait été tué par le Premier Ordre, sinon elle aurait pu être partout dans la galaxie, sauf qu’ici, c’était le nouveau point chaud de la Résistance, la nouvelle base opérationnelle à peine camouflée. Oui, elle devait forcément en être une, sinon elle serait coincée dans un coin paumé de la galaxie ou les bars miteux étaient légions. Alors qu’elle débutait, il fut surpris du fait qu’elle parlait au présent, mais elle se ressaisit bien rapidement pour dire qu’il avait été son coéquipier. Il resta silencieux, il savait que le Premier Ordre était capable d’autant de cruotée. Il avait entendu parlé de l’histoire du générale Nox, torturé pendant une année entière, revenue sans pour autant être le même. Il était peiné par l’histoire de Mackenzie, vraiment. Souffrir, voir l’autre se faire tuer avait dû la briser, mais la haine avait aidé la demoiselle à se venger directement. Elle en avait eu de la chance. « Ces enfoirés… Ils ont pas assez soufferts pour ce qu'ils ont fait. »  Marmonna t’il alors qu’elle terminait et tirait une carte la faisant gagner le droit de poser la question de son choix.

Elle lui montra sa bague tout en lui demanda pourquoi il l’avait aidée alors qu’elle lui avait pourris la soirée, lui avait hurlée dessus, renversée une bouteille de whisky sur la tête. Pourquoi il l’avait supportée en somme. Il eut un petit sourire amusé. « Tu n’étais pas la seule en deuil dans ce bar et peut-être que cela me faisait du bien de partager un moment de beuverie avec une parfaite inconnue qui avait tout autant besoin de boire jusqu’à plus soif que moi. »  Oui, oublier par l’alcool. La solution la plus simple avec les bâtons de la mort, mais ces derniers étaient trop… puissants à son goût, non, il ne voulait pas totalement perdre pied. Il voulait… il désirait garder un minimum de contrôle malgré son état. « Et puis, tu l’as balancée à cause de moi, alors je te devais bien ça non ? »  Oui, il le lui devait ! Nouveau tour de pioche, le voilà qui gagne de nouveau. « C’est toi qui devrais pleurer à force de perdre… »  dit-il avec un petit sourire. Il attrapa la bouteille d’eau pour se désaltérer un peu et réfléchir par la même occasion. « Bon, pas compliqué de comprendre que tu es de la Résistance, vu ou on est et qu’ils sont ici en force… Ma question donc ! Comment une Mando comme toi a-t ’elle mit ses talents aux services d’une cause telle que la Résistance ? »  S’en était une question ! Une bonne même !

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Elle acquiesça simplement d’un hochement de tête, sans savoir quoi ajouter. Ils ne pouvaient plus payer car ils étaient morts de ses propres mains, peut-être aurait-elle dû faire durer  le spectacle mais elle était avare de torture, préférant trancher dans le vif afin d’en finir au plus vite.Il reposait désormais parmi les étoiles, dans un foyer qu’elle espérait aussi confortable que celui qu’il lui avait offert.  « Hey, bois pas tout ! » Mackenzie récupéra la bouteille pour se désaltérer à son tour, essuyant l’eau qui ruissela sur ses lèvres d’un revers de manche. Gagnante de la partie, il s’improvisa dans le mélodrame et lui conta sa venue en ces terres hostiles, elle faillit s’étouffer lorsqu’il parla de la résistance. Effectivement, elle était vilaine par certains aspects mais guère vilaine pour être avec les mauvais. «
Noyer son chagrin, c’est un peu primaire comme besoin, j’ai plus de jugeote d’habitude. » La croyait-il ou non, cela n’avait aucune importance, c’était plus pour se raccrocher à la réalité et ne point repartir chercher une autre bouteille d’alcool, elle se donnait des forces en somme.
Les larmes ne ruisselaient plus sur ses joues qu’elle lui lança un regard noir, si elle frappait où il fallait avec cette bouteille, il finirait dans les jupons de dame Violette. L’idée traversa son esprit sournois mais il était un soutien un peu trop important en cet instant pour en venir aux mains. Face à sa question, elle se contenta de vociférer contre la carte qui l’avait menée à sa perte et ajouta avant de répondre : « T’es conscient que tu passeras pas la nuit, je vais devoir égorger ton joli petit cou pour pas que tu parles ? » Sérieuse ? Peut-être bien ! Quoi qu’il en soit, il ne semblait pas penser à mal de la Résistance vu qu’elle la qualifiait de cause. Mackenzie, tragédienne de son état, frappa de son poing dans le caisson y laissant un trou béant. « C’est l’amour » articula-t-elle dans un grognement. « J’avais jamais vu ça, ce type m’a hypnotisé, il a fait plier la froide guerrière que j’étais en un claquement de doigts, je voulais l’étriper mais aussi le… » Bref, passons ces funestes détails, il n’avait guère besoin d’en savoir plus. « Et puis il m’a montré et j’ai compris » furent les seuls mots qu’il aurait, on ne rentre dans l’intimité des gens aussi impunément, double sens quand tu nous tiens. Elle s’empara de la carte, un as, et afficha un sourire digne d’une pub colgate, inexistante dans cet univers. Elle brandit sa carte en chantonnant, devant les yeux de Viktor. « Même pas besoin de piocher je t’ai… » le mot commençant par un b faillit sortir de sa bouche, innocemment, sans qu’elle n’y prenne garde. On ne parle pas ainsi à des inconnus, surtout qu’il pourrait le retourner contre elle. « Et toi Viktor, c’est quoi ton drame, t’as perdu ton ewok de compagnie ? » Un peu d’humour traversa ses lèvres mais son regard était froid, insipide et terne, elle n’avait guère envie de rire avec de pareilles tragédies.
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Mois 3 - Semaine 5

La soirée n’était pas aussi bien qu’il ne l’aurait espéré. Mais qu’espérait-il à la fin d’un bar miteux et d’un surplus d’alcool ? Pas grand-chose de merveilleux en tout cas, car rien ne pouvait être bien beaux dans ce genre d’endroits, même dans le suivant et encore moins là, dans cette rue. Oh, Mackenzie lui avait fait oublier pendant quelques instants ses soucis, tous les deux se lançant des piques, des duels à l’un comme à l’autre pour se tester mutuellement. Buvant un peu d’eau, la demoiselle lui subtilisa la bouteille, elle en voulait également. « Nan mais merci la confiance ! Encore ! » Ce n’était pas la première fois ! Ce n’était que de l’eau, il allait pas se faire rouiller aussi facilement ! Il eut un sourire, au moins, ils arrivaient à dédramatiser. Ils y arrivaient ? Il n’en savait rien à vrai dire, mais ça leur faisait du bien. « Je préfère siroter un bon vieux whisky corellien plutôt que cette piquette… » Oh que oui, ou un grand cru de Naboo, mais tout ce qu’il possédait était parti en fumée. Il lui restait pas mal de crédits qu’il avait caché pour les membres de l’Omega, mais pour le moment, c’était encore trop frais pour y toucher. Il avait besoin d’équipement et il allait débloquer les fonds pour que Gwen puisse s’offrir le vaisseau de son choix. Qui dit que le boulot de Mercenaire et de Chasseur de Prime ne paye pas ?

Alors que Viktor posait sa question, la réponse cinglante de la jeune femme le fit rire une nouvelle fois, mais écarta la possibilité d’un revers de main. « Tu tenteras, tu tenteras ! Et tu échoueras ! » Oui, elle n’y arriverait pas, pas dans son état en tout cas. Elle répondit finalement à la question, frappant fort pour exprimer la puissance des sentiments qu’elle avait éprouvée pour cet homme qui lui avait ouvert les yeux sur la cause qu’était la Résistance. Par amour, elle avait épousée une cause qui n’était pas forcément la sienne à la base. « Cet homme savait parler. Si aucunes tragédies ne t’a poussée à rejoindre ce groupe, c’est qu’il devait être au moins aussi charmant et beau parleur que moi. » Il étouffa un rire nerveux, ils jouaient à ce petit jeu depuis tout à l’heure. Il comprit au regard de la demoiselle qu’il n’avait même pas à piocher une carte, elle le lui avoua même ! Un as, il était fait et sa question ne tarda pas à fuser vers le Chasseur de Prime. Quel était son drame, pourquoi était-il dans cet état miteux ? Il eut un sourire sans joie. « Si seulement ! » S’il n’avait que perdu son Ewok apprivoisé, ça serait surement passé rapidement.

Il soupira et s’étira légèrement. Par où commencer ? « J’ai perdu la quasi-totalité de mon équipage en quelques semaines. » Il ferma le poing et alla récupérer un holo dans la poche intérieure de sa veste, faisant apparaitre en miniature une photo qu’ils avaient pris juste avant la tragédie. Une dizaine de personnes, avec des qualités et des défauts. « Les premiers ont été vaporisés par le Premier Ordre alors qu’ils étaient sur Hosnian Prime. » La première grande perte. La plus douloureuse peut-être, car il n’avait jamais perdu un coéquipier, un ami depuis qu’il avait commencé. La chance avait tourné d’un coup. « Puis le reste il y a quelques heures. Nous n’étions plus que quatre, nous ne sommes plus que deux à présent et nous avons sacrifiés notre maison afin de nous en sortir. » Il haussa les épaules. « Voilà, apparemment j’ai plus de chance avec toi pour te mettre une raclée que dans la vie ! » Il tira une carte. La chance venait encore de tourner. Un deux de cœur.

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Ce tragique événement était ce qu’elle redoutait de son vivant, devoir perdre les siens. Mackenzie est une femme forte en apparence qui affronte la peur comme on mange une glace, qui se jette dans la bataille comme s’agissait de dresser des chiens peu fougueux et qui parlait sans parfois réfléchir, à raison ou à tort mais jamais elle n’avait été sujette aux émotions. Perdre son mari l’avait transformé, ôtant cette joie de vivre qui la caractérise, lui préférant cette noirceur qui parfois la prenait. Elle ne faisait de mal pour le plaisir mais elle avait trouvé une certaine forme de rédemption à prendre ces vies inutiles, celles qui lui avaient enlevé la seule qui comptait à ses yeux. Viktor devait-il subir le même sort car, à force de tourner autour du pot, elle avait fini par parler ? Non pas sous la menace mais plus par défi. Raconter l’incident était dur mais elle voulait se montrer forte, avait-il senti ces tremblements dans sa voix ? Puis, contre toute attente, il dévoila sa propre tragédie. Le mélodrama se mettait en place entre eux, une sorte de jeu à qui toucherait le plus le fond. Il gagnait la plame à coups sûrs mais cela ne détendait guère la demoiselle. Au contraire, elle se sentit profondément atterrée par pareille nouvelle. Les forces de l’univers convergent parfois vers de tumultueux desseins. Perdre un homme passe mais tout son équipage, c’est de la folie, inimaginable. Elle songea un instant aux Steel et ce qu’il adviendrait de sa carcasse si la même chose se produisait, il n’y avait de mot ni d’avenir à envisager, elle deviendrait l’un de ces déchets qui pullulent dans les bars malfamés de la galaxie à chercher la bagarre à qui veut bien l’achever. Levant les yeux vers Viktor, ce fut pour lui offrir un regard digne, l’un de ceux qu’elle offre seulement aux initiés, qui ont passé le cap de son respect. « Il était parfait, j’ai jamais réussi à lui arracher son foutu sourire en coin. » Un amour teinté de notes rebelles, il avait réussi à dompter la lionne et désormais, il manquait à son cœur mais aussi à sa chair, son sang devait être périmé puisqu’il ne battait plus à son cœur pour lui. « Tu lui ressembles, par certains côtés…ce qu’on fait là, j’aurais pu le faire avec lui. » Avait-elle trop parlé ? Ce n’était qu’un constat, ni plus ni moins. Viktor avait des défauts, beaucoup, énormément de choses qui lui hérissent le poil mais il faut rendre à César ce qui est à César, il l’avait distraite, il l’avait comprise et il ne bafouait guère son nom. Pire, il n’avait pas voulu la réconforter, chose que font beaucoup à tort mais avait pris le parti de l’écouter. Ses paroles résonnaient aux oreilles de Mackenzie, la résistance pouvait tout à fait imaginer sans pour autant l’avoir vécu la peine de l’homme. D’un geste de camaraderie extrême, elle lui tapota l’épaule, comme une mère bienveillante…qu’elle n’était pas. « Et t’es encore debout, c’est tout à ton honneur. Ne regarde pas le passé, ces chiens vont payer, si ce n’est pas déjà fait. » l’interrogea-t-elle du regard. Les mot sont parfois bien futiles face aux actes. Néanmoins, elle ne pouvait braver ce silence, sous peine de craquer, chose qu’elle ne désirait guère. L’alcool l’avait rendue joyeuse, bagarreuse, amère et désormais la plongeait dans un état d’angoisse, de manque et de nostalgie, il fallait inverser la vapeur. Elle piocha, naïvement et se retrouva avec la même carte que son partenaire mais d’une autre couleur. Elle chercha les yeux du combattant du regard en lançant la carte dans son dos, de mauvaise foi. « Je vais lui faire la peau à ce chance ! Je vais le dire une fois, écoute-bien, si jamais tu te sens plus à cause de ça…je serais ravie de te remettre les idées en place avec une raclée ! » Mackenzie le retour, welcome or hell come ? Quoi qu’il en soit, elle ouvrit la bouche pour à nouveau laisser filer sa question. « On va faire d’une pierre deux coups, même question pour les deux, je te laisse choisir mais choisis bien car de ta question dépend ma réponse, petit joueur ! »
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Mois 3 - Semaine 5

Mackenzie avait apparemment trouvé l’homme parfait pour elle, l’homme qui pouvait la rendre heureuse malgré les malheurs de cet univers. Malgré tout ce qu’elle avait pu lui faire, il avait toujours eu ce sourire de joie de vivre, surement ce qui le caractériser. Malgré toutes les merdes, il fallait avancer. Malheureusement la vie en avait décidée autrement et le Premier Ordre était passé par la. Détruisant non seulement la propre vie du soldat, mais de sa coéquipière et compagne qui se devait de continuer de vivre, continuer d’avancer même si elle n’avait plus de cap ou tout du moins de navire sur lequel naviguer. Oh, elle avait toujours un cap, celui de la haine, de la vengeance, de la mort très probablement pour atteindre son but ultime. Elle avait eu la chance de pouvoir tuer ceux qui avaient massacrés son homme. Viktor n’avait pas eu cette chance, il devait tous se les faire, au moins pour se sentir un peu mieux, ce n’était pas encore gagné mais au moins, il avait de quoi faire dans les semaines, mois, années à venir, car ce ne serait pas une bataille de tout repos. D’après elle, Viktor lui ressemblait, à ce défunt mari, il était tout à fait capable de lui offrir ce genre de soirée. Il rigola gentiment. « C’était forcément un bon gars alors ! Vous deviez pas vous ennuyer » Il n’avait pas non plus envie de l’envoyer dans les souvenirs comme ceux-là. Ce n’était peut-être pas la bonne chose à faire, mais ils prenaient cela avec une fausse note détachée.

Il raconta lui aussi sa petite histoire et elle lui tapota l’épaule en guise de… compréhension. Il n’avait pas besoin d’être materné ou quoi que ce soit. Il savait que c’était de sa faute, c’était lui qui donnait les ordres et même si c’était la mission ou le destin, il se sentait responsable de ses hommes, de ses amis, de tous ceux qui étaient à présent mort. Il ne restait que Gwen de vivante et il allait mettre de la distance entre elle et lui pour son propre bien. Pour qu’elle puisse vivre, qu’il ne lui porte pas la poisse. Pour qu’elle ne meurt pas à cause de lui et de son incompétence à gérer ses hommes et ses femmes. Le nouveau tour de carte fut une égalité, cela fit rire Viktor plus qu’autre chose, surtout la remarque de Mackenzie en fait. « Une Raclée ? J’suis certain que tu n’arriverais même pas à me mettre à terre ! Pour le moment y a que moi qui ai réussi je te rappel. » Une petite pique amicale. Une invitation à un futur duel lorsqu’ils seraient en forme ? Peut-être ! Il aimait affronter les personnes avec du talent et elle en avait très certainement, c’était forcé. Ils tombèrent tous les deux sur la même carte et lui proposa de choisir la question, mais attention, elle serait la même pour tous les deux. « Tu me demande beaucoup trop là. J’ai trop d’alcool dans le sang pour trouver un truc comme ça. » Il se mit à réfléchir.

Vu l’état d’ébriété, il aurait surement parlé cul à la normal, mais il s’abstint. C’était mal venu avec son mari mort. « Jusqu’ou étais tu prêtes à aller ce soir ? Dans ce bar miteux à boire. » Franchement, ce n’était pas la question du siècle, mais bon, il faisait comme il pouvait le pauvre ivrogne ! Il n’eut pas longtemps à réfléchir, il connaissait son état d’esprit, il savait ce qu’il voulait avec cet alcool et surtout ce qu’il aurait désiré. « Personnellement, je cherchais à me faire le plus de mal possible et à me défouler sur la première personne venue. Quitte à me prendre une raclée par dix gars, pour bien me remettre les idées en place. J’étais déjà tombé bien bas avec la perte de mes amis, je pense que j’avais besoin d’atteindre le fond du fond, à me dégouter de moi-même pour peut-être mieux revenir. Quitte à me faire… la mauve. » Il semblait bien sérieux. « Non, peut-être pas jusque-là quand même. » Chassez le naturel et il revient au galop !


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La donzelle approuva d’un simplement hochement de tête mais qui voulait tout dire et même si parfois leurs caractères enflammait leur relation dans le mauvais sens, ils ne restaient guère campés sur leur position. C’est le seul homme pour qui elle avait baissé sa garde, on ne l’y reprendrait plus, foi de Mereel. « C’était le bon temps, espérons que celui qui arrive sera propice à la même clémence. » Les évènements qui se préparaient n’étaient pas annonciateurs de bonnes hospices mais tant qu’elle tiendrait debout, elle se battrait, la seule chose qui lui restait en somme. Lui lançait-il un défi ? Elle n’était point sourde et pouvait subvenir à ses moindres désirs, le faire tomber, il n’y avait aucune raison qu’elle n’y parvienne pas. Elle y parviendrait, quoi que cela lui en coûte. Elle savait très bien jouer et elle gagnerait… « T’inquiète, je vais l’avoir ma revanche un jour ou l’autre ! » qui viendra bien vite que tu ne crois petit asticot !

La question ne se fit point attendre et il y répondit avec brio, passant le cap du non retour, des êtres prêts à sacrifier leur vie pour des conneries. Mackenzie eut la forte envie de le secouer afin qu’il se réveille mais elle se tut car, à vrai dire, elle se trouvait dans le même état. Elle se redressa pour faire face à Viktor, préparant son plan machiavélique. « Je t’aurais empêché de finir à l’arrière avec dame Violette, elle est moche. » Rien que pour ça ? Sa réputation serait à refaire si on l’avait vu discuter avec celui qui avait enfourné les tentacules là où il ne faut pas. Bref, le tas de cartes était loin derrière elle mais elle en piocha quand même une, histoire de ! La mauvaise se révéla à un score minime et finit en charpie entre les doigts experts de la guerrière. « Tu penses l’avoir touché ? Qu’est-ce qui pourrait être pire ? » Mackenzie s’avança à nouveau, à quelques centimètres de son interlocuteur. Allait-elle le frapper ? Certainement pas ! De ses deux mains, elle attrapa par les épaules notre ami Viktor pour l’obliger à plier et poussa de toutes ses forces afin que son corps rencontre le bitume. Amusée, elle s’accroupit à proximité de sa tête et, dubitative, elle cherchait déjà quelle prochaine blague lui allouer. C’était trop facile !

« Si tu veux je te fais mal, très mal mais ça ne changera rien. La vengeance non plus mais ça soulage. Si t’as besoin d’un coup de main, je t’aiderai à exploser leurs têtes de moches. » Un fin sourire s’étala sur son visage tandis qu’elle tendait son bras à l’individu à terre afin qu’il se relève, c’était peut-être mal jouer mais qu’importe, elle avait eu sa revanche et ne désirait l’enfoncer. « Nous sommes quittes. Mais ne vas pas croire que je suis sympa avec toi. » Le calme rôdait, à croire que beaucoup se préparaient et n’osaient s’adonner à des bassesses comme les leurs avant que vienne le fameux jour, celui maudit pour les croyants, celui béni pour les combattants. « Si j’avais pu finir la tête explosée par plusieurs, j’en aurais été reconnaissante, mais c’est pas comme ça que ça se passe hein ? Ca ne marche pas, la mort ne veut pas d’une carcasse rouillée comme la mienne. » Ajouta-t-elle en réponse à sa question.

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Mois 3 - Semaine 5

C’était l’heure des confidences, de décharger un peu sa conscience, son sac. Ils avaient tous les deux perdus gros dans les derniers jours, tout était la faute du Premier Ordre et ils se vengeraient puissance mille. Ils s’amuseraient, ils rigoleraient du malheur de leurs ennemies et peut-être qu’un jour, ils se sentiraient mieux, quand ils auraient fait leur deuil, quand la douleur ne serait plus aussi intense. Il posa donc sa question, sa double question en fait vue que c’était autant pour lui que pour elle en fait. Oui, il était là pour se faire le plus de mal possible, pour le regretter amèrement et se reprendre par la suite. Une chute en enfer, le point le plus bas possible pour tenter de remonter la pente et ne pas sombrer de nouveau. Mais apparemment, Mackenzie aurait jouée celle qui l’aurait empêché de tombé dans le trou de la honte en jouant avec mademoiselle tentacule mauve. « Vraiment ? Elle avait l’air canon avec de l’alcool… » Il rigola. L’alcool pouvait rendre une personne l’aide, mais là, fallait être alcoolisé, drogué, hypnotisé et être en train de rêver éveiller pour la trouver belle. Elle lui demanda s’il pensait avoir touché le fond, ce qui pourrait être pire après, mais il n’eut pas le temps, son monde s’écroula, ou peut-être tout simplement lui.

Ce fut Mackenzie qui le balança en arrière. Pas du tout sur ses appuis, rien du tout, il chuta lourdement par terre, elle venait de le faire dégringoler en un rien de temps. Trop facile ! Mais elle l’avait pris au dépourvu et sa tête tourna un petit instant à cause du choc. La fautive vint s’installer à côté de lui, lui proposant de lui faire du mal s’il le désirait, mais ça ne changerait rien, même la vengeance, mais qu’elle serait heureuse de l’aider à tuer des stormtrooper. Elle lui tendit finalement le bras pour l’aider à se redresser. « Nan, ne m’explose pas alors que je suis à terre, ce sera pas top. Mais j’accepte ton aide. On est mieux à deux. » Ils avaient surtout beaucoup trop de cibles à abattre. Elle affirma qu’ils étaient quittes et qu’il ne croit pas qu’elle était une gentille. « A force de le dire je vais croire qu’en fait tu es sympa. » Ce n’était pas la première fois qu’elle lui disait ça, mais il lui laissait le bénéfice du doute, elle était peut-être véritablement pas gentille.

Elle finit par répondre à la question à son tour et alors qu’il se redressait, il eut un sourire amusé. Il agrippa le bras de la jeune femme. Les deux mêmes. Et dans un mouvement de tête, il lui donna un coup de boule fulgurant. Pas trop fort non plus, mais quand même assez pour lui faire tourner la tête. « Tu auras au moins mal à la tête pour la bonne cause. Mademoiselle dont même la mort ne veut pas. » Il se prépara au pire. « Sois en reconnaissante. » Oui, il reprenait les mots de la belle, mais il osait ! « On rentre au camp du coup ? Ce serait plus judicieux, j’suis certain que tu ne tiendras pas la distance. » Il la cherchait, mais genre grave la !

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Dame Violette resterait au placard dès lors que l’alcool quitta leurs membres pour devenir complainte du plus malheureux, ode au plus beau naufrage de leurs alliés. Celui de Viktor était plus épique que celui de son aimé puisqu’il était seul, l’homme lui, avait perdu plus qu’elle n’aurait pu en supporter et, même si les relations sont différentes, elles sont toutes aussi fortes. Un sourire étira ses lèvres souvent fermées face à l’adversité lorsqu’il dénonça la beauté de leur distraction de la soirée, avec plusieurs grammes bien entamés. « Je suis sympa, au max là, tu pourras pas avoir mieux. » Dubitative, il accepta néanmoins la main qu’elle lui offrait comme un pacte à mots silencieux scellé, qui lui permettrait d’offrir son aide en cas de besoin pour faire la peau de tous ces rouges méritant le grill, synonyme de couleur synonyme de leurs fonction première…en rôti, sur une table. Mais il ne comprit point, il ne profita guère de la gentillesse de Mackenzie, la laissant pantoise devant tant de familiarité et de vulgarité. Etre passablement correct devenait à présent homme à abattre. Ses deux mains se portèrent à sa tête et elle ne put réprimer un « AIIIIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE ! » qui résonna probablement dans toute la rue, voir même sur toute la planète tellement sa plainte ne fut point discrète. Ses yeux se levèrent, menaçant l’homme de regards noirs et en coin.

« Tu vas t’attendre à des représailles » ajouta-t-elle en s’appuyant contre le mur, la tête baissée. Mais, contre toute attente, elle ne chercha à l’étriper sur place soir-là, elle préférait mijoter sa sentence à l’esprit reposé, quelque chose qui l’humilierait bien devant tous ses camarades. Puisqu’il voulait rentrer, au moins se passerait-elle de sa présence malvenue et pourrait-elle dormir au calme, sans ce lèche-botte à ses pieds. Pourtant, quelque part, elle lui était redevable, bien plus qu’il ne puisse l’imaginer. Alors, n’allez guère croire aux embrassades de films pour nenettes avec un trop plein d’hormones, elle lui ébouriffa les cheveux en ramassant la bouteille d’eau qui restait pour l’avaler d’une traite. Lui adressant un signe de la main en guise d’aurevoir, elle s’en allait déjà. « A une prochaine Viktoire, ma vengeance sera terrible. » Un jour peut-être lui dirait-elle merci mais guère à cette heure ci.

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