All these lines on my face getting clearer. The past is gone. It went by, like dusk to dawn.

Tu n'as pas le droit de la laisser partir. Tu ne peux pas. Pas elle. Pas Gwen. Tu passes ta vie à réparer des choses, pour une fois répare ton erreur, répare la seule chose qui compte réellement pour toi. Tu pourrais lâcher n'importe quoi pour elle, parcourir la galaxie entière... Peut-être même commettre le pire des actes, celui que tu ne te résoudrais jamais à faire. Alors fais en sorte de la garder auprès de toi. Rachète-toi. Prouve-lui que tu l'aimes, que tu as confiance en elle et qu'elle peut avoir confiance en toi. Cesse de fuir. Ne lui fais pas penser que tu le pourrais encore. Montre-lui qu'elle n'aime pas un lâche, un fuyard, un imbécile croyant à tout et n'importe quoi. Tu as besoin d'elle à tes côtés. Fais quelque chose,
mais ne reste pas planté là.

Perdu dans ses pensées, à fixer cette porte placide, ne mouftant pas, le temps semble s'être arrêté. Les secondes paraissent être des heures et les minutes des jours entiers. Ses mains sont moites, tant il transpire, tant il angoisse de la réponse attendue. Un léger voile déformant sa vision est tombé devant ses yeux : des larmes naissantes, qu'il s'efforce de garder. Sur ses joues, pourtant, l'on voit avec clarté le fin tracé de leur ruissellement. Son esprit n'est plus qu'une vaste tempête de sentiments, d'émotions tournoyant autour d'une seule et même pensée : Gwen. L’œil du cyclone secouant sa matière grise. Dès leur première rencontre, elle lui fit cet effet. Elle avait su le faire sourire, le faire rire... à tel point qu'il eu l'impression de revenir quelques années en arrière, lorsqu'il grimpait encore sur les tables des dortoirs de la Résistance à danser comme un dératé et à chanter comme un wookie. Ce fut comme un renouveau.

Darell déteste le silence. Il est oppressant, menaçant. Il déteste encore plus celui qu'il subit actuellement. Subitement son comlink sonne. Une note qu'il avait enregistrée, il y a quelques jours de cela. Un événement particulier qu'il avait prévu... avec Gwen justement. Un moment où ils pourraient se retrouver, tous les deux, loin de la zizanie de la galaxie. Ils auraient pu partager un bon moment ensemble. Il observait l'écran posé entre ses genoux. Il passe le bout de ses doigts sur le visage de son aimée, celui qui s'affiche chaque fois qu'elle lui envoie un message. Puis rapidement, ils glissent vers l'option permettant de supprimer cette note. Et si c'était la fi... Non. Le jeune homme secoue la tête comme pour balayer cette hypothèse, se forçant à éteindre l'appareil et le ranger. « C'est pas fini,... pas encore. Dis-moi que c'est pas terminé Gwen. » se répète-t-il à voix basse en balançant sa tête de haut en bas. Puis enfin, après une attente quasi-interminable, un petit bruit lui fait relever le visage. La porte s'ouvre.

La première chose qu'il vient chercher, c'est son regard. Ils se croisent... Son visage est clos, ne laissant rien transparaître. Le cœur de Darell se serre. Lorsqu'il voit cette main se tendre, il pense d'abord au pire. Il hésite. Va-t-elle lui demander de partir ? Ou bien... Instinctivement, il vient déposer sa main contre la sienne. Elle l'aide à se relever et brusquement, Gwen le tire à l'intérieur le plaquant contre la porte qu'elle venait de fermer. Elle n'est qu'à quelques centimètres. Il sent son souffle... le jeune homme tremblote, ne supportant plus ce silence. Trop. Alors qu'il s'apprête à parler, elle prononce quelques mots, lui clouant le bec, avant de venir l'embrasser sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit. Les yeux écarquillés, il ne sait quoi comprendre sur le coup. Abasourdi par la soudaineté du geste, lorsque ses lèvres se décollent des siennes, ses mains ne tremblent plus, l'angoisse semble presque retombée, instantanément. Alors qu'il la voit reculer, son regard ne quitte pas la jeune femme, la bouche entrouverte. Que pouvait-il dire ? Alors qu'elle lui dit qu'il ne se débarrassera pas d'elle ainsi, elle brise l'objet de cette dispute dans le creux de sa main. Ses yeux suivent lentement les miettes de l'appareil tomber sur le sol avant de les fermer, écoutant les dernières paroles de la jeune femme. Toi tu en vaux la peine. Ses poings se serrent.

Subitement, il fait un pas en avant, effaçant la distance entre eux. Il la prend dans ses bras, la serrant contre lui, s'accrochant à elle comme jamais il ne l'avait fait encore. Une dernière larme coule le long de son nez avant de disparaître sur un sourire rassuré. Il tremble légèrement. Rassuré, apaisé, le temps reprit son court. A aucun moment son étreinte se relâche, non. Il n'ose pas l'embrasser, pas encore.« J'veux pas me débarrasser de toi Gwen, qui voudrait se débarrasser d'un tel trésor » commence-t-il alors à dire. « J'ai fait la pire connerie que j'ai jamais faite... te faire du mal » A ses mots, il sent son cœur se resserrer. Soudainement, l'étreinte s'estompe, il recule d'un petit pas, faisant glisser ses mains de son dos vers ses hanches, pour finir par la quitter. Pas totalement, puisqu'elles viennent saisir délicatement les doigts de la pilote. « J'suis désolé pour ça... tu es la seule personne à qui j'accorde toute ma confiance, mais là j'ai pan... » Il se tut un bref instant. « J'ai pas d'excuses ». Il lâche l'une de ses mains, faisant parcourir ses doigts le long du bras de celle qu'il aime, remontant jusqu'à son épaule, son cou, puis son visage. Sa paume vient caresser la joue de son vis-à-vis, doucement. « Si tu savais à quel point je tiens à toi, à quel point j'm'en veux. Je sais pas comment j'ai pu donné plus de crédits à des images plutôt qu'à toi ». D'un simple coup de pied, il écarte les bris de plastique par terre. Enfin, il s'écarte complètement, estompant légèrement son sourire, un profond sentiment de culpabilité l'envahissant. Il passe à côté d'elle, se permettant de s'asseoir sur le lit. « J'veux pas te perdre Gwen. Tu es la seule étoile que je veuille suivre dans cette galaxie, la seule qui m'éclaire en permanence » Il n'a jamais été un grand poète. D'une main, il vient frotter le bout de son nez, comme s'il lui manquait quelque chose. Il relève la tête vers elle. « Je t'aime Gwen, bien plus que de raison ». Il pose ses mains sur ses cuisses, essayant de retenir son envie de triturer le moindre objet pouvant passer entre ses doigts. « Est-ce que tu me laisserais me faire pardonner ? On pourrait aller manger quelque part, ou juste aller boire un verre, tous les deux. Passer un bon moment tout les deux » Il continue de déblatérer tout un tas d'activités possibles, parfois incroyablement extravagantes, bien plus qu'un simple dîner, rougissant, hésitant, conscient de la stupidité de sa demande. Peut-être essayait-il inconsciemment de faire oublier tout cela. Pourtant il le savait, ni lui, ni elle ne l'oublierait avant un certain temps. Il enchaînait les plans, les uns après les autres.