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Tout vient à point à qui sait l'attendre [RP libre]

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Tout vient à point à qui sait l'attendre
Retiens bien ce que je vais te dire. Si on te tend un piège, fonce dedans ! [RP libre, venez !]



On n’arrive pas par hasard dans un endroit pareil. La Cantina était peu fréquentée à cette heure de la journée - la meute attend ordinairement le crépuscule pour pointer le bout de son nez -, ce qui ne l’empêchait pas d’être le lieu sombre, enfumé et malfamé qu’il était sans doute habituellement. Quelques groupes de diverses espèces formaient des tablées bruyantes et peu fréquentables. Contrebandiers, pirates, résistants peut être, et autres représentants du rebut de la galaxie qui n’avait plus d’autre alternative que de venir traîner leur carcasse en ces lieux sordides. Cette ruelle sentait le marché noir à plein nez. Tout ce que j’aime. Je résistais mal à l’envie de me lever de cette petite table en retrait des autres que je m’étais choisie, prendre ma voix la plus impérieuse pour crier : « Police du Premier Ordre ! Contrôle d’identité ! ». Juste comme ça. Pour profiter du spectacle de ces loubards qui sortiraient leurs blasters de sous leurs grossiers vêtements et s’empresseraient de me tenir en joue en pensant pouvoir faire quelque chose. Histoire de jeter un vent de panique dans cette déplaisante assistance. Mais patience. Je n’étais pas là pour ça.

Si j’avais su que mon informateur avait choisi un tel lieu, je n’aurais sans doute pas accepté de le rencontrer. Surtout en ignorant tout de son identité. Il avait tenu à rester anonyme, et s’était contenté de me donner les coordonnées du lieu de rendez-vous sur Naboo. « Si j’étais vous, je me méfierais,» avait déclaré sans autre forme de procès le droïde pilote de la navette que j’avais empruntée pour rejoindre Naboo. « J’ai un mauvais pressentiment… » Un mauvais pressentiment. S’il y avait quelque chose qu’il était inutile de me dire, c’était bien de telles banalités. Le droïde pouvait parler, rien n’y ferait : autant embrasser un Wookie. C’est que j’avais depuis longtemps désappris à craindre les guet-apens que l’on pouvait me tendre. Certes, la personne qui m’avait contactée, sous prétexte de me délivrer des informations capitales sur les stratégies du Premier Ordre à la suite du meurtre du roi, m’était totalement inconnue ; non, je n’avais aucune raison valable de m’y fier. Devant une offre semblable, n’importe qui aurait peut être haussé les épaules en déclarant de but en blanc: « C’est un piège ». Mais cela excitait assez ma curiosité pour que je me déplace en personne. Et je ne me faisais pas réellement de souci en cas de piège: je parviendrais toujours à me sortir d’un éventuel guet-apens. 


Mais tout de même, je m’attendais à un cadre plus propice aux confidences. Qui cela pouvait-il bien être ? Qui, parmi les non-sensibles à la force, était donc soucieux d’aider l’Ordre Sith au point de prendre un tel risque ? Toujours était-il que le mystérieux individu se faisait attendre. A croire que l’on s’était moqué de moi. Le milieu de l’après midi approchait et j’étais toujours seule à ma table, une épaisse capuche rabattue sur mes épaules et retombant jusqu’au bas de mon front. Ainsi dissimulée, je passais sans doute pour un homme ; quelque client du marché noir attendant son fournisseur. Mais quelque chose me disait que si mon contact arrivait, il n’aurait pas de mal à me reconnaître. En attendant, je continuais à balayer la zone du regard, à l’affût du moindre mouvement suspect…



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« Patron ? Hey, les gars ? »

Ma voix forme un écho dans le hangar vide. Je pousse un soupir consterné. Ils m’ont laissée en plan pour ne pas avoir à me payer, après m’avoir trimbalée aux quatre coins de la galaxie le temps de soigner le co-pilote de ce cargo pourri. J’ai été naïve de croire qu’ils attendraient bien sagement que j’aille acheter des provisions et ensuite recevoir mon salaire dûment mérité. Je regarde autour de moi, le hangar est bien sûr vide, aucun cargo à l’horizon, je n’ai aucune idée de ce que je vais faire ensuite. Je suis sur Naboo et très franchement, les récents évènements ne me donnent pas envie d’y rester. Le souci, c’est que je n’ai plus rien, ni mon sac, ni mes effets personnels. Il ne me reste que ma bourse pendue à ma hanche et mon blaster. Je le caresse par reflexe tout en commençant par faire un tour dans le hangar avec l’espoir d’y trouver quelque chose. Je tombe presque à genoux quand je trouve enfin mon sac et, miracle, hormis mes économies, rien n’a disparu. Pas le temps de remercier mes ancêtres, de toute façon ils ont laissé filer mes sous, il me faut un travail pour essayer d’amortir cette perte tragique d’argent. Et si possible, obtenir des informations sur la destination de ce maudit cargo. Un coup de blaster dans le derrière ne serait pas de trop !

Je ne connais qu’un endroit pour les paumés comme moi, ceux qui n’ont ni amis, ni famille. On y trouve de tout, mais surtout du pas légal. Je n’aime pas vraiment ça, mais à dire vrai, je n’ai pas le choix. Cette planète va exploser, je le sens, rien de bon ne peut arriver dans en endroit rassemblant autant de gens de tous les bords. J’aurais préféré trouver un truc calme, voire même rejoindre les héros de la Résistance pour rouler des mécaniques mais franchement, qui voudrait d’une fille dont le seul talent est de soigner des gens quand on peut avoir un droïde médecin ? Honnêtement ? Personne. Par chance, je touche aussi aux fils électriques et aux circuits. Des fois, j’arrive à dégoter un truc pas trop craignos et légal, bref de quoi ne pas craindre de me faire arrêter par le Premier Ordre ou la Résistance. Mais là je me dirige vers la Cantina, la mort dans l’âme. Je sens que je vais tomber sur le pire gus de ma vie et m’attirer un tas de soucis. J’hésite franchement à y aller, mais travailler c’est vivre.

Je fonce la tête baissée dans le repère de fripouilles, intimidée par la musique, les rires et les relents d’alcool qui imbibent immédiatement mes vêtements. Je n’arrive pas à me diriger, je ne sais pas qui aller voir et finalement, je reste plantée au milieu du passage. Dix minutes plus tard, une violente dispute éclate, j’essaie de me décaler pour ne pas me faire casser la figure quand soudain, je fonce sur un inconnu qui me repousse violement du coude. Je valdingue de personne en personne en provoquant une cohue de cris indignés sur mon passage, je finis par manquer de me vautrer sur les genoux d’une sombre personne au fin fond d’un recoin sombre de la cantina. Je me relève en paniquant, voyant déjà ma fin venir.

« Oh la la pardon désolée monsieur… EUH ! Madame ! »

Quelle catastrophe. Je suis tentée de me passer la corde au cou et monter sur un siège afin de faciliter ma fin, mais je n’ai pas fini de provoquer l’apocalypse. Avant de m’enfuir en pleurant, ma bouche décide, contre mon gré, de demander : « Vous ne chercheriez pas un médecin, par hasard ? »
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J'ouvrais l'oeil. Une dispute quelconque ne tarda pas à dégénérer près du bar - enfin, du meuble crasseux et encombré de verres au travers desquels on ne voyait plus rien et d'autres objets plus ou moins identifiables. Il n'y avait rien d'étonnant à cela dans ce genre de lieu. Pas de quoi s'alarmer. D'ailleurs, je finissais pas me sentir paradoxalement en sécurité dans cet endroit malfamé. Je me sentais transparente. L'attention de ces piliers de bar était complètement absorbée par leurs petites conversations privées et par le mouvement qui agitait une partie de l'établissement qui commençait déjà à enfiler des gants assommants et autres accessoires qui n'augurait rien de bon pour l'intégrité physique de leurs adversaires. Qui étaient les adversaires, d'ailleurs ? Tout était de plus en plus confus. Tout le monde allait se battre contre tout le monde. C'était comique.

Je détournai le regard de la scène en m'enfonçant dans le dossier moelleux du fauteuil d'une propreté douteuse. Trente seconde de répit où je laissai mes pensées vagabonder en détaillant les rainures du plafond bas. Trente seconde seulement, après quoi je retournai à mon observation consciencieuse des lieux et de leurs occupants. Du moins j'allais y retourner, mais je n'en eus pas le temps, car mon champ de vision fut soudainement obstrué par une silhouette élancée qui fonçait sur moi - c'est du moins l'impression qu'elle donnait du premier abord, mais elle se retint avec peine à la table. Surprise, je pris violemment le poignet du bras avec lequel elle s'était appuyée pour ne pas me tomber dessus, et le serra. Instinct de combat. La fille - la pénombre me laissait distinguer ses traits maintenant qu'elle était immobile - se releva nerveusement en me regardant avec un air de peur panique.

« Oh là là pardon désolée monsieur… EUH ! Madame ! »

De mieux en mieux. Je détaillai l'empotée qui me faisait face ; une boule de cheveux frisés, hirsutes, le teint mate, visage un peu enfantin. Pas le genre de personne dont on se méfie du premier abord. Mais qui sait. Avec le temps, on apprend à ne pas se fier aux apparences, même si je ne décelai pas d'agressivité en elle. Et assez peu d'adresse. Sans parler de la perspicacité.

« Je ne relèverai pas, ça vaut mieux...» grommelai-je d'un ton à peine compréhensible. Pour ce qui est de la méprise, c'est à peine si je la remarquai. L'habitude. J'ai passé l'âge de me formaliser de tels détails.

Je lâchai le poignet que je comprimais encore dans une poigne de fer et libérai la main un peu pâle d'un mouvement sec, dédaigneux. J'espérai me débarrasser rapidement de la présence de l'intruse. Peine perdue. Elle restait plantée là, hébétée. Je recommençais à me poser des questions sur ses aptitudes intellectuelles. Et même sur ses intentions.

« Vous ne chercheriez pas un médecin, par hasard ? »

Stupidité, inconscience ? Ou cela cachait-il autre chose ? Je me pris à espérer que cette fille ne soit pas mon informatrice. Auquel cas, je risquais de trouver le temps long. A moins qu'elle n'annonce quelqu'un ? Ou qu'elle soit chargée de me mener quelque part ?

« Ecoute moi bien, ma petite, » lançai-je dans une inspiration subite, « Je ne sais pas si tu as quelque chose de précis à me dire ou si tu es simplement stupide. Dans le premier cas, viens-en au fait. Dans le second...»

Je n'avais pas besoin d'ajouter que dans ce dernier cas, l'option la plus safe serait se débarrasser le plancher. Si j'avais affaire de près ou de loin à mon informateur, alors il pardonnerait ces écarts de langage, il me connaissait sans doute. Dans le cas inverse, alors il n'y avait aucun scrupule à avoir.

A quelques pas de nous, la bagarre avait débuté. Et elle s'intensifiait...



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Je suis stupide, c’est un état de fait. Si je dois vous avouer que je n’ai encore jamais réalisé le combo gamelle plus question stupide maintenant c’est fait, je le rajoute à ma liste de bêtises. Toutefois, plus encore que l’étendue de ma naïveté, c’est son reflexe vif et quelque peu douloureux qui me surprend alors que je finissais l’étape « chute » de mon combo. Cette personne qui se révèle être une femme me saisit l’avant-bras avec vigueur au point de m’en faire grincer les dents. Mais je ne relève pas de sa violence, comme si c’était une réaction normale quand quelqu’un manque de se casser trois dents en tombant. De toute façon, je suis à la Cantina, je m’attendais à quoi ? Que les gens s’arrêtent de se taper dessus pour m’aider, une main amicale sur l’épaule en me proposant un verre d’eau pour apaiser les battements furieux de mon pauvre cœur ? Voyons, Fawn, ne soit pas stupide.

Une fois mon poignet libre je le cache vivement derrière moi, déjà pour que personne n’ait encore une fois l’idée de me le piquer pour le broyer mais également histoire de le frotter doucement avec ma paume pour chasser la douleur. J’ai l’impression d’avoir été aussi agressée que si on m’avait rouée de coups. Je n’avais rien fait, strictement rien, mis à part manquer de tomber, qui ne me fasse mériter un tel traitement. Je la regarde marmonner, quelque peu furieuse de m’être faite traiter comme un cloporte. Mais enfin, il fallait bien que je mette en place l’étape « bêtise à dire » de mon combo. Aussitôt dit, aussitôt regrettée, cette phrase restera dans ma mémoire comme la phrase de la honte.

Je l’ai dit, je suis stupide et je pensais être capable d’affronter les conséquences de cette dure réalité, quelles qu’elles soient. Toutefois cette façon hautaine de me parler, cette insulte qui n’est même pas cachée sous des mots mielleux, ça, ça me donne envie de sortir de mes gonds. Mais quelque chose me dit que je n’en sortirais pas gagnante, même en crachant tout mon venin et plus encore.

« Je… »

Je ne sais pas quoi dire, peut-être un truc s’approchant de « sorcière » ou alors « méchante » ou pire, lui tirer la langue, mais encore une fois une petite voix me murmure qu’il n’est pas nécessaire de me ridiculiser plus encore. Surtout que je risque de me prendre le retour de bâton et de vraiment perdre mes dents. Je me décide à battre en retraite, n’ayant plus rien à dire mais soudainement je prends conscience du bruit qui enfle dans mon dos. C’est comme une profusion d’insultes, de grondements, de verres cassés et de piétinements. Je jure entre mes dents, agacée de voir que les clients de la Cantina en viennent aux mains.

Je me retourne dans un élan de bonté pour signifier à la femme qu’elle devrait lever le camp parce qu’il n’est jamais bon de rester au milieu de cette bande de sauvages. Malgré mon poignet douloureux et mon orgueil maltraité, je lui lance : « vous n’devriez pas rester là » et je fais demi-tour.  

Le son caractéristique d’un tir au blaster quelque part entre moi et la sortie me fait sursauter, manquant à nouveau de finir les quatre fers en l’air. Je pose par reflexe la main sur la crosse du mien, passant mon pouce sur ses callosités et ses rayures, comme un rituel aussi inutile que rassurant. Cette fois, c’est véritablement le climax de ma journée, pire ce ne serait pas imaginable. Mieux ? Oh certainement. Par exemple, sortir vivante. Ou au moins pas trop morte. Mais pour le moment, un agglomérat de fous-furieux m’empêche de passer et je ne suis plus la seule à avoir saisi une arme.
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La demoiselle a l’air décontenancée par ma réaction quelque peu vive. Elle me regarde avec des grands yeux consternés, comme si je l’avais giflée. Il en faut peu pour les émoustiller, les jeunes filles, aujourd’hui ! Celle ci ne s’est visiblement pas constitué de carapace assez solide pour trainer dans un tel lieu. Elle n’est apparemment pas mon informatrice. Elle recule, avec sans doute la ferme intention de ne pas moisir ici. Elle prend tout de même le temps de me gratifier d’un conseil d’ami - je me demande pourquoi elle s’en donne la peine, après les mots que nous venons d’échanger - avant de faire volte face. C’était sans compter la troupe bruyante qui, derrière elle, a débuté les réjouissances. Pour une personne si fragile, traverser l’armada qui vient de s’élever entre elle et la sortie relèverait du suicide.

« J’te retourne le conseil, » dis-je simplement, avec un sourire ironique. Elle vient de se rendre compte de son infortune.

Pourtant, la demoiselle n’est pas venue traîner ici sans assurer ses arrières. Elle sort son blaster en tentant de se redonner la contenance qu’elle vient de perdre lamentablement. Je ne peux réprimer un petit rire amusé.

« Mais c’est qu’elle n’est pas dénuée de ressources, »  lançai-je, prise d’une soudaine envie de m’amuser. «Voyons ce que tu sais faire.»

Un mélange de provocation et d’ennui. Il va sans dire qu’une simple bande de loubards n’est pas suffisante pour m’intimider. Je ne cours aucun danger ici. Mon informateur est en retard. Peut être n’arrivera-t-il jamais. En attendant, moi non plus, je ne peux sortir, du moins pas sans me faire remarquer. Utiliser la Force en ces lieux serait totalement imprudent. Inutile sans doute d’en venir à cette extrémité. Mais je garde toujours cette pensée en dernier recours : "On va s'en sortir... on va utiliser la Force." Ce qui me donne une fâcheuse tendance à me croire immortelle. Insaisissable.

Pour le moment, tant que je ne reçois pas de projectile du même genre que l’imprudente venue s’échouer sur ma table, je ne compte pas bouger le petit doigt. Me rapprocher de la mêlée risquerait de me pousser à faire quelque chose d’un peu trop démonstratif, que je regretterais ensuite. Restons discrets, pour une fois.

Elle a l’air d’hésiter, avec son blaster trop lourd pour ses petits bras. Comme elle reste là, à observer la mêlée, je la relance.

« Où as-tu trouvé ça ? C’est dangereux, tu sais. »  Je la provoque un peu. Je commence à perdre tout espoir de rencontrer ce fameux informateur. Il faut bien que je m’occupe.





(désolée, je te laisse un peu te dépatouiller avec ton blaster xD)
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« Mais c’est qu’elle n’est pas dénuée de ressources, me jette-elle avec un soupçon d’ironie, voyons ce que tu sais faire.»

J’hésite à me retourner pour lui demander de se taire parce que je me concentre sur le drame qui se déroule devant mes yeux, mais au lieu de cela, je laisse échapper un geignement.

« Si vous voulez vous moquer, allez-y balancez tout qu’on en finisse ! »

Vraiment, je n’ai pas envie de m’entendre dire que je suis légèrement stupide, pas plus que je n’ai envie de me laisser charrier gratuitement par une espèce de… personne, pas plus armée que moi. Elle croyait quoi ? Que la Force allait miraculeusement la tirer de là ? La téléporter, peut-être ? C’est mignon… Ou peut-être que c’est une princesse d’une quelconque planète avide d’aventures et que soudainement sa garde rapprochée va surgir, assassiner tous les participants de cette fichue rixe et me torturer longuement pour avoir osée la toucher. Pitié, faites que ce soit la Force.

Pour une non-croyante comme moi, la Force, les Jedis, les Siths, sont des mythes pour expliquer la politique. La mauvaise, les Siths, la bonne hop, les Jedis. Ma mère y croyait pourtant Elle ne l’a pas sauvée. Je ris de ma tante qui s’adresse à cette force surnaturelle, lui demandant de l’accompagnant. Allant même jusqu’à L’enjoindre de m’accompagner quand je quitte Sprizen. Franchement, je me sens plutôt seule.

Alors que j’envoyais des blasphèmes à la Force, l’inconnue m’adresse encore une moquerie, mais cette fois je ne me décontenance pas, qu’elle soit une Princesse ou qu’elle me prouve que la Force existe en me clouant au mur, le stress de cette rixe et l’agacement font l’effet d’un bouchon.

« Et vous ? Je préfère un blaster à l’idée d’attendre un miracle les bras ballants comme vous ! »

Et paf, dans tes dents. J’aurais pu sourire de mon effronterie si je n’avais pas eu à éviter un plat volant dans ma direction. Je lance une insulte à la ronde, un peu trop fortement à mon goût. Comme d’habitude, je regrette un peu ma grande gueule, sauf qu’en plus cette fois elle m’attire des ennuis : deux grands types s’approchent de moi, ils étaient en train de s’étrangler l’un l’autre mais visiblement j’ai l’air plus drôle à martyriser. A mesure qu’ils arrivent sur moi, je recule en biais, en m’éloignant de la femme. J’aurais pu lui tomber sur les genoux et réclamer qu’elle use de la Force ou de sa garde rapprochée mais il fallait bien avouer que j’avais un faible pour les ennuis en solitaire.

Je n’ai pas le temps d’ajuster mon tir, le coup part vers les genoux d’un premier assaillant, le manquant de peu. Je sens un nœud d’angoisse monter, ce genre de nœud qui arrive quand on a plus assez de place pour tirer et qu’on voit la main s’approcher de sa gorge. Seule option : faire face. Prier la Force en se disant « pourquoi pas ? »

[Utilisation d'un dé : 0/4 en CàC -> dé difficile.
   -> Réussite]


J'enclenche le mode berserker, dans l'idéal j'aimerai bien leur coller une baffe chacun histoire de les ramener à la réalité des choses, c'est-à-dire la réalité selon laquelle on n'agresse pas une gentille jeune médecin. Je ne sais par quel miracle, en voulant protéger mon visage des coups éventuels, je pousse un cri mais plus important, je ramène mes bras devant ma tête et en chemin, flanque un coup violent de blaster dans le nez du premier gars. Aucune idée de comment j'ai réussi ça, mais j'allais exécuter une danse de la victoire sur son cadavre quand une main saisit mon cou.

Je regarde avec désespoir mon assaillant et futur assassin. Et décide de surfer sur cette vague de chance. Ayant en mémoire mon défunt frère et nos combats fictifs étant enfants, je me souviens d'avoir un jour irrémédiablement imposé le respect parmi cette fratrie. Ce geste instinctif qui consiste à lever le genoux très vite quand on est face à un homme, à exactement le même effet qu'il y a quinze ans : un cri et une homme plié en deux.

En fait, deux. L'un sur son nez en sang et un poil de travers et l'autre sur... mh... certaines choses importantes chez ces messieurs. Je relève la tête en me massant la trachée, je m'apprête à chercher des yeux la femme qui se moquait pour lui sourire comme une gamine mais en se faisant je m’aperçois que le silence est retombé sur la Cantina. A l’exception de quelques combats de part et d'autre, tout le monde s'est retourné. D'abord en voyant une pauvre gamine se faire menacer mais ensuite surtout pour la regarder pousser un petit cri et assommer l'un des assaillants et émasculer l'autre.

Je regarde tour à tour les barmans, l'attroupement et la femme.

"Oups."





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La fillette répond vivement à ma première pique. Elle est vexée. Je ne relève pas et envoie un nouveau coup d’oeil à la ronde où les événements commencent à se précipiter. A ma seconde remarque, elle part à nouveau au quart de tour. Mais elle n’a pas le temps de savourer sa merveilleuse victoire rhétorique (qui revient en fait plus ou moins à un « c’est ç’ui qui dit qui l’est ! ») et manque de recevoir un projectile qu’elle évite de justesse. Elle s’est un peu éloignée du fond du bar. C’est peu prudent. Mais puisque la demoiselle a l’air sûre d’elle… en fait, pas tant que cela : mais j’ai comme l’impression que ma provocation la pique au vif. Ce n’est pourtant pas elle qui fonce dans le tas se mêler à la baston : en effet, ses éclats de voix ont attiré l’attention peu bienveillante de deux messieurs qui s’avancent, l’air menaçant - bien que le terme de messieurs semble un peu inadéquat pour qualifier les deux grandes baraques humanoïdes mais vraisemblablement pas tout à fait humaine qui s’approchent avec l’air réjoui d’un chien qui flaire sa proie. J’attends la démonstration de force, demeurant toutefois sur le qui-vive. Je n’ai pas particulièrement envie de voir cette jeune fille qui n’a d’autre défaut que sa maladresse - et peut être sa bêtise aussi, il faut en convenir - se faire étriper sous mes yeux. Je ne suis pas venue pour cela. Et les drames inutiles ne m’intéressent pas. Je n’exclus pas l’idée d’intervenir le cas échéant. Mais seulement en cas d’extrême nécessité…

Et d’ailleurs, il faut reconnaître qu’elle n’a pas tant besoin que ça de ma lointaine protection, pour ainsi dire. Au moment critique, elle commence à se défendre. C’est hasardeux et maladroit, mais les coups touchent leur but. Un premier dans le nez. Mais l’autre type n’a pas disparu avec le premier qui pousse un cri rauque en appuyant sur son nez qui laisse échapper une abondante coulée de sang. Une main se referme sur le joli coup de le jeune fille qui réagit une fois de plus dans une sorte de réflexe au moment même où je me préparais à intervenir discrètement en privant momentanément le grand type de son souffle. Oh, quelque seconde à peine. Juste assez pour le surprendre. Personne n’y verrait que du feu… un malaise passager, en somme. Mais là aussi ce ne fut pas nécéssaire. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le type se retrouva plia en deux, les deux mains formant une dérisoire coque de protection sur son entre-jambe - mais il était trop tard.

Le coup d’éclat ne manqua pas d’attirer l’attention. Un peu trop, en fait. Les musiciens avaient arrêté de jouer pour se mettre à l’abri des projectiles, et un lourd silence tomba sur l’assistance. Il ne dura pas longtemps en réalité, mais dû paraître terriblement long à la jeune fille qui se mit à envoyer des regards confus autour d’elle, comme un souris qui aurait saccagé un repaire de chats, et qui se retrouverait soudainement face aux félins en question.

Je ne pus réprimer un rire, qui brisa le silence et attira les regards sur moi. Ce n’était pas l’intention première. Je marquai une pause, le temps de me rendre compte de la situation qui devenait un peu embarrassante. Pour briser la glace, je lançai :

« Eh, gamine ! Je n’sais pas si c’est par la force de tes petits bras ou simplement par un coup de chance, mais tu t’en est plutôt bien sortie !
 »

Voilà qui n’arrange pas la situation. Le groupe se resserre un peu. Lentement, mais sûrement. Il est peut être temps de songer à disparaître. Je n’ai plus rien à faire ici, en fin de compte. Je me lève, jette mon sac en bandoulière sur mon épaule. Je marche d’un pas lourd vers le centre de la pièce. Et elle ? La laisser là pourrait relever du crime pur et simple. Ce serait malhonnête de ma part. Même si le Bien n’est qu’une question de point de vue

L’autre reste plantée là, à me regarder avec ses yeux grand ouverts.

« Alors ? Tu bouges ? » dis-je plus bas sur un ton peu amène, mais sans agressivité.

Avant de voir si elle me suit ou non, je continue mon chemin. Pour finalement me retrouver face à quatre ou cinq types baraqués qui me barrent la route.

« J’ai déjà payé ma conso, » grondé-je, bien que je sais pertinemment qu’il ne s’agit pas de cela. « Je pense avoir le droit de quitter ce bouge. »

Ils ne bougent pas. Ricanent un peu. Disent « c’est ça », et probablement quelques injures contre ma personne.

« Parce que vous pensez que vos deux amis vont avoir le droit à un seul mot d’excuse de la part de la demoiselle qu’ils ont eux-mêmes agressée ?! Vous vous fourrez le doigt dans l’oeil, ma parole !  »

Nouveau grondement dans l’assistance.

« C’est beau de voir une communauté aussi soudée. »

Un temps. Et finalement, j’abats ma dernière carte, celle de l’autorité :

« Ecartez-vous de mon chemin. »

(2 en Charisme -> Dé normal = grande réussite)

La sentence est froide, sans appel. Et elle fait son effet. Les types échangent quelques regards inquiets. Ils ont senti quelque chose… à juste titre. Seuls les Siths sont aussi absolus. Lentement, ils s’écartent, l’air presque penauds. C’en devient drôle à voir. Je les dépasse avec un regard un peu dédaigneux, avant de me retourner vers la fille restée en arrière. Je lui lance :

« Alors ? tu viens ?  »

Mais d’autres silhouettes se sont rapprochées derrière elles.

- Eh, pas si vite, répond une voix rauque quelque part dans le groupe. Cela m’aurait étonné, aussi. Ce genre de gang sordide ne laisse pas partir ses proies si facilement. S’éclipser discrètement risque d’être un peu compliqué. Mais je ne me pose jamais la question avant de l’avoir fait.






Chouette réponse ! Désolée, je ne m'améliore pas en ce qui concerne les temps de réponse...
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Il existe une certaine catégorie de personne, dans l’infinité d’êtres qui vivent dans la Galaxie, qui s’amuse à faire tourner en bourrique les plus faibles, à crier des sobriquets et des piques à leur encontre. Actuellement, je suis le faible, le jouet, l’amusement de cette femme qui, de toute évidence, s’amuse beaucoup puisqu’elle me fait part de son humour mordant depuis bientôt un quart d’heure. Oh, je ne mentirais pas en disant que cela me fait rire, à dire vrai, j’aurais pu en rire dans une autre situation, à un autre moment, avec d’autres personnes. C'est-à-dire à un moment où je ne suis pas cernée de gros lourdeaux, avec pour celle connaissance une folle qui se fiche de moi, dans un bar du fond du monde. Non, là franchement, je ne suis pas en situation de me fendre la poire.

Le groupe d’hommes se renferme sur moi, et là je panique vraiment. Parce que je sais que quoi que je dise, ça tombera dans l’oreille d’un sourd et je vais finir rouée de coups. Ou morte. Qu’on soit bon au mauvais, Résistant, Premier Ordre ou civil, ici, quand il y a de la bagarre, on est toujours un ennemi. Du coin de l’œil, je vois la grande femme partir, son sac posé en bandoulière. Je fulmine. Tout ça, c’est SA faute et devinez qui trinque ? Bibi ! C’est toujours pareil… oh ! D’accord, j’ai mal jugé, elle m’appelle pour que je la rejoigne. L’attention s’est tournée vers elle alors que d’encore plus grands gus lui barrent la route. Je l’entends vaguement exiger qu’on lui laisse le chemin libre, j’en frissonne de peur. On va vraiment mourir ici, elle doit avoir envie de mourir. Ou très confiance en elle, je ne sais pas. Des insultes fusent, je bourre le cercle de bandits qui cerne la femme pour la rejoindre, le blaster bien en main. Elle raille les hommes présents, j’ai comme l’impression qu’elle s’insurge contre ceux qui s’en sont pris à moi gratuitement. Elle remonte dans mon estime d’un bond.

Sauf que ceux qui nous entourent n’en ont cure, ils ne sont pas là pour faire des excuses et ils ne sont pas forts patients. Cette fois ils ne rient pas, ils n’insultent pas : ils grondent. Leurs limites sont atteintes, le temps de reprendre les armes est venu. Je crois bien que celle qui est à mes côtés est aussi en colère. Et moi… moi je me contente d’être au milieu, comme d’habitude. Et soudain, j’ai l’impression qu’un froid glacial tombe dans le bar sombre quand elle ordonne, cette fois c’est un ordre car il faut y obéir à peine de mort, qu’ils dégagent du passage. Par instinct purement servile, je sursaute sur le côté, comme si c’était destiné à ma personne. Mais je comprends que j’ai son autorisation pour filer ventre à terre. Quelque chose me dit de me tirer d’ici et d’oublier rapidement que j’ai croisé cette femme. Décidément, elle n’est pas normale. Elle me file une frousse terrible à présent. Avant, elle me faisait juste peur par son regard froid et ses remarques acides, maintenant, je crois bien que c’est cette aura terrible qui me scotche sur place. Mais puisqu’elle m’autorise à sortir avec elle et profiter de la haie d’honneur que les gens lui ont fait, je devrais bien réussir à ne pas me faire pipi dessus avant la sortie ?

Alors que je m’apprêtais à suivre la dame sans piper mot, une voix rauque nous interrompt. J’allais l’ignorer et devancer mon alliée étonnante histoire de lui laisser les problèmes sur les bras quand une main attrape mon col et me tire en arrière. Je pousse un cri aigu, très aigu, et très… paniqué ? Je sens que la poigne enserre ma veste pour me garder contre le torse du propriétaire. Un objet froid, rond et tout à fait inamical se pose contre ma tempe. Par pur effroi, je rue contre l’homme, qui me tient désormais le bras gauche en arrière, plus je me débats plus je sens que mon bras me brûle. Je lui crie avec fermeté de me lâcher, j’essaie de prendre le même ton glaçant que la femme il y a un instant, mais ça ne marche pas vraiment. Je peine à me calmer, apaiser mon pouls qui cogne furieusement contre ma mâchoire, inspirer profondément, penser à nouveau avec clarté.

Je ne peux voir l’homme, mais il me tient fermement le poignet. J’ignore s’il nous en veut pour cette rixe ou pour une raison autre. Est-ce une connaissance à moi ? J’ignorais avoir un ennemi pourtant… Ou peut-être une connaissance à elle ? Je n’ai pas très envie de mourir parce qu’elle n’a pas que des copains dans la Galaxie…

J’ai un vague espoir, celui d'échapper à cette prise douloureuse. J'ignore comment faire, je sais que si je bouge trop vite, mon articulation va sauter. Avec un peu de chance, il lâchera avant...

[Dé difficile : Corps à corps.
-> Échec critique]


A nouveau, j'essaie de me débattre mais une douleur cinglante me coupe immédiatement dans mes folles envies de libertés. Je ne rue pas longuement, juste le temps de savoir que j'aurais plus mal qu'autre chose. J'aurais dû tenter de savoir ce qu'il nous voulait... Alors je finis par grommeler avec rancœur : « qu’est-ce que vous me voulez ?! »

Le type se contente de me rire au nez, enfin au cuir chevelu. Je ne sais pas s’il se moque de ma piètre capacité au combat ou de ma naïveté, à croire qu’il va nous donner son nom et son adresse en nous proposant un petit gâteau. Et puis d’un seul coup, après cette prise agressive, il se relâche et me pousse en avant. Je manque de tomber et, juste à côté de la femme, je fais volte-face pour regarder son sourire narquois. Je ne saurais dire s’il s’est joué de moi et ne nous veux aucun mal ou s’il a décidé que nous avions le droit à nous défendre contre les hommes qui se sont à nouveau approchés de nous. J’ose espérer qu’il connaît la géante derrière moi, et qu’ils sont en bons termes. Sinon, je ne donne pas cher de ma peau…
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