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Bad ∞ End ∞ Night (marwen)

Gwen Yesmeth
Gwen Yesmeth
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Bad ∞ End ∞ Night (marwen) Erdi

--- delicate.

Long night with your hands up in my hair, echoes of your footsteps on the stairs, stay here, honey, I don't want to share cause I like you. Is it cool that I said all that? Is it chill that you're in my head? 'Cause I know that it's delicate.

◊   ◊   ◊   ◊


Bad ∞ End ∞ Night (marwen) H5yg Bad ∞ End ∞ Night (marwen) Mz07

--- cullwen.

And I feel life for the very first time, love in my arms and the sun in my eyes, I feel safe in the 5am light, you carry my fears as the heavens set fire.

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Bad ∞ End ∞ Night (marwen) Original

--- moiwen.

Oh, you're the best friend that I ever had, I've been with you such a long time, you're my sunshine and I want you to know that my feelings are true : I really love you.

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Bad ∞ End ∞ Night (marwen) 52oy

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Gwen & Mara
 Bad ∞ End ∞ Night.
Gonna be the fastest, foot on the gas can, pass us ! Wanna give a fist, all reckless, got our leather jackets, JD for breakfest. And I can see you got fire in your heart, love is in the air. Ride, ride, ride! Break the windows, shout it out tonight, have a bitch fit, we don't give a shit, love is in the air, hey, hey.

Elle avait sombré, l'enfant perdue. Le liquide clair dans son verre miroite avec la promesse de l'ivresse, la tête qui tourne des premiers shots de coups de fouet liquide qui brûle sa gorge. Elle n'y est pas allée de main morte, la gamine, elle enchaîne les verres sous le regard intrigué du barman qui ne cesse de la resservir. Quand on est Chasseuse de Prime, on s'habitue à l'alcool mais ce soir, une pressante envie de s’enivrer s'était faite ressentir. Alors elle s'était enfuie. Elle avait quitté son infirmerie immaculée, avait jeté négligemment sa blouse blanche sur le dossier de sa chaise. Elle y avait laissé ses angoisses, ses pensées, ses idées noires. Gwen avait décidé de faire quelque chose de ses cheveux, d'être présentable. Elle avait trouvé des vêtements qui lui plaisaient : aujourd'hui, elle se retrouve en tant que Gwen, non pas en tant que Docteur Yesmeth. Les conversations s'enchaînent, les verres offerts aussi. Toujours en restant évasive sur son identité. L'avantage d'être de l'équipage de l'Omega, c'était qu'elle ne connaissait personne vraiment sur Fenves, et aucun ne ferait le lien avec les nouvelles recrues de la Résistance. Mais que se passe-t-il ? Le bar se vide, les gens rentrent. Bientôt la gamine se retrouve seule devant ses verres accumulés, et son cerveau ne répond plus vraiment aux signaux lui intimant d'aller se coucher. Au lieu de ça, elle reste au coin du bar. Elle réfléchit. Elle réfléchit à leur arrivée dans la Résistance. Elle réfléchit à ce qu'elle va faire, à leur nouvelle mission. Elle se demande si elle va rester au sein de l'OMEGA. Ses frères d'arme, une autre famille d'accueil. Pas qu'elle veuille les quitter brutalement. Mais plutôt que le doute s'était instillé peu à peu, et qu'il était maintenant difficile de faire la part des choses. Le verre se vide étonnement vite, elle en recommande un aussi sec. « Un autre s'il te plaît. » « Tu vas me claquer entre les doigts, gamine. » Gwen sourit, hausse les épaules. Peut-être. Il est vrai qu'elle abuse un peu pour cette fois. Mais c'est très rare et personne n'irait lui demander des comptes. Rarement détachée du vaisseau, Docteur Yesmeth connaît bien plus les murs de son infirmerie et les discussions avec son droïde. Ce genre de privilège était laissé à Viktor par exemple, le capitaine de l'OMEGA. De toute façon, Tuiren, son frère, supporterait mal de la savoir si exposée. Du coup, elle n'allait en mission que lorsque cela était vraiment nécessaire et inévitable. A côté de l'ambiance morose et silencieuse de son infirmerie, le bar semble tout de suite plus accueillant. Plus loin, sur le même bar, une rouquine les enchaîne aussi. Elle dégage un sacré caractère, un charisme plutôt intéressant. Et surtout, elle est très jolie, c'était à reconnaître. Et présentement, on dirait qu'un type ne veut pas la lâcher. Mauvaise pioche : niveau harcèlement, la meilleure solution, c'est l'entraide. Le visage est inconnu à la brune, mais elle sent qu'elles pourraient très bien s'être croisées récemment, elle n'arrive pas à dire où, elle n'arrive pas à décider de quand. Son cerveau mélange les phrases et les événements. Bien qu'habituellement plutôt renfermée, la gosse décide, aidée par l'alcool qui délie sa langue, de s'approcher de cette figure féminine. Elle ne doute pas une seconde qu'elle pourrait se débrouiller seule, mais qui refuse de l'aide dans une telle situation. « Hé ! » lance-t-elle à la volée, d'une voix forte et assurée. « J'avais pas vu que tu étais là ! Tu vas bien ? » dit-elle en lançant un regard appuyé à la rousse et en s'installant volontairement entre elle et la personne qui semblait lui chercher des noises. Super idée de protéger tes semblables Gwen. Médecin et super-héroïne du quotidien.

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Bad end night
ft. Gwen

Il y avait des soirs où la pression devenait trop difficile à supporter – les récents événements alourdissaient ce fardeau, rendant les responsabilités impossibles à assumer. Contrairement à ses habitudes, Mara ne s’était pas réfugiée sur le terrain d’entraînement. Elle avait dérogé à ses règles, quitté son uniforme et passé des vêtements civils. Se mêlant à la foule, elle avançait à travers les allées de la base, une casquette rivée sur ses courts cheveux roux. Cette fois, elle ne voulait pas que l’on reconnaisse le commandant en l’apercevant, elle voulait simplement être Mara Bradbury. La gamine de Kuat, qui avait rêvé des années plus tôt de servir la Nouvelle République et de défendre ses valeurs. La jeune femme qui avait vu le monde de ses espoirs exploser en un milliard de débris, détruisant un nombre incalculable de vie et portant un coup sévère au régime républicain. Elle n’avait pas pleuré en apprenant la nouvelle, pas plus qu’elle ne l’avait fait les jours d’après. Transformant sa peine, son désespoir, en un carburant bien plus utile, la rage, Mara s’était vue transférée au sein de la Résistance par les cendres d’un gouvernement mourant. Vouée à perpétuer le combat, à le porter jusqu’aux lignes ennemies, elle considérait ce dernier ordre comme le plus important de toute sa carrière et donnerait sa vie pour l’honorer. Après tout, que lui restait-il ? Après l’attaque sur Yavin IV, elle avait perdu sa filleule, Lexi, ainsi qu’Hayden. Elle n’avait jamais laissé entrer qui que ce soit dans sa vie, même si Galen était parvenu à outrepasser temporairement sa réticence. Il n’avait pas besoin d’un soldat dans sa vie, et c’était malheureusement tout ce qu’elle savait être.

Un pilote la bouscula, s’excusant en continuant sa route, et Mara enfonça ses mains dans les poches de sa veste en cuir. L’avantage d’être nouvelle au sein de cette faction était que peu étaient capables de la reconnaître sans ses galons et sa mine sévère. Mais ce n’était pas le masque qu’elle allait arborer ce soir. S’engageant dans la direction menant au bar – comme quoi, on en trouvait partout où il y avait des soldats – elle finit par s’installer au comptoir pour commander quelques verres. Le temps passa sans qu’elle ne le remarque, laissant ses prunelles passer sur les habitués, ses pensées se perdant entre passé et avenir. Néanmoins, comme il fallait s’en douter, l’alcool donna des ailes à un Résistant qui se sentit obligé de venir tenir compagnie à « une jolie fille. » Parce que c’était triste de voir un minois pareil s’enivrer seule. Parce que c’était un gars bien, et que tout ce qu’il voulait c’était voir triompher les siens. Parce qu’au fond, on avait tous besoin d’un peu de réconfort, pas vrai ? Il n’était pas bien méchant, mais son insistance finirait par avoir raison de la patience de Mara. Elle-même passablement éméchée, elle s’était au départ amusée de ses avances avant de tenter, poliment, de lui dire d’aller se faire voir. Mais apparemment, l’alcool rendait sourd.

« Tu sais, c’est pas un mal de se laisser aller de temps à autres. » « Je… » « Hé ! » La rouquine releva les yeux pour apercevoir une brunette lui faisant signe. Est-ce qu’elle la connaissait ? Avait-elle bu au point d’oublier ? « J’avais pas vu que tu étais là ! Tu vas bien ? » L’angoisse. L’inconnue s’installa sur le tabouret, tournant délibérément le dos au prétendant de Mara et adressa un sourire de connivence à la militaire. Soudain, elle comprit le but de sa manœuvre. « Rien qu’un peu de bourbon ne puisse arranger, et toi ? » Elle leva son verre à moitié plein face à elle, une esquisse au bout des lèvres. « Tu as pu te libérer une soirée ? C'est suffisamment rare pour être célébré, non ? »

Derrière Gwen, l’autre marmonna quelques paroles inintelligibles avant de se lever, en quête d’une autre occupation. La différence avec les bars mal famés dans lesquels elle avait tendance à tomber, c’était que les Résistants n’étaient pas totalement stupides. Ils savaient lorsqu’il valait mieux battre en retraite et ne pas provoquer d’esclandres. C’était presque dommage au fond : une petite rixe n’aurait pas dérangé Mara. Elle suivit du regard la silhouette titubante, revenant à sa sauveuse avec un haussement de sourcils impressionné.

« Joli coup. » De sa main libre, elle fit signe au barman. « Un verre pour mon chevalier en armure étincelante ? »

Ou super-héroïne, elle n’était pas difficile. Même si une telle mise en scène aurait pu lui paraitre suspecte en temps normal – les héros au cœur pur étaient rares de nos jours – elle ne voyait pas d’inconvénients à échanger la compagnie du Résistant imbibé à celle de la jolie brune. Cela lui permettrait probablement de passer une agréable fin de soirée, loin des potentielles avances masculines, loin des problèmes de cette galaxie. Etouffant un bref rire, elle secoua la tête.

« Merci d’être intervenue. J’aurais pu me débrouiller, mais un peu de solidarité féminine ne fait jamais de mal. » Elle lui adressa un clin d’œil en se redressant. « J’te revaudrais ça. »

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Long night with your hands up in my hair, echoes of your footsteps on the stairs, stay here, honey, I don't want to share cause I like you. Is it cool that I said all that? Is it chill that you're in my head? 'Cause I know that it's delicate.

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And I feel life for the very first time, love in my arms and the sun in my eyes, I feel safe in the 5am light, you carry my fears as the heavens set fire.

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--- moiwen.

Oh, you're the best friend that I ever had, I've been with you such a long time, you're my sunshine and I want you to know that my feelings are true : I really love you.

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La brunette s'approche de son acolyte. Elles ont l'air d'avoir à peu près le même âge, et si leurs caractères peuvent peut-être s'éloigner, elles ont l'air en capacité de s'entendre. « Joli coup. Un verre pour mon chevalier en armure étincelante ? » La gosse lève les yeux vers le barman alors que la rouquine lui fait signe de servir les deux jeunes femmes. « Comment refuser ? » Ce dernier s'exécute sans trop de difficulté, bien content d'avoir deux clientes prêtes à picoler. Le liquide s'écoule dans les verres des jeunes femmes réunies sous le signe de la solidarité. Le barman jette un regard à la brune, comme pour s'assurer qu'elle tiendra encore debout après ça. La descente de la doctoresse était symptomatique d'un mal bien profond et encré, comme si elle espérait le rincer d'un jet de tequila. Au lieu de s'enfoncer dans le doute, d'ouvrir ses plaies, elle préfère les rincer à l'essence, l'alcool est son nouveau carburant et cette nuit, elle marchait à plein régimes. En avant jusqu'au bout de la nuit. Gwen lève les yeux vers sa comparse, qui a dit tout haut ce qui se terrait dans un coin de sa tête depuis le début. « Merci d’être intervenue. J’aurais pu me débrouiller, mais un peu de solidarité féminine ne fait jamais de mal. J’te revaudrais ça. »

La jolie brune secoue doucement la tête avec un sourire en coin, prenant possession de son verre à peine avait-il été rempli. « Ne me remercie pas. Je connais ce genre de situations. Je suis sûre que tu aurais fais la même chose. » Enfin, ce n'est qu'une hypothèse. Mais elle comptait sur les bonnes intentions de son vis-à-vis. Le barman récupère les anciens verres, désormais vides. Si Gwen peut se vanter d'en avoir enchaîné quelques uns, elle peut observer que sa nouvelle amie n'est pas loin derrière elle. La poupée hausse donc un sourcil et se retourne pour détailler le visage de la jeune femme, pour y desceller la moindre trace de tristesse, mais ses traits ne traduisaient que la fatigue. Une femme avec beaucoup de responsabilités certainement, du moins c'est ce qu'elle laissait transparaître. « Dure journée ? » demande la Résistante avec une pointe d'amusement dans la voix. Elle aussi. Elle était exténuée.Alors partager son malheur avec celui des autres était peut-être la meilleure solution pour éviter de rentrer en roulant jusqu'au vaisseau, où Viktor se ferait un plaisir de la récupérer. Mais elle ne voulait pas le voir. En vérité, c'était ce qui l'avait conduit ici et maintenant : l'envie d'éviter son propre Capitaine.

La gamine lève son verre et initie sa comparse à trinquer. « A la solidarité féminine. » Puis elle s'enfile le verre d'un coup, coup de fouet alcoolisé qui secoue son palais, brûle sa gorge et lui envoie un flux d'énergie alors que sa tête tangue vaguement. Elle repose le verre et le glisse vers le barman pour qu'il le récupère. « Je m'appelle Gwen. » Dire son prénom, ce n 'est rien. Et ça sera certainement plus agréable de discuter de cette façon, sans que cela n’empiète sur la vie privée de l'autre. Elle n'avait pas besoin d'en rajouter. Pas de nom de famille, pas de titre, pas d'affiliation. Juste une infime partie de sa personne pour partager un moment ensemble. La gosse sentait une certaine alchimie entre elle et sa compagne d'infortune, alors autant en profiter que de passer la nuit seule à boire et à ressasser ses idées noires. Demain serait encore une longue journée de bataille... Alors il fallait profiter maintenant de ce coup moment pour se reprendre en mains. S'abandonner au doute en compagnie de quelqu'un de sa trempe. « T'es venue noyer tes idées noires, toi aussi ? » Il valait mieux aborder la conversation dans ce sens. Implicitement, elle lui donnait ses propres raisons d'être dans ce bar. Et pendant quelle tente d'engager la discussion, Gwen chasse des yeux la salle, elle balaye le monde présent, et les personnes qui quittent peu à peu l'établissement. Elle ne voit pas le fameux Résistant venu embêter sa compagne et tant mieux. Elles allaient pouvoir souffler. N'ayant aucune idée de l'heure, Gwen se repère grâce à l'affluence des clients. Autrement dit, il devait être une heure impossible pour que seuls les ivrognes soient encore présents.

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Bad end night
ft. Gwen

Habituellement, Mara évitait de se mêler des situations qui ne la regardaient pas – ou tout du moins, elle essayait très fort avant de se rendre compte qu’elle était incapable de rester les bras croisés. Elle avait déjà proposé son aide à d’autres femmes harcelées dans les bars, et c’était d’ailleurs lors d’une soirée où elle avait volé au secours d’une damoiselle en détresse qu’elle avait découvert son attirance pour les courbes. C’était totalement fortuit, motivé par un brin d’insolence et d’interdit, toutefois cela lui avait permis d’en apprendre davantage sur elle-même. Chaque expérience était au final bonne à prendre, puisqu’elle nous permettait de nous découvrir. Si peu d’hommes trouvaient grâce aux yeux de la rouquine, c’était malheureusement bien plus drastique du côté féminin : elle était plus indulgente envers ses comparses, toutefois elle se contentait le plus souvent d’un flirt innocent. Céder à l’intimité lui arrivait, évidemment, cependant elle appliquait à ces liaisons le même crédo qu’aux autres. Elle ne désirait rien de sérieux, rien de probant, se sachant incapable de remplir sa part du marché. Sa compagnie de ce soir était charmante, mais l’esprit de Mara était bien loin de la romance. Elle était sortie par besoin de se changer les idées, seulement pas de cette façon. Mais comme la brunette le supposait, elle n’aurait pas hésité à lui rendre service si elle avait été dans une situation similaire.

« Dure semaine, plutôt. » Ou dur mois, elle ne savait plus très bien. Coulant un regard vers sa coéquipière de la soirée, elle esquissa toutefois un sourire penaud pour la rassurer : si elles décidaient de partager leurs états d’âme, elle s’engageait à ne pas totalement détruire l’ambiance avec de sombres pensées. « Mais comme je le disais, rien qu’un peu d’alcool ne puisse arranger. Les médecins devraient prescrire une beuverie de temps à autres, je suis sûre que ça ferait le plus grand bien. »

Bien évidemment, elle était loin de se douter de la profession de Gwen. Ceci dit, elles semblaient être d’un commun accord quant aux informations à distiller ce soir ; elles n’avaient pas besoin d’un rapport détaillé sur la vie de l’autre, elles se contenteraient volontiers de quelques verres et d’une bonne compagnie. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, en somme. Et en surprenant le regard du barman à son interlocutrice, Mara comprit que la brune était là depuis aussi longtemps qu’elle – peut-être plus, peut-être un peu moins. Elle n’était pas certaine du temps écoulé depuis qu’elle était entrée, et elle ne voulait finalement pas essayer de le deviner. Sa part rationnelle chercherait probablement à la brider, prétextant que la journée de demain serait plus facile à aborder avec un esprit clair et non une gueule de bois monumentale. Fort heureusement pour la militaire, le verre qui vient se caler dans sa main lui offre l’occasion de remiser à plus tard ses appréhensions.

« A la solidarité féminine ! » clama-t-elle juste après la doctoresse, s’enquillant le poison avec une témérité similaire. « Alors merci encore, Gwen. Moi, c’est Mara. »

Une sensation étrange lui parcouru la poitrine : cela faisait longtemps qu’elle ne s’était pas présentée aussi sobrement. A ses oreilles, le prénom sonnait d’une façon bancale sans son nom de famille ou son grade. Retirant finalement sa casquette pour la poser sur le comptoir, elle se passa une main dans la crinière enflammée avec un soupir presque soulagé. Croisant le regard du barman, elle lui signifia qu’elles n’avaient pas terminé de consommer et réclama une nouvelle tournée – elle ne s’arrêterait que lorsqu’elle l’aurait décidé, et même si elle avait une descente plus instable que les piliers de bar du coin, elle n’avait pas encore atteint ses limites. Dans un mouvement involontaire, elle tira sur le pendentif perpétuellement à son cou, laissant le morceau de ferraille poli au grand jour. Mara s’évertuait généralement à le dissimuler sous son uniforme, ne souhaitant pas afficher son sentimentalisme aux yeux de tous. La question de Gwen l’empêcha de réaliser son geste, détournant son attention sur les raisons de sa présence en ces lieux. Et du taux d’alcool qui contaminait son sang.

« Je pense qu’elles ont appris à nager depuis le temps, ce qui ne m’empêche pas d’essayer comme tu peux le voir. Habituellement, je préfère m’entraîner, ça me permet d’être épuisée et d’entretenir mes réflexes. Mais… » Elle haussa les épaules, signant vers le barman. « C’est bien de varier, sinon les bons vieux remèdes ne fonctionnent plus. » Le regard de Mara revint vers son interlocutrice, laissant un sourire fleurir sur ses lèvres : « Et toi, alors ? »

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