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i am not what you see (dahn)

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dahn & diana
(by anaëlle)

Il s'avance, imposant. Mais elle ne bronche pas, ne le fait jamais car ce serait se montrer faible, frêle. Et Diana ne l'est pas, ne l'a jamais été. De tout temps c'est le magma de Shu-torun qui glissait dans ses veines avec l'intensité des volcans et la chaleur des rivières de lave. Et toujours, on ne lui a répété. Tu es forte. Tu es grande. Tu es importante. Un rituel qui avait bâti sa confiance en soi et sa fierté, installant là les bases de ce qu'elle serait plus tard : une souveraine à la main de fer dans un gant de velours. Commandante d'une grande puissance militaire, soutien du dernier rempart face au Premier Ordre, maîtresse d'un animal qui insufflait la peur. On l'avait sculptée dans les roches volcaniques de Shu-torun, ornée de pierres précieuses extraites de la lave elle-même. Diana était tout, absolument tout, sauf fragile. Et si son coeur bienveillant paraissait être une faiblesse, elle le portait telle une qualité s'interdisant de s'en défaire au profit d'un coeur de pierre semblable à celui des pires tyrans. Mais plus que forte, elle était avant tout maîtresse d'elle-même. Et pour ce faire, ne laissait personne lui imposer présence ou contact qu'elle ne souhaitait pas.

Pas même lui.

Lorsqu'il tendit le bras réduisant le dernier mètre qui les séparait au rang de souvenir, elle comprit aisément ce qu'il s'apprêtait à faire et son corps tout entier se figea. À trop le laisser trébucher, prendre ses aises, elle avait gonflé sa confiance en soi. Et voilà qu'il se permettait de la prendre sans ses bras comme l'aurait fait un ami, comme l'avait fait son mari. Son visage se crispa, devenant peu à peu impassible alors que son masque souverain si apposait à nouveau. Ses barrières et ses murs se hissaient lentement entre elle et lui, tandis qu'il caressait de son pouce l'épaule de Diana. Le geste était bienveillant, attentionné et innocent. Elle en avait pleinement conscience, et si cela avait le don de la toucher ça n'était pas suffisant pour lui faire oublier ce contact qu'elle n'avait pas souhaité. Cette aise soudaine comme s'il pouvait sciemment disposer d'elle comme il disposerait d'une inconnue. Diana n'était pas personne. Et avec elle, même si elle laissait autrui plus ou moins entrer dans un cercle proche, une certaine distance était de mise. On n'enlaçait pas une reine sans son consentement. Plus encore lorsqu'on la connaissait à peine. Si ça n'avait été pour aujourd'hui, elle n'aurait rien connu de l'histoire du pilote et ne le connaissait que peu. Quand à lui, que pouvait-il se vanter de savoir de plus que n'importe quelle personne s'intéressant aux régimes politiques de la galaxie ? Certes, elle l'avait laissé voir une part d'elle-même qu'elle montrait rarement, mais était-ce que suffisant pour se croire proche d'elle ? Que savaient-ils vraiment l'un de l'autre ? Dahn n'était pas Yarik, ne la connaissait pas depuis des années et pourtant ce dernier n'osait toujours pas être aussi familier avec elle. Le pilote avait franchi les limites de ce qu'elle lui avait accordé silencieusement comme familiarité. La reine qui avait sommeillé en elle s'était enfin réveillée et n'appréciait ni ce laisser-aller, ni la manière avec laquelle il avait tendance à s'adresse à elle comme à une enfant. Dans les bras de Dahn, Diana ne bougeait pas. Elle attendait, patiemment, qu'il s'écarte. Le visage complètement fermé.

Elle entendait oui, ce qu'il lui disait. Mais le faux pas qu'il venait de faire était trop grand pour qu'elle s'attarde sur ses mots. Dans une autre situation, elle aurait peut-être apprécié son attention. Mais le mal était fait. Lorsqu'il s'écarta, elle se contenta de le fixer du regard n'écoutant que d'une oreille les excuses qu'il formulait déjà. Son regard était un savant mélange entre dédain et froideur, de ceux qui soulignaient les erreurs que l'on commettait. Elle resta silencieuse, cependant. Les mots viendraient plus tard. De toute façon, il n'attendit pas plus longtemps pour se diriger vers le cockpit et Diana ne bougea pas d'un pouce le suivant du regard s'éloigner. Pesant le pour et le contre de ce qu'il venait de faire, de dire. Il avait bon fond, elle le savait. Mais elle ne pouvait pas laisser cela passer car qui sait ce qu'il pourrait se permettre de faire ou de dire la prochaine fois ? La jeune femme était intransigeante comme l'obligeait sa fonction et même si cela lui coutait, toujours, de réprimander ceux qu'elle appréciait elle le faisait. Car c'était dans l'ordre que naissait la paix et le chaos était rapidement arrivé. Diana le laissa partir, attendant que ses gardes sortent du cockpit pour s'y aventurer.

Elle entra sans frapper et ferma la porte derrière elle dans un bruit de souffle mécanique. Puis elle se tourna vers Dahn déjà assis dans le siège du pilote, sa place. Diana était quelqu'un de franc, d'honnête, alors elle ne passa pas par quatre chemins pour s'adresser à lui et vider son sac. "Ecoutez-moi." commença-t-elle, le vouvoyant intentionnellement pour établir à nouveau la distance entre eux dont elle avait fait l'erreur de réduire. Son ton ne laissait transparaître rien, ni sa colère ni ses doutes. Ni les remords qui naissaient déjà dans son esprit. "Je ne suis pas votre amie. Ni une de vos proches." qu'elle continua sur le même ton autoritaire mais vide de colère apparente. "C'était une erreur que de baisser ma garde plus tôt." voilà ce à quoi elle réduisait ce qu'il s'était passé dans l'autre pièce : une erreur, avoir baissé sa garde. "Peut-être que vous étiez proche de la famille royale d'Onderon, mais vous ne l'êtes pas de moi." ses mots aiguisés malgré elle. Diana voulait rajouter qu'ils ne se connaissaient pas, mais elle se ravisa au dernier moment jugeant cela trop blessant. Même pour elle. "Ne vous approchez plus de moi de cette manière." qu'elle finit, enfin, le ton aussi ferme que son langage corporel contre la porte close derrière elle.
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Elle s’est complètement fermée, quand je vis sa tête, je compris aussitôt que j’avais merdé. Elle ne m’avait pas suivi dans le cockpit, ce qui voulait dire que j’allais avoir droit à un sermon plus tard. Redoutant cet instant je pris sur moi et me contentait de faire des blagues aux gardes. Excédés ils quittèrent le cockpit. J’appréciai durant une poignée de seconde le silence. Le calme avec la tempête.
Puis la porte s’ouvrit, mon cœur fit un bon et je soupirais. Ces bruits de pas. J’allais prendre cher. « Ecoutez-moi. » je ne bougeais pas, faisant mine d’être concentré sur ce que je faisais. « Je vous écoute Reine Val’ascar. » répondis-je sans me retourner, fixant avec intensité l’immensité de l’espace.
Elle s’était immédiatement réfugiée derrière ce mur, au fond de moi je lui en voulais pour choisir la facilité à la première contrariété. Mais je n’étais pas le mieux placé pour la juger car je faisais de même en ce moment-même.
« Je ne suis pas votre amie. Ni une de vos proches. » cette déclaration bien qu’elle me fit mal au cœur, me soutira un sourire, mauvais, et me fit siffler un rire. Je retournais ma chaise dans sa direction, et je me levais. Comme le demandais l’étiquette, me tenant droit face à elle, mon regard planté dans le sien.
« C’était une erreur que de baisser ma garde plus tôt. » mon rictus s’accentua dans le coin de mes lèvres, je sentis la peau se tirer et la plaie se fissurait à nouveau, une douleur plutôt désagréable se fit sentir, mais mon sourire, bien que discret, en rien ne faiblit. « Vous n’êtes pas la première femme à me dire que c’était une erreur. » c’était parti tout seul, j’espère que t’es fier de ton trait d’esprit Dahn, bravo c’était fin, comme si tu n’en avais pas assez fait.
« Ceci dit, je dois le concéder, j’ai clairement dépassé les bornes, à un tel point que de simples excuses ne sauraient suffire à pardonner mon geste. Et je reconnais votre grande clémence pour ne pas avoir appelé vos gardes pour m’arrêter ou m’abattre sur le champ. » finit les sourires ou l’humour, j’étais sérieux, le visage neutre, j’imitais son masque, bien que le sang perlait le long de mon visage depuis ma lèvre inférieure.

Je ne le réalisais pas mais je serrais de toutes mes forces mon poing droit afin d'encaisser aux mieux ses dires. Tant que je sentais mon avant-bras peu à peu me brûler mais je n’y prêtais pas attention, bien trop occupé à endurer les propos de sa majesté sérénissime Val’ascar. « Peut-être que vous étiez proche de la famille royale d’Onderon, mais vous ne l’êtes pas de moi. Ne vous approchez plus de moi de cette manière. » une douleur aiguë me lança dans le bras droit. A force de serrer le poing je venais de relancer les hémorragies de mon bras mais à moindre échelle que précédemment. Des tâches rouges se répandaient sur mon bandage, mais je les ignorais complètement. « C'est compris votre majesté. Je m’assurerai personnellement de ne plus avoir jamais rien à voir avec vous que ce soit hors ou dans le cadre de mes fonctions de résistant. »
Je retournai mon fauteuil avant de me poser dessus. « Nous entrons dans la zone d’attraction de la base. D’ici 7 minutes j’engagerai la procédure d’entrée en atmosphère. Je vous recommande vivement de vous installer et de vous attacher. »
Je jetai un coup d’œil à mon avant-bras, ce qui me fit pester contre moi-même. Actuellement je me sentais terriblement mal et je me haïssais plus que tout. J’ai toujours eu des problèmes de gestion de la culpabilité. Bien que je ne comptais pas contacter de médecin pour me soigner, mais j’avais en tête de me soigner seul. La Reine n’avait pas l’air de connaître les tenants et les aboutissants du bacta, elle en parlait ou l’utilisait comme si c’était un simple antiseptique, mais en vérité c’est un gel guérisseur ayant des vertus régénératrices. Je comptais laisser tremper mon bras dans une bassine remplie de bacta. Mais là j’avais juste envie de laisser mon bras comme il était, meurtri, saignant, me faisant souffrir. En guise de pénitence. Non, je ne rigolais pas en parlant de difficulté de la gestion de la culpabilité.

Quelques minutes plus tard nous étions dans l’atmosphère de Fenves. Je pris mon temps pour poser le vaisseau et faire un atterrissage si doux que les passagers ne ignoraient si nous étions encore en vol ou à terre. Je sortis du cockpit et je m’adressai aux gardes. « Nous sommes arrivés. Vous pouvez escorter votre Reine dans ses quartiers. Je m’occupe de nettoyer le …. vaisseau. » je pointais de la tête les linges remplis de mon sang. Je devais avoir le teint si pâles et des cernes terriblement prononcées à l'heure qu'il était. Mais je faisais de mon mieux pour faire bonne figure. Souriant formellement et poliment aux gardes.

Puis je m’approchai du bout de chiffon noir jeté en boule au sol. C’était mon tshirt. Je le déroulais avant de l’enfiler. Il était bon à jeter, mais je ne pouvais pas sortir torse nu du vaisseau cela attirerait trop l’attention.
De plus il y avait plus de rouge que de blanc sur mon avant-bras droit. Je déroulais les manches de mon tshirt cachant mon sang avant de saluer solennellement le petit cortège. « Vous ne me reverrez plus jamais. Je vous en donne ma parole. Adieu. Que votre séjour dans la base de la Résistance soit des plus agréables votre Majesté. » une pointe de sarcasme sur la fin de ma phrase, non voulue. Nous avions tous les nerfs à fleur de peau j’imagine.

Une fois seul dans le vaisseau je regardais mon sang au sol. Je ne comptais pas nettoyer ça mais le laisser, en souvenir, de sorte à ce qu’elle pense à moi et ce que j’ai fait pour elle à chaque fois qu’elle franchirait l’entrée de ce putain de vaisseau.
Dans un élan de colère, je pris la bassine que je vidais dans les toilettes du vaisseau avant de la jeter dans le premier compartiment croisé, je ramassais les trois linges, utilisés pour éponger mon sang, je les roulai en boule et les pris sous mon bras droit souffrant, ils étaient bons pour la poubelle. Je ramassais mes affaires avec mon bras gauche, embarquant mon sac et ma parka après avoir rangé avec soin mes souvenirs du marché noir, c’est-à-dire pas mal de bacta et quelques épices volés aux voleurs en parcourant les étalages. Hé ne me jugez pas ! Je comptais les utiliser comme monnaie d’échange si on nous suivait pour d’autres raisons que ma prime.

Je m’assurais que personne n’était devant le vaisseau et j’en sorti silencieusement. Je scrutais les environs... Personne. Diana avait absorbé toute l'attention j’imagine. J’en profitai pour longer les murs tout en fixant le sol jusque ma chambre. Je ressentais l’immense besoin de rester seul après cette putain de journée de merde. Je m’occuperai des conneries du genre rapport et compte-rendu après une sieste et une bonne douche.
Une fois dans ma chambre j’imbibais plusieurs compresses de bacta que je posais sur mon œil gauche et tout autour, je fixais le tout avec un bandage. J’avais l’air d’un putain de pirate usé par la vie qui ne vivait que pour descendre sa bouteille de rhum. Je posais un pansement au bacta sur ma lèvre. Je me contentais de soigner mon visage pour ne pas susciter plus de question sur cette mission d’escorte avant de plonger ma chambre dans le noir et de me jeter dans mon lit tout habillé.

 

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