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i am not what you see (dahn)

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dahn & diana
(by anaëlle)

Elle frissonne, terrifiée. Mais ne bronche pas et reste à sa place sans bouger car la dernière chose qu'elle souhaite c'est se montrer faible et apeurée. Elle se doit de conserver une certaine stature, celle d'une dirigeante, d'une reine, bien que son coeur s'emballe dans sa poitrine et que son sang semble être de glace. Si elle devait mourir ici, elle le ferait avec dignité mais perdre la vie si loin de sa planète natale lui fendait le coeur. Pourtant, elle avait encore espoir que le résistant arrive à temps et les tire de cette situation épineuse. Voir sa silhouette se dessiner discrètement derrière l'alien la rassure autant que cela l'inquiète car le pire reste à venir. Air électrique, tension palpable. Le blaster du pilote se lève, pointé vers l'alien et Diana ne peut s'empêcher de redouter le moment où il appuiera sur la gachette. Son corps se fige, tendue, mais il ne tire pas étrangement.

« Arrête de parler et viens prendre ma tête. » la froideur de sa voix l'étonne presque mais elle n'ose toujours pas bouger. Ce serait attirer l'attention de l'alien sur elle, lui donner aussi peut-être des idées qu'elle ne voulait pas voir être mises à exécution. Donc elle attend, les muscles si tendus qu'elle en aurait presque mal et le souffle court. Trop court. Le cri de l'alien la fait sursauter plus que de mesure alors qu'elle se baisse par réflexe, ses mains contre ses oreilles et le bruit fait enfin sortir ses gardes de la pièce dans laquelle ils étaient. Tyfke est là, un bandage autour de la tête, titubant un peu. Le regard de Diana est attiré par la porte qui s'est ouverte  et croise celui de ses gardes qui ont du mal à comprendre ce qu'il se passe. Puis le pilote tire deux fois, la faisant à nouveau sursauter à chaque coup de blaster. La terreur qui l'habite se mêle à l'inquiétude soudaine de voir le résistant tomber à quelques mètres d'elle, elle a beau être effrayée, elle ne peut s'empêcher d'observer la scène. Et lorsque l'alien charge dans sa direction et celle du résistant, ses gardes se jettent enfin sur elle pour la sortir de là. Par le bras ils l'attrapent et la tirent vers eux laissant l'alien aux mains du pilote tandis qu'elle les suit le cou tordu pour regarder le combat. S'assurer que le pilote n'a rien, mène le situation. Enfin, on ferme la porte derrière elle puis il ne reste plus que le bruit derrière et son souffle court et saccadé. Tyfke est avec elle, son autre garde dans la même pièce que Dahn et l'alien. Elle n'a aucun doute qu'il ne laisserait pas le résistant périr, mais elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter et d'écouter -l'oreille tendue- ce qu'il se passe derrière la porte.

Puis c'est le silence.

"Votre majesté, écartez-vous de la porte." lui demande Tyfke, elle se retourne la mine anxieuse et s'exécute. Des ordres, elle n'en reçoit de personne sauf de ses gardes lorsque sa vie ou sa sécurité en dépendent. Le blaster pointé vers la porte, il ouvrit enfin cette dernière seulement pour trouver l'autre garde en face de celle-ci qui n'attend pas pour donner des explications à sa reine. "Votre majesté, l'assaillant a été maîtrisé, la situation est sous contrôle et..." elle le coupe sans plus attendre en sortant de sa cachette. Trop fière, Diana ne sait pas quoi penser et se sent coupable, en un sens, d'avoir été ainsi enfermée et mise en sécurité alors que le résistant risquait sa vie. "Où est le pilote ?" demande-t-elle à ses gardes, sa voix nerveuse et ferme. Si l'alien n'était plus un problème, Diana ne pouvait s'empêcher de se demander dans quel état était Dahn. Et ce dernier lui devait toujours des explications. Quant à elle, elle lui devait certainement des remerciements pour ce qu'il s'était passé dans la cantina, mais aussi ici. Elle en avait conscience maintenant : si ça n'avait été pour lui, rien ne se serait passé comme prévu et ils seraient tous blessés ou pire. Une fois dans la salle principale, son regard fut inévitablement attiré par les traces sur le sol. Pourpres. Son sang se glaça, appartenait-il à l'alien ou au pilote ?
"Dans le cockpit votre Majesté." Et sans plus attendre, la jeune femme se dirigea vers le cockpit, suivant malgré elle des traces au sol qui n'annonçaient rien de bon. Diana s'attendait au pire et entra à nouveau dans la petite pièce sans s'annoncer.

Dahn était assis dos à elle, mais elle pouvait voir en le surplombant que son avant-bras était écarlate. Son coeur se serra, sa gorge aussi. "Tu saignes..." soupira-t-elle presque inaudible. Il ne l'avait pas entendu, alors elle s'avança posant une main sur le dossier de son fauteuil. Elle avait presque perdu ses moyens dans l'encadrement de la porte menant au cockpit, loin de tout regard, mais en bonne Val'ascar était trop fière pour se montrer aussi préoccupée qu'elle ne l'était en son sein. Alors elle réitéra. Plus ferme, plus maîtresse d'elle-même. "Tu saignes." dit-elle, comme une constatation, ferme. Mais son ton cache bien des choses, elle se soucie de son état sans savoir à quel point il est blessé, se sent coupable également et n'oublie pas pour autant sa part de faute, à lui. "Est-ce que ça va ?" qu'elle demande en contournant le fauteuil pour lui faire face, ses doigts caressent le cuir avant de s'en éloigner. Elle peut lire sur son visage la fatigue et la douleur, ça la frappe en plein visage alors qu'elle voit maintenant à quel point le pilote semble blessé. A bout. Son regard détaille ses traits un moment, dans le plus grand des silences avant d'enfin se détourner vers la porte. "Gardes !" appelle-t-elle. Sa décision avait été prise et il n'aurait pas son mot à dire. Diana repose ses yeux sur le résistant et s'adresse à lui avec bienveillance mais fermeté. "Tu as besoin de soins et de repos, lève-toi. Le pilote automatique sera suffisant pour le moment." Tyfke et Argio arrivent enfin dans le cockpit et Diana se tourne vers eux. "Il a besoin de soins, maintenant. Aidez-le à se lever et emmenez-le dans la salle principale. Je vais chercher le md-198 et le bacta." puis elle sort sur ces mots, lançant un dernier regard au pilote mal en point. Dans ses yeux impassibles, rien ne transparait mais tout est dit pour celui qui saurait les lire.

Une fois le matériel récupéré, elle retourna dans la salle principale où les trois hommes l'attendaient. Elle n'était pas infirmière, savait à peine prodiguer les premiers soins car d'ordinaire elle avait à sa disposition les meilleurs médecins de Shu-torun. Mais le résistant avait besoin de soins, plus qu'il ne le laissait paraître. Et plus encore qu'elle n'avait cru le voir, la surprise et la peine se lisent sur son visage l'espace de quelques secondes avant qu'elle ne retrouve son masque d'acier. "Tyfke, Argio, allez surveiller la trajectoire du vaisseau et les niveaux." leur ordonne-t-elle. Elle voulait être seule avec le pilote.
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J’étais concentré, l’effet de l’adrénaline et la colère est bel et bien parti. Une fatigue intense me gagnait, j’avais de plus en plus froid, mes oreilles bourdonnaient, j’agissais par automatisme, l’habitude de piloter toute sorte d’engin. Cette expérience a permis à mon cerveau d’assimiler un schéma global mais récurrent dans le pilotage, schéma que j’appliquais grossièrement en ce moment même pour nous faire sortir de la zone d’attraction de Bryndar. Je jetais des coups d’œil régulièrement aux senseurs pour voir si on avait été suivi mais par chance, il n’y avait rien.
Si quelqu’un était en train de me parler je ne l’aurais pas entendu. J’avais froid, je commençais à transpirer et ce liquide chaud et visqueux qui coulait le long de mon avant-bras droit commençait à le recouvrir et à me gêner.

J’entendis une voix, mais elle semblait trop lointaine pour que je puisse la comprendre. Je l’ignorais et continuais de piloter de mes mains tremblantes tout en semblant ignorer mes blessures, mais la vérité est que je n’étais plus présent conscient, dans un sorte d’état seconde où ma mémoire prit le contrôle de mon corps et agissait à ma place, pour être honnête si les radars signalaient la présence d’un astéroïde aussi gros que Fenves je ne le relèverai pas et continuerai de piloter droit dedans.
La voix se fit entendre de nouveau et là pris un énorme vertige comme si tout mon monde se renversait je me retrouvais face à … Diana. Je fermais les yeux avec force avant de les rouvrir, elle n’était plus flou c’était au moins ça. Je n’avais pas compris ce qu’elle venait de me demander. Je ne répondis pas, je me contentais de gémir de douleur. En tournant mon fauteuil une énorme douleur vint me brûler le dos sur toute sa longueur. Je m’étais enfoncé dedans, le sang qui avait coulé a plus ou moins coagulé sur le fauteuil et en le tournant, mon dos s’en décolla, la blessure n’était pas profonde, juste une belle trace de griffure, j’en ai déjà eu de bien plus vilaine, là de simple bandages imbibés de bacta suffiront. S’il y avait quelque chose qui devait m’inquiéter c’était mon avant-bras droit, qui a été planté à plusieurs reprises par les cornes du Makurth.
Je revenais peu à peu à moi, je gémissais de nouveau quand elle appela ses gardes, le son de sa voix eu l’effet d’un coup de marteau sur mes tempes.

Cette fois-ci ces mots furent compréhensibles. Elle m’ordonna de me lever et de laisser le cockpit aux deux clowns qui lui servent de gardes. A la place je lui tournais le dos toujours sans un mot et une gueule à faire peur à n’importe quel infirmier. J’enclenchais l’autopilote et réactivait les systèmes de sécurité que j’avais coupé en arrivant sur Bryndar pour faire taire les alarmes. Je ne sais pas d’où je m’en suis souvenu, ça m’était apparu comme un éclair.
Je me lève… je me lève… peut-être que la troisième fois sera la bonne, cloué au siège, je pris une profonde inspiration et appui sur les accoudoirs et je me propulsais hors du siège.
J’avais les jambes en coton et tremblantes, j’avais visiblement tout donné contre Vikashe. Appuyé sur les parois du vaisseau je me frayais un chemin comme je pouvais vers la salle principale. J’avais juste l’impression d’être un ado qui en était après sa deuxième bouteille de vodka. La nausée en mo… j’ai parlé trop vite. Je ne prêtais pas attention à ce qu’elle disait, j’étais bien trop concentré à ne pas tomber.
Je croisais les deux gardes. Je fixais le sol, avançant lentement mais sûrement vers Diana sans trop savoir pourquoi. Ce n’était pas une reine qui allait me soigner. Elle devait avoir une myriade de soignant qui la suit depuis sa naissance… Les deux gardes se sont enfermés dans le cockpit. Pourvus qu’ils ne nous crashent pas…

Je me posais sur le siège le plus proche. Je posais mon bras gauche sur les genoux et ma tête dessus, laissant ma blessure dans le dos à l’air libre, chaque inspiration et expiration me donnait l’impression d’avoir une nuée de papillon aux ailes de verres coupantes dansant dans mes poumons, vénérant le foyer ardent qu’était devenu mon cœur.
C’était à prévoir, je suis sorti du vaisseau en sueur, bourré d’adrénaline pour jeter ce Makurth inconscient, et Bryndar n’est pas une station balnéaire. J’entendis ma mère me crier dessus pour que j’enfile un vêtement plus chaud avant d’aller jouer dans la cour du château. Mon bras droit pendait le long de la chaise sur laquelle j’avais jeté mon dévolu. Le sang coulait toujours, mais un peu plus lentement, des gouttes tombaient lentement au sol, le bruit presque métallique était pesant.

Silence.

Sans bouger, je pris une profonde inspiration, et laissait sortir des sons dans un soupir, essayant d’articuler du mieux que je pouvais. « Je ne l’ai pas tué… » la tête toujours caché dans mon bras gauche, exténué, je repris, d’une voix épuisée « Je ne l’ai pas tué… J’aurais pu aisément le tuer, sous vos yeux… Il était à ma merci. Mais je n’ai pas pu… » je m’arrêtais, les nerfs à fleur de peau, la pression retombait, je crois que j’étais à deux doigts de pleurer, ou l’étais-je déjà en train de pleurer ? Je ne saurais dire, mon visage était encore recouvert de sueur et de gouttes de sang, mon sang. « Je ne suis pas un tueur. Et je n’ai pas voulu vous infliger … ça. » et à la place j’ai préféré prendre une raclée monumentale, j’ai l’impression d’avoir été forcé d’entrer dans une machine à laver en cycle essorage remplie de galets. J’aurais pu choisir le chemin le plus simple, rapide et efficace mais ce n’était pas le bon chemin. J’ai peut-être gagné quelques points de karma ce soir-là… Espérons que ça me sera utile car Vikashe va s'en remettre, et reviendra croiser ma route pour sûr.
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dahn & diana
(by anaëlle)

Il bouge avec tant de difficulté que cela lui fend le coeur. Le voir ainsi mal en point renforçait le sentiment de culpabilité qui l'avait emplie lorsque ses gardes l'avaient éloigné elle, et elle seulement. Lorsqu'ils l'avaient protégé elle, et elle seulement. Dahn avait risqué sa vie pour la sienne et celles de ses gardes alors Diana avait beau lui en vouloir d'avoir gardé secret sa prime et ce qu'il en découlait, elle ne pouvait qu'être reconnaissante. Ils seraient tous morts depuis longtemps s'il n'avait pas évité l'astéroïde. Elle serait blessée depuis longtemps s'il ne lui avait pas évité une situation épineuse avec le cathar. Et ses gardes seraient morts, elle enlevée et lui aurait perdu la vie si ça n'avait été pour son combat contre le makurth. Diana en avait complètement conscience, et son sentiment de gratitude n'en était que plus exacerbé : elle avait à présent une lourde dette et se devait donc d'être plus clémente avec lui lorsqu'elle lui demanderait des explications. Ce n'est que lorsqu'elle s'approcha enfin du pilote qu'elle se rendit compte de l'étendue de ses blessures. Un frisson la parcourue alors qu'elle resta interdite un moment, choquée, certainement, par l'état du résistant. Diana n'était pas infirmière, ni médecin. Alors si d'autres avaient l'habitude de voir des blessés de ce genre, la jeune femme en était totalement étrangère. Son statut l'avait longtemps privilégiée au point où elle découvrait encore à son âge la cruauté de certains hommes. Dans une longue inspiration, elle se ressaisit et alla chercher un linge propre et une bassine d'eau, le laissant s'installer plus ou moins confortablement.

Elle se savait incompétente, mais leur trajet n'était pas terminé et sans l'once de soins le résistant arriverait surement en mauvaise position sur la base. Elle l'avait vu à plusieurs reprises aujourd'hui risquer sa vie et sauver la sienne, son tour était venu de lui rendre service. Et même si maintenant, elle se sentait dépassée, elle se devait d'agir : quelle genre de personne serait-elle de le laisser à son propre sort lorsque lui n'avait pas hésité à l'aider ? « Je ne l’ai pas tué…  Je ne l’ai pas tué… J’aurais pu aisément le tuer, sous vos yeux… Il était à ma merci. Mais je n’ai pas pu… Je ne suis pas un tueur. Et je n’ai pas voulu vous infliger … ça. » Elle pouvait entendre dans sa voix la fatigue, mais aussi la peine et quelque chose qui ressemblait à des remords. Diana se sentait triste, quelque part. Pour lui qui semblait si faible et désemparé alors que quelques minutes plus tôt il avait été maître de la situation, vainqueur d'un combat perdu d'avance. Elle posa tout ce dont elle avait besoin sur la table près du siège sur lequel il s'était assis et le regarda, silencieuse. Il tremblait, semblait si faible. Le simple fait de le fixer la peinait plus que de mesure et le rendait sans voix. Mais il fallait qu'elle se montre de fer quand lui ne l'était plus, pourtant sa nature bienveillante prit le dessus. Diana profita alors de l'absence d'yeux curieux pour s'agenouiller près du résistant qui fixait le sol. Jamais, en tant que reine, elle ne s'abaissait face à autrui ni ne se montrait douce ou vulnérable.

Elle avait donc jeté son masque de reine pour n'être plus qu'une femme comme une autre. Ou presque, car au fond elle se savait importante -des milliers de vies dépendaient d'elle- et le moindre faux pas pouvait faire ressurgir ce mur de monarque rassurant derrière lequel elle préférait se cacher par facilité. D'une main, elle releva la tête du pilote doucement pour croiser son regard de jais dans lequel elle plante le sien, bleu. "Tu as fait ce qu'il fallait, Dahn." pour la première fois elle disait son prénom, et décidait de le tutoyer comme l'aurait fait une personne normale, comme se l'interdisait la reine. "Sans toi, nous serions tous mort à l'heure qu'il est." sa voix est douce et rassurante, bien loin de la fermeté et de la glace dont elle est généralement teinté lorsqu'elle se tient en souveraine. Puis un sourire vient furtivement élever ses lèvres tandis qu'elle relâche enfin son visage pour se relever. "Enlève ton haut." ordonne-t-elle sans s'en rendre compte, une habitude comme une déformation professionnelle. Sa nature se veut puissante et maître, elle peut la chasser mais pas l'éviter. Mais lorsqu'elle voit qu'il n'y arrive pas, elle laisse tomber le linge dans la bassine pour l'aider, méticuleuse. Le dernier homme qu'elle avait dévêtu avait été son mari, maintenant mort et le moment lui semblait à la fois familier et étranger, déplaisant. Un entredeux sur lequel elle ne s'attarda pas, faisant son possible pour ne pas faire plus encore grimacer le résistant. Une fois fait, elle jeta le haut par terre sans plus de cérémonie et posa une main sur l'épaule dénudée de Dahn pour mieux observer son dos lacéré en surface. Ses lèvres se pincèrent tandis que son estomac se noua. Il devait souffrir le martyr. Mais ce qui l'inquiétait le plus, était son avant-bras tout aussi mal en point. Par quoi commencer ? Diana n'en avait aucune idée. "Je ne suis pas infirmière," commença-t-elle presque comme une excuse par avance "et mes années au sein de l'armée remontent à bien longtemps." On lui avait enseigné les bases, comme à tout bon soldat. Mais elle était jeune et depuis bien des choses s'étaient passées. Personne en voyant Diana ne pouvait la soupçonner d'avoir servi dans l'armée de Shu-torun et elle n'avait jamais été combattante ou soldat : son rôle avait toujours été loin des champs de bataille, devant des écrans et des chiffres, baignée dans la stratégie. "Mais je ferais de mon mieux." finit-elle enfin en croisant son regard, incertaine de la marche à suivre. Soit. Elle commencerait par son avant-bras qui semblait saigner le plus. Posant la bassine sur le sol, elle s'agenouilla à nouveau à son niveau et attrapa délicatement son bras le tirant vers elle tout en étudiant ses plaies. Le droïde ne serait d'aucune aide sur celles-ci, trop irrégulières et profondes. Un soupire lui échappa alors qu'elle essora le linge pour nettoyer un minimum ses blessures, puis elle le dirigea vers sa peau avant de s'arrêter. "Ce sera douloureux." annonce-t-elle, préoccupée. Puis sans attendre plus longtemps, elle le posa sur sa plaie en dessinant lentement les contours pour nettoyer cette dernière sans un mot. Rinçant ça et là le linge lorsqu'il était trop rouge, trop plein. Lançant par moment un regard inquiet vers celui du pilote pour s'assurer qu'il était encore conscient, puis elle décida que la meilleure des façons de s'en assurer était de le faire parler. "Tu me dois des explications, je crois." dit-elle doucement, le silence ambiant dérangé par le bruit de l'eau retombant dans le récipient lorsqu'elle essorait le linge. "Un résistant avec une prime sur la tête n'aurait pas été affecté à mon escorte..." qu'elle explique alors qu'elle finit de nettoyer son avant bras, attrapant à côté d'elle un patch de bacta qu'elle applique avec soin. Ça fera l'affaire, espère-t-elle, jusqu'à la base.
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Elle posa ses genoux au sol, elle se plaça face à moi, releva la tête pour croiser mon regard. « Tu as fait ce qu’il fallait, Dahn. » ces paroles eurent le mérite de m’apaiser immédiatement. Elles sonnaient bizarres, chatouillaient mes oreilles pour plusieurs raisons. Tout d’abord elle me tutoyait, et ensuite c’est la première fois qu’elle m’appelle par mon prénom mais surtout… son ton… Elle a brisé ce mur impérial derrière lequel elle se cachait depuis le début de ma mission. Elle reprit en m’assurant que sans moi, tout le monde serait mort. Cette phrase me libéra d’un énorme poids. Sa voix était douce et chaleureuse, si je n’étais pas en si mauvais état, et si ce n’était pas un reine, je l’aurais probablement prise dans mes bras.
Elle sourit, sans le réaliser, je fis du mieux que je pouvais pour le lui rendre mais le résultat devait faire peur à voir, au fur et à mesure que j’essayais de sourire je réalisais que mon visage était meurtri lui aussi, ma lèvres intérieure me brûlait.
Puis elle me demanda… non m’ordonna de retirer mon haut. Je me redressai et essayai de le retirer avec ma seule main utilisable. J’attrapai le bas de mon tshirt noir à manche longue, et j’essayais de le retirer, mais je n’y arrivais pas, j’avais l’impression que mon dos manquait de se déchirer à chaque tentative. Diana, qui était partie chercher une bassine et un linge propre, laissa tout tomber pour venir m’aider.

J’étais assez embarrassé, mais je n’avais pas d’autres choix que de la laisser faire. Le tshirt s’était collé à mes plaies, je me mordais les lèvres. « Je suis désolé Diana… » lui dis-je tout en serrant les dents prononçant à mon tour son prénom pour la première fois. Je soufflais de soulagement une fois le haut retiré.
Elle posa une main sur mon épaule, à son contact, un frisson me parcouru. elle avait les mains chaudes, c’en était agréable. « Je ne suis pas infirmière. » je laissais échapper un rire, elle m’annonça qu’elle avait fait l’armée plus jeune, ce qui ne me surpris qu’à moitié, un dirigeant se doit de faire ses classes et d’être familier aux arts de la guerre.
« Mais je ferais de mon mieux. » elle croisa mon regard, dans lequel je vis de l’inquiétude, elle ne savait pas par où commencer. Je soutenais son regard avant de poser ma main gauche sur la sienne, délicatement et lentement. « Hé… ne t’inquiète pas, je vais te guider tout ira bien, promis. » lui dis-je d’une voix un peu plus stable qui se voulait rassurante, la situation était si irréelle que j’en oubliais les règles de l’étiquette, je me montrais familier avec une reine…

Elle essora le linge humide pour nettoyer mes plaies. Elle m’avertit de la douleur à venir, je soupire en riant à moitié. « Dommage qu’il n’y ait pas d’agrafeuse dans ce vaisseau, ça aurait pu faire l’affaire pour mon avant-bras… » j’étais sérieux et je le pensais, j’essayais juste de ne pas penser à la douleur, épuisé, je reposais ma tête sur ma main gauche tout en prenant soin de ne pas m’appuyer sur une de mes blessures à la tête, laissant faire Diana qui me lançait des regards de temps à autre.
« Tu me dois des explications, je crois. » dit-elle en essorant le linge. Oh… sa voix était étrangement douce… je m’attendais à ce qu’elle me jette en prison après cet épisode. « Un résistant avec une prime sur la tête n’aurait pas été affecté à mon escorte… » Je n’étais pas tout à fait d’accord avec elle, mais avant de lui répondre je lui donnai quelques consignes de soin. « D’accord… Après le bacta, ce serait bien de me bander l’avant-bras fermement pour compresser les plaies et limiter le saignement, car en pilotant les plaies se rouvriront. Commence par quelques tours du poignet, et remonte jusqu’au coude, ainsi tu ne gêneras pas la circulation. » je marquais une pause, légèrement essoufflé, entre la douleur et la fatigue j’étais servi.

« Par où commencer… ? Presque personne n’est au courant de cette mise à prix. Ils n’ont pas mon visage, juste mon nom et vaguement ma silhouette je crois. Seuls les chasseurs de prime qui me connaissent sont un danger. » Keva… « Nous avons juste joué de malchance… » et d’imprudence en se mettant autant en avant dans la cantina, c’est ça qui m’a démasqué, je le sais. Je plantais mon regard dans les yeux de Diana. « Tu dois vouloir savoir pourquoi j’ai cette prime, et qui est cette Keva n’est-ce pas. » je soupirais longuement « Je viens d’Onderon, j’ai été auprès de la famille royal Kira, et entraîné en tant que Chevaucheur de Bête. Par un malheureux concours de circonstance je suis devenu contrebandier. Je détournais les cargos du Premier Ordre pour revendre ou donner les vivres contenus dedans. » je marquais une pause, repensant aux gosses orphelins dans les rues, tout ça à cause de la guerre, des injustices, un bon nombre de raclée essuyée pour les défendre, un bon nombre de raclée donnée pour les défendre également… je gardais toujours une partie de mon butin pour les donner aux nécessiteux, c’était ma pénitence, ça m’aider à accepter certaines choses que je faisais. « Avec l’expérience, j’ai réussi à dérober plusieurs vaisseaux du Premier Ordre, soit en les gagnant au jeu, soit par des jeux de pilotages risqués. Je les revendais ou les utilisait pour dérober leurs matériels et vivres censés ravitailler leurs bases. » je souriais en repensant aux coups que j’ai pu faire, j’en étais fier, je faisais quelque chose de bien « Au bout d’un moment ça a attiré leur attention, on m’a suivi alors que je revendais un vaisseau, je pense que c’est là qu’ils ont eu mon nom, mais j’étais caché, ils en ont profité pour mettre ma tête et mon nom à prix. » je soupirais longuement, j’ai baissé ma garde, pourtant j’ai toujours été ingénieux et calculateur, mais avant tout modeste, refusant de me reposer sur mes talents. « Tu connais toute l’histoire… Et d’ailleurs tu es la seule à la connaître. C’est la première fois que j’en parle à quelqu’un… Je te le demande le plus sincèrement possible de ne pas l’ébruiter. Certes la Résistance ne le sait pas, mais ils t’ont confié l’un des pilotes les plus compétents qu’ils avaient à disposition. Rien de tout ça n’aurait dû se passer. »
Si ces deux gardes ne m’avaient pas dérangé alors qu’on entrait dans un champ d’astéroïde je n’aurais pas eu besoin de me poser en urgence car je n’aurais pas eu à brûler tout le carburant pour éviter de nous tuer dans un crash. Si elle ne s’était pas mise en danger face à l’autre alien dans la cantina, je ne me serais pas fait remarqué en la protégeant et assommant brutalement son agresseur. Et cette prime… je voulais juste faire quelque chose de bien et d’utile… Je serrai le poing gauche.

C’est injuste.

Sans le réaliser je me mordais les lèvres sous la frustration empirant l’état de ma lèvre inférieure, un goût métallique se répandit dans ma bouche, et un liquide chaud coulait le long de mon menton. « Keva… » je soupirais de nouveau. « C’était ma petite amie durant une assez longue période, une chasseuse de prime. Dès qu’elle a appris pour la prime. Elle a choisi l’argent et m’a quitté. » c’était pitoyable comme histoire, j’étais pitoyable de manière général, ou du moins c’est comme ça que je me sentais. Je fixais le sol, détournant le regard de Diana. Me voilà en train de raconter mes histoires de cœur à une reine. Zarek doit bien se moquer de moi depuis l’endroit où il repose. « Demande-moi tout ce que tu veux, je te dois au moins ça. » je faisais de mon mieux pour ne pas penser à la douleur, mais ... j'ai toujours l'impression d'avoir été enfermé dans une machine à laver remplie de galets.
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dahn & diana
(by anaëlle)

Il s'excusait sans qu'il n'en ait le besoin ou le devoir. Le fautif, dans l'histoire, gisait au milieu du blizzard de Bryndar et Diana avait la naïveté d'espérer qu'il en reste ainsi. Cependant au delà de l'espoir il y avait l'expérience, douloureuse, de savoir que les apparences étaient trompeuses. Et que tant qu'une menace n'avait pas rendu son dernier souffle devant ses yeux elle ne pouvait être considérée comme totalement maîtrisée. Le makurth resterait donc gravé dans son esprit, comme une ombre latente alors qu'il avait vu son visage et devait surement l'associer à celui du pilote. Elle l'avait laissé la toucher, un contact bienveillant contre sa main que Diana avait accepté, fait rare lorsqu'on la connaissait. Mais pour avoir risqué sa vie pour la sienne, il méritait un traitement de faveur et là était tout ce qu'elle pouvait lui offrir. Ça et la promesse qu'elle paierait un jour la dette qu'elle lui devait à présent, une vie pour une vie. Diana vivait suivant des principes simples et honnêtes, se voulant la plus juste possible. Et seule la Force devait savoir à quel point cela pouvait être dur, parfois, que de suivre le chemin que son père lui avait tracé. La jeune femme était une souveraine qui se voulait intègre et conciliante tout en régnant d'une main de fer et d'exigence. Pour ce faire, Diana devait revêtir le velours et l'acier, un jeu terriblement difficile.

Contre toute attente, lorsqu'il prit la parole ce fut pour lui donner des conseils et la jeune reine en bonne élève l'écouta attentivement. Il devait avoir soigné plus de blessures qu'elle n'en avait vu, avoir écumé plus de batailles qu'elle n'en avait dirigé alors en un sens sa parole était d'or. Elle hocha la tête sans répondre avant d'attraper des bandages à ses côtés. Puis elle prit délicatement la main droite du pilote, tournant doucement son poignet pour y enrouler comme expliqué le tissu. Ses mouvements étaient longs, lents, pour éviter toute erreur et ses doigts méticuleux, soucieuse de bien faire. Diana avait toujours été une bonne élève et son éducation s'était faite sans encombre tant elle avait toujours été poussée par cette envie d'excellence et de reconnaissance. Des qualités qui la suivaient encore aujourd'hui dans la moindre chose qu'elle entreprenait. Doucement, donc, elle remonta jusque sur son avant-bras alors que le résistant daignait enfin répondre à sa demande. Diana quant à elle restait de marbre, ses traits détendus laissant transparaître la fraîcheur de son visage bien trop souvent camouflée par un masque d'impassibilité.

Elle écouta, attentivement, alors qu'elle bandait progressivement son avant-bras lui jetant ça et là des regards lorsqu'elle sentait le sien se poser sur elle. Onderon, la famille royale, qu'elle drôle de coïncidence qu'il ait grandi auprès d'une royauté. Ces dernières étaient de plus en plus rares dans la galaxie, tandis que les planètes et leurs habitants préféraient devenir des démocraties. Diana le comprenait, mais jamais elle ne laisserait sa couronne et son histoire derrière elle. C'était impensable. Le concept de chevaucheur de bête lui était étranger, si bien qu'elle se demanda si là était l'appellation des gardes sur Onderon. Elle n'y avait jamais mis les pieds, ou presque. Quelques visites officielles, des banquets, rien de suffisamment long pour qu'elle puisse s'imprégner de la culture d'Onderon comme elle l'avait fait avec celle de Mandalore grâce à Yarik. Tout ce qu'il lui disait, elle s'en faisait des notes, gardant précieusement ces informations pour plus tard. Si Diana avait bien appris quelque chose au sénat et durant son règne, c'était bien que tout information -même minime- pouvait avoir un prix.

Il lui raconta son passé de contrebandier, ses détournements de vaisseaux du Premier Ordre -ce qui lui arracha presque un sourire satisfait- et les circonstances qui le menèrent à avoir une prime sur sa tête. Cela aurait pu être plus grave, s'était-elle dit. Il aurait pu avoir tué froidement un homme, une femme. Il aurait pu avoir décimé des villages, ou pire encore. Cela la rassura, un peu. Les hors-la-loi n'étaient pas tous engagés dans la résistance et beaucoup préféraient profiter du système plutôt que se battre pour une cause juste. Elle remarqua son poing serré, ses lèvres pincés, ses mâchoires contractées, sans comprendre ce qui pouvait l'agiter de la sorte.

Elle s'éloigna, se relevant.

C'était sa conscience qui le lui demandait, un homme en colère pouvait faire des choses terribles et même si elle sentait qu'il ne ferait rien -que c'était quelqu'un de bien- Diana préféra être prudente. Elle n'avait pas peur, non, mais avait suffisamment voyagé dans la galaxie pour être témoin de drames qui l'avaient rendue sage et prévoyante. Le pilote avait peut-être réussit à franchir les premières barrières qu'elle imposait à tous, il n'avait pas pour autant totalement gagné sa confiance. Dans un soupire, il prononça le nom d'une femme ce qui attira son attention car il s'agissait de la même qui, depuis qu'ils avaient atterris sur Bryndar, avait hanté les échanges entre lui et le makurth. Changeant l'eau de la bassine, elle tendit l'oreille avant de revenir près de lui. Son ton était dur, plus qu'il ne l'avait été auparavant et elle pouvait y lire les tourments du pilote car dans sa voix, elle avait entendu des remords. « Demande-moi tout ce que tu veux, je te dois au moins ça. » conclut-il, enfin.

La jeune reine resta silencieuse d'abord. Les informations qu'il lui avait livré sans mal étaient nombreuses et tristes. Une vie de choix, plus ou moins bons, qui l'avaient mené jusqu'à cet instant. Elle posa la bassine sur la table surplombant l'homme avachit qui n'osait même plus la regarder. "Je suis désolée pour ce qui t'es arrivé." commença-t-elle, honnête et franche. Sa voix était souple, ses mots presque soufflés car elle avait de la peine pour lui et ce qu'il avait enduré. Tous n'avaient pas la chance de vivre surprotégée comme elle et ça, Diana était assez réaliste pour le comprendre. "Je garderais le secret, je te le promets." continua-t-elle fermement. "Mais je suis sûre que tu comprendras que je ne peux plus voyager avec toi." elle marqua une pause, comme pour le laisser réaliser la dangerosité du contraire. Dahn était recherché, avait une prime sur sa tête et même si celle-ci n'était pas vraiment connue le danger était trop grand pour Diana d'être à ses côtés. Tout un peuple dépendait d'elle, la résistance dépendait également de ses ressources et ses choix. Quant à lui, le makurth savait désormais qu'il voyageait avec la reine de Shu-torun et s'il ne s'en prendrait surement pas frontalement à elle, rien ne pouvait prouver qu'il ne la traquerait pas pour finir par tomber sur lui. "Je trouverais une excuse pour que tes supérieurs ne t'affectent plus à mon escorte." au fond, elle regrettait déjà sa décision mais là était la plus sage de toutes. Il lui fallait faire des choix et même s'ils ne lui plaisaient pas elle se devait de les suivre pour sa sécurité et celle d'autrui. Et pendant qu'elle parlait, ses doigts s'agitaient sur le dos du pilote nettoyant les marques de griffures moins imposantes au second coup d'oeil qu'elles ne l'avaient été lorsqu'elle les avait aperçu pour la première fois. "Je suis désolée." s'excusa-t-elle, finalement, de devoir le mettre dans cette position auprès de la résistance. Mais c'était pour son bien, et pour le sien aussi.

Rapidement, elle passa au bacta. "Et tu ne me dois absolument rien. C'est moi qui ai une dette envers toi, tu as sauvé la vie de mes hommes et la mienne en mettant le tienne en danger." Elle était ferme, presque sévère, car elle ne voulait pas qu'il y trouve à redire. Diana en plus d'être fière était aussi têtue et rien ne la ferait changer d'avis. "Si tu as besoin de quelque chose, je veillerais personnellement à ce que tu l'obtiennes. Quoique ce soit. Je te dois ma vie, après tout." Elle marqua une pause, s'adressant à lui à nouveau mais changeant de sujet l'espace d'un instant alors qu'elle s'apprêtait à bander son dos, et donc son buste. "Tu peux te lever ?" qu'elle demanda, inquiète qu'il ne puisse pas le faire.
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Diana s’appliquait dans les soins qu’elle me prodiguait. Elle avait suivi mes conseils à la lettre. Mon avant-bras était bien bandé. Parfait. Elle s’excusa de sa voix humaine. Elle semblait avoir oublié comment parler comme un droïde esclavagiste et sans âme. Elle était douce et empli de compassion… Enfin c’est ce que je pensais. Elle me promit de garder le secret, d’une voix ferme. J’eus un mauvais pressentiment.
Justifié malheureusement. « Mais je suis sûre que tu comprendras que je ne peux plus voyager avec toi. » Cette phrase au l’effet d’un coup de poignard en plein cœur. Peut-être que toute l’action vécue juste avant, l’adrénaline, le danger, risquer sa vie, avec elle à mes côtés nous avait rapproché plus que je ne l’avais réalisé. J’en eus un vertige. Je restai sans mot.
Elle m’assura qu’elle trouvera une excuse pour ne plus que je sois affecté à son escorte. Cette déclaration eut le même effet que la précédente. Puis elle s’excusa.
Je redressai lentement la tête dans sa direction. « De par nos statuts nous sommes des cibles. Vous êtes une reine, je suis un résistant, quoiqu’il arrive nous sommes des cibles privilégiées. Que je sois recherché ou non, un résistant abattu est toujours bon à prendre, et ne parlons pas de vous ! Pfff c’est… » sans le réaliser je me remettais à la vouvoyer comme pour me protéger en replaçant immédiatement cette distance entre nous. Je n’avais même pas la volonté de finir ma phrase. Depuis Keva, Diana était la première personne que je laisse s’approcher aussi rapidement, et depuis Keva, Diana était la première personne à s’en aller aussi facilement. Frustrant.

Elle m’assura que je ne lui devais rien, je n’étais pas du même avis. Si j’avais été aussi héroïque qu’elle le prétendait, elle n’aurait pas prise cette décision. Sa voix était ferme à nouveau, et elle enchaîna avec ce genre de phrase qui n’avait pas vraiment de valeur à mes yeux. Vous savez “Tu m’as sauvé, je te dois la vie, tout ce que tu voudras… blablabla“, j'agis sans arrières pensées, je n'attends rien en retour de mes actes. Tout ce char n'est que non-sens.
Diana me demanda de me lever. Je lui lançais un regard que je ne saurais décrire. J’étais en colère mais pas contre elle. Contre l’univers, la Force, je ne sais vers quelle entité me retourner afin de lui cracher dessus. Peut-être de la tristesse mêlée à de la colère… Je ne saurais pas vous dire. Entre la douleur, la fatigue et mes émotions, j’étais juste complètement perdu. Je posais mes mains sur mes genoux afin d’y prendre appui. « Pff te demander de ne pas faire ça n’est pas possible j’imagine. De toute manière tu n’auras pas besoin de trouver d’excuse, je m’en occuperai pour toi. Suffit de voir mon état pitoyable. Avec un peu de chance tu auras peut-être un pilote de ma trempe. » dis-je en me relevant. Peut-être un peu trop vite. Je suis modeste et humble… Mais là … j’étais juste hors de moi, pas dans le sens fou de rage, mais plus proche du sens littéral, hors de moi. Peut-être sonné, ou en état de choc… Je ne sais pas.
Je fus pris d’un vertige, la tête qui tourne, les oreilles qui bourdonne et je voyais des étoiles. Je me rattrapais en posant délicatement ma main gauche sur l’épaule de Diana. « Désolé… » m’excusai-je tout en tournant la tête pour l’éviter du regard. Dahn, tu es de retour au stade anal, ressaisis-toi mon grand.

De ma main droite j’essuyai mon menton, réveillant ainsi quelques douleurs au visage. Je regardais ma main, du sang. Cela expliquait ce goût métallique que j’avais en bouche. A force de me mordre les lèvres pour réprimer la colère et la frustration j’avais rouvert mes plaies. Champion.

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dahn & diana
(by anaëlle)

Sa décision était prise. Diana n'avait qu'une parole et c'était là une de ses principales qualités, pourtant, en protestant Dahn fit émerger quelques doutes. Il n'avait pas totalement tord, après tout. Tous deux étaient des cibles privilégiées pour n'importe quel chasseur de prime roulant pour le Premier Ordre ou pour l'appât du gain seulement -et la majorité d'entre eux ne vivaient que pour ça-. Un résistant, malgré le fait qu'ils soient le dernier rempart contre le Premier Ordre, était une prime de choix : l'ennemi paierait cher pour ce dernier, certain qu'il pourrait en tirer des informations précieuses contre la résistance. Tandis qu'une reine, qui plus est soutien de la résistance, l'était également. Diana possédait elle aussi des informations importantes sur les missions et les forces de la résistance. Qui plus est, sans elle et son apport en hommes, armes et ressources le mouvement se voyait affaibli. Indépendamment l'un de l'autre, chacun était en danger constant. Mais cela était-ce une raison valable pour doubler les gains en se montrant en compagnie de l'autre ? Non. Diana n'y croyait pas. Elle fronça des sourcils et roula des yeux, profitant que le regard du pilote soit fixé sur terre un instant. C'était inutile de sa part de contester sa décision qui ne l'affectait en rien, ou presque. Mais cela semblait le toucher plus qu'elle ne le pensait et le voir ainsi protester si soudainement lui serra le coeur. Il avait l'air de le prendre plus personnellement et cela l'attrista d'avantage qu'elle ne l'avait imaginé. Loin d'elle l'idée de le blesser, mais parfois la meilleure des décisions n'était pas celle que l'on préférait.

Dahn avait franchi une barrière qu'elle imposait au monde entier et derrière laquelle peu évoluait, ça, elle ne pouvait le nier ou l'ignorer. Il en resterait ainsi, cette épreuve tout comme l'adversité les avait rapproché faisant tomber une partie des masques que chacun portait. Mais le tour n'était pas encore joué et Diana ne changerait pas d'avis. Pas même s'il le lui demandait. Il sembla s'en rendre compte seul, et la virulence avec laquelle il réagissait ne manqua pas de la blesser. Tout comme le regard qu'il lui lança, plus noir encore que les écailles de Sekhmet. Au lieu de détourner le sien comme l'aurait fait n'importe qui face à tant de colère derrière ses pupilles, Diana le soutenu avec toute la conviction dont elle pouvait faire preuve. Sa décision était non-négociable, et sa nature de leader prit le dessus alors qu'elle enfonçait son regard dans le sien, lui tenant tête comme elle avait tenu tête aux hutts, aux chasseurs de primes, aux dictateurs de Cor'Val. Il abandonna, finalement, en soupirant visiblement déçu et blessé. « Te demander de ne pas faire ça n’est pas possible j’imagine. De toute manière tu n’auras pas besoin de trouver d’excuse, je m’en occuperai pour toi. Suffit de voir mon état pitoyable. Avec un peu de chance tu auras peut-être un pilote de ma trempe. » Elle ne pu s'empêcher de soupirer face à son entêtement et face à la manière avec laquelle il réagissait. Cette fois-ci, elle roula des yeux alors qu'il la regardait, exprès. Mais elle ne dit rien, préféra tourner trois fois sa langue dans sa bouche au lieu de répondre à ses piques impulsives. Diana n'aimait pas les conflits, préférait les tuer dans l'oeuf avant qu'ils ne dégénèrent en ne répondant pas explicitement aux joutes qu'on lui lançait. Sage, et maligne, elle ne s'abaissait que rarement à la violence verbale, ou physique. Elle gardait tout en elle, quitte à enrager seule dans ses quartiers plus tard.

Lorsqu'il se leva, elle aperçu immédiatement le changement d'état chez le pilote. De frustré, il passa à livide et Diana qui s'était éloignée pour préparer le linge humide avec lequel elle nettoyait rapidement ses plaies s'approcha de lui inquiète. Elle pouvait presque anticiper ce qui allait se passer par la suite. Lourdement, il manqua de perdre l'équilibre et posa une main sur son épaule la faisant presque à son tour trébucher. Instinctivement, elle plaqua ses mains contre sa taille pour le soutenir du peu de force qu'elle possédait. La gêne qui l'avait frappée lorsqu'elle avait pour la première fois posé ses mains sur lui s'était envolée alors qu'elle le maintenait tant bien que mal, ses doigts s'agrippant à son buste fiévreux. "He, doucement..." murmura-t-elle à son égard, l'agacement et la colère eux aussi disparus pour laisser place à l'inquiétude et la bienveillance. Diana jonglait entre le pouvoir que lui conférait son rang, et sa nature clémente. "Tu as perdu beaucoup de sang," qu'elle lui fit remarquer pour essayer de le calmer, lui qui s'était emballé soudainement. Du bout des doigts, elle le dirigea vers la table contre laquelle il pourrait se maintenir s'il ne pouvait pas tenir debout. "ce n'est pas le moment de contester ma décision." continua-t-elle, ne lâchant pas le morceau. "Celle-ci est prise." et cela sonnait comme ses derniers mots. D'ailleurs, elle garda le silence un instant, plongeant ses yeux dans les siens, d'un air de dire "est-ce bien compris". Il n'était définitivement pas en position de la contredire. Au fond, si elle devait être honnête, elle lui dirait certainement qu'elle faisait ce choix à contre coeur. Mais elle était fière. Trop.

Finalement, elle se rapprocha de lui. Plus que le protocole ou que sa nature distante le lui permettait, mais la situation le lui demandait. Et des yeux dans cette pièce, il n'y avait que les leurs pour être témoin. Proche, trop proche, elle fit passer les bandages d'une main à l'autre dans le dos du résistant en face duquel elle se tenait avant de doucement les plaquer contre sa peau. Concentrée, elle faisait abstraction de la proximité qui l'aurait avec certitude gênée en temps normal. Le buste du pilote contre lequel elle était presque s'élevait irrégulièrement en coeur avec sa respiration laborieuse et Diana ne s'en sentait que plus coupable de le voir ainsi souffrir. C'était de sa faute. Elle le savait. De longues minutes passèrent sans qu'elle ne dise de mot, ressassant ce qu'il s'était passé plus tôt, et la réaction de Dahn lorsqu'elle lui avait dit ne plus pouvoir voyager avec. Ou en être escorté. D'une façon ou d'une autre, elle finit par décider qu'il méritait, après tout ce qu'elle lui avait fait subit, son honnêteté. Alors tandis qu'elle finissait presque de bander son buste, elle inspira longuement avant de prendre la parole.

"Je ne changerais pas d'avis." répéta-t-elle, remuant le couteau dans la plaie malgré elle. Son regard était tourné vers la gauche, tout comme son visage, pour ne pas se retrouver nez à nez avec son torse. "Mais je ne fais pas ça par plaisir, tu sais." ça lui coûtait, c'était diminuer sa fierté pour laisser passer ce qu'elle cachait normalement. "On ne prend pas toujours les décisions qui nous plaisent le plus..." et elle laissa ses mots flotter dans le silence ambiant, seulement dérangé par les voix lointaines de ses gardes qui discutaient dans le cockpit. Une poignée de secondes passèrent avant qu'elle ne termine enfin d'enrouler ses blessures dans le tissu. "Voilà." dit-elle, presque satisfaite. Le pire était passé, une part d'elle était fière d'avoir réussi à panser un minimum le résistant et elle espérait du fond du coeur que cela suffise à le ramener sur la base. Les médecins prendraient la suite là-bas, tandis qu'elle serait escortée jusque dans ses quartiers. Sa visite sur la base allait durer plusieurs jours en vue de nombreuses missions se déroulant dans ce qu'on appelait maintenant la zone de conflit. Diana avait hâte et s'en mordait déjà les doigts.

Pourtant, elle n'avait pas encore réellement terminé. Le visage du pilote faisait peur à voir entre sueur et hémoglobine. Alors elle s'écarta, un poids s'enlevant de ses épaules par la même occasion, comme si s'être trouvée aussi proche l'avait crispée. Puis elle attrapa un nouveau linge, plus petit, pour essuyer délicatement le sang sur son menton. Puis sur ses lèvres. Il aurait pu le faire seul, mais elle n'y pensa même pas trop partie sur sa lancée, perdue dans ses pensées. Diana n'était pas du genre à faire les choses à moitié, elle était entière.
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i am not what you see.
Le contact de ses mains sur mes hanches fut… étrange. Elle me rattrapa, et à deux, nous parvînmes à ne pas tomber. Elle me murmura tendrement d’y aller doucement, malgré mon coup de colère et ses  roulement de yeux tout aussi agaçant que moi. Elle m’aida à atteindre la table sur laquelle je pris appui.
Je soupirais. En effet ce n’était pas le moment de contester sa décision.
Elle me fixa, je me perdis dans ses yeux sans ajouter un mot. Elle s’approcha de moi, elle s’approcha encore un peu plus… Ok, là je suis sûr que c’est bien plus que ce qu’il fallait. C’était … étrange. Mais je la laissais faire, je n’ai rien dit, mais je comptais me contenter de ses soins. Je n’ai pas besoin de plus. Le bacta fait des miracles. Je suis encore nouveau à la base, je ne veux pas me faire remarquer, déjà que la décision de Diana éveillera des soupçons… Quoiqu’il se passe, quoiqu’elle choisisse de faire, je vais avoir des problèmes par la suite. J’ai fait mes calculs. Je vais avoir des comptes à rendre.
La Résistance m’a confié cette mission par défaut, j’étais le meilleur pilote disponible, tous les autres avaient mieux à faire. Ils étaient réticents à l’idée de confier une telle responsabilité à un nouveau. La meilleure chose à faire était de prendre les devants et de convaincre la Résistance que je ne pourrais pas escorter Diana, la raison, je l’improviserai.

J’étais plongé dans mes pensées alors qu’elle bandait mon torse. Je respirais du mieux que je pouvais, j’avais définitivement attrapé la crève sur Bryndar en larguant le corps inanimé de Vikashe dans la neige. Je me retenais de tousser, je n’avais pas envie de ressentir cette brûlure dans tous mon thorax. Un silence de mort s’installa, moi perdu dans mes pensées, et Diana pansant soigneusement mes plaies.
Elle m’extirpa de mes pensées, de la manière la moins agréable qu’il soit : en remuant le couteau dans la plaie. C’est bon j’avais compris la première fois. Tout comme elle je tournais la tête pour regarder ailleurs tout en soupirant. Puis elle ajouta un petit détail qui, au premier abord, a l’air anodin mais qui était lourd de sens. Je ne dis rien. Elle devait avoir pris sur elle pour me faire cette confession. C’est par respect que je me tus, la laissant finir.
Une fois fini elle semblait fière d’elle, je lui souris avant de rebaisser mes bras. « C’est de l’excellent travail soldat Val’ascar. » lui dis-je en riant légèrement avant de me faire rappeler à l’ordre par mes douleurs au torse. Je pouvais avoir une côte fêlé que ça ne me surprendrait pas. J'essayais de lui faire un clin d'oeil avec le gauche mais vu son état je ne crois pas qu'elle ait pu le remarquer. C'est gênant. Je suis gênant.

Elle s’en alla chercher un nouveau linge, j’avais esquinté tout le textile disponible à bord. Suis-je en si mauvais état ? Elle s’approcha de nouveau pour essuyer mon visage. Commençant par mon menton, puis mes lèvres, je sifflai soudainement de douleur, sous le sang qu’elle était en train d’essuyer se trouvait une plaie apparemment. Je dois avoir la lèvre inférieure ouverte, génial. « Je crois qu’on vient de trouver une nouvelle plaie… » dis-je avec un peu d’humour pour détendre l’atmosphère, car, encore une fois, elle était assez proche de moi. Je n’étais pas spécialement à l’aise. « Je suis une vraie épave, je dois faire peur à voir hein Diana ? » je souriais à moitié, mes paupières étaient lourdes, seul mon œil droit était pleinement ouvert. J’éprouvais une certaine gêne au-dessus de l’œil gauche, m’empêchant de l’ouvrir comme il le fallait. A voir quelle surprise m’attendait à cet endroit-là

« Peut-être que la Force ou je ne sais quelle entité fera en sorte de croiser à nouveau nos chemins qui sait. » déclarai-je toujours avec une pointe d’humour. Certainement pas toi Dahn, si seulement tu savais que tu étais un de ces sensibles à la Force, tu n’en parlerais pas avec une telle légèreté.
« Et peut-être que j’aurais de nouveau l’occasion de te mettre en danger par ma simple présence, mais qu’à la fin ce sera toi qui me mettra encore plus en danger. Haha. » je souriais sans réaliser la portée de mes mots… ok… je voulais juste faire une blague mais en m’entendant parler, je pense que je viens de dire quelque chose de blessant. « Je … Désolé, je voulais juste te voi... te faire sourire. Je crois qu’à la place je viens juste de me comporter comme un con. » Tiens donc, vient-on de passer le cap des gros mots devant une reine ? Tu t’es surpassé aujourd’hui Dahn.© 2981 12289 0
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dahn & diana
(by anaëlle)

Peut-être, finalement, n'avait-elle pas oublié les préceptes qu'on lui avait enseigné des années auparavant ? Diana n'était pas infirmière, encore moins médecin, mais elle pouvait aujourd'hui se targuer d'avoir aidé un résistant mal en point. De la plus simple des manières, peut-être, mais elle l'avait fait. Sa satisfaction se voyait pleinement sur son visage, si bien que le pilote ne manqua pas l'occasion pour le lui faire remarquer en plaisantant. « C’est de l’excellent travail soldat Val’ascar. » Diana ne releva pas totalement son humour, lui lançant seulement un sourire soulagé bien que l'amusement pouvait se voir derrière ses pupilles océanes. D'ordinaire, elle n'aurait pas trouvé ça divertissant et aurait certainement prit un coup dans son égo si ces mots avaient été prononcés en présence de son peuple ou de sa garde. L'on ne pouvait pas, d'après des siècles de protocole et de règlementation, s'adresser à elle autrement que comme reine et le mot soldat était donc à éviter. Mais elle ne lui en tint pas rigueur. Ils étaient seuls, et cela faisait un moment qu'elle ne portait plus son masque impérial laissant derrière elle règles et manières monarchiques. Et il y avait un temps, une époque, où l'on s'était adressé à elle de la sorte quelques années durant dans un contexte bien particulier.

Les plus âgés des généraux et des gradés de l'armée de Shu-torun avaient continué à l'appeler Princesse Diana. Mais les plus jeunes, et ses collègues, s'étaient adressé avec le même naturel que l'avait fait Dahn pour plaisanter. Un moment révolu, alors que son service militaire avait rapidement prit fin pour la propulser au sénat petite parmi les grands. Depuis, la distance avait été de mise et personne en dehors de son entourage proche ne l'avait tutoyée, ou n'avait plaisanté avec elle, Diana, dont le statut impressionnait. Alors même si cette situation pouvait l'inquiéter, la crisper ou l'agacer, le pilote était également sans le vouloir une bouffée d'air frais. La jeune reine n'avait pas souvent l'occasion d'ignorer son rang de la sorte et de se comporter avec naturel et non pas avec réflexion. Ses épaules étaient légères, une sensation rare mais agréable, qui s'était faites presque inexistante depuis la mort de son mari avec qui sa couronne n'était qu'un mot et rien d'autre. Il avait été son soutien le plus précieux, des bras dans lesquels se reposer et oublier ses soucis, une bulle au sein de laquelle elle pouvait sans remords oublier son statut et toutes les attentes qui allaient avec. Mais il n'était plus et depuis, Diana ne s'était jamais sentie aussi seule que lorsqu'on l'avait projeté sur le trône sans qu'elle n'ait eu le temps de faire le deuil de son père. Alors ce moment loin des regards, elle finit par l'apprécier.

Elle s'approcha, le tissu humide enroulé autour de ses doigts tandis qu'elle tapotait ça et là la peau salie du résistant. Salie par son propre sang, versé pour elle. Diana se sentait coupable, plus encore lorsqu'il tressaillit alors qu'elle venait de poser ses doigts sur ses lèvres. Une plaie, surement. Pas étonnant, elle aurait dû s'en douter. La jeune femme se pinça les lèvres, ses sourcils s'arquant de préoccupation. Un "pardon" lui échappa dans un souffle qui vint se mêler à celui du pilote trop proche et elle éloigna sa main pour contourner la bouche de celui-ci. Elle y reviendrait plus tard, avec plus de ménagement cette fois-ci. « Je crois qu’on vient de trouver une nouvelle plaie… Je suis une vraie épave, je dois faire peur à voir hein Diana ? » Un rire infime mourut entre ses lèvres sans avoir le temps de s'en échapper, étirant ces dernières -charnues- en un sourire sincère. Elle secoua la tête en soupirant, amusée. "C'est vrai..." avoua-t-elle. On ne manquerait pas de lui demander des jours durant ce qu'il lui était arrivé une fois sur la base car les marques qui recouvraient son corps depuis le combat avec le makurth étaient nombreuses et bien visibles. Concentrée de peur de tomber sur une autre plaie, elle retrouva un visage fermé par son attention. Mais il continuait et persistait à vouloir parler. « Peut-être que la Force ou je ne sais quelle entité fera en sorte de croiser à nouveau nos chemins qui sait. Et peut-être que j’aurais de nouveau l’occasion de te mettre en danger par ma simple présence, mais qu’à la fin ce sera toi qui me mettra encore plus en danger. » Prise par surprise, Diana stoppa son geste sans s'en rendre compte comme si le temps qu'elle comprenne ses accusations son corps s'était figé. Mais elle avait l'esprit vif et son visage fermé se durcit, peinée. Elle qui s'était sentie coupable n'avait que plus encore l'impression d'être fautive et qu'il l'articule la blessa plus qu'elle ne le laissa paraître. Soit. Qu'il la prenne pour responsable, cela lui était égal. Ou du moins, elle tentait de s'en convaincre. Dahn sembla se rendre compte du changement qui s'était orchestré dans son apparence et son comportement. Elle était toujours aussi délicate, mais une part d'elle ne pouvait s'empêcher d'accélérer ses gestes comme si elle voulait en finir au plus vite. Diana ne répondit pas, pourtant et conserva un silence qui se voulait pesant. « Je … Désolé, je voulais juste te voi... te faire sourire. Je crois qu’à la place je viens juste de me comporter comme un con. »

Son regard s'était planté sur son visage pour éviter ses yeux lorsqu'elle avait cru à des accusations, mais lorsqu'il s'excusa elle leva ces derniers vers les siens. Essayant d'y lire suffisamment d'honnêteté pour qu'elle puisse le croire. Ses phrases étaient décousues, l'air su son visage gêné. Le pilote regrettait ses propos et ne s'en cachait pas alors Diana après l'avoir longuement fixé sans dire de mot, détourna son regard vers la peau qu'elle pansait. "Tu devrais arrêter de parler." qu'elle commença presque froidement, comme un reproche. Et elle aurait pu s'arrêter là si elle avait voulu entretenir la distance qu'elle s'apprêtait à mettre entre eux après avoir appris pour sa prime. Mais elle ne le souhaitait pas et les doutes persistaient en elle malgré tout. "Tu t'es ouvert la lèvre, dès que tu parles tu rouvres un peu plus ta plaie..." des explications teintées d'incertitude, de compassion. Elle avait décidé de ne pas prendre en compte son faux pas, lui accordant à nouveau un laisser-passer comme il était rare qu'elle en donnait. Dahn n'en avait peut-être pas encore conscience, mais il avait de la chance. Diana devait se montrer intransigeante avec autrui à cause de son rang, et lui, malgré ses erreurs, parvenait toujours à ce qu'elle le pardonne silencieusement. Doucement, elle effaça les sillons de sang qui s'étaient formés sur son visage, se frayant un chemin jusqu'à son arcade qui par le sang qui s'y trouvait devait elle aussi être ouverte. Elle s'arrêta. "Je ne voudrais pas te faire mal, tu devrais finir par toi-même ton arcade et ta lèvre." presque comme une question à laquelle elle n'attendait pas de réponse. Elle attrapa délicatement sa main dans laquelle elle glissa le tissu avant de s'écarter de lui. Enfin. Pour de bon, surement, maintenant que son travail auprès de lui avait l'air d'être terminé. Cependant, elle se demanda tout de même s'il y parviendrait. Avoir pansé ses plaies un minimum lui avait redonné, semblait-il, un peu d'énergie et Diana ne pouvait qu'en être rassurée. Il était sur la bonne voix et bientôt, elle l'espérait, ses blessures seraient totalement guéries. Ne deviendraient alors qu'un vieux souvenir triste et frustrant. "Avant que l'on arrive, il faudrait que l'on fasse une demande pour que des médecins soient sur place. Tu en auras besoin..." et malgré qu'elle l'ait aidé, malgré qu'elle puisse le voir debout et respirant plus calmement, elle ne pouvait s'empêcher d'être inquiète. Car même bandé, Dahn restait avant tout blessé. Ses mots résonnèrent entre ses tempes avec plus de virulence qu'ils n'avaient été prononcé maladroitement par le pilote. Diana détourna le regard, coupable. Il fallait qu'elle s'excuse, sa culpabilité finirait par la ronger sinon. Mais là encore, elle était reine et ne s'excusait que rarement. Le résistant à nouveau mettait ses barrières à mal alors elle se pinça les lèvres avant de prendre la parole reposant son regard dans le sien. Si elle devait s'excuser, elle le ferait yeux dans les yeux. Fière Shu-torienne. "Je sais que tout ça est en partie ma faute." si ça ne l'était pas totalement. "Et je m'en excuse. J'aurais du t'écouter, être plus prudente. Je suis désolée que tu ai eu à te battre." c'est à cet instant qu'elle était le plus vulnérable, murs inexistants.
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Elle l’avait mal pris, j’avais bien fait de m’excuser. En même temps c’était un peu idiot de ma part, si ce n’est pas complètement débile. Elle me recommanda froidement de la fermer. Ce que je fis aussitôt. Puis elle expliqua pourquoi je ferais mieux de me taire.
Diana s’appliquait soigneusement, me traitant avec une certaine délicatesse. Peut-être qu’elle ne m’en voulait pas tant que ça et qu’elle m’avait pardonné. Finalement elle n’est pas si froide et sans cœur qu’elle ne le laisse paraître. Puis elle s’arrêta au-dessus de mon œil gauche, celui que je peinais à garder ouvert. « Je ne voudrais pas te faire mal, tu devrais finir par toi-même ton arcade et ta lèvre. » avant de saigner à nouveau de la lèvre, je lui souris. Elle attrapa ma main pour y glisser le linge, nos souffles s’entremêlaient, le sien régulier et rapide, le mien lent et laborieux. Je laissais mes doigts glisser sur sa peau alors qu’elle retirait sa main et s’éloignait de moi. « Merci Diana. Vraiment. Mais pour mon arcade, c’est un endroit que l’on casse souvent lors des faux combats. Ça saigne abondamment et sur le visage, ça en impressionne pas mal mais ce n’est rien de méchant. Et ma mère je ne peux rien y faire à part attendre. Tu as fait tout ce qu’il y avait à faire, et d’une main de maître. » j’essayais de me relever un peu plus lentement que la dernière fois.

Diana me fit part de son envie de contacter un médecin à l’avance. Je pris une profonde inspiration pour pouvoir aligner une phrase sans trop de difficultés et avoir l’air en meilleur état. « Je m’en occuperai depuis le poste de pilotage, tu n’as plus à t’inquiéter pour moi, tu en as déjà assez fait. Même trop… » j’avais du mal avec le fait qu’on s’occupe de moi.
Comme d’habitude, si j’étais victime d’une injustice, meeeeh ok et alors ? Mais si c’était quelqu’un d’autre il en était hors de question. Et ça marche avec tout et n’importe quoi. Mes blessures ? Meeeh je m’en remettrais, je n’en vaux pas la peine.
Diana se retourna vers moi, quelque chose la tracassait je le voyais d’ici. Elle se te tenait droite et planta son regard dans le mien. Intrigué, je m’avançais lentement vers elle. « Je sais que tout ça est en partie ma faute. » je continuais à m’avancer vers elle, mon incompréhension se lisait sur mon visage. Où est-ce qu’elle voulait en venir ?

Des excuses. Venant d’elle. J’étais surpris, flatté, et … je ne sais pas, c’est une reine, elle ne manque pas une occasion de le rappeler. Mais sur le coup du choc, je l’avais complètement oublié, et peut-être que ça explique ce que je m’apprêtais à faire.
J’ouvris mon bras, le gauche, le seul valide, et je pris Diana dans … mon bras, toujours le gauche, le seul valide. « Eh tout doux... Ce n’est rien, tout comme tu t’étais interposé au conflit à la cantina. Je me suis battu pour vous protéger, que tu sois reine, soldat, civile, servante, pilote, tout ça m’est égal, tu es une personne avant tout. Je l’aurais fait pour n’importe quelle personne innocente. Ne t’impose pas ce poids. » ma main posée sur son omoplate, mon pouce massait frénétiquement son dos, tout en la tirant délicatement vers moi. « Mais maintenant que je le dis, je me rappelle que tu es une reine, et si tu voulais me jeter en prison après ce geste tout aussi justifié que déplacé, je promets de ne pas contester. » dis-je en riant avec légèreté avec de toussoter de douleur. Je défais notre étreinte. Je me tenais désormais face à elle, une main sur son épaule.

« Tout va bien je te l’assure. Et si tu veux t’en assurer, tu n’as qu’à rester avec moi dans le poste de pilotage. » mon regard planté dans le sien.
Je me dirigeais avec difficulté vers le cockpit, mais je n’avais plus besoin de me tenir aux parois du vaisseau, notre petit aparté m’a permis de bien récupérer et de me remettre de mes émotions. J’ouvris la porte après avoir donné un coup ferme dedans pour prévenir de mon arrivée, et surtout de celle de leur reine, histoire de ne pas les prendre au dépourvu, je ne suis peut-être pas un con fini après tout, non ?
« Vous avez battu votre record de présence dans le cockpit sans causer d’accident, je vous félicite. » ironisai-je. « Merci messieurs, je vais prendre la relève et accélérer la cadence. Nous avons du retard à rattraper. » J’attendis que les gardes bougent, l’humour était un de ces refuges derrière lesquels je me cachais dans les situations difficiles ou pour cacher mes sentiments, mon état ou mes pensées. J’étais clairement mal en point mais à bord d’un vaisseau que je pilote c’est moi qui ai la main. Je me dois de me montrer fort et confiant.

Je m’installais au poste de pilotage, vérifiant les capteurs et l’ordinateur, nous avions encore un peu de route. Je coupai le pilotage automatique et accélérai progressivement la vitesse du vaisseau. « Une demi-heure. » dis-je aux gardes, sans prendre la peine de les regarder. Je marquais une pause, avant de me tourner vers les gardes. « Vous savez la question que vous m’aviez posé avant que je ne doive éviter l’astéroïde en catastrophe. » Bon peut-être bien que je suis un con fini. J’aurais pu leur dire tout simplement que j’estimais la durée du voyage à une demi-heure à partir d’ici. Mais non, c’était trop sobre et pas assez piquant.
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