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Welcome to the soldier side - Moira

Diarmuid Uw
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Welcome to the soldier side

Diar & Moira
Inspirer, expirer...
Il connaissait ce genre de situation, savait le bruit des balles, les cris et même le silence. La cadence de tirs d'un blaster avant surchauffe, le poids dans la main, les défauts que pouvaient avoir les derniers modèles sur la visée, le son qu'au contraire faisaient les anciens...
Un mur, un simple mur les séparait des tirs. Un mur, ce n'était rien, mourir non plus. Pas avec une cause, pas lorsque l'on était au moins certain de ne rien divulguer de nos secrets, surtout pas aux ennemis.
Attendre les quelques secondes de répit, se hisser d'un bond, tirer lui aussi, se remettre à couvert. Garder dans la tête le peu que l'on avait vu de l'extérieur pour calculer où viser après, le faire rapidement, ne pas réfléchir, ne pas trop réfléchir...

Il aurait voulu entendre un rire, deux-trois jurons aussi, mais la bouche que Diarmuid espérait avait été réduite en poussière. Depuis plusieurs années, Shirakz n'était rien si ce n'est un souvenir, un fantasme. Il devait se reprendre, l'oublier tant que le danger était là. Oublier la culpabilité du survivant tout autant que celle du meurtrier.
L'ordre fatidique, ce putain d'ordre. Il n'avait aucune raison d'être là, dans ses oreilles, non? Sa voix, sa voix à lui “on fait sauter la bombe quand même...”

Inspirer, expirer.

je me disais aussi... ça faisait longtemps qu'on était pas tombé dans un piège, et le jeune avait un cv presque un peu trop bien pour nous. La ruelle à droite serait la plus simple à prendre pour filer, mais aussi la plus évidente, je suppose qu'ils y ont mis un barrage...”

La roche explosa près de son oreille. Ah, les ennemis savaient tirer donc. Ils avaient un vaisseau un peu plus loin, celui de Moïra. Moïra qui l'avait presque tirée à sa suite ici, qui croyait en lui surtout, et Diarmuid avait de la peine pour elle, que tout ne se passe pas ainsi qu'elle l'avait prévu, elle qui voulait tant bien faire.
Alors la petite voix dans sa tête lui disait de tenir le coup encore un peu au moins pour elle. Il essayait.

Tu te rappelles le verre qu'on a pris dans la cantina juste avant que ça pète? J'crois qu'on a drogué ma boisson, je suis dans le mal là. Et j'ai envie de pisser...

Ah, derrière eux ils rechargeaient. Aussitôt Diarmuid commença à tirer à son tour, une vie entière de réflexes derrière lui. Son corps bougeait avant même que sa volonté n'émerge, exemple parfait de réflexes pavloviens et d'instinct de survie.

”Si jamais je suis un poids, tu te barres sans moi”

Et merde, là, il allait dégueuler. Juste le temps de se remettre à couvert et de...tiens c'était pas l'espèce de hot dog qu'il avait bouffé la nuit dernière avec Sehrin qu'il venait de rendre, là, par terre? Respiration difficiles, sueurs froides, nausées...au delà de la panique que lui inspirait une situation de batailles désormais, Diarmuid reconnaissait froidement avoir été empoisonné.

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Moira & Diarmuid

Cela ne devait pas être une mission des plus risquée ; on les avait envoyer récupérer une nouvelle recrue de qualité pour la Résistance. Ils avaient décidé d’envoyer sur le terrain Diarmuid et Moira, amis de longue date. Enfin depuis le décès de l’épouse de ce dernier car on ne peut pas dire que leur premier contact ait été très concluant. A l’époque, Moira était une petite jeune, un peu naïve et pleine d’espoir, persuadée d’être invincible : un peu comme beaucoup de jeunes recrues. Mais comme tous les autres vieux de la Résistance, on apprend amèrement que ce n’est pas le cas et que rien n’est gagné d’avance, souvent on le réalise avec la mort d’un être cher, d’un parent ou d’un conjoint, comme ce fut le cas pour Moira. Elle est devenue plus mature, moins tête brûlée et a perdu toute sa naïveté d’antan: c’est cela qui les a rapprochés. Pour en revenir à cette fameuse mission, la petite pilote est partie plutôt positive, certaine que cela serait vite réglé et qu’ils rentreraient tous les trois sur la base de la Résistance. Sauf que lorsqu’on part ainsi, on doit toujours se méfier et se douter que tout peut partir en vrille en une seule seconde. Les dangers sont partout. Absolument partout. Et cette nouvelle recrue était trop parfaite pour être vraie et d’ailleurs, elle n’existait même pas. Pure invention créée pour attirer des membres de la Résistance et les prendre dans un piège. Ils étaient installés dans une petite cantina lorsque des sbires du Premier Ordre les ont pris dans un guet-apens.  Réagir vite. Moira n’a pas attendu pour balancer la table sur le sol afin de se protéger au mieux des tirs des six hommes présents dans le petit bâtiment de bois. Les deux compères ont réussi à s’enfuir in-extremis hors de la cantina pour se mettre à courir aussi vite que possible sur les larges passerelles liants les plateformes entre-elles.

La ville dans laquelle ils se trouvent est atypique, cela rappellerait presque Kashyyyk avec ces bâtiments en hauteur et installés sur et dans des arbres de la taille d’immeubles. La bouche de la petite brune s’était grande ouverte lorsqu’ils sont sortis du vaisseau ; elle aurait adoré grandir dans un endroit comme cela, en hauteur et surplombant la forêt. Celui lui avait rappelé la petite cabane de bois perchée en haut d’un arbre et dans laquelle la brunette y a passé de nombreuses heures à jouer avec ses frères et soeurs ainsi que Gavin. Les arbres étaient incroyablement grands, ayant des allures de baobab et dans lequel les habitants y ont creusé des habitations, magasins et autres. Les plus pauvres semblaient vivre au plus près des racines tandis que la haute s’installaient en haut des cimes, plus près du soleil. L'intérieur du tronc, des boyaux creusés dans les arbres, sont éclairés par d'énorme lucioles qui sont contenues dans des sortes de bocaux en verre mais bien plus grand. Le plus incroyable était encore que les arbres, bien que creusés dans le coeur, étaient toujours vivants, on pouvait voir la sève bleue circuler dans les veines et les habitants leur portaient un étrange respect/culte. Si ils n’avaient pas été en mission, Moira aurait fortement apprécié se balader dans la ville, découvrir les trésors cachés dans cette nouvelle planète. Sauf que là, la pilote est vraiment dans une mauvaise posture. Cachée dans ce qui semble être une boutique en construction, donnant sur une plateforme extérieur, elle serre les dents. Ses yeux sont rivés sur la porte intérieure, celle donnant sur les couloirs creusés dans l’arbre et qui est barricadée. Le mur contre lequel ils sont appuyés semble être construit dans de la roche à la couleur verte, afin que cela ne détone pas dans l’environnement forestier. Combien de temps vont-ils tenir ? Brièvement, Moira jette un coup d’oeil à son compagnon d’infortune qui ne semble pas dans son assiette.

« Si jamais je suis un poids, tu te barres sans moi. 
-Dis pas de conneries, tu sais très bien que je ne te laisserai pas derrière. » Répond Moira d’une voix ferme.

Hors de question qu’elle abandonne son ami. Si ils doivent y passer, qu’il en soit ainsi. M’enfin à choisir, Moira préférerait s’en sortir hein. Son arbalète laser serrée contre sa poitrine, ils tirent à tour de rôle par les ouvertures qu’ont créé les tirs de laser de leurs adversaires. Elles sont minces mais comme les meurtrières d’un château fort, il est bien plus aisé aux deux résistants de toucher leurs cibles que l’inverse. M’enfin à ce rythme, il y aura bientôt des trous béants dans le mur.

« Faut qu’on trouve un moyen de sortir de là-dedans, ou on va être pris de tous les côtés. »

La main de la brune s’enfonce dans la poche de son pantalon noir et en tire un petit transmetteur qu’elle approche de ses lèvres.

« BB, tu me reçois ? »

Les bips du petit droïde résonne dans la pièce, affirmatif, il la reçoit et l’assaille de questions : où sont-ils ? C’est drôlement long et il s’ennuie dans le vaisseau.

« Stop stop stop. BB, on a des ennuis. Essaie de trouver des plans de la ville, par n’importe quel moyen, on s’en fout. Nous sommes au niveau 120, plateforme 45 et bâtiment 23. La façade extérieure est assaillie ainsi que l’entrée intérieure principale. Dépêche-toi. »

Fin de la communication. Moira fait entièrement confiance à son petit ami blanc et violet. Si il a un très mauvais caractère, il est d’une fidélité sans faille à sa maitresse et fera tout son possible pour la tirer du mauvais pas dans lequel elle est fourrée.

« T’en fais pas Diarmuid, on va s’en sortir. Fais confiance à BB-12, il trouve toujours un moyen d’obtenir ce qu’il veut. »

La porte en face d’eux commence à montrer des signes de fatigue. Moira serre les dents, priant silencieusement que le droïde trouve rapidement les précieux plans. Des bips. Il les a ! Moira l’écoute religieusement, il y a une bouche d’aération qui donne sur le couloir et par lequel ils peuvent s’enfouir. Rectification, Moira peut s’enfuir. Diarmuid est bien trop grand et gros pour y passer.

« Ok. Ce qu’on va faire est bien simple, je me glisse dans le tuyau, je neutralise ceux qui sont derrière la porte puis on court. Compris ? »


Spoiler:

Elle ne lui laisse pas le choix, avant qu’il ne dise quoi que ce soit, elle a déjà escaladé un meuble pour frapper la trappe à l’endroit indiqué par BB-12 et se glisse dans le petit boyau. Moira n’aime pas cela mais remercie sa petite stature qui lui permet de se glisser partout sans se faire repérer. Elle rampe sur plusieurs mètres avant de se retrouver juste au-dessus des deux assaillants. Deux. Moira peut très bien s’en débarrasser sans l’aide de qui que ce soit. Elle compte jusqu’à trois puis sans crier gare, elle donne un grand coup dans la trape qui tombe sur le sol et saute sur l’un des deux hommes. Le choc de la chute et un bon coup dans le crâne suffisent à l’assommer mais alors qu’elle va donner un coup d’arbalète dans le deuxième, ce dernier l’attrape par la taille et la renverse en arrière pour la jeter sur le sol. Ok, ça ne se passe pas comme prévu.

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Welcome to the soldier side

Diar & Moira
La dernière fois que Diarmuid avait entendu parler de BB12, le petit droïde menait la guerre contre sa maîtresse à coup de chauffe-eau coupé et de serrures coincées. Il n'apparaissait pas comme la personne la plus digne de confiance en situation de crise, dans l'esprit du général...pourtant avaient-ils un autre choix ? Non.
Il acquiesça, ses réflexes étaient vifs malgré les longues années loin des véritables tensions. Petit à petit, Diarmuid se réappropriait Giskar, sa figure de bandit et son caractère de tête brûlée. Et Giskar approuvait le plan de Moira, l'adorait même. De l'action, de l'adrénaline, danser entre les tirs pour mieux jouer avec la mort.
Et ses propres pensées à lui : je ne joue pas avec la mort, je joue avec Moïra.
Shirakz comme une ombre, lui murmurant des mots d'amour à l'oreille. Parmi la violence, c'était là qu'il l'imaginait le mieux, qu'il l'entendait, elle, sa passion, sa fougue et son sourire. C'était ce qu'il lui fallait, une folie, une illusion, mais une illusion capable de le porter au moins.
L'homme s'attaqua à faire diversion pour sa petite compagne. Il savait comment faire, trouver les actions et les tirs les plus insolents possibles pour que leurs adversaires se sentent attiré par lui, cible mouvante qui les énervait, qui les défiait.
Se mettre en danger, se mettre à nu, il le faisait, il ne réfléchissait pas, les choses étaient ainsi, le seraient toujours.
Diarmuid était Giskar, et Giskar était un soldat. Un soldat capable de réagir vite, pas comme les guerriers de légende car il n'était pas jedi, mais comme un homme acceptant d'être un cadavre en sursis pour chacune de ses actions à venir.
Et le paysage recommençait à danser devant ses yeux, il avait mal au cœur. Par réflexe, il rejoignit le petit couloir, hurlant comme une bête et se jetant sur le trooper d'un formidable coup d'épaule pour donner à Moira le temps de se relever.
Il roula avec son ennemi, nauséeux, de plus en plus nauséeux, et son cœur battait vite, presque trop. Il y avait la panique bien sûr, il y avait le stress, car il était seul loin, trop loin de son cœur et de ses amis. Encore une fois, le souffle rauque, il voulu réinvoquer le fantôme imaginaire de sa femme, l'ombre de Shirakz, mais le bruit de son propre souffle couvrait celui de ses rêves.

Il hocha la tête, désigna le couloir. L'ordre était clair : on file. Diarmuid se souvenait vaguement des plans étudiés, il savait que ce boyau les mènerait à l'extrémité même de l'endroit où était caché le vaisseau. Bien...

 « Contacte BB12 et Deckhardt, dis leur de décoller en urgence. Qu'ils transmettent le rapport des événements en mains propres à la Générale, c'est PRIORITAIRE. »

Le soldat laissait place au gradé, le gradé qui savait qu'ils ne pouvaient se permettre de perdre un vaisseau au profit du PO. Quant au rapport de situation, les deux droïdes n'auraient pas grand chose à dire aux autres Généraux et celle qui fut leur Princesse et le restait encore aujourd'hui à sa manière. L'ordre les obligeait cependant à obéir au précédent : faire décoller le vaisseau même si cela voulait dire abandonner leurs maîtres, ce qu'aucun droïde n'accepterait de faire sans un ordre réellement spécifique pour donner un but à cela.
De quoi créer une diversion parfaite... Il avait déjà eu recours à cette ruse. Un vaisseau qui décollait attirait tous les regards, pouvait créer un sentiment de panique de par son imprévu, et enfin de doute : pourquoi partirait-il sans les humains à son bord, hein ? Même si ceux-ci s'étaient enfuis dans une toute autre direction....
Ne restait plus qu'à attendre que ces satanés robots obéissent. Il y avait une issu vers l'extérieur, de quoi rejoindre la forêt gigantesqte que constituait la planète. Ils s' engouffrèrent.

 « Deckhardt a l'habitude...mon émetteur va m'envoyer un point d'extraction dans quelques minutes. On aura d'abord le lieu, ensuite l'heure et le jour... C'est assez similaire à vos protocoles à vous, pilotes, en cas de crash....Maintenant il faut trouver pourquoi on est tombés ans ce piège... »

Mais le malaise le reprit, l'obligeant à se plier en deux dans des spasmes de pure douleur. Non, ça n'allait vraiment pas...

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Moira & Diarmuid

Moira se débat comme un diable, une fois sur le sol. Si tout s’était passé comme prévu, le deuxième homme aurait dû être assommé par l’arbalète laser de la jeune femme mais hélas, il est courant qu’un plan ne fonctionne pas de A jusqu’à Z et c’était le cas. L’arme de la petite brune se retrouve trop loin des bras de Moira, elle est dans l’incapacité de la récupérer afin de contrattaquer. Alors elle donne des coups de pieds, de poings, utilise toute sa force pour repousser l’attaquant mais ce n’est pas une mince affaire ; Moira ne brille pas par sa force physique. Soudainement, le trooper qui l’immobilisait se fait violemment éjecter avec un grand fracas ; Moira juste eu le temps d’apercevoir la silhouette que son coéquipier que cette dernière roule un peu plus loin sur le sol de l’arbre. La brunette se redresse, attrape son arbalète pour la tenir contre elle et s’assure que le premier assaillant est hors d’état de nuire. Tous deux sont KO et ne viendront plus les déranger mais il faut penser à toute la bande qui tente toujours de prendre d’assaut la petite boutique en construction. Le vaisseau n’est pas loin, ils n’aurait qu’à courir à toute vitesse pour le rejoindre mais en auraient-ils le temps, avec Diarmuid clairement pas dans son assiette ? Probablement pas. Laisser le vaisseau se faire prendre par l’ennemi n’était pas non plus une bonne idée. Ils n’ontpas le choix et avant même que le brun n’ouvre la bouche, Moira connait déjà l’ordre que ce dernier va lui annoncer. Elle hoche de la tête, attrape son transmetteur afin de communiquer avec son petit droïde.

« BB ? Faites décoller le vaisseau et rentrez à la base, c’est à vous de faire le rapport à la Générale. C’est un ordre. »

Le petit droïde proteste, il ne veut pas laisser sa maitresse toute seule. Et si elle avait besoin de lui  ? Après tout, on ne sait jamais de quoi on peut avoir besoin ! Oh il a peut-être un fort caractère, le BB-12 mais il est fidèle à sa maitresse, n’aime pas être séparé d’elle et serait prêt à se faire exploser pour la sauver. Moira le sait, alors elle insiste. BB-12 proteste encore, demandant si c’est le général grincheux qui l’ordonne ; faisant référence à Diarmuid. Un très léger rire s’échappe des lèvres de la brune, depuis la dernière crise du droïde, ce dernier n’apprécie pas vraiment Diarmuid. Pas plus que le droïde de ce dernier.

« Vous partez de suite. Ne t’en fais pas, tout se passera bien. »

Puisqu’ils insistent, BB-12 capitule, répondant qu’ils vont rentrer de ce pas et obéir aux ordres du « général grincheux ». La liaison est coupée, Moira espère que les deux droïdes parviendront à rejoindre Fenves sans soucis et qu’ils ne tomberont pas sur des vaisseaux ennemis. Non, ne pas penser à ça, ils vont réussir et tous s’en sortiront. Il faut garder un peu d’optimisme sinon on finit par lâcher prise, le pessimisme prend le dessous et c’est foutu. Il faut maintenant aux deux résistants, quitter l’arbre-ville dans lequel ils se trouvent pour se fondre dans la forêt. Des tirs de blaster retentissent tandis que le vrombissement du vaisseau parvient aux oreilles de Moira. Ils s’en vont et avec eux, ils vont attirer les sbires du Premier Ordre à leurs trousses, donnant ainsi une parfaite occasion à Diarmuid et Moira de s’enfuir. C’est d’ailleurs lui qui passe devant tandis que la brunette surveille leurs arrières, prête à tirer à la moindre alerte. Elle est concentrée mais ne peut empêcher une légère pointe d’inquiétude venir briser sa concentration : son coéquipier ne va pas bien. Oh elle l’avait déjà remarqué mais elle a l’impression que cela va de mal en pis. Ils ne sont qu’à quelques mètres d’une sortie quand son supérieur se stoppe, plié en deux.

« Maintenant il faut trouver de quoi s’abriter et te soigner, dans ton état, nous n’irons pas bien loin. Et ne me sort pas encore ta rengaine du « tu pars sans moi ». »

La main de Moira vient se poser contre le front moite et brulant de l’homme, elle se mord les lèvres. Il est clair qu’il a été empoisonné ; tout ça dans le but de pouvoir l’affaiblir et plus facilement le capturer ou l’abattre. Mais pourquoi pas elle ? Leurs adversaires n’auraient-ils pas pris la peine de l’empoisonner à son tour car elle n’a pas réellement l’air d’une menace ? Encore une fois, elle peut remercier sa frêle stature. La brune vient glisser un des bras de Diarmuid sur ses épaules pour l’aider à avancer ; ce n’est pas évident car il y a une sacrée différence de taille entre les deux et ils ne peuvent pas aller bien vite mais mieux vaut ça que de rester immobiles. Ils n’avancent pas rapidement mais parviennent néanmoins à rejoindre l’immense forêt sans grabuges ; on ne doit pas encore savoir où ils sont. Ils ont donc une longueur d’avance sur eux tant qu’ils ne se seront pas rendus compte que le vaisseau est parti sans ses passagers humains. Moira n’a pas réellement eu l’occasion d’étudier la carte de la planète en profondeur, après tout elle n’est là, à la base, que pour servir de pilote à Diarmuid. Mais le climat et la flore de la planète, ne sont pas sans lui rappeler ceux de sa planète natale. Il doit y avoir une source d’eau, elle n’a qu’à se concentrer un peu pour entendre des murmures légers et éloignés. La densité de la forêt l’empêche d’avoir une vision dégagée, c’est à la fois une bonne et une mauvaise chose : car si eux peuvent se camoufler, de potentiels dangers le peuvent aussi. Alors il faut se fier à son ouïe et son instinct.

« Si ils ont si facilement réussi à nous attirer sur cette planète, c’est que nos réseaux de communications sont potentiellement compromis et c’est mauvais pour nous. Marmonne Moira. Bon sang, tu es encore plus lourd que tu en as l’air. »

Le sol tapissé de racines cachées par la végétation n’aide en rien, il lui faut faire attention de ne pas trébucher car cela les emporterait tous deux. Heureusement, l’ouïe de la brune ne l’a pas trahi, les voilà qui se retrouvent près de ce qui semble être une large rivière à l’aspect plutôt tranquille. Moira dépose Diarmuid sur le sol mousseux de la forêt, sous un arbre et le plus à couvert possible avant d’arracher un large morceau d’écorce. La brune s’approche de l’eau, prenant soin de rester sur le bord car on ne sait jamais, un fleuve calme peut être parcouru de violents courants et… Moira ne sait pas nager. Elle utilise le morceau d’écorce pour recueillir de l’eau puis déchire le bas de son haut afin de l’humidifier avant de finalement revenir sous l’arbre, non sans vérifier les alentours. Elle s’agenouille à côté de son coéquipier, porte l’écorce à ses lèvres.

« Tu dois boire, on ne va pas prendre le risque que tu te déshydrates. Dit-elle d’une voix douce mais un peu ferme à la fois. Tu es brûlant. »

De sa main gauche, Moira vient déposer le linge humide et frais sur le front de Diarmuid avant d’éponger un peu son visage puis sa nuque. Ses gestes sont délicats, doux, comme si elle craignait de le blesser en le touchant alors qu’elle sait très bien qu’il n’est pas fait en sucre. Néanmoins, le voir dans un tel état lui noue l’estomac ; il aurait besoin de soins médicaux, des vrais et ça, ce n’est pas dans les capacités de la brune. Elle connait bien quelques trucs qu’elle tient de sa tante guérisseuse mais elle n’est pas certaine que cela sera d’une grande efficacité. Alors il faut attendre, le surveiller et ne pas perdre courage, encore une fois.

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Il ne lui restait que la fièvre et les fantômes hélas. La voix de Moira n'était pas lointaine, pas vraiment, et puis même avec les yeux mi clos, Diarmuid la sentait à ses côtés. Vivante.
Contrairement à Shirakz...Shirakz qui continuait à sourire, il tendit la main pour lui caresser la joue, lui murmurer qu'elle lui manquait, était son monde, son seul et unique monde, peu importe les planètes et les étoiles, peu importe les soleils. Il n'y avait que ses yeux, ses yeux à elle, et bon dieu ce que ça faisait du bien de murmurer encore cela, comme avant, après l'amour ou les disputes, après l'amour ET les disputes...
Parce que souvent, l'un n'allait pas sans l'autre.
Le bon temps....
Les gestes de Moïra ne parvenaient pas à lui faire cesser de regarder l'autre femme, celle qui n'existait pas, n'existait plus. Pour tous les sourires qu'il n'avait pas eu le temps de lui donner, les regards que trop orgueilleux, trop pressés, il ne lui avait pas lancé. La dévorer des yeux, là, maintenant, pendant qu'une jeune pilote s'inquiétait pour lui, le sentait partir peut-être à sa manière. Parce qu'il avait mal au cœur, que sitôt qu'il ne la regarderait plus, Shirakz disparaîtrait. Encore une fois, Diarmuid serait son bourreau...
Il but, l'eau glacée lui dégoulinait du visage avec la tête qu'il gardait tourné, qu'il gardait penché. Pas tout de suite, pas maintenant... Mais l'eau froide commençait déjà à rendre sa vision moins trouble. Ce n'était plus Shirakz, simplement l'ombre des arbres, la danse des feuillages...
Il ne hurla pas, les yeux simplement humides, il ne pleura pas non plus, cela n'était pas le temps du deuil et du chagrin.
Lentement, Diarmuid regarda Moïra à nouveau, frêle, essoufflée de l'avoir traîné jusqu'ici.

 « Un psychotrope.... quelque chose de violent, ls ont du me faire boire ça...Toi ils ne pouvaient pas, ils risquaient de te tuer sans vraiment connaître ton poids. T'es trop légère... »

Un sourire, sa voix était rauque malgré l'eau bue. Il ne parlait pas très fort mais parvenait à couvrir le bruit du courant. La voix d'un homme dont l'essence même est devenue de se faire entendre...

 « Avec un décès suspect on aurait annulé la mission sans prendre le temps au piège de se refermer. »

Brusquement, l'homme éclata de rire, réclamant à boire à nouveau d'une main. C'était logique, c'était affreux, et pourquoi quelqu'un comme lui que le traumatisme avait rendu paranoïaque ne s'était pas méfié des boissons ?
Parce que droguer quelqu'un ainsi, ça avait été sa méthode à lui, Giskar. Dans l'ombre des feuilles, Shirakz acquiesça, heureuse qu'il ait compris. Diarmuid, lui, était simplement heureux de l'halluciner encore un peu.
La méthode des gentils.
Le sang bourdonnait à ses tempes, son cœur cognai trop, beaucoup trop. Le général savait ce qui allait suivre : l'explosion. Celle qui lui hantait les oreilles encore quand il se réveillait en sursaut, le soir, le corps hurlant, le regard fou. L'explosion qu'il avait ordonné....
Sa propre voix, son propre cœur.

 « ...il y a des grosses branches d'arbres ? Relie les, fais en un radeau au moins assez grand pour moi. Ils ne tomberont pas dans le piège du vaisseau bien longtemps et ne savent pas que tu ne sais pas nager. Allez... Dès que c'est fait, on y accrochera des vêtements et on l'enverra dériver. Nos chaussures aussi, il faudra continuer pieds nus. En marchant sur les racines et pas sur la terre, on ne laissera pas de trace. Partir vers l'amont, le radeau ira vers l'aval, dans le sens du courant. Ils nous penseront noyés... »

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(Do I really see what's in her mind ?
Each time I think I'm close to knowing
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HEART AND SOUL
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Moira & Diarmuid

Il a les yeux vagues, Diarmuid et Moira a un sentiment de déjà-vu. Elle sait où il est, elle s’en doute aisément. Après tout, ne se sont-ils pas rapprochés grâce à une peine commune, celle d’avoir perdu l’être aimé ? Ils font parti des veufs, ils sont nombreux dans la Résistance et ça ferait presque perdre l’envie de s’attacher à quelqu’un d’autre, de peur de souffrir une seconde fois. C’est ce que se disait Moira, ne plus aimer, fermer son coeur et ses sentiments mais finalement, ce n’est pas mieux. C’est même pire. Elle l’aura appris avec le temps, aura laissé filer son chagrin et son deuil pour continuer, s’accrocher à un mort n’est pas une bonne idée. Tous ne parviennent pas à s’arracher aux visions de la personne disparue et sûrement qu’en proie à la drogue, il est d’autant plus aisé pour Diarmuid d’avoir des hallucinations concernant Shirakz. La petite brune ne dit rien, elle se contente juste de continuer à éponger le front brûlant de son ami et le laisse dans sa bulle. A quoi bon essayer de l’en tirer ? Ce n’est pas son rôle, pas qu’elle le sache. Elle peut très bien être une oreille attentive, une épaule sur laquelle pleure mais uniquement si il le demande ou en ressent le besoin.

« Un psychotrope.... quelque chose de violent, ls ont du me faire boire ça...Toi ils ne pouvaient pas, ils risquaient de te tuer sans vraiment connaître ton poids. T'es trop légère...
-Comme quoi, personne ne me croit jamais quand je dis que c’est pratique, d’être un ewok. » Plaisante-t-elle.

Là ! Pour une fois, on ne va pas se moquer de son corps fragile et petit, il est, pour une fois, utile. Non, Moira ne s’est jamais plainte de sa petite taille et a toujours su s’adapter à la situation. Ce sont les autres qui rient, elle, elle hausse des épaules en roulant des yeux. Puis elle mord, aussi. Faire un radeau, faire croire à leurs assaillants qu’ils sont noyés. Pourquoi pas ?

« Très bien, je m’en charge. Ne bouge pas. » Répond Moira sans omettre d’objections.

N’est-ce pas un ordre de son supérieur, après tout ? Cela ne rassure pas la pilote, l’eau, ce n’est vraiment pas son élément. Il y a pourtant des océans, sur Yavin IV, et tout le monde sait nager… A part elle. C’est idiot, cela remonte à un vieux traumatisme d’enfant. D’une journée d’été où avec ses frères et soeurs ainsi que certains cousins, ils étaient allés se baigner dans une rivière. Ils s’amusaient, insouciants et Moira, âgée de cinq ans, apprenait tout juste à nager. Elle se souvient de s’être faite happer par un courant plus profond et assez violent pour l’entraîner vers le fond. Elle a encore en mémoire la sensation de l’eau qui remplit ses poumons, de cette peur paralysante. La gamine ne doit sa vie qu’à son frère aîné qui est parvenu à la récupérer et à la réanimer. Après ça, Moira se mettait à hurler et pleurer dès qu’on l’approchait ne serait-ce d’une petite rivière. Si la panique s’est calmée et n’est plus aussi importante, l’angoisse latente est là. La petite fille tremble tandis que l’adulte tente de garder un visage neutre alors qu’elle préférerait se retrouver loin de ça.
Les yeux sombres de la jeune femme scrutent les environs, des grosses branches… Il est gentil, lui ! Il n’y en a pas sur le sol et voilà que Moira se retrouve à grimper sur les arbres afin de faire tomber des branches en sautant dessus comme une forcenée. Et bénis soient ses réflexes qui l’empêchent de tomber avec le bois et de se casser une jambe, ils n’ont clairement pas besoin de cela ! La petite brunette ne ménage pas ses efforts, arrache de longues lianes qui serviront à maintenir les morceaux de bois et d’en faire un radeau. Elle en a déjà fait avec ses frères et soeurs, ils font tout eux-même, sur Yavin IV, du simple petit bol aux petites barques pour la pêche. Moira n’a jamais aimé cela, c’est aussi une des raisons pour laquelle elle préféré partir, ne pas vivre la même vie que le restant de sa famille. Du coin de l’oeil, elle s’assure que son coéquipier va bien avant de passer à la seconde étape. Les vêtements.

« Euh… » Murmure-t-elle pour elle.

C’est-à-dire qu’à part les vêtements qu’ils portent… Moira n’a pas franchement envie de s’en séparer mais elle suppose qu’elle peut bien sacrifier son débardeur déjà déchiré. La veste… Ah non ! Pour peu qu’il fasse froid durant la nuit, elle va mourir congelée, elle se sait frileuse. La brune retire sa veste avant de retirer le débardeur pour le balancer sur le radeau avec ses chaussures et remet la veste par-dessus sa brassière et à même sa peau nue. Ce n’est pas très agréable mais cela ira. Un bruissement. Elle sursaute, fait volte-face, son arbalète en main. Ils ne sont pas seuls. Un autre craquement. Elle court jusqu’à Diarmuid pour l’aider à se lever.

« Finalement, on va emprunter le radeau, ils approchent et je pourrais pas les repousser à moi toute seule. » dit la brune avec empressement.

Vite le soulever et le balancer sans grande délicatesse sur le radeau de fortune. Juste au moment où un laser lui frôle l’épaule de peu et vient heurter l’eau. Ils sont là. Ils ont été rapides mais ils ont probablement facilement retrouvé les traces des deux résistants. Moira tire plusieurs coups, parvient à toucher deux des hommes avant de pousser le radeau sur l’eau et de grimper dessus tant bien que de mal car Diarmuid prend la plus grande place. Un bruit spécifique fend l’air et, par réflexe, elle jette son corps par-dessus celui de son coéquipier alors qu’une grenade vient exploser dans l’eau, les éclaboussant copieusement. Heureusement qu’un léger vent a dévié la bombe meurtrière. La petite embarcation est secouée dans tous les sens,  le fleuve n’est pas si calme qu’il le laissait paraître et le courant les emporte vers des rapides. La brune est crispée, tente comme elle peut d’éviter certains rochers qui pointent hors de l’eau mais la radeau finit par en heurter un, le bois vole en éclat et Moira bascule dans l’eau. Son corps est chahuté, il roule sur le fond un peu rocheux de la rivière et elle a l’impression qu’elle va mourir. Elle a beau essayer de remonter, elle ne sait pas quoi faire, comment le faire, le peu qu’on lui a appris vingt-cinq ans plus tôt a été oublié. La brune ne sait même pas où est son ami, impossible d’y voir dans cette eau tumultueuse.

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Welcome to the soldier side

Diar & Moira
Qu'est-ce que cela ferait, d'abandonner ? Ils se regardaient souffrir les uns les autres, bien plus qu'il était possible pour une simple vie humaine, mais ils continuaient pourtant. Cela était assez, trop de fantômes, trop de désespoir, trop de mariages oubliés et de cœurs sacrifiés. Diamuid écoutait le bruit de l'eau, comme une promesse. Et puis après tout, il serait facilement remplaçable, non ? On ne l'avait mis général que comme une politesse pour ne pas être complètement un rebut. Au final, Diarmuid apportait bien peu et d'autres que lui sauraient inspirer assez les jeunes générations à mourir pour eux.
Il soupira, les lasers lui semblaient loin, ne restait que l'eau. L'homme songea à son père, officier de l'Empire, aux jeux qu'il partageait avec d'autres enfants dans les lacs, les rivières, les multiples questions qu'il avait : « père, si une algue m'attrape le pied ? » « père, si le courant est plus fort que moi ? »
Moira parlait peut être, mais Diarmuid ne l'entendait pas. Il savait simplement qu'il était temps de basculer, que les eaux sombres attendaient. La voix de son père l'accompagnait, un homme sévère auquel il ressemblait un peu. « Hé bien ? Une lague n'est pas un requin... » « Tu t'imagines combattre le courant, petit idiot ? Il sera toujours plus fort, laisse toi emporter pour survivre ».
Avec sa conscience d'adulte, le général voulu demander à l'officier lointain pourquoi lui n'avait pas survécu ? Mais il connaissait la réponse bien sûr : parce qu'il les avait poussé eux dans le courant, Diarmuid, sa mère, les avait sauvé.
Tout ça pour ça...
Diarmuid prit conscience qu'il avait de l'eau dans les poumons. Il coulait, il coulait pour de vrai et le courant l'emportait...
Ainsi soit-il.
Heureusement, Moira avait commencé à lui dénouer les lacets avant qu'ils ne prennent une fuite perdue d'avance. Quelques battements de jambe suffirent à enlever les chaussures capables de l'envoyer vers le fond.
Il se débarrassa de la veste tout aussi rapidement et, sans cesser à se débattre, bougea simplement les jambes pour que sa tête brise la surface. Il inspira, replongea. Attraper Moira qui se débattait encore et encore, lui retirer la veste quitte à lui griffer la peau et la serrer contre lui comme un étau. Il la porta à la surface, sans le poids trempé du vêtement, cela était plus simple.
De nouveau les eaux, de nouveau les flots. Le courant les emportait, il ne lâchait pas la jeune femme, son poids terrifié, s'occupant de la faire respirer lorsque cela était nécessaire, de lui donner un rythme capable de la calmer.

Les rapides étaient proches, mais le courant fort, trop fort, les envoya dans tous les sens jusqu'à une berge juste avant. Leurs corps roulèrent, protégés de toutes visions par l'écume de l'eau et la fumée compacte qui s'en dégageait. Avec l'énergie du désespoir, Diarmuid s'extirpa de l'eau, debout, le corps de Moira dans les bras, jusqu'à la sécurité des arbres immenses où nul ne pouvait les voir. Il déposa la jeune femme au sol et se pencha, effectuant les gestes de premiers secours qu'il connaissait pour qu'elle puisse recracher toute l'eau avalée.

Et cela lui brisait le cœur, parce qu'il sauvait une femme des années après en avoir condamné une autre. Y avait-il une justice en ce monde, pouvait-on décider un jour de sacrifier le plus pur amour au nom d'un bien commun, pour ensuite prendre le temps de sauver quelqu'un quand nos vies ne pouvaient plus rien signifier ?
L'eau avait redonné au général une partie de ses esprits mais il ne put s'en réjouir. Dans l'ombre des arbres, plus rien ne se cachait désormais.

 « Allez debout soldat.... »

Un de leur sac les avait suivi dans ce périple, cela voulait dire une tente. Diarmuid avait connu pire... L'homme vérifia la poche de son pantalon, l'émetteur y était toujours mais aucune information n'avait encore été donnée. Cela viendrait...

 « On doit se trouver un endroit pour la nuit... »

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Moira & Diarmuid

Il roule sur le sol, son corps, martyrisé par le violent courant du fleuve. Moira n’a pas envie d’abandonner, pas envie de se laisser mourir aussi facilement et sans avoir rien tenté. Elle s’est promis, il y a longtemps déjà, qu’elle n’accepterait pas de mourir sans s’être battue pour s’en sortir. Parce qu’elle a peut-être perdu des gens qu’elle aime mais il y en a d’autres, qui sont là, bien vivants et qui l’attendent, l’accompagnent jour après jour. C’est pour eux qu’elle se débat, que la petite brune essaie de remonter à la surface et tente de son mieux de ne pas avaler trop d’eau mais le courant est trop fort. Malgré elle, sa bouche s’ouvre, elle respire du liquide, ses poumons commencent à se remplir dangereusement et ses mouvements se font plus difficiles, plus flous. Elle se fatigue, n’a pas le réflexe de retirer sa veste qui l’encombre. Pourquoi l’aurait-elle ? Elle ne sait pas nager, ne sait pas réellement ce qu’elle est supposée faire si elle coule vu qu’elle évite religieusement les situations potentiellement dangereuses comme celle-ci. Soudain, quelque chose l’attrape, elle se débat brusquement par crainte d’être attaquée alors qu’il ne s’agit que de Diarmuid, venu à son secours. La veste est retirée, les bras du général l’enserrent pour la faire remonter à la surface avec lui mais Moira n’est plus vraiment réactive. Sa tête est lourde, ses poumons sont remplis d’eau et elle n’a plus conscience de ce qu’il se passe autour d’eux. Oh ils sont secoués mais pas même ça, elle ne parvient à le sentir. C’est juste du noir, du vide, exactement comme vingt-cinq ans plus tôt, lors de sa traumatisante noyade. Moira pourra rajouter cet épisode aux souvenirs qu’elle préfère oublier.

Une pression sur sa cage thoracique, l’eau jaillit de sa bouche et lui brûle la trachée ainsi que la gorge. Elle tousse violemment, recrache le liquide que ses poumons ont ingurgité lors de sa bataille contre le fleuve et elle ouvre les yeux. Sa vision est trouble le temps de quelques secondes, elle prendra bien un moment pour se poser mais ils n’ont pas le temps. La nuit commence déjà à tomber et la voix ferme de Diarmuid lui rappelle ce qu’elle est : un soldat en mission. La petite brune hoche un peu douloureusement de la tête avant de se hisser sur ses jambes et c’est uniquement là qu’elle remarque sa veste a disparu, probablement dans le fond du fleuve et qu’elle se retrouve vêtue de sa brassière noire. Moira retient une grimace, il n’avait pas le choix mais à choisir, elle aurait préféré ne pas finir dans cette tenue. M’enfin, elle est vivante, le reste n’est que futilité ! La pilote se penche, attrape son arbalète laser qui, par miracle, s’en est sortie en un seul morceau et la passe dans son dos. Ils sont pieds nus, trempés jusqu’aux os mais n’ont pas le loisir de rester planter là. L’endroit est hostile, inconnu et il leur faut trouver un endroit en sécurité où passer la nuit.

« Merci de m’avoir sortie de l’eau. Et réanimée, aussi. » Dit doucement la brune tandis que son supérieur ouvre la marche.

Il a fait son devoir, lui dira-t-on mais il n’était pourtant pas obligé. Parfois, l’instinct de survie est plus fort que le devoir et on se sauve en abandonnant l’autre derrière soit. Oh Moira sait qu’il ne l’aurait pas fait mais… Elle est comme ça, il ne faut rien prendre d’acquis et le remercier ne lui semble pas déplacé. Ils se déplacent en silence, sans un mot. On ne sait combien le Premier Ordre a d’hommes sur cette planète et combien recherchent les résistants. Peut-être les croient-ils véritablement morts mais dans tous les cas, ils doivent se faire discrets, être invisibles, presque. La brune lève le nez au ciel, aperçoit quelque chose mais n’est pas certaine de ce qu’elle voit alors elle arrête Diarmuid pour lui désigner l’arbre qui a attiré son attention. Puis comme c’est elle la plus souple, Moira se retrouve à grimper à l’arbre. Elle est légère, n’a pas de mal à passer de branches en branches, à prendre de l’altitude jusqu’à attendre une plateforme d’observation. Celle-ci n’a pas l’air d’avoir été utilisé depuis des lustres mais est robuste, on peut avoir une vue dégagée du bas de la forêt sans pour autant être vu. Un endroit idéal pour s’abriter, en toute somme. De plus, en cas de fuite, les branches des arbres communiquent entre elles, ils n’auront aucune difficulté à s’enfuir. Moira remarque une échelle souple, faite dans une sorte de corde métallique qui pourrait soutenir au moins le poids de son X-Wing (sans exagérations). Elle la lance en bas, pour Diarmuid. Autant lui facilité l’ascension.

Lorsqu’elle relève la tête, la nuit est tombée. D’un coup. De grosses lucioles volent un peu partout, les mêmes qui éclairaient l’intérieur de l’arbre-ville, et Moira cligne des yeux. Si le ciel est dépourvu d’étoiles, elle a l’impression que des centaines dansent autour d’elle. C’est beau, la brune en oublierait presque la situation dans laquelle elle se trouve avec son coéquipier. Il est d’ailleurs là, elle l’aide en récupérant le sac qu’il porte depuis le début. Il faut monter la tente.. Enfin, elle se monte quasiment toute seule. Maintenant que la nuit est tombée, le froid s’est installé sur la forêt. Moira croise ses bras contre sa poitrine, frissonnante mais toujours les yeux levés vers le ciel.

« J’espère que BB et Deckhardt s’en sont sortis. » Murmure-t-elle, un brin inquiète.

Et quand est-ce qu’on viendra les chercher, eux ? Dans plusieurs heures ? Jours ? L’émetteur de Diarmuid n’a toujours pas donné de signe de vie.

« La prochaine fois qu’on veut m’envoyer en mission avec toi, je pose mon veto. Dit la brune sur le ton de la taquinerie. C’est un coup à se retrouver sans vêtements et gelée. Mmh. J’ai comme un sentiment de déjà-vu pour ça. »

Elle secoue sa tête avec un léger rire, il faut bien garder le moral, non ?

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Diar & Moira
Il regarda la brune, hocha la tête un peu. C'était son rôle, prendre soin des autres, son rôle tant qu'il était le plus gradé. Les décisions, les sacrifices...
Ramener chacun des hommes, chacune des femmes qu'il avait sous son commandement en vie lorsque leur mission était de mourir pourtant.La voix de son père s'était tue, le souffle de Shirakz également. Ne restait que deux résistants transis de froids, perdus, en vie.
L’ascension de l'arbre lui brûla les muscles, la drogue, l'eau glacée, tout cela les avait roidi en courbatures douloureuses que Diarmuid devait tenter d'ignorer.
Il avait la tête pleine mais souriait un peu, une vieille habitude, manière de dire que tout allait bien. Rassurer, c'était son rôle aussi...
Toutes les responsabilités, on ne les comprenait véritablement que sur le terrain. Quant à ce qui différenciait un bon chef d'un mauvais leader....
Les choses étaient trop troubles pour savoir, ne restait que le chaos.
Il commença à monter la tente, savait que dedans se trouveraient des couvertures peu confortables, mais chaudes, et des ponchos de camouflages pareils à ceux d'Endor. La Résistance n'avait pas vraiment assez de crédits pour renouveler les stocks à vrai dire....

 « Deckhardt était à Shirakz avant, il a fait toutes nos missions, nous a vu dans des situations souvent désespérées... Il sait garder la tête froide, connaît tous les protocoles d'urgence et les codes et langages secrets que seuls Sihrakz et moi partagions. Il a déjà été capable de faire de grandes distances dans l'espace avec un pilote automatique et sait quels contrebandiers et mercenaires étaient mes alliés lorsque j'étais encore Giskar. Nous ne sommes pas sauvés, mais nous avons de sérieuses chances de notre côté »

Le général sortit un tissu rêche du sac, chiffon serviette, peu importe. Il s'approcha simplement de Moira et commença à lui frotter ses cheveux trempés. Mettre les ponchos tout de suite ne feraient que les faire transpirer dans l'exiguité de la tente, la sueur ne les rendrait que plus mal en séchant sur leur peau.

 « Rien de mieux que la peau nue et la chaleur humaine pour se réchauffer. Va dans la tente et repose-toi, je prends le premier tour de garde »

Dans sa main, l'émetteur. Il n'avait plus qu'une seule mission désormais : rendre Moira à la base. L'objet éméttait une faible lueur rouge, preuve qu'aucun message n'arrivait. La nuit tombait peu à peu, obligeant leurs yeux à s'habituer à l'obscurité. Diarmuid ne prit alors conscience que trop tard qu'il n'avait peut-être pas rassuré assez la jeune femme quant à une étreinte déjà partagée.
Il n'usait pas du corps de ses amantes, encore moins du cœur, ne voulait pas être un simple homme parmi tant d'autres, non. C'était.... c'était quoi ? Autre chose, voilà tout. Une solitude contre une autre, un compliment caché dans le creux de ses doigts, au bout de sa langue aussi, dans la lumière éteinte et les choses au delà de mots.
Parce qu'ils étaient vivants, parce qu'elles étaient superbes alors, toutes.
L'homme tourna la tête vers Moira dans la tente fermée. Bientôt il irait s'y étendre lui aussi. Il frissonnait, , un léger nuage de condensation s'échappait de ses lèvres bleues. La nuit était noire, silencieuse. IL s'approcha de la tente, y entra.
Pas de feu, pas de lumière, les patrouilles ne les remarqueraient pas et le terrain était par trop escarpé pour autoriser des recherches en pleine nuit.
Les troopers avaient cette remarquable qualité de n'être pas tout terrain...

 « Demain on saura quoi faire, c'est promis. »

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