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don't walk away (aava)

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don't walk away


L’air aride de Korriban souffla à peine son haleine sèche sur le visage de Feren, qu’aussitôt, un sentiment de bien-être l’assaillit, comme à chaque fois que le zabrak retrouvait la planète des Sith après un long voyage. Pas de doute, c’était ici chez lui. Sa maison. Sa famille. Pourtant, cette fois, un autre sentiment rongea ses veines : l’appréhension. Non pas parce qu’il avait failli à sa tâche ou qu’il avait provoqué une catastrophe irrattrapable. Il revenait seulement de Nar Shaddaa et rien de spécial n’avait explosé durant son bref séjour là-bas. Pas par sa faute, en tout cas. Ce qui l’inquiétait était d’une nature toute autre. D’une nature féminine, pour tout dire. Assurément, pendant tout son voyage dans l’hyper-espace, il avait préparé soigneusement ses mots, réfléchi à chaque sentiment qui l’envoyait vers Aava, à chaque doute qui l’assaillait aussi. Que pouvait-il seulement faire ? Etrangement, Richi s’était alors montré silencieux face à ses questions muettes, totalement inutile.

Le zabrak était loin, très loin d’être fier de sa manière de quitter la jeune femme sur Coruscant. Surtout après lui avoir promis qu’il ne l’abandonnerait pas. C’était honteux, indigne. Bien qu’en étant un Sith, Feren s’estimait comme un zabrak de parole, surtout que là, cette promesse lui avait tenu à cœur. D’autant qu’il n’était pas parti de gaieté de cœur, il n’en avait pas eu envie du tout. Et pourtant il l’avait fait. Les sentiments alors naissants envers la Sith, qui grandissaient au fond de lui, l’avaient envahi et une sensation de panique avait émergé. Comment réaliser ses missions en ayant ses pensées tournées vers elle ? Comment être un Sith digne de ce nom, entièrement dévoué au code et à l’Ordre ? Il avait pensé qu’en prenant le large, en s’éloignant au loin, il n’aurait pas à se poser ces questions, ni à y répondre, car il était encore temps de l’oublier, de faire une croix sur Aavryn. Et bien qu’en effet, lorsqu’il s’était trouvé dans l’action, pleinement dans ce travail qu’il aimait, il avait alors son esprit entièrement dévoué à sa tâche, dès qu’un moment de calme s’imposait, comme un voyage, ses pensées s’étaient tournées vers elle. Indubitablement. Inéluctablement. Jusqu’à l’obsession.

Feren lâcha un profond soupir en posant le pied sur le sable de Korriban, Richi sur ses talons, comme à son habitude. Ses pas le menèrent automatiquement vers ses quartiers, où il se délesta de ses affaires et profita de ce luxe qu’on appelait douche. Quelque chose qui n’avait pas existé dans le transport jusqu’à la planète Sith. Une tenue propre sur le dos, il s’arrêta soudainement en plein milieu de sa chambre, paralysé par le doute. C’était jamais une bonne idée de rendre visite à une femme qui avait forcément eu le sentiment d’être abandonnée. Il s’était même, d’ailleurs, préparé à perdre la moitié de son audition. Au moins. Et à perdre ses attributs mâles, aussi. Mais, d’un autre côté, sur Nar Shaddaa, il avait enfin retroussé ses manches pour consentir à la rappeler. Donc avec de la chance, ça pouvait être moins pire que ce à quoi il s’attendait. Tout comme ça pouvait être encore plus catastrophique, vu le tempérament imprévisible et déstabilisant d’Aava. Non, il devait y aller, sans quoi il continuerait à s’insulter lui-même chaque soir. Il empocha ce qu’il comptait lui offrir avant de quitter la pièce, plus résolu que jamais.

Il ne fallut guère longtemps pour que le zabrak trouve le logement de la jeune femme. Pendant de longues secondes, il se contenta de contempler bêtement la porte, avant de remettre sa tunique noire en ordre. Il jeta un œil sur le couloir miraculeusement désert et frappa trois coups secs à la porte, attendit un instant puis l’ouvrit doucement, pour découvrir le petit monde de l’aimée de ses nuits.
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Il y avait de ces moments où le doute était plus grand. On se remettait en question sans vraiment savoir, on réfléchit à ce que l'on vaut, à la raison de son existence. Vivre sans vraiment le faire... Aavryn semblait en être le parfait exemple. Cette fois elle y avait cru, dans sa grande naïveté, que Feren ne serait pas comme les autres, qu'il ne la délaisserait pas. Mais que pouvait-il advenir lorsqu'il s'agissait de la promesse d'un sith ? Un long mois s'était écoulé, pas le moindre mot, pas le moindre message et pire encore, il avait fuit l’hôtel avant même qu'elle ne se réveille. Lâche, monstre, il valait bien son titre ! Et elle alors ? Elle ne l'avait pas honoré. Incapable de resté de marbre, elle avait espéré quelque chose auquel elle n'avait jamais eu le droit. Naïve, idiote, faible ! Alors Aava avait tenter néanmoins de s'en rapprocher, force de quelques messages laissé sur un holocom... Et toujours laissé sans réponse. C'était donc officiel ? Feren s'était joué d'elle et comme la plus parfaite des imbéciles, elle s'était laissé avoir ?

C'est dans sa chambre qu'elle se trouvait, durant un de ces moments où le repos était de mise. Pas de travail, pas d'ordre reçu, rien. Juste elle et sa solitude. Trop intense solitude... Mais ce serait mentir que de dire que cela la gênait, bien au contraire. La pièce n'était pas bien grande, juste ce qu'il fallait à une personne comme espace pour vivre. Un lit simple était dans un coin tendit que non loin un bureau se trouvait avec une chaise. Le mobilier était presque inexistant et pourtant la pièce elle était en désordre comme il était rare de voir. Une multitude de feuille était placardé sur les murs, des dessin fait au cours de ses dix sept années de vie ici...certains semblait enfantin, d'autres, bien plus récent, était d'un réalisme saisissant. On y voyait facile l'évolution force d’entraînement et de patience, fait au fil des années. Aava semblait avoir un don artistique prononcé, ce petit quelque chose qui lui permet d'évacuer quand les choses n'allait pas. Autour d'elle, autour du lit, il y avait quelques portraits, tous fait selon ses souvenirs plus où moins récent de ceux qu'elle cotoyait et qui avait marqué sa vie d'une façon où d'une autre. Il n'était pas difficile de reconnaître le faciès glaciale et austère de Zeon alors qu'à ses côté se trouvait celui de Darth Arkana, plus doux... Puis encore à côté celui de Loki et son regard d'une clareté incroyable.. Et même Jude ! Son chef d'armée. Il y avait ce portrait de cette chiss esseulé qui se refusait à tué et étrangement, bien que leurs opinions pouvaient diverger en bien des points, la jeune femme s'était surprise à savourer les nombreuses heures à dessiner son visage. Au fond, il fallait croire qu'elle l'aimait bien, cette Htisah. Puis enfin, non loin de l'oreille, jusqu' au dessus de ce qui faisait office de table de nuit, il y avait le portrait figé de haine, le regard brûlant, les cornes saillantes... C'était Feren. Feren dans toutes sa sublimes haine, avec ce charisme effrayant qui lui allait pourtant si bien.

Dans la pièce,les lumières colorés se déverse. Les dessins ne sont pas les seul choses qui faisaient office de décoration ici. Sur les quelques emplacement au mur, il y avait des petit arbres holographique. Ils se comptaient pas dizaine... Vert, jaune, rose, bleu... les couleurs étaient nombreuses et douces et offrait une certaine forme de sérénité à la pièce où des tas de livres jonchaient le sol. Avait-elle lu tout cela ? Oh que oui, certain même plusieurs fois. Dans un soupir, Aava garde les yeux fermé, assise en tailleur sur son un peu trop petit pour sa carrure. Pourtant elle avait toujours refuser de le changer, ce fut la première chose qu'elle reçu... Un lit. Et si cela semblait dérisoire pour le commun des gens dans le complexe, pour cette enfant qui avait dormit toute une enfance sur un une couverture au sol... Un Lit était de loin la chose la plus belle qu'elle avait reçu. Alors oui, c'était toujours le même lit depuis l'enfance, mais qu'est-ce que cela pouvait bien faire, au juste ? Tant qu'elle s'y sentait bien.

En pleine méditation, la sith inspire, expire. Elle pense à tout ce qui la ronge depuis des semaines... Feren occupe bon nombre de pensées. Elle est en colère, déçu et triste... Et tout de maelstrom d'émotions négatives la ronge et vient nourrir la force. Finalement, un mal pour un bien. Pourtant bien vite sa concentration est brisé quand quelqu'un frappe à la porte. Qui donc avait le culot de venir la déranger en pleine méditation ? Probablement un droïde qui voulait délivrer un message... Rien que pour cela, Aava resta immobile, ferma à nouveau les yeux. Non, elle ne bougerait pas pour si peur. Mais visiblement, il ne s'agit pas là d'un droïde et bien vite, la porte s'ouvre, l'arrachant une fois de plus à sa concentration. Durant un instant, Aava reste interdite, fixant la silhouette massive et musculeuse du Zabrak qui l'avait gratifié d'un silence injustifié. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Le faciès de la jeune femme se mue dans une expression glaciale et particulièrement austère. Elle n'a qu'une envie, c'est qu'il parte, qu'il souffre. Elle est bien tenter d'attaquer, lui imposé un soupçon de peur... Mais quelque chose en elle l'en empêche. Elle reste là, assise, main sur les genoux et toise férocement son comparse avant de soufflé.

« Qu'est-ce que tu veux ? Je te trouve sacrément culotté de venir ici. »
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La découverte de l’univers de la zabrak fut pour le moins déconcertant et fort surprenant. Durant un infime instant, il crut même s’être trompé de porte, jusqu’au moment où il aperçut la silhouette d’Aavryn en posture de méditation. Son regard s’éclaira d’une lueur un peu dubitative en observant les étagères pleines d’arbres holographiques de toutes les couleurs. Elle n’avait pas exagéré quand elle en avait parlé. Sacrée collection. Mais il fut néanmoins assez fier de lui en constatant que le modèle qu’il avait eu tant de difficultés à dégotter ne pulsait pas encore de sa lumière pâle au milieu de ces végétaux artificiels. Il y avait par ailleurs quelque chose de très enfantin au bazar organisé des livres qui jonchaient la pièce, et c’était cela, en réalité, qui avait de quoi le surprendre.

Son attention s’arrêta toutefois rapidement sur Aava, qu’il n’avait vue en chair et en os depuis un mois. Il sentit son rythme cardiaque se laisser aller à pousser une accélération succincte, mais la joie qu’il aurait pu ressentir à cet instant disparut sous le regard glacial que lui adressa sa compatriote. Finalement, il avait probablement eu raison de s’attendre au pire. A cet instant, il n’entrevoyait que toute la colère et la déception qu’elle avait accumulées à son encontre, un courroux rayonnant d’obscurité qu’elle allait déverser sur lui, d’une manière ou d’une autre. Feren crut, pendant une fraction de seconde, qu’elle allait l’attaquer. Avec les dents, les griffes, le sabre-laser, la Force, peu importait du moment que ça lui ferait mal. Et étrangement, il n’en fut rien. Elle se contenta de charger ses mots en agressivité. Il fallait avouer qu’elle n’avait pas tout à fait tort de l’accueillir ainsi, toutefois, cela lui fit tout de même un choc, qu’il ressentit comme un pincement au myocarde. Ce qu’il voulait ? C’était une sacrément bonne question, en fait.

Il fit quelques pas en avant, prudemment non seulement à cause d’Aava mais surtout pour ne pas déranger ce qui trainait et aperçut alors les portrait accrochés au-dessus du lit d’enfant. Il crut reconnaître parmi eux les seigneurs Sith, et quelques autres connaissances. Il était assez drôle de comparer avec les modèles, pour constater que le réalisme de certains était plutôt troublant. « Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser tomber ? », déclara le zabrak en reposant les yeux sur la jeune femme, un fin sourire aux lèvres. Apparemment, si. Bon d’accord, il s’était passé un mois… Mais il ne voyait pas passer le temps quand il travaillait. Pourtant il avait été suffisamment libre pour l’appeler. Non, c’était vrai, il n’avait pas d’excuse. « Je sais que je n’ai pas vraiment pris la peine de rappeler à tous tes messages, mais… » Sa voix se brisa sur la sincérité de cette absence de justification valable qui ne dévoilerait pas les détails de ce qu’il ressentait et qu’il peinait à admettre, à accepter et à apprécier à sa juste mesure. De toute façon cela n’avait plus aucune once d’importance. Elle le mettrait à la porte en lui hurlant de ne plus jamais se présenter à ses yeux.

Il y avait eu quelque chose de perturbant lorsqu’il avait regardé pour la première fois les portraits dessinés par Aava. Le zabrak ne pouvait détacher son regard de celle-ci et pourtant, il y avait cette envie insupportable de jeter à nouveau un coup d’œil sur cette tache rouge qu’il avait cru apercevoir. Au final, Feren n’y tint plus et ce fut là qu’il se découvrit, ses traits visités par la perception de sa compatriote. « Attends… c’est moi là ? », lâcha-t-il en haussant un sourcil perplexe. Etait-ce ainsi qu’elle le voyait ? Comme un être de haine et de rage et puis rien d’autre ? Il ne sut s’il devait le prendre comme un compliment ou pas. Bien sûr, c’était très… Sith, comme image. L’incarnation même du côté obscur dans sa pratique. Il aurait dû s’en enorgueillir.
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Lui, il n'a visiblement peur de rien. Pas d'elle en tout cas... Lui avait-elle seulement donné une raison de le faire ? Sans doute Feren la voyait-il encore comme cette enfant esseulée qui n'était bonne qu'à rien. Oui, c'était probablement cela... Les noires pensées s’enchaînent, la mine, la grise jusqu'au fond de l'âme et nourrissent sa haine silencieuse qui se refuse à éclater. Muette, la jeune femme continue de toiser de ses yeux sombres, son amant dont la présence était aussi surprenante qu'inattendue.

Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te laisser tomber ?

« Bien sûr que si, la preuve, tu l'as fait. »

Je sais que je n’ai pas vraiment pris la peine de rappeler à tous tes messages, mais…

« Tous oui, insistes bien sur ce mot. »

Gronde Aava d'une voix sifflante et menaçante. Elle n'avait pas le cœur à tergiverser, ni à justifier ce qu'elle avait cru ou non, de façon raisonnable ou pas. La vérité c'était que Feren lui avait brisé le cœur, l'avait laissé sortir de sa torpeur avec pour seule compagnie, la dureté du silence d'une chambre d’hôtel. Au moins il avait eu la décence de payer la note de frais. Cette idée la dégoûte et la bouleverse à la fois et déjà, Aava déplie les jambes, quitte sa position de tailleur pour venir ramener ses genoux contre sa poitrine. Elle se sentait soudainement très sale, presque souillé dans sa chair. Elle avait été stupide, la sith, de croire qu'il était différent de tous les autres. Quant à elle, Aava se haïssait pour son incroyable naïveté. Alors elle attend, elle garde le silence alors que son comparse Zabrak observe la chambre, découvre ce monde minuscule et enfantin qui est le sien. Sans doute devrait-il la trouver pitoyable.

Attends… c’est moi là ?

Aavryn pivote le visage et pose ses sombres yeux sur le faciès rageur du Zabrak. Durant un instant elle n'ose pas répondre alors qu'une boule se forme dans sa gorge. Et la colère la ronge, ça monte jusque dans sa gorge. Elle voudrait hurler, elle n'en fait rien. La jeune femme lève les yeux vers le sith trop proche à son goût, elle voudrait... Oui elle voudrait qu'il ploie l'échine devant elle, qu'il se soumette, elle voudrait entendre ses geignements, ses suppliques... Mais là encore, tout va de travers, elle reste figée, le souffle court. La cruauté de ses sentiments l'empêche d'agir, elle ne peut que rester là et se morfondre, Aava.

« Je te... déteste... tellement... »

Murmure-t-elle alors que sa bouche se tord en une grimace. Ses yeux sombres se noient dans l'eau de ses yeux, ses larmes ruissellent soudainement alors qu'elle bondit du lit, poussant un cri de fureur. Avec toute la brutalité dont elle est capable, elle repousse Feren en arrière, l'éloignant d'elle autant qu'elle le peut avant de siffler de rage et de dégoût.

« Tu m'as abandonné !!! Dans cette putain de chambre d’hôtel !!! »

L'écho de sa voix grondante résonne contre les murs de la petite chambre alors qu'un sourire étire finalement ses lèvres. Sourire mauvais, la moribonde exulte de haine. Sa main se tend, effleure le portrait sur le mur avant que ses doigts agrippent le papier, ses ongles déchirant le dessin. Il ne reste de l'oeuvre, que les méandres d'une idole à peine méconnaissable. Elle a ruiné ce visage qu'elle aimait tant, depuis quinze ans.

« Je te briserais, Feren... Tu entends ? Je vais te détruire, je vais te démonter, morceau par morceau... »


D'un geste sec, elle arrache le dessin au mur avant de le jeter vers son compagnon d'un geste nonchalant, visage mué dans une expression d'intense dégoût. Un dégoût plus tourné vers sa propre faiblesse que vers Feren et sa lâcheté.
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Feren se garda bien de ne pas lever les yeux au ciel à chaque remarque acerbe et assassine que la jeune femme catapultait à son encontre ; cependant, au fond de lui, il se sentait se renfrogner à chaque fois davantage. Les portes donnant sur l’orée de ses sentiments, de ses regrets, de ses incertitudes et de ses espoirs ne demandaient qu’à s’ouvrir un peu plus à Aavryn mais les gonds finirent par se coincer en un grincement d’amertume et d’aigreur. Pas simplement du fait des mots de la jeune femme, qui certes s’avéraient blessants puisqu’emprunts de vérité, mais aussi et surtout à cause de lui. Pourquoi éprouvait-il ce fardeau d'affection à son encontre, et pourquoi, d’ailleurs, s’en souciait-il autant alors qu’il lui aurait suffi d’ignorer tout ça pour que jamais ça n’arrive ? Mais non, bien sûr, il s’était montré trop gourmand, trop naïf. Et en découvrant l’étendue de son erreur et de ce qu’elle impliquait, il avait agi en Sith égoïste, une chose qu’on lui avait très bien apprise.

Aava avait tellement raison de le détester, lui, le zabrak trop sûr de lui mais incapable d’assumer le moindre dérangement dans ses petites habitudes, dans son quotidien codifié par les Sith. Mais s’il y avait bien une personne, dans la pièce, qui détestait le plus Feren à l’instant où les larmes de la jeune femme coulèrent le long de ses joues pour parsemer sa peau d’albâtre de sillons humide, c’était lui-même. Ces larmes, c’était un pieu glacé qui lui transperçait les deux cœurs. Ces larmes, elles étaient là par sa faute. Ces larmes, elles reflétaient dans leurs petites lueurs ce qu’il était réellement. Un monstre. Le zabrak n’eut même pas la volonté de réagir lorsque la jeune femme le repoussa de toutes ses forces. Il aurait pu l’empêcher, se planter dans le sol pour lui résister, mais au lieu de cela, il se laissa emporter par la force d’Aava pour rencontrer la seule compagnie du mur. Une compagnie froide, frigide, inerte, tout l’inverse de ce qu’il avait connu en celle d’Aava et qu’il ne méritait pas.

De dépit et de rage, ses doigts se serrèrent, se refermèrent dans ses poings, ses ongles morcelant ses paumes jusqu’à écorcher le derme jusqu’au sang. Les traits de son visage se durcirent tandis que du coin de l’œil, il observait la zabrak lacérer son effigie qui, finalement, oui, l’avait représenté tel qu’il était en vérité. Son regard se perdit vers les restes méconnaissables du dessin, qui sonnaient comme un avertissement, une mise en bouche de ce qu’elle avait l’intention de lui faire. Il releva ensuite les yeux vers elle, deux billes d’un ocre consumé perdues dans la noirceur peinte de son visage. Tout en elle semblait rejeter Feren, dont les espoirs vains se brisèrent, tandis que les portes de son cœur se refermaient violemment. Le zabrak se sépara du mur, plongea la main dans sa poche et en sortit son cadeau, lâchant d’une voix à la fois glaciale et résolue de tristesse, qui contrastait tant avec la colère brûlante de sa compatriote : « J’étais venu avec l’intention de te présenter mes excuses, te dire à quel point j’étais désolé d’être parti sans un mot, d’avoir agi comme je l’ai fait… comme un Sith, finalement. Je voulais juste revoir ton visage, l’abîme sans fin de ton regard, sentir la chaleur de tes doigts entre les miens, le parfum exhalé de ton cou. » Il grimaça en allumant l’hologramme, qui fit apparaître un arbre frémissant au gré du vent dont on entendait le souffle. Le zabrak déposa la babiole sur un coin de table encore libre. « Et je souhaitais aussi t’offrir ce petit rien pour te montrer à quel point tu n’avais pas quitté mes pensées. Voilà. »

Sa mâchoire se serra alors que son regard rencontra à nouveau le visage de la jeune femme. Il tourna les talons, se détournant d’elle. « Mais c’est inutile, ça n’en vaut pas la peine. » JE n’en vaux pas la peine, songeait-il amèrement de toutes ses forces en fronçant les sourcils. Il avait rompu sa promesse, il avait piétiné ses propres mots, elle le détesterait à jamais pour ça. Autant se faire à l’idée dès maintenant. Feren ouvrit la porte et sortit en la claquant derrière lui, sans un mot ni un regard de plus, les dents si serrées qu’il en avait les mâchoires enflammées par la douleur. Il fit quelques pas dans le couloir, la tête rentrée dans ses épaules que la colère comprimait, avec cette sensation insupportable d’être empalé, d’avoir le thorax oppressé jusqu’à se briser les os. Chaque muscle de son corps s’était tendu et le tiraillait à l’extrême, à la limite du supportable. Une pression intolérable qu’il ne put extérioriser et laisser échapper qu’en frappant violemment le mur de son poing. Cette douleur physique lui faisait presque du bien par rapport à cette tension qui le tenaillait. Son autre poing s’abattit de la même manière, sans pour autant s’en décoller. Le zabrak, le souffle court, laissa glisser son front fiévreux vers la paroi froide. Ça passerait. Il s’y obligerait.
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Respirer devenait difficile, penser tout autant. Aveuglé par sa colère, là sith était à deux doigts de l'explosion. Et ses larmes ruisselaient, deux rivières brûlantes sur son visage glacial. Malgré cela le sourire persistait, se voulait mauvais et carnassier. Piètre tentative d'intimidation ou bien vices malsains qui se dessinait sur les lippes ? Aava attend, elle veut voir sa réaction, qu'il se soumettre. Il le fera, n'est-ce pas ? Lui qui ignore presque tout d'elle, ne sait encore jusqu'où elle est capable d'aller, même pour lui ? Sauf pour lui... C'est bien pour cela, qu'elle n'avait rien pu faire d'autre que hurler, le pousser. Il était important de cacher sa faiblesse derrière ce sourire sanguinaire. Feren ne devait pas gagner, quoi qu'il arrive. Pourtant, il finit par sortir un objet dans le plus grand calme, tout juste ébranlé par le comportement de son amant. Le sourire de la belle se fane alors que ses yeux se posent sur le petit socle holographique qu'il dégaine. De quoi s'agissait-il, encore ?

J’étais venu avec l’intention de te présenter mes excuses, te dire à quel point j’étais désolé d’être parti sans un mot, d’avoir agi comme je l’ai fait… comme un Sith, finalement. Je voulais juste revoir ton visage, l’abîme sans fin de ton regard, sentir la chaleur de tes doigts entre les miens, le parfum exhalé de ton cou.


« Non, tais-toi... Il n'y a que le mensonge entre tes lèvres. » Siffle la jeune femme de plus belle.


Et je souhaitais aussi t’offrir ce petit rien pour te montrer à quel point tu n’avais pas quitté mes pensées. Voilà. 

Alors qu'il dépose l'objet sur la table de nuit près d'elle, Aava a le visage qui se décompense. La colère disparaît, s'étiole alors que sous ses yeux, l'hologramme prend vie. Un arbre, comme elle les aimait tant. Et puis il y a ce bruit, celui du vent... Est-ce le piaillement d'un oiseau qui s'y mêle ? Et même le glouglou persistant de l'eau... l'objet est bien plus beau que les autres qui sont de simple représentation holographique. Celui-là est fait de son, il est animé... Il est bien plus beau et évoluer. Aava n'ose plus bouger, n'ose plus parler et alors que Feren murmure.

Mais c’est inutile, ça n’en vaut pas la peine.

Qu'est-ce qui n'en valait pas la peine ? Eux ? Elle ? Alors qu'il sort de la petite chambre, la Zabrak s'accroupit devant la table de nuit, observant l'hologramme féérique sous ses yeux qui bercent ses noires prunelles larmoyantes, d'une douce lumière. Elle tend la main, passe les doigts au travers de l'image, écoute ce son apaisant. Il avait dû avoir bien des difficultés à trouver cet arbre holographique... Le cœur de là sith se sert brusquement et rapidement, elle se redresse, filant droit vers la porte qu'elle fait coulisser. Par chance, Feren n'est pas bien loin et pieds nus, elle court le long du couloir avant de se jeter contre son dos, enlaçant ses épaules. Il n'y a plus de haine, plus de tristesse, juste la culpabilité de le voir s'en prendre à mur.

« Arrête de te faire du mal... arrête, je t'en prie... »

Tendrement, elle se hisse sur les pieds, enfouissant son visage contre le cou de son aimé alors qu'elle hume profondément son odeur si entêtante. Les larmes coulent, encore, dévalent jusqu'à son menton pour s'échouer sur la gorge de Feren.

« Je suis désolé, pardonne-moi... »


Rapidement, Aava le contourne pour venir se mettre devant le zabrak. Elle tente de calmer ses sanglots alors que ses mains se lève, prenant le visage de son amant entre ses doigts et murmure.

« J'ai essayé de te joindre tellement fois... Et j'ai paniqué si fort en me réveillant... J'ai cru que tu regrettais ce que nous avions fait, j'ai cru que... je n'avais pas été à la hauteur... pardon Feren, pardon... »

Avait-elle donc si peu confiance en elle ? C'était une évidence. La zabrak hésite puis vient poser ses lèvres contre celle de son comparse, l'embrassant tendrement avant de se plonger dans un baiser plus franc alors qu'elle l'enlace à nouveau, le serrant dans ses bras avec une tendresse particulière. C'est le besoin de respirer qui la force à mettre fin à ce baiser qu'elle avait tant attendu pendant un mois.

« Merci pour ton cadeau, c'est le plus beau que j'ai jamais eu de toute ma vie... Après ta tendresse et ton adoration. »
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Le froid. Sensation acérée mais si agréable en cet instant, qui accélérait l’échappement de ce bouillonnement intérieur qui l’écrasait de sa pression. Sensation inespérée de pouvoir à nouveau respirer, bien que difficilement, par ses poumons étouffés par une rage sans commune mesure. A chaque inspiration, c’était comme une vague fraîche qui apaisait chacune de ses sombres pensées, de ses sombres émotions, qui recouvrait d’un baume glaçant chacune de ses plaies. Une solution médiocrement temporaire qui ne faisait qu’enfermer davantage le malaise mais qui, au moins, lui permit de retrouver à nouveau une certaine maîtrise de lui-même et lui rappeler soudainement le picotement lancinant qui parcourait chaque phalange et chaque tendon de ses poings serrés, de même que ses yeux qui brûlaient d’être trop secs.

Et soudainement, quelque chose lui sauta dans le dos. Quelque chose dont la fragrance si particulière, si enivrante, lui asphyxia les cœurs, les rongea d’une triste détresse alors qu’il se battait pour l’oublier. « Laisse-moi, s’il-te-plait… Laisse-moi… » Des mots murmurés d’une voix brisée, comme une complainte, une supplique. Feren voulait sa décision irrévocable, alors comment pouvait-il seulement s’y tenir pendant une minute s’il respirait le parfum d’Aava comme une drogue tandis qu’elle l’abreuvait du son de sa voix ? Le zabrak crut sentir alors des perles liquides s’échouer sur sa peau, rouler le long de sa gorge, alors qu’il n’en était pourtant pas à l’origine. Il tourna alors la tête vers la jeune femme qui se glissa entre lui et le mur, l’obligeant à n’avoir qu’elle dans son champ de vision. Image aimée et damnée, insupportable épreuve qu’elle lui tendait. Voulait-elle donc à ce point le faire souffrir ? Pourtant, les mots qu’elle prononça délia ses doigts dont les jointures semblaient craquer. Une ruse pour l’affaiblir et ainsi mieux l’achever ?

Le baiser qu’elle lui offrit cependant tendait à faire table rase de tous ses doutes, de ses suspicions, de ses résolutions douloureuses. Ses paumes glissèrent le long du mur rugueux avant de rencontrer le derme divinement doux de la jeune femme. Du bout des doigts, il vint cueillir les dernières larmes d’Aava qui roulaient le long de ses joues en une caresse qu’il n’avait pu que rêver pendant le mois passé. C’était lui qui n’avait pas été à la hauteur, qui ne méritait pas les excuses qu’elle lui murmurait pourtant comme si elle était responsable. Son visage se déroba vers la chevelure de la Sith, ses lèvres déposant un baiser brûlant au niveau de sa tempe tandis que de ses bras, le zabrak la serra tout contre lui. Quelque chose brouilla sa vision, le força à froncer les sourcils, mais rien à faire, une larme perla au coin de chaque œil pour dévaler la pente de ses pommettes. Lui avait-il vraiment offert tout cela ? Etaient-ce seulement des cadeaux ? Feren ne savait plus que penser, que choisir.

« Il n’y a qu’une chose que je regrette et tu n’en es pas la cause, Aavryn. C’est ma faute. Tout est ma faute. Je suis parti parce que j’étais incapable d’assumer mes responsabilités, de comprendre ce qui m’arrivait. Et je ne sais même pas si je suis capable de comprendre maintenant. » Sa raison lui hurlait de ne plus s’approcher d’elle, de la laisser dériver en dehors de sa vie, de ne pas s’y accrocher. Et chaque cellule de son corps lui criait de ne plus jamais de séparer de sa présence, de l’embrasser jusqu’à avoir épuisé la moindre particule d’oxygène de Korriban. « Tu parles d’un cadeau. », déclara-t-il d’une voix acerbe, suivi d’un rire triste. « Je ne suis même pas digne de t’avoir offert tout ça. » Il se sépara des cheveux d’Aava avant de relever le menton de celle-ci vers lui, pour plonger pendant de longues secondes ses yeux enflammés dans les onyx qu’il adorait tant. Mais il n’y tenait plus, ses lèvres se plaquèrent sur celles de la jeune femme pour s’y abreuver, pour les rencontrer à nouveau, pour y goûter comme d’un fruit interdit. « Pour ce que ça vaut à tes yeux, par toutes les cornes de la galaxie, plus jamais je ne t’abandonnerai. »
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Dans la puissante étreinte de ses bras, Aava retrouve peu à peu la sérénité qu'elle avait ressentit ce soir là à l’hôtel. Elle garde le silence, se laisse bercer par ce modeste câlin entre deux sanglots d'émotion. Ils avaient l'air fin tout les deux, deux sith en larme pour une querelle d'amoureux... Amoureux, est-ce bien ce qu'ils étaient ? La sith frémit à cette idée alors qu'elle recule, son dos collé au mur. Elle a cessé de pleurer, leur les sillons humides réside encore sur ses joues alors que ses sombres prunelles se pose sur le visage de son compagnon qui a son tour, se libère du trop pleins d'émotion qui le ronge. Elle écoute ses excuses, ses cœurs battant la chamade à chaque mots qu'il prononce. Aava se sent soulager, elle s'en veut aussi d'avoir cru au pire alors que tout comme elle, le zabrak avait simplement eu peur. De de lui, de ses émotions... Réaction parfaitement normale pour ceux qui vivait dans l'obscurité. Allaient-ils seulement être jugé pour cela ? Elle n'en savait rien. Et les supérieurs ? Quelque chose la dérangeait, la rongeait comme un acide brûlant.

Je ne suis même pas digne de t’avoir offert tout ça.

Elle répond par la négative Aava, se contentant de secouer la tête. Il avait tout faux, il était le premier à lui donner une réelle importance, à ne pas se servir d'elle comme d'un moyen pour arriver à ses fins. La femme tend la main, effleurant des doigts le col sombre de la tenue du zabrak. Elle menaçait de fondre encore en larme mais bien vite, Feren qui s'empara de ses lèvres mit fins aux sanglots avant même qu'ils n'éclatent. Aava ne se fait pas prier, l'attire à elle alors que son dos se presse contre le mur, c'est avec fougue et envie qu'elle partage ce nouveau baiser entre deux soupir d'envie.

Pour ce que ça vaut à tes yeux, par toutes les cornes de la galaxie, plus jamais je ne t’abandonnerai.

Aavryn se fige, ouvre les yeux et recule le visage. Etait-il sérieux là ? Oh que oui. La jeune femme caresse son visage tendresse avant qu'un sourire n'étire enfin ses lèvres. Joie, paix, amour... Tout ce qui n'était pas conseillé dans l'ordre auquel il appartenait. Mais qu'importe, elle avait entendu ce qu'elle avait voulu, ce dont elle avait besoin. Elle se jette à son cou, plaque à nouveau ses lèvres contre les siennes puis murmures sur le ton de la confidence.

« Mais tu sais, c'est toi qui a les plus belles cornes de la galaxie... »

Un rire franchit sa bouche aux lèvres charnues. Aava semble déjà plus détendu alors qu'elle vole un rapide baiser à son compagnon avant de glisser sa main dans la sienne.

« Suis-moi. »

Ordonne t-elle non sans un sourire malicieux aux lèvres. Elle marche, quelques instant seulement, quelques minutes à peine avant d'ouvrir une porte et d'entrer en compagnie du zabrak dans une salle qui était atrocement familière. Plutôt grande, étrangement vide, seul décorait la pièce un râtelier d'arme, quelques droïdes d’entraînement et des tatamis au sol. La zabrak relâche son comparse, recule doucement tout en se mordant la lèvre et murmure.

« Tu la reconnaît ? C'est la salle où on s'est rencontré... »

Et où il l'avait presque tué, aussi. Pourtant la femme ne se défait pas de son sourire, elle ne voyait pas cette rencontre comme un échec, impossible avec ce qu'ils vivaient à présent. Toujours pieds nus, elle se glisse vers le râtelier puis s'empare d'un bâton qu'elle fait toujours entre ses mains, testant le poids, l'équilibre et murmure non sans un ricanement malicieux.

« Et si on évacuait un peu cette tension qui nous a rongé pendant un mois ? On pourrait s’entraîner un peu tout les deux ? Sauf si tu as peur bien sûr... »


La malice est évidente, fait briller son regard d'ébène, dessine un sourire sournois sur ses lèvres. Aava prend un second bâton d’entraînement et le lance à son comparse, elle n'acceptera aucune refus, une fois encore.
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