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false memories (aava)

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La déception fut grande, très grande. Non, la zabrak ne le faisait pas marcher, et encore moins courir. Sa remarque et son aveu eurent l’effet d’une gifle sur Feren, dont la mâchoire se décrocha quelque peu. Il était là, bouche bée, car cela le privait de tout mot, de toute pensée, hormis quelques onomatopées parfaitement stupides et sans intérêt. Ah. Voilà tout ce que ses cordes vocales seraient capables de produire à cet instant. Lorsque la Sith se leva brusquement, la perplexité du zabrak s’évanouit avec la soudaineté désagréable d’une douche froide. « Tu sais pas ce que tu rates… », sortit-il d’un trait en retrouvant l’usage de la parole. Quoi ? Mais pourquoi venait-il de dire cela ? A elle ? Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, à lui, comme à elle, de toute façon… Au final, ce n’était même pas étonnant, à vrai dire, avec un comportement aussi insupportable. D’autant qu’elle avait cette agaçante manie de ne pas savoir ce qu’elle voulait. D’abord il fallait répondre à ses questions embarrassantes, et puis finalement les réponses ne lui convenaient pas. Comme si elle venait soudainement de décider qu’elle le détesterait à jamais.

Ce fut sans doute le cas, au vu de la manière dont elle le quitta. Ou dont elle souhaita le quitter, car la voilà qui s’arrêta à côté de lui, incapable de faire un pas de plus, sans pour autant que la Force fût à l’œuvre. Et bien quoi ? Qu’y avait-il, encore ? Cherchait-elle à lui cracher une dernière dose de venin pour l’achever d’une manière ou d’une autre ? Ce serait le cadet de ses soucis, la dernière de ses préoccupations que de savoir le degré de haine qu’elle lui vouait. Ce qui avait été la petite chose serait la dernière personne à pouvoir le vexer. La première à l’agacer, certes, mais le blesser dans son amour propre, alors là… puisque de toute évidence elle n’y connaissait fichtrement rien. Le zabrak arbora une mine bougonne, voire excédée, en attendant que la sentence passe, en attendant sa libération et l’occasion de passer au ce pourquoi il était venu se perdre ici.

Sauf que, décidément, non, il était loin d’être au bout de ses surprises. Cette odeur ? Quoi, celle des steaks qu’elle venait d’abandonner et qui refroidissaient piteusement ? Il pouvait la deviner s’il n’y avait ce parfum qui émanait furieusement de la jeune femme, vers laquelle le Sith tourna la tête. De lui que ça venait ? Cet aveu l’assomma proprement, mais pire encore, ce fut le changement d’attitude de sa compatriote qui l’étonna le plus : envolée, toute la haine qui semblait la tenailler et la faire avancer. Adieu, ce morceau de glace à la place du regard. Elle paraissait d’un coup plus… vraie, plus elle-même. Son propre regard s’arrondit d’étonnement. « Ah bon ? » Pourtant il ne sentait rien de spécial. En revanche… « J’aurais juré pourtant que c’était ton parfum. » dut-il avouer, avant de mettre au travail chaque parcelle de son odorat pour confirmer. C’était comme une vague d’effluve qui traversait son être, qui rendait chaque cellule de son corps plus électrique et qui peu à peu transformait son humeur maussade, modifiait la vision qu’il avait de la jeune zabrak, la rendant plus attrayante qu’elle ne l’était déjà, si seulement elle avait été pourvue d’un caractère plus commode. A moins que ce ne fut l’alcool qui faisait enfin son effet.

Feren continuait de l’observer quand, dans l’arrière-plan, il aperçut son droïde qui lui adressait des gestes. Discrètement, son regard s’attarda dessus pour se rendre compte que Richi faisait de grands oui de la tête avec un pouce en l’air et qu’en plus de cela, ses yeux clignotaient. Il fallait croire que lui aussi devenait complètement perturbé. Choisissant de l’ignorer tout en espérant que le droïde ne provoquerait pas une autre catastrophe, son attention revint aussitôt sur la zabrak. « Je t’assure que c’est toi, c’est agréable tu sais. » Il ne pouvait pas savoir ce qui lui arrivait. Ses parents ne lui avaient jamais dit. En même temps, à huit ans… Pourtant, quand il était gamin, les enfants s’amusaient parfois à relayer tout un tas de rumeurs, dont celle que leurs parents respectifs avaient tout de suite senti avec qui ils allait passer le reste de leur vie. Mais c’était juste une rumeur, pas vrai ?
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 J’aurais juré pourtant que c’était ton parfum.

Elle le fixe, toujours plus perplexe face aux paroles de son comparse. La Zabrak reste silencieuse, interdite. Ses sens l'aurait-elle trahi ? Aava porte doucement une main à son visage, pinçant doucement son nez pour s'empêcher d'avoir à respirer cette odeur plus entêtante à chaque seconde. Non, clairement cela ne venait pas d'elle, s'était bien lui qui empestait cette fragrance délicieuse. Atroce torture, c'est comme un miel qui lui coule le long de la gorge... Durant un instant Aava se perd dans ses rêveries, laissant les poussières oniriques de ses fantasmes ronger toutes ses pensées.

Je t’assure que c’est toi, c’est agréable tu sais.

Son corps pivote et son regard se perd dans celui de son confrère. Aava le fixe avec une attention toute particulière et si son regard n'avait pas été cet abysse insondable, sans doute y aurait-elle vu le désarroi face à son compliment. Muette de stupeur, la jeune femme ne sait quoi lui dire. Est-il seulement sincère ? Tout ce qu'elle connaît de Feren, c'est cette violence dans ses gestes, ce cynisme dans ses mots... Et là, tout s'écroule. Pour la première fois depuis quinze ans, elle a cette sensation d'être plus proche de lui qu'elle ne l'a été des autres. Après le désir, c'est la peur qui s'immisce. Non, elle refusait de se laisser aller à ce genre de faiblesse... cela ne lui ressemblait pas ! Aava recule d'un pas, sa hanche heurte une chaise toute proche alors que le choc la déstabilise, suffisamment pour détourner son attention un instant.

« Je... cela doit être à cause de la membrosie... Oui c'est ça, la membrosie noire... »


Chuchote-t-elle, incertaine. Elle connaissait particulièrement bien l'effet euphorisant de la membrosie noire pour l'avoir consommé sans doute trop souvent. Oui, assez pour savoir que ce qu'elle ressentait n'avait rien à voir avec ça. Qui essaye-t-elle de convaincre, la Zabrak ? Lui ou elle ? Qu'est-ce qui l'effraie le plus dans cette situation ? Est-ce vraiment cette éprouvante faiblesse ou bien les conséquences qu'elle pourrait avoir sur le long terme ? Aava ne saurait le dire, son cerveau cogite au ralenti, lui donnant la sensation d'être embourbé dans du goudron jusqu'aux genoux.

« Je ne veux pas devenir un holo-numéro perdu dans tes souvenirs...»


Elle souffle, la voix brisée par l'inquiétude. Son regard dévie pour se poser sur le droïde. Elle ne comprend pas pourquoi celui-ci s'excite subitement mais déjà, Feren accapare toute son attention. Et qu'il sent bon... Et elle le maudit pour cela ! Aava baisse le visage, rongé par ses peurs qu'elle croyait avoir repoussées définitivement. Lui aussi il allait l'abandonner, comme les autres... Comme sa mère, comme Drïx, comme Darth Arkana et Darth Zeon. Comme tout le monde... Et elle se retrouverait seule avec ses propres ténèbres, on jubilerait de son épanouissement dans l'obscurité. Mais au fond, elle demeurera seule et amère, comme elle l'avait toujours fait. La bile lui remonte jusqu'à la gorge, elle sait qu'elle devrait partir, le planter là pour ne jamais le revoir et pourtant, visage baissé, soumise et honteuse, la Zabrak murmure.

« Emmène-moi avec toi... S'il te plait. »


Hésitante, elle s'approche. La sith déglutit, incertaine de ses mots, de ses choix. Elle tend le bras, glisse sa main dans celle de Feren tout en plongeant son regard dans le sien. La froideur de son faciès s'est mué en une expression d'inquiétude intense, d'envie et de peur mêlée alors qu'elle susurre à son encontre, désireuse et peureuse. Étrangement pleine d'espoir.

« Emmènes-moi loin de cette misère, de cette puanteur... je ne supporte plus ces bas-fond... »
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Les brusques changements qui s’opéraient chez la jeune zabrak avaient de quoi également troubler Feren. Il ne sut comment elle interprétait sa tentative de compliment, mais au vu de sa réaction, elle ne devait pas en recevoir suffisamment souvent pour savoir comment les accueillir. Le boucan soudain produit par la chaise qu’elle heurta subitement le fit sursauter physiquement et mentalement, rompit ce lien fugace qui venait de se tisser délicatement entre leurs deux regards perplexes. Il peinait à prendre pleinement la mesure de ce qui lui arrivait, incapable de comprendre ce qui se tramait dans les rouages de la tête de sa compatriote mais aussi de la sienne. La membrosie ? Le zabrak haussa un sourcil intrigué : elle devait réagir très bizarrement chez eux, parce qu’on ne lui avait jamais dit que ça donnait des illusions olfactives ! Elle avait peut-être raison, bien qu’elle n’eût pas l’air plus convaincu que lui.

Et pourtant, cette exhalaison irrésistible faisait crépiter chacune de ses veines, emplissait ses deux cœurs d’une envie de battre plus vite et plus fort et inondait son esprit des plus délicieux supplices. Ce n’était pas l’alcool qui immisçait là ses vices, c’était une tout autre drogue qui commençait à semer ses graines chaotiques dans le terreau fertile des passions déchainées. Déjà la pensée de ne plus humer l’effluve devenue caractéristique l’effrayait, s’enfonçait tel un pieux dans les boyaux de son esprit.

L’inquiétude qui perça soudain dans la voix de la zabrak le fit frémir, se transmit à Feren insidieusement. Un holo-numéro perdu… pourquoi disait-elle cela ? Il n’était même pas certain qu’elle accepte un jour de le lui donner, son numéro. Et étrangement, cette pensée toute bête lui fit un peu mal, parce qu’au fond, ils auraient peut-être pu s’apprécier. Sans doutes cette jeune femme serait-elle un peu plus vivable s’il ne s’était montré aussi odieux il y a quinze ans. C’était un peu sa faute. Elle n’aurait pu deviner ce qu’il traversait alors à l’époque. Mais c’était du passé et il en payait maintenant les pots cassés. Feren détourna un instant le regard, ne sachant que dire. D’habitude, il avait toujours en réserve quelque remarque insolente ou cynique mais force était de constater qu’elle le rendait sans voix.

Reprenant quelques peu ses esprits et sa contenance, il reposa les yeux sur la Sith qui semblait alors presque rouge de honte, pour des raisons qui lui échappaient totalement et qui alors lui demanda la dernière chose qu’il aurait pu deviner. Feren s’étouffa à moitié, croyant avoir mal compris. « Quoi ? », articula-t-il d’une voix étranglée. Comble de l’impossible, elle se répéta, plus clairement encore, plus proche que jamais, ses doigts entrelacés aux siens, si serrés qu’ils ne se sépareraient jamais. Le zabrak vit alors la jeune femme telle qu’elle devait être sans sa repoussante carapace de froideur et de mépris. Il la vit à la fois forte mais doucement fragile, tempétueuse mais rongée par des peurs enfouies, esseulée par les déceptions mais d’où perçait une lueur d’espoir.

Malgré toutes les excuses qui pouvaient lui traverser l’esprit, Feren sut qu’il l’emmènerait comme elle le lui demandait. C’était inéluctable. Pourtant il ne croyait pas que chaque existence pouvait être pré-écrite. Non, c’était simplement une évidence qui se déployait sous ses yeux. De toute façon, depuis le temps qu’il était là, celui pour qui il était venu à la base ne s’était toujours pas pointé, donc il ne viendrait jamais. Richi avait raison, pour une fois. Le zabrak se leva sans lâcher la main de sa comparse, avant de passer son autre bras autour de sa taille, dans son dos, d’abord dans un geste hésitant, mais finalement avec une douceur insoupçonnée, protectrice. « Viens. », lui murmura-t-il en les dirigeant vers la sortie. Sur le chemin, il tourna la tête vers le droïde, qui avait cessé ses gestes bizarres mais qui clignotait toujours des yeux, et lui intima de les suivre en articulant silencieusement.

Ils quittèrent la chaleur moite de la cantina pour gagner l’air malsain et glacial des bas-fonds. Feren réfléchit rapidement à ses possibilités, se souvint de l’aire de taxis qui était toute proche et les conduisit là-bas d’un pas résolu. Où cela le menait-il réellement, il l’ignorait totalement. Ou plutôt, préférait ne pas s’y attarder pour le moment. Sur place, il y avait un taxi des airs qui attendait. Comme un signe. Il proposa à la jeune femme de s’y installer d’un geste de la main. « Aux jardins du Skydome. », demanda le Sith au chauffeur.
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Viens.
Alors qu'il se lève, Feren l'enlace presque, sa main glissant dans le dos puis la hanche de sa comparse qui frémit sous ce contact délicat et presque intime. Elle ne l'a pas lâché, sa main toujours dans la sienne et pourtant, c'est la surprise qui étire son visage tatoué. Le sith a l'air décidé... Mais à faire quoi ? Satisfaire la supplique d'Aava . Quoiqu'il soit, la douceur soudaine dans il faisait preuve tranchait avec les souvenirs violents qu'elle avait de lui et durant un instant, la jeune femme resta muette, pour ne pas dire interdite. Elle le suit, le pas rapide alors que son repas est laissé à l'abandon et impayé. Il semble se ficher éperdument de ce que peut penser ou dire le barman de la cantina. Sans un mot elle le suit, main dans la main alors que bien vite, la noirceur des bas-fonds les englobe à nouveau et c'est sans perdre un instant que Feren la fait grimper dans un taxi dans lequel elle s'installe. Tous ces mystères quant à leur destination et l'empressement de Feren la rendent nerveuse et curieuse.

Aux jardins du Skydome.

Ordonne-t-il au chauffeur. Aava sent tous ses muscles se raidirent alors que la découverte de leur destination crée l'ombre d'un sourire sur ses lèvres. Elle adorait cet endroit mais y avait été si peu de fois... Impatiente, là sith a du mal à tenir en place alors qu'elle observe le décor autour d'eux. Il faut un moment au véhicule pour s'élever et sortir des bas-fonds et la vision plus claire de l'immense Coruscant illumine son regard d'ébène. C'est ici, en haut. Et toutes ces lumières des milliers de logements dans cette soirée étrange. Aava n'ouvre toujours pas la bouche, n'ose toujours pas lâcher la main de Feren... Elle ne le regarde pas non plus, observant le ciel sombre où le soleil décline peu à peu. Le temps passe vite, sans doute trop à son goût mais quand le taxi se pose, c'est pour offrir la vue d'une verdure chatoyante et entretenue. Cette fois c'est elle qui tire son comparse par la main, passant la première pour très vite se réfugier dans l'espace libre et gratuit des jardins. Elle voit ce qui n'existe pas sur Korriban, elle voit ce qu'elle adore pourtant à travers ces ténèbres... cette touche de lumière apaisante, ces plantes qui s'étendent gracieusement sur un espace gigantesque. Il y a des couples qui passent, des groupes d'amis... Et eux sont là, sombres et tout de noirs vêtus, main dans la main. Il serait sans doute temps de le lâcher . Aava n'en a pas envie... Elle se contente d'ouvrir la route, marchant d'un pas lent alors que dans les mains de Feren, ses doigts tremblent et se resserrent sur les siens.

« Tu sais... » Murmure Aava sur le ton de la confidence, à voix basse, visage penché vers le sien. « Quand j'étais enfant et que je t'ai vu ce jour-là... Tu ne l'as sans doute pas compris mais... Même si c'était maladroit, mes attentions envers toi n'étaient pas mauvaises. Je passais juste dans les parages à dire vrai, je n'avais pas eu l'intention de briser ton moment de paix... C'est juste que... Tu étais grandiose... c'était la première fois que je voyais quelqu'un bouger comme tu le faisais, j'ai tellement adoré ton style de combat et puis... Tu étais un Zabrak alors... »

Son visage pivote, la jeune femme laisse ses yeux sombres glisser sur les arbres et les fleurs aux mille couleurs, tout juste éclairé par les lampes d'extérieur à la lumière blafarde. Se confier n'était pas vraiment son genre, parler encore moins. Pourtant dans cet instant tendre qui n'appartenait qu'à eux, là sith faisait un effort, simplement pour arranger les choses et passer outre à ce souvenir douloureux qui la gangrenait depuis quinze années.

« À part mon frère, tu étais le premier Zabrak que je voyais... Pendant un instant tu m'as fait me sentir moins seule... J'aurais voulu te le dire ce jour-là... Mais je n'avais que huit ans et... Enfin, je n'ai jamais été doué avec les mots. »

La femme se détourne de son compagnon, libérant sa main de la sienne pour venir s'accroupir près des plantations. Elle observe, hume leur parfum. Elle prend son temps Aava, les instants de paix comme celui-ci se fait rare pour des gens comme eux. C'est tout ce qu'elle avait attendu de Feren. Elle l'avait enfin, ce moment juste entre eux. Rien qu'à eux.

« Je t'aie déçu, n'est-ce pas?  Quand j'étais enfant. Tu m'as pris pour une humaine, je t'ai tenu tête... Tu devais tellement me haïr... » Levant le visage, elle pivote son faciès, fixant Feren puis se redresse avec lenteur avant de murmurer. « Me détestes-tu toujours ? »
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Dans le taxi qui plana dans l’imperturbable circulation de la planète, quittant les sombres et morbides avenues dont personne ne souhaitait connaître l’existence pour gagner les cieux plus cléments de la surface, ils n’échangèrent pas un mot, pas un regard. Parce qu’il n’y avait rien à dire, juste ressentir cet instant éphémère de plénitude mêlé d’inquiétude et d’impatience. Même Richi, installé à l’avant, ne disait rien, ce qui était pour le mieux. Du coin de l’œil, Feren observait les tours gigantesques où des milliers de vies anonymes se déployaient, ces milliers de petites lueurs qui perçaient les fenêtres de ces existences multiples. En percevant les doigts de la jeune femme toujours enlacés aux siens, il se demanda plusieurs fois pourquoi les jardins. Il avait dû s’y rendre une ou deux fois, sans véritablement faire attention au lieu et pourtant, en songeant à trouver un endroit apaisé sur cette planète fourmilière qui ne dormait jamais, le Skydome lui avait sauté aux yeux comme une évidence.

La noirceur des profondeurs céda au crépuscule pâle à la caresse ondulante lorsqu’ils parvinrent à destination. La zabrak semblait mieux se repérer que Feren et ainsi elle le guida en silence au travers des paysages extatiquement divins qui recréaient les plus doux rêves de la galaxie. Une nature émeraude qui ne demandait qu’à s’y abandonner, un déploiement de calme qui n’avait existé ni sur Iridonia, ni sur l’austère vaisseau d’une autre vie, encore moins sur la désertique Korriban. C’en était extrêmement singulier pour le zabrak, qui se contenta, le droïde toujours sur ses talons, de suivre la jeune femme au gré de son envie, de ses propres errances, leurs corps si proches qu’ils pouvaient se frôler, mais pas tout à fait, et, toujours, ce parfum attractif qui se mêlait à présent aux effluves aromatiques. Il baissa les yeux vers sa congénère qui se confia alors, enfin, sur ces quelques minutes datant d’il y a quinze ans, sans qu’il y trouvât plus aucune trace d’animosité, de colère et d’amertume. Feren se sentit pincer ses lèvres, un peu embarrassé par l’aveu et la douceur inhabituelle avec laquelle elle parlait.

« Je… », articula-t-il à mi-voix, incapable de formuler ce qu’il voulait exprimer alors qu’il se sentait touché par ces compliments. Je quoi ? Etait-il désolé de s’être emporté ? Pas encore tout à fait. Il aurait simplement voulu lui expliquer, tout lui expliquer. Lui raconter tout ce qu’il avait vu, vécu, tous ses doutes, son sentiment d’être perdu à l’époque dans un monde trop nouveau, trop différent de celui qu’il avait connu. Il n’était pas encore vraiment prêt pour cela, d’autant que la jeune femme, elle, n’en avait pas terminé. Il ignorait tout cet aspect d’elle, alors qu’il lui aurait simplement suffi de poser des questions au bon moment. Au lieu de lui casser des côtes pour sa curiosité d’enfant. Une petite fille coupée de ses racines, paumée loin de son peuple, qui voulait simplement se raccrocher à quelque chose de plus grand, qui avait du sens. « J’ai jamais été doué avec les gens. », avoua-t-il en écho, à la fois un peu piteux et amer. Et a fortiori avec les gamins.

Un froid acide s’empara de lui lorsqu’elle libéra leurs doigts, rompant leur contact, et le malaise fut frémissant, si bien qu’il remonta ses mains le long de ses bras comme pour se réchauffer. Pourtant il n’y avait pas de vent. La solitude était un bloc de glace et il avait trouvé quelqu’un avec qui le faire fondre pendant un moment finalement trop court. Mais cette sensation glaciale qui l’oppressait recula lorsque la zabrak revint à lui et plongea son regard d’onyx dans ses prunelles de braise, qui se perdirent un instant dans le vague de l’horizon tandis qu’un sourire un peu triste se dessinait sur son visage tatoué. La détestait-il ? Cette question le fit quelque peu chanceler. Il la regarda avec une attention particulière. Il ne ressentait aucune haine en la voyant. De l’incompréhension à certains moments, mais plus de colère. « Non. », répondit-il simplement. Sa tristesse s’évanouit doucement et une lueur plus enthousiaste vint éclairer ses traits. « Tu étais sacrément plus coriace que tu en avais l’air… C’était… agaçant. » Il se tut un instant, se tournant alors vers elle pour lui faire entièrement face, avant de s’emparer délicatement de ses mains pour les serrer entre ses doigts.

« Tu sais, à l’époque… j’étais dans une période où je ne me sentais plus appartenir à la galaxie, je cherchais une place pour ma nouvelle existence. L’Ordre venait seulement de me faire découvrir à nouveau la sensation d’avoir un foyer. Une sensation que je n’avais plus depuis que j’avais quitté ma famille quand j’avais neuf ans. Alors, quand tu m’as parlé d’Iridonia, j’ai… de vieux spectres m’ont envahi. Des fantômes que je pensais oubliés, enterrés, inoffensifs. J’ai préféré les repousser avec violence, les renfermer au plus vite. C’était stupide. » Feren sentait qu’il se libérait d’un poids qu’il portait depuis maintenant cinquante ans, à mesure qu’il parlait. Un fardeau qui lui avait fait se forger une carapace d’arrogance et d’indifférence. Il enlaça plus fort les longs doigts de sa compatriote. « Et toi, tu me détestes ? » Quelque part, il ne pourrait même pas lui en vouloir si c’était le cas, parce qu’il n’avait pas vraiment d’excuses pour avoir été odieux. Mais au fond, l’espoir s’enflamma dans son regard.
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Non.

Pour une raison qu'elle ne s'explique pas, Aava sent un intense soulagement l'envahir. Malgré elle, un discret sourire étire la commissure de ses lèvres alors qu'elle reste là, immobile à fixer Feren en silence. Il est bon de pouvoir l'observer de si près, d'avoir un véritable échange avec lui sans avoir à subir des coups ou des insultes. Juste deux adultes qui se découvrent, qui partagent. Un moment de pure simplicité, tout ce dont elle avait besoin.

Tu étais sacrément plus coriace que tu en avais l’air… C’était… agaçant.

« Oh mais je l'étais, c'est une certitude... Et crois-le, c'est bien pire à présent. »

Souffle Aava avec un poil de malice dans la voix. Ce n'était pas là une menace mais bien une affirmation. N'avait-elle pas fait ses preuves à de nombreuses reprises ? Le simple fait d'avoir fini un apprentissage de dix-sept ans, d'avoir rejoint la branche armée sans compter les nombreuses missions de mort imposé par Loki... Qu'avait-elle encore à prouver, à présent ? Elle était vivante. Ce simple fait suffisait à la rendre fière. La sith se plonge à nouveau dans le silence, laissant son comparse prendre ses mains délicatement. Elle adorait ces gestes doux, c'était tellement plus que toute la dureté dont elle avait hérité tout au long de sa courte de vie. C'était plus qu'elle n'en avait jamais espéré. Plus que ce qu'elle méritait. Respectueuse, la jeune femme soutient le regard du Zabrak, écoutant ses confidences et chaque mot qu'il prononce, elle se retrouve dedans. L'un comme l'autre semblent avoir été durement touché par la vie mais délivré par les Sith....

« Je comprends... L'ordre m'a donné cette même sensation quand je suis arrivée... c'était tellement différent de ma vie ici, à Coruscant... » Elle soupir, hausse les épaules avec un sourire timide. « Hem... Oui, je suis née à Coruscant, dans les bas-fonds... Mon frère m'a élevé, si on peut cela ainsi... . Et puis à six ans j'ai été repéré par Darth Arkana... Oh si tu savais... » Souffle la femme à la pâle chevelure, sourire aux lèvres. « Elle a été si bonne avec moi... Elle était la créature la plus belle qu'il m'a été donné de voir... Je crois... je crois sincèrement qu'elle a été la première personne que j'ai réellement aimée. »

Et cela n'avait jamais cessé. Malgré la distance et les obligations de l'une et l'autre, Aavryn n'avait jamais oublié le doux visage de Darth Arkana. Elle fut sa muse à bien des reprises, même encore maintenant. Combien de fois avait-elle espéré la revoir ? Trop souvent.

Et toi, tu me détestes ?

Perdue dans ses pensées, la sith en sortit avec toute la force de la surprise. La question qui lui était retourné lui arracha une moue de perplexité intense alors que ses sourcils se froncent doucement. Le détester ? Jamais. Elle avait été bien au-delà de cela... Pour avoir détesté Drïx de ton son être et aussi Zeon à leur séparation, elle savait que ce qu'elle avait ressenti pour ce Zabrak n'avait pas été de la haine. Alors Aava soupir, secoue doucement la tête avant de baisser le visage. Elle regarde les mains gantées de son comparse puis s'empare de sa main droite et d'un geste doux et délicat, tire le cuir qui la recouvre, dévoilant ses mains, ses doigts. D'un geste doux, la Zabrak caresse la paume de Feren de son pouce, dessinant des arabesques sur sa peau d'ébène et de vermeil.

« Non. »

Répond-elle à son tour avant de lever la main de Feren pour venir la poser contre son visage. La chaleur de sa peau se déverse contre sa joue. Le contact si doux et intense la fait chavirer alors que ses paupières se ferment. Un frisson barbare remonte le long de son échine alors que la sinistre créature laisse ses doigts glisser le long du poignet de Feren. Elle le sent, c'est juste là... Elle peut sentir le sang qui palpite dans ses veines, serpente sous sa peau, pulsé par ses deux cœurs puissants. Ou bien est-ce les siens qu'elle entend et qui résonne sévèrement dans tout son corps ? Peut-être un peu les deux. Dans un souffle, Aava murmure, avouant sans crainte.

« Il y a si longtemps que je n'avais pas touché quelqu'un ainsi... j'avais oublié comme un simple contact peut être bon... »

Ses paupières s'ouvrent doucement et déverses sur le Zabrak toute la noirceur de ses yeux sans pupilles. Sa joue reste contre sa paume, elle n'a pas le cœur à le lâcher une fois encore.

« Parle-moi de toi... te rends-tu compte ? Je ne connais même pas ton prénom. »
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Ils étaient similaires, Feren s’en rendait compte à présent. La vie s’était révélée chienne avec eux, et à mesure que la jeune femme confiait quelques bribes de son histoire, lui révélant, à sa grande surprise, qu’elle n’avait connu que cette planète avant d’être recueillie par l’Ordre, le zabrak pouvait se retrouver, se comparer, s’identifier à ses mots. Ils étaient différents à bien des égards, mais unis par des épreuves similaires qu’ils avaient dû surmonter. Ils étaient tous deux des survivants. Cela le ramena à son propre vécu, à cette amertume mêlée à de la tristesse d’avoir été spolié de sa liberté, de sa famille. C’était un sentiment qui tendait à grandir depuis plusieurs mois, après avoir été bridé, caché, pendant des décennies. Quelque part, Feren avait besoin de remarcher dans des pas lointains, ses propres pas. Le fait de simplement aborder le sujet en surface avait quelque chose de libérateur.

Mais avant cela, il devait se défaire de ses doutes, de ses craintes quant à la jeune femme. Le zabrak était persuadé que la gamine d’alors l’avait haï à mort. Il éprouva une certaine appréhension, puis une surprise, lorsque sa compatriote, plutôt que de répondre directement, se contenta de libérer une de ses mains de son gant de cuir. Il la laissa faire, il la laissa prolonger ce contact des plus inhabituels pour l’un comme pour l’autre, se hasarda sur la proximité exquise qui s’en dégageait, se sentit frissonner sous la légèreté de la gestuelle des doigts de la Sith. Sa réponse finit alors par s’annoncer, plus naturelle que la disparition du crépuscule à l’ouest. Le soulagement qui en résultat fut un choc qui manqua de peu aux deux palpitants du zabrak de rater un battement. Intérieurement, Feren avait pourtant pensé pouvoir accepter sa haine mais, d’une manière incompréhensible, le voilà qui préférait cette issue bien plus sereine.

Sans un mot, il constatait. Il ressentait. Il distinguait la moindre courbe, la moindre arête du visage de la jeune femme sous sa paume. Son portrait était l’harmonie de la force fragile. Elle avait le derme refroidi par la fraicheur du soir et la douceur de l’onde apaisée de l’eau. Ses doigts se déployèrent en une caresse subtile de la pommette, de la mâchoire, éprouvant un besoin impérieux d’exploration mais Feren laissa sa paume simplement comme le creux de la joue de sa partenaire. Un sourire s’étira sur ses lèvres à la remarque de cette dernière. Il se sentait électrisé, presque tremblant. Sa main descendit doucement, elle glissa avec légèreté le long du visage de la Sith, le bout de son pouce lui effleurant le menton et les prémices de sa gorge. A cet instant, il désirait la serrer tout contre son corps, ne plus la relâcher ensuite, percevoir la moindre chaleur qui se dégageait d’elle, le moindre effluve, le moindre tressaillement. Mais à contrecœur, il songea que c’était probablement malvenu.

« Le mystère de toute une vie, n’est-ce pas ? », répliqua-t-il en songeant que c’était réciproque. Il fit mine de réfléchir, une pointe de malice dans le regard. « Voyons… comme tu l’as deviné, je viens d’Iridonia. Avec mes parents et ma sœur, on vivait dans un canyon à l’abri des vents, dans une petite ville qui payait pas de mine. Mais… mon père… il est mort quand l’Empire est venu s’emparer de la planète. Ensuite, ils m’ont emmené, et j’ai plus jamais revu ce qu’il restait de ma famille. » C’était sorti naturellement. Ces souvenirs avaient eu besoin d’émerger. Le zabrak inclina la tête sur le côté tout en détaillant le visage de la jeune femme. « En parlant de prénoms… c’est plutôt réciproque. » Sa paume retrouva les courbes de sa joue, s’ancra ensuite à la naissance de sa nuque, juste sous son oreille, dont il frôla le lobe. Il y rencontra la chevelure pâle qui contrastait tant avec l’onyx de son regard. Le zabrak se pencha vers elle, légèrement, accroissant leur proximité pour lui murmurer à l’oreille ce que des êtres normalement civilisés se partageaient lors de leur rencontre, mais qu'il lui confierait à elle tel un secret. « Feren. »
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Plongée dans le plus parfait des silences, Aava a peur de parler.
Elle a peur que le son de sa voix ne vienne briser cet instant alors que les doigts du Zabrak caressent sa peau avec une tendresse toute particulière. Si elle avait imaginé cela de lui ? Pas le moins du monde et pourtant... Il la touchait comme une chose fragile, comme si elle lui appartenait déjà. C'est qu'elle en ronronnerait presque, La Zabrak. Elle qui n'avait connu que les méandres du chaos, de la noirceur et de la discorde... Elle s'offrait à lui et ses caresses sans retenue, savourant ses gestes tendres. Puis elle l'écoute, encore. Il se confie un peu à chaque seconde, cela le soulagerait-il ? L'idée d'être pour Feren, un pilier sur lequel il pouvait se reposer était une idée plaisante et déjà, un sourire naquit sur ses lèvres à cette pensée alors qu'il avoua ne pas connaître son prénom. Il faut dire qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de faire réellement connaissance.

Feren.

Feren... Feren. Le nom résonne en elle, Aava s'en imprègne alors même qu'il est soufflé à son oreille. Ce frisson qui remonte le long de son dos jusqu'à la nuque est d'une violence rare. Ses mains se portent doucement aux vêtements de son comparse alors que la sith serre le tissu entre ses doigts, tremblante. Elle se sent à deux doigts de s'écrouler contre lui, cette sensation soudaine et irréaliste qui la ronge comme un poison. Un délicieux poison. Elle se sent bien et mal à la fois, c'est nouveau, c'est angoissant et il est difficile à la jeune femme de comprendre le langage de son corps. À dire vrai, il aurait été même plus facile de comprendre le Mando'a. Mais déjà, la voix de la femelle Zabrak chuchote à son tour, sur ce même ton de confidence.

« Aavryn... »

Elle ose à peine bouger. Son regard s'attarde sur les traits de Feren, si proche en cet instant. Elle pouvait voir les détails de ses yeux, cet ambre presque effrayant, la noirceur de ses tatouages. Il était magnifique, absolument magnifique. Incapable de s'expliquer cette soudaine attirance, Aava pivote tout juste le visage, laissant ses lèvres effleurer la joue de son comparse dans un geste qui l'électrise à nouveau. Qu'étaient-ils entrain de f aire, au juste ? À quoi rimait cette parade à laquelle il s'abandonnait, ici dans ce parc verdoyant sous l'ombre vespéral de ce soleil couchant ? La jeune femme ferme à nouveau les yeux, baisse le visage avant de poser doucement son front contre l'épaule du Zabrak. Ils sont plus proches que jamais mais elle n'en éprouve aucune gêne. Il n'y a plus que lui et cette accointance nouvelle qui les unit.

« Qu'es-tu entrain de me faire, Feren ? Je ne me sens plus moi-même... »

Si tout cela n'était qu'un mensonge ? Ces sentiments étaient sans doute qu'une illusion, aussi controuvé que ses paroles. Non, elle refusait de croire que tout cela n'était qu'une affaire de manipulation... Feren n'irait pas juste là pour se venger de ce qu'elle lui avait fait subir ! Elle croyait en ses paroles, il l'avait dit, il ne la détestait pas. Et ce besoin soudain d'une tendresse qu'elle ne s'expliquait pas. Aavryn soupir doucement, se laissant aller sereinement contre lui, humant la fragrance qui se dégage de sa gorge. C'est juste là, si doux et subtile... Pourtant bien vite, une autre chose attire son attention. C'est la nature qui s'éveille tout proche d'eux. Aava s'écarte doucement, dardant ses noires prunelles sur la végétation environnante dont la déhiscence libère un pollen luisant dans la pénombre de la nuit naissante. Elle observe avec une moue fascinée, ce ciel tavelé d'étoiles et de cette féerique bioluminescence. C'est beau, reposant... Avait-elle pu imaginer plus bel endroit que ce jardin ? Jamais. Un sourire étire les lèvres charnues de la sinistre créature alors qu'elle tire son compagnon par la main, se remettant en marche pour découvrir un peu plus de cet étendu verdoyante qui s'offrait à eux.

« Merci de m'avoir emmené ici... C'est vraiment ce qu'il me fallait. J'ai toujours aimé la nature, sans doute parce que j'ai grandi dans la noirceur des bas-fonds avant de m'élever dans les canyons de Korriban. »

C'est même sûr. Tout en marchant, la sith glisse à nouveau sa main dans celle de Feren, entrelaçant leurs doigts d'un geste tendre et énamouré.

« Tu as déjà été sur Nar Shaada ? Ils sont des arbres holographiques magnifiques qui décorent des avenues immenses et merveilleusement illuminées... J'ai tellement adoré cela que depuis, je collectionne les petits arbres holographiques. Je dois en avoir une bonne dizaine... je sais, c'est un hobby un peu étrange mais... Sur Korriban rien ne pousse, cela me fait du bien parfois, de m'immerger dans quelque chose de plus vivant que ce canyon à perte de vue. »
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Il y avait une onde d’harmonie qui émanait de ces deux êtres liés dans l’instant, une résonnance jusque dans les profondeurs du cosmos. Le sourire de Feren s’étira sur une commissure lorsque les doigts de la jeune femme vinrent se blottir sur son torse tandis que sa respiration se faisait plus profonde, plus appuyée. La révélation du prénom de sa compatriote fut comme la découverte d’un trésor éphémère. C’était la légèreté soufflée par la brise, la gravité rappelée par le tonnerre. Ses paupières s’étaient close quand les lèvres d’Aava effleurèrent son épiderme, provoquant une violence décharge dans chaque cellule de son corps. Sa main quitta la nuque de la zabrak pour glisser dans son dos, se mêlant à la chevelure avant que son bras n’entoure ses épaules. « Aavryn. J’aime bien. », confia-t-il dans un murmure.

Il rouvrit brusquement les yeux sur le firmament aux mots de la zabrak. La question n’était pas de savoir ce qu’il lui faisait, mais plutôt qu’est-ce qui leur arrivait. Même Feren se sentait passablement… différent. Ou plutôt, lui-même, tel qu’il devait être une fois dépouillé des apparences et de ses masques. Cette mise à nue involontaire avait de quoi le rendre mal à l’aise et pourtant, il se sentait porté par quelque chose de bien plus grand. C’était une impression qu’il ne pouvait à peine que frôler, qui s’échappait dès qu’il tentait de s’en approcher et de poser des mots dessus, parce qu’elle contenait beaucoup trop de variables pour se contenter d’une définition simple. « Rien… », répondit-il finalement. « Rien qui ne soit volontaire. » Rien qui ne soit regrettable ? se demandait-il en sentant poindre le doute. Se laissait-il glisser sur la dangereuse pente de la faiblesse ? Pour autant, il ne voyait là que le brasier naissant de passions exaltées, rien de que ce que son existence de Sith ne pouvait embrasser. Mais… et si… Feren n’était pas ceux qui craignaient l’abandon. Ses peurs les plus reculées, les plus enfouies, étaient celles de se faire arracher à ceux auxquels il s’était attaché.

La tension de ses désirs et de ses incertitudes s’amoindrit et se renferma dans des recoins inaccessibles au moment où la jeune femme reprit son exploration du jardin. Le zabrak s’ouvrit cette fois-ci plus facilement à l’éveil des sens auquel les invitait la manifestation luxuriante de la végétation. « De rien. », dit-il avec de la sincérité dans le regard. A l’évocation de Nar Shaddaa, il tourna la tête vers Aava, haussant un sourcil à la fois intrigué et amusé. Il voyait de quoi elle parlait mais il fallait bien avouer qu’il associait bien plus la planète à ses spots de néons évocateurs et leur invitation à s’abandonner à toutes les débauches possibles. Néanmoins, il nota inconsciemment ce petit détail sur les goûts de la jeune femme. « Au moins, ce hobby a de quoi illuminer ton chez-toi. », répliqua-t-il avec un sourire, avant d’ajouter avec un soupir : « Je dois avouer qu’à force de crapahuter dans toutes sortes de jungles, retrouver le vide de Korriban me fait parfois un bien fou. Me promener le long de couloirs abandonnés depuis des millénaires, sous le regard austère d’anciennes statues vénérées… c’est mon loisir bizarre à moi. »

Il renversa la tête en arrière et toute l’immensité de l’univers se déversa dans son regard. Toute cette lumière qui s’efforçait de transpercer la noirceur du vide… pouvait-on observer des planètes sur lesquelles il avait déjà foulé le pied ? Combien d’autres jungles, qu’elles fussent désertiques, végétales, glacières ou urbaines, restait-il à explorer ? Il espéra secrètement qu’il y en avait encore un grand nombre, pour pouvoir les découvrir main dans la main avec Aava. Son regard tomba finalement sur Richi, qui l’observait de ses yeux luminescents tout en se triturant les doigts. « Si je puis me permettre, maître… j’ai procédé à la réservation d’une chambre pour ce soir, comme vous l’aviez demandé en partant. Dois-je modifier mes paramètres… ? » Le visage de Feren arbora une moue pensive. « On verra ça plus tard, Richi. », conclut-il avant de s’en détourner pour Aava pour continuer leur promenade. Ils arrivèrent bientôt sur une terrasse qui surplombait un jardin fleuri où chaque détail semblait arrangé au millimètre près. Le zabrak s’appuya sur la balustrade pour profiter du spectacle. « Il y a un endroit que j’aimerais visiter avec toi. », dit-il le plus sérieusement du monde tout en pivotant vers la jeune femme, plongeant ses prunelles dans les siennes pendant un instant silencieux. Il porta sa main qui tenait celle d’Aava vers ses deux cœurs, y déposa les doigts de la zabrak tout contre lui en y entortillant les siens. « Ça s’appelle Iridonia. »
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Au moins, ce hobby a de quoi illuminer ton chez-toi. 

« C'est vrai... »

Je dois avouer qu’à force de crapahuter dans toutes sortes de jungles, retrouver le vide de Korriban me fait parfois un bien fou. Me promener le long de couloirs abandonnés depuis des millénaires, sous le regard austère d’anciennes statues vénérées… c’est mon loisir bizarre à moi. 


« Alors c'est cela que tu fais? Je me suis toujours demandé pourquoi je ne t'avais pas revu en quinze ans... C'est parce que tu voyages, donc. Tu en as de la chance, parfois j'aimerais aussi pouvoir m'évader comme tu le fais... Mais moi, mes obligations sont... Toutes autres. »

Admets volontiers la jeune femme sans pour autant en dévoiler plus sur ses activités. L'exploration était une chose qui la fascinait, surtout qu'elle était férue de livres, d'histoire. Il était sûr que si elle avait pu rester avec Zeon, c'est dans cette voie qu'elle se serait diriger, malheureusement, son apprentissage avait pris une tournure bien différente. Tout ce à quoi elle servait, c'était à causer des massacres... Au moins, Aava faisait cela proprement. Finalement ils arrivèrent sur une plate-forme agréablement décorée. Une touche lumineuse harmonisait l'endroit et soudain, il était facile d'oublier à quel point Coruscant pouvait être austère avec toute cette technologie, la noirceur de ses bas-fonds. Ce jardin était d'une beauté a coupé le souffle mais bien vite, la paix du moment fut brisée par le droïde. Une chambre ? Arquant un sourcil, le regard sombre de la Zabrak passa de Richi à son détenteur qui détourna rapidement la conversation. Avec tout cela, elle-même n'avait pas pris le temps de faire une réserve, rien de grave, une chambre miteuse dans un hôtel des bas-fonds conviendra. Comme toujours.

Pourtant quelque chose la turlupine, pourquoi donc Richi s'était-il empressé de faire mention de cela comme sir Feren devrait bientôt partir ? Était-ce le cas, Il allait bientôt la quitter... ses deux cœurs se serrent dans sa poitrine alors qu'elle se refuse à lâcher son compagnon, ne peux se faire à l'idée de le voir partir dans peu de temps. Car c'est bien ce qu'elle s'imagine, alors même que la soirée commence tout juste. Mais il avait sans doute des obligations, après tout personne ne venait dans les bas-fonds pour le plaisir. Aava soupir longuement, portant son regard sur l'horizon et observe la nature luxuriante des jardins, les lumières colorées qui les éclairent jusqu'à perte de vue.

Il y a un endroit que j’aimerais visiter avec toi.

L'annonce est soudaine et attise la curiosité de la Zabrak. Malgré elle, elle affiche un sourire amusé alors que ses sourcils se froncent. Bien vite elle se tourne vers Feren qui porte doucement sa main à sa poitrine... Elle arrive à les sentir, les battements de ses cœurs. C'est comme un métronome puissant qui tambourine dans sa poitrine. Ba-Boom, Ba-boom... Comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, elle se rend compte que sa respiration se cale sur celle de son comparse, que ses cœurs battent en rythme avec les siens... À nouveau il a cette sensation d'infini qui la submerge et elle se perd dans l'intensité de ses yeux d'ambre.

Ça s’appelle Iridonia.

Cela la frappe avec la puissance de la foudre. Aavryn ne saurait dire si c'était la joie mais l'émotion qu'elle éprouve est forte. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sent émue, la sith. Elle fixe Feren intensément avant de lâcher un rire soufflé. Il disait la vérité, n'est-ce pas .

« C'est vrai... ? »

C'était sans doute le plus beau cadeau qu'on lui est fait. Comment les choses avaient fait pour dégringoler ainsi ? Il n'y a pas si longtemps encore, ils se disputaient hargneusement dans une cantina. Aava s'approche, se love contre lui sans la moindre pudeur, sans la moindre gêne. Sans peur, sans reproche, elle lève son bras lit pour le passer derrière la nuque de Feren, se hissant sur la pointe des pieds pour venir poser son front contre le sien puis dans une tendresse particulière, elle effleure le bout de son nez contre le sien. Elle ne réfléchit pas vraiment à sa gestuelle cependant la jeune femme n'ose pas allez plus loin. Yeux dans les yeux, elle se perd dans la paix qu'elle éprouve. Pour la première fois, le code lui semble n'être qu'un odieux mensonge... La culpabilité la prend en grippe mais la pensée persiste. La paix, un mensonge ? Il n'y a que la passion . Alors pourquoi les deux se mélangent en elle, circulant dans ses veines comme un poison délectable. Pourtant le visage d'Aava se ferme soudainement, se mue dans une tristesse qu'elle ne parvienne pas à cacher. Ses talons touchent à nouveau le sol et regard baissé, elle susurre faiblement.

« Mais tu pars bientôt, n'est-ce pas ? Je ne veux pas que tu me laisses Feren. »

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