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Ghost stories - Gal'aad

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Un ombre planait entre Gal’aad et moi, celle d’un troisième qui nous liait, que Gal’aad semblait brandir comme la raison pour laquelle il ne me faisait pas de mal. Elle était toujours là c’était vrai, et cette affection partagée assez forte pour que je vole vers une station au bord de l’annihilation, reprendre les commandes de ma navette en zone dangereuse pour une mission de sauvetage improvisée et bien au-delà de mes ordres. Personne ne me l’avait reproché, ceci dit, peut-être parce que peu savaient. Lui qui aurait simplement incité Gal’aad à m’apprécier ? De me protéger, peut-être ? Ou simplement notre connivence discrète servait de base pour Gal'aad et moi. C’est vrai que quand j’étais avec Gal’aad, j’avais parfois l’impression d’être avec quelqu’un d’autre. Une sensation tellement familière que je ne la voyais plus avec le temps. C'était quand je ne reconnaissais personne qu'il m'arrivait de m'imaginer le reconnaître enfin, Gal’aad.
- Quand je pose des questions, je sais que je n’aurais pas la réponse complète, mais avec beaucoup de question et beaucoup de fragments de réponse, je pourrais entrevoir au moins la bonne direction. Vers quoi... Ça aussi c’est une question sans réponse.
Apprendre me faisait avancer, je pouvais résumer beaucoup avec ces simples mots. La connaissance absolue était impossible et c’était en cela que la recherche de connaissance était exaltante : parce que jamais on en voyait le bout, chaque connaissance ouvrait les yeux sur son ignorance et poussait à voir plus loin encore. Une quête qui n’avait pas de fin, un idéal inatteignable, un moteur inépuisable.
J’étais perdue là dans mes pensées, le regard vers ce feu si chaud qu’il me brûlait les yeux et me donnait envie de les frotter, ou alors j’avais sommeil ? Peut-être. Mais une main sur mon visage, puis deux, me firent tourner la tête pour faire face au visage de Gal’aad. Sans violence cette fois, je sursautais à peine. Je ne résistais pas, je n'aurais pas pu de toutes façon. Je ne pouvais que m’en remettre à ma sempiternelle confiance envers lui. De là, je pouvais voir le bleu de ses iris, bleu comme les glaciers de Csilla et reflet parfois d’une violence aussi implacable que les pires tempêtes de glace. Là pourtant la colère semblait s’être calmée, enfin, autant qu’il lui était possible, je suppose. Je me demandais si ce geste-ci était également pour imiter la douceur ou s’il cherchait réellement à en faire preuve. Mes mains se posèrent sur les siennes qui encadraient encore mon visage. Ses paroles ressemblaient presque à un aveu. Dans le doute, je m’autorisais un sourire à peine marqué.
Autant je posais beaucoup de questions sur la Force, autant lui parlant des sentiments, ceux qu’il pourrait avoir sans même en être conscient, c’était particulièrement rare. D’ailleurs, je ne me rappelais pas que ça se soit déjà produit dans le passé. Pourtant oui, quand il ne ressemblait à personne d’autre que lui, il m’arrivait d’y voir des actes ou des mots qui pouvaient le trahir, trois fois rien, bien trop peu pour y voir une réelle preuve, c’était pourtant dessus que semblait reposer cette confiance que je ne m’expliquais pas. Sans doute ma fantaisie la plus risquée et la moins objective, mais qui se confirmait avec le temps.
- Ces gestes et ces mots existent. Assurais-je simplement, d’une voix qui couvrait à peine le crépitement du feu.
J’aimais à imaginer la Force mais quand je voulais imaginer ce que ressentait Gal’aad, lui dont les sentiments était une notion si abstraite, je me heurtais à un mur. C’était bien trop loin de ma manière d’éprouver les choses, avec distance mais lucidité. C’était l’erreur que certains humains semblaient faire à l’égard de mon espèce : penser que nous n’avions aucun sentiment. Personne n’était dénué de sentiments : les miens, je les gardais consciemment à distance des actes, ceux de Gal’aad existaient, mais lui semblaient inaccessible. Semblables autant que différents, je me sentais pourtant plus proche de lui que de bien des humains, même dans ses démonstrations de violences les plus spectaculaires. Maternelle presque, je gardais toujours une main sur la sienne, sur sa main mécanique donc le contact frais apaisait ma peau qui avait été trop près du feu. Curieusement, je me sentais moins mal à l’aise avec celle ci que l’autre, trop humaine pour me donner une sensation naturelle.
- Est-ce que je laisse des “indices” moi aussi sans le savoir, dans la Force ? Demandais-je finalement, le regard curieux. Sans doute voulais-je retrouver mon comportement spontané pour éloigner le fait que ce contact, au fond, me faisait toujours un peu peur, que je n'osais pas bouger. Alors me restait ma curiosité, insatiable mais rassurante, à défaut d’être libre de mes mouvements et de mes actes.
Gal'aad Serke
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 « Folle que tu es, les réponses incomplètes ne mènent qu'à des culs de sac et des raccourcis faciles. N'ai pas peur de ne rien savoir plutôt que de tout inventer, c'est ce qui te démarquera de tes ennemis et te rendra plus puissante à ton tour... »

Et lui, que savait-il, l'homme, l'enfant pourtant ? Il y avait des pas dans leur tête, il y avait des pas dans leur cœur à eux tous les deux, eux bien plus hantés que la maison. Un homme sombre tournant et retournant sans cesse, lion en cage, animal enfermé, un homme à qui Gal'aad avait donné vie et fidélité, et Thrace honneur et amitié. Cela avait-il un poids quelconque en cet instant, un poids autre que la douleur ?
Il ressentait chaque geste, chaque souffle de la jeune femme, la manière qu'elle avait de pencher un peu plus la tête vers le froid de l'alliage plutôt que l'autre main qui la tenait pourtant tout autant, la lumière dans ses yeux aussi. Ses yeux, ils n'étaient pas comme ceux de Gal'aad, ils n'étaient pas comme ceux des humains, pouvait-on ne pas les lire pour autant ? Lui il y arrivait, piochant en elle tout ce qu'il pouvait mimer et recréer sans que Thrace ne le remarque parfois. Elle le pensait chiss en son cœur lorsque Gal'aad ne faisait que copier son être à elle, les émotions qui forgeaient son identité.
La seule chose en lui qui ne mentait pas, qui lui appartenait vraiment était cette prothèse que les lèvres de la jeune femme pouvaient presque effleurer.
Qu'est-ce que c'était, un contact ? Il savait comment frapper, il savait comment tuer, et le reste existait bien sûr mais n'apporterait rien au chevalier. Il aurait voulu trouver les mots bien sûr, Gal'aad, raconter ce qu'il ressentait, inconnu, étranger. Raconter la haute montagne qu'il voyait se dresser devant eux, tous les deux, et les chemins qui s'en séparaient, chacun de leur côté. Peu importe la route, s'il tenait la main de Thrace en cet instant, il ne pourrait la parcourir avec elle. Et puis il y avait d'autres choses aussi, son amour du sable et des déserts brûlants, tout ce qui s'opposait à la nature même de la Chiss. Parce que le cœur du chevalier semblait ne s'apaiser qu'au chant des dunes alors, et parfois il y avait du sang sur le sable aussi, parfois il y avait de la barbarie, la sienne, celle des autres, des hommes et des tribus, des femmes et des destins. Un monde façonné par la violence et les passions, à 'limage de gal'aad, tel était le désert. Un monde recréant l'océan sans jamais l'être pourtant, de la même manière que lui le faisait des émotions qu'il disait ressentir. Pour gagner du temps.
Les émotions qu'il ne ressentait pas, elles coulaient simplement en lui comme les grains de sables dans le creux de sa main, brûlant parfois la peau sans y laisser de traces vraiment.
Et la jeune femme voulait l'océan, elle voulait la neige et les glaciers, ce qui existe mais ce qui est figé, deux natures contraires qui se nourrissaient l'une de l'autre.

 « Le désert me manque tellement...

Une souffrance dans ces mots, une souffrance comme une plaie béante dont les bords ne se refermaient pas. Le chevalier ne possédait aucune patrie véritable, on lui disait d'aimer l'Ordre, mais l'Ordre n'était qu'une identité. Par le sable anonyme, il se créait la chaleur d'un foyer.
Un foyer qui n'existait pas.

 « Oh Thrace... »

A qui était-elle, cette voix, à qui était-elle avec les souffrances qu'elle portait, elle aussi ? Pas de lumière, pas de lumière dans leurs yeux à tous les deux, et après ? Car gal'aad se nourrissait des incendies des autres pour exister, et dans les yeux de son amie, il voyait enfin qu'elle comprenait. Cela était dur bien sûr, bien trop dur.

 « J'ai la Force mais je n'existe pas, la Force n'est rien si ce n'est une illusion, celle des siths et des jedis, eux qui croient exister sans être réellement pour autant. Thrace... »

Il laissa retomber sa main, chair et sang, il la laissa retomber sans que ses doigts ne puissent saisir quoi que ce soit. Et le sang lui brûlait les veines, lui brûlait la vie il aurait pu demander pourquoi, poser des questions lui aussi, mais ne jamais comprendre plus qu'un peu. Comprendre mal aussi.

 « Tu connais mon histoire bien sûr, tu sais que ma mère s'est suicidée. Je me rappelle d'elle, pas de ses gestes ou de ses mots, pour moi elle n'en avait pas. De quel monstre a-t-elle rêvé un jour pour ne pas vouloir de ma naissance, je ne sais pas. Je n'aurai pas dû naître, et pourtant je suis là, enfant de la Force malgré tout, mais je ne suis pas comme vous, je ne le serai jamais. J'arpente votre monde comme un éternel vagabond, je rêve d'un désert que je ne peux trouver et je tue pour vous, car sans cœur il ne peut y avoir de remords. Ne me demande pas de ressentir et de raisonner comme un humain lorsque je suis mirage... »

Et la main de métal tenait toujours le visage de la chiss, le haut de la joue, la base de la nuque, un contact qu'elle ne refusait pas.

 « Ne me demande pas d'être ce que je ne suis pas »

Au dehors, le vent soufflait comme une tempête, faisant entendre ses plaintes par le conduit de la cheminé, hululant comme un martyr de plus lorsque deux déjà se faisaient face pourtant.
Il savait blesser, il savait tuer, Gal'aad.
Et Thrace jamais ne pourrait parcourir certaines routes avec lui, de même qu'il ne saurait la suivre seule là où elle saurait aller.
C'était une condamnation, une malédiction.
Il savait blesser, il savait tuer, mais elle, elle à cet instant précis, alors que rien de lui ne savait exister..

Elle, il pencha la tête suffisamment pour apprendre à l'embrasser.
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Le contact se prolongeait et, de seconde en seconde, je passais de l’angoisse sourde - celle d’être à sa merci, vulnérable au moindre changement de son humeur - à un sentiment de sécurité. Où d’autre dans la galaxie étais-je plus sûre qu’aussi proche de lui, le chevalier, le guerrier. J’aimais dire en plaisantant, à James ou au lieutenant Dtin, “que voulez-vous qu’il m’arrive, je serais avec Gal’aad”, plaisanterie pourtant si vraie. Thrawn le pensait aussi, même s’il ne le disait pas clairement et même si je l’imaginais en cet instant, s’il nous écoutait, à ronger son frein à l’idée que je subisse une colère du chevalier.
Oui, aussi contraire à ma nature que pouvait être ce contact, j’étais bien là, en confiance, et dans le regard de Gal’aad je ressentais quelque chose qui m’apaisait, indistinctement. Ce n’était pas qu’un sentiment de sécurité, c’était un réel apaisement, et là aussi je me demandais si c’était la Force qui le baignait qui m’atteignait d’une manière inconsciente. Sans doute était-ce mon imagination et, cette fois, je gardais cela pour moi, ne pas être encore moquée pour ma curiosité.
Ses mots et surtout la voix qu’il eut quand il brisa le silence me firent frémir, à peine perceptible, mais je le ressentis, sans trop savoir ce que je ressentais. Il y avait de la solitude dans ses mots. Pourquoi le dessert, je ne cherchais pas à le rationaliser, cette fois. Ma main se resserra un peu sur la sienne quand il dit mon nom, de nouveau de cette voix si curieuse qui me donnait l’impression de l’entendre pour la première fois.
Je voulu lui dire que pour moi il existait, qu’il était même central dans ma vie, qu’il faisait partie de ceux pour qui je voulais me battre, ceux pour qui je me forçais en croire en le Premier Ordre. Ceux qui donnaient un sens à mes combats, pour qui j’enfilais jour après jour mon rôle d’officier et prenais place dans ce cycle un peu vain d’une guerre qui n’avait pas vraiment de but. Les mots, je ne savais pas les exprimer, ça aurait sonné faux et je restais silencieuse. Seul parlait les caresses discrètes de ma main sur la sienne. Il baissa sa main, l’autre, celle de chaire, et je me décidais pourtant.
- A mes yeux, tu existes.
A lui de décider si mes paroles auraient de la valeur, du moins ce piètre résumé. Je n’étais pas une grande oratrice : je ressentais beaucoup mais exprimais peu. Tout ce que je savais bien dire, c’était les choses pratique, concrètes, les ordres, les discussions tactiques, mais j’étais si mauvaise pour mettre des mots sur les choses abstraites. De là venait aussi mon gout pour les arts, il n’y avait pas besoin de mots pour apprécier et comprendre une peinture ou une sculpture, ou vibrer avec une musique, ressentir ce que ressentait l’artiste.
Je ne savais pas les dire mais je savais les écouter, lui qui se livrait soudain, s’ouvrait au moment où je m’y attendais le moins. Je ne pouvais le prévoir, c’était aussi pour ça que j’appréciais tant sa proximité. Même si ses mots étaient douloureux. Un reflet de mon propre sentiment d’errance, mais je savais d’où je venais, pourquoi et vers quoi j’allais, j’avais mon propre chemin, mes propres aspirations. Lui n’avait pas eu cette chance, comme s’il avait été conçu pour servir le Premier Ordre : le guerrier parfait, sans passé ni identité propre, mais une personne malgré tout. S’il se disait mirage, même sans être humain, il avait au moins le droit d’être lui, une personne, non un outil au bon vouloir du Premier Ordre. Enfin, à mes yeux.
Je ne lui demandais rien, pas quand le travail ne nous y contraignait pas. J’espérais juste pour lui qu’il puisse un jour ressentir autre chose que la rage, la douleur, la solitude. Je voulais pour lui qu’il sache un peu ce qu’était la douceur et la tendresse. Parfois, je me disais que je pourrais être celle qui pourrait le lui apprendre. Qu’il sache, qu’il puisse décider ensuite de ce qu’il en ferait ou même s’il en ferait quelque chose. Parfois et en cet instant plus que jamais.
Ma main avait quitté la sienne pour se glisser le long de sa nuque, sans brusquer, avec douceur comme pour l’apprivoiser. Et si j’interprétais mal ? Si je n’avais pas compris ? Je le saurais bien assez tôt.
Mes lèvres se posèrent sur les siennes après un temps qui me sembla infini. Curieux comme ce contact-là, même si j'en étais familière, celui-ci était différent. Peut-être parce que les autres fois c’était presque badin, une marque d’affection en prélude, généralement, à un moment de détente et de complicité partagée, mais jamais rien de sérieux. Je n’étais pas sure d’avoir pu un jour parler d’amour au sens humain du terme. Mais là, j’y ressentais un sens tout différent, ce geste, pour une fois, je ne le prenais pas à la légère, il n’était pas “rien”. C’était… Curieux, et un peu enivrant. Différent, nous l’étions nous aussi d’ailleurs, lui un humain mais pas comme les humains, moi une chiss, pas comme les chiss.
- Gal’aad…
Ce fut tout ce que je su dire, une fois que je me fus un peu éloignée. C’était comme la continuité de notre dance, en fait, et je me demandais si j’allais de nouveau voler contre un mur. C’était un risque, mais je le prenais, si ça lui permettait de connaître un peu la douceur. Je ne restais pas pour m'en assurer, non pas par crainte, mais parce que la bûche venait de s'effondrer dans un craquement et un nuage de cendres. Aussi je me levais, en silence, et reformais un nouveau tas de bois sur les braises. Je ne pouvais lui offrir le désert, mais éloigner un peu le froid, ça je pouvais.
- Je ne voudrais pas te demander d’être quelqu’un d’autre. Pas ici, pas quand nous ne sommes pas forcés de faire semblant. Murmurais-je, finalement.  Approche, il fait bien meilleur ici. L’invitais-je, ne voulant pas le laisser à sa solitude. Je pense pouvoir faire du thé…
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Elle l'embrassa en retour, ainsi qu'elle le désirait. Et lui, lui il ne put que chercher en son coeur et en son âme si cela était son voeu également. Il ne trouva rien, rien d'autre que la définition d'un geste avec le souvenir de chacun des muscles utilisés pour l'effectuer. Le feu brûlait peut être, mais Gal'aad ne pouvait s'y réchauffer.
La jeune femme imaginait bien des choses de lui, et tout cela se détruisait avant même d'être créé.
Il y avait de la tristesse, il y avait de la douleur, celle dans les yeux de Gal'aad n'était rien d'autre que celle que portait déjà Thrace.
Il mimait, il recréait, car ce n'était pas du vide que la militaire souhaitait, ce n'était jamais du vide lorsque Gal'aad ne pouvait rien offrir d'autre.
Une leçon bien sûr, mais pour lequel d'entre eux?
Coeur lourd, trop lourd de sauvagerie.

”Je ne crains pas le froid, je fais juste semblant parfois.”

Il n'avait pas peur de trembler, il n'avait pas peur de l'inconfort, de la neige, de la pluie ou du vent. Il n'avait pas peur de la glace qu'il portait comme un linceuil. Petit à petit, un masque tombait, celui de l'enfant colérique et gâté que depuis un moment déjà il mimait. Parce qu'on rassurait les enfants peut-être, non? Ainsi le lui dictait sa mémoire dans chacune des choses qu'il avait vu et entendu. Avait-il eu besoin de cela? Il y avait eu Naboo, il y avait eu cette autre rencontre avec Hayden, le jedi fou l'ayant mutilé bien sûr, il y avait eu des doutes et des questions.
Ce temps-ci devait se terminer, pour leur bien à eux. Tuer un enfant que l'on portait au coeur, où avait-il appris cela?
Des yeux noirs, une couronne tout aussi sombre sous le masque. Penser à lui qu'il ne savait jamais assez mimer complètement, lui qu'il appelait frère et maître tout à la fois. Lui qui avait donné son amitié à Thrace tout autant et, sans que Gal'aad ne le sache, lui avait demandé de veiller sur l'autre chevalier.
Il imagina la chaleur d'une tasse de thé entre les mains, se demandant qui en lui pourrait l'apprécier et, de ce fait, comment se comporter.
Cela était douloureux, parce que le parfum d'une femme flottait contre sa peau, une femme qu'un fantôme avait embrassé.
Une femme qui pourtant n'aimait pas être touchée.
Qu'étaient-ils, oh qu'étaient-ils tous les deux, par delà les soleils couchants et les lunes sans étoiles? Gal'aad sut que rien ne l'apaiserait alors, rien si ce n'est l'odeur du sang.

”Aura-t-on un jour des contes et légendes à notre nom? Il y en a sur Luke Skywalker après tout, pourquoi pas nous? “

Les flammes du feu, une douleur de plus pour la jeune femme. Lui demander quoi, d'ouvrir un peu plus ses vêtements, de lui montrer à lui une cicatrice dont elle avait honte afin qu'il la touche d'un bras qui ne serait jamais vraiment le sien?

”Et que diront-ils de nous, que nous étions amants? Ce serait nous donner une humanité de plus... un sentiment lorsque l'on hurle déjà assez que nous n'en possédons aucun. Cela est vrai pour moi, pas pour toi....”

L'enfant avait disparu, à nouveau Gal'aad n'était rien de plus qu'un inconnu. Il n'y avait rien à dire de plus, il pouvait la toucher, l'enlacer, il pouvait la porter contre lui, la plaquer contre un mur froid et humide à la recherche de quelque chose en elle qu'il ne pouvait que deviner, et après?

Des masques, rien que des masques, lui pourtant né d'un amour fou, trop pur et trop profond pour survivre, comme si par ce simple geste ses parents l'avaient sacrifié avant même son premier battement de coeur. Lui qui ne pourrait jamais aimer comme Luke et Shalott, eux qu'on ne chantaient pas, s'étaient aimés.
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Je restais seule auprès de ce feu que j’aurais voulu éteindre, ou au moins laissé mourir. Pour Gal'aad, parce qu’il l’avait demandé sans en avoir besoin, au fond je savais bien qu’il ne craignait pas le froid. Craignait-il quelque chose ? Non il jouait et je jouais aussi, obéissant stoïquement à ses demandes sans un haussement de sourcil, sans protester, peut-être pour donner l’impression que j’étais obéissante et manipulable, peut-être ? Me rassurer moi en me rappelant que si je jouais à ça, c’était parce que je le voulais bien, et lui assurer à lui que j’étais susceptible de me plier à la moindre de ses demandes. Ça aussi, ça faisait partie du rôle. Je fouillais dans mon sac pour en extirper un récipient de métal, une gourde d’eau et un sac hermétique contenant plusieurs sachets de thé. L’eau commença à chauffer dans son creuset de métal. J’avais des tasses aussi, petites pour ne pas prendre trop de place, cela faisait partie des rares caprices que je m’autorisait, le petit plaisir non obligatoire pour ma survie mais que j’avais à chaque mission, parce que le thé, pour moi, avait le pouvoir de créer une petite bulle familière et paisible, même au cœur du pire champ de bataille.
C’était l’une des rares choses que ma mère m’avait appris.
J’observais les feuilles de thé teinter l’eau, des légendes sur Gal’aad sur moi. Nos noms passant dans l’histoire jusqu’à ce qu’on doute que nous ayons réellement existés. À l’instar de Skywalker, des jedi dont beaucoup dans la galaxie se demandaient si cela avait réellement été. Y avait-il eu un jour des chevaliers dotés de pouvoirs mystiques, armés de sabres de lumières, protégeant la galaxie contre un mal dont peu de gens pouvaient comprendre la nature. Qu’est ce qui différenciait les Ren des Jedi, au final ? La violence, la cruauté diraient certains, mais cette marque qui me traversait le dos et que je pouvais toujours sentir me rappelait que les Jedi n’en étaient pas dénués. Un sens de l’ordre, des principes, une ligne de conduite ? Je ne voyais aucune différence. Les légendes, elles s’écrivaient déjà.
- Il y en a et il y en aura, mais je doute que l’Histoire sera tendre envers nous. Nous sommes de ceux qui n’auront pas le beau rôle, le visage qui fait peur aux enfants le soir.
Même aux nôtres nous faisions peur. Le Premier Ordre craignait ces combattants sans visages, implacables et impitoyables, qui d’un simple effort de volonté pouvait leur ôter la vie. Ils me craignaient aussi, moi comme Thrawn, des aliens dans une organisation d’humains suprématistes. Impitoyables pour ne pas être pensé faible, intransigeant, accentuant volontairement tout ce qui nous rendait moins humain, entretenant l’incompréhension autour de nous, pour nous protéger. Nous faisions peur, nous devions faire peur. J’avais quitté mon rôle de protectrice des confins de la galaxie pour endosser celui de la menace qui devait faire trembler la galaxie. La rendre forte.
Dans la crainte alors, on rationalisait, on déformait, on cherchait la moindre faille pour atténuer la peur. Quoi de mieux qu’une belle histoire d’amour pour écailler un vernis de menace et d’inhumanité ?
- Peut-être oui. Pour tenter de mettre un visage humain sur ce qu’il y a de moins humains dans le Premier Ordre. Le Chevalier et l’Alien… Qui sait, peut-être nous fera-t-on passer pour les victimes de l’histoire. Les enfants sacrifiés dans une guerre où seul l’amour peut encore les sauver de la folie.
J’eus eu petit rire, et moi-même je ne savais dire si je riais d’ironie ou de tristesse. C’était pourtant ce que nous étions : des armes. Des enfants qui n’avaient jamais vraiment été des enfants mais qui pourtant le restaient toujours un peu. Sans doute qu’imaginer une romance éperdue entre Gal’aad et moi serait séduisante, plus que celle du chevalier incapable de sentiment et de la guerrière qui s'était coupée volontairement de ses sentiments, trop consciente que tout pourrait s’effondrer, s’attacher, aimer, perdre. La souffrance de la perte, je ne pouvais pas me la permettre, et j’aimais déjà beaucoup trop, alors je me forçais à mettre des barrières, de me souvenir à chaque instant “tu les aimes, mais tu les perdras”. Aimer comme il convenait d’aimer, un amour vrai, exclusif, rêver d’une vie ensemble, d’enfants, peut-être, ça m’était interdit. C’était douloureux, mais pas autant que de briser cet interdit et de créer ce qui pourrait réellement me détruire. Parce que j’étais une arme dans cette guerre et qu’une arme ne devait pas se rendre fragile. Je devais être forte, parce qu’une faiblesse de ma part deviendrait aussi une faiblesse pour Thrawn, ça plus que pour tout le reste, je me l’interdisais.
- Impossible pour toi, interdit pour moi. Je posais devant lui une tasse de thé et restais debout avec la mienne, m’approchant de la fenêtre, contemplant dans l’interstice des planches le paysage nocturne au dehors. Le froid venait caresser mon visage et dessinait des motifs diaphane au-dessus de ma tasse, rendant liquide la vapeur du thé. Ou peut-être que ces légendes ne nous verrons qu’en monstres. Je préfèrerais. Je ne voudrais pas qu’on me prenne en pitié. Déclarais-je en retrouvant la froideur naturelle de ma voix. Car le danger était grand de susciter la pitié quand on était un individu féminin, jeune qui plus est. Les humains aimaient humaniser et surtout imposer leur vision d'une douceur aux femmes, une force aux hommes, y compris aux autres espèces. Une insulte pour moi qui voulait marquer l’histoire par mes actes et non mon visage. Pour mes victoires, pas pour mes sentiments.
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Le silence et la nuit avançaient malgré le feu, malgré les corps, leurs corps, et le froid humide transperçait jusqu'aux coeurs de pierre à présent. Il pensa aux planètes visitées, aux planètes détruites aussi, par son sabre, par Starkiller, par d'autres que lui peu importe le camps, peu importe le coeur. Il pensa à toutes les légendes qu'on y chantait, aux hommes et aux femmes mythiques que l'on y pleurait. A l'amour simple, à l'amour pur, à celui véritable, différent parfois, tout de haine et de chaos. Comment le chantait-on, celui là?
Le frissonnement des étoiles.

”Je suppose que dans une chanson, je te dirais de venir dans mes bras. Je te l'ordonnerais, même, et tu obéirais parce qu'il serait question d'amour. Avec les légendes, les femmes pardonnent tout.”

A tous les coups de tonnerres, à tous les derniers cris des horloges, les sourires que l'on ne reverraient jamais, ceux dont on ne pouvait soupçonner l'existence aussi. Il frissonna, lui le chevalier et, femme de glace et de nuit, la dame Sans Merci. Son bras avait attrapé la main de Thrace, mimant le peu de gestes qu'il décrivait dans ce que serait le poème, leur poème.

”Tu te débarasserais de tes vêtements face à feu, je ne verrai que ta cicatrice d'abord. Je l'embrasserai avec plus de douceur que je t'ai embrassé toi. Les gens adorent quand cela se passe ainsi, les belles scènes d'amour... et les femmes qui écouteraient frissoneraient un peu. Parce que dans chacune des chansons je suis un monstre, je suis un chien, elles imagineraient ma bouche sur elle, l'haleine chaude, le coup de dent que je pourrai donner, sauvage, la facilité que j'aurai à les déchiqueter...”

Il leva les yeux pour regarder son amie, elle assise sur ses genoux à lui désormais, elle qu'il tenait au creux de ses bras ainsi que l'on doit tenir une femme que l'on aime.
Il n'éprouvait rien.
Un lien existait entre eux pourtant, fort, triste, ce n'était pas le lien d'un coeur à un autre. Pas comme dans les histoires.
Pire que dans les histoires.
Ils partageaient une malédiction, comme un frère et une soeur, comme un amant et une maîtresse, comme deux ennemis bien plus que deux amis. Une malédiction qui ne partirait pas.

” vea cart to batas vim vea cart to barci? “

Ils pouvaient s'aimer avec fougue, avec rage, s'aimer comme ils faisaient la guerre avec des coups, des cris et des larmes sans se soucier des cicatrices et des blessures. Ils pouvaient, oui, l'un comme l'autre, l'homme et la femme.
Imaginer les larmes de Thrace, chacun des sanglots qu'elle retiendrait, serait-ce de l'amour quand même?
Non.

Elle pouvait tendre la main simplement, lâcher la tasse, lâcher le thé sans rien savoir des éclats au sol, sans s'en occuper et, du bout des doigts, saisir le sabre que Gal'aad ne cachait pas. Elle savait comment l'allumer, elle savait en tenir la poignée au moins un peu. Et le coeur de l'homme était là, si proche, à peine une poitrine pour le séparer du monde et de la mort, à peine un souffle, une décision.
Parce qu'elle était forte, Thrace, parce qu'elle craignait beaucoup de choses, mais ils avaient leur prière à tous les deux aussi, vestige d'une enfance que l'une regrettait peut-être, que l'autre oubliait sans jamais l'avoir compris.

”csehn cart to rt'eseci ch'uscehah “

Face à face, ils ne se craignaient pas, jamais.
Jamais.
Mais sitôt le dos tourné, l'autre redevenait alors le pire des dangers...
Thrace
Thrace
EWOK SAUVAGE
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La se trouvait ma limite face aux légendes et à ma compréhension de l’amour. Quand il établissait des rôles et que le romanesque voulait m’en donner un qui n’était pas le mien. Il n’y avait pas de place pour les guerrières dans les légendes humaines, la femme devait être douce, obéissante, fragile. Elles n'étaient pas marquées comme je l'étais, parce qu’elles devaient se protéger, protéger leur “valeur”, parce qu’une femme existait bien trop souvent pour sa valeur esthétique. Combien d’humains avaient fait cette erreur face à moi, à agir comme si je devais être protégée.
Gal’aad lui avait le droit, parce que c’était un jeu et que ni l’un ni l’autre n’avions vraiment notre place dans ces légendes ci. C’était peut-être pour ça qu’il nous faudrait en écrire d’autres. Des légendes qui feraient peur sans doute, de deux personnes qui faisaient semblant d'aimer.
- Nan’ei.
Je refusais ce rôle tout comme je refusais qu’on m’imagine fragile, à sa merci, et si je restais ainsi sur ses genoux, c’était parce que rien n'était vrai. Si dans les légendes il pouvait ordonner qu’on s’aime, la réalité était bien différente. Je lui devais obéissance dans le combat, mais ça s’arrêtait là et je savais qu’il ne franchirait pas cette limite. Bien sûr, je pouvais vouloir l’aimer, sans ordre ni légendes, cette idée avait quelque chose d’exaltant, d’attirant, mais cela n’arriverait pas, parce que pour lui pour qui les sentiments étaient étrangers, c’était lui que j’abuserais. Le simple désir, en dehors des sentiments, est-ce que ça lui était possible ? Même ça je l’ignorais.
- Ch'ah csarcican't vepihn ch'eo csehn.
J’avais répondu presque sans y penser. Un vieux réflexe activé et je pris le temps de me poser la question : de quelle nature serait cette peur ? La peur de l’autre, ce danger que nous représentions l’un pour l’autre ? Possible, après tout, si les sentiments ne pouvaient pas nous retenir, qu’est ce qui le pourrait si nous devions nous opposer ? Et si la peur devait prendre son visage, je combattrais tout comme il me combattrait, le combat, la violence, c’était peut-être notre manière de nous aimer.
La tasse dans mes mains refroidissait, maintenant qu’elle était vide de son contenu. Le métal reflétait les flammes de l’âtre et je contemplais les quelques morceaux de feuilles restés au fond, formant des arabesques que certains s’amusaient à lire, dans l’espoir d’y trouver leur destinée. J’eu un bref sourire : pourquoi chercher dans du thé les réponses à ses question. Pourquoi observer autant quelque chose dénuée de sens quand l'observation de ce qui nous entourait à chaque instant donnait infiniment plus de réponses ? Le thé ne donnait pas de réponse, il rendait juste le chemin pour les obtenir plus doux.
- Peut-être que les légendes feront de nous des ennemis. Je posais ma tasse sur le sol. Mais deviner le futur est bien incertain, ce qu’on en racontera l’est plus encore. J’ai sommeil.
Je m’épanouissais dans le présent, dans ce que je pouvais observer et comprendre, mais penser à l’avenir, mon avenir, c’était bien trop flou, comportait bien trop d’inconnues pour que je le fasse sans que cela ne m’épuise. M’inventer des sentiments humains aussi, sans doute. J’étais presque sure de cela : ces légendes si elles voient le jour ne pourraient jamais nous comprendre, ni lui, ni moi.
Il y avait bien un fantôme dans cette maison, mais c’était celui du futur.
Et demain le présent demanderait toute mon attention, de nouveau.
Gal'aad Serke
Gal'aad Serke
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And I'll fall on my knees
Tell me how's the way to be
Tell me how's the way to go
Tell me why I feel so low

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Elle ne pesait rien, la femme sur ses genoux, pas même le poids d'un coeur dirait-on. Un soupir, et elle disparaitrait non point par faiblesse mais bien par lassitude. Elle avait sommeil, Thrace, et le sommeil était le pays des rêves. Pouvait-on rêver du futur alors? Drapeaux jetés au vent, étendards de guerres oubliées ou à venir, tout se confondait....
On pouvait rêver, oui, et, sans fermer les yeux, juste en tenant la femme contre lui encore un peu, Gal'aad rêva d'humanité. En aurait-il jamais? Il n'était qu'un vide sans nom, sans but, qui de temps en temps jouait au jeu de l'honneur, mais après? Obscurité au dehors, obscurité en dedans, en eux, pour eux.
Une question: se détestait-il? Gal'aad ne savait pas. Cela lui étreignit la gorge comme la main d'une amante cruelle, il ne soupira pas, pleura encore moins. L'homme qui n'existait pas. L'ombre... Et être une ombre lui plaisait, oui, caché derrière un autre grand, bien plus grand que lui. Il en copiait chaque joie, chaque faiblesse, mais l'ombre ressentait-elle vraiment pour le corps?
Qu'aurait fait Gal'aad si en cet instant précis, il avait existé?
Un baiser, un vrai, lèvres contre lèvres, et les dents qui mordent un peu peut-être, et les mains qui tiennent, qui enlacent. Un sourire, un battement de coeur, plusieurs aussi, comme le tempo d'un galop de fin de jour>.
Et puis arracher des vêtements.... C'est ce que l'on faisait entre amants, non? Oui, et peut-être avec moins de douceur, il l'aurait allongé à terre, jouant de leur maladresse à tout deux. Dans ses oreilles, il lui semblait entendre la voix ennuyée de la Chiss dire que non, ce n'était pas le moment, qu'elle avait sommeil, juste sommeil.
Mais ils l'auraient fait quand même, trop complices pour cela, simplement pour le plaisir du repos après, chacun dans les bras de l'autre. Là où la douceur avait un but, une signification....

Un mirage, l'illusion du futur qui ne serait jamais. Tout cela avait dansé dans les yeux de Gal'aad pour un court instant de douleur. Il voulait les mains de Thrace dans les siennes, il voulait les serrer, comprendre pour un instant qu'il était vivant. Cela tempêtait en son coeur, cela tempêtait en lui, comme un chien furieux attaquant un dragon d'astre et d'étoiles, espérant lui tordre le cou par la seule force de sa mâchoire, l'espérant oui, mais n'y arrivant jamais.
Le calme glissait loin, trop loin de lui désormais. Il avait lâché la Chiss, la laissant s'étendre où bon elle le désirait pour son repas.
S'étendre sans lui, sans amant.
Drapeaux de guerres qui n'existaient pas, tous les chemins du futur, tous ceux que jamais l'on n'emprunterait.
En silence, à son tour Gal'aad se leva, observant le froid et la nuit par la fenêtre de la demeure délabrée.
Au dehors rien ne bougeait, rien ne bougerait jusqu'au matin. Existait-il seulement un dehors désormais? Un frisson long et froid menaçait de lui dévorer l'échine, une nausée également. Il échouait.
Il échouait pour qui, pourquoi?
Le calme n'existait plus. En rentrant sur Borosk, Gal'aad aurait à agir pour lui-même, retrouver un peu de paix et d'équilibre comme on le lui demandait depuis les premières heure sde sa naissance peut-être.
L'équilibre dans les ténèbres...
Il devait faire pénitence, voilà la vérité. Pénitence de son désir d'avoir un coeur qu'il découvrait, pénitence d'une douleur qu'il laisserait à d'autres, pénitence voilà tout.

Et cela signifierait ne pas aller aux combats de ses frères et de ses soeurs, ne pas tirer l'épée avec eux.
Jusqu'à ce qu'il en soit digne à nouveau.

Thrawn-et le voyant du comlink clignotait toujours, preuve que l'Amiral n'avait rien manqué de ses échanges avec sa petite-fille- ne l'avait pas envoyé dans une maison hanté, mais bien affronter ses propres fantômes.
Il semblait à Gal'aad avoir gagné.
Alors seulement, il s'allongea pour rêver à son tour. Un progrès vers la lumière lui aurait peut-être permis de rêver du corps de Thrace tout près du sien...
Mais dans ses songes, il n'y eut que les ténèbres.
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