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They see me stealin' they hatin' [ft Moira]

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Ce moment est bien sûr arrivé, celui où je finis ma gourde d’eau, l’air aussi contente que reposée. J’ai au moins marché cent ans et j’aperçois enfin les confins d’Anachore. Une ancienne base de la Résistance ou de la très ancienne République, je veux dire, la vraie. Celle qu’on disait égalitaire et purifiée de toutes dérives politiques. Evidemment, je ne suis plus une enfant, je me doute bien que cette République comme celle actuellement n’a pas été exempte de dérives, mais voilà, c’est un mythe. Et les mythes sont toujours beaux.

L’ancienne base est aujourd’hui un repaire pour ceux qui fuient tant bien la Nouvelle République, la Résistance ou le Nouvel Ordre. En rassemblement de bons, de brutes et de truands. Mais aussi d’ancien héros d’une Résistance délavée et usée. Ceux qui se sont battus pour un idéal aujourd’hui bien trop inaccessible. Je le sais, je le connais ce désespoir, j’ai ressoudé les os brisés par la fatigue, sans me soucier qu’ils soient bons ou mauvais. Je n’ai jamais demandé, mais des fois les cœurs veulent parler et les langues se délient. Des agents de l’Empire, des anciens dignitaires de la Vielle République, les truands trop vieux, des civils innocents, tous vivent ici. Et moi, je suis la pire d’entre tous, fuyant Résistance ou Premier Ordre en m’attachant à un mensonge : rien n’a changé, je peux rester neutre, tout ira bien. Et j’ai si peur que cette fiction vole en éclat que je ne cesse de fuir, toujours plus loin d’Abafar. Je fuis les amis comme les ennemis, car ils pourraient bien me demander de choisir, de m’aligner. Et moi je ne veux pas. Je ne peux pas. Je ne sais pas !

Je fonce rageusement vers cette terre de paix, où personne ne se soucie que je ne sois ni pour l’un ni pour l’autre, car ici tous ont perdu la volonté de choisir. Et sans vaisseau, sans promesse d’embauche, sans rien dans mes poches, je fonce vers la fin. Oh, non, je sais, ce n’est pas bien de ronchonner, il faut que je m’occupe, que je bidouille de mes doigts, que je fasse quelque chose foutredieu ! Bon, d’accord, je n’avais qu’à pas quitter la Cantina bille en tête, comme si traverser la moitié de la planète en speeders ou à pied allait m’apporter une carrière ou un but dans la vie. Ou même mieux, une famille, un job et une maison. Une maison à moi, rien qu’à moi.

Je n’ai pas le temps de finir de la décorer mentalement que je me trouve face aux imposants murs en terre de la cité. Je fais dix mètres avant de trouver une porte grande ouverte, elle se fermera à la prochaine tempête de sable. Avant, il y avait un toit et cette place dans laquelle je me trouve était un hangar. J’aurais pu être reversée par un vaisseau de la Résistance jadis. Maintenant, je suis juste sur une vaste place, mais elle vibrionne bien trop pour que je ne me sente à l’aise. Il ne me faut pas tellement de temps avant de voir les uniformes longs et noirs du Premier Ordre. Je lisse mon voile qui me protège du vent du désert, un vent particulièrement sec et agressif. Ce geste me rassure autant qu’il me fait sembler tendue aux yeux des soldats. Jamais personne ne vient ici, c’est un accord tacite entre tous, ici on laisse son passé, ici l’on est libre. Ici, c’est ma deuxième maison, mon paradis. Et ils foulent cette terre avec tant de mépris, contrôlant les passants, que je laisse échapper un gémissement de frustration.

« Votre ID. »

Même pas un bonjour, un s’il-vous-plaît, même pas une seule formule de politesse. Deux fichus mots, c’est toute l’éducation que le Premier Ordre donne aux siens ?! Bien sûr, je n’ai rien à me reprocher, mais comme tout le monde, j’ai un peu peur. J’ai toujours peur. Pour un oui, pour un non. Le soldat regarde l’objet qui sert à m’identifier, je le vois tiquer. J’ignore pourquoi, mais visiblement, quelque chose ne va pas. Il commet l’erreur de me le rendre avant de me demander de rester là le temps qu’il harangue son supérieur. Pour une fois dans ma vie, je n’attends pas de me prendre un problème au coin de la gueule et finir la Force sait pourquoi dans une prison du Premier Ordre. Sans savoir si je risque la prison ou si j’aurais pu gagner au loto, je prends la tangente. Adieu les blaireaux !

Je file en direction de… voyons… aucune idée. Pas grave, j’suis la reine de l’improvisation. Comment ça, vous ne saviez pas ? Figurez-vous que moi non plus, hi hi hi. Je me déteste.

Je fonce un peu comme une crétine, dans l’espoir vain que les hommes en noir ne soient pas partout avec leurs fichus stormtroopers. Dans une ruelle adjacente j’entends un bruit de cavalcade et de là et de derrière moi, une injonction à s’arrêter fuse. Je me sens héroïque, à courir comme une idiote pour une raison qui m’échappe. Plus encore, mon âme de héros s’éveille quand je manque de foncer dans une silhouette féminine qui sort de la ruelle et lui attrape l’avant-bras dans l’optique de la sauver des vilains troopers. Je continue ma route, devinant sans peine qu’elle doit fuir elle aussi. Enfin j’espère, sinon je viens de la mettre dans une jolie panade.

Dès que je peux, je la pousse dans un recoin bien sombre (oups) et je m’emploie à mettre des caisses et des contenants pour nous cacher. Une fois que plus aucun bruit de poursuite ne se fait entendre, j’essaie de reconnecter tous mes neurones. Plus question de réagir comme ça vient, maintenant que j’ai réussi à m’attirer des ennuis, il faut que je m’en sorte. Alors j’ouvre de grands yeux paniqués vers ma partner in crime et lui murmure le plus doucement possible : « Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »
Moira Sayall
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Fawn & Moira

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Murmure la voix de l’inconnue.

Toutes deux sont dissimulées derrière un amoncellement de caisses plus ou moins vides alors qu’une vive agitation règne non loin d’elles. Des hommes du Premier Ordre sont à leur trousse ; la jeune femme qui l’accompagne ? Oh Moira ignore de qui il s’agit, cette dernière lui a foncé dessus alors qu’elle débouchait d’une ruelle en essayant d’échapper à ses assaillants. Comment Moira s’est retrouvée dans une telle situation ? C’est une excellente question. Pour être tout à fait honnête, Moira ne se souvient pas exactement du déroulement des évènements qui l’ont conduite à se retrouver dans cette ruelle ensablée et sombre. Nous essayerons néanmoins de retracer son périple avec le plus d’exactitude possible.

Tout a commencé deux jours plus tôt par une simple mission. Rien de bien infaisable, un petit cargo en direction d’Arkanis, une mission au sol qui ne représentait pas grand danger et c’est juste un petit groupe de résistants qui a quitté Seltos. Un vaisseau civil, rien ne pouvant laisser apparaitre qu’ils étaient en mission pour la Résistance. Rien. Alors qu’est-ce qui les a trahi ? C’est une excellente question. On ne le saura sûrement jamais tout est-il que le Premier Ordre leur est tombé dessus. Et vous savez avec eux, ils tirent puis posent les questions ensuite. Oh c’est de bonne guerre, la Résistance ferait de même ; le sang coulera dans tous les cas. Les souvenirs de Moira sont flous. Elle ignore s’ils se sont écrasés ou si on les a trainés de force dans le vaisseau ennemi. A cause des secousses, la tête de la brunette est venue heurter violemment un mur et à partir de ce moment là, rien n’est clair. La seule chose qui est certaine c’est qu’elle aura un beau bleu sur le front pendant quelques semaines. Lorsqu’elle a rouvert ses paupières, Moira était secouée dans tous les sens et la chaleur était écrasante. Ses poignets étaient liés par des lourdes menottes blessant sa peau délicate. Elle n’était pas seule, deux autres gars de son groupe étaient dans la même cargaison ; entourés de Stormtroopers. Les autres ? Morts, très probablement. Le droïde de Moira était également là, hors tension mais toujours là. Ce bon vieux BB-12, toujours présent lorsque la brune se retrouve dans les pires embrouilles. Ils ont roulé, longtemps. Puis ils se sont arrêtés pour être balancés dans une geôle sombre et étouffante. Le lendemain, ils sont remontés dans le véhicule, le visage tuméfié et de nouveaux bleus sur la peau. Ils n’était plus que deux. Encore une journée à rouler puis le même rituel. A l’aube, Moira était la seule à s’asseoir entre deux Stormtroopers. Elle sera la prochaine.

Lorsque les portes se sont ouvertes, Moira n’a pas réellement réfléchi et s’est faufilée à toute vitesse entre les Stormtroopers, pris de court. Oh pour sûr qu’ils ne s’attendaient pas à ce qu’elle tente quoi que ce soit ; d’autant que lorsque l’on voit Moira, on n’est pas vraiment impressionnée par sa carrure fluette. Pourtant, la petite taille de la pilote est un véritable atout. Elle court à toute vitesse, son coeur bat à tout rompre et elle esquive avec agilité les tirs de blaster qui claquent dans son dos. Dieu merci, elle est assez maligne pour zigzaguer dans tous les sens dans l’espoir de ne pas se retrouver blessée. Elle ignore où elle va, elle ne sait même pas sur quelle planète elle se trouve mais ce n’est clairement pas celle sur laquelle elle devait aller. Elle pousse des gens, bouscule et passe par des coins que ses ennemis ne pourront pas atteindre. Ah ! Et après on se moque d’elle. C’est à ce moment précis qu’un élément perturbateur est entré en collision avec elle.  Moira n’a pas eu le temps de faire quoi que ce soit que la main de la jeune femme s’est fermée sur son avant-bras droit pour l’entraîner dans sa course folle. Elle n’est apparemment pas la seule à s’être retrouvée dans le pétrin.

« Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » 

Moira relève la tête, occupée qu’elle est à retrouver son souffle en silence. On ? Se pourrait-il que la demoiselle en détresse ait besoin d’aide ? Oh pourquoi pas, Moira n’est pas du genre à laisser derrière elle une personne dans le besoin. Elle lève ses mains pour lui montrer les chaines.

« Je crois qu’il faudrait déjà me débarrasser de cela. Il va falloir agir vite, ils doivent être en train de quadriller toute la ville pour me retrouver. Ton blaster, on pourrait l’utiliser pour ouvrir ces foutues menottes. »

Moira jette un coup d’oeil autour d’elles ; personne. Pour le moment. La jeune femme est la seule personne armée ; la pilote ayant été délestée de ses armes. Ainsi que de son droïde. Bon sang, il faut qu’elle récupère BB-12. Des bruits de pas résonnent dans la ruelle, posant son index sur ses lèvres, Moira intime à la jeune femme de ne pas faire de bruit. Un trooper s’avance près de leur cachette et toutes deux retiennent leur souffle. Il est seul. Une chance. Une occasion en or. Lorsqu’il se retourne, Moira n’hésite pas et grimpe sur les caisses pour lui sauter dessus; frappant son casque contre le sol de toutes ses forces pour en assommer le soldat. Elle lui arrache des mains le fusil blaster, il n’en aura pas besoin.

« On ne devrait pas rester ici, il faut bouger. D’ailleurs, où sommes-nous ? Quelle planète ? Cela doit faire deux jours que je suis transportée à droite à gauche et je ne suis pas certaine de notre localisation. Oh et je m’appelle Moira, en passant. Enchantée tout ça tout ça. Trouvons un endroit où me débarrasser de mes menottes. »

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Cette fois, j’arrête. Je démissionne. Fini. Adios amigos.

J’ai traîné à ma suite une personne attachée, que dis-je ? Enchaînée, sans savoir si elle allait me saigner à la mort et fuir avec tout mon argent. C’est vrai quoi, on ne menotte pas une gentille jeune femme innocente. Bref, à faire le héros, je vais mourir dans un recoin sombre de Tatooine. Je m’imagine déjà morte et abandonnée, mon cadavre lentement enseveli par le sable. Pendant que je dramatise encore plus la situation, je passe vaguement à côté de ce que me raconte mon futur bourreau. Les yeux dans le vague, j’hoche brièvement la tête. Oui, oui, je vais te libérer pour que tu puisses proprement me tuer. Pas de soucis, j’adore aider les criminels.

Quand elle saute soudainement sur un stormtrooper que je n’avais pas du tout entendu venir, je pousse un gémissement plaintif, surprise et choquée par son courage, ou alors sa volonté d’en finir vite avec sa vie. Etonnamment, elle doit savoir ce qu’elle fait parce que la tâche est vite terminée. Le trooper assommé, elle lui vole son arme pendant que je décide de l’attraper sous les bras pour le cacher. Réflexe conditionné. Quand je me retourne, elle est déjà en train de s’en aller, je crois qu’elle cherche un endroit où on pourra la débarrasser de ses menottes. Et moi comme une idiote je décide de tenter le tout pour le tout et la suivre. Elle vient de martyriser un trooper, c’est sans doute ma meilleure chance d’en sortir entière. Ou alors qu’elle me strangule à mort. Je sais plus.

Pendant qu’elle se dirige en frôlant les murs, j’essaie de faire le ninja moi aussi, elle se présente. Je vais pouvoir l’appeler par son prénom au lieu de « elle ». J’entre dans un coin de ma tête son visage et son prénom, je n’oublie jamais un visage ni un prénom. Jamais. Des fois, on aimerait oublier certains visages, certains noms, mais ils restent. Pourtant, quelque chose me dit que celui-là ne sera pas synonyme de souffrances. J’espère. Elle m’apprend également qu’elle a été trimballée d’endroits en endroits, je ne sais pas ce que fait le Premier Ordre, mais cela ressemble à des rafles. J’angoisse un peu, vous savez comme avant un contrôle de routine. Pas besoin de ressentir la Force pour comprendre que la Galaxie sombre. Et qu’on parle de côté obscure de la Force ou de l’Humanité, ça revient au même : on est dans la panade.

Je décide de jouer franc-jeu, de toute façon, je n’ai rien à cacher : « On est sur Tatooine, a Anachore, une ancienne base… C’est pas trop l’moment mais qu'est-ce que je suis contente de ne pas être seule à fuir ces cinglés ! Je suis Fawn, Fawn Lagh ! » Pendant que je la suis en essayant de ne pas parler trop fort ou ne pas me casser la figure, on débouche sur une toute petite place, la seule autre sortie c’est une ruelle étroite en face. Ou les toits. Je préfère ne pas envisager l’escalade. Je la laisse poser ses mains contre le sol poussiéreux, bien écartées pour me laisser tirer. Encore une fois, je me demande si elle est suicidaire. Jamais je ne confierai mes mains à Fawn Lagh. Mais elle n’est pas obligée de savoir que je tire comme un pied, hein.

Je positionne le canon de mon vieux blaster juste sur le métal qui relie les deux poignets. Ma main sur la gâchette j’appuie alors que je tourne la tête dans le sens opposé, les yeux fermés pour ne pas avoir à regarder le massacre. En l’absence de hurlement de douleur, d’insultes et autres divers cris, je regarde à nouveau Moira. Elle va bien. Elle a les mains libres. Elle… Mon dieu, j’ai réussi. Elle n’est pas morte ! Je lâche un sifflement de contentement et un « ça y est » extatique.

Je retiens un élan malheureux qui allait me pousser à lui sauter dessus pour fêter cette petite victoire, après tout, nous n’avons pas trop le loisir des effusions. Le son caractéristique du blaster risque d’attirer les troopers. Je décide de reléguer mon vertige à un plan reculé de mon esprit pour fomenter un plan rapide.

« On devrait passer par les toits, je lui montre les poutres en bois qui dépassent des murs ocres et nous offrent une aide de qualité pour grimper, je crois que les troopers ont des landspeeders… Il nous suffirait d’en trouver un ? Je sais comment en faire démarrer un, on pourrait rejoindre une autre ville et filer d’ici en vitesse ? »

J’ai pas trop l’air sûre de moi, j’en conviens, mais je n’ai pas de meilleure idée. Et ça pourrait la pousser à dire non. Mais moi, j’suis pas un héros, j’ai pas envie de prendre mon blaster et faire « piew piew » sur les méchants. Moi, je veux juste m’en aller. Alors, elle grimpe avec moi, ou j’y vais seule. Mais j’aimerais mieux ne pas y aller seule. Surtout que je n’ai pas confiance en mes talents de pilote, d’ailleurs je n’ai jamais piloté, alors je lui dis, quitte à lui donner encore plus envie de ne pas m’écouter : « Je sais le démarrer, enfin le voler, mais je suis incapable de piloter… »

S’il te plait, partner in crime, dis-moi que tu es une fameuse pilote de cargo, que personne ne pilote mieux que toi et qu’on va trouver un fichu speeder et fuir loin d’ici, dans le soleil couchant.  
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« On est sur Tatooine, a Anachore, une ancienne base… C’est pas trop l’moment mais qu'est-ce que je suis contente de ne pas être seule à fuir ces cinglés ! Je suis Fawn, Fawn Lagh !
-Tatooine ? J’en connais un qui va entendre parler de sa maudite planète. Marmonne Moira pour elle-même. Rassure-toi, tu ne seras jamais la seule à les fuir. »

Pour sûr qu’un certain grand dadais risque d’entendre parler de Tatooine. De cette charmante planète hospitalière. Et tellement tempérée. Ugh. Moira déteste cet endroit, cette chaleur sèche et étouffante, les rayons des soleil qui brûlent la peau et ce vent qui vous gifle. Elle ne comprendra jamais ce qui peut pousser les gens à vivre ici et à ce moment précis, elle donnerait beaucoup pour se retrouver sur Yavin IV, entre les arbres verts et non pas dans cette ville hostile. Les deux jeunes femmes avancent encore un peu avec beaucoup de précaution, elles rasent les murs et intérieurement, Moira prie pour qu’une escorte ne leur tombe pas dessus. A cause de ses mains liées, la jeune femme risque de se retrouver dans une position peu avantageuse pour se battre. Et, étrangement, sa compagne d’infortune ne lui semble pas des plus… Courageuse ? Oh elle l’est un peu, essayer d’échapper au Premier Ordre est courageux. Ou de la folie. Les braves sont parfois bien fous. L’endroit est désert, où sont passés les habitants ? Se terreraient-ils dans leur maison ? Pas impossible. A moins que le Premier Ordre se soit fait un plaisir de nettoyer la ville en exterminant tous ceux vivants dans le coin. Fort probable. Préférant ne pas penser à cette éventualité, la brune s’agenouille sur le sol poussiéreux, dépose ses mains à plat et jette un coup d’oeil à Fawn. Par pitié, faites qu’elle sache bien viser, Moira aimerait éviter de se retrouver avec un trou dans la main. Ou ailleurs.

Ses yeux sont fermés, son souffle retenu. Si elle manque la chaine… Le tir part et Moira n’ose toujours pas bouger pendant quelques secondes. Pas de douleur. Oh ? Elle relève une paupière pour constater avec soulagement que ses mains sont maintenant libérées de leur entrave. Parfait ! Elle esquisse un sourire, se redresse pour observer les environs à la recherche d’une idée qui les sauvera toutes les deux. Réfléchis Moira, réfléchis… Ce n’est pas tous les jours que la pilote est sur le terrain, sa spécialité, c’est le pilotage et même s’ils ont tous eu un entraînement au sol, ça ne change rien au fait que dans un corps-à-corps, la brune a très peu de chance. Mais regardez-la, avec sa petite taille et ses petits bras. Elle ne ferait pas peur à un Ewok. Ses bras sont croisés contre sa poitrine, son cerveau mouline alors qu’à côté d’elle, Fawn propose un plan. Oui, cela pourrait être bien. Sauf qu’elle n’a pas pensé que celui-ci est en fait, irréalisable. Voler un landspeerder, d’accord. Rien de bien compliqué. Piloter ? Un jeu d’enfant. Non, le souci c’est l’environnement. Puis BB-12. Moira ne peut pas partir sans son petit droïde, il est bien trop précieux. Même si il est très agaçant parfois.

« A première vue, ton plan n’est pas mauvais mais il ne marchera pas. Toutes les entrées de la ville doivent être bouclées et si quand bien même nous réussissons à en sortir, nous ne ferons pas long-feu. De plus, je ne peux pas quitter l’endroit sans mon droïde qui est resté à l’avant-poste. Ecoute. J’ai une idée mais il va falloir que tu fasses exactement ce que je te dis, compris ? »

La jeune femme lui fait un signe de la main afin qu’elle la suivre. Toutes deux reviennent sur leurs pas, jusqu’à l’amas de caisses derrière lesquelles toutes deux ont trouvé refuge quelques instants plus tôt. Derrière lesquelles se trouve un certain stormtrooper, assommé. Moira lui retire son casque, prenant soin de l’assommer une seconde fois, juste pour s’assurer qu’il ne se réveillera pas alors qu’elle lui retire son armure blanche. Bon sang, comment font-ils pour ne pas mourir de chaud là-dessous ?

« Je ne suis pas assez grande pour porter cette armure mais toi si. C’est simple, tu enfiles ça et tu me ramènes jusqu’à l’avant-poste d’où je viens parce que tu es un bon stormtrooper et que tu as réussi à attraper la vilaine résistante. Ils ont dû se déployer partout dans la ville, l’endroit sera donc a peu près vidé. Tout au plus, une dizaine de troopers, rien d’impossible. On entre, on récupère mon droïde et on leur vole le camion speeder dans lequel ils m’ont trimbalée ces derniers jours avec ce dernier on pourra se déplacer plus discrètement. Seulement il va falloir agir vite, ne pas leur laisser le temps de se contacter les uns les autres. »

D’accord. Son plan est sûrement légèrement suicidaire. Mais cela peut marcher. Si tout se passe dans le plus grand calme et que Fawn suit ses directives, elles peuvent aisément s’en tirer.

« Tu ne dois pas hésiter et être sûre de toi. Ca va marcher. Crois-moi, je l’ai fait des dizaines de fois et je suis encore vivante ! »

Des dizaines de fois ? Ouh la menteuse ! Mais qu’importe, si cela peut donner confiance à la jeune femme qui l’accompagne, Moira est prête à mentir un petit peu.

« Oh et si tu pouvais me frapper aussi. Un peu de sang rajoutera de la crédibilité. Enfin un peu plus. »

Ce n’est pas comme si elle n’avait pas déjà un énorme bleu sur le front, la lève inférieur tuméfiée et un oeil légèrement noir sur les bords.

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« Ecoute. J’ai une idée mais il va falloir que tu fasses exactement ce que je te dis, compris ? »

Hin hin hin. Non. Je lui fais signe que non, je ne ferais pas ce qu’elle dit. Enfin, actuellement je la suis docilement quand elle fait demi-tour. Chouette cette idée, euh… on se rend ? C’est ça ? C’était un agent infiltré lancé à mes trousses pour me récupérer. Oh la la, tout ça pour une pauuuuuvre innocente. C’est pas tant que je préfère mon plan ou quoi que ce soit, non, juste qu’il nous aurait permis de voir moins de troopers. Et moins j’en vois, mieux je me porte. Enfin, mieux ils se portent, je dis ça pour eux bien sûr, il faut dire que je tire tellement bien que je ne voudrais pas les blesser en suivant Moira dans ses bêtises.

D’ailleurs, qui c’est celle-là ? Quel droïde est assez précieux pour qu’on risque sa vie pour… ça ? Mais comme elle sait piloter et moi non, j’imagine que je n’ai pas le choix et que je vais sagement me soumettre à son plan. Etrangement, l’idée séduisante de mourir en héros ne l’est plus tellement quand ça nous tombe sur le nez.

Une fois retournées à notre cachette de fortune, je gémis quand la brune flanque un coup dans le pauvre gars déjà sonné. D’accord, je ne suis pas fan des troopers, mais je me suis toujours fixée comme ligne de conduite de ne faire de mal qu’en dernier recours et de toujours soigner celui qui souffre. Quel que soit son habit. J’imagine qu’il s’agit d’un dernier recours ? Je déchire mon foulard en deux en écoutant Moira. Je bâillonne le pauvre homme avec le plus gros morceau de tissu en lui laissant une partie sur le visage afin que le soleil ne le cuise pas vif. Le reste me sert à lui ligoter les mains. Je sens que ce que je fais ne sera pas réversible. Je me rebelle. D’accord, je n’en suis pas à tuer un gros méchant, mais quand même. Ça me fait bizarre. Un peu d’excitation. Et beaucoup de peur.

Malgré le nœud dans ma gorge je commence à enfiler le costume brûlant. Il me pèse lourd sur la nuque et les épaules. Heureusement qu’il y a un casque pour cacher le fait que je transpire de peur.

« Donne-moi… merde, je soulève le casque afin d'être audible et compréhensible, donne-moi le blaster du trooper, je te donne le mien cache le, on risque d’en avoir grand besoin… »

Mon blaster est un très vieux modèle abîmé, loin des fusils blasters standards des troupes du Premier Ordre. Je saisi l’objet, surprise par son poids. J’essaie de marcher en cercles en sifflant entre mes dents. Il fait une chaleur à crever et impossible de se mettre au yoga dans cet attirail ! J’écoute Moira me rassurer, je soulève à nouveau le masque pour lui montrer mon sourire et lui demander : « Dis-moi quel métier tu fais, que je ne le fasse surtout pas ! »

Je laisse toutefois tomber le lourd casque sur mon crâne, oscillant de droite à gauche avant de me stabiliser sur mes pieds. Un ricanement affolé m’échappe quand elle me demande de la frapper. Le masque étouffe ma voix mais j’en ai marre de l’enlever et le remettre toutes les deux minutes. Grognon, je lui annonce que je suis médecin, pas bourreau et qu’elle est déjà bien assez amochée comme ça. Il y a peu de sujets qui me poussent à mettre les points sur les « i », mais ce que je fais de mes poings en est un. Je ne frappe pas, jamais. Et même quand ma vie est menacée, j’évite. Moi, je veux juste soigner des gens, tranquillement. Malheureusement, il faut de temps en temps hausser le ton. Le blaster est là pour ça : je grogne, pose une main sur la crosse. Des fois ça marche, des fois je cours pour ma vie.

Je la suis, sur ses talons, comme j’ai vu des stormtroopers le faire. Le blaster dans les mains, je me sens à la fois vulnérable et très contente de jouer les caïds. Je n’ai aucune idée d’où je dois aller, alors je lui ordonne de tourner à tel ou tel endroit un peu au hasard, j’ai chaud à force de marcher, mais je m’amuse beaucoup. C’est moi l’chef, youpi !

On finit enfin par arriver à ce qui semble être un avant-poste, ou tout du moins un point de rassemblement pour les véhicules du Premier Ordre et les prisonniers raflés. Abandonnés au soleil, j’ai envie de me jeter les aider, leur donner au moins de l’eau. Mais je sais que ça me vaudrait de crever avec eux. Je détourne les yeux, mais un trooper a perçu mon geste. Il se positionne face à moi. Je commence à croire que j’ai fait quelque chose de mal pour que le destin s’acharne à ce point sur moi.

« Qu’est-ce que vous faites ici unité… il zyeute mon matricule, je le sens, FN-1819 ? »

Oh ? Rien rien, attendez monsieur le trooper, vous allez rire ! Cette vilaine rebelle m’a forcée, je vous le jure ! J’hésite à la pousser sur le trooper et vite m’excuser pour tout mais franchement…

[Lancé négociation : dé difficile.
   -> Echec lel on va aller en prison]


« J’amène Mo… CETTE PRISONNIERE ! »

Ok, bravo Fawn, tu viens de rater proprement et bien sagement cette mission d’infiltration. Hm… Qu'est ce que je dois faire ? Fuir ? Ou tenter la baston héroïque ? Je lui flanque le canon de mon fusil blaster sur la poitrine et tire. Il atterrit dix mètres plus loin, juste devant les prisonniers qui n’ont pas eu le temps de comprendre. Je pousse Moira de mon torse en lui hurlant : « COURS ».

Je fonce vers les prisonniers et tire dans la chaîne du premier en leur montrant le trooper fumant. Derrière moi, la cavalcade des renforts se fait entendre, j’essaie de courir aussi vite que possible vers le camion speeder en cherchant des yeux Moira. Je vais me prendre un tir laser dans le popotin, je le sens. Par chance, j’arrive au speeder plus ou moins en vie. Sauf que non, je n’ai pas le loisir de désactiver les sécurités parce que deux troopers me font face, ahuris. Et par reflexe je pousse un cri de surprise. En désespoir de cause j’ajoute : « ILS SONT PARTIS PAR LA » en pointant un endroit au hasard.

Pire évasion de ma vie.
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FEVER
(I've got a fever, so can you check ?
Hand on my forehead, kiss my neck
And when you touch me, baby, I turn red.
)

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YOU ARE MY SUNSHINE
(You make me happy
When skies are gray
You'll never know, dear
How much I love you.
)


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SLIPPING THROUGH MY FINGERS
(Do I really see what's in her mind ?
Each time I think I'm close to knowing
She keeps on growing,
slipping through my fingers all the time.
)

☾ ϟ ☾ ϟ ☾ ϟ ☾ ϟ ☾ ϟ ☾ ϟ ☾ ϟ ☾ ϟ

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HEART AND SOUL
(You're my heart, you're my soul
I'll be holding you forever
Stay with you together.
)

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Haters gonna hate
Fawn & Moira

Les armes sont échangées ; Moira glisse le blaster de Fawn à sa ceinture, sous sa veste et esquisse un petit sourire lorsque les mains de la jeune femme se referment sur le fusil. Visiblement, elle ne s’attendait pas à ce que ce dernier soit aussi lourd. Ah ! On ne dirait pas comme cela mais ils ne sont pas si légers qu’ils en ont l’air. C’est un peu pour cela que Moira préfère son petit pistolet blaster… Qui doit être à l’avant-poste. Damn. Elle a beaucoup de choses à récupérer quand elle y pense. Si elle pouvait également trouver un moyen de contacter le Résistance afin de leur faire passer ses coordonnées et surtout rassurer ses amis… Peut-être la pensent-ils morte ? Après tout, cela fait deux jours que la brune a disparu des radars avec son petit groupe de coéquipiers. Tous morts. En tout cas, pour ceux qui partageaient le même convoi qu’elle et elle prie pour que d’autres s’en soient sortis… Elle porte ses mains à ses cheveux, utilise l’élastique qui était rangé dans la poche de sa veste pour attacher sa chevelure et dégager complètement son visage. Ce n’est clairement pas le moment d’avoir des mèches devant les yeux.

« Dis-moi quel métier tu fais, que je ne le fasse surtout pas !
-Ne rejoins jamais la Résistance et ça devrait bien se passer ! » Fait Moira avec un léger rire.

Elles sont prêtes et Moira est presque soulagée que Fawn ne viendra pas la frapper. Non pas que tout son corps est déjà douloureux mais il l’est. La pilote prend une grande inspiration, reste quelques secondes sans bouger pour adopter une attitude calme et se concentrer sur son objectif : sauver BB-12 et voler ce foutu camion speeder pour quitter cette ville maudite. Puis cette planète. Le plus vite sera le mieux. Comment diable Oz a-t-il pu grandir dans un endroit aussi… Poussiéreux. Sablonneux. Chaud. Désagréable. Elle chasse ces pensées de son esprit un peu trop versatile à son goût pour le moment ; l’heure n’est pas à ça. Elle passe devant, sent le canon du fusil contre son dos et ne peut réprimer un long frisson. Heureusement qu’il ne s’agit que de Fawn, elle n’a vraiment pas envie d’être enfermée dans une cellule pour être envoyée on ne sait où ou être exécutée. A choisir… Non Moira ne saurait choisir laquelle elle préférerait. Oh arrête de penser, Moira ! Elle peste contre elle, contre son cerveau qui ne cesse de s’emballer toutes les deux secondes et imaginer le pire. Parce que son plan n’est pas infaillible, oh elle le sait bien. D’autant qu’elle peut sentir la certaine nervosité qui émane de Fawn, habillée en stormtrooper. Il faut à tout prix qu’elle soit crédible. Si elle ne l’est pas… Oh elles sont probablement foutues. Les poings de Moira se referment avec force alors que l’avant-poste apparait dans leur champ de vision. L’endroit ne semble pas plein à craquer de troopers, sûrement ont-ils été éparpillés un peu partout dans la ville à sa recherche ainsi que celle de Fawn. D’ailleurs, Moira n’a aucune idée de pourquoi cette dernière tente de les fuir. Une question pour un autre moment.

« J’amène Mo… CETTE PRISONNIERE ! »

C’est là que tout bascule. Là que la jeune femme sait que leur plan va complètement partir en fumée et elles aussi, s’il faut. Agir et vite. Moira n’a pas le temps de perdre son temps à réfléchir pendant deux heures. Et alors qu’on la pousse en lui intimant de courir, Moira obéit… En direction du bâtiment qui se trouve en face d’elles. Toutes deux partent dans des directions opposées mais qu’importe, la brunette a quelqu’un à récupérer. Un petit droïde violet et blanc qui sera sûrement furibond d’avoir été abandonné quelques temps.

« BB-12 ?! »

Elle l’appelle, descend les escaliers pour s’enfoncer dans le bâtiment. Vide pour le moment. Des bips retentissent, ils sont furieux ; il va vraiment falloir apprendre à ce droïde à contrôler son langage. Il débarque en roulant, disputant Moira qui roule des yeux avant de continuer sa course un peu plus loin. Il lui fait récupérer ses affaires. Et peut-être qu’elle pourrait utiliser une radio afin de contacter la Résistance. Ou n’importe qui. Elle débouche dans ce qui semble servir d’armurerie. Au moment où sa main va se poser sur la crosse de son blaster, quelque chose vient violemment heurter sa nuque pour la faire tomber au sol.

(premier dé difficile pour le corps-à-corps)
Un soldat du Premier Ordre, visiblement prêts à en découdre. Elle va se relever mais l’un d’entre eux lui assène un coup de pied dans l’estomac. Tout va vite. Moira attrape la jambe qu’elle tire de toutes ses forces afin de le faire tomber pour lui mettre un coup de poing dans le nez. Il est légèrement sonné mais pas assez longtemps pour lui laissez le temps d’attraper une arme. Il est déjà debout, il l’attrape fermement par la nuque ; elle lui donne un coup de pied au hasard mais cela ne lui fait rien. C’est BB-12 qui lui vient en aide, roulant à toute vitesse vers les jambes de l’homme qui, ne s’y attendant pas, bascule en emportant Moira avec lui. Elle atterrit sur lui. Elle y voit enfin une bonne opportunité de se débarrasser de lui alors qu’elle récupère le blaster à sa ceinture et qu’elle n’avait pas vraiment eu le temps d’attraper. Elle est trop lente. Beaucoup trop lente. Quelque chose s’enfonce dans son flanc droit et une fulgurante douleur la traverse de part en part. Utiliser la douleur, la transformer en adrénaline, assener un violent coup de crosse sur le front de son assaillant qui perd connaissance. BB-12 roule autour d’elle, paniquée alors qu’elle se relève difficile, sa main plaquée contre son flanc duquel dégouline du sang rouge vif.

« Dépêchons-nous de sortir. »

Elle récupère son arme et deux grenades qui traînent. Ils partent. Moira court, mettant de côté l’immense douleur qui parcourt tout son côté droit. Elle ignore comme cela se passe à l’extérieur, elle ignore si Fawn est encore en vie ou pas. Si elle est partie sans elle. Mais l’endroit s’est rempli de stormtroopers. Un groupe arrive, Fawn est près du speeder. Il faut courir encore plus vite en serrant les dents ; abattre un des troopers. Bon sang. La voilà qui se retrouve près du véhicule, le souffle court. Pourquoi Diable Fawn n’est-elle pas montée à l’intérieur ? Oh. Les sécurités. Un coup de blaster et on en parle plus. Pas le temps de bricoler.

« MONTE ! » Hurle Moira tout en faisant monter son droïde à l’intérieur avant de faire de même.

Elle démarre le véhicule pour partir le plus vite possible. Renversant quelques soldats au passage. Un barrage leur fait face. Tenter le tout pour le tout.

(deuxième dé facile pilotage)

Un violent freinage, le véhicule part sur la droite pour faucher deux landspeeders sur quatre. La voie est à peu près vide. Elle repart en direction du désert. BB-12 bip sans arrêt, lui rappelant qu’elle est blessée et lui disant qu’elle va mourir. Il est toujours d’un tel réconfort !

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#1 'Capacité Difficile' :
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#2 'Capacité Facile' :
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Quand, de deux coups de blaster, les troopers tombent à genoux devant moi et dégringolent du pont du speeder, je me remémore la phrase de Moira. Prononcée d’un air anodin, comme si ce n’était qu’un métier comme un autre. Sur le moment, j’ai tiré une tronche affreuse mais cachée par le lourd uniforme de stormtrooper. Maintenant, je crois que je pourrais embrasser la terre de leur base tellement je suis heureuse qu’elle soit en possession de compétences suffisantes pour me sauver. A son cri, je saute dans le camion et appuie sur tous les boutons qui trainent pour fermer ce fichu pont. Pendant que Moira quitte la soute du véhicule pour le démarrer, je me mets à admirer la vitesse avec laquelle elle a pu trouver son droïde et venir me sauver quand j’ai à peine eu le temps de libérer les prisonniers. Je me mets à regretter de ne pas les avoir embarqués, peut-être sont-ils morts, payant le prix de notre liberté…

Je pose mon regard au sol, pensive alors qu’un sursaut du camion manque de me foutre au sol. Je rampe à quatre pattes vers les parois pour saisir les filets de sécurité. Une tâche de couleur vive attire mon regard. Du sang, sans hésitation. Frai. Une angoisse nouvelle me pousse à remonter le fil des tâches jusque dans la cabine conducteur. Je tombe sur le siège à côté de Moira, une vue imparable sur son flanc maculé de carmin. Au passage je pousse son droïde qui émet des bips furieux, je ne sais pas s’il panique, s’il ne m’aime pas ou si simplement il est d’un naturel râleur, mais il me donne déjà mal à la tête. Je tire sur le casque pour y voir plus clair, soudainement aveuglée par la lumière du jour et la vivacité du rouge sur les vêtements de Moira.

« Ne bouge pas, d’accord Moira ? »

Je pose le casque un peu au pif et surtout sur le BB de Moira. Les mains sur ses vêtements je soulève doucement le haut pour voir son flanc. Une plaie me fait face et le sang continue d’y affluer. Je demande distraitement au droide d’aller me chercher mes affaires, pensant qu’il obéirait, au moins concerné par le destin de son propriétaire. Sauf que cette truffe de BB ne roule pas d’un centimètre alors que je regarde avec attention la plaie. Plutôt étroite, elle a été faite par un planté droit de couteau mais le bas de la coupure est plus barbare, comme si l’assaillant avait décidé d’agiter le couteau dans tous les sens en le faisant glisser plus bas.

« Appuie sur ta plaie avec ça, je lui tends un morceau de tissu à peu près propre, je reviens. »

Dans la soute, je récupère mon sac que j’ai extrait de l’arrière du plastron, agacée parce qu’il me comprimait trop. Je farfouille dedans, entre mes maigres possessions je trouve une petite boite bleue et blanche. Je cours vers l’avant du véhicule, un peu secouée par la conduite de Moira. D’un coup de hanche, je pousse le droide stupide de Moira, attristée qu’elle écope d’une fichue boule de fils électriques alors qu’elle est si gentille.

La boite sur mes genoux, je l’ouvre avec précaution. Deux petits pansements de bacta, une bande et… un set de couture. Oui, je sais, cette pratique a été considérée comme barbare dès l’apparition du bacta, mais dans mon cas, je n’ai pas de produit assez efficace pour stopper une hémorragie, alors il va falloir faire un peu comme on peut.

« Il vaudrait mieux s’arrêter le temps que je… enfin, tu sais… ça va piquer un peu. »

Beaucoup. Certes, mais enfin quand on entre dans la Résistance, on sait bien que ce ne sera pas toujours des parties de massages et autres galanteries, non ? Je la laisse s’arrêter, un peu paniquée à l’idée qu’elle me dise d’aller me faire voir. Je décide de commencer avant qu’elle ne râle. Comme d’habitude, j’explique ce que je vais faire : « Je vais devoir te recoudre sinon le sang ne s’arrêtera pas. Ensuite je vais te coller des pansements et les faire tenir avec la bande, là. Hm… Ça va te faire un peu mal, je ne te le cache pas, malheureusement tu saignes trop pour qu’on attende de rejoindre l’hôpital d’une ville… »

[Spécialité Médecine : dé facile
  -> Réussite]


Je saisi une gourde métallique que traine par terre, l’ouvre et la flaire. De l’eau. Claire même, parfait. J’en verse la moitié sur la plaie et insert l’autre dans une aiguille propre. Je ne connais qu’un moyen de rendre les points plus supportables et nettoyer en profondeur une plaie et c’est celui-ci : je pique dans la plaie et vide le contenue de la seringue. L’eau ressort rouge de la coupure. Je répète l’opération plusieurs fois de chaque côté, gardant un reste d’eau au cas où.

Et je commence. Régulièrement, je lui demande si elle n’a pas trop mal, si elle veut boire, mais jamais si elle veut que je m’arrête, parce que je ne peux pas. J’essaie d’être la plus douce possible, mais ce n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus agréable. Je finis rapidement et proprement mes points, nettoie le tout à l'eau et applique les deux pansements sur toute la largeur de la plaie et enroule le tout avec une bande pour que cela tienne.

« Félicitation, tu as subi quatorze points sans sourciller ! »

Je n'ose pas regarder son visage de peur d'y voir qu'elle n'est pas contente de mes soins ou qu'elle est en colère contre moi. En plus, j’hésite à ajouter que c’est parce que je suis méga trop forte, mais je crois que ce n’est pas tellement le moment. Il faut repartir avant que d’autres soucis ne nous tombent dessus. Alors quand enfin elle se sent de redémarrer, je me permets de rouvrir la bouche.

« Comment tu vas faire pour quitter la planète ? »
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