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we never even tried, we never even talked | tuiren - lyana

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tuiren et lyana
Ça devenait oppressant. Lyana n’a jamais été bavarde. A vrai dire, en huit ans de vie au sein de la Résistance, elle n’a jamais parlé d’elle, du moins, pas de son histoire, pas de ses sentiments. Si elle a toujours paru froide et distante à ce sujet, c’est parce qu’elle avait besoin d’un bouclier, de se protéger. Si elle commençait à parler d’elle, de son histoire, elle avait peur que ça crée un lien beaucoup trop important avec ses collègues. Elle avait accepté l’idée de perdre des amis, des collègues, mais simplement parce qu’elle avait toujours mis une certaine distance entre elle et les autres résistants. Elle savait se montrer amicale, elle riait même assez souvent, mais ça restait dans des cas exceptionnels, son visage était devenu de marbre à partir du moment où elle avait mis les pieds dans la résistance. La Lyana qu’elle était lorsqu’elle vivait encore avec son père n’était plus. Malgré tout cela, elle sentait que ça devenait de plus en plus difficile de tout contenir, de tout garder pour elle. Lorsqu’elle était plus jeune, elle parlait toujours à son père, elle lui racontait les moindres détails de sa vie, de ses pensées, ses inquiétudes et ses joies. Elle avait réussi à tenir pendant huit ans, se disant qu’elle avait été chanceuse, que sa vie n’avait pas été rose mais pas totalement noire. Mais les derniers temps avaient fait changer Lyana. Elle n’avait aucune idée si son père était sur Hosnian Prime lors de la destruction de la planète. Elle sentait qu’il était encore là et s’était raccroché à cette idée pour ne pas flancher, mais le temps était passé depuis et elle n’avait toujours pas de nouvelles. Ce n’était pas normal. S’il était en vie, ce n’était vraiment pas normal, non.

Elle avait tenté de se coucher tôt ce soir-là, encore en train de cogiter sur les plans pour la mission prochaine sur Naboo. C’était tout ce qui lui permettait de ne pas avoir de pensées négatives en temps normal. Mais cette réunion avait réveillé des pensées qu’elle aurait préféré effacer. Elle s’en voulait parfois de ne pas être complètement imperméable aux sentiments, elle s’en voulait d’être humaine après tout. En y réfléchissant bien, elle avait toujours été cette petite fille pleine de vie quand elle était enfant, loin d’imaginer qu’elle se battrait de la sorte. Ce soir-là, penser aux stratégies militaires n’avaient visiblement pas d’effets sur la commandante. Elle n’arrêtait pas de penser à son père, à sa sœur également. Que devenait-elle après toutes ces années ? Etait-elle-même en vie ? Est-ce qu’elle mangeait à sa faim ? Elle ne comprenait pas pourquoi elle s’en inquiétait. Après tout sa sœur était une inconnue à présent, elle ne l’avait presque pas connue. Mais elle avait si souvent imaginé qu’elle était là, à ses côtés. Plus jeune elle avait même demandé à son père d’acheter un droïde qui pourrait remplacer Elliara. Mais il n’avait pas apprécié l’idée, et quand elle y repense aujourd’hui, elle se trouve si stupide d’avoir eu une idée de la sorte. Elle devait se changer les idées, prendre l’air ou encore aller boire un verre. L’air de Seltos semblait irrespirable. C’était qu’une idée, mais elle était comme ça depuis l’instant où elle avait posé le pied sur la planète.

Elle sortit de sa chambre en prenant sa veste pour éviter de prendre froid. Les semaines à venir allaient être chargées, elle ne devait pas prendre le risque de tomber malade. Mais rester dans sa chambre risquait d’être pire que de sortir, alors la décision était vite prise. Elle attrapa une bouteille qu’elle avait gardée dans ses affaires depuis un moment. Elle l’avait gardée pour un moment spécial qu’elle aurait imaginé plus joyeux. Mais ça faisait trop longtemps qu’elle n’avait rien bu et si elle devait mourir demain, ce serait stupide d’avoir oublié une aussi bonne bouteille d’Ambrostine. Il faisait frais dehors, mais c’était agréable. Elle se mit à la recherche d’un endroit à l’écart du camp, sans que ce soit trop risqué non plus. Rien n’était sûr, même si tout le monde pensait à une trêve, il fallait rester sur ses gardes. Elle traversa le camp, tout en essayant de rester discrète. Arrivée à l’autre extrémité du camp, elle tenta de se faire toute petite, mais un sifflotement attira son attention et semblait l'interpeller. Elle ne comprenait pas ce langage de droïde mais elle avait compris qu'il la saluait. Et ça n'était autre que Rick. Evidemment, il fallait que Rick soit là et l’ait reconnue. Elle se retourna pour le saluer et elle remarqua que Tuiren était là. Elle ne pouvait pas se défiler, elle ne voulait pas paraître encore plus suspecte. « Bonsoir Rick. Tuiren. » Puis une idée lui vint à l’esprit. Quitte à aller boire cette bouteille, autant qu’elle soit accompagnée. Tuiren était le seul avec qui elle pouvait s'autoriser ce genre d'écart. Ou encore Tamsin, mais c'était encore différent. « Tu veux te joindre à moi ? » Elle lui montra la bouteille d’Ambrostine. Elle ne lui proposerait pas deux fois. Quand il est question d’alcool, elle est plutôt difficile sur les personnes avec qui elle veut bien partager. « Je gardais cette bouteille depuis un moment, mais je pense que ce soir est une bonne soirée pour l’ouvrir, tu viens ? »
Nymeria. ♕ gif de spiderliliez ♕ 885 mots.
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Ce soir Tuiren se met à l’écart pour se concentrer sur son X-wing. Certes ce ne sont pas de grandes réparations, travail qu’il laisse aux mécaniciens capables de potasser sur des détails pointus, mais des réglages personnels. Rick est à ses côtés, sifflant de facon intempestive de tout son saoul dès que son pilote réalise une manipulation qui ne lui convient pas, c’est-à-dire la plupart du temps. Pilote et droid passent leur temps à se chamailler, Rick à râler, Tuiren à protester, puis à se plier finalement aux désirs du droid. Il n’est pas tellement possible de discuter avec lui, à cause de son caractère bien trempé, résultat de plus de dix ans sans la moindre reprogrammation. Mais en même temps il est fidèle à son pilote, et pour rien au monde ne le laisserait tomber.

Leurs réparations terminées, le droid redescend, suivi par son pilote. Ils sont contents de ce qu’ils ont fait. Et surtout d’avoir pu profiter d’un instant de calme, loin des tensions que subit le camp, la pression d’une guerre imminente, et les enjeux auxquels ils sont confrontés. Le droid semble être moins inquiété par leur sombre futur que son pilote. Normal, c’est un droid, mais c’est également un véritable combattant, prêt à se lancer dans la bataille. Forcément les considérations qui ne s’y référent pas ne lui font ni chaud ni froid. Rick est fidèle certes à la résistance, mais il est surtout fidèle à Tuiren, et partout où celui-ci sera, Rick sera également. Quant au pilote, il ne sait pas trop quoi en penser. Pour lui toutes ces discussions sont futiles. Naboo est le plus important dans l’immédiat. Mais sur la durée….les jedis pourraient peut-être finalement faire la différence. Mais cela ne change rien pour lui. Il restera à bord de son cokpit, jusqu’à la fin de cette guerre.

Rick sifflote pour saluer quelqu’un, et ca Tuiren ne nécessite pas de traduction pour le comprendre. Depuis le temps qu’il traine aux côtés du droid, il sait désormais reconnaitre la plupart de ses mélodies. Il se tourne donc la tête dans la direction du nouveau venu. C’est une silhouette familière qui se rapproche.

« Lyana. »

Elle propose de la rejoindre, et montre ce qu’elle a ramené, une bouteille d’Ambrostine, qui décroche un sourire au résistant.

« Je peux pas refuser une telle invitation. »

A l’instar de sa collègue, le résistant ne crache pas sur le fait de se faire plaisir en descendant une bouteille. Il sait également que les moments de sociabilité de Lyana sont rares. A ce titre, ils ont quelque chose de précieux. Tuiren apprécie sa collègue. A leur facon il s’entendent. Cela se ressent dans leur travail, et dans les moments qu’ils passent parfois ensemble, seuls. Leurs missions communes sont le plus souvent teintées de victoire, et déjà on commence à leur reconnaitre du mérite. Inutile de vouloir compter les médailles qui pendent à leur cou. Sur le terrain ils forment un duo d’enfer. Et surtout Lyana était là lorsque la plus terrible mission a échoué. Elle a séché ses larmes avec sa présence.

Ensemble ils se mettent dans un coin reculé. Sous le ciel couvert d’étoiles ils s’installent côte à côte. Ils ouvrent la bouteille. Et commencent à boire.

Du commandant des Steel, le résistant ne sait pas grand-chose au final.

Ce soir pour la première fois depuis longtemps, il croit voir sur son visage une fatigue certaine.

Il ingurgite une longue rasade et lui tend la bouteille.

« Elle va pas durer longtemps celle-là. »
`
Il marque un silence.

« Longue journée pas vrai ? »
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tuiren et lyana
Si Lyana était partie pour aller descendre sa bouteille seule, le fait d’avoir croisé Tuiren la fit changer d’avis. Autant être accompagnée, et bien. Après tout, boire seule n’avait jamais été une très bonne idée. Alors elle avait proposé tout naturellement à son ami de se joindre à elle, invitation qu’il accepta. Le contraire l’aurait étonnée. C’était en plus une très bonne bouteille qu’elle gardait depuis longtemps, une telle occasion ne se représenterait pas de sitôt, ni pour elle, ni pour lui.

Les deux leaders se dirigèrent vers un coin plus en retrait du camp. Lyana n’avait pas envie que tout le monde se joigne à eux, elle avait à la base envie d’être seule, être tranquille. Si elle avait proposé à Tuiren de venir avec elle, c’est parce qu’elle l’appréciait bien, parce qu’ils étaient de bons amis et parce qu’elle ne voulait pas qu’il lui pose de questions. Une fois à l’endroit parfait, les deux leaders s’assoient. Le ciel est dégagé ce soir et toutes ces étoiles dans le ciel la font réfléchir. Où peuvent-être son père et sa sœur ? C’est le question qu’elle se pose de plus en plus en ce moment et ce qui l’a poussée à sortir cette bouteille. Si seulement cet Ambrostine pouvait l’empêcher de penser à eux. Elle devrait se concentrer sur ce qui est plus important : les habitants de Naboo. Que sont deux pauvres personnes qui ne sont peut-être plus en vie comparé à tout un peuple qui est menacé ? Lyana devrait réellement revoir ses priorités, mais ça devient beaucoup trop difficile.

Lyana ouvre la bouteille et propose à son ami de boire le premier avant de boire à son tour. Comme elle le pensait, c’est une très bonne bouteille. Tuiren émet l’idée que la bouteille ne fera pas long feu, mais c’est tout ce que la commandante a en stock. « Eh bien, il le faudra, j’ai rien d’autre à te proposer. » Elle boit de nouveau une gorgée, et manque de l’avaler de travers, ce qui lui vaut de se mettre à tousser. Tuiren reprend la parole, évoquant la longue journée. « Ouais… Je crois qu’on n’aura jamais le temps de se reposer, même pendant cette période de deuil. » Dans un sens, c’était mieux, ça l’empêchait de penser à partir à la recherche de son père ou de sa sœur, au choix. Si elle n’avait pas le temps de réfléchir à autre chose qu’aux missions, elle se sentait mieux dans un sens, même si devoir se salir les mains de plus en plus chaque jour l’éloignait davantage de ce qu’elle s’était imaginé devenir il y a de nombreuses années de cela. Aujourd’hui, ça ne le touchait presque plus. Elle prit encore une gorgée d’Ambrostine avant de regarder l’état de la bouteille et de la tendre à son ami. « Je crois que cette bouteille est suffisamment forte pour qu’une bouteille suffise. » L’Ambrostine était réputée pour avoir de forts effets enivrants. « Je doute que tu aies envie d’avoir à me ramener sur ton dos. » Elle eut un léger sourire, un des rares qu’elle pouvait avoir. C’était probablement l’alcool qui commençait à légèrement faire effet.

Le fond de l’air était frais, mais elle se sentait bien. « Tu n’es pas fatigué ? Travailler sur ton X-Wing doit être fatiguant, je ne sais pas comment tu fais. Je suis bien contente de ne pas avoir de vaisseau dont je dois m’occuper, ce n’est vraiment pas fait pour moi. » Elle se rappelle d’une des rares fois où elle a tenté de toucher à un vaisseau, elle aurait préféré ne jamais avoir fait ça pour éviter les problèmes. Depuis, elle reste loin des machines, ça vaut mieux pour tout le monde. « Hé, descends pas toute la bouteille hein ! »
Nymeria. ♕ gif de spiderliliez ♕ 633 mots.
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Ténu moment de calme dans une tempête. Le commandant laisse son regard dériver dans le lointain. Ces terres lui rappelent Taanab la tranquille. Il est d'accord avec Lyana. Leur existence mouvementée leur laisse peu de temps pour de tels moments. Ce soir semble être un de ceux-là. Le commandant les chérit à sa manière, la tête vide de toute préoccupation pour peut-être quelques heures. Le reste du temps il ne s'en rend pas compte, l'esprit constamment dans le travail. C'est quand le silence retombe qu'il se surprend à le trouver reposant.

"Je te ramène où tu veux. Je tenterai que personne ne remarque que le commandant des Steel ne tient plus debout. Mais je ne promets rien."

L'image d'un Rogue ramenant une Steel en piteux état a quelque chose de relativement cocasse, mais ce n'est sans doute pas la meilleure idée. Le rang de commandant implique une certaine responsabilité. Et il connait Lyana. Elle est de ces résistants qui ne faillissent jamais à la tâche, dévouée à la tâche, un sérieux qui force l'admiration de tous, du Coruscantis le premier. Enthousiaste face au talent de cette femme qui le surpasse en tous points lorsqu'on parle de combat terrestre.

Il pose la main sur son épaule, improbable geste tendre qu'il réserve à ceux en qui il a réellement confiance, et serre avec force sans toutefois faire de mal.

Puis il remet de la distance entre eux.

"Travailler sur le X-wing a quelque chose de reposant."

Il plisse les lèvres.

"Enfin, ca sera sans doute pas la version des mécaniciens lorsque je reviens de mission et qu'il est à moitié crâmé, mais ce que je fais n'a rien de sorcier."

Les lèvres calées contre le goulot de la bouteille, et il descend une nouvelle gorgée, interrompu par le cri de Lyana, qui voit soudain le commandant picoler un peu vite. Le résistant s'éxecute et lui refile la bouteille.

"Faisons un deal, si tu me files un coup de main pour le combat, je te montrerai comment manier un X-wing."

Il sait que la Steel n'a pas ses points forts en pilotage, mais qu'elle n'est pas complètement inutile non plus. En travaillant un peu, elle devrait être capable de se débrouiller. Quant à lui, s'entrainer avec les meilleurs ne peut que l'aider davantage. Le pilote a de la force, de la technique, de l'entrainement, et de la vitesse. Un véritable tout-terrain, un plus pour la résistance. C'est ca qui l'a propulsé à la tête des Rogues, ca et sa capacité de leader.

D'ailleurs il y pense maintenant, à la réunion qu'ils ont eus, là où tout le monde a pu exposer son point de vue. Il y a ceux qui veulent chercher une carte, qui mènera jusqu'à Luke, puis ceux qui veulent protéger Naboo, il y a les jedis qui ont sans doute d'autres combats que les résistants. Et pourtant Tuiren a envie d'y croire.

"T'as raison pour Naboo on devrait pas rester ici en attendant que le deuil finisse. Je peux pas rester comme sans rien faire. J'espère vraiment que les généraux savent ce qu'ils font."
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tuiren et lyana
Etait-ce une bonne idée d’ouvrir une telle bouteille ? Probablement pas. Mais Lyana l’avait fait car si elle devait mourir demain, elle n’aurait pas le regret d’avoir laissé de côté une telle merveille de la vie, à ses yeux. Elle ne peut de toute manière rester concentrée à cent pourcents tout le temps, elle est encore humaine après tout, elle a besoin de souffler.  Certains diront que l’alcool n’est pas une solution, mais Lyana n’a connu que ce réconfort depuis huit ans qu’elle a intégré la Résistance. Loin de son père, sans véritable accroche là où elle est maintenant, sans personne qui ne la connaît réellement, une bouteille d’Ambrostine ou d’autre alcool fait largement l’affaire.

Tuiren, à qui elle avait proposé de se joindre à ce petit moment de repos, lui fit savoir qu’il la ramènerait où elle voudrait si jamais elle flanchait. Il précisa aussi qu’il ferait en sorte que personne ne la voit dans cet état. Elle ne comptait pas boire à en être intenable de toute manière, pas avec une seule bouteille et pas dans de telles circonstances. Si une attaque avait lieu au milieu de la nuit, elle ne voulait pas être incapable d’attaquer ou de se défendre. « Personne n’en saura rien, je saurai être discrète, ne t’en fais pas. » Il posa sa main sur l’épaule de la jeune femme un court instant. Un geste banal et pourtant révélateur de cette rare et improbable complicité entre les deux leaders.

Elle l’avait  alors interrogé sur son état de fatigue. Elle avait toujours admiré ce boulot qu’était d’avoir un vaisseau. Savoir piloter un tel engin, c’était une chose, mais il y avait tout l’entretien et la connaissance de la bête à côté. Elle avait de rares souvenirs de sa tendre enfance sur Onderon, avant que ça ne dégénère. Elle se souvient de certains moments avec sa mère, parfois son père même, quand ils allaient chevaucher des bêtes. Ces moments lui manquent et elle se demande si aujourd’hui elle serait encore capable d’apprivoiser ces animaux sauvages. Tuiren expliqua que, pour lui, travailler sur son vaisseau avait un certain effet reposant. C’était son truc après tout, elle pouvait le concevoir. Bien entendu, c’était son point de vue à lui, pas celui des mécaniciens. Elle avait, en effet, bien vu l’état de son X-wing à ses retours de missions.

Alors que son ami continuait à boire, légèrement paniquée de ne pas suffisamment profiter de la boisson alcoolisée, elle le rappela à l’ordre en lui demandant de ne pas tout boire. Il n’allait probablement pas le faire, mais il y a toujours cette petite peur, l’angoisse de la dernière goutte au fond d’une bouteille. Elle reprit alors la bouteille en main avant d’avaler une bonne rasade de l’Ambrostine. Elle sentait les effets déjà, mais elle tentait de ne pas le montrer, ne voyant rien se passer chez son ami. Elle avait fait la promesse de finir à peu près intacte, elle ne devait pas faillir. Tuiren proposa alors un deal et Lyana fut alors toute ouïe. Elle aimait les challenges, relever les défis, faire des pactes, des compromis, des accords, des arrangements. En bref, elle était très intéressée par ce deal. Encore plus lorsqu’il en donna la nature. Lui donner un coup de main contre un petit cours de pilotage ? Ça lui plaisait beaucoup. « Deal ! » Elle frappa dans sa main pour exprimer son accord. « Je te préviens, je risque d’être une élève beaucoup plus difficile pour toi que tu ne le seras pour moi. » Elle n’avait jamais piloté jusqu’à présent, en vingt-huit ans de vie. « Mais je suis toujours partante pour te filer un coup de main en tout cas, sache-le. » Même si généralement, elle avait tendance à râler quand on venait lui demander quelque chose. Ce n’est jamais le bon moment. Il ferait mieux de l’enregistrer lorsqu’elle dit des choses comme ça.

Elle prit encore une gorgée d’alcool avant de rendre la bouteille à son ami. Le sol commence à tourner légèrement si elle se met à le fixer, tout comme les étoiles. Elle ne sait plus où regarder de peur de se mettre à tourner elle-même, ou du moins, en avoir l’impression. Elle tente de se concentrer sur les paroles de Tuiren. « J’espère aussi qu’ils savent ce qu’ils font… J’ai… Vraiment un mauvais pressentiment quant à cette mission. Non seulement le fait d’attendre mais… Aussi les discordes dont on a été témoins durant la réunion. Et si ça se ressentait en combat ? » Ça l’inquiétait pas mal. Elle avait briefait ses hommes des Steels pour que toutes les querelles soient mises de côté et que tout le monde se concentre sur l’ennemi.

« Je déteste tellement le Premier Ordre. » Sans vraiment savoir pourquoi, elle avait déclaré ça. Ce n’était un secret pour personne qu’elle éprouvait une haine sans limite au Premier Ordre, mais personne n’avait jamais su pourquoi. Elle avait besoin d’en parler, de se confesser. Elle se tourna donc vers son ami. « Je t’ai déjà raconté ce que le Premier Ordre avait fait à ma famille ? » Elle était la dernière encore debout, mais malgré les apparences, malgré sa façade d’acier digne de son commando, à l’intérieur, elle se brise un peu plus chaque jour, tentant de recoller les morceaux en s’accrochant à de faux espoirs. Elle n’a rien dit. Mais elle veut que Tuiren sache, elle veut qu’il comprenne, même si ça ne changera rien aux faits.
Nymeria. ♕ gif de spiderliliez ♕ 914 mots.
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Lyana semble enthousiaste face au deal qu’il lui propose, des cours de pilotage face à ceux de combat, en se jugeant d’ores et déjà mauvaise élève. Le résistant n’a pas peur des défis. La présence de Lyana a quelque chose de motivant en réalité. Elle tire vers le haut, elle te fait te dépasser. Il n’est pas pertinent de douter des capacités de commandement de la chef des Steels. Alors ils concluent un marché.

« C’est très généreux de ta part », réplique le résistant qui se sent soudain privilégié.

L’isolement dans lequel vit Lyana, malgré le groupe qu’est la résistance, et le rapprochement que cela implique, ne lui est pas inconnu. Des fois elle mord. Et donne tout à la résistance. Tuiren est un peu comme elle, sans doute moins incisif, en tout cas le parait-il.

En tout cas ils sont d’accord sur leurs craintes face au combat. L’union est importante pour les résistants. Ils ne sont pas nombreux et doivent donc se serrer les coudes, au risque de se voir s’enfoncer. Les disputes n’ont pas lieu d’être, pour leur propre sécurité, face à un ennemi dont la discipline est sans doute sans faille. Certes ce ne sont pas les seuls car l’on parle également de siths. Dans le passé ils étaient liés. Reste à voir si c’est le cas encore maintenant. Thrace lui a dit que non. Il se refuse à croire qu’elle ait pu lui mentir et pourtant se doit d’être prudent.

« Ca ira on s’en sortira. »

Il hoche la tête avec ferveur pour montrer sa foi en la résistance. En leur combat. L’union est ce qui sauve la résistance, en même temps qu’un culot certain pour se lancer dans une guerre hautement inégale et en ressortir vainqueur. Et même quand ils ressortent perdants, ils ne baissent pas les bras, et chaque jour, de nouveaux gens les rejoignent, renforcent leurs rangs. La longévité de la résistance est sans doute cruelle mais rien n’est moins important que leur lutte. Parfois il se prend pourtant à rêver de partir, de tout laisser tomber, de se consacrer seulement à lui-même, et à ses proches, avant de se rappeler de la triste réalité.

« On a déjà vécu ca. »

Et si ils ne survivent pas de nouveaux prendront le relais.

Parce que comme elle le dit, ils haissent l’Ordre et tout ce que celui-ci représente. Ils sont à l’image de l’Empire, qui détruisit la galaxie de la même facon. A croire qu’ils ne s’en débarrasseront jamais. Et à fois l’espoir est permis.

« L’Empire est déjà tombé ce n’est pas impossible pour nous. »

Et puis soudain elle se retourne vers lui.

Lui demande si elle connait son passé.

La réponse est évidente.

Il n’a jamais entendu parler de son histoire, ni de ses raisons de rejoindre la résistance, elle si solitaire, et tellement réservée, ce qu’il fait qu’il est un peu pris par surprise. Il secoue la tête. Il déglutit en la regardant. Son visage tressaillit quelque peu quand il entrevoit un moment de confidence, ce qui serait sans doute une première. Pas qu’ils ne soient pas proches, mais jamais elle ne lui a parlé de cette facon, et soudain ce moment devient étrangement intime.

« Rien de bon j’imagine. »

Il s’installe mieux et se prépare à écouter un long récit de haine.
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tuiren et lyana
Avait-elle réellement posé la question ? Elle n’arrivait pas à trouver comment elle en était venue à finalement lâcher ça. Evoquer sa haine pour le Premier Ordre aurait pu suffire, il n’y avait nul besoin d’en ajouter davantage. Après tout, jusqu’à présent, jamais personne n’avait cherché à savoir d’où provenait cette haine car elle était généralement partagée de tous. Mais voilà, probablement de par les effets de l’alcool qui commençait à agir elle avait sorti ça comme ça, comme si c’était une bonne idée après huit ans de commencer à parler de soi. C’était pourtant parce qu’elle en avait marre de tout garder pour elle qu’elle avait sorti sa bouteille. Tuiren faisait partie des facteurs extérieurs imprévus. S’il n’avait probablement pas été là, elle aurait posé cette question à une fleur ou un caillou, et tout se serait passé pour le mieux, le secret serait resté intact. Mais là, elle ne pouvait pas faire machine arrière. Si personne ne lui mettait le couteau sous la gorge, elle ne voulait pas décevoir son ami et lui dire que finalement, elle ne lui racontera pas. Parce que finalement, elle avait peut-être une petite part d’elle qui voulait absolument qu’il sache. Partager un secret rend la chose un peu moins lourde, un peu moins difficile à porter.

« Non, rien de très bon. Mais il y a eu pire, je pense. » Elle prit quand même une nouvelle gorgée d’Ambrostine. Si le Premier Ordre avait fait bien pire, elle n’acceptait pas pour autant cette déchirure qu’ils avaient faite. Tuiren semblait prêt à écouter le récit. Evidemment, elle qui n’avait jamais rien dit sur elle, il allait être privilégié. Mais elle savait qu’il n’irait pas crier l’histoire sur tous les toits, ce n’était pas son genre. « Par où commencer ? » C’était pourtant simple, il n’y avait qu’une chose qui avait démarré cette haine. Une toute petite chose, une toute petite soirée banale. « Je t’ai souvent dit que je n’avais pas envie d’aller sur Coruscant malgré plusieurs propositions. Il y a une raison à cela. Je m’y suis rendue quand j’étais plus jeune, j’avais huit ans, j’étais avec mes parents et… » Elle allait le dire, elle pouvait le faire. Personne ne savait qu’elle avait une sœur ici. Même la Générale l’ignorait, même feu Audran ne l’avait jamais vraiment su. « Et ma sœur, Elliara. » Elle soupira, baissant les yeux au sol. Ça y est, elle avait fait le premier pas vers un point de non-retour. « Nous étions marchands itinérants et Coruscant était notre planète du jour. A défaut de pouvoir dormir dans le vaisseau en pleine ville, nous avions pour une fois pris une chambre dans un hôtel. Mais… » Elle se souvenait des moindres détails de cette nuit-là. Sa mère qui sort pour calmer la petite sœur, le cri, son père qui sort à son tour et qui lui demande de rester dans la chambre. Elle avait été témoin de la scène sans être capable de faire quoi que ce soit pour empêcher ça. Mais si elle était sortie, elle aurait probablement été enlevée elle aussi. Resserrant ses poings, détestant ce moment de faiblesse, elle continua le récit. « Mais ma mère est sortie pour calmer ma petite sœur qui était encore un nourrisson à l’époque. Sauf que ça a mal tourné, ma mère s’est mise à crier. Mon père est alors sorti à son tour me sommant de rester à l’intérieur, cachée. » Les sourcils de la commandante se froncèrent de haine. « Ils l’ont enlevée, Tuiren. Ils ont enlevé ma sœur. Et… Aujourd’hui, je n’ai aucune idée de ce qu’ils lui ont fait. Je ne sais pas s’ils ont fait des expériences, s’ils l’ont formée à être notre ennemi, s’ils l’ont tuée… Je… Je crois que le pire dans l’histoire, c’est que ce qui est advenu d’elle, je ne m’en soucie plus. Je crois que je préfère la savoir morte qu’à la botte de ces enfoirés. Ils ont déchiré ma famille et je n’ai pas cessé de les haïr pour ça depuis ce jour… » Il y avait tant d’autres choses à raconter, mais Lyana n’était pas certaine d’être prête. Même les larmes qui avaient coulé auparavant ne sortaient plus. Elle détestait cet Ordre, mais elle n’était même plus triste. Elle s’était interdit d’avoir du chagrin et d’être menée à la mort comme sa mère. « Désolée… Il fallait que ça sorte, ça devenait trop pesant… »
Nymeria. ♕ gif de spiderliliez ♕ 741 mots.
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Le commandant reste silencieux, laissant à sa collègue le temps de trouver ses mots. Ou peut-être qui sait se rétracter et décider finalement de ne pas donner suite à son histoire. Le caractère de Lyana, le résistant le connait bien. Il sait cette femme très secrète et peu friande d’histoires sur son passé, à tel point qu’il ne serait dire d’où vient cette coéquipière à qui pourtant il confierait sa propre existence s’il le fallait, et il sait qu’elle a un caractère particulier, capable du bon comme du mauvais. Tuiren n’a jamais vraiment connu les colères de Lyana, du moins pas contre lui. Mais il l’a vue gueuler sur d’autres personnes, qui à cet instant auraient sans doute préféré se volatiliser. Un spectacle sans doute pas forcément très joyeux à voir, mais où personne ne mettait son grain de sel. Lyana était une commandante douée et personne n’aurait remis en cause l’autorité même dans un moment pareil.

Il écoute sans faire le moindre commentaire et ne tilte que très légèrement lorsqu’elle lui parle d’une frangine qu’il n’a jamais connue. Mais ca ne l’étonne guère, le nombre de résistants à l’histoire cachée ne se compte plus. Il ne rajoute rien. C’est encore l’une de ces histoires révoltantes de la guerre. Comme si détruire ne suffisait pas, comme si mentir n’était pas déjà ignoble. Il comprend tout ce qu’elle dit. Même l’idée tellement terrible de préférer la savoir morte ne le fait pas frémir plus que ca. Qui pourrait vouloir vivre dans de pareilles conditions, où l’on vous retourne le cerveau jusqu’à vouloir tuer vos proches ? lui qui ne ressent plus tellement se sent soudain giflé par le poids d’une telle révélation. Parce que Lyana ce n’est pas personne. Parce qu’au fil du temps il a appris à l’apprécier, à voir sous la colère le côté terriblement humain de Lyana. C’est quand cette colère sourde disparait que t’es foutu. Parce que c’est ca le moteur de leur combat.

« Comment tu te sens ? » répond-t-il.

Les excuses sont évidemment inutiles. Il sait que parler ne peut qu’être favorable pour Lyana, dont le lourd secret ne peut que peser sur sa motivation de chaque jour. Sans doute n’est-il pas le plus empathique de tous mais il sait également écouter. En tant que commandant il se doit d’être présent pour ceux qui l’entourent. Quand cela est important pour le groupe.

Cette fois-ci tout de même, c’est plus en pote qu’il se comporte.

« Est-ce que c’est la première fois que tu le racontes à quelqu’un ? »

D’une certaine facon il se sent détenteur d’un secret que personne d’autre ne connait et cela tisse un lien spécial avec le commandant, renforcant cette amité jusqu’alors calme. C’est comme si elle lui donnait permission pour s’immiscer plus dans sa direction. Il hoche la tête. Il glisse sa main sur la sienne. Cette ténue faille par laquelle il peut désormais passer et peut-être même creuser un peu plus. Il faut dire qu’il l’apprécie Lyana même s’il ne le montre pas vraiment. L’instant d’intimité entre eux n’en devient que plus exceptionnel.
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tuiren et lyana
C’est comme un poids dont elle vient de se débarrasser. C’était si pesant de garder ça pour elle, de garder un tel secret. Elle connaît la vie de pas mal de recrues dans la Résistance, notamment la dernière en date, le Docteur Dre’qoria. Elle pose des questions, elle se renseigne parce qu’elle est méfiante, mais au fond, ce n’est pas juste car personne ne sait rien d’elle, si ce n’est peut-être les généraux. Elle n’a que de très vagues souvenirs d’avoir parlé de sa vie à son arrivée dans la Résistance, elle était d’entrée de jeu partie sur un mensonge en se faisant appeler Nebula. Mais il est vrai qu’en dehors de son nom, personne ne savait rien sur elle et l’envie d’en dire plus ne lui était jamais venu à l’esprit. Mais là, c’était différent car elle faisait confiance au Commandant des Rogues. Elle pourrait lui confier sa vie, s’il le fallait. Elle se rendait compte qu’elle ne savait pas grand-chose de lui non plus, si ce n’est qu’il vient de Corruscant. Elle ne lui a jamais rien demandé sur son passé et même là, après s’être confiée, elle ne lui demandera rien, elle ne veut pas savoir à moins qu’il ne se confie de lui-même. Pour elle, c’est ainsi que ça fonctionne.

Elle lui avait confié cet épisode de sa vie, la genèse de sa haine à l’égard du Premier Ordre. Si ça n’avait pas touché sa famille, elle n’aurait probablement pas eu l’idée de s’engager et aurait sûrement préféré vivre loin du conflit. Mais là, elle avait été touchée et elle n’avait pas manqué de lui faire part de ses émotions, de lui faire part de son vécu. Cette haine, cette tristesse, ce désespoir. Elle qui prônait toujours l’espoir, elle était loin d’en être convaincue à cent pourcents au fond d’elle.

Elle présente ses excuses, ce n’est pas le comportement qu’une commandante doit avoir. C’est ce qu’elle s’est dit pendant les quatre dernières années. Mais il n’y a pas d’excuses à présenter, elle le sait bien, Tuiren est son ami, elle a le droit de lui dire ces choses, elle a le droit de se confier, c’est normal, mais elle ne l’accepte pas encore. Il lui demande comme elle se sent. C’est une bonne question. Elle se sent libérée, soulagée, mais elle est dans un état d’esprit qu’elle ne saurait décrire. « Je me sens mieux, je crois. Soulagée, c’est le mot… » Pour une personne normale ce ne serait que quelque chose d’habituel, se confier. Pour Lyana, c’est un énorme pas en avant, même si ça ne va pas la pousser à aller se confier à tout le monde, ça ne lui apporterait rien. Tuiren sait l’écouter. Il ne dit rien, il ne commente pas, mais il n’y a rien à dire après tout, elle a juste besoin d’être écoutée sans être jugée. Il lui demande alors si c’est la première fois qu’elle raconte cette histoire. A bien y réfléchir, oui. Même à ses amis d’avant la résistance, ils n’ont jamais entendu toute l’histoire. Ils connaissaient juste les faits. « C’est la première fois oui. Je n’ai jamais voulu en parler parce que le Premier Ordre nous a tous fait du mal et que je ne voyais pas l’intérêt de le raconter et d’avoir l’impression de me plaindre. Mais… » Pourquoi maintenant, hein ?  « Mais là, j’en ai ressenti le besoin, et j’avais ce sentiment que je pouvais me permettre de t’en parler. » Ce sentiment était-il juste ? Elle n’en savait rien, mais c’était fait.

Elle a l’impression de s’être mise à nue, de s’être ouverte comme jamais. Elle se sent à la fois forte et faible. Si l’on voulait la tuer, ce serait le moment parfait. Elle n’est plus sur ses gardes, elle en oublie même la bouteille. Cet effet d’après la confession est étrange. Ou est-ce la présence de cet ami si cher. Il glisse sa main sur celle de Lyana. Un geste qui banal mais si rare et si agréable, là, à cet instant. Alors Lyana se laisse aller et vient poser sa tête sur l’épaule de son ami, sans réfléchir si c’est correct, sans réfléchir à rien si ce n’est à une vie autre que celle d’une résistante. « Tu n’as jamais songé à une vie ailleurs ? A tout abandonner pour vivre une vie paisible ? » C’est ce qui s’appelle de la désertion, et c’est pour ça que Lyana ne part pas. Mais elle en rêve.

Se souvenant alors de la bouteille qui est dans son autre main, elle prend alors une gorgée. Elle ne rapportera pas la bouteille à moitié pleine.
Nymeria. ♕ gif de spiderliliez ♕ 774 mots.
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Elle laisse tranquillement sa tête reposer sur son épaule et le résistant tressaillit à peine, pourtant peu habitué à cette proximité. En tout cas avec elle, si farouche avec tout le monde. Elle évite les gens. Elle se renferme sur elle-même. Il peut comprendre qu’elle ait décidé de se taire. Pas qu’il aurait trouvé que cela aurait été se plaindre que de raconter son histoire. C’est celle de tant de gens qui n’ont plus rien, et qui trouvent une raison de se battre dans la colère.

Il ne répond rien, laissant le silence parler pour lui-même. Evidemment qu’il était là pour elle, après toutes ces années c’était le moins qu’il puisse faire. En glissant son bras dans son dos, il tourne la tête vers elle et laisse son visage effleurer ses cheveux.

« Tu peux venir me parler quand tu veux. »

Et il sera là pour elle sans le moindre doute. Ce n’est pas la promesse faite à une seule femme. C’est celle qu’il a déjà faite à d’autres, à Kathleen par exemple. C’est ce qu’il se doit de faire en tant que commandant. Et surtout en tant que pote.

Quand elle lui demande s’il a songé à tout laisser, il ne peut que plisser les lèvres. Il ne peut que se remémorer ces instants où il a voulu tout laisser tomber. Des instants sans doute honteux. Mais auxquels il n’a jamais donné suite.

« Des fois, » répond-t-il d’une voix calme.

Moments de découragements dans une existence remplie d’instants joyeux et de ceux qui laissent des larmes, et ce sont ceux qui parfois donnent envie de partir loin. Il comprend ce que dit Lyana. Il sait de quoi elle parle. Et tout comme elle il pleure cette existence tranquille.

« Est-ce que je t’ai raconté ce que je faisais avant de venir ici ? »

Voilà longtemps qu’il n’a pas évoqué l’avant résistance, ce qui lui parait désormais tellement lointain qu’il lui semble avoir mis de côté dans son esprit. Il n’en est néanmoins rien, il se rappelle de ces moments avec ses proches, qui eux sont encore vivants, mais qu’il ne voit que peu.

« J’étais étudiant. J’étudiais la géologie sur Coruscant. »

Un fantôme de son passé, quand il était encore insouciant et que rien ne comptaient que les endroits où faire la fête et les cailloux qu’étaient les mondes qu’il visitait. Qu’en reste-t-il désormais ? Juste de vagues souvenirs. Qu’il craint d’égarer, alors parfois il réouvre un vieux livre, consulte des chapitres qu’il connaissait. Au fond cela ne le générait pas de tout laisser tomber pour s’y reconsacrer, ca et cultiver des légumes sur Taanab. Il rêve que la guerre se finisse pour redevenir un gars normal, sans la prime sur la gueule qui le fait courir dans tous les coins comme un gibier, et sans ce symbole qui fait de lui un héros de guerre.

Il pense à sa sœur, recueillie lorsqu’elle était enfant. Il se dit qu’elle a vécu le contraire de celle de Lyana, et d’une certaine facon, il s’en réjouit.

L’espoir est là pour eux.

Pour un futur meilleur.

Il boit à son tour, une longue gorgée qui s’étale dans sa gorge.

« Comment c’est chez toi sur D’Xun ? »

Il en a juste entendu parler, il sait vaguement des choses sur ce monde à la végétation dense et puis à ces bêtes qui s’étalent sur les documentaires. Il y a de quoi le faire rêver, il y a de quoi l’intéresser. Il garde en lui des milliers de questions. Lui le citadin qui s’émerveille de la nature.
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