“CABINET SÉNATORIAL, CORUSCANT, AN 40” &
Bien que tes fonctions de Sénatrice t’obligent à être présente lors des séances, tu restes quelque peu dépitée en découvrant les réactions des uns et des autres. Tu écoutes, tu regardes tes auxiliaires prendre des notes alors que tu tentes de démêler tout ça. La Communauté de l’Éveil… Cela fait plusieurs semaines voir même mois que ce nom revient dans la rotonde. A vrai dire, tu ne sais pas grand-chose de ce groupe si ce n’est ce que tu peux entendre régulièrement. Cependant, ton instinct t’indique de te méfier et de faire attention. Après tout, il y a eu de nombreux groupes qui ont paru inoffensifs dès le départ, mais qui ont fini par changer la face du monde d’une façon ou d’une autre. Quoi qu’il en soit, tu restes des plus neutres concernant ce groupe et tu ignores même qu’au moins un de tes confrères en est membre. Bien sûr, tu avais que ton ami, diplomate du Noyau, se rendait souvent sur la station spatiale 616 mais tu ne lui posais jamais de question là-dessus. En réalité, il y avait un sujet qui avait un peu plus d’importance à tes yeux, mais aussi aux yeux de ta planète : le Coaxium. Cet élément d’hyper matière est primordial pour la création des différents vaisseaux. Sans cet élément, impossible de continuer à voyager en hyperespace. Mais tu avais eu le temps de questionner quelques experts au sein du chantier naval d’Anaxes et tu savais que c’était déjà un élément rarissime de base et qu’on ne pouvait en trouver qu’à de rares endroits.

On peut donc dire que cette crise risque sur le long terme d’affecter et stopper le domaine aérospatial et c’est bien ce point qui semblait déranger l’ensemble de tes confrères de la rotonde. Point qui dérange aussi ton gouvernement puisque sans le Coaxium, le peu de vaisseau luxueux produit par Anaxes vont perdre rapidement leur valeur et faire chuter l’économie de la planète. Heureusement, ta planète natale dispose de nombreuses ressources pouvant compenser ce fait. Mais sur le long terme, ce serait toute la galaxie qui serait impactée et il s’agit là d’une toute autre histoire. Cela s’emballe, cela crie, cela proteste. A croire que la grande majorité n’ont pas été éduqués correctement. Ce genre de comportement t’exaspère. Tu lâches un soupir depuis ta place et tu écoutes inlassablement les plaintes. Mais est-ce que quelqu’un à une solution. Quelque chose… mais aussi loin que remonte ta mémoire, toutes les idées proposées ont été écartées par l’ensemble de tes collègues. Cela va rapidement devenir un problème sans fond à ce rythme-là. Puis, sonne la fin de séance et tu lâches un soupir de soulagement. Cinq heures de débat pour tourner autour du pot, quelle perte de temps.

Tu regardes tout le monde se lever et tu restes assise. Tu ne tiens pas vraiment à te faire bousculer par tout le monde, surtout que la plupart sont pressés de quitter les lieux. Tu laisses quand mêmes tes trois auxiliaires sénatoriaux quitter les lieux. Tu n’as pas besoin d’eux pour le restant de la journée alors tu les libères de leur fonction jusqu’à demain. Et, cela va te faire du bien aussi. Occupée à lire ton pad, tu ne prêtes aucune attention à ce qui t’entoure. La plupart des courriels que tu reçois provienne de la Citadelle d’Azure ou du Conseil d’Azure, le véritable nom de ceux que tu appelles le Conseil Générationnel. Sans oublier, des amis ou des contacts qui prennent le temps de te donner de leur nouvelle et de t’en demander. Certains de leur message te font sourire et tu te lèves une fois que la rotonde est vide. Calant le pad à ta ceinture, tu attrapes ta canne et tu quittes rapidement les lieux, ne souhaitant pas dormir ici, ce serait bien trop inconfortable. Tu prends le temps qu’il faut pour rejoindre ton bureau dont la porte était encore ouverte. Tu finis par t’asseoir et tu te dis que ces longs couloirs vont te tuer un jour. Surtout avec ta patte folle. Tu lâches un soupir avant de remercier la personne qui venait de lui rapporter les pad multiples. Observant le travail, elle se dit qu’elle n’est pas près d’aller se coucher maintenant. Lâchant sa canne qui tombe sur le sol, tu prends le premier de la pile et tu te plonges dans la lecture. Bien sûr, tu ne t’attendais pas à entendre une voix familière à cette heure-ci. Tu redresses donc ta tête que tu tournes en direction de la porte ouverte. Tu montres un grand sourire en voyant ladite personne.

« —  Oh, Keth. Entre, je t’en prie ! »

Tu poses le pad sur la table et tu te penches pour prendre ta canne. Il t’avait posé une question et tu comptes bien y répondre. Oui, effectivement, la nuit risque d’être très longue, mais tu ne peux pas faire autrement. Dans un coin de ton bureau, on peut voir un canapé qui te sert de lit un peu trop souvent. Surtout après une crise de douleur dû à ta blessure qui te pourrit un peu la vie. Tu as l’impression de passer pour une faible alors que tu as servi la République et la Résistance dignement comparée à la plupart des idiots qui te servent de collègues.

« —  Je le crains malheureusement. Et toi, tu ne rentres pas chez toi ? »

Tu l’invites alors à prendre place à ton bureau où tu seras probablement bien mieux assise que là où il t’a trouvé. La plupart des sénateurs ont quitté le Sénat alors que tu as conscience qu’une longue nuit t’attend. Mais c’est du travail que tu ne peux pas négliger. Certes, ce n’est pas urgent, mais tu n’es pas partisane du « ça peut attendre le lendemain ». Pourtant, il arrivera un moment où tu n’auras pas d’autres choix que de te reposer. Les séances au Sénat n’ont rien de commun et chaque jour est différent. Réellement différent. Bien sûr, des sujets reviennent de manière récurrente, mais d’autres disparaissent pour laisser la place à d’autres. Le laissant s’installer, tu finis par venir prendre place de l’autre côté. Tu avais cette impression que le Sénat t’avait aspiré toute ton énergie.

« —  Est-ce que je te sers un verre après cette barbarie auditive ? »

Bien sûr, tu t’amuses même de dire ça. Mais dans le fond, cela relate ce que tu penses. Du temps perdu à discuter de rien et rien qui avance. À croire que le passé est en train de se reproduire. Et on s’étonne que seuls les mondes du noyau sont présents ici. Cela en est presque flippant à vrai dire. Tu restes un instant debout alors que tu t’agrippes avec ton autre main. Ta jambe commence à fatiguer, tout comme toi. Et parfois, tu la maudis juste parce qu’elle se fatigue plus vite que le reste.

@Keth Astar

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Et dire que la personne présente est à tes côtés depuis trois années. Trois années où tu as beaucoup appris à ces côtés et où tu continueras encore à apprendre. Tu n’es pas fermé à la possibilité de passer ta vie à apprendre. Et dire qu’au début, tu n’étais pas vraiment persuadée de pouvoir défendre les intérêts des tiens de cette façon. Pourtant, avec son aide, tu parviens à t’imposer, à faire valoir ta parole face à des confrères lorsque cela est nécessaire. De nombreux ont fait l’erreur de te croire fragile avec ta patte folle. Mais ton expérience de militaire et d’officier t’ont forgé le caractère. Tu inclines légèrement la tête lorsqu’il te remercie de l’invitation. En ton sens, cela paraît normal puisqu’il est l’un de plus anciens alliés et amis au sein de cette rotonde que tu vois évoluer. Tu ignores encore si c’est dans le bon ou le mauvais sens, mais tu vois le Sénat évoluer. Comme à chaque fois dans l’histoire. Il fut un temps où tu estimais que les politicards passaient leur temps à ne rien faire et tu le disais clairement. Mais ce temps-là, tu étais sur le front sans même savoir ce que voulait dire être Sénateur. Maintenant que tu as ce poste, tu réalises que ce n’est pas aussi simple et que cela demande plus de jugeote que ce que tu te doutais. Mais ce temps-là n’est plus et tu le regrettes.

Si tu avais eu plus de cervelle à ce moment-là, tu ne te serais pas blessée grièvement. Il est clair que tu t’en veux encore pour cette blessure qui te fait mal, mais tu ne dis rien. Tu acceptes cette souffrance qui n’est que le résultat de ta folie du moment. Quelle idée t’avait traversé l’esprit à ce moment-là ? Tu te rappelles de chaque mot, de chaque vie que tu as essayé de sauver, mais surtout à ceux qui sont morts en t’écoutant aveuglément, sans remettre tes ordres en question. Tu ne regrettes pas ses années bien que ton père t’a vraiment poussée à bout. Mais maintenant que tu es une adulte responsable et respectée, tu sais que c’est la tradition parmi ton peuple, parmi les tiens et quelque part, tu en es très fière. Ton passé militaire est ta fierté et même si tu ne peux plus vraiment commander, tu pourras remettre les pieds dans un vaisseau avec une casquette différente.

« —  C’est trop d’honneur, cher ami ! »

Tu prends ça au sérieux. Il est vrai que tu es très présente lors des sessions du Sénat et si tu dois rester huit heures, tu tiendras les huit heures. C’est pour cette raison que tu prends toujours des notes. Il y a toujours des informations que échappent à de nombreuses personnes. Mais tu as toujours eu l’esprit vif et tu dois ça à ton passage à la Citadelle. Ce lieu est respecté de tous les officiers marins en raison de l’enseignement prodigué sur place. Cela n’a réellement rien à voir ce que les autres académies apprennent ou ont appris. Maintenant qu’Anaxes est reliée une nouvelle fois à la République, cette dernière peut se vanter de former de bien meilleurs officiers qu’avant. Plus le temps passe et plus la Citadelle prend de l’ampleur. Elle avait déjà sa notoriété avant, mais il est vrai que les demandes d’intégration sont de plus en plus nombreuses si tu te rappelles de la dernière entrevue que tu as eue avec la direction de l’établissement. L’idée même de l’agrandir commence à germer dans l’esprit de son directeur et de son équipe d’enseignement. Mais c’est un tout autre détail.

« —  Cela dépend ce que tu aimes. J’ai quelques vins, quelques spiritueux et quelques whiskys. Si un petit vin te convient, je peux commander quelque chose à manger pour accompagner ça… »

Tu avais toujours quelques bouteilles, mais jamais de trop grandes valeurs. Ce n’était pas vraiment ici que tu pouvais stocker des bouteilles. Le Sénat est le genre d’endroit où cela part très vie. Tu ne crains pas les vols, mais c’est à force d’avoir des réunions entres collègues, des départs. Ton stock est généralement la bonne idée pour faire plaisir. Si tu voulais plus de choix, tu devais retourner chez toi où tu disposes d’un stock bien plus grand. Dès que tu passes par Anaxes, tu prends toujours le temps de te reposer chez toi et donc à reprendre de quoi faire ton stock. Et là-dessus, tu n’es pas vraiment difficile. En réalité, il n’y a qu’un seul vin qui te manque : le vin d’Alderaan. Lorsque l’Empire a fait sauter la planète toute entière, le vin qui était fabriqué sur place a donc cessé de se fabriquer et il est devenu au fil du temps une des plus denrées rares les plus demandées.

« —  J’en suis encore grandement désolée, je ne l’ai vraiment pas fait exprès. La prochaine fois qu’on se voit, je te paierais cette salade qui t’attire tant, d’accord ? »

Ce ne sont absolument pas les crédits qui lui manque. Entre sa retraite de militaire et son salaire de Sénatrice, tu n’es pas du genre à te plaindre de ton rythme de vie. Sans oublier que tu fais partie des nobles générationnels et cela t’assure un certain rythme jusqu’à ta mort. Tu vois son sourire et tu lui rends. Bien que fatiguée, elle ne doit pas dormir de suite. Tu as encore une tonne de travail, vraiment. Et cela se voit. Mais après plus de cinq heures de débat, tu as besoin de souffler un peu et la présence de ton allié est donc pleinement bienvenue. Hum, tu observes les bouteilles avant de trancher.

« —  Tu vois la bouteille argentée, sur sa gauche, il y a une bouteille marquée d’un sceau. Tu peux la prendre et je pense que son contenant va te plaire. »

Il s’agit d’un vin sucré en provenance de la planète Garqi. Cette planète est réputée pour son université agricole mais aussi pour sa réserve naturelle. Tu as déjà eu l’occasion de t’y rendre et tu y retourneras peut-être un jour alors que tout ça sera terminé. Mais il y a encore des jeux à abattre et des ennemis à révéler. Bref, rien n’est encore joué. Du moins, pour l’instant.

@Keth Astar

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Il accepte ton invitation et tu hoches la tête, prenant sérieusement sa recommandation. À vrai dire, tu connais aussi de nombreux restaurant. Mais ce soir, tu allais probablement devoir passer une nuit de plus ici. Sauf que cette fois-ci, tu ne seras pas seule une partie de la soirée. Un ami te rend visite et tu es toujours contente de le voir. Dès que tu as mis les pieds au sein de la rotonde, il a su te guider et te conseiller sans pour autant imposer des décisions que ne concerne que ta planète natale. Il a su être présent sans avoir besoin de te dire quoi faire. Et tu apprécies le fait qu’il ne se soit pas imposé. Il a l’art et la manière. Tu hoches la tête et tu lui expliques ce qu’il doit choisir. À vrai dire, cette bouteille, c’est exclusivement avec lui que tu voulais la boire et même s’il n’y a pas d’évènements marqua nts. Mais à cette heure-ci, tu t’en fous. Puis il te parle de la situation lorsque tu avais été maladroite. Tu le regrettes encore et tu es contente qu’il ne t’en veuille pas à ce point-là. Cela te fait sourire. Effectivement, même tu n’étais pas seul à travailler sur le sujet, la situation était quelque peu précaire et risquée. Tu te rappelles toutes ses nuits blanches à réfléchir, trouver des solutions et même dormir sur la table. Il n’y avait rien sans rien. Mais ils sont tous les deux arrivés au bout du projet qui n’a malheureusement pas abouti. La faute à tout le monde qui cherche à garder leur autorité sur le secteur… Secteur qui reste neutre. Tu hoches la tête puisque tu es assez d’accord avec lui concernant les délégations qui auront finalement absolument tout perdu.

« —  Et on est pas au bout de nos surprises quand je vois les gamins qu’ils sont en séance… »

Tu en es limite désespérée car finalement, rien n’avance comme il faut. Et juste pour une histoire de profit. Tu en viens même à te demander si tu ne ferais pas mieux d’arrêter ce poste de Sénatrice. Bien que tu y trouves des alliés et des amis, la rotonde commence sérieusement à t’ennuyer. Mais tu ne peux pas aller à l’encontre du Conseil d’Azure qui ne voit pas meilleur candidat que toi. Autant dire que ces derniers savent te prendre par les sentiments. Mais vraiment. Mais il arrivera un moment où cela ne sera plus du tout possible. Tu es certes encore jeune pour un poste au Sénat, mais ces derniers seraient bien capables de te rendre dingue. De plus, ce n’est pas en restant coincée ici que tu vas pouvoir trouver quelqu’un et formée ta propre famille. Eh oui, cela fait aussi partie de tes devoirs, même si tu n’es pas vraiment d’accord avec ça. Te marier sans amour ? Trop peu pour toi, ce serait une raison de plus pour ne jamais revenir sur Anaxes. Tu ne veux pas ignorer la planète qui t’a vu grandir, mais tu es parfois dans de drôles de situation. Il attrape la bouteille et il remplit les deux verres. Une fois la bouteille posée, tu attrapes l’un d’entre eux et tu poses tes yeux sur lui. Tu trinques avec lui sans te poser de questions.

« —  Au Sénat ! »

Tu étais toujours debout et pour ta planète, le Sénat comme la République forme une institution qui a perduré avec le temps. Même sur Anaxes, les générationnels ont réussi à garder leur système politique malgré la présence de l’Empire sur son territoire. Quand l’Empire a perdu Coruscant, le directeur de la Citadelle a rendu les armes, évitant ainsi le bain de sang. Depuis toujours, Anaxes a soutenu les Républiques à sa manière. C’est encore un peu le cas aujourd’hui. Alors que tu bois une gorgée, tu finis par apercevoir un assistant qui annonce alors qu’il y a une communication pour ton ami. Tu le laisses donc s’occuper de sa communication pendant que tu t’assieds. Ouvrant ton holonet, tu te mets à chercher un restaurant qui pourrait convenir à Keth comme à toi. Il t’a donné une idée tout à l’heure. Pourquoi ne pas lui faire la surprise. Une immense sourire apparaît sur son visage et tu te mets à la recherche de la fameuse salade. Tu lui avais promis de lui en offrir une autre et tu ne comptes pas te débiner. Ce n’est pas ton genre de faire marche arrière. Tu avais une mémoire suffisante pour te rappeler le nom de la salade. Surtout que tu l’avais longtemps cherché alors, cela t’a forcément marqué. Parfois, tu aimes bien le surprendre et tu profites clairement de son absence pour passer la commande. Tu connais le restaurant de nom et tu vérifies qu’il ne s’agit pas du restaurant qu’il a cité. Passant finalement ta commande, tu transfères les crédits nécessaires et tu gardes le sourire sur le visage. La prochaine fois, tu l’emmèneras directement sur Naboo où la salade sera encore bien meilleure avec des produits frais et locaux. C’est une idée que tu gardes dans un coin de la tête. Ton invité finit par revenir et tu tiens ton verre en main et surtout, tu es assise comme il te l’avait gentiment demandé avant de partir.

« —  C’est fait. Rien de grave au moins ? »

Oui, tu es un peu curieuse, mais tu ne peux pas t’immiscer dans sa vie privée comme ça. Bien que vous soyez proches et que tu le considères comme un ami, tu fais quand même attention à ne pas être invasive avec lui. Tu gardes ton verre en main et tu lâches un soupir. Passer autant de temps dans la rotonde ne t’avait pas manqué. Tu retournerais bien chez toi, sur Anaxes, histoire de remettre de l’ordre dans les idées.

« —  Comment trouves-tu ce vin ? »

Tu lui montres du menton la bouteille qu’il avait ouverte et le verre devant lui. Cela lui permettrait de savoir si tu peux en commander d’autres bouteilles dans l’avenir. Un bon repas, une bouteille de vin et une charmante compagnie. Tu espères passer une bonne soirée…

@Keth Astar

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Tu sembles soulagée que cela ne soit pas des soucis importants qui l’obligeraient à te laisser sur place alors que la soirée à aussi bien commencée. Tu te sens bien malgré la tonne de travail qui t’attend. Mais tu sais que cela peut attendre. Le repos est très important et pourtant, tu le négliges souvent. À croire que Keth s’est mis en tête de te surveiller… Malheureusement, tu ne le sauras jamais et tu n’es pas en mesure de lire dans ses pensées. Et tu n’oserais pas le faire, il est une des rares personnes sur qui tu peux compter et toutes ses années à travailler ensemble n’aide pas en ce sens. Comme quoi, il est possible de trouver des personnes à qui on s’accroche même sur son lieu de travail. Keth te demande alors d’où provient le vin et tu montres un sourire en coin.

« —  Vin sucré de la planète agricole de Garqi. Cette planète est réputée pour son université agricole et sa réserve naturelle. »

Tu as déjà eu l’occasion de t’y rendre et tu penses y retourner prochainement afin de laisser évacuer tout ce stress accumulé depuis ses derniers mois et même dernières années. Tu vas peut-être l’emmener avec toi. C’est une idée que tu gardes en tête et tu verras bien si tu vas lui proposer ou non par la suite. Après tout, tu lui dois bien ça. Il est toujours à tes côtés et il t’aide depuis ton arrivée au Sénat. Ce n’est qu’un juste retour des choses. Tu bois une gorgée du verre de vin que tu tiens dans ta main et tu profites d’un peu de calme pour souffler. Ton père te disait souvent qu’il ne fallait pas négliger le repos. Mais tu es attirée par tout ce travail, même si tu n’es pas réellement motivée. De plus, tu as libéré tes auxiliaires pour le reste de la soirée. Parfois, il t’arrive de travailler seule et cela te permet de te recentrer sur les objectifs que t’a fixé le Conseil Générationnel. Tu les avais oubliés eux… Parfois, cela fait du bien de mettre de côté ton rôle de Sénatrice pour laisser la femme prendre le dessus. Il te demande si tu penses à ce que tu aurais pu faire si tu étais restée sur Anaxes.

« —  Ce serait te mentir si je te dis que je n’y pense pas. J’y pense même régulièrement. »

Quand tu as été sorti du régime militaire à cause de ta jambe, tu ne savais pas quoi faire. C’était pour toi impossible de terminer ta carrière de cette façon. Mais on ne t’avait pas demandé ton avis et si les médecins ont estimé nécessaire de le faire, c’est à juste raison. Tu n’en veux à personne sauf à toi-même. Tu es la seule responsable de cette blessure. Cette même blessure qui te vaut les railleries de tes collègues, mais dont tu ne prêtes aucune attention. Tu avais appris à faire avec et les crises faisaient maintenant partie de ton quotidien. Bien que te montrer faible n’est pas vraiment ce que tu préfères, quand la crise est là, tu ne peux pas la cacher et elle est souvent difficile à gérer seule. Il te faut une dose d’anti-douleur pour espérer que cela aille mieux par la suite. Tu consultes souvent afin de contrôler l’état de ta jambe, espérant ne jamais la perdre. On t’a proposé la cybernétique, mais ce n’est vraiment ta tasse de thé et tu t’y refuses tant que ta jambe reste valide. Puis, il te parle de la sienne. Tu aimerais pouvoir y faire quelque chose, mais tu sais que sa planète natale a été détruite par l’Empire Galactique quelques mois avant ta naissance. Tu ne peux donc pas comprendre réellement la douleur qui le traverse. Néanmoins, tu ne veux pas le laisser déprimer.

« —  Je pourrais te faire découvrir ma planète si tu le souhaites. Il est vrai qu’elle n’a rien de ta planète natale, mais au moins, peut-être y trouveras-tu une planète d’adoption. »

Il est vrai que ce n’est pas ce qu’il y a de mieux, mais au moins, il est possible qu’il se trouve un endroit où il se sentira chez lui. On ne peut pas oublier d’où on vient, mais on peut se trouver un foyer, un lieu où on s’y sent comme chez soi. Il revient vers la table où tu es assise et il se ressert un verre, remplissant le tien au passage. Il sait se montrer galant quand il veut. Tu le regardes avec un sourire lorsqu’il te demande des nouvelles de chez toi.

« —  Les dernières nouvelles sont plutôt positives. Le Conseil et son gouvernement vient de valider le projet de loi visant à mettre en place un programme d’intégration facilité pour les orphelins de guerre. »

Il se rassoit sur le canapé prés de la table et elle se lève pour venir s’asseoir à ses côtés. C’est quand même mieux d’être proche pour discuter. Tu mettras du temps, mais tu y arriveras. C’est alors que la porte s’ouvre et tu déposes ton verre sur la table. Canne dans une de tes mains, tu t’avances vers la porte alors qu’elle est ouverte. Tu es certes fragilisée par ta blessure, mais tu n’es pas quelqu’un qui te laisse faire. Arrivée devant la porte, tu t’aperçois qu’il s’agit d’un livreur, mais tu arques un sourcil en te disant que c’est encore trop tôt. En effet, tu as commandé il y a moins de dix minutes.

« —  Vous êtes déjà là ? Mais j’ai commandé il y a moins de dix minutes… »

Cela te paraît étrange, surtout que le trajet est un peu plus long que le temps qu’il a mis pour arriver ici. Tu arques un sourcil avant de sentir le danger. Un avertissement… Comme à chaque fois qu’il y a quelque chose. Tu as toujours eu ces sensations bizarres. Tu te mets alors à reculer de quelques pas avant de tomber sur le sol à cause de ta jambe. Tu lâches une grimace car dès qu’elle se réveille, c’est fini le calme. Heureusement, ce n’est pas encore le cas. C’était souvent que tu tombais par terre de la sorte et cela ne serait probablement pas la dernière fois. Tu redresses alors la tête et tu attrapes ta canne avec laquelle tu frappes le livreur pour éviter de te faire sauter la cervelle. Tu n’es pas du genre à te laisser faire et encore moins intimider. Tu ne savais pas de qui il s’agissait, mais tu devais trouver une solution pour te sortir de ce pétrin. Et puis d’ailleurs, comment est-il entré ici ?

@Keth Astar

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HRP:

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Tu ne t’attendais pas à ce que cela se produise ici, en plein cœur de la République. Pourtant, tu aurais dû t’y préparer. Tu tenais encore ta canne en main alors que tu restes étonnée par ce qui venait de se produire. Tu avais agi par réflexe de défense, preuve de ton passif de militaire. Tu es peut-être affaiblie par ta jambe, mais il ne faut pas penser que tu es quelqu’un qu’il faut négliger. Tu as toujours eu de la ressource et ce n’est pas maintenant que cela va changer. Keth te rejoint et il te demande si ça va. Tu hoches la tête et tu le regardes. Puis, il te soulève afin que tu puisses reprendre tes esprits sur le canapé.

« —  Sois prudent, je t’en prie ! »

Tu ne sais rien de celui qui venait d’essayer de te tuer. Tu avais vu son visage et encore, tu n’es même pas sûre de pouvoir établir un portrait-robot. La porte reste ouverte et tu lâches un profond soupir. Tu l’avais vu sortir en trombe de ton bureau sans même savoir s’il trouverait la trace de ce dernier. Tu étais loin de te douter qu’il se passerait quelque chose ici. C’est tout de même étrange, qui peut bien vouloir ta mort ? Cela a mis ton cerveau en éveil et tu vas devoir faire quelques recherches afin d’en savoir un peu plus. Une tentative d’assassinat sur un Sénateur n’est pas vraiment quelque chose qui court les rues aujourd’hui. Tu fermes les yeux et tu cherches avant tout à te calmer et à calmer ton palpitant qui se fait violent dans ta poitrine. Tu avais eu peur, mais tu ne t’es pas laissé faire. Pas ton genre.

Keth finit par revenir et tu es quand même soulagée de le savoir revenu sain et sauf. Tu avais quand même peur qu’il soit blessé. On est jamais sûre de rien après tout, la preuve ce soir. Tu le regardes et tu as bien compris ce qu’il venait de dire. Ce n’était pas trop grave en soi puisqu’il était là et surtout, tu étais aussi là. Tu aurais pu être blessée, mais ce n’est pas une vulgaire chute qui va te tuer. Oh que non. Loin de là. Puis tu le vois ramasser la commande. Tu soupires et tu te dis que la surprise est ratée. Cependant, il a raison sur le fait que la salade ne sera pas perdue. Pas cette fois-ci du moins. Tu montres un sourire en coin lorsqu’il te dit que tu as fait un bon choix de commande.

« —  Ne te fout pas de moi, Keth… Et ça va. Juste un peu secouée, je ne m’attendais pas à ça… Et toi ? »

Tu allais dire autre chose lorsque tu entends encore frapper. Tu avais vu qu’il avait placé les salades sur la table basse qui se trouvait non loin du canapé où tu n’avais pas bougé depuis qu’il t’y avait déposé. Il était encore un peu tôt pour manger et le verre de vin se trouvait sur le bureau. Tu avais eu le réflexe de le déposer avant d’aller voir le livreur. Ou plutôt le pseudo-livreur. Tu allais lui répondre lorsque tu entends frapper à l’entrée de ton bureau. Tu n’es cependant pas surprise de voir des gardes sénatoriaux. Tu finis par déposer tes pieds sur le sol et tu lâches un soupir. Tu laisses Keth les interroger d’abord et tu écoutes avec attention. Tu avais essuyé une tentative, mais tu ignores s’il faut en parler. Tu arques un sourcil lorsqu’ils annoncent que deux sénateurs ont été retrouvés morts. Tu te lèves et tu demandes alors simplement et gentiment.

« —  Quels Sénateurs ont trouvé la mort ? »

Autant que tu le saches maintenant, car dans tous les cas, l’information ne restera pas dissimulée bien longtemps. À la prochaine session du Sénat, tout le monde réalisera l’absence des concernés. Tu tentes de marcher sans ta canne, mais tu as du mal. Au même moment, Keth se lève et il récupère ta canne qu’il finit par te rendre. Tu le remercies avec un sourire avant de réfléchir à sa question.

« —  Le protocole demande à ce que cela soit le domicile le plus proche. Je suis dans le Sud du quartier des Affaires. »

Tu ignores où il habite et tu ne lui as jamais demandé. Vous vous êtes toujours arrangés pour vous voir ailleurs que sur vos habitations respectives. Et puis, ce sera du gâchis de ne pas prendre l’ensemble. Bien que la sécurité ne te fasse pas vraiment plaisir, tu en comprends néanmoins la nécessité. Cela ne t’empêchera pas de rester sur tes gardes. Il y a multiples façons de t’atteindre si c’est réellement l’objectif de celui qui a tenté de t’éliminer il y a une dizaine de minutes.  

@Keth Astar

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