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[FB] Les relations sont surement le miroir dans lequel on se découvre soi-même. • Kane

Kara Aryss
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Je perçois sans mal les rayons du soleil à travers mes paupières. Douce et chaude, je sais d'avance que la lumière deviendra agressive dès que j'ouvrirais les yeux. Je sens une présence à mes côtés dans le lit. Je ne m'en inquiète pas, je sais qui s'est. Kane. Une membre de la Résistance, pilote de X-Wing. Et je sais aussi pourquoi elle est là. Cette nuit nous avons fait l'amour. À ce souvenir agréable je ne peux empêcher un léger sourire fleurir sur mes lèvres. Mais irrémédiablement mes pensées vont vers Masha, une femme avec qui j'ai couché plus d'une fois. Ça ne se fera plus et je le regrette. J'ai beau le nier, j'éprouve encore des sentiments après ces années de séparation. Le fil de mes pensées me rappelle qu'il ne me reste plus beaucoup de temps à passer ici. Bientôt je partirais en mission sur Tatooine. L'infiltration m'a toujours mise à cran. Certains sont faits naturellement pour ce genre de mission, moi, je préfère celles d'actions, celles où le rôle que l'on joue est le notre pas celui d'un personnage créé. Je n'aime pas les mensonges, je n'aime pas faire semblant. On m'a appris à être droite et j'essaye le plus possible de dire la vérité même si parfois elle peut blesser. Pourtant, je n'ai pas mon mot à dire et il faut que je fasse avec. Ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière fois que je vais le faire. J'ai donc de l'expérience et je me base sur cette pratique que j'ai acquise pour m'en sortir. Je ne sais pas si j'arriverais à recueillir les infos demandées, on ne peut pas toujours réussir, mais je pourrais m'en sortir en vie, c'est une certitude. Je sais qu'il y aura deux autres personnes de notre camp qui y seront, dont une de mon commando, ça me rassure un peu, je ne serais pas plongée totalement dans l'inconnu.

Elle semble dormir, c'est ce que je remarque alors que j'ai ouvert les yeux et que je l'observe. Je décide donc de ne pas la réveiller, peut-être prendra-t-elle mal que je parte sans un mot mais je m'en fiche. Je ne lui dois rien. Ce n'est qu'un coup d'un soir, peut-être que ça se refera une autrefois, mais nous sommes avant tout des collègues. Je me redresse en douceur, veillant à ne pas la réveiller, je récupère ma culotte par terre et ma paire de chaussettes avant de me lever du lit pour les enfiler. D'un geste je prends mon pantalon, j'ignore l'heure il est, mais mon estomac me fait savoir qu'il a besoin d’être nourri. Bon, je passerais par la case cantine puis … puis quoi ? J'ai une journée à passer, pas de réunion de prévue, juste attendre. Je ne souhaite pas penser à ma mission durant les prochaines heures, il faut que je pense à d'autres choses, que je m'aère l'esprit. Bah ! J'aurais bien le temps d'y penser tout en prenant mon petit-déjeuner, ou déjeuner . Qui sait et me connaissant, il serait tout à fait possible qu'il soit dans les alentours de midi quelque chose comme ça. Je ne suis pas une lève-tôt sauf quand la situation l'exige, j'aime faire la grasse matinée, traîner au lit. Tout en mettant mon bas je cherche du regard mon soutien-gorge qui est quelque part, ça je le sais, mais où ? Hormis dans la pièce, je ne saurais vous dire précisément où il est.
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Hey, did you forget anything?

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La conquête. Ce n’était pas nécessairement ce qui lui plaisait le plus. En réalité, Kane avait tendance à tout faire en mode automatique, ressentant une sorte d’excitation sourde qui avait tout de la parade adolescente. Elle ne savait jamais où elle allait et avait fini par se résigner. Progressivement, la Rogue avait fini par se faire une raison et avait fait une croix sur ce type de relations, qui étaient de toute façon éphémères.

Alors pourquoi ce soir-là avait-elle décidé de tenter sa chance ? Pourquoi avait-elle répondu aux sourires, aux regards, aux signes qui en disaient long et en tout cas juste assez pour lui donner du courage, une rasade d’alcool pour la route et son regard vairon, étrange, posé sur celle avec qui elle verrait l’aurore. Elle n’en savait rien. Et après tout, pourquoi ne pas tenter sa chance.

Il y avait eu les souffles, le bruissement léger de vêtements qu’on laisse glisser le long des épaules. Il y avait eu les muscles qui se tendent sous l’effort, le goût salé de la peau d’Ascella. Des moments de suspension où tout se jouait dans leur regard, ce que les murmures auraient voulu dire sans devenir des cris. Puis, la nuit, le cœur qui bat plus vite que l’on ne respire. Mais il y avait quelque chose de nouveau dans le frisson qui parcourait encore ses bras alors qu’elles s’endormaient. Quelque chose dans le regard qu’elle ne parvenait pas à expliquer et qui était différent, avec le goût des adieux. Et pourtant, elle s’en fichait, d’ordinaire. C’était elle qui disparaissait avec la nuit. Sauf que cette fois, c’est l’aube qui était venue les cueillir.

Kane s’était endormie, tâchant de ne pas prendre trop de place ou de montrer physiquement un quelconque intérêt. Non par désintérêt, au contraire. Mais elle ne tenait pas à susciter d’interrogations ou de mésentente.  Ou laisser croire que le lieutenant Riyher, qui avait une certaine réputation de cœur froid au sein de la Résistance, avait apprécié plus qu’elle ne l’aurait dû une simple nuit passée avec une collègue.

Au fond, elle voulait aussi se prémunir de tout ce qui aurait pu la blesser. A commencer par une non réciprocité dans cet instant étrange et intense qu’elle avait eu. C’était un risque et honnêtement, elle n’avait peut-être pas la force d’encaisser une telle déception. Kane avait déjà saisi l’émotion par la gorge et l’avait étouffée pour la ranger le plus rapidement possible. Ne rien espérer. C’était ce qu’elle avait appris, dès le jour où ses parents n’étaient pas rentrés de mission et qu’elle avait eu droit à un petit pin’s commémoratif et deux urnes vides.

Les draps glissent légèrement, effleurant Kane dans son sommeil. Elle bouge un peu, se rendort. Puis, il y a d’autres mouvements, plus proches mais tout aussi légers. Juste assez pour la tirer de ses rêves. Pourtant, elle n’aurait pas craché sur quelques heures de sommeil supplémentaires. Mais chassez le naturel, il revient au galop. Kane ouvrit un œil et respira profondément. Elle tendit la main. La place à côté d’elle était encore tiède. Kane promena son regard dans la pièce et trouva Ascella, visiblement en train de chercher quelque chose. A en juger par sa tenue, elle était à la recherche de son soutien-gorge.
Kane laissa son regard errer sur le dos d’Ascella avant de glisser sa main sur son côté du lit, tâtonnant. Elle finit par mettre la main sur ce qui appartenait à Ascella et se redressa.

- Hey. Tu n’aurais pas oublié quelque chose ?

Kane lui sourit et passa une main dans ses cheveux, se tirant toujours des limbes du sommeil. Elle s’étira et entre son corps encore enroulé dans les draps, son torse nu et ses cheveux en bataille, Kane avait l’allure d’un ado à l’air malicieux.

- Tu es attendue quelque part ou je fais monter le room service ?


Elle lui sourit à nouveau et prit un air décontracté.

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Boulot, boulot, boulot. Bosser constamment n'est pas bon, surtout quand on fait partie de la Résistance. Il faut savoir s'amuser, se détendre et parfois, comme cette nuit, en galante compagnie. Ne le niions pas, nous ne sommes pas les seules à le faire, beaucoup de personnes le font alors que d'autres arrivent à s'abstenir, je me demande comment peuvent-ils le faire. Mais au moins, ça a le don de détendre et c'est ce que je recherche, être détendue parce que cette fichue mission me stresse au plus au point. Je ne sais pas si ça se voit ou si ça se sent, mais en tout cas, ce qui est sur, c'est que je le ressens ! Si je suis trop stressée ou tout simplement stressée sur Tatooine, là, c'est sur, ça se verra ! Mais c'est comme pour un comédien avant de monter sur scène, il a le trac et moi aussi, ça se dissipera sûrement une fois arrivée à destination et que je devrais rentrer dans mon rôle. Je dois être sure de moi et je suis quelqu'un de sur d’elle-même, alors ça ne devrait pas poser de problèmes. Je sursaute en entendant ma compagne d'un soir m'adresser la parole, il y a quelques instants elle dormait encore et mon but était de la laisser dormir, je ne m'y attendais donc pas. Je me retourne alors qu'un sourire fleurit sur mes lèvres, oh ! elle a retrouvé mon soutien-gorge, mon sourire s'agrandit un peu plus « Salut, effectivement c'est ce que je cherchais. » d'un geste je le récupère et avec un autre j’entreprends de le mettre. Mes gestes sont rapides sans pour autant donner l'impression d'agressivité. Mes yeux remontent vers Kane, m'invite-t-elle vraiment à rester . L'idée était de s'envoyer en l'air puis de filer en douce, pas de rester au lit toute la matinée en sa compagnie. Je n'ai rien contre elle et ce fut un agréable moment que j'ai passé en sa compagnie mais je n'attends rien de plus de notre rencontre. Je ne doute pas que ce soit la même chose pour elle, mais passer un peu plus de temps ici me fait déjà penser aux longs instants passés en compagnie de Masha. Pas question que je refasse l'erreur d'éprouver des sentiments amoureux pour quelqu'un alors que nous sommes en guerre et je crains que rester dans cette pièce avec elle puisse me faire aller sur cette pente.

Je me fais sans doute des idées, je le sais, parce que rester ici ne veut pas dire forcément tomber raide dingue amoureuse de cette pilote que je connais à peine. Pilote, voilà un autre point commun avec Masha. Raaah ! Il faut vraiment que j’arrête de penser à elle à la moindre occasion. Pourtant, je ne peux empêcher mon regard de s'attarder quelques instants sur les courbes de Kane cachées par le drap. Une pointe de désir se fait sentir en moi et une petite voix dans ma tête me demande ce que ça pourrait en coûter de retourner vers elle. Ce qui pourrait en coûter … c'est cette appréhension qui me tenaille, cette peur qu'il finisse par y avoir plus que l'envie de coucher avec elle. Partir n’empêche pas la possibilité de la revoir un de ces quatre pour faire de nouveau l'amour avec elle. Et puis, qu'est-ce que ça m'apporterait de rester ? À part satisfaire une envie passagère que je peux tout à fait étouffer dans l’œuf. « J'avais prévu d'aller prendre mon petit-déjeuner, j'espérais ne pas te réveiller. » autant jouer la carte de la sincérité « Puis peut-être faire un tour en salle d’entraînement … au fait, tu as bien dormi ? » je lui demande tout en enfilant mon haut « Tu as faim ? » je m'entends lui demander. Mais qu'est-ce qui me prend ? Peut-être la culpabilité de mettre fait prendre la main dans le sac à vouloir m'en aller, pourtant, c'était comme ça que ça aurait dû se passer, la première à se réveiller devait prendre ses clics et ses claques. Oh, bien sur ce n'était pas réellement dit, mais on le sait toutes les deux que ça se serait passé comme ça. Et peut-être pas gentillesse ou sympathie, quelque chose comme ça, ou par politesse. Je ne sais pas trop. Quoi qu'il en soit, la question est posée et n'attend plus qu'une réponse. Question que je regrette déjà car où ça pourrait nous mener à nous retrouver à prendre notre petit-déjeuner l'une avec l'autre après cette nuit passée ensemble.
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Immédiatement, elle se reprocha cette audace qui n’avait rien à faire avec le contrat tacite passé dans la ferveur de leur nuit. Qui croyait-elle être pour l’interrompre dans cette fuite de circonstance ? Un sentiment d’embarras l’étreignit. Elle baissa les yeux. Et pourtant, venait-elle de saisir ce léger changement dans le regard d’Ascella tandis qu’elle le promenait sur son corps encore dénudé ? C’était un moment fugace et Kane n’aurait pu le jurer.

Tandis que tous ces doutes s’emparaient d’elle, Kane se fit violence et tâcha de dissimuler son trouble derrière son sourire. Et quel trouble ? Pourquoi se sentait-elle si coupable d’un simple faux pas alors qu’elle aurait pu tout simplement l’ignorer, se lever, s’habiller à son tour et s’excuser, puis laisser les chemins se séparer. Pour peut-être se retrouver ? Elle savait où cela menait, au fond. Les flammes du désir, aussi puissantes soient-elles, finissaient toujours par s’éteindre aux premières lueurs du jour. Le feu finissait par mourir et quand elle la recroiserait, elles s’échangeraient un simple sourire indulgent. Mais pourquoi cela semblait déranger la Rogue ?

Son attention se reporta sur Ascella. Il y avait quelque chose. Une tension. Etait-ce parce qu’elle avait été prise sur le fait ? Kane en doutait. Après tout, c’était le deal. Alors il ne servait à rien de monter en pression. Instinctivement, la pilote envoya des ondes apaisantes vers Ascella. Oui, passer un peu plus de temps ensemble n’engageait à rien. Même une conversation simulée n’avait pas à être pénible. C’était juste repousser poliment l’inévitable. Pendant un instant, elle se laissa glisser dans une rêverie éveillée, où il n’y avait ni la guerre ni l’empressement des coups d’un soir. Elle se prit à sourire pour elle-même puis secoua la tête. Ascella venait de lui demander si elle avait bien dormi. Elle fit un effort pour se souvenir du reste de la phrase et prit son air détaché.

- Je laisse surtout mon corps se reposer pendant la nuit. Après, est-ce que je dors bien ou mal, c’est une autre paire de manches. C’est pour ça que je me suis réveillée. Enfin, je ne pense pas vous apprendre quoi que ce soit, capitaine
, dit-elle avec un léger sourire en coin.

Elle pouvait se rabattre sur le prétexte militaire de toujours devoir être aux aguets, au moindre bruit, du plus grave au plus subtile. La vérité était qu’elle avait ces cauchemars récurrents, où elle se réveillait pantelante, de la sueur glacée dans son dos, le souffle court, comme après une fuite. Elle ne se souvenait pas de son poursuivant ni des circonstances. Parfois, des éclairs traversaient son esprit et elle se souvenait des alarmes qui hululaient et les lumières qui clignotaient sur son tableau de bord. Et le hurlement du métal en fusion qui se tordait sous un impact désespéré. Ce n’était qu’un cauchemar, se disait-elle, se martelait-elle, pour bien faire rentrer le message.

- Je suis désolée, reprit-elle d’une voix plus douce. Je ne voulais pas te prendre sur le fait ou te mettre mal à l’aise. Et je ne veux surtout pas interférer, si tu as d’autres plans.

Son estomac la trahit d'un grognement. Elle passa une main dans ses cheveux en bataille et rit.

- Je vais sans doute passer par la case déjeuner aussi.


Elle se leva, saisit ses vêtements et passa rapidement de l’eau sur son visage pâle. A travers la porte ouverte, elle lança :

- Je pense aussi faire voler mon aile aujourd’hui, je n’ai rien de particulier à faire. Si jamais tu veux venir faire un tour, appelle-moi.

Elle laissa cette invitation ouverte, puis finit de s’habiller. Elle saisit ses rangers d’une main, son sac à dos de l’autre et se dirigea vers la sortie. En passant près d’Ascella, elle ralentit le pas. Son odeur l’enivra un instant et son regard vairon détailla un instant son visage, la courbe de sa mâchoire, la couleur de ses yeux. On était en guerre. La seule chose qu’il leur restait, c’était les souvenirs. Son regard glissa sur ses lèvres et pendant une seconde, Kane eut envie de l’embrasser. Elle se retint et repartit vers la porte.


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Je ne lui réponds pas directement lorsque elle-même me répond, oui je sais de quoi elle parle, alors ma seule réponse est un signe de tête affirmatif sans aucun mot prononcé. Le « capitaine » aurait pu me faire tiquer mais je me suis réhabituée rapidement à ce que l'on m'appelle par mon grade. Oh ! Ça me fait toujours bizarre et je n'aime pas trop ça, je préfère que l'on m'appelle par mon prénom mais je fais partie d'un corps armé avec une hiérarchie, alors je ne peux passer outre, sauf dans ces circonstances où dans l'intimité les prénoms sont prononcés parfois du bout des lèvres. Ma tête se redresse quand je l'entends me dire qu'elle est désolée, qu'elle ne voulait pas me prendre sur le fait ni même me mettre mal à l'aise. Ça me touche, en plus, je pense que j'aurais réagi de la même façon si les rôles avaient été échangés. « Merci mais ça va aller. » mais pourquoi je me sens obligée de lui mentir, de faire comme si tout allait bien alors qu'elle a vu juste. Ça doit bien se voir que je me sens gênée si elle m'en a fait la remarque. Je ne peux empêcher un sourire de naître sur mes lèvres lorsque j'entends son ventre grogner, ainsi nous irons toutes les deux prendre notre petit-déjeuner. C'était à prévoir. Est-ce que j'aurais préféré prendre mon repas seule, oui, mais il faut faire avec et rien ne nous oblige à nous asseoir à la même table. Qui sait, nous rencontrerons peut-être des amis ou des collègues à nous et nos chemins se séparerons. Au fond de moi j'espère que cette option se fera, mais d'un autre côté, je suis rarement contre de la compagnie et prendre notre repas à la même table n'oblige en rien de converser.

Un bref rire s'échappe de ma gorge lorsque je l'entends me proposer d'aller faire un tour avec elle dans son X-Wing, c'est vraiment gentil de sa part et de par mon rire je ne me moque pas d'elle, c'est juste que je suis amusée car je sais que les vaisseaux et moi ça fait deux. Une fois Masha avait voulu me faire tester son B-Wing, j'avais eu beau lui dire qu'il ne valait mieux pas elle avait tout de même insisté et une nuit, après que nous ayons fait l'amour, juste avant que je m'endorme harassée par la fatigue, elle m'avait proposé que le lendemain nous volions. Prise en traite et déjà à moitié endormie j'avais dit oui, grand mal me prit car elle, elle s'en souvenait très bien à notre réveil. Au final, nous ne sortîmes pas du hangar, à peine eus-je appuyé sur le bouton pour faire démarrer l'appareil que suite à je ne sais quoi, le moteur émit de la fumée, et voilà comment foutre en l'air un tel engin ! Demandez-moi d'y toucher ! Je crois que je suis maudite avec ce genre de technologie, ce qui à plusieurs reprises m'a servi quand j'étais en mission sur un vaisseau adverse. Ça facilite grandement pour les détruire. Parfois j'en plaisantais avec Sienna, qu'il suffisait que je presse n'importe quel bouton pour dézinguer un bijou de technologie. « Merci, mais il ne vaut mieux pas que je m'en approche, va savoir pourquoi, mais j'ai un don pour les mettre en panne ! »

Tout habillée, fin prête à sortir, je lui emboîte le pas et sort de la chambre, vérifiant par habitude que personne d'autre que nous est dans le couloir. Vieux réflexe que j'avais pris à l'époque où je côtoyais assidûment Masha et que j'applique aujourd'hui quand j'ai passé la nuit avec une personne. Mains enfoncées dans les poches de mon pantalon, plantée devant les portes métalliques, yeux rivés vers les numéros qui défilent, attendant que l'ascenseur nous arrive je me surprends à lui poser une question. Interrogation indiscrète dans le contexte dans lequel nous sommes, soit en guerre et toutes les deux militaires. « Tu as une mission de prévue prochainement ? » mais qu'est-ce qui me prend de lui demander de ça ? Ça ne se fait pas. En tout cas selon moi. Je comprendrais si elle m'envoie bouler, ce n'est pas parce que nous avons passé une nuit ensemble que nous nous connaissons parfaitement et que nous pouvons nous faire confiance. « Laisse tomber, je n'aurais pas dû demander ... »
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Etrangement, son sourire lui faisait du bien. Elle lui répondait, un peu timidement, un peu en baissant la tête. Et puis il y avait son rire, qui faisait légèrement rougir Kane. Quand elle lui déclina son offre d’aller voler, Kane sourit.

- Oh tu sais, c’est un bi-place, tu n’aurais rien à faire, parfois j’aime bien décrasser l’aile et juste voler tranquillement. Il y a des coins fantastiques dont on n’a même pas idée. Et puis parfois, ça me permet de déconnecter du taf.

Kane sourit de nouveau, mais cette fois pour elle. Elle avait presque envie de lui raconter son amour pour le vol, son héritage parental, ce qu’elle ressentait quand son aile prenait de la vitesse et que son poing ganté se refermait sur le manche. Pourquoi elle était un soldat et surtout, pourquoi elle était Kane Riyher, un des très bons éléments de la flotte mais aussi ce mystère ambulant. Pourquoi si vite, pourquoi si soudainement et pourquoi si intensément, la jeune femme n’aurait su le dire.

Cette pensée la hanta pendant qu’elles descendaient. Kane prit son air détaché à nouveau, tranquille, désinvolte. Une question sur la mission. D’ordinaire, elle en parlait quand elle était en terrain conquis, dans la base de la Résistance. Mais bon, à ce stade de la guerre, la jeune femme n’avait qu’à se montrer prudente, on pouvait lui ouvrir la gorge à n’importe quel moment.

- Oh non, pas de souci,
sourit-elle. Je suis sur mes dernières missions pour Cobalt avant d’être affectée à un autre escadron, si la Force le veut.

Elle ne rentrait pas trop dans le détail par mesure de sécurité, évidemment et n’osait pas trop demander la même chose à sa supérieure.

- Le temps que mon dossier soit traité, je vais être un peu en permission. Je pense voler un peu du côté de la Bordure Extérieure, faire la tournée des Grands Ducs. Je pense que je peux me rendre utile auprès des populations, leur apporter un peu de réconfort et les soulager avec des cargaisons de nourritures ou du matériel.

Kane était comme ça : ne jamais réellement prendre de congés. Et pour quoi faire ? Elle n’avait personne qui l’attendait et ses permissions étaient trop courtes pour qu’elle se remette en compétition de Limmie. Alors elle allait faire de l’humanitaire. La guerre engendrait des orphelins et des tragédies. Elle avait beau avoir pleuré jusqu’à ce que ses larmes se tarissent, elle ne pouvait pas s’empêcher d’y retourner. Encore et encore. Parce que si personne n’agissait, qu’allait-il leur arriver ?

- C’est une ancienne coéquipière de l’équipe planétaire de Coruscant qui a fondé cette initiative. Je leur donne du temps quand je peux.

Elle marqua un temps et regarda Ascella.

- Et euh… et toi ? Sur une échelle de zéro à dix en occupation, tu te situes où ?

Mais pourquoi, Kane.

- Enfin, je… Je comprendrais aussi si tu ne veux pas me répondre.

Elles entrèrent dans l’ascenseur et arrivèrent à la cantina. Ambiance maussade de la Bordure Extérieure, poussiéreuse, résignée, qui sent le deal et la misère. Kane tapota le comptoir de ses doigts. Elle allait virer pivoine et devait absolument cacher son embarras. Fort heureusement, la bouillie immonde qu’on lui servit en guise de petit déjeuner de base allait lui permettre de faire diversion.

Kane promena son regard sur la salle, qui était à moitié pleine. Il y avait des tables à combler, mais la Rogue ne se mêlait pas trop à la foule, plus par mal être que par snobisme. Elle avisa une table un peu éloignée et s’y dirigea, pensant faire cavalière seule.

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 « Vraiment, crois-moi, il ne vaut mieux pas ! Je suis maudite avec les vaisseaux, si ce n'est pas dans le hangar, ça peut être dans les airs et on serait dans la merde à cause de moi. Qui sait, ça a peut-être un lien avec la Force ?! » dis-je avec humour. Je ne le crois pas vraiment, il y a juste des personnes qui ont ce lien maudit avec les vaisseaux, qui arrivent à les court-circuiter rien que par un toucher. Oh ! J'aimerais bien que ça change parce que ça peut attirer des merdes, que ça stress, que ça tend, quand j'étais en exil j'en devenais même parfois parano et je me disais que par ma simple présence je pourrais tout faire péter sans le vouloir. Et ça, ça aurait été embêtant qu'en plein milieu d'un vol l'appareil tombe en panne. Comment ça se passe quand ça se déroule dans l'espace ? On flotte sans but précis ? On est à la dérive ou on reste immobile en attendant que notre heure sonne ? Le schéma est plus facile lorsqu'il est question d’être dans l'atmosphère d'une planète, on tombe comme une pierre et encore, là, je me demande qui tombe le plus rapidement, la pierre ou le vaisseau ? Je ne suis pas prête à prendre le risque de voler dans un tel engin, surtout avec elle, en soi je n'ai rien contre elle, c'est juste que passer un tel moment en sa présence serait beaucoup trop pour moi. Le contrat était de passer une simple nuit ensemble, peut-être un petit déjeuner, mais pas plus. Après cela, nous devions reprendre nos vies comme avant notre rencontre, redevenir les militaires que nous sommes et ne pas laisser place à des sentiments. Je ne veux pas refaire l'erreur que j'ai faite avec Masha de ressentir quelque chose pour quelqu'un. Nous sommes en guerre et l'amour pour un soldat n'y a pas sa place.

« Rappelle-moi ce que tu pilotes s'il te plaît ... » parce que avec tous ces noms de groupes je m'y perds facilement et je retiens mieux ceux des commandos terrestres que des escadrons aériens. J'arrive plus ou moins à voir ce qui est dans notre flotte, je sais que nous avons des chasseurs et des bombardiers mais je ne saurais pas en dire plus. Ce sont ceux qui les pilotent qui savent bien entendus bien plus en parler. Personnellement, tout ce qui touche les missions se situant sur « terre », ça, c'est mon sujet, je pourrais en parler pendant des heures car j'ai de l'expérience, car j'ai accompli diverses missions. Je peux vous parler de comment s'introduire dans une base sans être vue – et en ressortir -, comment faire croire à l'ennemi que l'on est plus nombreux que ce qu'on est, de comment former des civils à la guérilla, comment poser une bombe, comment prendre une base rapidement et encore plein d'autres choses. Ça, c'est mon registre. Pourtant, même si je n'ai pas beaucoup de connaissances en matière de vol et de batailles spatiales, c'est un sujet qui m'intéresse. Je sais que jamais je ne serais une pilote, mais les histoires des grands héros, des poursuites dans l'espace, de comment ce genre d'engin fonctionne, ça m'intéresse. Pour le dernier point que j'ai cité, c'est par curiosité mais aussi par professionnalisme, parce que même si j'ai cette capacité à foutre en l'air un vaisseau il est toujours intéressant d'avoir quelques connaissances en plus si un jour je devais en saboter. « Ton groupe ne va pas te manquer ? » de mon coté, mes anciens coéquipiers m'ont toujours manqué, même un peu. Je n'ai pas toujours été dans le commando Suicide, on n'arrive pas comme ça dans la Résistance pour être tout de suite mis dans notre commando, non ! il faut faire ses preuves avant !

Ce que dit Kane attire mon attention, livrer des ressources, aider les populations c'est quelque chose auquel j'adhère même si je ne le fais pas. Peut-être qu'un jour j'en aurais la possibilité. En tant que soldat nous aidons les civilisations en nous battant, mais cela ne fait pas tout. Il y a forcément un impact, c'est une aide indirecte car nous faisons le sacrifice de nos vies pour les protéger, pour tenter de leur offrir un avenir meilleur. Les guerres font des morts et des famines, c'est mieux vu de faire un tel geste que souhaite faire Kane que de se battre car tout le monde n'est pas forcément pour ces batailles que nous menons, mais c'est toujours appréciable lorsque l'on nous apporte des vivres quand notre planète est en manque à cause de la guerre. Pour le moment, je souhaite surtout me la jouer profil bas, ne pas trop sortir des bases dans lesquelles je peux être affectée car je préfère garder encore un peu de temps l'illusion que je suis morte, c'est un avantage à ne pas négliger. « C'est une bonne initiative. » évidemment la question met retourné, enfin je crois, car elle n'est pas aussi clairement posée que ce que j'ai fait « Je pars ce soir. » les mots sont brefs, la voix est calme, maîtrisée, pas une émotion ne filtre. C'est comme ça, ce soir je pars, point, rien d'autre à dire car je ne souhaite rien rajouter. Elle n'a pas à en savoir plus, elle n'a pas à savoir pourquoi je pars, où je vais, combien de temps je serais absente, ces petits détails qui pourraient mettre en péril ma mission s'il s'avérait que j'ai passé la nuit avec une infiltrée du Premier Ordre et non une vraie résistante.

D'un coup d'oeil dans la salle une fois que nous sommes arrivées je remarque que la pièce est loin d’être pleine à craquer comme je m'en doutais. Mes yeux s'attardent sur les personnes qui y prennent leurs petit-déjeuners, je crois en reconnaître quelques-uns. À la suite de la pilote je prends ma plâtrée matinale, rien de bien réjouissant cependant ça me fera tenir jusqu'au prochain repas. Je décide de ne pas la suivre, décidant ainsi que nos chemins se séparent là. Mais pour combien de temps ? Pas de bonne journée ou d'autres politesses de ce genre, je ne crois pas que c'était dans le contrat implicite que nous avons signé en nous envoyant en l'air. Je suis rouillée sur ce point. Pas habituée à être prise sur le fait et à accompagner mon coup d'un soir pour le petit déjeuner. Je finis par m'installer à la table d'une connaissance, échangeant quelques paroles tout en mangeant.

Plusieurs heures plus tard, après avoir fait un détour à l'infirmerie, pas pour moi mais pour Sienna qui est toujours dans le coma – cette putain de guerre nous aura toutes – comme quoi la chance ne sourit pas toujours, lui avoir parlé malgré le fait que je doute qu'elle m'entende, lui avoir dit que je partais pour quelque temps à cause d'une mission, ne m'étalant pas dessus car les murs ont des oreilles, c'est bien connu ! me voilà en salle d’entraînement je me défoule en courant sur un tapis de course, je lorgne du coin de l’œil les punching-balls qui sont pris d'assaut par des collègues, dès que l'un se libère je fonce dessus, j'ai besoin de cogner un peu avant le départ, ça me détendra. Mais en attendant, je cours, comme si ça pouvait faire quelque chose, comme si ça pouvait me faire vraiment du bien.
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« Rappelle-moi ce que tu pilotes ».
Un grand sourire sur le visage de Kane. Cela faisait sans doute très cliché, mais Kane était capable de tout piloter. Elle avait sa préférence pour son chasseur, sans doute pour le prestige des X-Wings, dont la silhouette était célèbre dans toute la galaxie. Mais aussi pour les intercepteurs. Et quand elle devait apporter des vivres et du matériel et qu’elle tombait dans une embuscade, peu importait si elle avait le dernier transporteur des chantiers navals de Kuat ou un vieux coucou qui tressautait : elle s’en sortirait.

- Je pilote un peu de tout, j’ai fait de l’escorte, de la reconnaissance, de l’assaut, en escouade ou en solo, pour la Nouvelle République, puis la Résistance. A croire que j’ai ça dans le sang.

Elle marqua une pause.

- En fait, oui, j’ai ça dans le sang. Mes parents étaient tous deux des pilotes, j’imagine que j’ai reçu les clés d’un X-Wing à ma naissance. En ce moment je suis sur ce type d’aile. Mais donne-moi n’importe quoi et un objectif, et je serai là. Même le plus merdique des coucous. En temps et en heure, foi de Riyher.


La question sur ses coéquipiers lui donna plus de fil à retordre. Après tout, les frères d’armes remplaçaient vite la famille, avec des liens qui étaient parfois plus forts que ceux du sang. En réalité, Kane ne savait pas trop, la question ne s’était jamais vraiment posée : Rogue et Cobalt travaillaient souvent main dans la main et il y avait toujours eu des turn overs importants chez les pilotes. Ainsi, les gens avec qui elle avait fait ses premiers vols recroisaient régulièrement son chemin, dans divers escadrons et commandements. Au final, ils ne se perdaient pas de vue et quand ils devaient partir en mission ensemble, c’était toujours pareil. Comme s’ils ne s’étaient jamais quittés.

Mais chacun avait aussi son histoire personnelle avant de répondre à l’appel de la Résistance. Après une mission, chacun rentrait chez soi pour quelques permissions, retrouvait femme, compagnon, enfant ou famille. Kane n’avait pas cette vie. Est-ce qu’elle le regrettait ? Non, pas vraiment. Pour manquer quelque chose, il fallait d’abord l’avoir expérimenté.

- Non, la Force nous réunira, dit Kane en souriant, balayant ses considérations avec sa bonne humeur feinte.

Froidement, sans émotion apparente, Ascella lui dit qu’elle partait ce soir. Mal à l’aise et incapable de savoir comment bien réagir, Kane se contenta d’hocher la tête et baissa les yeux.

Comme projeté, Ascella ne la suivit pas à sa table retranchée. Kane se contenta d’avaler sa bouillie insipide en renâclant, jeta le contenant en aluminium et s’éloigna de la Cantina, son sac sur l’épaule, après avoir décoché absolument aucun mot. Elle se dirigea vers le hangar, après avoir emprunté un speeder. Elle salua les techniciens et les autres pilotes qu’elle croisa, l’air un peu absent.

Son aile est là, sage, trônant dans son box. Kane passa une main amoureuse sur le fuselage de son X-Wing. Elle appela le technicien attaché à son vaisseau et lui demanda de l’aide pour monter les armes d’entraînement. La pratique était indispensable à la réussite de sa mission. Elle décida d’évacuer la tension et la confusion que l’étrange issue de la rencontre avec Ascella provoquait en elle avec une activité physique. Elle commençait à regretter cet instant. Si c’était pour engendrer autant de bordel dans sa tête et autant de mal-être et de questionnements inutiles, elle aurait dû s’abstenir.

Alors elle fit décoller son X-Wing et chassa son incompréhension dans le rugissement de ses propulseurs. Elle chargea le programme de simulation et se lança dans une zone un peu éloignée, où elle était certaine d’emmerder personne. Elle s’échauffa avec quelques manœuvres, s’adaptant aux dernières modifications qu’elle avait apportées à son aile, rééquilibrant son engin, un peu plus nerveux désormais. Elle abattit quelques cibles simulées jusqu’à ce que sa routine soit parfaite et qu’elle parvienne à intégrer parfaitement les nouveaux tremblements de son aile.

Après un dernier tonneau, elle rentra à la base pour remettre son aile au contrôle technique. Couverte de poussière et de sueur, elle fit un crochet par la salle d’entraînement pour pouvoir occuper les douches : le hangar n’en disposait pas de satisfaisantes pour elle.

Son sac avec un uniforme propre sur l’épaule, elle se dirigea vers les vestiaires et se glissa dans les douches, laissant l’eau chaude détendre ses muscles fourbus d’avoir trop stressé sur le tableau de bord et les commandes.

Kara Aryss
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J'éteins rapidement la machine de course dès que je vois un punching-ball se libérer, pas question que l'on me pique ma place ! J'ai vraiment besoin de me défouler et courir ne me suffit pas, en plus, si je voulais vraiment courir alors je serais dehors entrain de le faire, c'est toujours plus agréable de le faire à l'extérieur. Mes poings s'abattent sur la masse dure, me focalisant dessus, je tape en boucle, m'isolant en ne pensant qu'à ma cible j'arrive enfin à ne plus penser à la mission qui m'attend. Je ne pense plus au départ imminent. Je me détends enfin. Je frappe malgré que mes phalanges finissent par me faire mal à force de cogner. Habituée à ce traitement je n'y fais même pas attention, à une époque je grimaçais rapidement, maintenant, je passe outre. Tant que je ne me blesse pas ça ira, et je sais que je ne me blesserais pas ! il en faut plus pour ça ! J'aurais pu proposer à l'un de mes collègues présent dans la salle d’entraînement de faire un petit combat, échanger quelques coups, mais je crois que j'ai trop besoin d’être seule pour me préparer mentalement à ma future infiltration. Besoin de couper tout contact et de me focaliser que sur une chose, frapper le punching-ball. Cette technique a déjà su faire ses preuves plus d'une fois auparavant, le sport a toujours eu le don de me détendre. À force de pratiquer on l'en ressort moins épuisé qu'aux premières séances et pourtant, je serais que la fatigue m'aura gagné lorsque j’arrêterais mes mouvements. Alors je décide de faire bien attention, il est hors de question que je sois crevée avant de partir ! Je n'aurais pas le temps de me reposer avant ce soir et ça me stresserait de dormir durant mon transport, peur de ne pas être assez attentive, être trop dans les vapes à l'arrivée ou pire encore, ne pas réussir à s'imprégner totalement dans mon personnage à cause de la fatigue. Et encore une fois, les angoisses reviendraient au galop. Non, franchement, les missions sous couverture ce n'est vraiment pas mon truc !

Je finis par le délaisser, muscles tendus par l'effort, les poings endoloris mais un bien-être ambiant, comme quoi, encore une fois le sport a su me détendre. Un coup d’œil vers l'horloge et je peux constater qu'il ne me reste que quelques heures avant mon départ, j'ai suffisamment de temps pour prendre une douche, douche plus que nécessaire tant j'ai transpiré ! Je ne sais pas quand est-ce que je pourrais me laver une nouvelle fois alors autant en profiter. Contrairement à ce que je pensais les douches des femmes sont loin d’être pleine, il n'y a qu'une personne qui y est déjà. Mon regard s'est posé sur son dos et j'ai rapidement reconnu la compagne que j'ai eue cette nuit. Kane. Les souvenirs pas si lointain que ça remontent à la surface. Mais que fait-elle ici ? Elle s'est peut-être entraînée sans que je ne la remarque, ça serait fort probable. « Salut ! » je lui lance, histoire de lui signaler ma présence. Je décide de prendre ma douche à distance d'elle. Je ne veux à la fois pas être tentée et ne pas lui montrer un trop grand intérêt, sait-on jamais qu'elle pourrait penser que j'ai fait exprès d’être présente en même temps qu'elle les vestiaires, je ne veux pas qu'elle s'imagine que je pense qu'il peut y avoir plus entre nous. J'espère ainsi ne pas lui envoyer ce genre de signal. Dévêtue, l'eau coulant sur ma peau, je ferme les yeux appréciant le contact et la chaleur qui s'en dégage. Que c'est agréable ! Surtout après avoir fait du sport. Ça détend les muscles, ce dont j'ai besoin. L'eau glisse sur mon visage, se mélange dans mes cheveux. Je me laverais sans aucun doute les cheveux même si je doute de sentir de la tête. Mes yeux se baissent sur mon tube de savon, remarquant qu'il n'y en a pas assez, juste un fond. J'ai oublié d'en prendre un nouveau ! Ça c'est tout moi ! Je décide tout de même de le vider et d'en appliquer le peu de contenu sur ma peau avant de me retourner vers la seule autre personne dans la pièce « Euh … pourrais-tu me prêter ton savon s'il te plaît ? » je lui demande avec un petit sourire désolé.
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Les relations sont sûrement le miroir dans lequel on se découvre soi-même

[FB] Les relations sont surement le miroir dans lequel on se découvre soi-même. • Kane   ARGgo0g

C’était Ascella. Evidemment. Kane ne pouvait même pas dire qu’elle ne savait pas. Cela lui était juste sorti de la tête. Elle se maudit. Ascella allait croire qu’elle faisait tout pour la revoir, qu’elle était un de ces sales personnages qui refusaient de comprendre le non. Or, tout ce qu’elle voulait, c’était prendre une douche chaude. De toute façon, Ascella partait le soir-même. Et si ça se trouve, avec cet épisode hasardeux des douches, elle allait croire que Kane faisait une fixette sur elle et allait insister pour un dernier rencard avec elle. Et clairement, ce n’était pas l’image qu’elle avait envie de dégager auprès d’Ascella.

Aussi répondit-elle simplement par un autre « salut », simple, sans plus d’implication émotionnelle, comme deux soldats qui se saluent dans des douches communes avant de retourner à leurs affaires respectives. Elle garda la nuque ployée, laissant l’eau chaude ruisseler sur son dos, le dragon Krayt qui le recouvrait lovant son museau contre sa clavicule, comme à son aise sous la buée. L’officier de la Résistance était confus, et c’était compliqué pour elle de gérer.

Et surtout d’éviter de regarder Ascella.

Kane ferma un instant les yeux et grogna. Elle se maudit à nouveau. Maintenant, elle n’avait qu’une hâte, c’était fermer le robinet et rentrer dans son box, pour y passer une nuit encore quelconque. Elle eut du mal à entendre Ascella à travers la distance et le bruit des jets d’eau sur leur corps.

- Oh, oui. Bien sûr.


Dans le creux de sa main, Kane considéra son reste de savonnette. Elle était certes rustique, mais bon, elle faisait la job. Elle pouvait très bien le donner à Ascella et en chercher d’autres à la réserve le lendemain. De toute façon, c’est elle qui partait, et non Kane.

Elle passa sa serviette autour de sa taille et ébouriffa ses cheveux courts. Elle tendit le savon à Ascella et lui adressa un léger sourire.

- Garde-le. Et bonne chance pour ce soir.


Kane la salua d’un hochement de tête un peu grave, puis sorti des douches. Les jambes flageolantes, elle s’assit sur le banc en face de son casier personnel. Après un moment à se reprendre et à pester contre cette sensation désagréable de malaise, elle se releva et entreprit de passer son uniforme simple sur ses épaules.

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