La lutte n’était pas le point fort de Dashel. Il avait toujours jugé qu’avoir se battre une arme à la main était bien plus efficace. En tant que contrebandier, il n’avait pas hésité à user de coup bas pour s’en sortir. Il esquivait le coup de poing qu’on lui envoyé et il répliquait par un tir de pistolaser ou un coup de couteau. C’était simple et efficace, et surtout ça décourageait. Beaucoup aurait jugé ça déloyal mais il était question de survie et pas de simple règlement de compte. Ce qui importait c’était de rester debout. Alors si il devait tirer le premier il continuerait à le faire. C’est pourquoi il avait délaissé les cours sur le corps à corps. Son mentor de la résistance lui avait souvent collé des raclées à cause de ce défaut. Avec des armes, il s’en serait peut être mieux tiré. Mais là, il n’avait pas eu l’occasion de dégainer son blaster. Ça aurait été trop lent et il n’avait pas le temps d’attendre et de se faire repérer.

Il combattait donc au corps à corps avec le soldat en armure. Il avait réussi à faire tomber son arme en le gênant quand il lui avait sauter dessus. Mais il était moins expérimenté que lui et il l’avait repoussé facilement. L’arme était trop loin pour qu’il la récupère mais il avait compris qu’il était à même de maitriser le résistant. Heureusement l’armure blanche qu’il avait volé amortissait plutôt bien les coups. Il faisait rarement mouche mais sa rapidité et la fluidité de ses mouvements lui permettait d’éviter la plupart des ripostes de son advairsaire. D’un coin de l’oeil, il surveillait le deuxième stormtrooper. Abigail allait s’en charger. Il avait confiance en elle. Mais elle devait agir vite. Et c’est ce qu’elle fit. Avant qu’il puisse tirer et abattre Dashel, un coup de blaster parti de la trappe qu’elle avait ouverte au dessus d’eux.

Le laser érafla le casque et le plastron du soldat sur toute leur longueur. Il n’avait pas été assez précis pour l’abattre mais le choc avait du être rude. Ca devait valoir un bon coup sur la tête. Le garde était assommé. Il devait la vie à la simple présence de son armure. Mais pour l’instant elle avait tout de même réussi à le sonner. Il pouvait se concentrer un peu plus sur son combat. Il prit lui aussi un sacré coup sur la tête et son casque tomba. Il recula de quelque pas, clignant des yeux pour reprendre ses esprits. Ses oreilles sonnaient. Il se repérait difficilement dans l’espace. Des flashs lumineux l’aveuglait partiellement.

Par réflexe, il tira son couteau de son fourreau et le brandit devant lui. Ça pouvait lui donner un moment de répit. Mais son adversaire n’allait pas se décourager pour si peu. Par chance, il vit venir le coup in extremis. Dans un mouvement qu’il connaissait par coeur, il esquiva le coup en tournant sur ses appuis et contourna son adversaire dans le même temps. Quand il rouvrit les yeux, il voyait à nouveau. Dans son dos, il y avait son adversaire et à quelque centimètre se tenait encore le soldat étourdi qui s’était rapproché de lui. C’était maintenant ou jamais. Il était sans défense. Il enfonça son arme entre deux plaque d’armure, prenant la vie de l’homme en armure. Sans plus attendre, il retira la lame et dans un mouvement mal maitrisé, il l’envoya en direction de son autre assaillant. Le couteau passa lamentablement à côté de lui mais cela lui fit gagner du temps. Le garde avait cherché à l’esquiver et été maintenant à l’arrêt. Ils étaient à deux contre un et il n’avait pas encore prévenu le capitaine de sa traitrise.

Dashel faisait face au survivant restant. Ils étaient deux contre un mais le soldat était configuré pour ne jamais prendre la fuite. Le capitaine le savait, il avait vu les codes qui servait au formatage des soldats. Il avait participé au démantèlement de certains centres de formations du Premier Ordre. Le combat ne s’achèverait que lorsqu’il n’en resterait plus qu’un ou deux debout. Et se fut Abigail qui prit les devant. Tel un félin, elle bondit à côté de lui et s’élança à toute vitesse vers le guerrier. Elle tenait son couteau dans une main et le blaster dans l’autre. Elle était trop rapide pour le stormtrooper. D’un geste souple et instinctif, elle avança sa lame vers l’homme. Mais elle ne parvint qu’à l’érafler. Le garde trop surpris pour réagir, ne la vit pas changer d’arme. A cette distance, elle ne pouvait manquer son tir. Le laser percuta le soldat de plein fouet et il tomba au sol inanimé. Ils étaient enfin sorti d’affaire et par chance, le capitaine n’était pas informé de leur réussite. Il avait surement envoyé d’autres troupes mais le temps qu’ils les retrouves, ils seraient déjà parti.

- Tout va bien ? Lui demanda-t-elle.

- Oui… On a eu chaud… Très beau réflexe. Lui dit il avec un clin d’oeil.

- Tu viens m’aider ? On doit faire vite.

- Je te suis.

Ils rentrèrent dans hangar. Elle avait déjà chargé certaines caisses dans le cargo arrimé à la zone de chargement. Cela leur ferait gagner du temps. Discrètement, il actionna son comlink. Cela allait avertir ses camarades de la résistance qu’il avait trouvé les caisses et qu’il s’apprêtait à les charger.

- J’peux te laisser finir de charger ? Je vais allumer les moteurs pour gagner du temps.

- Ok. Je m’en occupe.

Elle partit en direction du cockpit sans plus attendre. Pendant ce temps il chargeait les caisses dans le cargo. Ce n’était pas difficile mais laborieux. Il finit aussi vite qu’il pouvait de charger le matériel. Il devait réfléchir à un moyen de récupérer les caisses pour la résistance. Abigail allait surement vouloir une partie du butin. Pour la réussite de sa mission il ne pouvait pas le permettre. Il allait devoir lui en parler. Un objet attira son attention. L’électrostaff de la contrebandière attendait dans un coin. Il s’en empara et la rejoint dans le cockpit.

- Tiens, c’est à toi.

Elle récupéra l’arme et lui laissa la place du pilote.

- Si ça ne te dérange pas, tu peux essayer de me déposer à mon vaisseau qui est sur le toit ?

- Bien sur. Je vais essayer de trouver les commandes de cet engin. Il va falloir être rapide et trouver une bonne diversion une fois que tu seras à ton vaisseau.

- Si on a des poursuivants, je pourrais partir dans la direction opposée et essayer de les attirer, et tu pourras partir avec les armes. On se retrouvera plus tard, si tu veux. Tu as toujours mes coordonnées pour me contacter ?

- Je préférerais que tu ne sois pas leur appat. Laisse moi trouver une solution. Et je ne compte pas te laisser partir sans rien.

Le fait qu’elle soit prête à sacrifier son butin lui simplifiait la tache. Il se rendait compte de ce que cela pouvait représenter. Il lui en était reconnaissant et il avait une idée pour compenser la perte des armes. Mais pour cela, il devait la déposer à son vaisseau et retrouver ses camarades. Il attrapa son comlink et transmit les coordonnés du vaisseau de Abigail à ses collègues. Il leur demanda aussi de déposer leur dernier chargement devant le vaisseau.

- Bon, il est temps de partir.

Il actionna les commandes du cargo et décolla. Ca allait forcement attirer l’attention mais ils avaient un coup d’avance sur le Premier Ordre. Il manoeuvra pour rester le plus discret possible, rejoignant au plus vite les deux vaisseaux qui les attendaient un peu plus loin. Il y arrivèrent rapidement. Il posa le cargo et ouvrit la soute pour ses hommes.

- Attend, avant de partir je vais essayer quelque chose.

Il chercha dans les commandes comment il pourrait activer le pilotage automatique. En bidouillant un peu, il parvint à l’enclencher. Il fallait juste attendre que la cargaison soit récupérée pour pouvoir le laisser partir. Cela ferait une meilleure diversion que Abigail partant sur son vaisseau.

- Et voila. Tu n’auras plus à jouer les appâts. Viens avec moi. J’ai un cadeau pour toi.

Il sortit du véhicule avec son amie. Ses hommes avaient fini de charger les caisses d’armes et attendaient devant leur vaisseau. Devant celui d’Abigail, il y avait une grosse caisse de fourniture qui attendait. Il se dirigea vers elle et l’ouvrit devant la jeune femme.

- Voila, j’ai besoin de ces armes et je te suis reconnaissant de me les laisser. Mais je m’en voudrais que tu partes les mains vides. Je trouverai une raison pour expliquer à mes supérieurs comment j’ai perdu tout ça. Je l’ai fait estimer, il en a pour pas mal de crédit. Maintenant c’est à toi. Ça devrait compenser une partie de la perte de ton contrat.