Depuis qu’elle était coincée dans le système Corellien, il devenait parfois difficile pour Abigail de fournir certains de ses clients. Ces dernières semaines, elle avait été contrainte de refuser plusieurs commandes. Elle devait l’admettre, elle n’avait pas non plus pris soin de garder ses contacts utiles depuis la disparition de son mentor. C’était d’ailleurs quelque chose qu’elle allait devoir rectifier, car elle commençait à se rendre compte de l’impact que la qualité de son réseau pouvait avoir sur ses activités de hors la loi.

Toujours est-il qu’Abigail s’était levée ce matin avec la ferme intention d’accepter la commande qui lui avait été passée la veille. Le client était anonyme, mais le contrat était bien rémunéré, et Abi avait vraiment besoin d’argent. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était récupérer une petite cargaison d’armes avant la livraison prévue pour ce soir. A priori, rien de bien méchant.

En ce jour de grisaille, elle s’était donc levée assez tôt pour se préparer, ainsi que sa navette, à cette expédition. Le voyage jusqu’à la station ciblée fut assez court et sans embuches. S’approcher du dock qu’elle ciblait était une autre paire de manches. Autour d’une station industrielle comme celle-ci, assez peu fréquentée, ne pas se faire repérer était quasiment impossible.
Néanmoins, la jeune femme parvint à atteindre le sommet du bâtiment et à y poser sa navette sans, à priori, attirer l’attention. De plus, le fait que la station dispose d’un système de gravité artificiel lui avait facilité l’atterrissage. Le début de cette expédition était très encourageant pour la suite. C'est une bonne journée, pensa-t-elle. Il lui suffisait à présent de se glisser dans le système d'aération, dont un plan, sommaire mais précis, lui avait été fournit par son client. Abigail ne put retenir un petit sourire en pensant à ce cliché des voleurs qui s'infiltrent par le système d'aération. C'était un vieux truc, certes, mais toujours efficace.
Elle rampa en toute discrétion à travers les conduits, son poids plume lui permettant de ne produire quasiment aucun bruit lors de son déplacement. En quelques minutes, Abi arriva comme prévu pile au dessus de l'endroit ou étaient stockées les armes. Elle reconnut immédiatement la cargaison qu'elle visait, composée de caisses affichant le logo de BlasTech.

Entrer avait été facile. Ressortir avec la cargaison allait être beaucoup plus compliqué. Sans compter qu’Abigail tenait absolument à repartir avec son vaisseau personnel. Il était hors de question de laisser son nouveau jouet ici, même provisoirement.
A travers la grille d'aération, la jeune femme tenta de repérer le chauffeur du cargo stationné juste au bord du hangar. Hors, il semblait que seul un droïde était présent. Il était armé, et semblait simplement monter la garde. La soute du cargo était ouverte, il ne restait plus qu’à charger les caisses qu’elle devait ramener à son client… Se débarrasser du droïde n’avait pas l’air très compliqué, si elle prenait en compte l’avantage que lui donnait l’effet de surprise… Cela semblait presque trop facile.
Après quelques secondes de réflexion, Abigail décida qu’il était temps de passer à l’action, avant que quelqu’un d’autre n’arrive.
Alors, elle arracha un bouton de sa veste et le laissa tomber par la grille d’aération sur laquelle elle se trouvait. Cela eu l’effet escompté ; le droïde, attiré par le bruit, vint se placer juste en dessous d’elle. En une fraction de secondes, Abigail souleva la grille d’acier léger, activa son électrostaff et se laissa tomber de tout son poids sur le droïde. Son bâton électrique était particulièrement efficace pour court-circuiter en un rien de temps le droïde. Sans perdre de temps, Abi se releva, couru d’un pas extrêmement léger en direction des caisses et se dépêcha de les charger dans le cargo, après avoir vérifié que celui-ci était vide.

Tout se déroulait beaucoup trop bien. Malheureusement, la jeune pilleuse, si elle était agile et discrète, manquait cruellement de force, et avait beaucoup de mal à trainer les lourdes caisses jusqu'à la soute du cargo. Elle mettait un temps fou, et ce qui devait se produire arriva finalement.

« Vous, là ! Ne bougez plus ! »

Elle était repérée. Dans son effort et sa précipitation, elle n’avait pas tendu l’oreille. Grossière erreur. Abigail se retourna lentement, en levant doucement les mains, pour découvrir derrière elle deux Stormtroopers armés, qui la tenaient en joue. Abi avait été imprudente. Elle allait devoir en payer les conséquences...

Spoiler:

La séance d’entrainement avait plutôt bien commencé, tout comme ça journée. Dashel s’était levé de bonne heure, s’était mis en tenu et avait rejoint ses camarades pour débuter leur programme hebdomadaire. En tant que capitaine il était à la tête de son groupe. Malheureusement il n’était pas assez haut gradé dans son escadron pour choisir le thème de leur entrainement. Il s’agissait donc du seul bémol de la matinée : entrainement physique et renforcement musculaire. Il n’avait pas signé pour ce tourné les pouces à vrai dire et c’était un domaine où il avait des progrès à faire. Mais dans quelques heures, la nouvelle qui lui serait annoncé lui ferait oublier ce moment difficile. Une fois la partie les plus physiques achevées, ils commencèrent l’entrainement au corps à corps. Pour un groupe comme le sien, c’était un élément important. Si jamais on était sans arme, cela pouvait être particulièrement utile de savoir rendre des coups. Il échangeait quelques bottes avec un compagnon d’arme quand leur major décida d’interrompre la séance.

- Dashel, le commandant veut te voir maintenant. Il est dans la salle de réunion.

Dashel avait l’habitude de ce genre d’interruption. Depuis qu’il était capitaine c’était plus fréquent. Mais déjà par le passé, le général Diarmuid ne s’était jamais interdit de venir le chercher au milieu de ses cammarades. Obéissant à la demande de son supérieur, il partit rejoindre la deuxième personne la plus importante de l’escadron Ghost. Il arracha du mur une serviette, se débarbouilla rapidement tout en se dirigeant vers le lieu de rencontre qui avait été convenu par le commandant. Que pouvait-il bien lui vouloir ?

La salle de réunion de l’escadron Ghost n’était pas bien grande. Ce n’était pas l’escadron le plus fourni en soldat. Il demandait des caractéristiques bien particulières pour en faire partie. Si les escadrons Rogue ou Steel avait peu de combattants, c’était du fait de l’exigence et du prestige de leur commando. Pour les Ghost, il s’agissait surtout d’une affaire de personnalité. Les missions qui leur étaient confiées touchaient souvent au vol, ou à l’infiltration. La destruction faisait aussi partie de leur attribution. La dernière grande mission de l’escadron avait été de s’infiltrer dans un centre de formation des stormtroopers – en d’autre terme l’endroit où ils étaient reprogrammés – puis de voler des plans et de faire sauter la base. Dashel s’était illustré lors de cette mission. Depuis il était capitaine et avait le privilège de se voir confier de plus en plus. Et c’était justement le cas aujourd’hui.

- Nous avons appris qu’une cargaison d’arme devrait transiter par une station industrielle aujourd’hui. La cargaison contient des armes que le Premier Ordre convoite. La table disposant d’un holoprojecteur s’illumina et dévoila une image holographique de la station et de la position des caisses. Nos sources nous ont affirmées que des Stormtroopers ont été envoyés sur place pour s’assurer que les armes arriveront bien dans leur base. La mission est plutôt simple. Vous devez voler la cargaison. Ce qui l’est moins, c’est que cela doit rester discret. Plus on fait de dommages, moins la population de Corellia nous soutiendra. Le Premier Ordre espère faire croire qu’il a le contrôle. Il ne se ventera pas que nous lui ayons volé sa cargaison sous son nez. C’est vous qui partirez pour cette mission.

Le commandant continua de lui expliquer les détails : combiens il y avait de caisses ; le nombre de troopers qui gardaient les lieux ; les différents points d’accès ; par où il était le plus simple de faire sortir les armes ; les différents plans de fuite ; et surtout comment se rendre sur la station et comment en revenir. Pour le retour, il avait constitué une petite équipe de pilote et soldat qui l’attendraient au point de récupération convenu. Pour s’y rendre, la chose était plus risquée. La résistance avait repéré le prochain groupe qui relèverait la garde sur la station. Il avait aussi trouvé le moyen idéale pour subtilisé une armure blanche et assommer son propriétaire. Quand il se réveillerait, il serait entre de bonnes mains et Dashel serait dans la navette pour remplacer les Stormtroopers. Il savait tout ce qui lui était nécessaire. Il fallait maintenant qu’il se prépare.

***

Le casque le démangeait atrocement. Il se demandait comment les soldats du premier ordre pouvaient ils supporter leur armure… Pas étonnants qu’ils soient aussi lents et encombrés. Mais se plaindre aurait été mal vu de la part de son camarade. Ils avaient été assignés par groupe de deux principalement. Ils suivaient le même chemin pendant un temps, jusqu’à ce que l’heure leur indique de changer d’itinéraire. Il avait attendu longtemps que sa ronde le mène jusqu’à la réserve où étaient stockées les armes. Il approchait du but. Normalement, le prochain duo ne passerait pas par là avant plusieurs minutes. Il avait le temps, en connaissant le bon itinéraire d’esquiver toutes les rondes et de retrouver ses véritables camarades. Il avait juste à mettre hors d’état de nuire le Stormtroopers qui venait d’ouvrir dans la réserve. Mais il n’en eu pas l’occasion.

- Vous, là ! Ne bougez plus !

Son binôme leva son blaster. Jetant un coup d’œil par-dessus son épaule, Dashel aperçu une jeune femme qui se redressait lentement. Elle se retourna vers eux, prise au piège. Le capitaine en eu le souffle coupé. Abigail ! Que pouvait-elle bien faire ici ? Mais bien sur… Elle devait être là pour les armes. Les choses n’étaient pas encore irrattrapables. Il pouvait encore partir avec la cargaison et lui sauver la peau. Après tout, il ne pouvait pas la laisser là. Jamais il n’aurait pu l’abandonner comme cela. Mais il fut trop lent.

- Capitaine, appela le Stormtroopers dans son comlink, nous avons arrêté une intruse dans la zone 4. Elle voulait s’emparer des armes.

Il était trop tard pour abattre leur ennemie. Maintenant, s’il disparaissait, cela ne ferait que leur causer plus de problème. Le capitaine allait attendre qu’il fasse leur rapport et s’il n’en avait pas, il lancerait toutes les troupes à leur trousse. Il fallait jouer le jeu.

- Menotte là, je la surveille. Ordonna-t-il. Capitaine, la zone est sous contrôle. Nous venons avec la prisonnière.

- Bien reçu.

Une fois les liens en place, il s’approcha d’elle et l’attrapa par le bras pour la faire sortir. Il allait devoir l’emmener vers leur centre de contrôle improvisé. Sur le chemin il aurait du temps pour réfléchir à une stratégie et un plan de fuite. Il devait la tirer de là, mais il ne pouvait abandonner les armes. Pour l’instant il ne pouvait pas lui relever son identité. Mais il veillerait sur elle, comme il l’avait fait autrefois.

« Capitaine, nous avons arrêté une intruse dans la zone 4. Elle voulait s’emparer des armes. »

Fichue. Elle était fichue.
Sur le coup, Abigail se contenta de rester immobile, les mains toujours levées. Une tonne de pensées se bousculaient dans sa tête, mais pourtant, elle ne parvenait pas à se concentrer sur un plan pour se sortir de là. Elle était seule. Personne n’allait venir lui porter secours. Elle avait toujours travaillé en binôme, et elle allait devoir l’admettre : seule, elle ne valait plus rien. Elle avait beau être discrète comme une ombre, elle était incapable de mener une mission à son terme par ses propres moyens. Cela finissait en effet toujours pas tourner au vinaigre dès l’instant où elle se faisait repérer. Son cerveau n’avait pas pour habitude de réfléchir à des combines lui permettant de s’en sortir par elle-même. Ses solutions impliquaient toujours une tierce personne. Abigail réfléchissait en tant que duo, comme elle l’avait toujours fait.
Ici, aujourd’hui, c’était inutile.

Elle n’eut donc pas d’autre choix que de se laisser faire lorsque l’un des Stormtrooper lui passa les menottes. La sensation de l’acier froid et acéré contre ses poignets ne lui avait pas manqué. Elle n’en était pas à sa première arrestation, ayant vécu pratiquement toute sa vie dans l’illégalité. C’était néanmoins la première fois qu’elle se faisait arrêter par le Premier Ordre, et elle ne savait pas vraiment à quoi s’attendre.

Elle suivit alors docilement le second Stormtrooper qui l’attrapa par le bras sans toutefois la brusquer, ce qui surprit la jeune femme. Peut-être était-ce simplement dans sa nature d’être doux. Cependant, jamais Abigail n’avait rencontré de Stormtrooper ayant le moindre trait de caractère. Ces individus en armure étaient réputés pour n’être que des machines à obéir. Ils n’étaient pas censés se montrer doux, ni même compatissants, pas plus qu’ils n’étaient censés être cruels d’ailleurs. Ils étaient simplement des êtres sans âme. Du moins, c’est ce qu’Abi avait toujours pensé.


En chemin, ils croisèrent un autre duo de soldats en armure blanche, qui parurent étonnés de voir que leurs collègues avaient une prisonnière. Personne ne s’attendait à ce que quelqu’un ne s’infiltre ici. L’intérieur était trop bien gardé, apparemment. Vos lacunes en surveillance sont à l’extérieur, les gars. pensa-t-elle, comme pour se moquer d’eux.
Après avoir emprunté un dédale de couloirs identiques, ils débouchèrent dans un long corridor vide. L’emprise du Stormtrooper autour de son bras lui paraissait assez faible pour qu’elle réussisse à se dégager en un simple mouvement brusque. Cependant, elle allait se retrouver seule, menottée, face à deux gaillards armés. 
Durant encore quelques pas, Abigail réfléchit intensément. Hésitant, pesant le pour et le contre.

Oh, et puis zut. Elle devait agir. C’était sa seule chance. Elle savait qu’elle ne pouvait rien espérer de bon du Premier Ordre. A tous les coups, c’était une mort certaine qui l’attendait au bout de ce couloir. D’une façon ou d’une autre. Ces gens n’avaient que faire des petits voleurs comme elle, insignifiante et inconnue de tous. Ils n’aurait aucun scrupule ni aucun mal à se débarrasser d’elle.

Tout se déroula très vite. Sans crier gare, elle dégagea brusquement son bras de l’emprise du Stormtrooper, et dirigea immédiatement ses mains liées vers sa ceinture, à laquelle était attaché son couteau. Si elle avait été contrainte d’abandonner son électrostaff avec les caisses d’armes, elle n’avait cependant pas été fouillée par les gardes, et son couteau était en permanence sur elle. Dans un geste un peu hasardeux, empli de la rage que lui procurait son désespoir, elle agrippa le manche de son couteau, se baissa afin d’éviter un éventuel coup de feu, et envoya de toutes ses forces ses mains en direction du second Stormtrooper, visant l’arrière de ses genoux, rare partie non couverte par son armure.

[ Dé difficile « Armes Blanches » — Petite réussite. ]
Abigail parvient à toucher sa cible (le Stormtrooper accompagnant Dashel). Elle ne lui inflige cependant qu'une blessure légère.

Il allait devoir se tirer d’une situation difficile. Il tenait la prisonnière par le bras, et l’emmenait au poste de commandement pour l’interroger. Le seul problème était qu’il ne fallait pas qu’elle atteigne le poste de commandement. Son capitaine risquait de lui faire passer un sale quart d’heure et il était impossible qu’il la laisse à sa merci. Ils avaient veillés l’un sur l’autre par le passé. Il gardait un bon souvenir de leurs années de contrebandes. Ils s’étaient peut être perdus de vu depuis qu’il avait choisi de rejoindre la résistance, il ne l’avait pas oublié pour autant. Il n’était pas le genre d’homme à abandonner ses camarades ou anciens camarades.  Mais comment faire pour ne pas trahir sa mission ? Il avait besoin de récupérer les caisses d’armes. La résistance en avait besoin. Si le Premier Ordre récupérait encore un stock d’armement, la balance allait finir par pencher en leur faveur. C’était le genre de chose qu’il avait pour mission d’empêcher. Il devait trouver une solution. Et ce rapidement. Mais à chaque fois qu’il était sur le point d’agir, il y renonçait. D’abord, il avait croisé deux autres gardes. A trois contre un, il n’aurait pas tenu longtemps. Ensuite, elle avait agi la première.

Elle donna un brusque coup d’épaule et se dégagea de l’emprise de Dashel. Quel idiot. Il n’aurait pas dû être plus doux qu’un véritable stormtrooper l’aurait été. Sa prise était bien trop faible. Il aurait été facile pour n’importe qui de se dégager de sa poigne hésitante. Il aurait dû jouer le jeu jusqu’au bout. Maintenant, elle se tenait face à eux, les mains attachés et une lueur sauvage dans les yeux. Elle n’avait aucune idée de qui il était et elle pourrait tout aussi bien lui sauter dessus. Ils devaient la maitriser pour garder sa couverture. Seulement, elle avait de quoi se défendre. Un éclat de lumière jaillit quand elle dégaina le couteau qui était attaché à sa ceinture. Bon sang ! Comment le stormtrooper qui lui avait mis les menottes avait pu oublier de la désarmer ? C’était tellement évident qu’il n’y avait pas pensé lui-même. Le soldat en question leva son blaster vers Abigail. Dans un mouvement fluide et rapide, elle se ramassa sur elle-même. Le temps qu’il baisse son arme pour faire feu, elle lançait déjà ses mains en avant pour planter sa lame dans le genou de son adversaire. L’arme ricocha contre l’armure blanche mais atteint quand même sa cible. La blessure était légère. Ce n’était rien d’handicapant mais c’était le genre de blessure qui faisait mal. Le cri du soldat pouvait en témoigner.

Pris de rage, il donna un coup de pied dans l’arme de la jeune femme. Le couteau vola un peu plus loin. Elle était désarmée et à sa merci. Il pointa son blaster sur elle prêt à tirer. Dashel devait agir au plus vite. Il avait peu de temps pour l’empêcher de faire feu. Mais s’il l’abattait, sa couverture risquait d’être fichue. Il devait faire un choix. Sans plus attendre, il le va son arme lui aussi et visa le soldat. A cette distance, il n’y avait aucun risque qu’il rate son coup. Surtout qu’il n’était pas pris pour cible. Sa seule contrainte était sa rapidité d’action. Il pressa la gâchette, priant qu’il ait été suffisamment rapide. L’armure blanche se perça et le rayon traversa l’homme qui s’effondra devant Abigail. Il l’avait choisie. D’abord parce qu’il ne pouvait pas l’abandonner. Ensuite, si elle était venue pour voler les armes, elle avait peut-être un plan pour s’échapper avec. Il vérifia l’état de la jeune femme. Si elle devait être perturbé par les événements, il voulait surtout être sûr qu’elle n’était pas blessée.

Il retira son casque et s’accroupi à sa hauteur. Il n’avait pas beaucoup changé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Elle n’aurait pas de mal à le reconnaitre.

- Salut Abigail. Ne t’inquiète pas. Je ne suis pas avec eux.

Il lui laissa le temps de se remettre d’aplomb. Après tout, elle avait failli prendre un tir de blaster et maintenant, celui qui l’avait tiré d’affaire était aussi celui qui l’avait faite prisonnière. Il n’était pas sûr que leur lien passé soit suffisant pour qu’elle ne lui en colle pas une. Il lui proposa tout de même son bras pour l’aider à se remettre debout. Il en profita pour lui retirer les menottes qui devaient la gêner inutilement maintenant.

- Tu vas bien ? Elle n’avait pas l’air blessée mais il préférait s’en assurer. Voler les caisses d’arme du Premier Ordre… Tu n’as pas froid aux yeux. Enfin… Je ne peux pas te jeter la pierre, je suis là pour la même chose.

Après tout, lui aussi avait joué à un jeu risqué. Il ne pouvait pas le lui reprocher. Il aurait voulu que tout se passe sans accroc et qu’elle n’intervienne pas. Il aurait alors pu mener sa mission à bien et repartir discrètement avec les caisses. Mais quelque part, il était content d’être tombé sur Abigail. C’était l’occasion parfaite pour retravailler ensemble tous les deux. Elle n’avait d’ailleurs pas trop le choix. Il était tous deux dans une situation risquée et s’entraider était la meilleure des solutions. Il se tourna vers le cadavre du stormtrooper.

- Bon… Tu m’aides à le cacher ?

Il aurait préféré parler de tout autre chose mais pour l’heure, il fallait agir. Ils auraient tous le temps de discuter du temps passé en déplaçant le corps et en trouvant une solution pour fuir, avec les armes si possible.

Elle avait l’air d’aller bien. Et pas seulement parce qu’elle le disait. Elle n’était pas blessée. Le tir ennemie n’avait pas eu le temps de partir. Et heureusement pour elle, c’était Dashel qui l’avait dirigé vers le poste de commandement. Il avait fait en sorte de ne pas trop la brusquer. C’était d’ailleurs ce qui avait failli tou gâcher. Mais ils s’en étaient sortis tous les deux. La jeune femme souriait malgré la tournure des événements. Retrouver sa liberté et échapper à la mort pouvait faire ce genre d’effet. Il souriait lui aussi. La revoir lui mettait du baume au coeur. Il ne savait pas ce qu’il était advenu d’elle après qu’il ait décidé d’emprunter des chemins différents. Il avait eu vent de rumeurs et autres nouvelles de temps en temps mais ils n’avaient plus jamais été en contact. La retrouver après tant d’année était une chance en soi. Mais il ne pouvait s’en réjouir pour l’instant et échanger de simples banalités.

- Tu as un plan ? Lui demanda-t-elle.

Il en avait eu un. Maintenant… Il allait devoir improviser. Qu’elle était la phrase qu’il utilisait dans ce genre de moment ? « Trouver un plan. Suivre le plan. Voir que le plan échoue. Oublier le plan. Improviser. » C’était la façon dont il avait mené à bien la plupart de ses missions et ce n’était pas prêt de s’arrêter. Ils en étaient à la partie où leur deux plans avaient échoués. Mais avec leurs compétences réunies et leur savoir, ils pouvaient encre s’en sortir. Après tout, Dashel avait encore la comlink des stormtroopers et leur équipement. Il connaissait aussi leur rondes et ils pouvaient les anticiper. Il avait un avantage sur ses adversaires. Il pouvait utiliser cet atout en suivant le nouveau plan proposé par Abigail.

- Personnellement, j’avais juste prévu de me tirer avec les armes. Là, si on y réfléchit bien, on a juste un cadavre supplémentaire à transporter. Alors, tu va trouver ça fou, mais mon idée, c’est d’aller au plus simple : avant qu’ils ne se rendent compte de quoi que ce soit, on retourne au cargo, on planque le corps dans la soute, qu’on termine de charger, et on se taille en vitesse.

C’était loin d’être idéal. Ils devaient retourner à leu point de départ en évitant les gardes sur le chemin. Ils en avaient déjà croisé, il n’était pas improbable qu’ils en croisent à nouveau. Peut être que le capitaine du Premier Ordre avait aussi posté des gardes en plus sans qu’il le sache. Ils devaient s’attendre à tout. faire tout ce chemin en trimbalant le corps inerte du soldats allait leur compliquer la vie. Il devait avant tout s’en débarrasser.

- Tu as raison. Il faut retourner à la soute. Mais les gardes continuent leurs patrouilles et ils sont plus nombreux. Les éviter va nous compliquer la tache. Surtout avec un corps à transporter. Attend moi un seconde.

Il savait où cacher le corps. Il espérait que cela suffirait pour leur laisser le temps de rejoindre la soute et de s’enfuir. Il avait les plans du couloir en tête. Quelque part se trouvait un pièce dissimulée où était rangé du matériel d’entretien. Il y avait largement la place pour le corps du stormtroopers. Il cherchait sur le mur le déclencheur qui ouvrirait la porte. Il finit par mettre la main dessus.

- Ici. Il actionna le mécanisme et la porte coulissa. Aide moi à y cacher le corps.

A deux, ils transportèrent le soldat mort jusqu’à la cache et refermèrent le sas. Ils avaient encore un peu de temps avant qu’une patrouille passe par ce couloir. Mais autant profiter ce dette avance. Il allait devoir y aller. Avant de partir, il se pencha vers la lame qui trainait au sol. Il tendit le couteau à Abigail.

- Tiens, n’oublie pas ça. Il lui sourit quand elle récupéra son bien. Bon… Il faut y aller. Suis moi. Essayons de rester discret.

Les deux camarades partirent en empruntant le chemin inverse. Dashel guidait la jeune femme. Il lui disait quand attendre, quand traverser un croisement, quand revenir en arrière. Parfois ils faisaient un détour pour éviter des gardes. Plus d’une fois, cela ce joua à un cheveux. Mais finalement, il parvenait à anticiper les mouvements de ces ennemis. Ils se rapprochaient de leur but. La soute était toute proche. Ils n’avaient plus qu’à tourner au prochain couloir et ils y étaient. Ils avançaient à pas de loup. Il tourna la tête pour verrier que personne ne les attendait au croisement. Devant le sas de la soute se tenait deux nouveaux soldats. Il gardait l’entrée.

- Merde… C’est ce que je craignais. Ils ont posté des gardes ici. Tu as une idée pour t’en débarrasser ?

Tandis que les méninges de la jeune femme s’activaient, il se félicitait d’être tombé sur elle. Certes, il n’y était pas pour grande chose. C’était une question de hasard et il avait eu beaucoup de chance. Mais si il n’avait pas été sur cette plateforme et qu’il n’avait pas suivi ce plan et il ne l’aurait sans doute jamais retrouvé et bien malheureusement pour lui ou pour elle, il n’aurait plus jamais peu la voir. Le Premier Ordre n’était pas du genre clément. Mais ils se tenaient là tous les deux, menant à bien une mission ensemble, comme au bon vieux temps. C’était agréable. Il travaillait plus souvent en équipe qu’auparavant. Il était toujours accompagné de ses camarades de l’escadron Ghost. Mais il n’y avait pas la même alchimie qu’avec Abigail. Dashel connaissait les méthodes de la jeune femme. C’est pour cela qu’il lui avait demandé son avis. Il savait qu’elle trouverait une solution et c’est ce qu’elle fit.

- Dis moi… T'es plutôt bon acteur, non ? Tu serais capable de les envoyer voir ailleurs ?

- Ca ne va pas être simple… Il va falloir que je sois sacrément convainquant…

Et c’était peu dire. Il allait devoir aller à leur rencontre seul. La tenue de stormtrooper qu’il portait lui permettrait de les rejoindre sans encombre. Mais ils risquaient de se demander pourquoi il était seul alors que les patrouilles devaient être composées de 2 soldats. Ensuite, il allait devoir trouver une raison valable de quitter les lieux et de retourner faire leurs rondes. Ils n’avaient reçu aucuns appels pour les prévenir que la zone était sure et que la cambrioleuse avait été amenée à leur capitaine. Il y avait beaucoup d’imperfection à gommer et il avait peu de temps pour trouver une solution. Pour l’instant, il n’avait pas d’autre choix que de suivre le plan de sa complice.


- Si tu penses que c’est possible, il faudra juste que tu m’aide à grimper là-haut avant.

Dashel leva les yeux vers la trappe que lui montrait Abigail. Il n’aurait jamais pensé à les utiliser pour accomplir sa mission. Plus jeune, les conduits d’aération étaient un choix évident et récurent. Maintenant, le résistant était bien trop grand pour pouvoir les emprunter. Heureusement, ce n’était pas le cas de la jeune femme. Il ne savait pas encore où elle comptait en venir en passant par là mais il savait déjà qu’elle avait une idée derrière la tête.

- C’est par ces conduits que je suis arrivée, c’est une vieille combine mais comme tu vois, ça marche encore ! Du coup, je serai postée plus ou moins au-dessus d’eux, pendant que toi, tu essayes de les envoyer je ne sais où. 'Suffit d’inventer un bobard, n’importe quoi. Si ça ne marche pas, au moins je serai là-haut pour te couvrir, et les prendre par surprise.

C’était ça qu’il aimait avec elle. Elle prenait des risques ou lui en faisait prendre mais elle assurait aussi leurs arrières. Si il maitrisait plutôt bien la partie sur la prise de risque il avait encore des lacunes dans le second domaine. Le sourire aux lèvres, il se prépara à l’aider à atteindre la grille. Il écarta les pieds à hauteur d’épaule, fléchi légèrement les genoux et offrit ses mains pour qu’elle puisse y placer son pied et atteindre le plafond et se posant sur ses épaules. Elle était rapide et efficace. Elle souleva la grille, se hissa jusque dans le conduit et se retourna pour refermer le tout.

- Ca m’avait manqué. Chuchota-t-il pour ne pas être entendu par les gardes.

Il lui rendit son clin d’œil et elle referma la trappe, ne laissant aucune trace de son passage. Elle était un fantôme prêt à tomber sur les deux soldats si son plan échouait. Dashel lui laissa quelque seconde le temps qu’elle se mette en place. Il essayant de prendre une réparation longue et contrôlée. Il fallait que ça marche. Il remit le casque blanc qu’il avait posé au sol. Il était un stormtrooper à présent. Il marcha d’un pas décidé vers ses faux camarades.

- Stop ! Commença l’un des deux. Que fais-tu ici tout seul ?

- C’est le capitaine qui m’envoi. Nous avons amené la voleuse au poste de commandement. Le capitaine est entrain de l’interroger. Il ne veut pas être dérangé et m’envoie vous relever. Je dois inspecter la cargaison et rapporter au capitaine les objets abandonnés par l’intruse.

Ca se tenait. Mais allait il le croire ? Après tout, tout ce qu’il venait d’inventer était possible. S’ils avaient réellement emmenés la jeune femme au capitaine les choses auraient pu se passer comme ça.

- Très bien. On va reprendre nos rondes alors.

Le jeune homme failli pousser un cri de joie. Mais tout fut vite gâché par la communication sur leur comlink.

- Où en êtes-vous avec la prisonnière ? Demanda le capitaine. Elle aurait déjà dû arriver au poste de commandement.

Apparemment il s’agissait d’une communication sur un canal ouvert. D’un geste rapide et équivoque, les deux soldats levèrent leur blaster vers Dashel.

- Qui êtes-vous ?

Demanda l’un deux. Le deuxième n’allait pas tarder à répondre au capitaine et alors ils seraient repérés et en mauvaise posture. La première partie du plan avait échouée. Il ne restait plus qu’à passer au plan B au plus vite. Sans plus attendre, il se jeta sur le soldat le plus proche, le prenant par surprise. Il espérait que cela surprendrait le deuxième et qu’il n’ait pas le temps d’appeler le capitaine. Si Abigail intervenait rapidement, elle pourrait le mettre hors d’état de nuire et le sauver.