Les informations sur l’Holonet du coin étaient unanimes.  Il y avait une putain de sphère d’énergie qui englobait la système Corellien et ça semblait devenir impossible de quitter le coin, même en vitesse lumière. Il y avait un message d’alerte qui était diffusé sur tout l’Holonet. Apparemment, personne ne savait d’où ça venait, ce que c’était et pourquoi c’était là. La seule chose qui préoccupait Arlan, c’était que sa flotte se trouvait de l’autre côté de cette barrière infranchissable de pure énergie et qu’il n’avait que son cargo à disposition pour le moment. Dans le poste de pilotage, le pilote semblait ne pas être en bon état à tousser depuis une bonne heure, mais il restait à son poste depuis toujours. Un fidèle compagnon qui avait toujours piloté le vaisseau d’Arlan. Il avait malheureusement de mauvaises habitudes, comme une marque de cigarette vraiment nocive, mais vraiment addictive. Il lui avait toujours dit qu’il avait plus de chance de crever durant une mission plutôt qu’en fumant ses clopes. Arlan commençait à se dire que ça pourrait être l’inverse.

La situation était plus que précaire, mais Kass était toujours la. Toujours présente, non loin de son capitaine qui s’approcha d’elle, remettant une mèche de cheveux à la jeune femme tout en lui caressant la joue commence à lui parler à l’oreille. « Envoie quelqu’un vérifier tous nos stocks, je veux savoir tout ce que nous transportons, tout ce que nous pouvons vendre, tout ce que nous pouvons utiliser. » Son doigt descend le long du cou de la jeune femme avant qu’il ne poursuive. « Et que l’on aille vers Qaestar de nouveau… je doute que nous soyons les bienvenues ailleurs. » Il délaisse finalement sa seconde pour vaquer à ses occupations, se retirant dans ses quartiers ou se trouvait sa nouvelle acquisition. Une jeune femme qu’il avait acheté aux enchères quelques jours plus tôt. Une jeune femme qui avait été difficile à prendre, mais qui était à lui à présent. Pas spécialement docile à présent, il avait décidé de lui offrir une véritable nuit de sommeil.

Oui, passer plusieurs jours dans une cellule n’avait pas été simple pour dormir, surtout qu’il y faisait plutôt froid et que c’était plutôt exigu. Il l’avait donc trainé jusqu’à sa suite et l’y avait laissé depuis un bon moment déjà, un garde devant une porte scellée. « Laisse nous tranquille et va voir les autres allez dégage. » Il vira le garde, entra le code de sécurité et entra dans la pièce plongée dans la noire. « Alors, te sens tu mieux à présent petite tigresse ? Pouvons-nous parler ? Ou nous amuser un peu ? » Aux aguets, il était certain qu’elle avait préparée quelque chose pour lui tendre un piège ou quelque chose dans le genre, néanmoins, il n’allait pas lui offrir un tel plaisir bien longtemps, croire qu’elle pourrait s’enfuir. Au niveau de son poignet, il activa un bouton et rapidement, la jeune femme reçue une décharge électrique dans tout le corps. Un petit gadget utilisé sur sa nouvelle possession. Il alluma la lumière et cette dernière se trouvait sur le sol, une dague dans sa main. « Non, non, non… ce n’est pas comme ça que l’on accueil son maître ma jolie. » Il s’approche d’elle, la brune, complétement paralysée pendant quelques instants, prenant la dague dans la main.

« Une décharge te met dans les vappes, mais plusieurs peuvent te tuer… Jusqu’à aujourd’hui, j’ai été plutôt clément avec toi. Pour d’autres, j’aurais déjà pris ce que je désirais, mais chez toi brûle une envie certaine de m’en faire baver… J’aimerais bien que tu comprennes que travailler avec moi et pour moi pourrait t’être bénéfique. » Il mit l’arme à sa ceinture, laissant un doigt glisser le long du bras de la jeune femme. « Tu m’as couté une petite fortune, pas mal de monde voulait de toi, apparemment, tu es une perle rare. Jolie certes, mais il doit bien y avoir quelque chose d’autre là-dessous non ? » Son doigt tira le haut qu’elle portait pour regarder à l’intérieur avant qu’il n’aille s’installer en face d’elle contre une paroi. « Alors dis-moi, es-tu prête à me montrer tes talents par toi-même ? Je suis certaine que tu pourrais t’en sortir si tu faisais moins ta fière petite farouche d’esclave. » Dans le pire des cas, si elle n’était pas satisfaisante, il s’amuserait d’elle quelques fois avant de la revendre tout aussi cher… ce ne serait pas un si mauvais investissement au final, surtout que les Hutt sont plutôt bons niveaux affaires.

Jade avait perdu quelque peu la notion du temps avec ses conneries. Son échec sur Tatooine l’avait mené entre les mains d’un homme… Une montagne. Qu’avait elle fait pour en arriver là ? Bah justement. Là était l’erreur. Sa mission, la mission qu’on lui avait confiée avait été un massacre sans nom. Son infiltration avait été un fiasco remarquable. Il valait mieux pour la Résistance de ne pas l’avoir récupérer… Elle devait être un élément honteux de son groupe. Pourtant, revoir Ray quelques jours plus tôt avant sa vente, lui avait fait ce pincement au cœur. Il ne l’avait pas laissée tomber. Il avait même essayé de l’acheter. De devancer le Pirate. Trop dangereux, ne serait-ce que pour lui. Jade se rappelle du sourire en coin et le regard reconnaissant qu’elle lui avait adressé et ce signe de tête pour lui dire qu’elle ne lui en voulait… Elle ne pourrait lui en vouloir. Pas à Ray. Elle n’en voulait pas à la Résistance, non. Elle n’était pas un élément important de la Résistance, elle avait signé pour servir ou périr. Il ne déploierait personne pour venir la chercher, trop d’enjeux, trop risqué… Jade l’avait regardé partir avec cet accord qu’elle lui avait donné, l’abandon. Elle était désormais perdue. La vie chez les Hutts avait été rude… Ses faux papiers n’étaient que reliques d’une couverture foirée. De cette mission, il ne lui restera que son prénom. Nora. Les Hutts l’appelaient ainsi, la punissaient en ce nom et l’avaient mise aux enchères sous ce nom.

Nora n’avait pas espéré s’en sortir à la vente. Ray lui avait offert ce réconfort par sa présence, sa détermination. Une larme avait perlé alors qu’elle réalisait ce qu’elle avait perdu avec son incompétence. C’était frustrant d’avoir donné beaucoup pour en arriver là. Elle s’était résolue au fait qu’elle ne rentrerait pas et que plus personne ne viendrait à sa recherche… Et là où elle se trouvait depuis la vente… Elle se devait d’être maline, si elle voulait survivre voir vivre. La nouvelle menace devait mesurer le mètre 90 et autant dire que Nora était minuscule. Elle avait marché non loin de lui, elle avait réalisé qu’elle n’aurait aucune chance contre lui. Le désespoir de retrouver sa vie d’avant n’était qu’un coquillage dans un lac et s’était étiré à l’océan. La brune trouva ses quartiers dans une cellule avec d’autres femmes. Esclaves. Ce serait ainsi, elle serait esclave avec des compagnes d’infortune. La peur sur leur visage, la sauvagerie naissante sur celui de Nora. Pendant ces jours de captivité, la jeune femme fut observatrice et égale à elle-même. Si le Capitaine l’intimidait, elle n’en avait rien à carrer des gardes et autres geôliers. Elle en avait brisé des noix avant d’atteindre sa cellule. Pourtant, elle n’en ressortait pas. Les autres filles oui, malgré les tentatives de Nora pour empêcher cela. Elles pleuraient, remettaient leur vêtement comme elles pouvaient. Certaines avaient des bleus. Si Nora ne comprenait pas ce genre de comportement, personne n’aimait se faire violenter, forcer, elle comprit ce qu’il se passait au-dessus de sa tête là dans les quartiers d’un capitaine d’une grande agressivité.

Des murmures pourtant se faisaient entendre. Corellia était recouverte d’un dôme. Le fait d’être coincé sur ce système était loin d’être réjouissant. La brune se sentirait oppressée si elle n’était pas déjà prisonnière mais la pilote qu’elle fut il y a peu. Alors que les femmes se collaient entre elles pour se protéger, Nora restait debout dans sa cellule indépendante et dormait peu, aux aguets. Elle n’avait pas dormie correctement depuis son échec. Elle ne se sentait en sécurité nulle part. Et le déverrouillage de la cale la rappelait à l’ordre, lui donnant raison alors que la Montagne se présentait à elle. Un haussement de sourcil, les bras croisés, la brunette ne fit pas l’impressionnée, alors que la prestance de l’homme ne l’y aidait guère. La captive se rappelle  avoir planté ses ongles dans le bras musclé qui l’avait agrippé pour la trainer dans ses quartiers. Sa prise était forte et confortait Nora dans l’idée qu’elle ne pourrait le combattre ainsi. Alors elle capitula et attendait… attendait qu’on la traite comme les autres… Traitement qui ne vint pas. Le Pirate sortait de ses quartiers pour l’y enfermer et la laisser seule. Elle eut à peine le temps d’observer les quartiers avant que les lumières ne s’éteignent et l’abandonnent à une obscurité plus inquiétante encore. L’étrangeté de la scène qui venait de se produire avait grandement surpris la brune. Elle restait debout un instant avant de se ressaisir.

Rien ne se passa, personne n’entrait. Attrapant un couteau, elle s’installa dans un coin à surveiller… Surveillance non efficace puisqu’elle laissa le sommeil la gagner, trop exténuée et épuisée.

Le réveil fût brutal alors qu’elle entendit quelqu’un brailler pour virer le garde. Nora prit peu de temps pour se relever et tendre un couteau en direction de la porte. Le bip reconnaissable d’un digicode puis une voix. La sienne. Rauque, menaçante et pourtant si chaude.  Tigresse. Elle tiquait à ce mot, sa tête se balançant sur le côté. Elle pourrait oui, elle pourrait s’élancer vers lui et le poignarder. Elle hésita, pas longtemps, prête à lâcher sa lame…. Elle n’avait pas l’avantage, elle ne connaissait pas les quartiers, ni le vaisseau… La punition en serait que trop gra… « P’tain…. Mer… » bégayait elle en s’écroulant au sol, paralysée. Après le boum vint la lumière, forte qui fit cligner les yeux de la brunette. Le géant s’approcha d’elle lui intimant que ce n’était pas une manière d’accueillir son maître. Il était proche d’elle, cela aurait été parfait pour caller son genou dans ses parties. Chose qu’elle aurait pu tenter si la paralysie n’était pas de la partie. «Essayer…m’a traversé…l’esprit…» dit-elle en un léger sourire provocateur, elle avait pensé essayer de s’enfuir, il l’avait prise de court et stoppée net dans sa réflexion.

Quand il aborda la vente et le prix qu’elle lui avait coûté, un rire court vint se mêler aux spasmes de la décharge. Saloperie… De la belle merde ce joujou… Il pouvait bien regarder sous son haut… Son corps était peut être le fruit de cette transaction. Il était la chimère de Ray, le fantasme incessant de l’homme à la cagoule. Si elle l’avait tant rembarré, ce n’était pas par pudeur, mais bien pour l’emmerder tant il insistait. A cette pensée, elle eut un sourire triste avant de se redresser lentement, engourdie par la décharge. Posant un regard sur le Capitaine qui s’était adossé à une paroi, la brune prit la parole. « La perle rare et farouche vous transmet ses sincères excuses. » dit elle en mimant une révérence avec son bras exagérément. Les formalités c’était nul à chier pour la jeune femme et la décharge avait encore des effets sur elle qui l’éreintait.

La demoiselle se relevait pourtant, s’approchant de l’homme, sans aucune attitude menaçante, sachant très bien ce qui lui tomberait sur le coin du nez. « Ce traitement de faveur… C’est pour mon entière coopération ? » demandait elle au Capitaine, désormais non loin de lui, mettant peu de distance entre eux. La petite brune regardant le sommet de la montagne avant de se reculer, un sourire aux lèvres. Prenant place sur le lit, s’asseyant au bord, la jeune femme préparait ses paroles suivantes. « Joueuse, acharnée et particulièrement casse bonbon. C’est ce que je suis. J’suis franche. Alors j’vais être honnête avec toi, Cap’taine. » dit elle en posant ses mains sur le lit. « Alors oui, je suis farouche, oui ça va te faire suer. Pourtant je ne tenterai rien pour te nuire. » Il pouvait bien lui envoyer une décharge à nouveau. Elle était coincée ici et bien consciente de ses capacités aussi bien les siennes que celles du Capitaine. Elle s’adaptait, elle avait vu le mal sur les autres. Perdue pour perdue, autant qu’elle grapille sur l’avantage qu’il avait sur elle… qu’elle y trouve quelque chose… Sa peur lui grignotait l’estomac, avec légèreté, car  la brunette agissait souvent sans regret. « Si tu dois me proposer quelque chose, fais-le. Autant que le jeu soit favorable pour nous deux, non ? » annonce-t’elle tel un pari qu’ils allaient faire, un deal. « A moins qu’un Capitaine d’une telle trempe ne veut pas perdre de temps avec une esclave farouche. » Elle ne pouvait reculer, elle ne pouvait partir alors elle jouait, pour sa vie ou sa mort. Qu’importe. L'issue était pour l'instant incertaine... Si elle a une opportunité... Peut être... Mais ce moment était encore loin... Très loin à ce jour... Cependant, il n’était pas tombé sur une simple femme de village. Il était tombé sur Jade, pas la plus fine.

Elle était une belle femme à n’en pas douter. Son prix était élevé, mais une autre personne avait tenté de la lui voler, chose qu’il n’avait put laisser passer. Une telle occasion, une telle perle rare ne pouvait que lui appartenir et faire du commerce avec les Hutt était souvent gage de qualité, surtout en matière d’esclavage. Souvent le capitaine leur vendait quelques-uns de ses biens, de ses acquisitions… ou celles qu’il avait usée et dont il n’en avait plus l’utilité. Oui Arlan n’avait que très peut de considération pour les esclaves, pour les hommes comme les femmes en général de toute manière. Il prenait ce qui l’intéressait, ce qui lui plaisait et une fois que l’excitation des premiers moments était passé, il s’en débarrassait comme un mouchoir usagé. Mais avec elle, c’était différent. Au vu du prix, il se doutait qu’il devait bien y avoir quelque chose avec elle et au vu de sa façon de se comporter, telle une sauvage, telle une femme qui n’avait jamais connu l’esclavagisme, il se disait qu’il devait user d’autres stratagèmes.

Il l’avait donc enfermée, jouant avec ses autres jouets, les renvoyant en mauvais états parfois, en meilleurs états d’autre, mais il ne s’occupait pas d’elle, jusqu’à ce jour ou il l’avait trainée de force dans ses quartiers avant de la laisser la quelques temps pour qu’elle puisse se reposer si tant est qu’elle ne tentait pas de fuir. Ca ne loupa pas lorsqu’il entra dans sa chambre, la démone aux cheveux noirs avait trouvée une arme, mais n'avait pas eu le temps de s'en servir surtout qu’elle était plutôt épuisée par ses jours de détention dans un endroit plus que désagréable. De plus, la décharge électrique qu’elle se prit la mit à terre et il lui affirma que ça pouvait la tuer. A n’en pas douter qu’après une première épreuve, elle se doutait que plusieurs remises à l’ordre l’enverraient six pieds sous terre. Il tenta de lui parler, il tenter une autre approche et à chaque parole de la femme, un sourire s’affichait sur le visage du capitaine. « J’aime ça… les fortes têtes. » Oui, elle s’excusait, mais il ne doutait pas qu’elle n’hésiterait pas à le tuer à la moindre occasion.

Elle se redresse, s’approche de lui, demandant si se traitement de faveur était pour son entière coopération. « On pourrait dire ça comme ça. » Oui, si elle acceptait de le rejoindre, d’être sienne par sa propre volonté, alors les choses pouvaient être plus… intéressantes. Il était toujours à la recherche des bonnes personnes qui pourraient enrichir son équipage et cette brune devait avoir certains talents. Il la laisse parler, s’installer à côté du lit, lui disant qu’elle ne tenterait pas de lui nuire, il était septique, mais dans tous les cas, elle semblait bien comprendre sa situation, les tenants comme les aboutissants. Le capitaine s’approcha d’elle, se plantant devant elle. « Dis-moi donc en quoi tu pourrais m’être utile Nora. Dis-moi ce qui pourrait changer la donne. » Du bout du doigt, il pousse la femme sur le lit, afin qu’elle s’allonge, la regardant de toute sa hauteur. « J’offre la liberté aux esclaves qui peuvent m’apporter quelque chose dans mon équipage et qui me suivent dans mes aventures. J’offre le choix : me servir de force et ce n’est point plaisant, comme les femmes que tu côtoyais, ou alors, tu embrasse la piraterie, tu embrasse ton capitaine, t’offre complétement à lui et à sa cause. Tu y gagneras une certaine liberté et une belle somme d’argent… sans oublier du pouvoir, chose que tu n’as jamais du avoir en tant qu’esclave. » Ca pouvait être plutôt alléchant.

Certains acceptaient, trouvant que tomber plus bas n’était pas envisageable, surtout qu’Arlan leur offrait une possible pseudo liberté. Du moment qu’ils étaient sous ses ordres, il serait magnanime avec eux, les laissant profiter d’une vie de violence et de débauche. Arlan retira finalement son haut et se met à califourchon sur la femme. « Je ne te laisse point le temps de réfléchir à ma proposition. Ce sera la marque au fer rouge ou le tatouage. Ce sera violent et douloureux… ou violent et agréable. Tu as un choix, deux possibilités et pas de temps. » Il la marquerait, d’une manière comme une autre. Une simple esclave, ou une pirate. Attrapa un poignard à sa ceinture, la lame découpe lentement le haut de la jeune femme, la pointe désagréablement aiguisée découpe la peau de façon superficielle, quelques gouttes de sangs apparaissant, remontant vers la gorge. « Alors ? » Elle n’avait pas tant de solution, mais elle pouvait toujours tenter de tirer son épingle du jeu.

Le capitaine lui avouait qu'il aimait les fortes têtes. Jade/Nora en était une. Ô combien elle avait donné du fils à retordre aux Hutts... avant de comprendre que rien ne serait acquis mais beaucoup de chose seraient perdues. Elle avait commencé à jouer plus finement. A devenir presque exemplaire. Le rapprochement devait donner plus d'opportunité, plus d'accès vers d'éventuelles portes de sorties. La vente était arrivée bien trop vite... Sa servitude lui donnait l'impression de ne servir aucunement à sa cause principale: La Résistance. Elle ne pouvait transmettre d'informations récoltées au sein du palais... Rien. Elle n'avait servie à rien.

Jade n'était plus.

Plus vraiment.

Nora avait pris donc sa place. Par son nom tout du moins plus que sa personnalité. Elle avait été piètre séductrice en mission, elle connaissait cependant, les pouvoirs naturels qu'avait son corps. Son attractivité. C'est en cette situation qu'elle ne pouvait plus douter de la beauté de celui-ci. Non, elle ne s'en était jamais réellement servie pour ses intérêts, jamais. Alors que le Pirate la poussait du doigts sur son lit, la demoiselle comprenait l'étendue de cette attractivité. Aussi bien par les mots de l'homme que par ses gestes.

Bien qu'il fut horrible, l'homme aux traits brutes et menaçant avait cette aura qui pouvait séduire n'importe qui. Il lui demandait ses talents, ce pourquoi il lui ne lui ferait pas les tortures qu'il infligeait à celles dont il connaissait "l'inutilité et l'incompétence technique"... Regardant le plafond, il lui fit une proposition, qu'elle n'était pas en mesure de refuser car... quoi qu'était son choix, elle serait marquée et bien obligée de le servir, d'une manière ou d'une autre. Les Hutts ne lui avaient fait aucune proposition de ce type... C'était un chemin, une porte qui s'ouvrait à son attention... Qui pourrait bien mener à d'autres opportunité et peut être une issue de secours.

Sentant une pression sur ses hanches, l'homme torse dévoilé, s'était installé à califourchon sur elle. Une étrange tension vint à lui parcourir le ventre, un électrochoc en elle. Ce contact était impulsif, comme à son habitude, imagine t'elle. Sauvage sûrement. A présent bloqué par ce corps, elle ne pouvait fuir. Elle ne voulait pas fuir de toute évidence, alors que cet homme aux muscles plus qu'imposant sortait une lame de sa ceinture. Non, elle ne faisait toujours pas le poids et elle le fera pas. Pour l'instant. Son haut n'était plus, laissant Nora frissonnante au contact coupant du couteau, l'égratignant légèrement. Ne se laissant pas intimidée bien qu'intimement inquiète, la brune se redressait à mesure que la dague rejoignait sa gorge, provocante comme elle savait l'être. Tête brûlée frisant le défi, le jeu. Présentant sa gorge, regardant la montagne, plongeant ses yeux dans celui du pirate pour tenter de s'y ancrer, Nora arborait un visage assez neutre, des étincelles dans les yeux trahissant une certaine férocité. "Fut un temps Cap'tain j'ai pillé ou accepté divers contrats pour vivre... Les courses de module comme le transport de personne... avant de devenir ce que je suis. L'argent ne m'importe que pour subvenir à mes besoins et non en abuser" ce qui était vrai dans le fond, elle n'avait pas été une riche sénatrice ou une quelconque personnalité. Elle avait été une Jade démarrant de pas grand chose, qui savait se contenter de peu. Elle connaissait le monde des Hors-La-Loi sans jamais l'avoir embrassé totalement comme le lui exigeait il à présent. Elle s'était attachée à ce monde par nécessité, ponctuellement pour gagner des crédits pour survivre puis plus tard pour oublier sa déception d'elle même. Elle omettait la Résistance puisque la couverture n'en faisait toujours pas partie.

Elle était Nora avec une part de Jade, cousue sur le moment.

"J'ai piloté et j'ai eu du cambouis sur les mains bien des fois. Loin de l'image que vous vous faites de moi dans cette tenue... Enfin..." soufflait elle en faisant une pause. "ex tenue." Son torse à elle presque à découvert. "Testez moi... Vous pourrez convenir de ce que bon vous semble de votre farouche esclave" Sur ses mots, son souffle s'éteignait sur le torse de l'homme alors qu'elle baissait la tête, la pointe du couteau lui piquant le menton. "A vous de voir si mon corps doit être abîmé par le rouge feu d'un outil de marquage ou orné d'encre." ajoutait elle, les lèvres peu assurées de ce qu'elles avançaient et les yeux rivés sur les tatouages de son acheteur. "Si vous désirez ma présence, comptez dessus..." terminait elle cette phrase en un souffle chaud, laissant un frisson parcourir son échine. "Retenez surtout..."

Alors que son poing rencontrait les parties de l'homme, le cou de la demoiselle fut encore égratigné. Le sang perla à nouveau sur sa gorge dénudée attaquant le reste de son corps d'une trace rougeâtre. C'est ainsi qu'elle attrapait le couteau, le balançant de l'autre côté de la pièce avant de renverser la situation. Ne se voulant pas menaçante mais joueuse. Le Capitaine tombait alors sur le lit et Nora se postait à son tour à califourchon sur lui, le haut déchiré virevoltant dans le mouvement. "j'suis casse bonbon... et pas que dans ce sens du terme" annonce t'elle avec un sourire en coin, non sans une crainte refoulée, avant de se pencher sur lui, posant ses mains sur son torse puis de s'approcher de son oreille. "Signez-vous, Cap'tain" annonçait elle dans un murmure avant de se redresser, il n'y avait plus de sourire, et de toiser l'homme de sa hauteur, à son tour, pour la première fois à sa "merci". La scène en suspens. Nora avait joué. Peut être aura t'elle perdue... qu'elle perdra beaucoup dans cette tentative. Qu'importe, les jeux étaient faits.

Comme il avait dit... Elle n'avait pas le choix.

Il avait bien dépensé ses crédits. Il dépensait ces derniers toujours de façon intelligente et s’attendait à un retour sur investissement toujours intéressant. Certains achats n’étaient là que pour assouvir une envie passagère, d’autres étaient plus utiles à ses dessins, celui-ci était un coup de tête. Il n’avait pas apprécié qu’on augmente la mise aux enchères et avait donc lâché bien plus de crédits qu’il ne l’aurait dû. Dommage, ce n’était pas une perte, c’était certain, ce qu’il allait pouvoir faire d’elle ne dépendait que de lui… et d’elle à présent, car il lui faisait une proposition qu’elle ne pouvait refuser. Servir ou Servir. Il ne tenait à elle que de voir de quelle manière elle pourrait se rendre utile à Arlan. Être l’esclave de son Maître ou bien un membre d’équipage de son Capitaine. La lame de son couteau s’occupait de retirer les quelques morceaux de tissus, égratignant cette peau si douce sans ménagement, mais la réaction de la femme était tout aussi intense. Elle acceptait presque la douleur, la lame qui s’arrêta sur la gorge de cette dernière. « Une pilote… intéressant. » Les bons pilotes ne courraient pas les rues, si elle avait un certain talent, cela pourrait être intéressant pour Arlan.

Elle lui parle, lui montre qu’elle n’est pas qu’un morceau de chair et qu’elle n’est pas non plus qu’une esclave. Elle a ses talents, elle sait s’en servir. Elle lui donna même une leçon, charmant le capitaine par ses mots, elle arriva à lui taper la ou ça faisait mal pour retourner la situation. Surprise, il se laissa tomber sur le côté, les rôles changeants, mais fut surpris de voir le couteau voler au loin dans la pièce. Elle ne semblait plus en vouloir à sa tête, à sa vie, elle avait compris que ce petit jeu ne marcherait pas avec lui. Il grimace sous la douleur, mais souris finalement sous la proposition de la jeune femme qui n’avait pas hésitée à se blesser pour atteindre son objectif. C’était louable, c’était ce que désirait Arlan.

Sa main ne tarda pas à empoigner la nuque de la jeune femme, ou plutôt ses cheveux, l’attirant un peu plus à lui, ses lèvres se refermant sur la blessure sanguinolente de la brune, aspirant ce qui s’échappait avec un plaisir non feint, ses dents se refermant également comme s’il en désirait plus. Reprenant le contrôle, il tire de nouveau sur ses cheveux, mais la pousse également par les hanches pour la faire rouler sur le côté, passant sur elle encore une fois, la mordant une dernière fois avant de se redresser. « Tu as du cran… J’aime ça. » Il se lèvre finalement et va vers son bureau qui était remplit de pas mal de choses, notamment un coffre plein de crédits ainsi qu’une bouteille lévitant, une très vieille cuvée, une très bonne boisson. « Retire tous tes vêtements. » Un ordre, non pas de son maître, mais bien de son Capitaine. Il attrapa un objet dans un de ses tiroirs. C’était ce qui allait appliquer le tatouage des pirates d’Arlan, c’était rapide, presque instantané, mais douloureux. Toutes les aiguilles se plantaient d’un coup. Le tatouage était assez petit, pas trop gros.

Il s’approche de nouveau de la brune, l’objet en main, comme une lampe de poche, mais plus… piquant. Il la détaille, se demande quel endroit serait le plus approprié, mais il n’allait pas le faire lui-même. Il tend l’objet à la demoiselle. « En tant que Pirate, je te laisse le choix de l’emplacement. » Souriant, il s’installe sur son lit et la regarde faire, allait il être visible ou caché ? Certains faisaient le choix de le montrer à tous, d’autres préféraient que ça reste discret. Ca en disait beaucoup sur eux !

La dominance et l'apprentissage étaient des scènes d'une haute intensité. Se toiser, se battre parfois, jauger l'autre avec une telle ardeur que la situation pouvait être interprétée de manière très sensuelle. Voir pire. Les jeux de dominance chez les adultes étaient lourds de sens et demandaient plus de tacts, de finesse mais aussi de fermeté. Un dosage qui se devait d'être précis, minutieux, stratégique qui menait sans aucun doute à la soumission de l'autre.

Jade/Nora n'était pas dupe. Elle n'aurait pas le dessus en cet instant, mais elle savait comment retourner la situation avec les mots et souvent les gestes qu'il fallait. Si le Capitaine voulait du cran, de l'audace, de la forte tête... il était tombé sur une sacré tête brûlée doublée d'une casse couille. L'air de défi qui se tramait dans le regard de Nora ne fit qu'accentuer la tension tellement palpable dans la pièce. Sa robe n’était plus que lambeaux, laissant sa peau dénudée, en proie à la fraîcheur de la pièce, au regard du capitaine. Cette danse survoltée rendait la jeune femme quelque peu hors de contrôle. Déjà accro à une certaine adrénaline, la demoiselle était adepte des ailes que cela pouvait donner. Elle fonçait dans le tas. Se blessant, s'égratignant la peau tant désirée, si peu accessible, sans une once de regret. La réflexion était bien ajustée, les pions placés.

Jouer était une chose, s'amuser était une passion.

Il ne faut pas croire qu'elle n'avait aucune peur. Elle avait beau foncer dans l'inconnu comme un baigneur dans l'eau froide d'un lac ou de la mer. Elle agissait avec une once d'appréhension parfois, les autres fois... Elle appréhendait seulement à la sortie de son acte et dégustait souvent. Comme les premières minutes de cet entretien bourré de testostérone. Nora, elle savait s'adapter. Elle était Jade avant tout.

La main du Capitaine passait sur sa nuque pour agripper ses cheveux. Le temps d’un frisson, la brune se retrouvait étendue sur l’homme qui refermait sa mâchoire sur sa blessure, ses dents au contact de sa peau. Sous la surprise, elle ne put se résoudre à réprimer un petit gémissement, alors qu’il retournait une seconde fois la situation à son avantage avec cette bestialité, cette sauvagerie. La danse lui avait donné ce tournis. Ce tournis enivrant, amusant, intriguant… Intimidant. Il la mordait encore avant de se redresser puis de se lever et de partir vers son bureau. Nora se redressait les lambeaux de tissus recouvrant à peine son buste. Elle se levait à son tour et laissait glisser la tenue déchirée sur ses épaules,  sur ses bras puis ses mains, dévoilant les tatouages qu’elle possédait déjà et ce qui restait de sa lingerie du bas. Ses doigts accompagnaient la chute du vêtement à terre. La jeune femme n’était pas pudique. Elle avait grandi  au milieu des hommes, elle avait été un peu garçon manqué sur les bords… Elle ne se souciait aucunement de son apparence, elle tenait cependant à rester en forme, juste de quoi être performante en mission… Le cambouis, la boue, la salissure, les bleus, les blessures… Elle pouvait bien en finir recouverte qu’elle ne broncherait pas.

Le menton relevé, les yeux ancrés dans celui du Capitaine, elle attendait qu’il fasse son office. Qu’il la tatoue à son nom. Qu’il la fasse sienne. Au lieu de cela, l’homme lui tendit l’objet. Glissant sa main dans la sienne pour attraper ce qui ressemblait à une lampe, Nora restait songeuse. Elle s’engageait dans une voie qu’elle avait seulement frôlée jadis. L’objet tournait dans ses mains. Le regard de feu de la jeune femme se posa dans les pupilles flamboyantes de son Capitaine. Elle ne bronchait pas, positionnant l’appareil sur son poignet gauche. Ses lèvres se pincèrent alors que son pouce appuyait sur le mécanisme et que les aiguilles pénétraient son épiderme. C’était une douleur courte mais d’une intensité qui lui avait parcouru l’échine d’un électrochoc. La demoiselle avait signé. Jade et Nora avaient signé. Qu’allait-il advenir d’elles ? Pirates. Elles seraient Pirates. Avec ce profond espoir qu’un jour… Un jour peut être… Jade laisserait Nora et retrouverait sa maison.

Relâchant son emprise sur l’objet, elle le retirait pour découvrir le sceau du Pirate, du Capitaine. D’Arlan.  L’encre avait imprégné sa peau. C’était net, précis, sans surplus.

La femme, la brune était là, presque nue devant son acquéreur, tatouée à son nom. Alors que l’homme la toise, Nora lui tend l’objet. « Dissimulable au besoin pour les missions que vous m’donnerez Cap’tain. Sinon, elle sera visible de tous. » dit-elle en justification. Elle avait choisi un endroit qui signalait son appartenance aux yeux de tout un chacun comme il pouvait être caché pour une quelconque approche. Dans l’attente de la suite, Nora laissa son regard se perdre dans celui de la Montagne. Quelle était la prochaine étape ? « Et maintenant ? » tentait elle avec une once de détermination et d’intrigue. Ne s’étant jamais engagée comme tel, l’inconnu l’attirait toujours comme un amant pouvait attirer sa compagne régulière. Son cœur battait avec force alors que l’ivresse  de la situation la boostait encore.

Elle était à présent sienne, non pas en tant qu'esclave à la solde d'un maître, mais bel et bien en tant que pirate ayant prêté allégeance à son Capitaine. Elle n'avait eu que deux choix après tout, servir ou bien servir, il ne tenait qu'à elle de voir de quelle manière elle désirait le faire et son choix était le bon aux yeux d'Arlan, tout comme la position de ce tatouage, rien de mieux qu'une main pour montrer son appartenance à un groupe. Comme elle le disait, facilement visible, comme facilement camouflage si ça tournait au vinaigre. « Un choix judicieux. Il semblerait que tu ne sois pas qu'un objet du plaisir, mais bien un tête pensante. Un jour, me raconteras tu comment une personne comme toi c'est retrouvée esclave, puis pirate ? » Un sourire et le voilà qui pose le tatoueur instantané sur une pile de vêtement alors que la jeune femme semblait vouloir savoir ce qu'il désirait faire pour la suite.

Un sourire passe sur le visage du capitaine qui se redresse et descend de son lit pour attraper ce qui semblait être une bouteille de rhum d'une autre époque. Néanmoins, pour se mettre au même niveau que sa nouvelle pirate, il se dévêtit totalement, face à elle. « Maintenant, nous allons fêtes ça et sceller cette nouvelle vie que tu commence. » Il dé-bouchonne la bouteille avec ses dents et en bois une bonne rasade, s'approchant de la jeune femme, lui attrapant les cheveux pour les tirer légèrement en arrière pour remonter le visage de la belle brune. « Ouvre la bouche. » Un Ordre, le premier en un sens de son capitaine et le voilà qui verse le puissant liquide entre les lèvres de la brune, refermant le tout par ses lèvres en un baiser, se délectant tout aussi goulûment des lèvres de la demoiselle, comme de l'alcool.

Finalement, il poussa la belle à se coucher, lui offrant son premier moment inédit d’intimité avec son capitaine, sûrement l'un des seuls, ou probablement le premier d'une longue liste, car si elle était une aussi bonne pilote que ça, il se pourrait qu'elle puisse prendre la place qui commençait à être de plus en plus discutable au vu des compétences de l'actuel. « Après, tu pourrais me montrer toute l'étendue de tes autre compétences. » Découvrant le corps de la demoiselle sans aucunes pudeurs, il allait passer un moment comme il en aimait tant. La découverte de nouvelle contrée.

Une alliée. La voilà alliée à un Pirate esclavagiste. Arlan. Elle était désormais liée à Arlan. Nora sera vu comme faisant pleinement partie des effectifs du Hors la loi. Etrangement, ce retournement de situation lui plaisait. La brune avait réussis à ne pas trahir la Résistance et avait survécu jusque-là. Qui sait ce qu'elle avait été prête à faire pour ne pas balancer sa véritable identité... Beaucoup de chose lui était passé par la tête. Si la torture avait été une option des Hutts ou le premier ordre, alors elle se serait laissé succomber. Elle serait morte avec son secret. Le Capitaine aurait eu son sang sur les mains s'il avait eu des doutes. Elle se serait laissée dépérir. Alors, Nora avait saisi le chemin qui lui avait proposé. Elle s'offrait une porte de secours. La Résistance ne viendra pas la chercher... Alors peut être... Peut être que leurs chemins se recroiseront un jour. Reverrait-elle Ray ? Entendrait-elle à nouveau ses grossièretés, ses blagues, qu'elle affectionnait beaucoup et qui finalement lui manquaient ?

« Je suis beaucoup de chose, Arlan. Je peux t’en raconter tout autant. » annonce la brunette avec un large sourire trahissant une fierté non feinte. Elle avait traversé bien des situations, les Hutts puis la période dans les cachots d’Arlan avaient été les plus compliquées psychologiquement et physiquement. La Montagne retirait le reste de ses vêtements dévoilant le reste de son corps, objet de fascination ou de terreur. Se mettant à nu, il montrait à Nora l’étendue de sa musculature. Celle qui la contrera quoi qu’elle tente, quoi qu’elle fasse pour fuir. Il se détachait d’elle, emprunt à fêter cette alliance, alors qu’il déposait l’objet de marquage sur son bureau pour l’échanger contre une bouteille de rhum. Ses dents agrippèrent le bouchon pour en libérer le breuvage et le boire. Sa prise se referma une nouvelle fois sur sa chevelure, c’est assez naturellement que Nora s’arquait pour ouvrir la bouche sous son ordre. Le flot de l’alcool envahit sa bouche, brûle sa gorge, l’enivre. La surprise vint des lèvres d’Arlan qui refermèrent l’habitacle du breuvage en un baiser animal.

La chaleur était définitivement là et prenait l’emprise de son corps. L’alcool ingéré bien rapidement faisait son léger effet. Nora sous l’inquiétude et sa loyauté ne s’était pas alimentée ou peu. Cela avec donc tendance à lui monter au crâne. Mais qu’importe, la brune avait vu pire, vécu pire en terme de beuverie. La Montagne la poussait sur le lit. Il était clair que la situation de jeu allait changer et passer à quelque chose de plus décadent. Nora était une adepte du jeu. Quand on la tente, elle marche. Quand il s’agit de survivre et de se camoufler, elle marche. C’est ainsi que la demoiselle se dandinait légèrement pour remonter dans le lit, attendant qu’Arlan s’abaissent à son niveau. Et pourtant, elle ne pouvait attendre. Nora voulait le surprendre… Prendre le dessus sûrement. Jusque-là sous-estimée, elle avait réussi à le surprendre, elle voulait continuer sur cette lancée. Qu’importe le collier, qu’importe la musculature qui se présentait à elle. Il y avait une arme qui mettait majoritairement tout le monde d’accord.

Nora se redressait, se mettant sur les genoux. Attrapant le visage d’Arlan entre ses mains, un peu hésitante tout de même, elle ancra un regard d’une profondeur abyssale dans celui de son capitaine. Elle l’accrochait avec ses yeux puis avec ses lèvres tentant d’engager les hostilités. Force et poigne, la demoiselle hameçonnait le Pirate avant de l’attirer sur le lit. Le laisser prendre place. Lui laisserait-il cependant la main ?   « Les tests attendront alors. » murmurait la sirène après avoir mis fin à un baiser fougueux. Nora s’écartait légèrement de l’homme, pas trop, pour garder le contact enjoleur, cette aura qui planait. Nora pouvait être beaucoup de chose… Pas un objet de plaisir, peut être une manipulatrice… Mais en cet instant, elle était la nouvelle Pirate… L’amante dans l’attente. L’ancienne esclave.