Il n'y avait que la colère, en cet instant précis, rien d'autre. Elle lui brûlait les veines comme un métal en fusion, elle l'étouffait, tout ça à cause de l'idiotie d'un seul homme. Pire, d'un de ses chevaliers. Ne pas se révéler comme sensible à la Force était un ordre tacite en temps de guerre, surtout au sein des chevaliers de Ren car tous ne la possédaient pas. Il revenait alors de ne pas révéler les faiblesses des uns et des autres en apprenant à se dissimuler autant des siths que des jedis. L'homme n'avait pas obéit, pire, il paradait, drapé du côté obscur comme d'un manteau de gloire. Mais le monde ne leur appartenait pas encore, pas plus que la planète, encore moins la Galaxie.
Gal'aad n'avait rien eu à faire de spécial sur Coruscant, il attendait les dernières instructions concernant les funéraille. Pour le moment, Snoke restait silencieux, cela n'empêcherait pas les chevaliers d'être prêts le moment venus. S'il s'était posé sur Coruscant, c'est parce qu'il en aimait bien une certaine boulangerie. Il y avait peu de plaisirs dans la vie de Gal'aad, cependant les desserts en faisaient partie.
Malheureusement, il n'avait pu en profiter, ressentant aussitôt l'aura du côté obscur, lorsque lui-même cachait la sienne. Une aura qu'il reconnaissait comme appartenant à un de ses hommes, le même homme auquel il écrasait consciencieusement la tête par terre avant qu'un invité surprise ne débarque dans le hangar.
De mieux en mieux, le chou à la crème lui pesait avec amertume sur l'estomac désormais. Dire qu'il n'avait eu pas la moindre querelle pour cette planète...

Il ressentit la lumière bien sûr, et cela au moins n'était pas amer car jamais il n'avait été un de ses enfants. Lentement, l'homme se redressa, sombre, muet surtout. Muet dans la Force qu'il cachait, muet dans les paroles. L'autre chevalier essuya bien vite son nez en sang, il n'osa parler de peur de provoquer encore plus l'ire de son supérieur. Cela était sage, oui, cela valait mieux. La colère.... D'un seul coup, Gal'aad ne ressentit pas simplement la sienne, non, la fille l'était aussi. Curieux, surtout pour une représentante d ela lumière.

Il autorisa d'un signe de tête son subordonné à partir, le hangar ne manquait pas d'issues, lui même décida de rester. Il sortit de l'ombre, il y avait du sang sur les gants de cuir qu'il portait. Lentement, l'homme s'approcha. Ses yeux restaient fixes, prédateurs, dardés sur la jeune femme, rapides et froids. Il n'avait eu le temps de revêtir que la simple moitié de son casque, cela ferait l'affaire. Kylo Ren n'aurait pas été du même avis bien sûr, il le lui avait prouvé une fois. Il l'avait assommé, purement et simplement, prouvant que se protéger la tête était plus important que se couvrir la bouche. A croire qu'il n'avait pas tapé assez fort cependant, mais qu'importe....

 « Pars maintenant, tant que tu le peux encore. »

Le masque possédait la technologie nécessaire pour lui voiler la voix, la rendre plus mécanique, au delà de toute identification, de toute humanité également.
Il étendit l'épaule, celle de chair, celle de sang. A sa ceinture, la garde d'un sabre, et si l'arme mrumurait, ses paroles étaient sombres, semblables à la nuit la plus pure.

 « Ta lumière est bien terne cependant, quelque chose en toi est déjà perdu »

La colère, celle qu'elle ressentait, celle que lui aussi portait, et comme un animal il fit un pas menaçant, comme si rien n'existait, pas même la possibilité qu'elle puisse se battre. Briser ses cercles, ses espaces, ne pas lui laisser assez d'ampleur de gestes pour saisir son arme, être proche, trop proche.
Assez pour lui déchiqueter la gorge à coup de dents.

 « Et la colère t'épuise déjà..... »

Enfin il recula, lui qui ne craignait pas les batailles, et le fantôme même de son ombre semblait encore s'attacher à la jeune Tamsin, lui murmurant sa condamnation à l'oreille. .

“C'est triste, n'est-ce pas? Voir que tu as survécu à tout cela simplement pour être plus idiote encore...”

Prendre la colère pour une alliée, une erreur de Padawan. La colère était un monstre, une arme contre celui capable de la ressentir, c'était le sifflement de la hache du bourreau quelques instants avant la défaite, rien d'autre. La colère appartenait au côté obscur, lorsque l'on avait plus rien à perdre, pas même les sentiments. Elle tétanisait les muscles dans une rage froide, elle mettait à genoux et condamnait, elle trahissait.

Ses yeux restaient froids, réduisant la simple existence de Tamsin à quelques grains de poussière, pas plus. Rien de ce qu'elle disait n'avait d'importance, rien de ce qu'elle croyait également. La différence de pouvoir entre eux crépitait comme un incendie, la jeune femme savait se battre, avait des capacités, du potentiel. Cela se voyait dans sa façon de se mouvoir, de se placer, hélas pour elle si combat il y avait, celui-ci serait injuste.

”Combien d'entre tes camarades se seraient mieux tenus que toi, auraient trouvé la paix nécessaire pour me faire face? Beaucoup, et toi tu es là, geignarde, indigne de leur mémoire.”

Quelque chose brilla dans ses yeux alors, une flamme antique et sage que l'on pouvait nommer tristesse après tout. Tristesse pour tous ceux incapable de comprendre, et qu'ils étaient beaucoup, par la Force, qu'ils étaient beaucoup...
Lorsque Gal'aad prit son sabre, l'alluma, l'entrepôt entier sembla comme baigné d'un rouge sanglant alors même que la chaleur irradiait des deux lasers. Le Chevalier, la Résistante.
Et ses yeux tristes accusaient encore : de quel droit portes-tu ce sabre lorsque ta seule action est d'embrasser cette colère que les maîtres jedis rejettent pourtant? De quel droit te réclames-tu de leurs enseignements?

“Tu ne vengeras rien, tu tueras juste un peu plus la mémoire des disparus...Qui de nous deux est l'assassin, alors? Tu penses te battre pour eux, n'est-ce pas? Egoïste, égoïste et hypocrite, tu ne te bats que pour toi et tu es heureuse d'exister. Sans la mort de tous ces gens mieux que toi, t'aurait-on remarqué? Non. Quant à la chance que tu as eu d'en réchapper, tu la gaspille en te voulant martyre. Prouver que tu vaux mieux que les autres, que tu te bats plus que les autres...”

Sa cruauté était un poignard, peu importe ce que Tamsin pourrait répondre, aucun des mots de la jeune femme pour se défendre ou condamner à son tour, n'aurait le moindre effet sur l'obscur guerrier.
Lentement il leva le bras, et la lame laser vint se placer à la perpendiculaire alors de la gorge de la jeune femme.

“Tu n'es rien, continue de te bercer d'illusions, même le côté obscur ne veut de gens comme toi, quant à la lumière.... Elle n'est plus là”

Et puis brusquement, ce fut l'autre bras qu'il tendit, le mécanique, paume ouverte, paume offerte. Comme la promesse de quelque chose à sauver en elle, dans les yeux, jamais ne s'éteignait le feu de tristesse.
Il savait l'enseignement jedi mais ne le suivait pas, il savait la colère et les ténèbres, il s'y sacrifiait, qui mieux que lui pour la comprendre, alors?

”Tu peux être tellement mieux que cela...”

Ce qu'il voyait en elle? De la faiblesse, le chemin qu'elle empruntait la faisait trébucher, seulement la jeune femme semblait trop idiote pour s'en apercevoir. La colère, encore une fois, pitoyable. Aucun de ses mots n'éveillait la moindre chose chez le chevalier, prendre au sérieux une femme comme elle apparaissait comme une perte de temps.
Sans défenses, les apprentis tués? Encore une fois, elle les insultait. Ils avaient combattu, les jeunes et les moins jeunes, ils avaient combattu on le lui avait dit. Avec honneur également, peu importe que la mort ait été leur seul destin;
Les voir ainsi réduits en l'état de petites choses tremblantes le dégoÜtait. Certains auraient été de vrais jedis, de grands jedis si le monde avait été autrement.

”J'affronte des guerriers, non des insectes”

Et le sabre rouge semblait comme dévorer la pâle lueur de celui de Tamsin, il ne pouvait y avoir d'autre suprématie. Sans effort, Gal'aad repoussa la jeune femme. Cela était triste, si triste, car la puissance suintait de lui, de ses yeux noirs et de son coeur de ténèbres. Il écrasait les alentours de sa propre ombre alors, rien d'autre ne pouvait exister. Juste lui.
Lui, le sang, le noir, la nuit....

Quelque chose de contre-nature s'agitait dans ce coeur monstrueux, alors que la Force semblait fleuve et incendie en lui. Tout dans sa propre présence ordonnait autrui à disparaître ou ramper, il était l'une des sept lames du premier Ordre, il était l'épée de sang capable de flamboyer dans la nuit, celui qui pouvait déchirer le ciel de son propre passage car tel était l'héritage en ses veines, l'héritage qu'il ne connaissait pas.
Attention, attention...

Il lui tourna le dos alors, pouvait-il y avoir grâce plus terrible dans un simple mouvement? Et tout en lui déniait le simple droit d'existence à Tamsin, plus violemment encore que la moindre menace de mort. Il ne la craignait pas, ne la respectait pas.
Un simple enfant muni d'un quelconque bâton ferait un ennemi plus intéressant aux yeux du chevalier, un ennemi qu'il se sentirait de respecter.
Et tout dans sa posture nonchalante semblait fait pour attiser un peu plus le feu des colères, à ces brasiers là il savait comment ne point se brûler.

Gal'aad rengaina son sabre, il n'avait pas besoin de montrer ou prouver sa puissance, celle ci existait, bourdonnait dans chacun de ses mouvements, dans les yeux sombres et tourmentés aussi, le seul regard qu'il savait posséder.
Autant simplement envoyer quelque chasseur de primes s'occuper du cas de la jeune femme, cela permettrait aux Chevaliers de se concentrer à d'autres tâches, et aux chasseurs de l'Ordre de se sentir valorisés.

Et les tissus sombre du manteau s'agitaient sur son ombre, appelant à d'autres spectres, car ainsi était son sang, car le noir était la marque qu'à jamais ceux de sa famille porteraient. Il ne pouvait y avoir d'autre destin, la mort, la destruction, le reste ne savait exister.

Il leva le bras, et d'un geste simple, trop simple, envoya une vague de Force contre la jeune femme. Il ne prit même pas le temps de regarder si Tamsin avait pu la bloquer ne serait-ce qu'un peu, bien que cela ait soufflé quelques peu le sol en mauvais état de l'entrepôt et que de nouvelles fissures lézardaient les murs.
Parce qu'il s'en fichait, cela avait été la simple attaque désintéressé d'un enfant cruel sur un insecte, pas d'un guerrier envers un autre.

”Ils sont en paix, les morts, les vivants n'ont pas cette chance. Tu veux de la dignité? Alors suicide toi, la vie n'en possède pas.”

Le cœur battant, le souffle court, la Jedi est perdu face au chevalier. Elle a envie de lui répondre pourtant, de lui cracher toute sa colère au visage alors qu’il la traite d’insecte. Colère, tristesse, ces deux sentiments violents se mélange pour laisser place à l’angoisse.

Elle ne peut se résoudre à partir pourtant. Il le fallait. Elle aurait pu le faire dès le début. Il était trop tard maintenant pour que tout redevienne comme avant, pour qu’elle retourne à sa vie de résistante sans penser à ce qu’elle venait de faire et maintenant tout ça lui apparait alors qu’il lui tourne lui dos. Ça lui apparait très clairement. La colère l’avait aveuglé. Elle s’était jeté dans un combat qu’elle ne pouvait pas gagner. Pas aujourd’hui. Pas dans cet état. Un jour peut-être parce qu’il avait tué des Jedi. Elle pouvait aisément voir le rouge sur ces mains, la couleur de son sabre reflétant ce qu’il était et ce qu’il serait toujours : un assassin.

Elle ne se rend compte de la vague de force qu’au moment où celui-ci la percute. Triste action de la vague qu’elle était entrain de vivre au plus profond d’elle-même. Ses pensées ne sont plus qu’un amas flous de paroles, ceux du chevalier se mélangeant à ce qu’elle vivait. C’est le vide soudain lorsque la Force envoi son corps volé à plusieurs mètres. L’espace de quelques secondes il n’y a plus que ce flash blanc. Elle atterrit au sol avec un bruit sourd. Puis c’est la douleur. La mentale dépassant la physique. Mais aucun son ne sort de sa bouche. Elle n’a pas le droit d’avoir mal, pas après ce qu’elle vient de faire, d’ainsi salir la mémoire de ceux qu’elle aime tant, si elle pouvait passer au-delà la simple souffrance physique, elle ne pouvait le faire pour celle de son cœur. Après l’attaque de Yavin, après la destruction d’Hosnian Prime, elle n’aurait jamais pensé vivre pire douleur…Elle s’était trompée. Elle avait eu tort. Sur toute la ligne elle avait eu tort et c’est ça qui lui faisait mal.
Toujours le dos tourné, il ne daigne même pas la regarder. Mais maintenant elle comprend…elle comprend que même dos à elle ainsi, elle pourrait l’attaquer de toutes ces forces qu’elle ne l’atteindrait pas. Tout aussi vrai qu’aucune des paroles qu’elle pourrait bien dire ne l’atteindrait. Mais avait-il gagner pour autant. Comment le pourrait-il alors qu’il n’était que violence et mort. On ne pouvait l’emporter en écrasant son adversaire sans s’être battu.

Elle se relève, le poids de ses actions semblant peser des tonnes sur ses épaules. Si frêle face à la puissance de l’homme. Elle n’est plus en colère. Elle ne peut plus en ressentir. Il ne reste que l’accablement. La peur aussi. Moment idéal pour partir, quitter cet endroit sans se retourner. Mais partir serait fuir et elle n’en ait pas capable. Etrange attirance pour cet homme, cette violence dans ses paroles, cette froideur dans ses gestes. Ses prochaines paroles sont des coups de couteaux mais si avant c’était l’emportement qui dominait maintenant c’est de la simple résignation. Mais pas au point de souhaiter la mort. Elle avait eu peur par le passer, elle avait peur en cet instant, elle avait connu le désespoir, elle connaissait l’angoisse mais jamais elle n’avait souhaité mourir. Ce n’est pas la mort qui l’effrayait, c’était de mourir le cœur lourd, plein de colère, de mourir en sachant qu’elle n’avait pas réussi sa mission de Jedi. Qu’elle avait échoué. Et ça il en était hors de question. Il n’avait peut-être pas réussi à la mettre plus bas que terre alors. Et très certainement que cela serait la seule chose qu’elle emporterait avec elle après ce qu’il venait de se passer.

"Non."

Elle se redresse alors. Sa voix non plus n'a plus de colère, seulement cette farouche détermination à ne pas le laisser lui prendre tout ce qu'elle avait. Récupérant son sabre en tendant la main elle regarde la lueur bleue disparaître. L'obscurité emplissant de nouveau le hangar.

Sa colère était devenue peur à présent, alors à quoi pensait-elle avec ses idéaux datés et ses rêves envolés? Les belles paroles n'existaient que pour les livres et les histoires, le monde réel n'attendait rien de tout cela. Le monde réel n'était que violence et poussière, aucune jolie phrase ne saurait en caché la noirceur, la turpitude, et cela ne s'expliquait pas. Alors gal'aad restait silencieux, il sentit le noir s'abattre sur lui avec la violence d'un ciel en furie. Les étoiles oubliaient jusqu'à leur nom à vrai dire, ne restait que la solitude.
Une solitude qu'il ne combattait pas, les ordres de Snoke interdisaient de telles choses. Kylo avait voulu s'y opposer, se brûlant au peu de lumière qu'il possédait encore peut-être, et Kylo s'était effrondré. Gal'aad pouvait pleurer pour lui bien sûr, il l'avait déjà fait, il le ferait encore, sacrifice consenti pour un ami qui dont il ne serait jamais l'égal pourtant.
Pour quelqu'un comme Tamsin, il ne pleurerait pas, ses rêves le feraient pour elle, ils ne serviraient bien qu'à cela.
Lentement, l'homme se retourna. Dans ses yeux, une flamme brillait, bleue elle aussi, pareille au laser d'un sabre. Un sabre qu'il ne possédait pas, le sien ne savait que le rouge du sang et de la colère après tout.

“Ton maître n'a dû te nourrir que de rêves et de mots.... Tu pourrais être plus, débarassée de tes idées de bien et de mal, mais tu n'es pas prête à cela”

Une forme de douceur voilait à présent le visage du chevalier, peut-être ressemblait-il à son père alors, mais qui pourrait savoir? Dans sa poitrine, son coeur battait, et le sang en ses veines ne charriait rien d'autre que la vie de solitude.
Il s'avança, chacun de ses pas était celui d'un conquérant. Il ne tremblkait pas, il ne tremblait jamais, pas lorsque des choses bien plus grandes que sa propre existence pouvaient être en jeu. Sone existence qui ne possédait pas le moindre poids, pour lui celles des jeunes jedis qu'il avait tué en avaient possédé bien plus également.

”La peur, la colère.... une perte de temps. Les guerres sont éternelles, des gens y mourront toujours dans la justice comme l'injustice. Des choses sans honneur, chaque être au sein de sa vie en commet, jedi, sith ou simple homme... le monde auquel tu crois n'est qu'un mythe et tu mourras jeune si tu ne prends pas les armes que l'on te donne.”

Noires les ténèbres, beaucoup trop noires, rien ne pourrait exister après, rien, jamais.

”Je suis un homme, je suis semblable aux autres, de chair et de sang. Moi aussi je souffre, moi aussi j'ai mal et je hurle après des amis ou des frères disparus, je hurle après des choses qui jamais n'auraient dû arriver, tout comme toi tu le fais. Vous vous cachez derrière la lumière pour vous consoler, voilà la seule différence, Je n'en veux pas, pas plus que je ne veux de l'obscurité. Mes rêves ne sont pas ceux des Siths, pas ceux des jedis, mes rêves sont le calme et la paix et je mourrais pour eux car nous n'en sommes qu'au début, car mes simples pouvoirs ne pourront rien apporter sans mon sacrifice, sans celui d'autres tout au long des sicèles et des années, et un jour seulement des enfants vivront dans le monde que nous auront créé”

Point de chaînes, point de passions, point de paix ou d'harmonie, simplement une douleur que l'on maîtrisait enfin par un simple but donné. Il y avait de fortes chances pour que cette femme ne puisse pas comprendre, encore une fois cela ne possédait pas la moindre importance.

“Vous nous appelez monstres parce qu'enfin un ordre nouveau s'avance et bouscule vos simples idées....”

Et si monstre elle le voulait, alors ainsi soit-il, car d'un geste sec à présent, Gal'aad avait refermé sur son visage sans paternité, le masque de métal, le masque entier.

A son tour elle avance vers lui, laissant le silence revenir dans l’entrepôt. Son cœur est lourd aux paroles du chevalier, elle était une Jedi, elle était le côté lumineux de la force, celui qui faisait le bien et qui luttait contre l’obscurité et le mal. Mais ses paroles…il s’était dévoilé en partie, montrant un visage qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. Non pas celui d’un simple homme violent, mais envahit par les ténèbres. Pourtant, elle ne pouvait se résigner aux ténèbres malgré la peur, malgré la colère, son âme n’appartenait pas aux ténèbres, et elle l’espérait qu’elle ne le ferait jamais. Les ténèbres étaient effrayant, on lui avait appris à lutter contre les ténèbres, pas à les accepter. Devenir une Jedi avait changé sa vie tout comme sa façon de voir le monde, elle avait appris que le plus important n’était pas sa vie à elle mais des choses comme la paix, la justice…Aujourd’hui pourtant tout cela semblait si loin, remplacé seulement par la peur. La peur de perdre encore des amis dans la résistance, que la seule famille qui lui reste disparaisse, la peur de ce que l’homme en face d’elle lui dise, que finalement le bien n’était pas ce qu’elle pensait. Terrifiante idée. Son cœur se serre quand il évoque son maître, celui qu’elle avait considéré comme un père et qui n’était plus maintenant. Elle ne pouvait balayer tous ses enseignements d’un revers de la main. Il lui avait tant appris. Il avance de quelques pas vers elle. Elle l’observe par seulement de par ses yeux, avec le force aussi. Elle est puissante en lui, elle peut le sentir maintenant. Son visage n’exprime plus cette froideur, la Jedi ne saurait dire ce que c’est, de la compassion peut-être. S’il pouvait en ressentir.

« Mais est-ce parce que quelque chose a toujours existé que nous devons simplement la laisser continuer. Accepter sans se poser de question. » Ce n’était pas vraiment une question pour lui, simplement une des questions qu’elle se posait. Elle n’oublie pas cependant ce qu’il a fait, le sang qu’il a sur les mains. Comment le pourrait-elle alors qu’il a tué de nombreux apprentis Jedi. Elle n’arrive pas à comprendre que ses rêves soient faits de justice et de paix alors qu’il lui suffisait d’un simple mouvement pour tuer et qu’il tuerait encore dans le futur. Etait-ce cela le monde qu’il voulait laisser ? Soit, mais ce n’était pas ce que Tamsin voulait. Personne n’est éternel alors pourquoi choisir la douleur et la violence quand on pouvait vivre en paix et en harmonie avec le monde.

« Rien n’oblige notre monde à choisir les ténèbres. » Elle voudrait tant lui prouver cela, le prouver à la galaxie entière. Elle était persuadée qu’on avait toujours le choix, malgré les épreuves, malgré la douleur et la tristesse, on avait toujours le choix de faire le bien. Sinon, le monde aurait déjà plongé dans les ténèbres. Ce n’était pas encore le cas.

« L’ordre de la douleur… » murmure-t-elle en le regardant. Elle avait l'impression d'avoir trop perdu déjà. Son visage avait repris son masque de froideur. Penser à ce monde de ténèbres lui faisait mal. Elle ferait tout pour que cela n’arrive pas. Elle s’approche encore un peu plus près. Bien trop près. Elle tend simplement la main et voilà qu’elle touche le métal froid de son masque. Elle a vu qu’il était capable de ressentir autre chose que la douleur. Elle a mal pour lui à l’idée qu’il ne ressente que ça quand il pouvait ressentir le calme. Et puis elle était comme ça, elle pouvait ressentir de la colère, de la peur, elle ne pourrait jamais douter d’où se trouvait le bien dans leur monde. Sa main passe sur le masque qui cache ce visage, ne laissant apparaître que le bleu de ses yeux. Il ne voulait pas être sauvé. Il n’en avait pas besoin, il n’y a rien à sauver pense-t-elle soudainement. Si elle avait assez d’espoir dans son cœur pour toute la galaxie, pour lui il lui semblait qu’il n’y en avait pas. Le visage de la jeune femme exprime toute la peine qu’elle ressent à cette pensée, non pas de la pitié, elle ne pouvait pas en ressentir pour lui, pas après ce qu’il avait fait. Mais elle pouvait ressentir de la tristesse à l’idée qu’une âme appartienne à la noirceur. Elle voulait voir cet autre facette de lui revenir.

Cela était risible vraiment, elle parlait de changement, de ne pas accepter ce qui toujours avait été, et pourtant elle se vouait corps et âmes aux jedis qui parasitaient la galaxie depuis tant de temps déjà. Il y avait eu un jour de la vérité dans leur code, de même que dans celui des Siths, hélas cette vérité s'était perdue entre les siècles et les années au nom de guerres sans fins. Il secoua la tête, qu'importe qu'elle le touche, qu'importe qu'elle espère quelque chose des doigts sur son visage, pas d'importance à cela, jamais. L'amour, la tendresse, Gal'aad s'en sentait éloigné, ne les recherchait pas. Quelques uns lui en donnaient, il y avait l'amitié de Kylo après tout, les secrets qu'ils partageaient sans rien en dire, il y avait Thrace aussi, la jeune Chiss trop triste aussi souvent parfois.

”Tu ne connais qu'une seule vérité et rejette toutes les autres en m'appelant Monstre, tu pardonnes tout à tes pairs car ils portent le nom de jedis, mais un nom n'est qu'un nom. Vous vous réclamez de la Lumière, elle est avec vous parfois, elle est avec d'autres aussi, mais la lumière a besoin de ténèbres”

Enseignait-on encore les contes et légendes des temps anciens ou des planètes éloignées? Non, juste les voies du sabre et de la violence, les jedis pensaient être philosophes lorsqu'ils ne vivaient que selon des principes manichéens et les pulsions de leurs sabres. Ils ne savaient plus les histoires de ce jedi ayant voulu par trop s'approcher de la lumière pour ne s'en faire que violemment consumé. Gal'aad connaissait les contes, leurs petites parts de vérité. Sans ombre, la lumière brûlait et terrassait, de même que croyant rayonner d'un éclat solaire, le conseil jedis avait nourri et laissé prospérer les siths moribonds de la loi de Palpatine.

”Tu juges mon ordre et ma foi sans rien en connaître, c'est pitié. Nous tuons, oui, tout comme vous. Quelques unes des guerres les plus récentes vous ont fait affronter robots et droïdes, c'est différent d'un être humain, mais eussent-été des hommes vous les auriez tué tout autant. Seules nos croyances nous séparent, tu me donnes des idées de chaos et de destruction lorsque je ne veux que la paix.”

A quoi cela servait, comprendrait-elle seulement la moindre chose? Ses amis étaient loin, pouvaient-ils y avoir pire solitude? Plus que jamais, gal'aad se sentait seul, las, cela ne lui donnait pas pour autant envie d'abandonner le combat, ses idéaux étant trop profondément enracinés en lui. Dans un camps comme dans l'autre, empire sith d'autrefois, conseil jedi, empires et républiques s'ayant succedés sur les différentes planètes au cours des siècles, il y avait eu des hommes et des femmes d'une intelligence aiguë capable de créer et de réformer pour que l'univers ne se cantonne pas au simple bien et mal. Ce bien et ce mal par lesquels les jedis souhaitaient tout résumer.

”Mais je suis ton ennemi, alors tu te jettes à corps perdu dans les légendes que l'on te raconte. Sans doutes crois tu que je m'abreuve chaque soir du sang de nourrissons ou quelque autre faribole... Vos esprits étriqués portent les graines de la tyrannie, plus une chose est simple, simpliste, plus vous vous y accrochez. Je ne veux plus de ces guerres ! “

Et les derniers mots avaient été hurlé, résonnant entre les murs de l'entrepôt d'une voix capable d'en rappeler une autre peut-être. Tous se croyaient élus par la Force, les jedis, et certains d'entre eux l'étaient en vérité, Gal'aad le reconnaissait, mais la Force n'aimait-elle pas tous ses enfants? Ne point l'admettre voudrait dire que l'on accepte que certains ne naissent que pour la douleur, il pensa à ses propres souffrances alors, aux larmes d'un ami, un ami qui ne pleurait pas. Aux jedis qui riaient de cela, des sacrifices par trop grands que certains acceptaient pour le monde et la vie, alors qu'on les traînait dans la boue et le déshonneur.

”Veux tu une autre vérité? Tu m'appelles assassin, mais les morts que tu m’incombe ne pèsent pas sur mon sabre: je n'étais pas à Yavin”

Snoke avait demandé à ce qu'il porte une autre mission en effet, ne voulant point risquer que le fils croise le père. Les autres chevaliers lui avaient raconté l'attaque, l'admiration qu'ils avaient eu pour certain des combattants, car le respect étaient une chose qu'ils chérissaient y compris envers leurs adversaires, et cela était tout. Yavin appartenait à Kylo Ren, un autre Skywalker n'aurait pu lui voler cette épreuve aux yeux du leader Suprême;