Priya vit à peine passer la demi-heure que mit le chasseur de Tuiren à rallier la zone où la tour de contrôle avait perdu le signal de Rogue Sept. Le commandant avait passé tout ce temps à lui expliquer les raisons pour lesquels les chasseurs étaient forcés de voler à basse altitude dans cette région. Il s’attarda également sur quelques détails techniques liés au pilotage et à la couverture radar des détecteurs. Une conversation qui chassa l’ennui le temps de la route. Mais dès lors que le chasseur fut sur zone, tout changea : le pilote et l’espionne redevinrent silencieux et chacun se focalisa sur sa tâche. Le commandant eut à charge de balayer la forêt de son regard perçant tandis que la technicienne avait les yeux vissés à ses écrans en vue de capter un éventuel signal résiduel. Concentration qui porta ses fruits.

— Là ! s’exclama la jeune femme en pointant une cible sur l’écran radar de Tuiren. C’est très faible mais c’est indubitablement un transpondeur de la Résistance. On dirait un signal de détresse qui repasse en boucle. Mais je n’en suis pas certaine. Il y a beaucoup de bruits et d’interférences. Je ne parviens pas à avoir de relevés fiables. Il faut que l’on se rapproche un peu.

Chose que Tuiren ne manqua pas de faire. Et moins d’une dizaine de minutes plus tard, ils se retrouvèrent à survoler la zone indiquée plus tôt par la jeune femme sur les écrans du pilote. Mais rien. La végétation était trop dense pour espérer repérer quoi que ce soit. Mais le commandant avait la vue perçante et sa copilote également. Ils repérèrent au même instant un fugace éclat métallique au milieu de la verdure. Un éclat subtil que Tuiren identifia immédiatement comme la carlingue d’un chasseur et il manœuvra le sien avec dextérité afin de poser son appareil dans une clairière avoisinante. Il invita alors sa compagne à partir en exploration.

Priya demeura interdite un instant. Elle quitta des yeux le pilote pour balayer la lisière de la forêt voisine et reporta son attention sur le Résistant en fronçant les sourcils. Elle doutait que partir en exploration dans une forêt inconnue soit une très bonne idée. Non pas que l’inconnu l’effrayait. C’est juste qu’elle n’aimait pas se jeter dedans sans avoir au préalable sécurisé une ou deux issues de secours. La chance n’était guère une alliée de poids. Elle n’était pas fiable. Et se reposer entièrement sur elle était l’apanage des fous. Or elle était loin d’être folle. Bien au contraire.

— Vous êtes sûr de vous, commandant ? Nous ne savons même pas ce que dissimule cette vallée. Nous n’avons certes rien perçu sur nos radars mais c’est tout juste si on aurait su que le X-Wing se trouvait là si on n’avait pas capté le signal de son transpondeur. Je ne pense pas que…

Elle se tut. Méritait-elle une récompense pour cette performance de la petite ingénue rebutée à l’idée de faire une randonnée dans une forêt inconnue ? Certainement. Mais le sourire encourageant de Tuiren la fit froncer les sourcils et plisser les yeux. Elle pinça les lèvres et s’extraya de son siège avant de sauter au bas de l’appareil. Elle prit soin de garder les yeux rivés sur la lisière de la forêt pour ne pas croiser le regard sûrement moqueur de son compagnon de fortune.

— Le chasseur ne doit pas être à plus d’une quinzaine de minutes de marche, déclara-t-elle tandis que le pilote s’afférait dans la soute de son appareil.

Elle l’imita quand il l’invita à récupérer son équipement. Elle se retrouva ainsi en possession d’une console portable et d’une arme de poing qu’elle fixa à sa cuisse. Comme elle l’avait signalé juste avant : personne ne savait vraiment quel genre de danger pouvait se dissimuler sous le couvert des arbres. Elle passa sur ses épaules un sac à dos rempli de fournitures de premiers secours et autre matériel pouvant se révéler précieux en cas d’imprévu. Puis elle emboîta le pas du commandant lorsque celui-ci se mit en marche.

Pas un mot ne fut échangé durant la progression dans les bois. Priya était concentrée sur le fait de ne pas se prendre les pieds dans les racines apparentes de colosses pluricentenaires ou de ne pas glisser à cause d’une pierre en équilibre précaire ou couverte de mousse. Et bientôt ils se retrouvèrent nez à nez avec l’appareil porté disparu sur les radars de la tour de contrôle de la Résistance. L’appareil avait l’air plutôt en bon état à première vue. De toute évidence, il ne s’était pas « écrasé » mais avait tout de même était posé en catastrophe. Il était bon de saluer la maîtrise du pilote en tout cas. Quand bien même il n’était plus là pour récolter lesdits lauriers. Nulle trace de lui dans les environs. Aucun corps. Rien.

Tuiren invita Priya à inspecter le cockpit et la console de bord pendant qu’il s’afférait autre part. Elle ne parvint toutefois pas à tirer grand-chose de son examen. Les commandes étaient privées d’énergie. Elle ne put donc pas accéder aux derniers registres du plan de vol. Elle tenta de contourner le problème en branchant son datapad directement à la console, mais les données qu’elle récolta étaient corrompues. Elle jeta un coup d’œil par-dessus son épaule lorsque Tuiren vint aux nouvelles.

— C’est bizarre, souffla-t-elle en pianotant sur sa console. Les données sont toutes corrompues. C’est tout bonnement illisible. Comme si quelqu’un avait trafiqué la base de données ou implanté un virus au cœur du système. Je ne peux rien en tirer dans l’immédiat. (Elle s’avoua vaincue et se déconnecta avant de rejoindre le commandant sur la terre ferme.) Des traces de défaillances mécaniques ? demanda-t-elle. (Ce à quoi Tuiren lui répondit que non et qu’il ignorait de ce fait ce qui s’était passé. Peut-être un examen minutieux par les techniciens de la base leur apporterait plus d’informations. Mais pour l’heure, ils ne pouvaient pas compter sur leur aide.) Une chose est sûre, ajouta l’espionne en reportant brièvement son attention sur son datapad, le signal que j’ai repéré tout à l’heure ne peut pas avoir émis d’ici. Pas sans une alimentation digne de ce nom. Ce devait donc être le transpondeur d’un comlink. Pas étonnant que la base ne l’ait pas capté. (Elle désigna la console portable en grimaçant.) Moi-même je viens de le perdre. La végétation fait rempart et bloque les signaux. Je pourrais peut-être parvenir à le récupérer quand nous ne nous serons rapprochés de la source du signal. Mais en attendant…

Elle secoua la tête. Elle ne pouvait rien faire de plus dans l’immédiat. Le commandant décida alors que le mieux était de faire ça à l’ancienne : ils se remirent en route et commencèrent à s’éloigner du chasseur accidenté. Mais les indices se révélèrent bien moins nombreux et plus éparpillés par la suite. Difficile de savoir précisément s’ils étaient toujours sur la piste du pilote disparu. Mais Priya espérait sincèrement qu’ils le retrouveraient avant la tombée de la nuit. Elle avait un mauvais pressentiment concernant cette forêt. Comme un courant d’air froid courant sur son échine. Plus vite ils quitteraient cet endroit et mieux cela vaudrait pour tout le monde. Elle en avait la conviction…


Deux heures plus tard.

Priya s’arrêta et posa la main sur un tronc le temps de reprendre son souffle. Elle desserra un peu le col de sa combinaison de pilote et pris une profonde inspiration. Cette marche dans la forêt lui avait donné chaud. Elle avait également la gorge sèche et la langue pâteuse. Aussi interpella-t-elle le commandant en tirant une gourde de son sac à dos.

— Toujours aucune trace de Rogue Sept et pas l’ombre d’un signal en vue. (Elle leva les yeux vers la cime des arbres et pinça les lèvres.) Le temps joue contre nous. Nous n’avons aucun moyen de contacter la base et nous n’allons pas tarder à manquer de lumière. Le soleil a depuis longtemps amorcé sa descente. Si nous ne retrouvons pas Rogue Sept avant la tombée de la nuit, nous allons être contraints et forcés de retourner au chasseur et de rentrer à la base. Ce serait imprudent de poursuivre les recherches dans le noir. Surtout en sachant que nous ne connaissons rien de la topographie de la région. Pas plus que nous ne connaissons grand-chose de sa faune locale. C’est une chose de vouloir sauver la vie de votre homme, c’en est une autre de mettre deux autres vies en péril pour cette mission.

Priya avait retardé le moment inéluctable où elle devrait se faire la voix de la raison. Pour l’heure, ils n’avaient toujours pas retrouvé la trace du pilote disparu. Ils suivaient bien une piste très prometteuse, mais n’avaient pour le moment trouvé aucun corps – vivant ou non. Mieux valait certainement rebrousser chemin pendant qu’il faisait encore jour et retourner à la navette. Sachant de quoi il retournait vraiment maintenant, le commandant pourrait organiser dès la première heure le lendemain une mission de recherche de plus grande envergure et mieux coordonnée.

— Commandant ? insista Priya en rangeant sa gourde et en posant les yeux sur le pilote. Nous ne serons d’aucune aide à Rogue Sept si nous nous perdons dans la forêt ou pire encore. Mieux vaut rentrer à la base et reprendre les recherches demain à la première heure. Je suis désolée. Commandant ?

Au moment où Tuiren s’apprêtait à répondre à Priya et à décider s’ils devaient ou non poursuivre cette mission, une alerte sonore lui coupa la parole et fit sursauter l’espionne. Elle se débattit avec la console portable en cherchant à la tirer de la poche de sa combinaison et colla le nez à l’écran en ouvrant grand les yeux sous le coup de la surprise. Elle demeura silencieuse quelques secondes et hocha la tête.

— J’ai récupéré le signal du transpondeur de Rogue Sept. C’est faible, mais c’est bien lui. Il doit être tout près. (Elle se tourna dans une direction et pointa le doigt en avant.) De ce côté-là.

Une excellente nouvelle, non ? Mais faisant preuve de pragmatisme, l’espionne se doutait qu’ils n’allaient peut-être pas trouver ce que Tuiren désirait. Elle avait retrouvé le signal du transpondeur du comlink de Rogue Sept. Mais encore fallait-il que Rogue Sept l’ait encore sur lui. Et comme de fait, quand l’espionne et le pilote eurent remonté le signal à sa source, tout ce qu’ils découvrirent ce furent des traces de lutte et des tâches de sang encore fraîches. Et parmi ces sinistres preuves que Rogue Sept s’était trouvé là moins de quelques heures auparavant, son comlink à moitié éventré. Mais que s’était-il passé ici ?

La randonnée dans les bois ne menait à rien et le soleil n’allait pas tarder à disparaître derrière l’horizon. Se faisant la voix de la raison, Priya avait conseillé au commandant Tuiren de faire halte et de rebrousser chemin. Mieux valait remettre les recherches au lendemain avec toute une équipe mieux coordonnée, plutôt que de risquer bêtement leur vie pour rien. Ce n’était pas dit qu’ils retrouveraient Rogue Sept et qui sait quels sombres dangers renfermaient ces bois. L’espionne éprouvait toujours cette sensation de menace imminente. Elle ne tenait pas à s’attarder ici plus que nécessaire.

Mais un bip sonore l’informa qu’elle venait de retrouver le signal du comlink du pilote disparu. Il devait être non loin de leur position actuelle. Tuiren lui lança alors qu’elle parlait trop et que rien ne l’obligeait à le suivre si elle ne voulait pas. Il était déterminé quoiqu’il en coûte à retrouver son coéquipier que ce soit avec ou sans l’aide de la jeune femme. L’espionne aurait tout aussi bien pu tourner les talons et s’en retourner au chasseur avec lequel ils étaient arrivés. Et en d’autres circonstances, c’est certainement ce qu’elle aurait fait. Mais elle ne devait pas faire passer sa fierté avant sa couverture. L’ingénue responsable des communications ne se risquerait pas seule dans les bois alors que la nuit était sur le point de tomber sur une forêt inconnue. Elle avait survécu à Coruscant et à sa racaille des bas-fonds, mais ce n’était pas la même chose. Et la Résistante qu’elle prétendait être ne voulait pas abandonner l’un des leurs derrière. Aussi hocha-t-elle simplement la tête en désignant la direction de la source du signal et en emboîtant le pas du commandant.

Le faible signal les mena jusqu’aux restes éventrés du comlink de Rogue Sept. Par quel miracle parvenait-il encore à émettre son signal de détresse ? L’espionne n’aurait su le dire. Elle préférait s’interroger sur la cause de ces traces de lutte et la raison pour laquelle il y avait du sang ici. Le corps de Rogue Sept était toujours nulle part en vue. Ce devait être une bonne chose, non ? Cela dit, Priya ne parvenait toujours pas à se défaire de cette étouffante sensation de menace imminente. C’était comme un frisson invisible courant sur son échine. Et c’était plus palpable maintenant qu’elle faisait face à cette grotte.

La sombre caverne se trouvait non loin de l’endroit où ils avaient retrouvé les restes du comlink du pilote disparu. Tuiren s’en approcha lentement et en inspecta les abords. Priya balaya les alentours du regard en secouant la tête. Elle était sur le point de dire à Tuiren qu’il valait mieux qu’ils ne restent pas là quand le pilote se releva après avoir ramassé quelque chose au sol : un morceau de combinaison semblable à celle qu’elle-même portait. Une preuve accablante que Rogue Sept était passé par là. Le fait qu’elle soit déchirée et que son comlink ait été éventré confirma les craintes de l’espionne : il ne fallait pas rester là.

Tuiren décréta qu’ils entreraient dans la caverne. Priya secoua la tête.

— Non. C’est une très mauvaise idée. (Elle désigna les traces de sang encore frais au sol.) Nous ne savons même pas à quel genre de créature nous avons affaire. C’est de la folie.

Mais Tuiren s’entêta et il tira une torche avant de s’aventurer dans la grotte obscure. Priya lâcha un juron et n’eut d’autre choix que de le suivre. Toutes les fibres de son être la suppliaient de faire demi-tour mais elle ne pouvait pas laisser cette tête brûlée faire face seul au danger qu’abritait cette grotte. Le raisonner était peine perdue de toute évidence. Mais deux têtes valaient mieux qu’une s’ils se retrouvaient face à la créature ayant probablement fait son affaire à Rogue Sept depuis longtemps.

La caverne n’avait franchement rien de très accueillant. Elle empestait et les ombres menaçaient de leur faire voir des mirages qui n’étaient pas réels. Enfin ils découvrirent au détour du tunnel une silhouette recroquevillée sur le sol dans l’un des coins d’une caverne plus large que le boyau qu’ils avaient emprunté jusqu’à maintenant. Priya demeura à l’entrée de la nouvelle salle. Elle s’était pétrifiée. Elle sentait qu’ils n’étaient pas seuls dans cette salle caverneuse. Elle sentait la présence d’une autre créature. Un animal qui se sentait menacé et qui désirait défendre son territoire. Ce qui en soit été parfaitement logique. Le commandant et elle avaient pénétré dans son sombre repaire et ils tentaient à présent de s’emparer de son précieux butin. Normal qu’il se défende. Normal qu’il passe à l’attaque.

Une fraction de seconde avant que la créature ne pousse son rugissement, l’espionne de l’Ordre tourna la tête dans sa direction. Elle se trouvait non loin d’elle. Aussi se plaqua-t-elle contre la paroi du tunnel que Tuiren et elle avaient emprunté quelques instants auparavant. Le rugissement de la bête fit trembler la grotte et elle bondit sur le commandant. Il esquiva l’attaque et se recula à l’abri avant d’appeler la jeune femme qu’il avait perdue de vue.

Elle ne répondit pas. Cela aurait été perdre l’effet de surprise qui pouvait jouer en sa faveur tandis que la créature ne semblait s’intéresser pour l’heure qu’à celui qui avait tenté de s’emparer de son futur repas. Elle en profita donc pour quitter en silence le tunnel et faire le tour de la salle caverneuse en longeant le mur à sa droite. Elle ignorait si Rogue Sept était en vie ou pas. Le plus urgent dans l’immédiat était de détourner l’attention de la créature pour qu’elle n’éventre pas Tuiren. Aussi dégaina-t-elle son blaster une fois parvenue à l’autre extrémité de la caverne. Elle visa et pressa la détente.

Trois rayons lumineux illuminèrent les ténèbres de la grotte.

◊ Tirs de blaster : dé normal. Priya possède deux points en précision.
Réussite : Priya touche sa cible.
Échec : Priya manque sa cible.

L’espionne manqua sa cible et pas qu’un peu : les tirs ricochèrent loin au-dessus de sa tête et manquèrent de peu le commandant se trouvant à proximité. Priya ne prit pas la peine de s’excuser car elle n’en eut pas l’occasion. Un court-circuit dans son arme la rendit complètement inutile et manqua par la même occasion de la faire exploser entre ses mains. Comment la Résistance espérait-elle remporter la victoire avec du matériel aussi peu digne de confiance ? Cela dit, la diversion eut tout de même l’effet escompté. La créature se détourna un instant de Tuiren pour darder son regard écarlate sur la femme qui tenait une arme en main. Il parut hésiter un instant. Que faire ? Défendre son repas ou attaquer la menace la plus grande qui lui faisait face ? L’arme de Priya grésilla en projetant des étincelles et c’est ce qui décida la créature à fondre sur elle. L’espionne ne resta cependant pas pour attendre l’arrivée de leur hôte. Elle prit ses jambes à son cou et disparut derrière une colonne soutenant la voûte de la salle. Il y eut soudain un craquement sonore quand la tête de la créature heurta le pilier et souleva un nuage de poussière. Priya rampa dans les ombres pour prendre ses distances. Elle se redressa quelques mètres plus loin et fonça vers une autre colonne au moment où la créature recouvrait ses esprits.

En jetant un œil depuis son couvert, elle avisa que la créature la cherchait des yeux. Elle ignorait de quel genre de monstre il s’agissait, mais il émanait de lui une férocité rare et une malveillance unique en son genre. Comment pourraient-ils se débarrasser d’une telle force de la nature ?

— Faites sortir Rogue Sept de là s’il est toujours en vie, lança-t-elle à l’attention de Tuiren.

Sa voix se répercuta en écho dans la salle. Mais la créature tourna la tête dans sa direction et commença à avancer vers l’espionne. Elle s’empressa d’observer son environnement. Il devait bien y avoir une autre sortie. Ne serait-ce qu’un conduit menant vers l’extérieur qu’elle pourrait emprunter pour se sortir de là. C’est là qu’elle remarqua les pierres éparpillées dans la salle. La chute de certaines était récente. Elle-même en était la cause quand elle avait précipité la créature contre le pilier rocheux. Mais le reste datait d’avant cela. La créature n’était pas en cause. Elle n’était qu’un animal sauvage dépourvu d’intelligence supérieure. De fait, seule l’instabilité de la caverne pouvait être en cause. Et dans ce cas, peut-être était-il possible de la faire s’effondrer afin de piéger le monstre à l’intérieur de la grotte.

— Commandant, vous êtes toujours là ? appela-t-elle. (La voix de l’espionne trahissait sa position. Et la créature avait beau ne pas savoir où elle se trouvait précisément, ce n’était plus qu’une simple question de temps.) La caverne a l’air instable. On peut peut-être la faire s’effondrer et en condamner l’accès par la même occasion.

Elle se tut en sentant un frisson courir sur son échine. Elle éprouva soudain l’urgence de se mettre à terre et ce faisant, elle échappa de justesse à l’attaque sauvage de la créature qui l’avait finalement repérée.

◊ Esquive de l’attaque : dé normal. Priya possède deux points en vitesse.
Réussite : Priya parvient à éviter l’attaque sans le moindre dommage.
Échec : Priya esquive la créature mais n’en ressort pas totalement indemne.

Priya ne sortit toutefois pas totalement indemne de la manœuvre. Elle éprouva une fulgurante brûlure dans son épaule droite quand elle vit la créature reculer pour préparer une nouvelle attaque. Elle sentit planer dans l’air l’odeur métallique du sang et comprit qu’elle était blessée. Mais elle ne pouvait rien y faire pour l’instant. Elle était impuissante face à la créature sur le point de la frapper de nouveau.