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[Flashback] Tout le monde est faible devant la souffrance. • Jill

Kara Aryss
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Je crois que je ne survivrais pas longtemps dans le milieu dans lequel a vécu Jill, ou je devrais dégainer une arme pour me défendre. Heureusement, je me débrouille bien avec mon sabre laser et je sais dévier les tirs, parfois même j'arrive à les renvoyer à l'expéditeur. C'est une certaine satisfaction que je ressens lorsque j'y arrive. Je suis jeune et ignore encore beaucoup de choses et pourtant, je me sens fatiguée comme si j'étais vieille, un effet de la déprime qui m'a envahi à la suite de la chute du Nouvel Ordre. Je n'ai jamais compris toute cette violence et je ne comprends pas – malgré les explications de Jill – qu'ils puissent y avoir des guerres au sein de la ville à cause de gangs ... je ne comprends pas ... pour moi ça me paraît si futile. Pourquoi ne tout simplement pas s'accepter et faire du commerce, au lieu de prendre par la force ?! Je dois avouer que je suis une utopiste, une personne qui croit – espère – qu'un jour nous vivrons tous en harmonie. Mais je comprends que le principe de tuer fait en sorte qu'il y ait moins de concurrence. « Heureusement, tu n'y es plus aujourd'hui ... ceux qui habitent dans un quartier font forcément partie d'un gang ou on peut être indépendant et quand même bien vivre sa vie ? » même si je ne connais pas et ne comprend pas les agissements de ces gangs violents, je fais toujours preuve de curiosité, souhaitant en apprendre le maximum sur ce sujet. Qui sait ? peut-être que plus tard ça me servira ?!

Je croise les bras quand elle me dit qu'elle sait dessiner ces animaux dans différentes positions, qu'elle s'est beaucoup entraînée. Un sourire de défi fleurit sur mes lèvres alors que je reprends la parole « Alors montre-moi comment tu en dessines un assis ! » relèvera-t-elle le challenge ? Je n'en doute pas. J'ai déjà vu des graffitis dignes des plus belles œuvres d'art, je me demande comment sont ceux de Jill. En tout cas, de ce qu'elle m'en dit, elle a de l'expérience et a forcément dû s'améliorer au fil du temps. Je n'ai jamais compris pourquoi certains étudient l'art. Pas ceux qui apprennent à dessiner, sculpter etc ... mais bel et bien ceux qui étudient les œuvres ? À quoi cela sert-il ? Une peinture est une peinture, une sculpture est une sculpture. Certes, cela peut représenter une scène particulière, quelque chose qui s'est bien passé ou une personne ayant existé. Mais ceux qui veulent pousser plus loin la pensée je ne les comprends pas. C'est peut-être parce que je n'ai pas une sensibilité particulière par rapport à l'art. Je peux trouver bien entendu quelque chose très beau, même peut-être m'extasier devant la beauté du tableau, mais je ne chercherais pas forcément à savoir pourquoi la personne l'a peinte. Pourquoi le ceci de cela ne m'intéresse guère et a plutôt tendance à m'ennuyer. « On a quelques artistes je crois, je pense que ça ne les gênera pas de partager leur savoir avec toi. »

La modestie est une qualité que j'apprécie chez les gens et Jill sait en faire preuve. Pour certains – comme la jeune femme à mes côtés – c'est inné pour d'autres, ce n'est pas naturel. Je n'aime guère ceux qui se targuent tout le temps d'avoir fait telle ou telle chose, on peut se vanter et ça arrive à tout le monde, ça m'est même arrivée ! Mais les vantards m'insupportent ! « Mais si ! C'est vraiment beau ce que tu fais, tu as un don Jill ! » des talents plus utiles je ne sais pas, je sais que j'ai des pouvoirs mais je ne pense pas que l'on puisse les inclure dans ce qu'on appelle des "talents". Je hausse les épaules « Bah, j'ai un talent particulier pour déclencher les pièges dans les ruines et plus d'une fois un vaisseau est tombé en panne alors que je n'avais rien fait de particulier, par exemple, juste appuyé sur un bouton. » je ris quelques secondes en repensant aux situations cocasses dans lesquelles je nous ai mis mon maître et l'autre Padawan, avant qu'un voile de nostalgie ne recouvre mes yeux. Ça fait du bien de rire ... « J'ai aussi certaines capacités ... mais je n'en ai pas le plein contrôle. » s'est sorti tout seul et dès que je l'ai dit je l'ai immédiatement regretté. Ça va forcément soulever des questions et je ne suis pas sure d'y répondre, même si je suis plutôt fière d'avoir ces pouvoirs.
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Ascella avait toujours des questions, et Jill avait toujours des réponses. Après tout, elle avait grandi dans un milieu assez spécial, et n’avait rien contre l’idée d’en parler un peu à ceux qui étaient curieux. Elle ne voulait pas se poser en victime cependant. Pour elle, le mode de vie des gangs et de son enfance était violent, mais nécessaire dans son contexte. Pour beaucoup, ils passaient pour des méchants. L’étaient-ils vraiment ? Pour Jill, non. Ils ne respectaient pas la loi, certes, mais ils avaient du coeur.

On peut être indépendant, mais c’est compliqué. Soit faut savoir se défendre comme il faut, soit faut payer le gang local pour la protection.

C’était bien souvent la seconde option qui l’emportait. C’était du racket dans certains cas. Dans celui de Jill, c’était bel et bien l’achat d’une protection par ceux qui allaient donner leur vie pour leur quartier.

Et alors qu’elle expliquait des choses et d’autres sur la vie dans les quartiers les plus sombres de Nar Shaddaa, elle attira de nouveau l’attention d’Ascella pour dessiner un chat manka assis, observant les autres comme d’un oeil intéressé, le poitrail fièrement en avant.
Après tant d’entraînement, ça lui venait tout seul. Il fallait dessiner, redessiner et encore dessiner jusqu’à ce que le geste lui devienne instinctif. C’était sa méthode. C’était celle qui lui permettait de commettre rapidement ses méfaits, ses graffitis, et disparaître aussitôt !

Ouais, j’irais voir ce qu’on a comme artistes dans le coin !

Fallait admettre que la Mandalorienne était flattée par tant de compliments. Elle n’avait pas forcément l’habitude. Elle dessinait beaucoup dans son coin, c’était son jardin secret, jusqu’à ce qu’elle applique tout ça sur les murs qui l’entouraient. Et elle n’allait pas demander l’avis des gens sur son travail. Elle s’exprimait simplement.
Elle s’amusa de la réponse d’Ascella, mais refusait de croire qu’elle n’avait pas de vrai talent, genre, un talent qui ne la mettait pas dans de gros ennuis.
Et elle avait raison. Parce qu’enfin, sa camarade évoqua des capacités. Un terme un peu flou, qui piquait la curiosité de Jill. Elle était un véritable puits en la matière, et elle pouvait difficilement se retenir de poser des questions à ce sujet.

Tu pourrais me montrer ? Si tu veux bien.

S’il y avait quelques petits risques, elle était prête à les prendre. Après tout, Ascella avait aussi le droit de se sentir fière, talentueuse et forte. Et Jill n’allait pas l’en empêcher. Au contraire, elle lui adressait un franc sourire, pleine d’encouragement.

Y a que nous deux ici en plus. Alors même si tu loupes un truc, je dirais rien !
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J'assimile les informations que me donne Jill, le système des cités me semblent être à la fois bénéfique et néfaste. La violence n'est pas une solution à laquelle j'adhère et pourtant, je suis capable d'en faire preuve. J'enfonce mes mains dans mes poches alors que nous continuons d'avancer dans le campement. Au moins, à présent je sais à quoi m'attendre si un jour je vais dans ce genre de quartier. Mais ai-je besoin de la protection d'un groupe de personnes ? Je suis une mandalorienne, j'ai des bases dues à la culture mandalorienne mais surtout, j'ai appris à me défendre et à dialoguer à l'académie Jedi. Suis-je forte ? Compétente ? Attentive ? pour risquer de ne pas demander qu'on me protège. Et est-ce que ces personnes fiables ? Ça me semble plus être du raquet, même si c'est légitime de payer des personnes qui nous protègent. Il y a bien des métiers tels que garde du corps ou mercenaire qui est fait pour ça. « Peut-on recevoir certaines pressions de la part du gang du quartier pour nous forcer à les engager pour notre protection ? » question qui me semble si stupide une fois posée. Ça ne m'étonnerait pas que ce soit possible, mais au final je ne sais rien de leur fonction. Ça doit probablement varier d'un gang à l'autre. « Notre clan a-t-il à faire à ces gangs ? » question qui me semble moins bête, mais surtout aura une réponse tout aussi intéressante que pour la précédente.

Le second chat qu'elle dessine est tout aussi bien dessiné que les précédents, je ne peux m’empêcher d’être admirative. Je suis sure qu’être en contact avec les quelques artistes de notre clan qui habitent ici l'aidera à s'améliorer. On ne cesse jamais de s’entraîner et d'apprendre. Par contre, je regrette tout de suite après l'avoir dit que j'ai des capacités. C'est loin d’être comme le don de Jill de savoir dessiner, c'est surtout lié avec la Force. La chute du Nouvel Ordre est trop récente pour que je me sens assez affirmée pour lui faire une démonstration sans crainte de potentielles retombées. Elle pourrait aller le répéter, dire mon prénom, mon nom, dire où je suis et ça se serait dangereux pour le clan. Ça serait savoir que j'en ai réchappé. Je ne crois pas avoir eu une grande importance en tant que Padawan, il y en avait des bien plus doués que moi. Mais j'ai eu une formation, je suis sensible à la Force et ça pourrait intéresser des personnes avec de mauvaises intentions. Ou tout simplement finir ce qui a été fait sur Yavin IV. Ça pourrait peut-être même mettre en danger notre clan. Je ne sais pas si je peux me le faire, je ne suis même pas sure d'en être capable à présent. Je n'ai plus cette confiance que j'avais avant l'attaque des chevaliers de Ren. Je n'ai plus cette insouciance. J'ai grandi brutalement, une claque qui m'a presque assommé mais qui m'a surtout déstabilisée. Nous sommes un peu à l'écart du campement et toutes les deux, alors comme le dit Jill, si je me rate ce sera qu'entre nous deux. Mais ce n'est pas vraiment la peur de l'échec qui me bloque, c'est surtout le fait que même si elle fait partie du clan, je ne sais pas si je peux lui donner ma pleine confiance. Après tout, j'ai fais sa connaissance la veille au soir. « Je crois que je n'aurais pas du t'en parler, je crois qu'il vaut mieux que tu oublies ce que je t'ai dit et surtout, que tu n'en parles à personne. » dis-je d'une voix qui se veut ferme sans pour autant être agressive. Mais je crois qu'elle est un brin hésitant. Bien sur, ce que je suis n'est pas ignoré par les membres du clan, mais je souhaite l'ébruite le moins possible.
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Jill avait toujours beaucoup à dire sur l'environnement dans lequel elle avait grandi. Malheureusement, la lumière portée sur ce milieu était rarement valorisante, et les questions d'Ascella, pertinentes, en pointaient les plus grands torts.

"Ça arrive souvent, oui. Malheureusement."

Des pratiques qu'elle condamnait, et qui pourtant permettaient à beaucoup de survivre dans cette cruelle galaxie. Enfin, en tout cas dans les coins les plus cruelle de cette galaxie tout à fait neutre. C'était une question de point de vue, encore.
Une facette de la plus jeune enviait sa camarade pour le monde dans lequel elle avait grandi. Elle enviait cette ignorance face à la dureté et à la réalité des plus démunis. Mais en étant réaliste, Jill acceptait ce qu'elle avait vécu comme son expérience, et que cet entourage lui avait permis de devenir la personne qu'elle était aujourd'hui. En déplaise à certains.

"Sur Nar Shaddaa, le clan a du combattre des gangs pour protéger les citoyens qui vivaient dans le coin, mais les gangs osent pas attaquer des Mandaloriens."

Ce qui était fort raisonnable de leur part. En somme, ils n'avaient fait que se défendre.
Elle aurait aimé discuter un peu plus, dessiner, blaguer pourquoi pas ! Mais Ascella semblait réticente. Elle ne voulait pas parler de ses fameux dons, et Jill pouvait s'imaginer tout un tas de choses en partant de là. Mais elle n'allait pas juger sa camarade pour cette décision là. Elle se contenta de hocher la tête, compréhensive, et de revenir vers elle, lui tendre la main.

"J'crois que ça va être l'heure de manger, de toute façon. Faut te remplir la panse, sinon tu pourras te cacher derrière une affiche sans la décoller."

Avait-elle lâché, toute sourire. Elle n'était pas contre prendre la part de sa nouvelle amie, mais elle n'allait pas la priver de tous ses repas non plus ! Les Mandaloriens devaient avoir une santé de beskar, et Jill veillerait bien à ce qu'Ascella se sente bien, physiquement et moralement.
Elle était heureuse de cette rencontre, et comptait bien entretenir cette relation dans ses meilleurs termes.
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Comme je m'en doutais, Jill répond positivement à ma question. Il faut s'attendre à recevoir des pressions de la part du gang du coin pour qu'on leur demande de nous protéger, pitoyable ... mais j'imagine que c'est ce qu'on appelle la loi de la rue. En effet, être Mandalorien peut aider à ne pas avoir ce genre de nuisance, notre peuple a une sacrée réputation. Je note donc dans un coin de ma tête de trouver le quartier où loge notre clan si un jour je vais dans une ville, ou tout simplement, que j’atterris à Nar Shaddaa. Au moins, si je suis entourée des miens je pourrais dormir plus facilement sur mes deux oreilles. Je me renseignerais plus tard pour savoir où se situent les autres parties de notre clan, c'est quelque chose de bon à savoir. « Merci pour les infos. Même si je doute que clamer haut et fort que je suis Mandalorienne me sauvera en cas d'embrouilles ... » bah ! Je sais me défendre et placer des coups aux bons endroits, je ne doute pas de savoir m'en sortir dans ce genre de situation. Après tout, la chance semble être de mon coté vu que jusqu'à présent j'ai réussi à m'en sortir, et sans aucune séquelle, physique tout du moins ! Mon maître m'a appris à utiliser les mots et savoir user de la force quand il le faut. Certains, hélas, ne comprennent pas que par la brutalité des actes. Je préfère – tout comme mon maître – faire preuve de diplomatie pour éviter les effusions de sang, mais hélas, on ne peut pas toujours l'éviter. Malgré la colère qui bout en moi, l'envie de le venger et venger tous ceux qui ont succombé durant la chute du Nouvel Ordre, je continue à préférer la parole qu'aux coups.

J'apprécie que Jill n'insiste pas, même si elle doit être dessus. Elle sait comprendre quand elle va sur une pente glissante et accepte de laisser les gens avoir leurs secrets. Je ne me sens clairement pas prête pour en parler, pour faire une démonstration. Parce que le faire engendra forcément plus de curiosité et donc, des questions. Interrogations auxquelles je souhaite échapper, pour le moment. En plus de remuer le couteau dans la plaie, ça pourrait me mettre en danger. Quelques mots s'échappant dans une conversation et cela peut attirer des ennuis. Je souhaite pour le moment vivre une vie un peu plus paisible, le temps d'accepter les bouleversements que j'ai vécus. Un mince sourire apparaît sur mon visage en réponse au sien. Le temps file vite, trop vite, et l'heure de passer à table est bientôt arriver. J'accepte sa main tendue, mon estomac commence à me faire comprendre qu'il a faim, je pense que ce coup-ci je vais réussir à avaler quelque chose. J'ai été ravie d'en apprendre plus sur elle, même si je n'ai pas su lui rendre la pareille. Les odeurs de nourriture se font sentir de loin et à nouveau un sourire fleurit sur mes lèvres, plus grand cette fois-ci. D'un regard, j'aperçois ma mère qui discute avec quelqu'un, toutes deux attablées. Je me détache de la présence de Jill, lui souhaitant un bon appétit, souhaitant rejoindre ma mère et lui laissant ainsi la possibilité d'aller à la rencontre d'autres membres. Je les présenterais plus tard.
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