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BIG BADABOUM

Nev-Ora courait-boitillait en direction du spatio-port, forçant son passage au travers de la foule dégénérée et violente. Elle avait tellement envie de faire tourbillonner son sabre laser pour clairsemer les rues et faire taire tous ces misérables ingrats et... non ! Serrant la mâchoire et luttant pour ne pas se jeter dans les combats comme elle l'avait déjà fait plusieurs fois depuis que la bombe était tombée, la Padawan continue d'avancer. Elle devait foutre le camp d'ici au plus vite. Trop dangereux, trop exposée. Elle devait fuir, par la Force !

Elle n'est pas capable de se baisser à temps pour éviter le bâton qui la fauche en pleine tempe. La Padawan voit flou et s'écrase contre un autre civil, sonnée mais pas prête d'être mise hors service. Dans un cri de rage elle se jette sur l'agresseur et lui mord la main comme un chat sauvage. Elle avait toujours été instable, mais la chercher lorsque tout ce qu'elle voulait c'était se défouler comme elle ne l'avait jamais fait, c'était une mauvaise idée.
Mais, là ! Le bruit de moteurs de vaisseaux qui se mettaient en marche ! Nev-Ora relâche la peau bleu et crache du sang avant de sauter sur un pied pour essayer de voir au dessus des têtes, et bingo : un vaisseau de transport métallique, en train de se préparer à partir loin de toute cette folie. Elle ne réfléchit pas, court pour sortir agressivement de la mêlée et s'accrocher de justesse à la rampe d'accès en train de se refermer, comme une forcenée. Comme possédée par cette rage de survivre, plus forte que l'envie de frapper tout ce qui bougeait.

Le vaisseau choisit ce moment là pour commencer à prendre de la hauteur, comme par hasard. Mais la Padawan refuse d'abandonner. Elle y était presque, son ticket de sortie ! « Aaaah !! » Elle s'accroche désespérément au rebord de l'entrée qui se refermait inexorablement, ses pieds bien loin du sol maintenant, en essayant  de pousser son poids par dessus le rebord avant qu'il ne se referme, lui broie les doigts et la face tomber vers une mort certaine.... Elle voit comme souvent sa mort passer devant ses yeux, et c'est seulement l'adrénaline qui lui permet de trouver la force suffisante pour rouler à l'intérieur juste à temps...

...et se ramasser sans la moindre grâce, en tombant en plein sur sa jambe blessée. Ce qui lui tire un cri de douleur et quelques jurons virulents. « Fils de Chutta !!!!! » Elle donne un coup de poing dans la paroi de métal qui venait de se fermer dans un grincement à en réveiller les morts, l'adrénaline et la colère faisant tellement bouillonner son sang qu'elle ne sentait plus rien, pour l'instant. Ni la douleur dans sa cuisse profondément incisée puis cautérisée par le sabre laser de Sam, ni celle de son arcade sourcilière pissant le sang, ni les nombreux hématomes qui couvraient son corps rudement mis à l'épreuve pendant la dernière semaine ; entre l'aide aux citoyens et la bombe qui l'avait transformée en combattante violente et incontrôlable... Nev-Ora semblait tout droit sortie d'une guerre ou des tréfonds de Coruscant ravagée par des rixes criminels, ses cheveux un nid de nœuds et la peau couverte de sang et de poussière. « Fils-de-Chu-tta !!! » Et à chaque syllabe, elle assène un nouveau coup contre le métal déjà en mauvais état.

Dans sa colère, elle ne remarque pas l'état déplorable du vaisseau sur lequel elle avait embarqué. Car non, en temps normal, jamais Nev-Ora n'aurait choisie une épave volante pour survoler les étoiles, elle qui déjà prenait peur dans les appareils derniers cris.

©Pando

Réaction à la bombe psychique en attendant de s'envoler loin de la foutue atmosphère de Naboo:

Il déterrait un vieux gars moisi dans un cimetière pas loin de la bataille quand l'onde de choc l'a frappé. Boulot de merde, vie de merde, toujours au mauvais endroit au mauvais moment. Alors qu'il s'effondre dans le trou qu'il vient de creuser, il ressent une forte douleur au crâne, vive comme un éclair, si rapide qu'elle est déjà passé lorsqu'il heurte le sol, passe au travers du bois du cercueil et fait un câlin pas vraiment désiré au squelette.

"MERDE"

Il s'extirpe comme il peu de la tombe, non sans avoir délesté le squelette de l'amulette qu'il cherchait, incrustée d'un beau cristal de khyber. Il va pouvoir en tirer un sacré bon prix, de celui-là.
Au loin, les hurlements, les explosions, tout ça semble avoir repris encore de plus belle. Debout au bord de la tombe, le visage tourné vers les combats, il se fige, horrifié. La teneur des cris à changé. Ils ont quelque chose de malsain, d'immonde, de bestial ... qui résonnent en lui étrangement.

Il doit partir. Il se sent attiré par cette violence lointaine, mais il ne peut pas se jeter dans une bataille, ça serait ... inconscient. Il balance son matos dans son sac et déguerpis en direction du spatioport où il a laissé le Nexus. Son crâne le fait souffrir par instants, sa vision se brouille, comme si l'adrénaline l'envahissait en même temps qu'une furieuse envie de massacrer quelqu'un.

Un peu bouleversé, il arrive vers son vaisseau et découvre un enfoiré de ferrailleur en train d'essayer d'en découper des morceaux. Il se lance, pelle a la main.

"ENFOIRE"

La tête du mec roule loin du vaisseau. Il essuie les gouttes de sang qui ont éclaboussé son visage. Journée de merde. Il grimpe à bord et lance les machines. Il faut vraiment qu'il se casse, cette histoire pue un peu plus à chaque seconde. Le vaisseau décolle doucement, et c'est là qu'il entend le choc à l'arrière, les jurons. Quoi encore ? Il met son vaisseau en vol stationnaire et déboucle son harnais.

Ses pas résonnent d'un son métallique dans le vaisseau tandis qu'il se dirige vers la source du bruit. Il la découvre en train de martiriser son vaisseau, animée d'une colère intense. Une femme, brune, à l'air frêle mais pas fragile. Et elle donne des coups de poings dans la tôle déjà froissée du Nexus.

"Je peux t'aider ?"

Sa voix tremble un instant. Il sent une vague de haine monter en lui. Il doit se contrôler. Il n'est pas un animal, ça non. Par contre la femme qui lève le regard vers lui n'a pour l'instant pas plus de valeur qu'un chat errant à ses yeux.

wesh les bombes psychiques c'est pas le fun:

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BIG BADABOUM

La crise de colère perdure, malgré son objectif atteint : entrer dans un vaisseau partant loin, loin de Naboo et tous ses dangers. Mais le vaisseau l'avait agressée, à sa façon. Et elle n'avait pas eu le temps de régler le compte de ce Rancor buté qui l'avait à moitié assommée. Alors bien sur, Nev-Ora était énervée. Elle qui essayait toujours si douloureusement de réguler ses émotions. Elle continue donc de frapper la paroi au rythme des grossièretés venues des bas-fonds des quatre coins de la galaxie, dans une même bouche bien moins chaste qu'elle ne le semblait.

"Je peux t'aider ?" Elle se fige -en arrêtant de martyriser son pauvre poing ensanglanté, puisque franchement, c'était pas le métal qui perdait le duel- et tourne vivement la tête vers celui qui venait de l'interrompre. Visiblement humain. Grand, vu du sol. Des éclaboussures de sang, sur le haut du corps, peintures funestes. Un étranger. Armé. Un potentiel ennemi sur le vaisseau duquel elle était montée comme une voleuse. Elle lui lance un regard profondément méfiant, hostile, et se redresse un peu sur ses coudes.

« Qu'est-ce qu'tu regarde ?! » Est sa seule réponse, agressivité à peine contrôlée par une voix encore plus tremblante que celle de son interlocuteur. Sauvagerie rampante, sous la surface. La frêle Padawan n'a plus rien de douce et réservée. Elle à envie de repeindre le gris avec la couleur du sang. De tester l'effet d'un sabre laser lorsqu'on coupait les membres de son adversaire, uns à uns, de... Elle secoue la tête et pose une main sur sa tempe en fronçant les sourcils avec concentration, pour essayer de refouler ces pulsions étranges. Quelque chose était anormal. En elle. Tout autour. Elle le sentait, petit murmure dans la Force. Nev-Ora était quand même plus calme qu'une minute plus tôt, face à la tôle froissée.

Elle n'y voyait plus que d'un œil, trop de sang avait coulé sur le gauche. Pourtant elle y voyait assez clair pour voir que l'humain était devant elle, et pas dans son cockpit. Et c'est là que ça fait badaboum à l'intérieur.

« Oh Force...! Non mais attend.... y'a bien quelqu'un qui conduit l'engin la ?!! » elle crie avec les yeux emplis d'un mélange de colère et de peur vers la porte restée ouverte derrière l'humain, puis à nouveau vers lui. Ben oui, elle ne pouvait pas oublier indéfiniment qu'elle était en train de voler. Dans le ciel (ils n'étaient sûrement pas déjà dans l'espace vu le temps depuis le départ). Dans un vaisseau spatial. Et qu'elle n'avait jamais complètement dépassé cette peur.

Et que le mur de l'ouverture n'était même pas droit.

©Pando

Naboooo-oooooooo-oooou :

La situation est plus qu'étrange. Une tension plus que palpable fait presque vibrer l'air autour d'eux. Le sang bat aux temps de Gil et cette envie morbide de faire du mal a quelqu'un lui vrille doucement le cerveau. Il se sent en contrôle, mais pas en confiance.

La jeune femme semble bouleversée, son poing ensanglanté tremble. Quant à lui ... Il ne sait pas encore quoi penser de la situation. Qui est-elle ? Qu'est-ce qu'elle fout ici ? Difficile de faire le point quand son esprit s'embrouille. Qu'elle fasse partie d'un camp ou d'un autre, il s'en fout. Tout ce qu'il voudrait savoir c'est si elle compte lui faire la peau ou pas. Quand elle panique, pensant qu'il a laissé le vaisseau dériver, il manque d'éclater de rire.

"Tu sais pas ce que c'est le pilote automatique ? On est en vol stationnaire. J'attends de savoir si je dois te balancer par-dessus bord ou pas."

Autant jouer franc jeu, le temps devient un peu plus précieux à chaque instant, car il entend les cris de la bataille se faire de plus en plus proches. S'il ne décolle pas de cette foutue planète d'ici peu, il va se retrouver au milieu d'un bain de sang. Exactement ce qu'il ne veut pas. Il est tout sauf un guerrier. Un connard d'aventurier sans aucun honneur, oui. Et les aventuriers, surtout les connards, évitent de se retrouver face à une armée. Il est taillé pour bosser en solo, explorer des endroits dangereux, pas pour taper sur des gens en gueulant comme un idiot.

De précieuses secondes s'écoulent. Gil retourne le problème dans tous les sens. Il examine la jeune femme. Si elle avait voulu le tuer elle l'aurait fait depuis longtemps, sans compter que son inquiétude par rapport à son vaisseau lui souffle qu'elle ne pourrait pas le piloter. De toutes façons personne touche à son Nexus.

"Alors, qu'est-ce que je dois faire de toi, hein ?"

Il se demande s'il ne ferait pas mieux de la pousser hors du vaisseau au lieu de réfléchir. La réflexion, dans ce genre de situations, c'est pas forcément très utile. Il a besoin de prendre une décision, et vite. Un hurlement horrible retentit plus près de leur position qu'il ne l'aurait voulu. Ses mâchoires se crispent. Journée de merde.

La brune a raison, s'il veut la balancer de son vaisseau, ça sera toujours plus efficace depuis l'espace. Maintenant, il faut se barrer d'ici, et il a conscience qu'a partir du moment où le vaisseau va bouger, les gens qui s'attroupent et se battent sur le spatioport vont commencer à tirer sur la cible ambulante qu'est le Nexus.

Mais pas le choix, il faut fuir cette planète maudite au plus vite. "Ecoute, suis-moi, sinon tu vas te faire plus de mal que de bien en étant pas attachée correctement dans un siège." Il l'attrape par le bras sans aucun ménagement et la pousse dans un des sièges de la pièce principale du vaisseau. "Attache-toi et tais-toi, maintenant. Faut que je me concentre, parce que ces cons vont nous tirer dessus à coup sûr."

Tandis qu'il s'assied à sa place et prend les commandes, il prend quelques secondes pour réfléchir. Ce genre de situations, c'est toujours sur lui que ça tombe. Il fallait qu'il se trouve en plein sur cette planète de merde pour qu'une bombe étrange fasse du grabuge, sans compter la nana qui se trouve maintenant dans son vaisseau sans qu'il aie rien demandé. L'univers se fout de sa gueule en permanence.

"Attention, on s'accroche derrière !" Sans un mot de plus, il met les gaz.

Spoiler:

[edit] Le vaisseau vrombit, vibre, mais il se dirige bien vers la liberté, loin de Naboo et de son emprise malsaine. Tandis que Gil tente d'éviter les tirs de blaster des gens à terre, il entend sa passagère jurer à l'arrière. Quand le vaisseau est touché une première fois, il échappe lui aussi un juron. Mais quand le vaisseau subit une seconde embardée à cause d'un bon tireur, il ne dit déjà plus rien, trop concentré, trop enragé pour parler. Il veut partir d'ici, et rien ne l'empêchera de le faire, pas même un vaisseau amoché.

Les écrans l'affichent : ils ont quitté Naboo. Et ils sont en vie. Gil soupire, et se tourne vers sa passagère. "Rien de cassé ?"

Elle …. Elle a … ELLE A VOMI DANS SON VAISSEAU. Son précieux vaisseau, souillé. Un haut le cœur le saisit, mais il s’empresse d’attraper un foulard qui traine par là pour se le nouer autour du visage, afin de faire barrage à l’odeur nauséabonde.

« J’arrive pas à croire que t’aie fait ça. Je m’en fous de qui t’es, mais il n’est pas question que tu quittes mon vaisseau sans avoir nettoyé ! Bouges pas de là. ET NE TOUCHE A RIEN ! »

Il enjambe comme il peut le tout et va chercher de quoi nettoyer. Alors qu’il s’affaire, il ne peut s’empêcher de grommeler dans sa barbe. Ah ça, on ne risquerait pas de le reprendre à laisser des gens monter sur son vaisseau. Quelle idée de sauver cette fille, s’il avait su qu’elle allait … Rah. Le voilà maintenant à devoir chercher un balai, un seau et une serpillère. Décidément, la journée devient plus merdique à chaque instant.

Il revient enfin vers la jeune femme, toujours aussi verdâtre, ce qui ne le rassure pas. Elle a le mal de l’espace ou quoi ? Si oui, pourquoi elle est montée dans son vaisseau, hein ? C’est con quand même. Quand tu sais que t’es malade, grimper dans un vaisseau inconnu pour échapper à une planète de merde, c’est que t’as pas grand-chose dans le ciboulot. Gil ne cesse de retourner l’histoire dans tous les sens pour comprendre, mais il abandonne vite. Il n’a pas la tête à réfléchir.

« Tiens, nettoie. Je vais voir si j’ai de quoi te soigner. » Il lui tend les outils pour le ménage et disparait à nouveau.

Il a bien une trousse de secours quelque part, du genre dont on se sert pour les enfants qui se font bobo. Depuis des années, il a cessé de s’en servir, mais les cachets contre la nausée, ça ne périme pas. Lui il a trouvé un autre moyen contre toute maladie ou blessure : le whisky. Enfin l’alcool en général. Ça stérilise dedans et dehors. Bon deal. Si c’est trop profond, un fil et une aiguille et c’est réglé.

Il reparait vers la brune avec sa trousse de secours toute cabossée. Maintenant il faut s’asseoir et trouver un point de chute le plus près possible. Ils sont a la dérive pour le moment, mais bientôt, d’autres vaisseaux vont envahir l’espace environnant et il ne veut pas être au milieu du bordel que ça va être. Ils ne sont pas sortis d’affaire. « Ils ». Est-ce qu’il est train de ressentir un peu de compassion, lui le pilleur de tombes solitaire ? Alors qu’il examine une carte holographique des environs, il serre le cristal khyber dans sa poche. Bonne prise, seule consolation de la journée.

« Bon. Grouille toi de nettoyer et balance tout ça dans le bac à déchets, je vais balancer ton … dans l’espace et on se casse. Faut pas trainer ici. Et il faut qu’on trouve un endroit calme pour que je puisse inspecter le vaisseau. T’as toujours envie de me tuer ? »

Il pose la question aussi un peu pour lui. Ce qu’il s’est passé sur Naboo, c’est malsain. Il est pas sûr d’y retourner de sitôt.