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I got one thing stuck in my mind [Diar]

Jade Starwind
Jade Starwind
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I got one thing stuck in my mind

Diarmuid & Jade
Jade était une femme socialement difficile. Elle ne prenait pas vraiment le temps de comprendre les gens, de sympathiser. C’était rare. Ils se perdaient vite les gens. Brutal était l’ère actuelle, mortelle était la guerre. La brunette s’attache aux gens, sans forcément sans rendre compte, elle y tient. Mais, cette maladresse n’attirait pas les foules. C’était soit ils l’apprécient ainsi soit, ils dégagent. Cela lui importait peu. Jade prenait beaucoup de risque, trop peut-être, mais c’était une femme boostée à l’adrénaline, le challenge, elle se nourrissait ainsi pour rester éveiller. Il lui fallait de l’action, pas du plan plan, il fallait que ça bouge. Trop peu pour elle, le sérieux et la formalité. L’électron se voulait libre. La farouche était pourtant d’une grande loyauté, elle l’arrangeait à sa manière.

Le doute et l’incertitude commençaient à s’installer alors que précédemment, son général avait torturé une commandante du Premier Ordre. Si la pilote avait fait le rapprochement, son for intérieur ne comprenait pas tellement la réaction de son supérieur qui lui avait semblé hyperactif, lourd blagueur. Ce côté fou, Jade n’en était pas impressionnée mais, amusée. Cela la rendait de bonne humeur. Le fait qu’elle découvre une facette extrêmement sombre de Nox, l’avait refroidie. Autant dire, qu’elle ignorait bien de quoi il était capable à présent qu’elle l’avait découvert… Cela la taraude, ça la rend nerveuse, puis elle n’en a rien à faire. C’était compliqué. La débutante de relation professionnelle, même personnelle.

Pieds nus, la demoiselle se dirigeait vers la personne qui ne lui faisait pas faux bons. Une fois pourtant, il lui avait promis des choses, qu’il n’avait pas réalisées. Qu’importe, ils étaient des gosses. Il pouvait être un enfoiré, rien n’empêchait le fait qu’il était assez disponible. Elle l’espérait du moins. Ils s’étaient croisés souvent, parlés des fois, engueulé deux - trois fois, retrouvés surtout. Fût un temps où tous jeunes, c’était son idole. Elle admirait ce côté revêche, rebelle, insouciant. Elle lui devait sûrement ce côté casse-cou, garçon manqué. « « « « «  

Ignorant les regards intrigués, aguicheurs de certains, celle dont la pudeur n’était qu’infime marchait dans les couloirs de la bases. Sa tenue de nuit, légère, virevoltait dans le vent. Non le froid ne l’atteignait pas, elle avait enfilé sa veste en cuir. La brune n’était pas inconsciente, elle savait ce que pouvait induire cette tenue. Ce qu’elle se disait surtout, c’est qu’elle ne réussissait pas à s’endormir. Ses pensées dansaient dans son esprit, telles des lucioles dans la nuit. Elle n’allait pas se changer exprès, éviter toute perte de temps, c’était son credo. C’est, à moitié, déterminée que Jade toquait à la porte de Diarmuid. « Diarmuid… ? C’est Jade.  »   Starwind ne s’attendait pas forcément à ce qu’il soit présent ou éveillé comme elle en cette heure tardive. Un peu à cran, comme sur les nerfs, la brune posait sa tête sur la porte. Un souffle fort avant de se redresser, attendant un peu, comme de longues minutes alors qu’elle était arrivée il y a peu. Son état de nervosité et de fatigue la taquinaient. Elle avait un peu d’espoir tout de même que ce dernier lui ouvre et lui accorde un peu de son temps… A supposer qu’il soit seul.

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Diarmuid Uw
Diarmuid Uw
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I GOT ONE THING STUCK IN MY MIND

Diar & Jade
Il ne dormait pas, simplement affalé comme épuisé d'un trop long combat. Ses jambes pendaient vaguement par delà le bord du lit lorsque son dos reposait contre les oreillers, quant à ses yeux ils s'ouvraient tantôt un peu, tantôt choisissaient de rester clos. On aurait pu croire qu'un signal allait retentir d'un instant à l'autre pour qu'à nouveau le corps de Diarmuid se tende entièrement, qu'il hurle au monde ses ordres et ses colères, terrorisant des recrues qui pourtant, pour certaines, désiraient se glisser dans son lit le soir venu...
Le signal ne venait pas, et Diarmuid ressemblait moins à un homme qu'à un costume de combattant jeté de manière épars sur la couchette.
Contre son coeur, il tenait un livre ouvert, du livre le parfum de papier était fort mais Diarmuid en imaginait un autre : celui de la peau.
Le fantôme de Shirakz était là, d'une certaine manière. Dans cette transe sans drogue, sans alcool, sans Force, simplement par le souvenir et le désir, Diarmuid parvenait comme à revoir l'ombre de la femme aimée.
Un fantasme bien sûr, et quand il refermerait le livre, nulle main ne viendrait le lui prendre pour en continuer la lecture. Une histoire que Shirakz n'avait jamais terminé, de manière quotidienne Diarmuid en lisait lui-même les pages bien que l'histoire ne l'intéresse que peu, qu'à ses yeux le style soit pauvre, pour ne pas dire mauvais. Il le relisait quand même, s'arrêtant à chaque fois au marque page, au dernier. Celui de la jeune femme.
Quatre ans, quatre ans qu'il prenait le livre pour à chaque fois se dire “cette fois-ci, mon deuil est terminé, je peux continuer à lire”. Il ne continuait jamais, la suite de l'intrigue présentant alors le même caractère abrupt et inconnu que la mort elle-même....
Une fois, par erreur, le livre s'était ouvert sur une page proche de la fin. Une des pages interdites... Diarmuid avait alors traîné Sehrin dans sa chambre sans se soucier de l'heure ou des convenances, pour que l'autre homme le lui referme sans que lui n'ait à le toucher, le regarder. Par la suite, Diar n'avait pas raisonnablement parler pendant deux longs jours, se contentant de donner des ordres et des instructions lorsque cela était nécessaire.
De tels moments étaient rares chez lui, généralement l'homme parvenait à se contenir, mais cependant restaient violents, trop pour estimer que sa santé mentale ne présentait aucun risque.
Diarmuid possédait des consignes bien sûr, prévenir les autres gradés dès qu'il sentait une crise approcher -il n'en avait pas réellement eu besoin jusqu'alors- afin que l'on prenne en compte le fait que ses décisions puissent ne pas relever de choses rationnelles le temps que l’événement passe.
Pour le moment, il surmontait les choses seul, secouant Sehrin (et se prenant des coups en retour) plus que d'habitude parfois pour se secouer lui-même, se servant de l'autre homme comme d'un double. Le caractère des deux bruns se répondait ainsi dans le deuil et la douleur, comblant par l'amitié une solitude qui aurait pourtant du les condamner à la noyade.

Contre son coeur, le livre glissa un peu. Diarmuid le referma alors même que quelques coups résonnaient, une voix. Il reposa l'objet et ouvrit la porte, agitant son corps, redevenant Homme et non plus ombre. Jade, triste, soucieuse, simplement vêtue d'un vêtement de nuit plus que léger. Quelque chose, un événement important, avait dû la tirer de ses couvertures pour qu'elle se précipite ici sans même prendre le temps d'enfiler quelque chose sur ses pieds nus. Aucune alarme ne résonnait, lorsque des gens passaient par ce couloir, c'était sans hâte aucune également. Le problème qui secouait la jeune femme devait donc être d'ordre personnel...

Entre...

Il lui ouvrit grand la porte, la laissant passer comme si cela était la chose la plus naturelle du monde, cette visite. D'une certaine manière, cela l'était. Quand des amis avaient besoin de conseils, ils venaient, voilà tout, pour Sehrin cela était avec son apparence de clochard, pour Jade c'était en nuisette.

Qu'est-ce que je peux faire pour toi, ma grande? Assieds-toi, tu as l'air plutôt secouée...

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Jade Starwind
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I got one thing stuck in my mind

Diarmuid & Jade
La perdue ne savait sur quel pied danser. Si ce n’était pas ranger correctement, chaque chose à sa place surtout dans les relations que Jade pouvait avoir, c’était le bordel. Elle avait déjà bien du mal à comprendre, à trouver un intérêt à s’attacher aux gens. Solitaire, la brune ne recherchait que très peu le contact des gens, elle ne cherchait que ceux qui lui étaient vraiment proches et ces derniers se comptaient sur les doigts d’une main. Diarmuid en faisait partie. Ses pieds nus tapotaient le sol au rythme de sa nervosité. Cette dance effrénée du stress et de l’incompréhension, comme un bug dans un système, une surchauffe.

La porte s’ouvrait. La bouche légèrement entrouverte soufflant une petite bourrasque de soulagement. Pourtant elle retint son souffle un instant alors qu’elle attendait qu’il l’invite ou la renvoie. Humain comme tout un chacun il aurait pu lui dire qu’il n’avait pas envie de lui parler, qu’il n’avait pas le temps, qu’il désirait dormir. Pourtant le mot qui sortait de sa bouche lui intimait d’entrer. La danseuse s’avançait donc, habile, vive, elle entre expirant un remerciement. La brune avait pénétré dans l’antre du Général. Un rapide coup d’œil dans la pièce, Jade remarquait le bouquin. « Oh. Tu lisais. Désolée... » Elle l’était, elle l’avait interrompue. Prenant une grande inspiration, pour reprendre une certaine quiétude, elle n’avait pas à le contaminer avec sa nervosité. Bien qu’elle en était certaine, Diarmuid n’était pas facile à influencer.

L’homme fermait la porte derrière la pilote perdue. Et il lui posait la question. Qu’est ce qu’il n’allait pas… ? Ah… Elle se sentait impuissante, cette impression de se débattre en vain dans une poche en cellophane étirable à l’infini et si collante. Celle qui ne se détachera pas, celle qui te fera paniquer, suffoquer, étouffer. C’était son ressenti. Les événements étaient allés tellement vite. Alors qu’elle dressait ce qu’elle avait pu accomplir ici depuis son arrivée. Le tout et rien. Jade s’asseyait là sur le lit. Ses pensées et la rapidité avec laquelle elle réfléchissait l’avait conduite ici et non sur le fauteuil plus loin. Comme dit précédemment, elle allait au plus simple, au plus direct, au plus rapide. Alors elle soufflait un bon coup, comme si elle se préparait à faire un oral d’examen, elle allait débiter ce qu’elle pouvait sur ce qu’elle ressentait. Elle sentait que ça allait sortir à une vitesse monstre en joyeux bordel. Elle n’était pas à l’aise quand il s’agissait de se confier, elle préférait garder tout pour elle.

Le regard du soldat multi tâche se posa sur le Général, son idole de jeunesse. « J’ai été amenée ici par un Général un peu fou, mais, drôle, l’humour décalé ça va c’est cool… » commençait elle. « Et là j’ai découvert un homme revanchard qui semble s’être acharnée sur une Commandante du Premier Ordre prisonnière chez nous… » ajoutait elle un peu perplexe « La nana était complétement amorphe, j’veux dire ? quel intérêt de torturer une faiblarde ? Tu vois ? Autant de rage ? ça vient d’où ? » Les questions fusaient, son esprit se baladait dans cette sorte de sondage. « Rassure moi… On doit pas la jouer comme ça ? Parce que clairement si je dois casser des dents en mode revancharde, je lui donne un truc pour qu’elle m’offre du challenge hein… et je ne veux pas devenir comme les sauvages qui ont assassiné mes parents … » dit elle en accordant sa gestuelle, ses mains virevoltaient dans le vent. La soucieuse était inquiète quant à son intégration ici. « ça fait pas longtemps que je suis ici, les questions se mêlent et s’entremêlent. »

Elle aurait bu il n’y a pas quelques semaines de ça. Ray l’avait sortie de sa torpeur, sa déchéance… et pourtant avec ce comportement, elle aurait pu retomber dedans. Elle n’accordait pourtant que peu d’importance à ce que faisaient les gens. Or il s’agissait ici, d’un homme qui lui avait redonné une chance, un but et qui était devenu son Général. Elle avait peur. La résistance l’impressionnait tellement qu’elle avait peur de ne pas être à la hauteur. Devait elle continuer à suivre Nox ? Le surveiller, le cerner davantage… Elle n’avait pas l’autorité pour, et, de toutes manières, que dirait il face à l’autorité ? Il est bien capable de donner des surnoms bizarres à tous les soldats ou autres personnels qui passent.

« Désolée... Habituellement, je n'embêterai personne avec ce genre de chose... Mais je dois t'avouer que je suis un peu confuse... Je n'arrivais pas à fermer l'oeil... J'imagine trop d'enchainements, depuis que je suis arrivée » et il faisait partie d'une des rares personnes en qui elle avait confiance. Se taisant, elle baladait son regard, l'esprit quelque peu soulagé d'avoir déballé ses tracas. Elle avait chaud à présent, ou froid, elle ne sait plus. Peut être avait elle sur ou sous estimé la température. L'adrénaline se fit petit à petit silencieuse, et des frissons vinrent parcourir son échine et ses bras. Comprenant son erreur, elle se tortillait légèrement, essayant de capter la chaleur du mouvement qu'elle venait d'effectuer, en vain. Sa veste en cuir ne suffisait pas. Quelle idée ?



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I GOT ONE THING STUCK IN MY MIND

Diar & Jade
On pouvait craindre l'obscurité, les hauteurs, la noyade, le vide de l'espace. On pouvait craindre les morsures, le froid, au contraire la chaleur...
Et puis on pouvait craindre les mots. Elle était là, cette main glacée qui lui serrait le coeur quand Jade parlait, elle était là. Parce qu'il n'y avait pas de réponse, rien pour expliquer à la brune, rien pour pardonner non plus.
Pardonner à qui?
Un silence, le sien. Il écoutait, attentif, Une pause, Jade qui reprend son souffle. Dans sa tête, Diarmuid priait et aucun dieu n'écoutait.
Parce que Jade parla à nouveau, avec plus de douleur, toujours plus. Cela se déversait comme un torrent de larmes, des mots pour ne pas pleurer, ils en étaient tous tellement proche pourtant. La nuit, l'obscurité, dans les couloirs, les bruits de la base... Certains parmi eux allaient rester éveillés ce soir, à scruter des cartes, des diagrammes, à compiler des informations, lire des rapports...
D'autres le serraient pour serrer des êtres aimés dans leurs bras, à faire l'amour toute la nuit ou juste une heure ou deux. Parfois pour la dernière fois... Au matin ils regretteraient, épuisés, grognons peut-être, et puis certains repartiraient en mission pour ne plus revenir, laissant des lits à moitié vides aux autres. Les autres qui se souviendraient de cette ultime nuit où, comme un avertissement, ils avaient décidé de ne pas dormir...
Jade avait tremblé dans ses mots, maintenant elle tremblait dans son corps, comme un poison. Alors, avec un geste lent capable de porter toute la sagesse du monde, tout l'amour aussi pourquoi pas, Diarmuid l'entoura d'un bras, assis à ses côté, là, sur le lit. Et d'une simple pression il l'autorisait à se blottir un peu, poser sa tête au creux de son épaule. Sa propre main à lui remonta jusqu'au noir de ses cheveux, cela était simple, et de son bras libre, il termina de l'enlacer.
Il commença à la bercer.
Lentement.
Parce que chacun de ses mots à lui seraient une douleur aussi, ils n'y échapperaient pas. Cela était injuste, trop injuste...
Une tristesse tellement grande qu'ils ne pouvaient même plus en pleurer.

Ray...” Bien sûr qu'elle parlait de lui, qui d'autre? Le temps ne s'arrêtait pas, continuait, secondes par secondes, malgré les suppliques de Diarmuid. Y arriverait-il?”Un animal enragé, oui, je suppose que cela le décrit bien.

La voix calme, la respiration mesurée. Insultait-il l'autre homme? Non, bien au contraire. Il reconnaissait sa douleur, les écarts auxquels elle le confrontait.

Ne te détourne pas de lui, Jade. Tu le connais, il te fait rire n'est-ce pas? Et ici, rire, c'est compliqué...Pourtant il arrive quand même toujours à ses fins avec nous, peu importe le poids que l'on porte. Il déconne pour dix et nous offre nos propres rires...

Des éclats hystériques parfois, d'autres que l'on cache derrière là mains, des que  ne comprend pas aussi.
Mais des rires quand même, mâtinés de fatigue selon les conséquences. Il n'était pas un bouffon mais plutôt pareil au dieu primitif d'une civilisation antédiluvienne, un Trickster tout puissant cachant la sagesse par la folie, offrant les vérités aux mortels, offrant le Feu aussi.
Comme un dieu, n'avait-il pas mené Jade jusqu'à la Résistance?

Il a ses défauts, comme nous, mais énormément de valeurs aussi. Peut-être pas à la même échelle que toi ou que moi mais... Jade, pense à cet homme que tu respectes et que tu admires. Tu ne serais pas dans cet état aujourd'hui si ce n'était pas le cas, n'est-ce pas? Pense à lui...

Il aurait pu pleurer. Pour Jade, pour Ray.
Pour eux.

Peux-tu seulement imaginer toutes les douleurs qu'il a traversé pour arriver à autant de folie? Peut-être... Mais l'amour ? Celui qu'il donne aux autres au delà de la folie, qui le pousse à se battre lorsque des gens comme moi n'ont que l'honneur? Ca, c'est impossible. Tu peux y réfléchir bien sûr, mais les larmes t'empêchent vite de penser.

Avec douceur, avec douleur, le Général berçait la Soldat. Comme une odeur d'humus et de terre, une forêt, un souvenir, quelque chose. Ils avaient du sang sur les mains, et leur propre sang à eux avait coulé sur tant de planètes déjà.

S'il a attaqué cette femme, c'est qu'elle est l'une des causes de cette douleur qu'il a en lui. Une douleur tellement grande, tellement puissante qu'il ne peut même pas simplement se noyer dedans, qu'il doit donner aux autres pour survivre, aimer les autres... Ca ne pardonne pas ce qu'il a fait, mais nous ne sommes pas là pour ça, Jade. Nous avons des cicatrices, Jade, certaines se voient, se soignent, d'autres nous restent et nous empoisonnent. Nous sommes condamnés au mal et à la déchéance à partir du moment où nous choisissons la guerre... C'est ce que nous avons fait, tous. Nous en payons le prix.

Contre son torse, la poitrine de la jeune femme, le tissu fin de la nuisette par dessus la veste, et son coeur aussi qui battait à tout rompre, animal effrayé. Effrayé des questions, des réponses, parce que rien n'apporterait la paix.

Battre quelqu'un déjà à terre, le torturer, c'est impardonnable. Pourtant j'en serai capable moi aussi, il y a des personnes en ce monde qui représentent toute la haine que je suis capable de porter, ou tout l'amour que j'ai et qui me blesse et me tue... L'honneur est bon pour les temps de paix, petite, et là c'est la guerre. Je suis désolé, je ne peux pas faire disparaitre tes questions, je ne peux pas te donner les explications que tu réclames, il n'y en a pas. Un homme a souffert horriblement, terriblement, la vengeance ne l'a pas apaisé, mais au moins a-t-il pu décharger un peu de sa propre douleur sur la prisonnière. C'est toujours ça de moins pour lui à porter.... Je ne comprends pas son fardeau, mais je sais qu'il est lourd, épuisant. Je te souhaite de ne jamais avoir un tel poids sur les épaules, petite....

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I got one thing stuck in my mind

Diarmuid & Jade
La jeune femme était lasse, fatiguée, tenue par ses nerfs. Elle n’avait pas dormi, le sommeil s’était montré peu coopératif, les rêves n’étaient pas aux rendez-vous, puisque la guerre remplaçait son esprit. La brune était dans le vif du sujet à présent. Le chiot tremblait alors qu’elle était forte, oui. Elle était forte, elle se voulait forte, fonceuse, sans peur. Et pourtant, elle craignait, craignait l’échec. Ou bien cette solitude, cette impression que personne ne pourrait la rattraper si elle tombait. La gestuelle de l’homme semblait l’autoriser à poser sa tête là au creux de son épaule.

Alors elle sut, oui Jade pouvait compter sur cet homme, ce Résistant. Il était bien là, il était près d’elle là, à son contact. La douceur de ses gestes lui fit un bien fou. Les contacts physiques, non, la pilote ne les cherchaient pas. Mais c’est à cet instant précis où elle comprenait ô combien elle en avait besoin. Alors, la demoiselle se laissa aller dans cette étreinte, laissait Diarmuid la toucher, la bercer, lui donner l’affection qu’il accepterait de lui offrir. Se sentir frêle, vulnérable, ne lui plaisait guère. C’était une facette d’elle, qu’elle ne montrait que rarement. Ces moments de faiblesse, d’épuisements, la dévoilaient. La brune n’était pas infaillible. Elle avait ployé le genou, s’était laissée sombrer dans l’alcool, avant d’arriver ici. Elle avait perdu son monde sa bulle, les gens sur lesquels elle pouvait compter, disparu.

L’homme s’adressa à elle. Ray. Il avait compris, oui il comprenait. Ce n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd, non, il entendait la jeune femme. Se laissant aller à ce petit mouvement de corps, elle aurait pu s’endormir, là, dans ses bras. La sécurité que lui offrait cette étreinte la rassurait dans son choix. Ce choix de s’être tourné vers Diarmuid. Qui d’autres ? qui d’autres pouvait lui donner ce cocon à cet instant ? Ils avaient tous tellement perdu.

Le Résistant lui intimait de ne pas se détourner de Ray…. Au fond d’elle, elle savait, oui elle savait qu’elle ne le ferait pas. Pour cette raison évidente qu’elle avait cette intrigue. Il intriguait Jade, la divertissait beaucoup, la détendait sûrement face à tant de dureté. Oui c’était compliqué. Il était certains que Ray apportait cette connerie quotidienne et constante qui permettait à tout un chacun de rire, d’oublier un instant l’horrible vérité. Il était vrai. Rares étaient les fois où elle s’attachait, accordait une importance viable envers ses relations. Diarmuid faisait partie des rares personnes dans ce petit sac, là attaché à son cœur. Ray avait été mis dedans, oui parce qu’elle avait cette petite intrigue sur la manière de la réveiller le matin suivant, les blagues qu’il allait lui sortir, la vulgarité qu’il allait mettre dans cette entreprise.

Muette, la brune écoutait l’homme. Le souffle de la demoiselle glissait contre le cou de celui qui la questionnait. Elle inclinait la tête, non elle ignorait réellement ce que Ray avait subi, elle savait juste qu’il semblait le cacher sous cette tenue criarde et qui l’amusait souvent. Pourtant Jade ne juge pas, ne se moque pas… Elle ne comprend pas, elle n’était pas habituée. L’inconnu l’effrayait. Elle avait peur de ce qu’elle pouvait ressentir, s’attacher aux gens, peut être aux mauvaises personnes des fois. La chaleur d’une quelconque émotion vint à la prendre, elle était sans doute nerveuse, inquiète, incertaine pour sûr. Alors, Diarmuid lui apporta une réponse qu’elle n’avait su obtenir de son Général. Fierté sans doute, peur peut être… L’homme venait de répondre à ce mystère qu’elle n’avait su résoudre sur Ray… Elle comprit, tout devint clair. Si quelqu’un lui avait fait autant de mal, la brune aurait sans doute agie sous le flot de la vengeance, une rage profonde. Elle comprenait les cicatrices, là sous ce masque qu’il soulevait pour manger. Distraite, elle touchait une cicatrice sur son bras, souvenir de Naboo, lorsqu’avec Ray, ils avaient sauvés des habitants. « De sévères cicatrices alors ... qu’ils cachent sous cette tenue rouge et noire. Je me demandais  pourquoi il se cachait comme ça… j’ai pu apercevoir partiellement son visage… »

Ses pensées étaient quelques peu éclaircies, un souffle, un mot, un murmure « Merci… » Elle ne savait que répondre, que dire, alors que ses fines mains étiraient sa nuisette avec une certaine nervosité ou d’un certain inconfort dans sa posture. Pourtant, elle n’était pas mal à l’aise, elle était au bout du rouleau. Croisant les jambes, sa main se refermait sur le tee-shirt de Diarmuid, cet appui, ce soutien qu’elle souhaitait encore ressentir, comme une recherche de cette émotion, ce bouleversement. Elle voulait, de nouveau, avoir ce contact qui lui criait qu’elle en avait besoin. Elle s’offrait stabilité et rapprochement, comme une ivresse soudaine.

Un instant, elle laissait planer le silence, un silence tendu, suspendu dans l’air. « Il a été très secret sur tout ça… Tu sais… A répondre d’une blague, préférer l’évitement. Je comprends mieux à présent… » Jade n’avait pas cherché davantage, ne voulant pas l’ennuyer avec ses questions, de telles questions aussi personnelles. Maintenant qu’elle était au courant, rien ne changerait, ne serait-ce que sa loyauté qui se renforcera pour Nox. Jade avait parlé, la tête relevée, les lèvres sentant le pouls de son interlocuteur. Ce frisson, cette certaine sensualité, ce rapprochement lui fit découvrir autre chose derrière cette anxiété. Cette intimité soudaine lui susurrait qu’elle était peut-être plus intrusive qu’elle ne l’avait remarquée. Jade n’était pas adepte et une professionnelle de ce genre de situation. Ainsi, la chaleur fut réelle et la poussait à se lever, à retirer cette veste. « Je ne vais pas t’embêter davantage… Je dois te laisser… J’imagine… Enfin »

Voilà que la demoiselle était bouleversée, perdue, dans l’attente peut-être. Ces frémissements dans son ventre, elle ignorait si c’était ce nœud de nervosité. La jeune femme redevenue danseuse, le regard vague ne sachant où se poser.


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Diarmuid & Jade
Il baissa la tête un peu, juste un peu, assez pour cueillir son souffle, ses mots. Ses espoirs... leurs lèvres ne se touchaient pas, ils se contentaient de cette intimité forte, puissante. La respiration de Jade, l'odeur sucrée qu'elle semblait porter, le sel de ses larmes aussi, tant de larmes déjà, tant de larmes dans ses bras...
Elle, d'autres femmes, d'autres hommes parfois... Des gens désirant une étreinte en plus des mots, et l'étreinte était tellement dure à donner. S'oublier soi, se rappeler d'eux pour les aimer. Ce n'était pas coucher, c'était plus intime, personnel.
C'était risquer de perdre son âme, presque.
Sûrement.
Du bout des doigts, apprendre à dire “je suis là”. Prendre corps aussi, être tangible, réel, non plus ombre ou déchet. Elle avait des questions, Jade, Diarmuid en connaissait les réponses mais ne pouvait les donner. Cela n'appartenait qu'à Ray.
Un visage déchiré, mutilé, et pourtant lorsqu'il souriait...Bon dieu lorsqu'il souriait, Diarmuid savait que même lui ne pourrait jamais avoir une mimique plus séduisante que cela. Parce que l'âme de Ray y était à nue, que la laideur de son visage semblait faire renaître d'un sourire tous les fantômes d'une ancienne beauté.

Il...se cache par respect je crois. Pour ne pas nous faire souffrir ou vomir avec son visage...Les gens sont cruels tu sais, c'est difficile à expliquer. Peut-être se sent-il coupable de son apparence? Je ne sais pas. Peut-être a-t-il honte d'être laid lorsque d'autres son beaux... Alors par politesse il couvre tout. Comme son âme. Tout dissimuler par des blagues pour ne pas déranger par sa folie. Il le fait par respect pour les autres sans se respecter lui... un jour il te la montrera je crois, sa face. Ce sera dur, il n'y aura pas de mot spécifique à dire ou à donner...

Et peut-être s'avançait-il trop, peut-être au contraire ne comprenait-il pas? Dans ses bras, Jade tremblait. Il pensa au lit aux draps défaits, aux étreintes qu'il y faisait arriver parfois. Diarmuid ne construisait rien pourtant, comment le pouvait-il lorsque la femme ayant un jour porté son coeur était morte?
Elle lui manquait.
Shirakz.
Jade, le sang lui colorait les joues un peu. Lentement, l'homme la lâcha pour lui faire face, elle, ses peurs, ses craintes. Il saisit les pans de la veste en cuir et, avec un geste doux, la zippa jusqu'en haut du col.

N'attrape pas froid à cause de moi”

Ses doigts lâchèrent le petit bout métallique pour glisser à son menton, le lui relever un peu, juste un peu. Comme une invitation...
Il souriait bien sûr, c'était Jade dans ses bras, et pour elle il portait bien des tendresses. Il se rappelait le petit bout de fille, alors que lui-même faisait ses armes, il se rappelait son amitié hésitante, lorsque lui n'hésitait jamais.

Tu peux rester, Jade. Tu peux rester ici, simplement dormir si cela t'aide...

Ou bien?

Ca, juste ça. La veste que Diarmuid avait refermé, il la rouvrit et la lui enleva. Manche après manche. Les bretelles de la chemise de nuit tombèrent un peu également, dénudant les épaules. Ils avaient parlé d'amour, celui que l'on éprouvait face à la haine, ils avaient parlé d'amour, mais Diarmuid serait un fort mauvais professeur, non, s'il ne pouvait lui en montrer l'usage....


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Diarmuid & Jade
Jade appréciait cette étreinte, le réconfort qu’elle lui apportait. Si ce n’était que temporaire, la brune désirait savourer cet instant comme il le devait. Alors elle écoutait les dires de Diamuid, s’en imprégnait, grignotait chaque paroles, pour comprendre Ray, en terminer avec cette recherche. Elle se clôturera avec une discussion avec Nox sûrement, peut-être. Peut-être aurait-il la confiance d’aborder cet épisode de sa vie avec elle. Au fond de son cœur, elle l’espérait. Que cette commandante ne revienne pas… Il se peut qu’elle la défende autant qu’elle la descende. Le Premier Ordre n’a jamais été dans son cœur, il avait pris tellement, et ce à beaucoup d’entre eux. Leur vie, leur amour, leurs enfants, leur cœur. Il était imprudent qu’un membre du Premier Ordre tombe sur un Résistant qui a perdu beaucoup.

C’est ainsi qu’elle comprenait qu’il était inévitable de se venger, mais qu’il était malsain de s’y prendre de la même manière qu’eux. Alors, Jade se promettait d’innover. La demoiselle faisait partie de ces gens qui n’avaient que peu de regret surtout concernant l’ordre rouge. Elle tenait toujours son petit carnet, qu’elle remplissait à l’occasion lorsqu’elle abattait un quelconque partisan de son adversaire. Le challenge partout. Déterminée, la jeune femme donnerait beaucoup pour la cause. Jusqu’à sa vie peut être… Elle en était moins sûre quant à son envie que cela arrive rapidement. Plus elle soutiendrait la résistance, mieux cela serait pour elle.

Ray n’arriverait pas à la dégouter. Jade avait ce respect, cette admiration. Si elle avait été dans le confort de l’armée de La Nouvelle République, combien de cockpit avait-elle vu… Le pilote méconnaissable… Non identifiable… Il lui avait été difficile pour elle de vivre tout ça et puis… La routine, malheureux quotidien, qui faisait que les soldats s’habituaient sans vraiment s’habituer. Il fallait vivre avec, en parler ou se taire, l’extérioriser d’une certaine manière, ou d’une autre. Seul ou accompagné. Ne pas se laisser aller à la perdition.

En cet instant d’émotions intenses, de rapprochement presque inévitable, le corps de Jade ne supportait cette distance pourtant si infime, il en désirait davantage. La raison était claire et pourtant si trouble, comme toujours lorsqu’il fallait échapper à cette réalité le temps de quelques heures, d’une nuit peut-être. Diarmuid, avec ses gestes doux et ferme, refermait cette veste en cuir, camouflant cette fine nuisette, cette lingerie de nuit, qu’elle n’avait pas pris la peine de changer pour une tenue de jour. Non elle était restée ainsi… L’appel l’avait-elle pris au saut du lit alors qu’innocemment, elle s’était dirigée vers la chambre du Général ? La fatigue, tenue par les nerfs, la résistante ne résisterait pas longtemps. Ce n’était pas une fille à aimer comme ça, de passage, elle ignorait la véritable définition de l’amour, elle ne l’avait pas connu comme l’avait vécu le Résistant. Elle se laissait aller à ce qu’elle pouvait bien désirer sur le coup de la tension… Cette tension palpable qui l’enivrait à présent.

Jade. Jade, oui petite, l’avait admiré comme un être extraordinaire, il l’avait toujours été à ses yeux. Il l’invitait à dormir ce soir… Ce fut l’étincelle. Non elle n’avait pas froid, la chaleur avait envahi son corps comme un brasier ardent. Plus un mot, juste le bruit de cette fermeture éclair qui redescendait, cette veste qui tombait à terre, ce frisson lorsque cette petite brise vint à caresser sa peau comme les bretelles de son chemisier. Le regard brun, obscure, de la jeune femme se posait droit dans celui de l’homme en face d’elle. Elle était là, sur le point de briser cette distance, cette barrière qui n’était plus à présent. Il lui avait ouvert sa porte, ses bras, il lui accordait cette nuit… Saisissant cet instant au vol, ne le lâchant plus, la brune, au début, comme bégayant son geste, posait sa main sur la joue du Résistant, rapprochant ses lèvres des siennes. Ce souffle chaud fit rougir ses joues déjà empourprées. Cette intensité de l’instant la fit céder. Elle lâcha prise.

Ses lèvres, ses yeux clos, rencontrèrent pour la première fois celle de Diarmuid, avec légèreté au début puis avec plus de passion. Emportée, elle se plaçait à califourchon sur les jambes du Résistant, désireuse d’en avoir davantage. La brune accordait à cet être, cet homme, cette liberté de la parcourir, de la posséder de ses mains. Les doigts de la jeune femme parcouraient un instant le torse du Général, puis retirait le t-shirt de ce dernier. Ce tissu qui la séparait encore de cette évasion charnelle.

L’amour a toujours été difficile à définir quant à son utilisation, son interprétation. L’amour était vif, parfois impossible à saisir. Il se donnait, se reprenait, se gardait à vie… Se brisait. C’est ainsi que Jade, cette Résistante, s’abandonnait à un homme qu’elle admirait de tout son cœur. Elle s’abandonnait à ce besoin mutuel, ce réconfort face à l’obscurité. Elle s’abandonnait face à ses doutes, ses réponses. Là, elle s'abandonnait dans le lit qui n'était pas le sien. Pour ce soir, cette nuit, ces prochaines heures.


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Diarmuid & Jade
Faire l'amour, il n'avait jamais aussi bien réussi que depuis la mort de Shirakz. Idiot, pas vrai? Avec les autres femmes, il n'y mettait pas son coeur, juste sa tendresse. La tendresse, avec elle il n'avait pas toujours eu le temps, pas quand tout risquait d'être la dernière fois. Bon sang ils en avaient eu des accidents tous les deux, des maladresses, des fois ratées aussi simplement. Parfois il y avait eu des colères, parfois un peu de rire quand même, ou bien juste le temps de se rhabiller, de se quitter avant de se jetter au combat.
Tout ce qu'il n'avait pas eu, tout ce qu'il ne lui avait pas donné.
Quand une femme le rejoignait maintenant, ce n'était jamais la même chose. Il aimait, il était là mais fantôme tout à la fois.
Jade, il lui donnait tout, entre soupirs et baisers, tout sauf l'amour.
L'amitié. L'amitié aidait aux bons gestes, l'amour donnait l'impatience, les bousculades. Elle se souviendrait de cette nuit peut-être, et cela serait un bon souvenir.
Diarmuid en donnait beaucoup.
Il donnait, mais que recevait-il?
Rien, il ne voulait rien.
S'enivrer à un mauvais vin mais savourer quand même, c'était cela. Pas que jade soit de la piquette -même si piquette rimait avec nuisette- mais elle n'était pas la femme qu'il aimait, qu'il aimerait toujours et n'oublierait jamais.
Leur étreinte fut longue, assez pour un fou rire ou deux, assez pour des soupirs, parfois un cri. Le temps, les secondes, les minutes, les heures aussi, encore un cadeau de Diarmuid à ces femmes qui ne savaient pas toujours quoi en faire.
Sers t'en, sers t'en pour ton plaisir, peu importe que celui-ci soit long ou court...

Après l'amour, il la garda dans ses bras. Certaines préféraient partir, Diarmuid ne les retenait pas. Elles étaient libres, elles choisissaient. Son rôle à lui, c'était de leur sourire, de les rassurer : non, ça n'avait pas été une erreur, juste quelque chose dont elles avaient eu besoin pour le corps, pour l'esprit, et il n'y avait rien de honteux alors. Jamais.
Si des hommes pour survivre se précipitaient dans les bras des femmes pour ne aps devenir fous, la réciproque était vraie également. La Nature.
Diarmuid ne jugeait pas, pas elles, pas les femmes, jamais, peu importe comment elles choisissaient d'aimer.
Jade, entre ses mains, était un incendie. D'un souffle il pouvait la raviver, de son corps, de son poids contre elle, sur elle, en elle, il pouvait l'apaiser. C'était cela aussi, connaître les gens...

Tout va bien?

Diarmuid demandait toujours cela: avait-il rempli son rôle, devait-il encore faire quelque chose? Généralement, c'était à ce moment que sa maîtresse quelle qu'elle soit commenait à pleurer. A évacuer enfin, évacuer vraiment, mais Jade avait déjà pleuré.
Essuyé ses larmes aussi.

T'as bien fait de venir avec une veste en cuir, rien de mieux pour m'exciter

De l'humour, ça, son sourire aussi, doux, comme celui d'un vieux chien, d'un loup solitaire aussi.

Tu vois, les tortures du corps et de l'âme, on peut aimer même avec. On aimera toujours, c'est à ça qu'on est conçu, et pour ne pas s'empoisonner parfois la haine revient. Un peu. Mais il n'y aura toujours que l'amour, le physique ou le mental, c'est lui qui gagne, celui que l'on fait entre amis, entre amants aussi. Il gagnera toujours, promis Jade...



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COMMUNAUTE DE L'EVEIL
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Diarmuid & Jade
Ce moment intense, comme suspendu dans le temps, que lui offrait Diarmuid, avait permis à Jade de se recentrer. Chose qui n’avait pas été possible jusque là. Non, ici il n’était pas question de l’Amour avec un grand A. Ils avaient eu cet accord silencieux ; ce comportement, cette gestuelle qui avait suffi pour qu’ils se comprennent. Ils avaient établi cette amitié, cette relation classique. Ce lien permettait des choses dans ce genre de contexte. Il ne nécessitait pas davantage, juste le réconfort. Cette amitié améliorée, sans plus. Ils échangeaient un instant d’intimité intense. Non, Jade n’était pas une femme qui s’adonnait à n’importe qui… tout le temps et sans retenue. Non, la brune avait besoin de confiance, de cette barrière pouvant s’ouvrir avec un certains respect mutuel. Non, ses éventuels partenaires n’étaient pas des jouets. Ils étaient amants partageant cette proximité qu’elle ne réservait pas à tout le monde. Jamais elle ne jouerait avec quelqu’un, car il n’y avait pas de recherche à rendre jaloux ou d’obtenir  l’amour de l’autre. La demoiselle n’était absolument pas dans cette optique puisque les relations et elle… Bah ce n’était pas l’extase.

L’atteignant pourtant avec le Résistant, son corps se contractant contre le sien. La bouillonnante avait eu cette respiration forte, cette accélération du rythme cardiaque, cet abandon au soupir final appuyé et insistant. Cet échange charnel avait duré avec cette nervosité, cette complicité qui leur était propre, quelques rires parfois à se demander ce qu’ils pouvaient bien foutre à faire comme certains autres. Oui ces autres qu’ils avaient entendus à côté alors qu’ils conversaient sur des entrainements, autres missions ou des conneries insignifiantes comme ils le faisaient.

C’est une Jade détendue qui s’étendait au creux des bras de Diarmuid. Après tout, elle n’était pas pressée, elle n’avait aucun rendez-vous… Non aucun pour le matin qui arriverait. Pas cette fois. La demoiselle n’avait aucune honte de ce qu’elle venait de faire, il n’y avait aucune raison de s’enfuir, de fuir cet homme, cet ami, ce soutien. La demoiselle s’étirait avec lassitude et fatigue, ses membres fourmillaient  après ce plaisir atteint. Sa température n’avait pourtant pas baissée, la chaleur de son corps avait cette tendance de ne s’apaiser qu’au bout de quelques minutes. Ce frisson, ce revers de l’acte. Une question, une espérance peut être. La Résistante fit comme un bilan d’elle-même et elle se sentait bien, plus sereine qu’en arrivant. Comme pour le rassurer peut être, lui répondre sûrement. Elle acquiesçait « Oui je vais bien merci » Elle allait lui retourner la question quand il fit une remarque sur sa veste, ce à quoi elle ne pu s’empêcher d’avoir un léger rire, ce rire taquin. « A la base, en plus de ne pas attraper froid, je cachais ma nuisette aux autres dans le couloir, tu vois ? » Elle n’était pas pudique, mais elle respectait un minimum les autres, même si une femme se baladant en nuisette dans les couloirs, n’était peut-être pas déplaisant pour certains. Après réflexion, « Maintenant que j’y pense, ce n’est pas ce qui recouvre le mieux une nuisette hein ? » dit-elle en un sourire large.

Le Général lui accordait sa conclusion de cet acte oui, elle en était certaine… Qu’on aime d’une manière ou d’une autre, cette émotion gagnerait. Certains se complaisaient à croire le contraire pour se protéger, s’épanouir dans une cause obscure… Mais il n’y a que l’amour qui permettait une certaine clairvoyance, peut-être à condition qu’il ne soit pas inconditionnel. Des fois qu’il rendrait aveugle, provoquait des erreurs de jugement peut-être, un attachement irrationnel sûrement… Contrairement à ce qu’il avait vécu, Jade n’avait jamais connu ce genre de sentiment à une telle hauteur. Celui qui malgré tant de points, sans doute, troubles, rendait heureux, immensément heureux et épanouie. C’est alors que, pensive, elle se baladait dans son petit sac de relation, puis ayant peur de trouver ce qu’elle cherchait, elle en sortait et le refermait.

« Là je dois t’avouer que tu ne peux qu’avoir raison, ça m’a achevé » riait-elle. Oui, elle sentie son corps se relâcher, se détendre, lui exiger d’assouvir à présent ce besoin de sommeil. La chaleur de son corps commençait à s’évanouir. L’air frais vint à l’atteindre, la Résistante eut ce petit tremblement soudain et court, celui qui vous prend subitement et que vous avez un peu de mal à réprimer. Elle se calait un peu plus contre Diarmuid et captait la chaleur qu’il pouvait lui apporter. « Toi. Ça va ? » Il était important pour elle de lui poser finalement cette question. Ils avaient été dans l’échange, il lui avait beaucoup accordé… à elle surtout… Il était discret, solitaire et pourtant il lui avait beaucoup donné, il l’avait réconforté. Elle était du genre à ne rien demander aux autres, oui c’était rare. Et là, il avait cassé un peu ses codes pour elle. Des amants éphémères, une amitié durable.


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Diarmuid & Jade
Il était ici comme il aurait pu être ailleurs, et ce n'était de la faute de personne. Le moment n'avait rien eu de déplaisant, au contraire, comme une ivresse bienheureuse il pesait encore sur leurs membres à tous deux.
C'était supporter ça le plus difficile, l'absence et la présence tout à la fois. Jade comptait, avait un poids dans sa vie, représentait une boule de sentiments sincères parfois positifs, parfois négatifs quand il n'avait plus la patience. Parce qu'il n'était qu'humain...
Jade comptait mais ne remplaçait pas une minute, une seconde tout ce qu'avait été Shirakz et ne serait plus jamais.
Jade, chacune des autres femmes, et cela n'empêchait pas l'amour, les sourires, les bons instants...
La vie.
Mais il n'avait plus de réponse simple à offrir, pas pour des questions comme ça.
“ça va?”.
Oui, non...Il était Diarmuid et en même temps un fantôme, une idée. L'idée d'un homme qui n'existait plus vraiment, ne pouvait être complet bien que cela ne l'empêche pas de commettre certaines actions portant ou non à conséquences, d'avoir un impact dans la vie comme dans la mort.

”Ca a été une longue journée.....”

La seule réponse qu'il pouvait donner, et les ombres sur son visage se creusèrent un peu plus, lui donnant une sévérité toute intimidante. Un coeur battait contre lui, contre sa peau marquée. Un coeur, une femme, il ne la repoussa pas, sa tendresse à lui était sincère. Il ne la repoussa pas et regarda simplement le mur un peu plus fort.
Parce que ses yeux brillaient de toutes les larmes qu'il retenait. Les larmes de la journée, les larmes de la nuit, malgré ses sourires, malgré les ordres qu'il donnait ou qu'il hurlait, Diarmuid ne pouvait aller au delà de son deuil, donnant des ordres à d'autres que lui-même ne pouvait exécuter.

”.... Parfois, je suis heureux tu sais? Qu'Elle ne soit plus là, elle, et n'ait pas à supporter tout ce que j'endure. Et parfois je suis juste jaloux, pourquoi elle n'a pas à souffrir, que ce soit moi, juste moi?”

L'homme en parlait sans honte ni pudeur, avec le même calme par lequel il avait expliqué à Jade les passions de Ray, les tourments aussi. Parce que leurs vies, leurs coeurs, ce n'était que cela, et n'en déplaise aux jedis ils avaient tout à fait le droit d'éprouver cela.
Y compris la haine et la vengeance.
L'envie de ne pas pardonner.

”En ce moment elle me manque, mais sans colère comme je peux en éprouver parfois, alors oui Jade. Oui, ça va...”

Il se redressa un peu, dos contre la tête de lit, et saisit la guitare à terre, d'un bras. Les cordes étaient accordées, un instant ses doigts errèrent le temps de quelques accords, et puis enfin il joua.
Les notes d'un poème d'amour, les notes d'un poème de mort, de promesse surtout. Cela accompagnait la nuit, variant les soupirs qu'ils avaient eu tous deux dans le plaisir.
En fermant les yeux, on pouvait croire A cela.
Que tout n'était que musique...

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