Feren hocha lentement la tête avant de poser son regard sur sa compagne qui revenait de son bain, esquissa un demi-sourire à la remarque d’Aavryn. Il se décala un peu pour lui laisser de la place pour s’installer à ses côtés, et à la question qu’elle posa à sa sœur, le zabrak fixa l’une, puis l’autre. En effet, Eryl avait eu l’air de vaguement se rappeler du nom de famille de la jeune femme, mais pourquoi ? Elle ne venait pas de leur clan, c’était une évidence, sinon lui aussi aurait connu ce patronyme. La vieille dame se débarrassa de sa blouse et de ses gants, un air songeur sur le visage. « Tu ne t’imposes pas, mon chou, considère-toi comme chez toi ici. Oh, tu peux m’appeler Eryl. Mais allons, où ai-je la tête ? Ne restons pas ici, je suis sûre que vous devez être morts de soif. Venez, allons nous installer au salon. » Elle ne leur laissa visiblement pas le choix, car déjà, à peine eut-elle fini sa phrase qu’elle partait déjà dans le couloir d’un bon pas. S’ils ne comptaient pas de perdre dans la maison, il valait mieux la suivre. Le salon était une grande pièce de vie, bien plus moderne que dans les souvenirs de Feren et qui débouchait sur une cuisine ouverte où sa sœur s’activa. « Un thé, Aavryn ? Ou autre chose, peut-être… c’est comme tu veux. Feren, quelque chose d’un peu plus fort… ? » « Un thé m’ira très bien, merci. », rétorqua le Sith. Il avait besoin de toute sa tête s’il voulait se remettre de toutes ces révélations.

Tandis qu’Eryl s’affairait, il posa les yeux sur Aava, caressa le dos de sa main. A vrai dire, il n’avait absolument pas réfléchi au logement pour lequel ils opteraient une fois sur Iridonia. « C’est comme tu veux, ma chérie. Tu préfères le vaisseau ? » Il lui semblait bien qu’en dehors de sa maternité, elle n’était pas tout à fait dans son état normal. La voix d’Eryl leur parvint de la cuisine : « Vous pouvez rester ici, vous savez. Ce n’est pas la place qui manque ! Enfin, c’est comme vous voulez, vous avez peut-être envie d’être… un peu seuls. Je comprendrai. » Elle revint donc finalement avec un plateau d’où fumait les boissons commandées. Elle servit tout le monde et prit place dans un fauteuil qui semblait être sa place habituelle. « Bien, revenons-en à nos banthas. » Elle prit une longue inspiration, comme si elle rassemblait ses souvenirs, avant de se lancer.

« Il y a eu une bien triste histoire il y a longtemps, sur les Doth’ÿvraan. Ça a fait un tel foin à l’époque, qu’on en a entendu parler jusqu’ici. De ce que j’ai appris, les Doth’ÿvraan étaient une famille d’un clan assez voisin du nôtre. Eloignés de la capitale et du reste de la galaxie, les traditions et les états d’esprit, bons comme mauvais, ont tendance à se perpétuer facilement. Apparemment, le fils de cette famille, qui pourtant avait un statut assez envié – je crois que c’était un militaire plutôt gradé, ou quelque chose de ce genre – a eu l’idée saugrenue de trouver l’amour avec une métisse de la capitale. Vous n’imaginez pas le scandale que ça a provoqué… » La zabrak reprit tristement le silence en avalant quelques gorgées de son breuvage. « Quoiqu’il en soit, un beau jour, les deux amants se sont envolés. Pouf, disparus vers d’autres cieux plus cléments, peut-être. » Feren tourna la tête vers Aava pour en examiner les expressions. Que pensait-elle à cet instant ? Se pourrait-il que cette histoire fut celle de ses parents ? « J’ignore si tout cela est vrai… Mon chou, si tu penses avoir un lien avec ces gens, peut-être vaudrait-il mieux aller voir s’il reste encore d’autres Doth’ÿvraan sur Iridonia. Je pourrais vous donner les coordonnées de leur clan. »

D'un geste, Aava refuse le thé. Pour le moment, elle n'a envie de rien si ce n’est un long repos. Dormir et oublier. Pourquoi pas, ne jamais se réveiller. Cette féroce pensée lui noue l'estomac mais malgré tout, elle affiche ce faible sourire forcé en fixant Eryl avant de murmurer à Feren, la voix fatigué.

« Je préfère le vaisseau... Notre maison... »

Comme si ce vaisseau pouvait faire office de logis. Et Pourtant, c'était bien ce qu'elle éprouvait quand elle y était, sans doute parce que Feren avait tout fait pour qu'elle s'y sente à l'aise. Dans un soupir, elle vient se lover dans ses bras, cherchant à nouveau le réconfort, humant l'odeur de son aimé. Elle se perd dans le silence jusqu'à ce que Eryl ne vienne à parler de sa famille. Ainsi donc il y avait bel et bien des Doth’ÿvraan encore en vie sur Iridonia ? Et avec un renom, qui plus est. La jeune femme darde ses yeux sombres sur la silhouette de la vieille zabrak et murmure simplement.

« Au moment venu, j'irais jusqu'à eux... Mais pour le moment tout ce que je veux, c'est être au calme. C'est être avec Feren. »

Se défaisant des bras de son compagnon, la sith vient à nouveau serrer la main de sa belle-sœur dans un geste doux. Une douceur qu'elle ne réservait qu'à Feren d'ordinaire mais cette femme venait de l'aider, l'avait accepté. Rien à voir avec les œillades hostiles des habitants à leur arrivée.

« Merci pour tout madame Eryl... Vraiment. »

Sa main libère la sienne et Aava vient à nouveau conte Feren, embrassant tendrement la commissure de ses lèvres, caressant sa joue avant de souffler.

« Je retourne au vaisseau... Ne sois pas presser de me rejoindre. Profite de ta sœur, de ta famille... Richi sera avec moi, tout ira bien. »

Un dernier baiser léger comme une plume et déjà, Aavryn s'échappe de ses bras avant de quitter le logis. Elle fait signe au droïde de la suivre et sans le moindre mot, retourne sur leur pas jusqu'au vaisseau qu'elle verrouille derrière elle avant d'aller se lover dans le lit, enrouler dans les couvertures à savourer un sommeil réparateur.