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we must away, ere break of day (aava)

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Il n'en fallu pas plus pour voir Feren bondir hors du lit et venir à la rescousse de sa belle. Le souffle court , Aava se relève avec son aide avant de s'asseoir sur le bord du lit, ignorant leur nudité à tout les deux. Malgré tout, elle offre un léger sourire, tentant vainement de rassurer son compagnon.

Allons, ma chérie… je crois que tu as besoin de repos. Tu es fiévreuse… Il était vraiment temps que je t’emmène en vacances avec moi.


« Une chance que je ne sois pas aux portes de la mort. »


Souffle t-elle avant de poser ses mains sur les genoux en soufflant longuement. Il était rare qu'elle soit dans un état de telle fatigue mais il fallait croire que même les machines à tuer avait besoin de souffler. Aavryn se laisse un instant pour reprendre ses esprits puis lâche d'une voix forte.

« Richi ? Tu peux me préparer quelque chose à manger s'il te plait ? Je t'en serais gré, merci. »

Manger lui ferait du bien, autant qu'un bon somme. Peut-être plus. C'est que Feren avait l'art et la manière de repousser les limites de son corps. Le sale petit zabrak chafouin ! Lentement elle se relève, sans doute contre l'avis de son compagnon puis ramasse son pantalon moniale, la chemise de Feren et les enfile. Ils avaient traîné nus comme des vers assez longtemps. Ajustant sa chevelure, la jeune femme fixa Feren du coin de l'oeil et soupir.

« Feren, je vais bien. C'est juste un petit coup de fatigue, tu sais... »

Du bout des doigts, elle effleure les feuilles de la fougère puis s'éloigne, entrant dans la pièce voisine où le robot était sans doute occupé à satisfaire ses maître. Consciente que Feren l'avait suivit, Aava se laisse choir dans un des siège, observant Iridonia en vue. La belle et dangereuse Iridonia.

« Elle est magnifique... je n'aurais jamais pensé la voir un jour... Encore moins fouler son sol. »

Elle ne lâche pas la planète des yeux, ses couleurs rougeoyantes et ocres qui se mêlent dans de subtiles arabesques. Dans un soupir, Aava se penche sur le tableau de bord et attrape le calepin à dessin qui s'y trouve et qu'elle avait délaissée là avant sa séance de repos. Toujours sans un mot, elle se met à griffonné, perdu dans ses pensées. Comme trop souvent, c'est le faciès de Feren qui orne le papier avec cet air froid, renfrogné, presque mauvais. Mais qu'y peut-elle, c'est ainsi qu'elle l'aime, son Feren. Par le dessin, elle tente d'oublier cette conversation sur Cha'k, sur son amitié condamnable avec le végétale. Y avait-il seulement quelque chose qui pouvait lui remonter le morale en cet instant ? Le crayon passe et repasse, dessinant les ombres, la clarté de ce regard parfaitement sith.

« Feren... Tu m'aideras à trouver ce qui m'arrive ? Tu sais, ce dont je t'aie parlé tout à l'heure... Je me pose beaucoup de question tu sais... je vois l'obscurité qui me change, ça ronge ma peau, mes yeux, mon cœur... Mais c'est comme si on fond... Il me restait une part de lumière. Est-ce seulement possible de vivre avec les deux ? »

Aava soupir longuement, pivotant le visage et fait pivoter le siège pour pouvoir fixer Feren. Elle se livre à lui sans peur parce que sa confiance est absolue, elle sait qu'il ne la jugera pas. Ou du moins, pas aussi sévèrement que les sith.

« Sois honnête... Si les seigneurs noirs découvre tout ça... Que feront-ils ? »
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Feren n’était pas plus rassuré de l’état de sa compagne malgré la tentative de celle-ci. A vrai dire, il ne manquait plus qu’on lui dise que c’était de sa faute. Il n’avait pas imaginé que sa petite chose transformée en guerrière redoutable puisse ne serait-ce que connaître le mot fatigue. Pas à ce point, en tout cas. Ce fut d’un regard désapprobateur qu’il observa Aava se remettre sur pieds alors que tout ce que semblait dire son corps, c’était qu’elle devait dormir pendant toute une journée. Mais il n’était pas né, celui qui empêcherait une zabrak de faire ce qu’elle avait en tête. Feren grommela en partant à la recherche de son pantalon qui s’était encore égaré quelque part, dans les recoins de la chambre, avant de s’en habiller pour suivre la jeune femme partie vers le cockpit. Il fit néanmoins une halte dans la pièce qui leur servait de salon/cuisine/salle-à-manger/salle-à-glander. Il fut surpris d’y voir Richi déjà à l’œuvre alors qu’il n’aurait pas manquer de trouver des excuses bidons si c’était lui qui aurait demandé quelque chose. Il y avait du favoritisme dans l’air.

Le zabrak se reprit une tasse de thé pour finalement rejoindre la jeune femme au bout du couloir qui lui faisait face. La baie vitrée du cockpit leur présentait la rondeur d’Iridonia, dans un aspect paisible qui était fort trompeur car déjà, dans certaines zones, on pouvait apercevoir des trainées orageuses qui se formaient. Il s’adossa à la paroi qui faisait face à cette vue à la fois émouvante, pour ce que ça impliquait pour lui, pour elle, et énigmatique. Sirotant quelques gorgées du breuvage encore brûlant, le Sith finit par hocher la tête face à la remarque de son aimée. « Ouais, de rien. », répliqua-t-il avec une pointe de sarcasme. Quelque part, il devrait la remercier aussi, sinon il n’aurait jamais pris la peine de programmer un retour sur cette planète. Le zabrak se tourna vers Richi qui apportait un plateau à la jeune femme occupée à dessiner, sans qu’il ne puisse en apercevoir le résultat. « C’est moi ou il fait moche, là en bas ? » Tout en servant Aava, le droïde répondit. « En effet, maître. Je préconise un vol stationnaire en haute atmosphère en attendant que l’orage passe. Cela risque d’être dangereux de se poser aux coordonnées que vous avez indiquées, sinon. » « On n’est plus à quelques heures près. » Surtout Aavryn.

Il avait le nez plongé dans la vapeur du thé et de ses réflexions quand celle-ci se tourna en sa direction. « Evidemment. », souffla-t-il. Evidemment qu’il l’aiderait. Ça servait à ça, les petits amis. Enfin, à ce qu’on lui avait dit. Il leva un œil orangé vers sa compagne. « Je suppose qu’on ne serait pas capable d’aimer ni de se faire des amis, sans… cette part de lumière. », avoua-t-il sur un ton un peu hésitant. « Et puis, ça deviendrait franchement ennuyeux si on pensait sans cesse à tels complots pour abattre tel rival, ou tel rituel pour acquérir tel pouvoir. D'autant plus que… il y a longtemps, le Code ne comprenait que la première partie, avant d’être complété au fur et à mesure. Pas de blabla sur l’obscurité ou la lumière, ni sur la haine, juste un point de vue pragmatique sur la vie et le monde, et une recherche infinie de la perfection. » Il ne voyait donc pas en quoi être Sith était incompatible à avoir un minimum de bonnes choses au fond de son âme. Quant à sa dernière question, la plus difficile… comment réagiraient les seigneurs noirs face à une Sith qui se sentait perdue entre sa noirceur et cette infime lueur qui continuait à briller ? Il aurait préféré ne pas l’imaginer.

Pendant de longues secondes, son regard se perdit sur le bloc de dessin que tenait Aava, ne pouvant s’empêcher d’être toujours aussi surpris quand c’était lui qu’elle dépeignait. Avec sa mine des mauvais jours. A force de se voir ainsi, il allait finir par être convaincu d’être le Sith le plus horriblement impitoyable de cette galaxie… Et ça n’aidait pas à dégonfler des chevilles, aussi. Il soupira avant d’avaler à nouveau une gorgée de thé. « Ça dépend du seigneur noir… », s’avança-t-il finalement. Darth Zeon aurait sans doute le visage le plus méprisant qu’il aurait jamais eu de sa vie. Un regard froid, sans expression. Darth Arkana… c’était une femme pour qui l’honneur comptait beaucoup, contrairement à une pléthore de Sith. Mais elle agirait aussi selon ce qu’elle pensait être l’intérêt de l’Ordre. Quant aux deux autres, Feren ne les connaissait pas pour pouvoir s’avancer. « Ils feront pas la fête, ça c’est sûr. Ils vont sûrement penser trahison. Ou faiblesse. Ou des conneries du genre. » Feren releva alors les yeux sur Aava. Une lueur agacée brillait dans ses orbites, songeant à l’étroitesse d’esprit des Sith comme des Jedi. Il y avait le côté obscur évidemment. Pour lui, en tout cas. Il ne s’imaginait pas ailleurs. Mais on pouvait être un Sith… et savoir faire preuve, parfois, de sympathie. Et de savoir-vivre.
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Évidemment.

Un vague de soulagement envahit la poitrine d'Aava. Feren était le seul qui arrivait encore à la faire sentir comme utile. Son soutient était un cadeau inestimable, au delà de toute espoir de rédemption.

Je suppose qu’on ne serait pas capable d’aimer ni de se faire des amis, sans… cette part de lumière.

« Je le pense aussi. Et je crois que c'est important... L'obscurité est un moyen d'atteindre le pouvoir mais... Pour le reste ? Pour vivre ? Je crois que nous avons besoin de cette petite part de lumière sinon... Que serait la vie ? Courir indéfiniment après le pouvoir, mais pour quelle raison ? Quel est le but de tout ça ? Je crois au fond que je ne l'ai jamais vraiment compris... »


 Et puis, ça deviendrait franchement ennuyeux si on pensait sans cesse à tels complots pour abattre tel rival, ou tel rituel pour acquérir tel pouvoir. Et puis… il y a longtemps, le Code ne comprenait que la première partie, avant d’être compléter au fur et à mesure. Pas de blabla sur l’obscurité ou la lumière, ni sur la haine, juste un point de vue pragmatique sur la vie et le monde, et une recherche infinie de la perfection.


« C'est bien connu, les hommes de pouvoir changent toujours les règles pour que cela aillent à leur convenance et nourrissent leur propre pouvoir. Tu sais, ce Cha'k... Ce qui m'a étonné le plus chez lui c'est que, malgré qu'il ai vu et sentit que j'étais une Sith, il n'a jamais eu un comportement hostile. Je crois que c'est ce que j'ai apprécié le plus, il a fait l'effort de me comprendre et le plus incroyable c'est qu'il ne m'a pas jugé pour cela. Au contraire, il m'a fait savoir qu'il comprenait, il m'a montré des souvenirs de sa vie passée... J'y ai vu sa souffrance, sa solitude... Je ne sais pas, je crois que je me suis beaucoup retrouver en lui, d'une certaine manière. »

Aava soupir, non sans un doux sourire aux lèvres. Elle se recroqueville sur le siège, continuant de gratter le papier de son crayon, affinant les détails de son œuvre. Discuter de tout cela librement lui faisait un bien fou, sans doute que son état était aussi dû à toutes ces choses refoulées. Elle écoute son aimé, sa réponse que les seigneurs noirs, réponse dont elle s'était douté. Au fond, elle connaissait leur idéologie, les lois auquel eux aussi devait obéir et surtout, l'exemple qu'ils venaient montrer.

Ils feront pas la fête, ça c’est sûr. Ils vont sûrement penser trahison. Ou faiblesse. Ou des conneries du genre.


« Zeon est persuadé que mes émotions sont une faiblesse... J'ai essayer de lui faire comprendre qu'elles me rendait forte parce que mon attachement pour lui, pour toi... était ce qui me donnait un but. J'ai une raison de me battre, j'ai une raison d'être forte. Et cette force je veux qu'elle servent pour les sith. Je n'ai jamais été aussi forte que depuis que j'ai ce désir de vous protéger, tous autant que vous êtes. »


La jeune femme abaisse son crayon et relève le visage, plongeant ses yeux abyssaux dans ceux ambré de son aimé. Elle lui offre un sourire pincé et murmure.

« Tu sais, Zeon est... Je crois que je le déçois mais... Il ne se rend pas compte que c'est son enseignement qui m'a ouvert les yeux. Il m'a fait autant de bien que de mal, il a été pour moi un père plus que Drïx ne l'a jamais fait... Zeon m'a appris à voir plus grand, il m'a donné le goût de la connaissance... Tu sais quand j'étais gamine et que je suis arrivé ici, je ne savais même pas lire, encore moins écrire... Si j'étais resté sur Coruscant, je serais morte probablement avant mes dix ans... Mais quand je suis arrivé sur Korriban, que j'ai été confié à Zeon j'ai eu accès à l'éducation, je passais mon temps le nez dans les livres. Et avant de faire de moi une arme, une combattante... On m'a appris à être quelqu'un. Je me suis forgé une personnalité entre les mains de Zeon... Zeon a été bon pour moi. Il peut me trouver faible, penser que mes émotions sont un problème... La vérité c'est qu'il a fait de moi une femme qui s'est accepté comme elle, avec ses forces et ses faiblesses. Je n'ai pas besoin de haine, je n'ai pas besoin de pouvoir... je sers les sith, je fais ce que j'aime et je le fais bien. Je n'ai pas besoin de plus. J'ai juste besoin d'être moi-même, de servir les seigneurs noirs car c'est la seule chose que je désir. Je n'ai pas envie de les surpasser, je n'ai pas envie de prendre leur place. Savoir que je participe à faire grandir notre communauté, que par chaque action que je fais et que je réussis, j'aide à bâtir quelque chose... je me sent comblé, je me sent entière.»

Aavryn soupir longuement et se hisse du siège, s'approchant de Feren et vient tendrement s'asseoir sur ses genoux, enlaçant ses épaules. Ses lèvres flirtent avec la joue tatouée de son aimé alors qu'elle murmure.

« Je veux juste construire un avenir pour les notre Feren... Tu trouve que c'est condamnable, toi ? »
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En tout point, il se retrouvait dans les questions que se posait Aava. C’était une quête qu’il avait dû accomplir de lui-même il y a plusieurs années déjà, quand il s’interrogeait sur ce qu’apporterait de plus une existence vouée au côté obscur et aux Sith… A quoi bon tuer et tuer encore si au bout du chemin, il n’y avait rien ? Rien d’autre que le vide, l’absence de raison, de but, d’objectif ? On n’apprenait pas à se connaître à l’Académie. On n’apprenait pas à se trouver un quelconque aboutissement. On se contentait simplement de survivre, de faire grandir sa noirceur, ses ressentiments, sa colère, avant d’être lâché en pleine nature comme des bombes à retardement. « Le pouvoir, tout ce qu’on nous inculque, au final… sont seulement des outils. Des instruments pour construire et accomplir ce vers quoi on veut tendre. Il faut juste trouver ces objectifs de vie. Beaucoup errent et croient qu’avec un pouvoir absolu, ils se sentiront pleins et entiers, mais… j’ai l’impression que le passé se tue à nous démontrer que ça n’a pas marché. »

Le zabrak se sentait étrangement serein en confiant ainsi ses réflexions les plus intimes, ses doutes, ses divergences par rapport à la pensée classique des Sith. C’était comme s’il pouvait enfin se libérer de ses moments d’incertitudes, de ses lassitudes. Au final, s’il explorait ainsi le monde, ce n’était pas simplement pour se gaver de connaissances ou pour vivre tout un tas d’aventures folles… c’était sans doutes aussi pour observer tous ces destins normaux qui se jouaient autour de lui, être parmi ces gens qui ne s’alambiquaient pas la vie à tenter d’être immortels, ou maitres de la galaxie. Etre loin de l’Académie et de l’agacement qu’il pouvait sentir monter en lui en constatant parfois les raccourcis faciles empruntés pour former les apprentis. En tout cas, finalement, cet arbre qui marchait lui plaisait de plus en plus. Enfin quelqu’un capable de discuter avec un Sith sans tenter de l’assommer des dogmes Jedi. « Il faudrait que tu me le fasses rencontrer un jour, ton arbre à sourires. » Feren se décolla finalement du mur pour aller s’installer sur un siège proche d’Aava. Son regard se perdit dans la contemplation d’Iridonia, si lointaine et si proche, alors que la jeune femme lui parlait du seigneur Zeon.

Le Sith sentit un tic agiter sa joue alors qu’il fronçait légèrement les sourcils. « Il t’a reproché… ça ? » Il crut étouffer. Mais, mais… Feren en restait sans voix. Comment un Sith pouvait-il reprocher à un autre Sith d’être faible à cause de ses émotions ? N’étaient-ce pas justement les émotions qui les distinguaient en tant que Sith ? Ces passions qu’on leur rabâchait à longueur de temps. Du moment qu’elles étaient sous contrôle, où était bien le problème ? Au moins Aava était à n’en point douter la personne la plus serviable et la plus humble de leur Ordre. Alors que si elle le souhaitait, elle pourrait en expédier au tapis, des seigneurs noirs. En leur cassant les dents en prime. Rien qu’à cette pensée, le zabrak était fier de l’avoir comme compagne. Il esquissa un sourire de bienvenue lorsqu’elle prit place sur ses genoux, puis il entoura sa taille gracile d’un bras. De l’autre, il posa sa tasse vide sur le tableau de bord. « Au fond, c’est ce que je souhaite aussi. », murmura-t-il. Les Sith avaient-ils jamais eu la moindre vision de l’avenir ? Il voulait penser que si. Qu’ils pouvaient être là pour construire une autre galaxie, où celui qui se hissait à la sueur de ses propres efforts avait plus de mérite que ceux nés dans les dorures inconscientes et vaporeuses de l’oisiveté. La République avait été du grand n’importe quoi. Tellement n’importe quoi qu’un Sith avait pu en prendre la tête… sans parvenir toutefois à établir sa vision de la paix. Le Premier Ordre… bah, ça ne valait pas mieux que les bureaucrates. Alors Feren voulait croire que la nouvelle communauté Sith serait capable d’apporter autre chose. Même si c’était de force.

Il finit par avouer, au bout de quelques temps de silence : « L’avenir de l’Ordre, et le nôtre, oui… mais parfois, je ne sais plus comment m’y prendre. Et puis, avec nos chefs qui ne sont pas fichus de se mettre d’accord… » Le zabrak ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Avant d’être un Sith, j’étais juste une arme pour l’Empire. Un traqueur, un chasseur, un tueur. La seule chose qui a dû me différencier d’un droïde, c’était la Force. Un matricule qu’on envoyait pour tuer les Jedi qui restaient. S’il n’y avait pas eu la guerre, j’en serais sans doutes devenu un… Un très mauvais, probablement. » Il éclata de rire à cette pensée. Tout aurait pu être si différent. Mais il ne regrettait rien. « J’ai tué des gamins de mon âge qui se terraient dans des endroits oubliés, sans espoirs, terrifiés et morts de peur. Les pires menaces pour l’empire, bah voyons ! Même ceux qui étaient plus vieux n’auraient pas fait de mal à une mouche, pour de ne pas attirer l’attention. J’ai pas fait ça pour bâtir quoi que ce soit, ou parce que j’en avais envie. Quelque part, c’était juste eux ou moi. Et même si je n’ai pas regrets par rapport à ce que j’ai fait, je détesterais avoir à le refaire aveuglément pour les Sith. Parce que je me sentirais à nouveau privé de mes buts, de ma propre personnalité. Alors oui, j’espère bien que personne ne trouverait à dire que souhaiter construire l’avenir en gardant son libre arbitre, c’est punissable. »
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Le pouvoir, tout ce qu’on nous inculque, au final… sont seulement des outils. Des instruments pour construire et accomplir ce vers quoi on veut tendre. Il faut juste trouver ces objectifs de vie. Beaucoup errent et croient qu’avec un pouvoir absolu, ils se sentiront pleins et entiers, mais… j’ai l’impression que le passé se tue à nous démontrer que ça n’a pas marché.

« Au moins, toi tu sais te poser les bonnes questions... Et je me sent déjà beaucoup moins seule en le sachant. »

Avec tendresse, Aavryn se blottit plus fort contre Feren, couvrant sa joue de baiser léger comme des plumes. Elle semblait reprendre des forces, du courage et surtout... Elle souriait. Cet échange avec Feren semblait avoir apporter le soutient dont elle avait tant besoin depuis des années, une oreille attentive à qui se confier, quelqu'un qui la comprenait sans la juger.

Il faudrait que tu me le fasses rencontrer un jour, ton arbre à sourires.


« Si tu promet de ne pas essayer de le tuer alors oui, je te le présenterais. Je crois que nous avons beaucoup chose à apprendre d'un être comme Cha'k... Et tu verras, ses sourires sont les plus beaux de toute la galaxie. »


Affirme Aava sans la moindre hésitation, posant son visage contre l'épaule de son aimé. Elle hume l'odeur de sa gorge, observe Iridonia et ses tempêtes visible de l'espace. Ils étaient certes en sécurité ici dans ce vaisseau mais Aava regrettait de ne pouvoir assister à cet orage, voir sa grandeur, les deux pieds sur terre. Quand Feren s'offusque des paroles de Zeon, la jeune femme hausse les épaules et murmure.

« Ne lui en veux pas Feren... Zeon croit que le pouvoir est-ce qu'il y a de mieux pour moi, parce que c'est ce qui a été le mieux pour lui. Au fond, à sa façon, il veut juste me voir réussir. Et c'est sans doute une des choses qui me rapproche le plus de l'idée qu'il est et restera mon père. Dans mon cœur, au moins. »

Malgré tout, un sourire fleurit sur ses lèvres et de douces pensées se mêle à un élan de reconnaissance. Zeon ne changerait pas mais Aava ne le voulait pas autrement que tel qu'il était. C'était ainsi qu'elle l'avait toujours apprécié, dès son plus jeunes âge. Alors qu'elle se plonge à nouveau dans le silence, la sith écoute à son tour son compagne on se confier. Oui, leur chefs avaient du mal à s'entendre, à coordonner leurs idées sans oublier cette histoire avec la bombe de Naboo qui avait ébranlé tout le monde. Pour des êtres qui recherchaient la puissant, les sith n'avaient jamais été aussi faible que maintenant. Triste réalité.

« Moi aussi j'ai tué, trop souvent... Au début c'était atroce, je vivait très mal avec cette idée et puis un jours, j'ai cesser de me poser des questions. J'ai arrêter de voir mes victimes comme des humains, je me suis détaché de ma culpabilité. C'est triste à dire mais j'ai plus la place pour la compassion. Maintenant je fais ce qu'il faut, quand il le faut. Cela m'a prit du temps mais j'y suis parvenu. »

Lentement elle redresse le buste, hume l'air autour d'eux et esquisse un sourire.

« Richi ? Tu as fini ? Je sent l'odeur d'ici ! »

Elle lance un sourire à Feren et se lève de ses genoux, trottinant d'un pas dansant jusqu'à l'espace cuisine du vaisseau. Décidément ce bijoux était bien équiper, aucun doute que Feren devait être bien ici durant ses longs voyages. Dans l’encadrent de la porte, la zabrak esquisse un sourire, fixant le droïde et susurre.

« Je ne sais pas ce que tu as cuisiné ? Mais l'odeur est divine. T'es vraiment le meilleur Richi, tu le sait ça ? »
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Ah, oui, donc en fait Aavryn préférait les sourires de Cha’k aux siens, apparemment il était mieux quand il tirait la gueule, c’était ça le sens caché de sa phrase ? Toutefois, le zabrak garda sa réflexion pour lui et promit de lui confier son sabre-laser au moment venu, pour ne pas découper malencontreusement quelques branches à l’arbre qui marchait. Après tout, il avait bien épargné la vie de Nev-Ora, il pourrait bien faire de même pour une antiquité végétale extrêmement rare. Il était vrai que cela aurait été du gâchis de le découper en bûches sans d’abord l’avoir étudié jusqu’au plus profond de ses racines. Curieuse créature, tout de même… le zabrak finit par grommeler d’un air peu convaincu alors que sa compagne défendait le point de vue de Zeon. Son père… il n’y avait vraiment qu’Aava et seulement elle pour pouvoir considérer ce seigneur Sith comme une figure paternelle. Ou alors elle n’avait pas du tout la même vision de l’amour filial que lui. Tout était possible…

« En même temps, les Sith et la compassion… », marmonna-t-il comme en aparté au récit d’Aavryn. Les Sith et la compassion, ça ne faisait jamais bon ménage. Et ça n’existait tout simplement pas. Les membres du conseil noir s’arrangeaient sûrement pour faire disparaître ceux qui en faisait preuve de manière un peu trop évidente. L’air ambiant commençait à se parer d’une odeur agréable provenant de l’espace cuisine. Feren esquissa un sourire en voyant la jeune femme s’éclipser, dirigée par l’appel des narines et des papilles. Sourire qui fondit instantanément alors qu’elle débitait une montagne de compliments pour son droïde, des compliments auxquels il n’avait jamais droit d’ailleurs. Il entendit Richi répondre d’une voix particulièrement enjouée. « Vous me flattez, maîtresse Aavryn. C’est plus que mes circuits ne peuvent en supporter, ooooh ! » Feren leva les yeux au ciel. « Tu vas le faire rougir, Aava... » Déjà qu’il pouvait parier son vaisseau que les yeux du droïde étaient en train de clignoter. « Il s’agit juste de brochettes de Block marinées avec leur sauce au miel d’abeille-étincelle. Ça devrait vous remettre rapidement sur pieds, maîtresse ! »

Le zabrak reporta son attention sur la planète et sur les relevés de l’ordinateur de bord. La moitié des chiffres qui défilaient sur les écrans, il n’y comprenait strictement rien, en revanche, les rapports météorologiques mesurés par les capteurs qui se trouvaient sur le vaisseau, c’était suffisamment clair pour constater que la tempête avait l’air de se calmer.  Une nouvelle qui accentua l’impatience du Sith, qui n’en pouvait plus de sentir osciller entre l’hésitation et la curiosité. Il laissa déjeuner Aava tranquillement et en profita pour prendre une douche rapide avant d’enfiler des vêtements propres. Quelques minutes plus tard, il retrouva le cockpit, toujours aussi vide, et lança en direction de la salle de vie : « Richi ! Quand t’auras fini de draguer ma copine, tu pourras sûrement nous faire amorcer la descente. » Après un court silence, la voix métallique du robot, dépourvue de tout enthousiasme, lui répondit un : « Oui, maître, tout de suite. » pas du tout convaincu.
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Il s’agit juste de brochettes de Block marinées avec leur sauce au miel d’abeille-étincelle. Ça devrait vous remettre rapidement sur pieds, maîtresse ! 

La jeune femme sent son estomac se serrer alors qu'elle lance un regard reconnaissait au droïde. Bon sang, ce n'est certainement pas Xp-17 qui ferait cela pour elle. Aava soupir longuement, humant l'odeur de la nourriture et murmure avec un clin d'oeil amusé.

« Tu es le meilleur des droïdes. »



Richi ! Quand t’auras fini de draguer ma copine, tu pourras sûrement nous faire amorcer la descente.

La sith soupir longuement, secouant la tête. Décidément, Feren avait une approche très différente de la sienne quand il s'agissait de son compagnon robotisé. La jeune femme délaisse le droïde à sa corvée puis reviens vers son amoureux, se faufilant jusqu'à lui sur la pointe des pieds, le pas dansant et souffle.

« Tu sais, tu devais être plus gentil avec Richi... Il se plie en quatre pour toi, il est utile, pragmatique et il t'adore malgré la façon dont tu le traite. »

Rouspète gentiment la zabrak non sans un sourire aux lèvres. Elle se laisse choir sur les genoux de son compagnon, libérant un rire amusé et l'enlace avec amour. Yeux dans les yeux, elle dévore Feren de son regard sombre et amoureux malgré tout.

« Si les robots pouvaient aimer, je suis sûr que Richi t'aimerais presque autant que moi. Profite d'avoir un compagnon fidèle et intelligent... il est celui qui t'accompagnes chaque jours, brisant tes instants de solitude... Réfléchis-y, mon amour. Je sais que ce n'est qu'un droïde mais... C'est Richi, ce bon vieux Richi ! »


Ses lèvres se posent sur les siennes dans un baiser passionné. Aava esquisse un sourire puis se lève à nouveau, observant Richi qui apporte le repas et s'installe sur son siège à elle. Il ne lui faut pas longtemps pour se jeter sur les brochettes, affamées comme jamais.En bonne carnivore zabrak, la viande ne fait pas long feu, est rapidement engloutit. Elle mange dévore, se pourlèche les lèvres non sans un soupir de satisfaction pour le regard du droïde et de Feren sans doute peu habitué à la voir manger de la sorte comme un animal. Quand elle réalise, ses yeux se lève et la sinistre créature grogne simplement.

« Quoi ? Pourquoi vous me fixez comme ça ? »

Aava délaisse l'assiette vide et s'enfonce dans son fauteuil pour fixer à nouveau Iridonia plus proche que jamais. Quelle incroyable planète... Elle se questionne savoir si malgré sa naissance sur Coruscant, elle avait été conçu ici, au milieu des chaleurs extrêmes,de l'union militarisé. Elle ne savait même pas si Drïx avait été marié avec sa mère... Au fond, peut-être qu'elle aussi avait besoin de réponse, tout comme Feren.

« Je vais aller me préparer. »

Souffle soudainement la sith d'un air morne et fermé. Elle bondit hors de son assise et retourne à la chambre pour enfiler une de ses éternelles tenues sombres, fait de cuir, orné de chaînes et autres accessoires aussi lourd qu'à l'esthétique agressif. Bien vite elle revient dans la pièce principale, allure décente alors que ses pas claque sur le sol sous le poids de ses lourdes bottes de cuir. Aava avait tout de même une sacrée dégaine et lorsqu'elle reprend place dans son siège et s'attache, elle murmure à Feren.

« Je me sent un peu anxieuse... j'espère que tout se passera bien bien,là-bas. »
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Le zabrak sentit ses mâchoires se serrer de manière imperceptible face à la remarque de la jeune femme. Ses narines frémirent alors qu’il se laissait expirer tout le contenu agacé de ses poumons. Etre gentil avec Richi ? Avec un droïde ? Non, pire, être gentil tout court ?! S’il se pliait en quatre, c’était bien parce qu’il s’agissait d’un droïde protocolaire, il avait été conçu pour ça, ce n’était pas parce qu’il le souhaitait de tout son cœur. « Il… m’adore ? » Ce dernier mot lui arracha presque un rictus à la fois de dégoût et d’horreur. Et puis zut, c’était son droïde après tout, il en faisait ce qu’il voulait. D’autant plus que cette remarque venait tout de même d’une fille dont le droïde était une épave ambulante ! « Oh, tu veux qu’on en parle, de droïdes ? Tu sais, tu devrais peut-être le réparer, ton XP-17… », rétorqua alors le Sith avec un sourire narquois. Toutefois, il ne put s’empêcher de lâcher un soupir déconfit face à toute l’énumération des qualités du robot protocolaire. Misère… c’était plutôt Aava qui aimait Richi presque autant qu’elle l’aimait lui.

Alors que la jeune femme quittait ses genoux pour se ruer sur son assiette fraichement servie, le regard du zabrak se perdit à nouveau vers l’atmosphère d’Iridonia, ses traits ayant pris un air passablement ronchon. Le pire dans toute cette histoire, c’était qu’elle n’avait même pas tort. Ce droïde l’accompagnait en rechignant parfois depuis des années et servait d’à peu près tout et n’importe quoi : comptable, intendant, conseiller, intermédiaire avec les contacts de son trafic, pilote, cuisinier… Ah, il détestait quand elle avait raison sur un point qui l’agaçait. Sa tête se tourna lentement vers le droïde qui s’était planté à côté de lui et remarqua qu’il observait silencieusement la zabrak, une teinte de perplexité brillant sur ses yeux métalliques. Quoi, il n’avait jamais vu quelqu’un en train de manger ? Feren bifurqua alors son regard vers Aava, qui dévorait pour cinq. Et comprit. Effectivement, à cet instant, elle ressemblait plutôt à un Rancor affamé. Il ne fit aucun commentaire, sentant juste sa mâchoire qui était sur le point de se décrocher, restant figé dans son mutisme alors qu’elle s’éclipsait.

Ce fut Richi qui reprit ses esprits le plus vite et il s’installa sans plus tarder dans le siège du pilote. Le vaisseau reprit légèrement de la vitesse et amorça sa rencontre avec l’atmosphère encore assez agitée par endroits de la planète. L’appareil se laissa porter entre les nuages, offrant parfois une vue partielle sur quelques landes de terre en contrebas. Feren sentit ses cœurs s’accélérer. « Richi… ? », marmonna le zabrak en quittant la planète des yeux, sans pour autant les poser sur le droïde, qui répondit machinalement : « Oui, maître ? » « C’est vrai que tu m’adores ? » Aava était encore en train de se changer, et ce fut un silence assez bizarre qui s’installa pendant plusieurs secondes. « Je crois que malgré vos excès de menaces, maître, je n’ai jamais autant aimé servir un maître. » Une moue de surprise se dessina sur le visage du zabrak avant de s’effacer aussitôt. Feren prendrait ça pour un oui… Aussi bizarre que cela paraissait. Ses excès de menaces… mais bien sûr. Il pouvait au moins se sentir plus que chanceux de n’avoir jamais donné de raisons pour qu’il les mette à exécution, d’abord !

La jeune femme ne tarda plus à les rejoindre, revêtue de son habituelle tenue qui avait de quoi effrayer un Mandalorien mais que Feren ne pouvait s’empêcher d’adorer. Un sourire rassurant s’étira sur ses lippes alors qu’il tendait une main vers la sienne pour en caresser le dos. « Il n’y a pas de raisons… » Ou, peut-être que si, en fait. Il ne lui avait jamais dit, de ce qu’il soupçonnait de ses probables gènes humains. « Tu risques juste d’être… hum, un peu surprise. Disons que tu as quelques différences avec les Iridoniennes… Ne le prends pas mal si les gens te dévisagent avec de la stupéfaction. » Voire du mépris, pour ceux qui abhorraient les humains et la progéniture métissée des deux espèces. Le vaisseau fila sous la couche nuageuse, approchant vers une zone de canyons épargnée par les vents trop violents. La ville de province où il avait grandi s’était à présent dotée d’un petit spatioport et Richi était déjà en train de demander les autorisations pour se poser là-bas.
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La caresse sur sa main arrache un tendre sourire à Aava. Tendre oui, mais crispé. Elle transpire la gêne mais malgré tout, la jeune femme glisse sa main contre celle de son aimé, entrelaçant ses doigts aux siens. Comme toujours, elle trouvait en Feren la force et le courage qu'il lui fallait. Pourtant quand il reprit la parole, ses doutes redoublèrent.

Tu risques juste d’être… hum, un peu surprise. Disons que tu as quelques différences avec les Iridoniennes… Ne le prends pas mal si les gens te dévisagent avec de la stupéfaction.

Aavryn garde le silence,fronçant les sourcils. Elle avait déjà remarquer sa différence avec lui mais ne réalisait pas que cette différence était avec tout les zabrak. Qu'est-ce qui pouvait bien les gêner chez elle ? Curieuse et de plus en plus anxieuse, la jeune femme s’enferme dans sa bulle de silence, se contentant d'attendre l'atterrissage. Non sans mal, 'angoisse la ronge, la bouffe jusqu'au plus profond de son âme. Elle attend Aava, plus discrète que jamais, effacé entre son compagnon sith et le droïde. Elle observe l'horizon, l'ambiance rougeoyante et pesante de l'atmosphère Zabrak... Et finalement, pas si différente de celle de Korriban. Alors que l’atterrissage est autorisé, Aava se lève, suivant Feren de près. La première chose qui la frappe c'est cet air chaud,presque brûlant qui envahit ses poumons. Puis l'étendu de l'architecture métallique, les vaisseaux qui circulent en nombre, librement.Il y avait quelque de fort, de rude et d'austère dans le décor qui se dressait sous ses yeux. Alors c'était ça, une cité Zabrak ? Un nœud se forme dans son estomac et lentement, détourne son regard... Pour croiser celui de zabrak présent aux spatioport. Il avait vu juste Feren, déjà les regards se portaient sur elle, les murmures étaient soufflé tout bas, regard en biais. Méfiance, dégoût, presque. Puis elles y vit des femmes... Leur front largement dégarnie, les cornes ressemblantes à celle de Feren. Rien qui ne la faisait ressembler elle, à ce peuple qui était soit-disant le sien.

« Feren... ? »

D'un geste brutale, la jeune femme retient son compagnon par le bras, le forçant à lui faire face. A sith n'est pas à l'aise, l'angoisse toujours plus forte et rapidement elle tire Feren dans un coin loin des regards, loin des oreilles indiscrètes. Pire encore, c'est avec une force démesuré qu'elle plaque son petit ami contre le mur,son avant bras bloquant sa poitrine, sa gorge dans une prise de domination alors que ses noires prunelles se dardes sur lui et que la femme crache de colère.

« La vérité ! Je veux la putain de vérité !!! »

Le souffle court, Aavryn toise Feren, dents serrées de haine. Peut importe de quoi il s'agit, il lui a caché quelque chose et sait, elle sent, que la réaction des zabrak n'est pas du à la noirceur de ses yeux. Il y a quelque chose d'autre, c'est tout son être qui diverge du leur.

« Pourquoi je suis pas comme eux ?! Qu'est-ce que tu sais et que tu me cache ? »

Sa prise se renforce et déjà, la noirceur exulte de chaque pores de sa peau. Elle est prête à lui faire du mal s'il le faut, le soumettre de la pire façon qu'il soit. L'horreur elle en a déjà fait usage sur lui, Aava serait prête à le refaire et Feren le sait déjà.

« Ne me force pas à t'arracher la vérité Feren, on sait tout les deux que tu ne voudrais pas retenter l'expérience. »

Elle pivote le visage, toisant Richi à son tour et le menace d'une doigt, d'une voix sifflante et puant de menace.

« Quand à toi, ne t'avise même pas de prendre sa défense où je te jure que je t'arrache boulon après boulon et te fait bouffer tes files un par un avant de te jeter dans un des lacs d'acides de cette foutu planète !! »
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Feren fronça légèrement les sourcils alors que sa compagne gardait obstinément et étrangement le silence tandis que le vaisseau survolait la petite cité pour finalement amorcer son atterrissage. Toutefois, à la fois trop excité et tendu par cette arrivée, ce retour vers ses racines, ses origines, il ne chercha pas à connaître la cause de ce mutisme, de ce qu’il percevait presque comme un malaise. Alors que le vaisseau était sur le point de toucher un sol qu’il n’avait foulé depuis un demi-siècle, le zabrak se leva, récupéra son manteau et s’approcha de la rampe d’accès qui finit par s’ouvrir dans un sifflement d’air décompressé. A cet instant, l’air acidulé de la planète lui souffla à la figure une multitude de senteurs enfouies aux tréfonds de sa mémoire, des fragrances oubliées qui n’existaient qu’ici, sur la l’amère et difficile planète des zabraks. Son regard était attiré çà et là, par les vaisseaux qui allaient et venaient, par les véhicules magnétiques qui circulaient dans la rue principale, par les habitations métalliques, modernes, qui étaient creusées dans la roche du canyon. C’était comme ce qu’il avait connu en étant enfant… en plus neuf.

Richi était sur leurs talons, tout aussi silencieux que son maître. Lui aussi regardait avec sans doutes une certaine curiosité cette planète sur laquelle, il lui avait dit ne s’être jamais rendu. A mesure de leur marche dans le spatioport, ils croisèrent des locaux, des zabraks dont certains les dévisageaient avec un peu de méfiance, parfois même d’appréhension, semblait-il, quand on croisait le regard rougeoyant du Sith. Mais, comme il l’avait estimé, ce fut lorsqu’on observait Aava que les réactions s’avéraient plus distantes encore. Il avait souvenir que son clan avait toujours été quelque peu soupçonneux ou suspicieux à l’égard des humains, mais à ce point… Sans doutes que l’invasion impériale n’avait pas du tout aidé à établir la moindre cohabitation de qualité, et que cette intrusion, ces meurtres commis étaient encore malgré tout très présents dans les mémoires. Les zabraks n’étaient pas un peuple qui pardonnait facilement. Surtout ceux de son clan. La majorité de ceux qu’ils croisèrent partageaient le teint vermeil de Feren, certains plus pâles, d’autres plus sombres encore.

Cependant, le Sith n’eut guère l’occasion de s’attarder plus longuement sur l’observation des siens, car brusquement, Aavryn l’arrêta. De l’abime de son regard transpirait cette nette sensation d’angoisse et cette touche de plus en plus importante de colère. Un courroux qui ne tarda guère à s’abattre sur lui. Le zabrak ne put même pas réagir lorsqu’elle le plaqua violemment contre un mur, loin à l’abri des regards, le meilleur endroit pour éliminer quelqu’un en toute tranquillité. La surprise, l’incompréhension furent plus fortes que la peur qu’il aurait pu ressentir. Quoi ? Quelle vérité ? Mais il ne lui cachait rien du tout… Ou du moins, il n’avait juste jamais révélé à la jeune femme qu’elle n’était pas une zabrak, disons, à cent pour cent zabrak, qu’elle détenait du sang humain dans ses veines. Il aurait bien souhaité lui répondre d’ailleurs, mais jusqu’au moment où elle s’attaqua verbalement à Richi, chose que ni le droïde ni le Sith n’auraient jamais pu imaginer, il en était tout bonnement incapable puisqu’elle lui écrasait à moitié la gorge. Ce qui n’était pas foncièrement futé quand on interrogeait quelqu’un.

Feren porta lentement ses mains vers le bras de la jeune femme qui le maintenait prisonnier, non pour la repousser, mais simplement pour lui faire desserrer un peu la pression qu’elle maintenait contre son cou, à mesure que son visage pâlissait rien qu’à l’évocation de l’horreur qu’elle lui avait déjà infligée une fois. Une et unique fois, qu’il espérait être la dernière. Pour sa santé mentale. « Du calme, ma douce. », articula-t-il en essayant d’avoir une voix qui se voulait posée et rassurante, et non à moitié cassée. « Je ne te cache rien. » Son regard obliqua vers Richi dont les yeux n’avaient jamais été aussi désorientés de toute leur existence. Pour le coup, c’était ce qu’on pouvait appeler un droïde figé. « Laisse ce bon vieux Richi en dehors de ça, il n’a rien fait qui pourrait te nuire. » Il replongea ses prunelles de braise vers les abysses noires d’Aava où il pouvait y lire toute la haine de la galaxie. Juste après qu’elle lui ait avoué qu’elle n’en ressentait plus aucune… Il soupira. « Aava, tu n’as rien à te reprocher, ni à leur reprocher non plus… Ne te crois pas bizarre ou anormale. Tu as juste des ancêtres humains, ce qui fait que ta morphologie n’est pas tout à fait la même que les Iridoniens. Je suis navré de ne pas te l’avoir dit, tu sais, pour moi, ça n’a aucune importance, je t’aime comme tu es. Mais… mon clan n’a pas de très heureux souvenirs concernant les humains, du coup, certains ne sont probablement pas très ouverts d’esprit. Ignore-les, d’accord ? » Si elle pouvait éviter de les massacrer juste parce qu’ils la regardaient de travers, ce serait beaucoup plus pratique, s’ils comptaient quitter la planète en un seul morceau.
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