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the force shall free me (val)

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« Ils pourriront très bien ici. », avait rétorqué le Darth en parlant des deux corps, sachant que quelqu’un ou plutôt un droïde viendrait probablement s’en occuper. Au vu de leur médiocrité, ils méritaient qu’on les laisse aux rats et autres bestioles grouillantes des profondeurs de Korriban, mais comme la grotte était fréquemment utilisée, ils n’auraient malheureusement pas l’occasion de pourrir là. Ça ne voulait pas dire pour autant qu’on se fatiguerait à leur creuser la moindre tombe. Le soleil ferait très bien son affaire, songea alors le zabrak en s’installant, les jambes repliées, pour méditer pendant que la jeune femme assemblerait son arme. Et qui certifia qu’il n’y aurait pas d’explosion, avec tout le sérieux du monde. Tant mieux, parce que ça aurait vraiment été le pire du pire que de patienter tout ce temps pour un feu d’artifice fatal. Même si Feren aurait bien aimé voir, juste une fois, un sabre-laser exploser dans les mains d’un apprenti. Ce devait être une expérience intéressante. Et inoubliable.

Le Sith n’ajouta rien et se contenta de passer d’abord à un stade de méditation superficiel, pour recentrer l’esprit vers le calme, avant de le laisser librement vagabonder sans pour autant s’arrêter sur la moindre pensée. Ça avait au moins le mérite de régulariser son rythme cardiaque et respiratoire, à défaut d’être utile aux yeux d’un Sith. Par la suite, il plongea sa conscience dans les abysses du côté obscur où il retrouva la présence de Val qui, elle, se concentrait sur sa tâche, sur sa volonté de réussir et de trouver l’état de contemplation nécessaire à l’achèvement de son arme. Feren dériva vers ses propres objectifs, ses pensées. Il songea d’abord à Richi, à Aava, à ceux qu’il s’était promis de venir voir sous peu, à ses projets personnels et professionnels (si l’on pouvait dire), à sa prochaine mission. Il se vit vagabonder sur des planètes déjà visitées, une en particulier qui était sa planète, celle qui l’avait vu voir le jour mais sur laquelle il n’avait posé le pied depuis cinquante ans. Au fond, beaucoup de choses l’attendaient, il ne risquerait pas de s’ennuyer de sitôt.

Combien de temps s’écoula au rythme relatif de Korriban ? Comment savoir, quand tant de choses défilaient dans l’esprit, que tant de décisions étaient prises ou que le passé se refaisait parfois, en mieux, toujours. De temps en temps le zabrak recentrait son attention sur la présence de Val pour savoir si elle méditait encore ou si elle en avait terminé et, finalement, cette occasion se présenta enfin. Il remonta doucement à la surface de la conscience, et sentit effectivement que beaucoup de temps s’était passé, au vu de ses muscles ankylosés qu’il éprouvait à peine. C’était comme s’il s’était totalement figé. Ses paupières s’ouvrirent, révélant son regard de braise et il rejeta lentement la tête en arrière, faisant craquer ses cervicales endormies et raides, avant de tourner le visage vers l’apprentie qui l’observait. Etait-elle surprise ou soulagée de le voir encore ici ? Quelle importance. « Alors, c’est le moment tant attendu, j’imagine. » Le moment tant attendu de tout apprenti qui aurait enfin son arme à lui, son sabre-laser.

Délicatement, le zabrak se déplia pour se relever afin de regarder de plus près l’arme assemblée. A vrai dire, on ne voyait rien ainsi, le moment de vérité serait à l’activation. Il s’éloigna d’un pas, pour laisser de l’espace à l’apprentie pour tester son sabre. Et pour ne pas être dans le champ d’action de la supposée explosion. « Quel suspense insoutenable. », railla-t-il en s’étirant, songeant que même une sieste à même le sol était moins fatiguant. Trop de méditation tuait la méditation. Le Sith aurait aimé se dégourdir les jambes à l’extérieur, mais à l’évidence, cela attendrait.
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« Soit, Maître. »

Je n'allais pas le contredire quand moi-même je ne pensais pas qu'il méritait mieux que le sort que le Sith entendait leurs réserver. Qu'ils pourrissent ici, dévorés par les créatures, ça ne me dérangeait pas. Une partie de moi appréciait cette idée. Cela dit si ces trois salles font office d'épreuves pour tous les apprentis, les corps ne seraient sans doute pas abandonnés là. Quoi que cela pourrait toujours impressionner pas mal de monde avec une phrase habilement choisie "Voilà ce qui arrive à ceux qui échouent". Ca serait bien le genre de Darth Sanguis de faire cela s'il devait encore une fois guider un apprenti vers la fabrication de son arme. Mais le moment devient bien plus sérieux car il me faut à présent méditer. Un exercice étrange pour l'apprentie Sith que je suis à qui l'on dit de se fier à ses émotions mais pour méditer il faut être en paix. Le paradoxe est surprenant, chercher la paix pour méditer sur ses émotions. Paradoxal si vous me demandez mais c'est ainsi qu'il fallait pratiqué.

Me laissant partir totalement dans ce monde de sérénité, je ne ressens plus que mon objectif, que ma volonté de réussir et je laisse la Force m'envahir totalement. Je laisse son côté obscur m'infiltrer et finalement me guider dans la fabrication de mon arme. Pièce après pièce, comme si ce n'était pas mon premier sabre-laser, comme si j'avais toujours su exactement comment faire, quelle pièce placer de quelle façon. Mes gestes sont mesurés, méthodiques et précis comme une habituée. Je le sens. Ce n'est pas vraiment moi qui agit, c'est le Côté Obscur qui me guide, qui me donne l'arme qui fera de moi son arme. J'espère en tout cas que c'est cela. Le zabrak a parlé d'une explosion mais de quelle puissance parlait-on ? Allais-je y perdre mes mains ? Ma vie ? Etre défigurée par la déflagration ? Le savait-il seulement ? Ou n'était-ce là que des racontars pour effrayer les jeunes prétendants et s'assurer qu'ils soient dignes de porter un sabre-laser ? Qu'ils en aient le courage jusqu'au point de se faire confiance après l'avoir fabriqué sans jamais avoir lu de manuel ? Ca me rappelle un droïde sur Chandrilla, vous pouviez tout lui acheter mais uniquement en kit, à vous de le monter. Je n'ai jamais oublié son matricule : IK-3A.

« Je n'étais pas impatiente. Du moins pas tant que j'aurai pu l'être. La précipitation n'a jamais rien de bon. »

Vu combien mes muscles étaient douloureux quand je me relève, j'imagine aisément que j'ai bien du passer trois bonnes heures à méditer. Je suis loin de m'imaginer que dehors la nuit glacée a envahi le désert de Korriban, que tant d'heures sont passées entre les épreuves et ce dernier assemblage. Comme le disait Darth Sanguis, maintenant venait le temps de lever le voile sur le suspense insoutenable. J'ai remarqué qu'il a reculé de quelques pas.

« Je vois que la confiance règne. »

Terminant ma phrase j'enfonce doucement le bouton de l'arme. Il n'y a pas d'explosion, juste ce petit bruit si reconnaissable, puis ce bruit de vibrations. Je pose mon regard sur la lame rouge. Ma lame rouge. Je n'irai pas me vanter désormais d'être une Sith, j'en étais encore très loin.

« Un petit pas de plus sur la voie des Sith. »

C'est ainsi qu'on avançait, petit pas par petit pas. Evidemment si un jour se présentait un raccourci, je l'étudierai mais ce sabre, je le respectais d'autant plus que je le méritais. Me reculant d'un petit pas, je réalise quelques katas. Seule. Me contentant de découvrir un peu cette nouvelle arme. C'est très différent des sabres d'entrainement, c'est tellement plus … intense. Comme si le sabre-laser était vivant, qu'il me faisait sentir sa présence dans ma main. C'est troublant et plaisant. J'éteins le sabre, l'accroche à ma ceinture, venant m'agenouiller respectueusement devant Darth Sanguis.

« Merci, Maître, de m'avoir guidée à travers ces épreuves. »
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La confiance régnait en effet. « Je préfère voir le spectacle sous un grand angle. », répliqua le zabrak avec un sourire sardonique. Et finalement, non, à son grand et surprenant soulagement, il n’y eut pas d’explosion, simplement l’apparition d’une lame cramoisie qui vibrait doucement. Une énergie pure qui, pour l’instant, paraissait impassible mais qui, bientôt, et Feren n’en doutait pas, se déchainerait sur les ennemis de l’apprentie. Bon, songea-t-il, voilà qui était fait. Et bien fait. On ne pourrait plus dire qu’il portait la poisse aux apprentis qu’on avait pu mettre dans ses pattes de manière temporaire. Le Sith observa pendant un instant la lame rougeoyante qui les éclairait dans la sombre cavité de pierre où, ceci dit, il se rendit compte du froid qui s’était installé, prévenant ainsi que la nuit était largement tombée. Il hocha légèrement la tête à la remarque de Val : oui, un petit pas, mais chaque jour représentait, sans qu’on le remarque, un pas supplémentaire vers la quête de liberté ou de perfection.

Tandis que la jeune femme apprenait à mieux connaître toute la subtilité de son nouveau jouet, Feren se contenta de réveiller un peu plus ses muscles endoloris par la méditation trop longue à leur goût. Bon sang, il espérait qu’on ne lui soumettrait plus la surveillance de cette épreuve avant longtemps. Voire jamais, c’était encore mieux, à vrai dire. Il considéra l’apprentie lorsqu’elle s’agenouilla pour le remercier. Bien que le visage impassible, le zabrak se sentait assez surpris, par ce simple mot : merci. Il fallait avouer qu’en général on le bénissait après avoir laissé la vie sauve à quelqu’un, mais comme ça n’arrivait quasiment jamais… quant aux acolytes, ça remontait à loin. Il était en réalité plutôt exceptionnel d’avoir encadré un apprenti depuis qu’il voyageait en quête d’artéfact et de connaissances pour l’Ordre. Mais, loin de se démonter, parce qu’il en fallait plus pour le déstabiliser, il esquissa un demi-sourire ironique avant de rétorquer : « Je sais, j’ai été absolument indispensable. » Il n’avait fait que regarder le spectacle, oui ! Mais l’humilité n’était absolument pas l’apanage des Sith, et encore moins des zabraks.

Il attendit que Val se relève pour emprunter la voie vers la sortie et ainsi retrouver le grand air glacial et nocturne de Korriban. Le Sith espéra que son droïde lui avait mis un casse-croute de côté pour quand il rentrerait. Mais tel qu’il le connaissait, il n’était pas fichu de penser à quoi que ce soit, alors avec un peu de chance, il y aurait encore des couche-tard à la cantina avec qui boire un verre. « Rentrons. J’imagine que tes instructeurs seront assez surpris de te revoir si tôt. » Il y avait un brin de sérieux dans ses mots. Au moins, ça n’avait pas pris des jours, sinon il ne serait pas resté. Même pas en rêve. Alors pour le coup, oui, il était plutôt satisfait de l’apprentie. Parce qu’elle n’avait pas été une perte de temps, et qu’elle avait progressé rapidement. Il songea que l’Ordre devrait en avoir davantage, des acolytes comme ça. Au bout de la traversée du canyon et de la rocaille, la silhouette pyramidale de l’Académie apparut, éclairant faiblement son entrée. « Nos chemins se séparent à nouveau. Que la Force te serve, apprentie. »
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Je ne lui en voulais pas de s'être écarté lorsque je m'étais relevée, le sabre en main. Ca m'indiquait qu'il n'avait soit aucune idée de la violence de l'explosion soit que ça serait la dernière chose que ferait mon doigt. Que je ferai tout court. Lorsque j'appuie sur le bouton je n'ai pas peur, j'ai senti les ténèbres me guider. Je n'ai pas totalement confiance non plus, la peur c'est ce qui vous garde en vie. Quoi que là si le sabre explose, les chances de survie sont réduites selon la violence de l'explosion. Alors quand je vois la lame rouge apparaître, un sentiment de satisfaction me traverse. J'ai réussi. Je n'ai pas affronté ces épreuves pour échouer lamentablement dans le moment le plus crucial. La Force avait été à mes côtés, s'était pliée à mes exigences. Il y avait eu des hauts, des bas des échecs, des tentatives, des choses, des douleurs. Tout cela était presque oublié maintenant que je voyais le sabre. Maintenant que je savais que j'avais réussi. Les plaies physiques se soigneront et ce que j'ai appris, découvert sur moi-même, cela sera préservé en moi. Que ça soit sur mes émotions, sur mes sensations, sur ma maîtrise de la Force. Tout cela restera en moi comme un cadeau supplémentaire pour devenir plus forte. C'était un petit pas sur la voie des Sith mais la route serait encore longue avant que je ne puisse me comparer à Darth Sanguis ou Darth Zeon. Peu m'importe. Ca prendrait le temps qu'il faudra, les sacrifices qu'il faudra mais j'y parviendrai.

Cela commençait par respecter ses paires. Un Sith cherchera toujours à prendre la place d'un autre Sith, à s'élever au-dessus d'un homologue mais pour cela il faut savoir rester humble parfois. Notamment devant ses supérieurs. En cet instant, je réalise que le zabrak a été beaucoup de choses pour moi. Un guide sur la voie obscure en me faisant entrer dans le tombeau de Naga Sadow. Un démonstrateur en me faisant découvrir l'intensité du Côté Obscur par ses éclairs de Force et l'aura qu'il dégageait. Un instructeur en m'expliquant pas à pas le déroulement des épreuves qui m'ont conduit à tenir ce sabre-laser. Il ne semble pas en avoir conscience dans l'ironie qui teinte son sourire et claque dans sa voix. Serait-ce la première fois pour lui aussi ? Soudainement je me dis que les instructeurs de l'académie ont un étrange sens de l'humour, à moins que quelqu'un n'ait été derrière tout ça pour une raison le concernant lui.

Nous marchons tous deux côte à côte pour quitter la grotte. Cependant contrairement au zabrak qui affirme que mes instructeurs seront surpris de déjà me revoir je suis surprise de voir qu'il fait nuit noir. Qu'un vent léger mais glacé a remplacé le soleil brûlant et les vents arides de Korriban.

« Il fait nuit. »

C'est une évidence bien sûr et je pose le regard sur l'académie au loin, la lune pratiquement à la verticale au-dessus, ce qui signifiait que cette aventure avait duré … plus de dix heures ! Combien de temps avais-je médité ? Etait-ce la seconde épreuve qui m'avait pris du temps également ? Bon sang, je ne pensais pas que ça avait été si long ! Je n'ai pas senti une seule minute filer.

« Il semblerait, oui. Que la Force vous serve, Darth Sanguis. »

Je m'avance vers l'académie, sentant à ma ceinture le poids du sabre-laser. J'allais devoir m'y faire. Je suis sûre que je m'y ferai rapidement.
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