La situation était catastrophique. Jamais elle n’avait pensé cela possible, ni ne l’avait envisagé. C’en était presque irréel. Que lui était-il passé par l’esprit ? Comment en était-il arrivé là ? N'était-il pas meilleur que le premier ordre ? Est-ce que la résistance pouvait vraiment tomber si bas ? Angharad avait beau se triturer l'esprit, elle ne comprenait pas le pourquoi du comment. Et ça la tuait qu'il ait pu en arriver là. Partagée entre la colère, la déception et l'inquiétude, elle passait ses mains dans le pelage d'Alastair dans l'espoir de se calmer. Le loth-cat ne l'avait pas quitté depuis qu'elle était rentrée de Naboo. D'ordinaire perché au dessus de l'armoire de son bureau il profitait des moments de solitude de sa maîtresse pour en descendre et se loger sur ses genoux. Ses doigts dessinaient des cercles distraits sur le crâne du loth-cat, juste entre ses oreilles.

Qu'était-elle censée faire ?

L'image de Gamora étendue sur le sol ne la quittait pas, ni celle de Ray blaster en main. Allait-il froidement la tuer si Sehrin et le commandant Kira ne l'avait pas arrêté à temps ? Comment avait-il pu l'humilier de cette manière... Un frisson la parcouru alors qu'Alastair levait la tête, mécontent que les caresses se soient arrêtées. Angharad lui sourit tendrement avant de jouer avec ses oreilles obligeant l'animal à secouer la tête frénétiquement dans un miaulement agacé. Elle soupira en riant légèrement et céda, continuant les caresses. "Tu m'as manqué toi..." avoua-t-elle. Elle repensa, à nouveau, à ce qu'il venait de se passer, incapable de tourner la page. Gamora était en soin intensifs, Ray... elle ne savait pas. Son esprit se tourna alors vers lui, vers ce qu'elle avait pu lui dire et une vague de culpabilité la frappa. Cela avait été bas de sa part, terriblement vicieux. Utiliser ses faiblesses contre lui, face à d'autres résistants... Elle se détestait de l'avoir fait.

Et maintenant, qu'allait-il se passer ? Il était certain que la résistance ne laisserait pas passer un tel écart de conduite. Même de la part d'un Général. Quelle était la punition pour ce qu'il venait de faire ? Après la culpabilité vint l'inquiétude et Angharad se leva sans crier garde, obligeant Alastair à sauter par terre en grognant. "Désolée chaton..." commenta-t-elle alors qu'elle se dirigeait vers la porte. Dans un souffle celle-ci se referma derrière elle, enfermant l'animal dans son bureau. Angharad l'avait fait exprès, consciente que ni Alastair ni Ray n'appréciait l'autre et que l'endroit où elle s'apprêtait à aller ne serait pas celui le plus approprié pour une énième dispute homme-loth-cat. Plus elle s'approchait des quartiers du général, plus elle doutait de la façon de faire. S'excuser, accuser, comprendre, s'inquiéter... Elle était perdue. Ray était un ami. Même plus qu'un ami. Et il était en tord, même elle ne pouvait pas le nier. Il avait heurté quelqu'un qu'elle avait considéré un temps comme une amie -ce dont elle n'était qu'à moitié sûre- et se trouvait dans une position inconfortable. Pour qui devait-elle prendre partie ? Hésitante, elle frappa quelques coups sur la porte de Ray sans qu'on ne lui ouvre et c'est en tendant l'oreille qu'elle se rendit compte qu'à l'intérieur prenait place une vraie tempête. Sans plus attendre, elle ouvrit la porte dans un souffle mécanique, seulement pour manquer de peu de se prendre ce qui semblait être un pied de chaise. C'était la deuxième fois qu'elle entrait dans une pièce et manquait d'être blessée dans la même journée. Elle poussa un cri de surprise, à nouveau prise de court.