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peace is a lie. (val)

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peace is a lie.


Korriban était loin d’être une planète accueillante où il faisait bon vivre. Elle était rude, impitoyable et cruelle, comme ses occupants. Et pourtant, Feren appréciait sa désertique carcasse pour les courts séjours qu’il y faisait. L’atmosphère d’effroi et d’effort qui régnait au sein de l’académie, sa lumière tamisée aux faibles éclats rougeoyants, les salles d’entrainement où on entendait seulement le choc des armes et la respiration saccadée des apprentis, tous ces éléments s’étaient ancrés dans le quotidien de ce qu’il considérait comme étant son foyer. Son point de repère dans la galaxie. Et voilà qu’il avait trouvé, à son retour, une fourmilière qui grouillait d’excitation, d’anxiété, de colère. Pas de doute, un large sentiment de trahison planait dans ces murs après la démonstration de Millenial et sa bombe.

Il fallait ajouter à cela la découverte de quelques nouveaux visages dont un, justement, provenait de Naboo, la catastrophée, Naboo la démonstration de force qui venait de révéler implicitement leur existence au reste du monde. Un coup de chance que le seigneur Zeon avait été sur place et au bon endroit pour la trouver. Il était rare que Feren s’adresse aux acolytes venant de débuter leur formation. Il se contentait de les observer pendant leurs séances de travail, de leur accorder une quelconque considération. Certains s’avéraient plus étonnants que d’autres là, quelle ne fut pas sa stupéfaction face aux échos sur cette nouvelle venue. Val. Avant d’échouer sur Korriban, il avait entendu dire qu’elle avait déjà reçu un enseignement à la Force, ou quelque chose qui y ressemblait passablement. Mais évidemment, pas d’un maître du côté obscur. C’était trop gros pour être faux, avait songé le zabrak.

A vrai dire, il ne doutait absolument pas des capacités du seigneur Zeon à placer Val sur la bonne voie. Celle des Sith. Toutefois, au fond de lui, il ressentait un léger pincement d’inquiétude, de méfiance. Et si elle jouait la comédie pour aider les Jedi à découvrir l’existence et l’emplacement de son Ordre ? Peut-être un peu trop tordu pour être plausible, les Jedi étaient malins mais les Sith n’étaient pas stupides. Certains savaient manipuler la Force pour être certain qu’on ne leur mentait pas. En revanche, comment pouvait-on être certain qu’elle assimilait leurs enseignements, qu’elle les acceptait pour les faire siens ? L’attrait de l’obscurité était puissant et pouvait être particulièrement persuasif, mais parfois, la lumière pouvait être une tentation étrange et anormale envers ceux qui n’étaient pas prêts, ou qui l’avaient déjà connue. Feren désirait annihiler ses doutes, pour être certain que jamais, cette jeune apprentie ne leur fausse compagnie pour passer à l’ennemi. On n’était jamais trop prudent.

C’était ainsi que le zabrak se retrouva à préparer une entrevue hors du commun et à mener un plan parfaitement bizarre. Il n’y avait pas trente-six endroits pour tester le cœur et l’esprit de quelqu’un. Alors, il s’était emparé de quoi écrire en rentrant dans ses quartiers et s’était creusé le crâne pour rédiger une note qui attirerait la curiosité, du moins il l’espérait, de la jeune femme. Et à force d’être plongé dans les vieilles histoires Sith, finalement, l’inspiration était venue facilement.

Il n’y a pas de paix, il y a la colère.
Il n’y a pas de peur, il y a le pouvoir.
Il n’y a pas de mort, il y a l’immortalité.
Il n’y a pas de faiblesses, il y a le Côté Obscur.
Au cœur de l’Obscurité, sous le regard des Seigneurs Noirs,
Les chaines se brisent aux pieds de Naga Sadow.
Avant de libérer, la Force jugera.


Ensuite, il attendit que tous les acolytes soient occupés avec les instructeurs pour déposer ces quelques mots dans la chambre de la jeune femme. Comme à son habitude, il alla justement observer les jeunes recrues à leurs occupations martiales ou philosophiques, avant de s’éclipser telle une ombre pour partir en direction de la vallée des Seigneurs Noirs. Un endroit qu’on disait hanté par de vieux spectres, ce qui, pour la majorité des tombeaux, était vrai, mais il en était des plus sûrs, pour autant qu’on ne s’aventure pas vers les lieux les plus sacrés. Le tombeau de Naga Sadow était un grand édifice qui avait sans doutes connu des jours meilleurs et dont certaines parties n’étaient même plus accessibles, à moins qu’il s’agissait de mécanismes cachés. Feren n’avait pas l’intention de vérifier, à vrai dire, mais il connaissait bien l’endroit pour y avoir longuement médité déjà. Dans les premières salles, à part parfois quelques bestioles, il n’y avait rien d’alarmant. A part, bien sûr, cette promiscuité avec le Côté Obscur, presque pesante, presque terrifiante.

Le zabrak pénétra dans le tombeau en vieil habitué. L’endroit, à la mesure des égos Sith, était proprement colossal et pour le moins lugubre, glauque, sombre. Plus loin, il bifurqua vers une salle plus petite pour s’y installer. Après avoir repoussé le capuchon de son manteau, il s’assit à même le sol, en tailleur, la position de méditation. Et il se plongea dans son lien au Côté Obscur, pas seulement pour faire passer le temps, mais aussi pour élargir sa conscience, acérer ses questionnements et son raisonnement, préciser ce qu’il comptait dire et faire. Il oublia le froid humide qui régnait là et l’inconfort, il perdit la notion de temps, jusqu’au moment où, enfin, il sentit une présence approcher dans son dos. « Bienvenue, Val. » Sa voix, posée, rebondit sur les murs antiques en un écho spectral.
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« Qu'est-ce que … »

Je prends le petit billet dans mes mains et en débute la lecture. Je le relis par trois fois pour être bien sûre de ne rien avoir raté ou de ne rien avoir imaginé. Non, il n'y a rien que je puisse avoir manqué, j'ai bien lu chaque mot pour être sûre que mon imagination ne me jouait pas de tour. Je trouvais ce petit mot étrange, la façon dont il avait simplement été posé dans ma chambre, m'attendant comme une invitation à me rendre dans le tombeau de Naga Sadow. Pas vraiment le plus sympathique des Seigneurs Noirs de Sith que le Seigneur Sadow, il avait déclenché une grande guerre qui avait bien failli faire disparaître l'Ordre Sith. Ce n'était pas un pacifiste, définitivement pas un gentil, même pour ce qu'appelle les Sith de douceur, lui était loin d'être un innocent personnage. Devais-je répondre à cette invitation ? Telle était la question qui me taraudait l'esprit en cette seconde. Cela pouvait bien être un piège en réalité. Comme ça pouvait venir d'un instructeur.

« De toutes façons, il n'y a qu'une seule façon de savoir. »

Depuis que j'ai foulé pour la première fois la terre des Sith, j'ai vu beaucoup de choses que je n'aurai pas imaginé. Alors croire que ce tombeau, comme les autres, pouvaient abriter des esprits, je veux bien y croire. J'y crois peut-être moitié moins que ce que je devrai vraiment y croire mais je n'exclue pas cette possibilité. La Force, comme je l'ai découvert, est puissante, elle permet de nombreuses choses, alors faire vivre quelqu'un dans l'immortalité de son voile ? Oui, je veux bien y croire. Pour les plus puissants des Seigneurs Sith je crois que ça soit possible. Devais-je pour autant m'attendre à devoir faire face à un esprit ? Je n'y crois pas vraiment. Ce n'est pas pour autant que je m'y rendrai les mains vides. J'ai pris mon sabre d'entrainement, sabre-laser moins le côté dangereux et létal de ces derniers. Toutefois j'ai aussi pris ma vibro-épée, il peut y avoir des choses plus dangereuses que ça dans de vieux tombeaux comme celui dans lequel je vais me rendre.

Je vais être honnête, je m'attends à un piège. Pas le genre de piège tendu par un Darth ou un Seigneur mais par d'autres étudiants. Dans un temple personne ne vous entendra crier, un truc de ce genre. Ma rencontre avec Darth Aava avait changé beaucoup de choses. A faire sortir cette partie de moi que je gardais avec une certaine honte, en laissant exploser ma haine terrible envers moi-même, je m'étais en quelque sorte libérée. J'avais réussi en tout cas à vider mon cerveau des pensées qui pouvaient venir le parasiter. J'en étais devenue une meilleure étudiante. Pas la meilleure, il y avait parmi les apprentis plus doué ou mieux formé que moi mais je m'efforçais de devenir une bonne étudiante, une bonne apprentie. J'y mettais du mien, bûcheuse comme je savais l'être. C'est le genre de choses qui vous attire des ennuis et des jalousies si vous ne faites pas attention. Aussi, il est hors de question de me rendre dans le tombeau sans être armée d'une arme pouvant être dangereuse pour mes adversaires. Après tout certains entrainements aux armes se faisaient avec de vraies lames, il aurait été facile de parvenir à en faire sortir une ou deux le temps de quelques heures. Parfois un peu de paranoïa, ça fait du bien, ça permet de prévenir des dangers et des blessures stupides.

Devant la porte du tombeau, ma main va caresser délicatement la lame de mon épée alors que la porte s'ouvre devant moi comme une invitation supplémentaire à entrer. Une profonde inspiration plus tard j'entends la porte se refermer derrière moi. Il me faut quelques instants pour m'habituer à la faible luminosité du tombeau et cela fait, je commence à avancer. A peine entrée j'ai de suite été agressée par le poids du côté obscur, par son omniprésence écrasante, lourde, impitoyable. Comme un fardeau qui serait tombé sur mon corps. Je ne lutte pas contre ce poids, je fais appel à ce que mes instructeurs m'ont dit, accepter le côté obscur, le laisser entrer en soi, ne pas le rejeter.

« Le côté obscur est mon allié. »

Pourtant sa présence ici est si forte. Si j'accepte le côté obscur en moi je me sens comme un verre qu'on aurait laissé sous un robinet. J'ai le sentiment de déborder, incapable d'accepter tout ce qu'il y a d'obscur, parvenant à atténuer la charge que j'ai ressenti en entrant mais sentant encore la lourdeur de cette atmosphère obscure. Je progresse en me fiant au côté obscur, à ce que je ressens, je ne suis pas seule, je le sais, je le sens, dans cet air chargé de noirceur je peux le sentir. Comme si l'on me guidait … non, on me guide. Et je suis ce guide jusqu'à une pièce assez spacieuse pour faire écho à la voix qui s'élève dans les airs. Je courbe le dos pour m'incliner respectueusement vers ce qui n'est ni un apprenti, ni un instructeur mais un supérieur.

« Seigneur, je suis ici selon votre invitation. »
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Pendant un court instant, le visage de Feren se flatta d’un mince sourire satisfait aux mots de la jeune apprentie. Il se releva prestement, remit de l’ordre dans les plis de son manteau avant de daigner tourner sa tête couronnée de cornes en direction de Val, puis de finalement pivoter vers elle. Dardant son regard flamboyant sur la nouvelle venue, le zabrak se contenta de la dévisager en silence, la jaugeant de toute sa hauteur, notant sa déférence particulière. Une qualité fort appréciable, non parce que cela instaurait un déséquilibre dans les rapports de force entre un supérieur et un acolyte, mais parce que celui qui prêtait attention et respect pouvait alors gagner un enseignement utile. Les bonnes manières chez les jeunes apprentis tendaient à se perdre, à disparaître ; certains devenaient arrogants parce qu’ils réussissaient plus vite et se pensaient intouchables. Les valeurs s’égaraient parfois, avant de finalement revenir au galop, car les Sith, au fond, aimaient les traditions. Ou du moins, celles qui les arrangeaient.

Le zabrak constata également la double prudence de la jeune femme, provoquant l’apparition d’une lueur amusée dans son regard : deux armes valaient mieux qu’une. On ne savait jamais sur qui ou sur quoi on pouvait tomber dans ce genre d’endroit. Un camarade acolyte jaloux caché dans l’ombre d’une statue ? Un monstre centenaire qui sommeillait à l’abri d’un couloir ? Korriban pouvait être pleine de surprises et, pour les imprudents, parfois fatale. Malgré tout, bien souvent, une arme conventionnelle se révélait bien inutile face à un esprit furieux ou à une trop grande concentration de Côté obscur. Les tombeaux étaient de bons moyens de mettre en pratique les apprentissages. « Tu es précautionneuse. C’est une bonne chose. Dans la vie, on ne peut faire confiance à personne. » Il ne parlait pas seulement des Sith, mais de tous, de manière générale. Bien sûr, c’était d’autant plus important et vrai pour les gens de leur Ordre, cependant Feren n’avait jamais connu de personnes vivant aux crochets des autres ayant eu une espérance de vie honorable.

Il mit fin à cette apparente inspection sans pour autant la lâcher des yeux. La première impression ne signifiait rien, la bure ne faisait pas le Jedi. Le zabrak l’avait appris à ses dépens, alors il préférait mettre de côté cet assentiment concernant ses observations du comportement de Val. Les bras croisés, se tenant le menton entre ses doigts, il fit remarquer d’un air songeur : « La rescapée de Naboo. Il se murmure beaucoup de choses à ton propos. Mais rien de rédhibitoire, je t’assure. » Tout le monde faisait l’objet de persifflages douteux, de ragots aux origines plus qu’incertaines, cependant à cet instant il pointait du doigt ce qui était avéré. Son contact avec un Jedi. Un probable lavage de cerveau au Côté lumineux. Le zabrak voulait savoir ce qu’elle avait vraiment au fond de la caboche et pour cela, il ne devrait pas la braquer. La parole devenait ainsi une arme intéressante. Chaque mot, chaque phrase était le résultat d’une pensée, d’un raisonnement. On pouvait toujours les déformer, tenter de les cacher, sauf qu’il en restait toujours une trace plus ou moins manifeste.

A l’évidence, son invitation avait piqué la curiosité de l’apprentie. « Je suppose que tu as des questions quant à ta présence ici. Qu’as-tu compris du message ? » Feren l’invitait à s’exprimer, d’autant plus qu’il se sentait assez curieux de connaître le ressenti de la jeune femme. Que pensait-elle de sa nouvelle vie, vraiment ? Que pensait-elle des Sith après les avoir côtoyé quelques semaines ? Que subsistait-il de son passé ? Les ténèbres étaient attrayantes mais, mal interprétées, mal comprises, mal gérées, on s’y noyait aisément, on s’autodétruisait. C’était pour cela que les Jedi ne cessaient de jeter la pierre sur les Sith. Parce qu’ils n’y comprenaient rien, persuadés d’être dans le vrai avec leur code impossible. Ne rien ressentir mais éprouver de la compassion… agaçant. Il ne laisserait pas ces illuminés tenter le moindre apprenti Sith de les rejoindre, déjà que c’était difficile de gommer les aprioris qu’on avait honteusement colporté à leur propos… Val oublierait la Lumière. Il s’en assurerait.
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Avais-je raison d'être venue ? Maintenant que je me retrouvais face au zabrak je ne savais plus trop. Non. J'avais eu raison, je le sais. Pas parce que ça aurait pu être un instructeur ou un autre apprenti qu'il aurait fallu remettre à sa place mais parce que c'était la chose à faire. Qui plus est, j'avais toujours eu envie de m'aventurer dans un tombeau pour y ressentir l'écrasante présence du côté obscur. Une partie de moi aime ce sentiment, c'est une ambiance lourde, oppressante, je la sens à l'extérieur comme un poids qui appuierait sur mes épaules avec force et insistance. Je la ressens à l'intérieur, à chaque inspiration quand je ressens en moi cette brûlure glacée dans mes poumons. Même mon sang me donne l'impression d'avoir refroidi et pourtant je me sens plus en forme que jamais. Il ne m'a jamais été aussi intense de ressentir la Force et je comprenais désormais mieux les explications des instructeurs quand ils nous disaient de nous laisser envahir par la Force. Ici c'était si facile. Et pourtant je le savais, je ne tiendrai pas éternellement dans ce tombeau, tôt ou tard l'oppression que je ressentais finir par me mettre mal à l'aise et me pousser à ressortir pour retrouver l'air sec et brûlant de Korriban.

Il me dit précautionneuse, parlant évidemment des deux armes que j'avais choisi d'emmener avec moi. Je n'aurai pas dit que je suis précautionneuse, je voulais simplement être sûre de mon coup. Si j'avais été mise au défi de m'aventurer dans ce tombeau, je préférais une arme vraiment tranchante à un sabre d'entrainement. Si j'avais dû être agressée par d'autres apprentis, une vibro-épée aura fait plus de dégâts qu'un sabre d'entrainement. Et s'il s'agissait d'un test, d'un duel dans cette atmosphère particulière alors le sabre d'entrainement aurait suffis.

« Monsieur, je ne fais confiance qu'à une personne dans la galaxie et elle est en face de vous. »

Je suis sur la planète des Sith, je n'allais pas décider d'avoir confiance dans le premier venu. D'ailleurs je n'ai pas totalement confiance dans le zabrak qui se tient devant moi. Comment être sûre que tout cela n'était pas un guet-apens ? Franchement ça y ressemblait mais je ne voyais pas pourquoi. Je suis encore une apprentie, j'ai encore mes preuves à faire, je ne fais de l'ombre à personne pour l'instant, alors pourquoi m'embusquer ? Enfin … m'attirer dans un piège ? Serait-ce à cause de mon passé puisqu'il parle de Naboo ? Craindrait-il que la bombe qui a frappé la planète puisse avoir eu des effets sur moi ? Non, c'est une idée ridicule.

« Les nouveaux ont souvent tendance à être l'objet de nombreux murmures et quolibets. Très peu sont véridiques en général. »

Le malheur était de ne jamais vraiment savoir ce qui se murmurait sur soi. J'imagine que dans un lieu comme cette académie sith, l'impact de ces racontars devait être plus fort qu'ailleurs encore. Combien avaient déjà utilisé ces bruits de couloir face à un rival ? Pour discréditer un autre apprenti ? Pour prendre à défaut un instructeur ? Alors oui, je ne doutais pas que bien des choses se disaient sur moi. Certains avaient dû s'imaginer qu'il se soit passé quelque chose entre le Seigneur Zeon et moi, d'autres avaient dû dire que j'avais juste trouvé un moyen de fuir Naboo en mentant. Entendant la question du zabrak, je repense à son mot.

« Et il s'agit, pour partie, du code Sith. Il y avait bien sûr l'invitation à venir ici, dans le tombeau du Seigneur Sadow. Enfin il était question d'un jugement. »

Je réfléchis un peu plus, ne quittant pas des yeux le zabrak tout en essayant de mettre ensemble ce qu'il avait déjà dit et le mot qu'il avait laissé. Tout semblait presque trop simple au final.

« Comme je pense avoir le rôle de la jugée, vous serez forcément le juge et je suppose que ce lieu sera le tribunal … ou le test. Quand à l'accusation et bien … vous parliez de murmures. »

D'un petit geste je fais apparaître mon collier, lacet de cuir et cristal de sabre-laser pour pendentif.

« Je suis la fille d'une Jedi et j'ai été élevée par un Jedi qui m'a initiée très superficiellement à la Force et au sabre-laser. Je peux concevoir que cela suscite des interrogations sur mes vraies intentions. »

Je le regarde dans les yeux, sans sourciller ou trembler.

« Quoi que vous ayez à faire, que vous vouliez que je fasse pour vous prouver que je ne suis pas une ennemie, je m'y soumettrai. »
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« Pas que les nouveaux. », murmura le zabrak avec une conviction moqueuse. De toute façon, personne ne pouvait y échapper. Evidemment, les seigneurs du conseil noir transportaient tous un sac de mythes dans leur sillage et au fond, les Sith avaient quelque chose de profondément humain en ce qui concernait l’attrait pour les commérages et la médisance. Parfois, Feren se demandait ce qu’on pouvait bien trouver à dire à son propos, juste pour s’esclaffer. Qui pouvait-il bien déranger, de toute manière ? Certains n’hésitaient pas à objecter ouvertement que sa tâche était une perte de temps. Que courir après le passé, c’était stupide et qu’il valait mieux concentrer des ressources sur la guerre. Feren n’était pas de cet avis. La connaissance, c’était le pouvoir. Et la connaissance, on pouvait la trouver dans des archives perdues. D’autant plus qu’on s’était déjà servi de lui comme d’une simple machine à tuer, il y a longtemps, pendant des années. Le zabrak refusait de redevenir une simple chose, un simple numéro, entre les mains d’un Sith un peu trop zélé.

Il laissa la jeune femme poursuivre son raisonnement, en appréciant la métaphore du tribunal, qu’il trouvait assez bien appropriée. « Le Code, précisément… », laissa-t-il échapper à mi-voix. Lorsqu’elle dévoila son collier, la curiosité de Feren fut piquée à vif. Un cristal ? Un vrai cristal ? Elle avouait être le fruit d’une Jedi, le produit d’une éducation faite par un membre de cet ordre antagoniste. D’un pas lent, il s’approcha de Val pour observer son pendentif d’un peu plus près. C’était de l’énergie à l’état brut, c’était presque… vivant, vibrant. Les cristaux Kyber étaient devenus si rares, à présent, après les pillages orchestrés par l’Empire sur les planètes qui en recelaient le plus. Ce devait être un souvenir à double tranchant. Il s’arracha à sa contemplation du cristal qui semblait si hypnotique, comme s’il pulsait dans sa matrice minérale. « Intéressant… je ne remettrai pas en question le choix du seigneur Zeon. Si tu étais présentement une ennemie, tu ne serais pas ici. » Présentement, oui. Mais dans le futur ? Plus l’apprentissage débutait tardivement, plus les principes enseignés avaient du mal à s’inscrire durablement.

Il était facile de se laisser bercer dans les bras du Côté Obscur, en revanche, il était plus difficile de ne pas s’y laisser noyer. Les Sith mettaient en avant la haine et la colère, parce qu’elles étaient des émotions fortes et puissantes, mais elles étaient aussi dangereuses, dans le sens où, en se laissant guider par elles sans plus prêter attention à la raison, on finissait par s’autodétruire. « Le Code. Les Jedi aussi en ont un. Il définit notre conception de la Force et de notre existence. Tout acolyte commence par son apprentissage et si, au premier degré, il semble assez simple à comprendre, au fond, il est plus difficile que ça à appréhender. Je me demande de quelle manière on vous le fait ingurgiter aujourd’hui. » Pour sûr que ce devait être un peu différent d’il y a quinze ans. Les formateurs avaient changé, les points de vue aussi, forcément. Lui-même, avant de partir à la chasse aux artéfacts, avait d’abord instruit de jeunes recrues, au combat mais aussi sur la signification de la Force.

Ce qu’il gardait sous silence, c’était le fait qu’une compréhension partielle, incomplète, de la raison d’être d’un Sith, pouvait entrainer cette noyade vers le côté obscur. Au lieu de se libérer, on devenait prisonnier de ses peurs et de ses haines. Et c’était là que, pour ceux ayant connu la lumière, la tentation d’un autre chose pouvait survenir. De là naissait la trahison. Ce qui était caché, perdu au fond de soi, ressortait toujours inévitablement, par un moyen ou un autre. Le zabrak pointa du doigt le cristal. Il allait débuter par là. « Que représente-t-il à tes yeux ? » Avait-il seulement été offert en simple qualité de souvenir ? Ne pouvait-il être une subtile manière de l’avoir préparée à suivre les pas des Jedi, en lui donnant la première pièce d’un futur sabre-laser à construire ? A quoi cela ressemblait-il vraiment, l’apprentissage d’un futur padawan ?
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Aux propos du Sith, je hoche doucement la tête, approuvant parfaitement sa remarque. Il ne se trompe pas, il n'y a pas que sur les nouveaux que les murmures se laissent entendre.

« Le tout est de ne pas se laisser abuser par ces murmures dont certains ne sont que des mythes. »

Je pose cela comme une évidence. Cela dit je n'ai aucune idée de l'identité du zabrak qui me fait face, je n'ai jamais entendu parler de lui, ou alors j'ai entendu son nom sans pouvoir faire le rapprochement avec qui il est. Devrai-je être effrayée ? Etrangement je me sens plus détachée de la peur depuis que j'avais tué sur Naboo. Bien sûr il en allait de ma vie à ce moment-là, c'était pour survivre que j'ai tué, une bonne raison si l'on peut dire. Pourtant une petite partie de moi a découvert une chose importante sur moi-même ce jour-là : tuer ne m'a pas changée. Je suis toujours la même. Presque. J'ai simplement une autre vision de la mort, bien différente de celle que j'avais avant. Je voyais le fait de tuer comme un acte cruel, répressible, comme le pire acte qu'on puisse commettre. Maintenant mon avis était bien moins tranché sur le côté terrible de cet acte. Sur ma propre crainte de mourir qui m'avait habitée pendant la fuite aux côtés du Seigneur Zeon. Je n'ai pas abandonné ma peur de mourir, elle est simplement bien moins importante qu'elle ne l'était avant.

Le zabrak approche et je ne bouge pas d'un centimètre. Je suis son visage du regard sans craindre ce qu'il pourrait faire à cette distance si rapprochée. Si j'avais eu un décolleté j'aurai presque pu m'offenser du regard qu'il portait en direction de ma poitrine. A moins que l'on ait omis de me dire que les Sith peuvent voir à travers les vêtements, c'est sur mon cristal qu'il a reporté son attention, la bure d'apprentie que je porte habillant mon corps. De longues minutes il semble se perdre dans la contemplation du cristal autour de mon cou, je me serai presque imaginée qu'il allait approcher sa main. Comment aurai-je réagis ? La dernière fois que quelqu'un avait essayé de le toucher je lui avais cassé trois doigts, là ça serait une très mauvaise idée sans aucune idée. J'écoute ses paroles ne pouvant m'empêcher de prendre un soin méticuleux à écouter et faire attention à chaque mot prononcé.

Si ce qu'il dit ressemblerait presque à un discours d'accueil, un mot me laisse penseuse. Présentement. Comme dans "tu n'es pas une ennemie pour l'instant, petite". Peut-être suis-je simplement en train d'analyser beaucoup trop ce qu'il me dit mais je n'ai pas l'impression qu'il m'ait fait venir pour admirer le cristal à mon cou et me souhaiter la bienvenue. Ca, il aurait pu le faire au cours d'un duel d'entrainement dans lequel il m'aurait sans doute ridiculisée.

« La force brute d'abord, pour en apprendre chaque ligne. Puis l'introspection, la quête personnelle de la signification de chaque ligne pour chacun. Ca ne me semble pas être une mauvaise façon de faire. Cela force à réfléchir à plus que des mots. »

Suivant du regard le doigt du Sith, je le vois désigner le cristal à mon cou. Regardant le zabrak, je ne cherche pas la bonne réponse ou la réponse attendue, je doute qu'il y en ait une pour tout dire. Alors je me contente de l'honnêteté sur ce que ce cristal représente pour moi.

« Il est le seul objet me provenant de ma mère, une femme qui ne m'aura même pas vue me mettre debout. Il n'a pas de réelle valeur sentimentale. Je le garde parce que je l'ai toujours eue autour de mon cou. Cela va sembler stupide mais quand il n'est pas autour de mon cou je me sens … incomplète. »
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Le zabrak arbora une mine peu convaincue quand la jeune femme lui fit part de la méthode d’enseignement qu’elle recevait. Il se demanda si, justement, l’emploi de la force sans réflexion n’allait pas dégouter tous ces futurs Sith de ce qui devrait faire la base de leur identité et le guide de leurs actes, quels qu’ils furent, et les encourager à faire n’importe quoi. Bah, après tout, leurs rangs étaient garnis de têtes brûlées à qui on avait rabâché sans conviction des leçons sur le Côté Obscur. Les plus malins seraient capables de se forger leur propre explication, la réponse qui leur correspondrait le mieux tout en étant guidé par ces quelques lignes qui semblaient si anodines. Les autres… c’était triste à dire, mais ils serviraient probablement de chair à canon. L’Ordre Sith mettait en avant la loi du plus fort, ou plutôt la loi du survivant. Vivrait celui qui se montrait meilleur que ses ennemis, que ce soit par la force, l’esprit ou l’opportunisme.

« Je ne pense pas qu’il y ait une bonne ou une mauvaise manière de faire. Quelle que soit la méthode employée, certains apprentis réussiront et d’autres échoueront. L’essentiel est de survivre aux épreuves qui nous sont imposées. » Ces épreuves pouvaient prendre des formes variées, pouvaient être imposées par les maîtres ou tout simplement par la vie. Etre un Sith, ce n’était pas seulement dominer. C’était aussi savoir se relever. Et la réponse de la jeune apprentie concernant son pendentif fut des plus croustillantes aux oreilles du Sith, dont le regard se mit à briller d’une lueur mauvaise. Ainsi donc, ce morceau de cristal faisait à ce point partie d’elle, comme sa main ou ses oreilles ? « Intéressant. », lâcha-t-il d’une voix suave, avant de se détourner de Val, indifférent au drame de l’apprentie, aux cadavres qui avaient pu joncher le chemin de sa jeune vie.

Il se perdit dans la contemplation de l’obscurité environnante, d’où s’échappaient avec difficulté les filigranes des vieilles pierres. Le zabrak ressentit la Force, la respira, les yeux mi-clos, percevant aussi toute cette énergie qui s’échappait de Val, qui semblait pulser au même rythme que sa respiration. Feren ouvrit doucement les doigts en même temps qu’il s’ouvrait à cette vitalité qui ne demandait qu’à être consommée, avant de refaire subitement face à l’apprentie, les doigts tendus en sa direction tandis qu’il aspirait son énergie, sa force vitale. C’était comme un poison lent et insidieux qui affaiblissait les membres et faisait ployer l’arbre dans la tempête. « Sur la voix qui t’attend, il n’y a que la solitude et le vide, que seul le Côté Obscur saura combler. » A cette fin, un seul moyen : se couper des fioritures du passé. Il attendit qu’elle soit suffisamment affaiblie pour qu’elle peine à tenir encore sur ses jambes, avant de tendre la main et d’arracher brusquement le cristal à son cou. « Alors, incomplète ? » Il ne doutait pas une seule seconde que la jeune femme aurait envie de le découper en petits morceaux. Et elle pouvait toujours essayer si elle avait envie d’être accueillie par une raclée. Le regard glacial, Feren referma ses doigts sur la pierre, fit un pas de côté et referma cette vanne qui aspirait telle une sangsue la vie de Val.

« Il y a devant toi une porte qui mène droit vers ton destin. Là-bas, le Côté Obscur y est plus dense qu’ailleurs, comme compressé entre quatre murs. Ce que tu y trouveras, je l’ignore. Lorsque les forces à l’œuvre dans cet endroit l’auront jugé bon, tu pourras ressortir. Si l’on te fait ressortir. » Il n’y avait pas d’esprit à proprement parler, pas de fantôme réveillé par sa haine millénaire. C’est le Côté Obscur à l’état brut, qui évoluait là depuis si longtemps qu’il en avait peut-être gagné comme une conscience propre, à moins que ce ne fut que le reflet illusoire des pires peurs de ceux qui osaient s’aventurer là. Soit on se laissait noyer dans les eaux glacées des abysses, soit on s’en emplissait pour ne faire plus qu’un avec. Feren fit balancer le cristal comme un pendule, au nez de l’apprentie. « C’est ton unique moyen de récupérer ceci. A moins de me passer sur le corps. », déclara-t-il avec un sourire perfide.
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Pas de bonne ou de mauvaise méthode ? De toute façon j'imagine que pour bien enseigner à chaque apprenti, il faudrait avoir autant de méthodes qu'il y a d'apprenti et cela est impossible. Et puis Korriban est la planète des Sith, si vous imaginez avoir des bons points dans votre cahier d'évolution personnelle, c'est râpé. Ici on gagne ses gallons à la force de son courage, de sa colère et de ses capacités. Donnez-vous les moyens de devenir un bon apprenti et vous serez un bon Sith, soyez fainéant ou petit joueur et vous ne serez qu'un apprenti indigne d'intérêt. Ici tout se mérite, aucune société ne se fonde plus sur la méritocratie que la société Sith et une partie de moi adore ça. Je me donne souvent les moyens de mes ambitions, je le fais autant que possible et l'Ordre Sith me le permettait, me permettait de devenir plus forte, plus vaillante, plus méritante, en fonction de mon implication et de ma volonté. Alors forcément, j'allais me donner les moyens et me bouger. Comme le dit si bien le zabrak, qu'importe comment on nous apprend les choses, l'important est de savoir l'appliquer pour survivre aux épreuves, d'apprendre à tirer le plus utile de nos enseignements pour devenir plus fort.

Si je ne me considérais pas de ceux qui échouaient, je savais les épreuves difficiles mais une difficulté n'est jamais plus grande que la fierté d'accomplir sa tâche avec succès. Qu'importe les difficultés, les embûches et les risques, je continuerai d'avancer. C'est ce qu'on attend de moi. N'est-ce pas Darth Zeon qui m'a arrachée à Naboo alors que la planète allait à Vau l'eau ? Rien que pour cela je me devais de parvenir à mes fins. Et si cela voulait dire m'ouvrir un peu au zabrak en face de moi alors je le ferai. Ce qu'il me demande, je ne doute pas qu'il sache l'arracher de ma bouche s'il le veut vraiment, alors plutôt que de l'affronter dans un duel inutile, je garde mon énergie et je réponds avec sincérité. Qu'avais-je à cacher de toutes façons ? Ce cristal n'a aucune valeur sentimentale, je n'ai jamais connu mon père, ni ma mère d'ailleurs. Il a simplement toujours été là, sa place est à mon cou, aussi naturellement que mon cœur bat dans ma poitrine. Le Sith trouve cela intéressant et moi je sens d'ores et déjà les ennuis arriver.

Je m'attendais pas à ce qui arriva. Comme si on absorbait mon énergie, comme si on essayait d'arracher la vie qui était en moi. Le premier contact avec ce pouvoir appliqué par le Sith fut surprenant, c'est d'abord une vague de surprise qui m'envahit. Puis vint l'incompréhension, mon cerveau cherchant à analyser, à comprendre. Ensuite ce fut mon corps entier qui protesta dans une douleur unie, provenant de chaque parcelle de mon corps. Pas une douleur insoutenable, affreuse et douloureuse, non. C'était plus une gêne, vous savez cette petite douleur qui reste après une crampe. Ce n'est pas totalement douloureux, ce n'est certainement pas agréable et c'est omni-présent. Devais-je y résister ? Devais-je m'y abandonner ? Quel genre de test était-ce ? Je me sentais de plus en plus faible, pas que physiquement non, mes jambes tremblaient, mes bras étaient lourds comme ma tête, mais également à l'intérieur, mentalement, psychologiquement, comme si l'envie de lutter m'échappait. Un vidage total de mon énergie qui me faisait tanguer dans un équilibre périlleux alors que ma main approchait de cette épée que je n'étais plus sûre de pouvoir porter. C'est là que le Sith arracha le collier, provoquant un sursaut de colère en moi qu'il dut ressentir comme un boost violent dans mon énergie.

« Je viens de vous le dire. Et je vous l'aurai simplement donné si vous aviez demandé. »

Les mots glissent entre mes dents. Il a cessé d'user de son pouvoir mais je me sens toujours peu en forme. Je sens mon énergie revenir peu à peu, ce lieu si plein de noirceur m'y aide et la colère qu suscite le zabrak dans ses mots ne fait que m'aider à me laisser envahir par les ténèbres effrayantes de cet endroit. Affrontez une épreuve, voilà qu'elle était l'objectif qu'il me fixait. Ca ou lui passer sur le corps.

« L'invitation est tentante. Une autre fois. Je suis une fille bien, je ne passe pas sur le corps des hommes à la première absorption d'énergie. »

Mon regard se pose sur la porte qui me fait face. Je ne le fais pas pour le cristal, enfin pas que pour ça. Il a éveillé ma curiosité. Il m'a donné envie de franchir cette porte, de découvrir ce qu'il y a de l'autre côté, d'affronter cette épreuve. Alors je m'en approche, sans véritable hésitation mais prête à saisir ma vibro-épée. J'ouvre la porte, la pièce devant moi est affreusement sombre, je ne vois pas bien loin mais je m'y avance. J'entends la porte se refermer, plongeant la pièce presque entièrement dans le noir. Je vois à un mètre, deux grand maximum. Pas après pas je m'avance, partagée entre anxiété, curiosité et … excitation.
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Le zabrak jubila de la colère qu’il provoqua en Val lorsqu’il lui avait pris son collier. Elle y accordait plus d’importance qu’elle ne voulait le dire ou le croire. Elle y accordait des émotions plus grandes que celles qu’on pouvait ressentir en perdant un objet certes habituel mais qui ne nous tenait pas vraiment à cœur : un pincement au cœur, peut-être, de la surprise. Mais de la colère ? « Un Sith ne demande pas. Il prend. », rétorqua-t-il froidement à sa remarque. Et puis un Darth n’allait tout de même pas s’abaisser à demander la permission à une acolyte fraichement débarquée. Feren la regarda s’avancer vers la porte qui semblait l’inviter à la franchir, esquissant un demi-sourire chargé d’ironie. Les gens biens, ça n’existait pas à Korriban. Et puis, hésiter à terrasser quelqu’un pour ce prétexte, c’était se risquer à une mort certaine dans un futur plus ou moins proche. « Le bien, le mal… tout cela est si subjectif et tellement démodé. »

« Adieu. », dit-il simplement d’un ton détaché, lorsque la porte se referma sur l’apprentie. Elle ne serait plus vraiment la même en ressortant de là, si elle n’était pas happée à jamais par les froides tentacules de l’obscurité. Ce qu’elle y vivrait, ce qu’elle y rencontrerait lui serait totalement personnel, mais il valait mieux être bien accroché à son slip pour ne pas y mourir de terreur. A nouveau seul dans la salle, le zabrak retourna s’asseoir sur ses talons, les genoux ancrés dans le sol glacé. Pas un son ne filtrait, pas une émotion ne s’échappait de cette nappe dense de noirceur. Combien de temps cela allait durer ? Il l’ignorait. Plusieurs minutes, plusieurs heures, une éternité ? Feren serra le cristal dans ses doigts. Elle reviendrait. Il en était presque certain. Presque, parce qu’un doute pouvait toujours subsister.

Lui-même avait vécu cette épreuve bien des années plus tôt, alors qu’un Sith venait de le choisir parmi les autres acolytes en tant qu’apprenti. Il l’avait emmené ici, pour lui montrer la véritable nature et la toute-puissance du Côté Obscur. Là-bas, dans cette pièce dont il n’avait pu distinguer les murs tant il faisait sombre, il y avait affronté ses pires peurs, ses pires souvenirs. Il avait revu son père froidement exécuté par un officier impérial, et puis son spectre désincarné et décharné qui s’était avancé vers lui pour le dévorer, l’accuser de s’être laissé faire par l’Empire, de ne pas avoir résisté, d’avoir abandonné sa famille, d’avoir été un lâche, indigne d’être son fils. Indigne de son clan. Le zabrak avait été de retour dans cette pièce exigüe et froide, cette cage où on l’avait abandonné pour briser son esprit et en faire ensuite une arme, un traqueur de Jedi. Et alors que ces murs invisibles l’oppressaient et menaçaient de l’écraser, il y avait eu tous ces doigts accusateurs, tous ces visages décomposés et horrifiques de ceux qu’il avait tués sans le moindre remord. Il se souvint d’avoir hurlé. Pas de terreur, mais de rage.

Dans cette pièce, il s’était confronté à lui-même. A toutes ses peurs déchainées, incontrôlables, à ses colères vaines, à sa haine mal dirigée. Sous les flots de sa rage, il avait pourtant su entrevoir ce qui lui avait permis de traverser et de triompher de cette épreuve. Il y avait vu le pouvoir qui s’offrait quand le Côté Obscur se mêlait aux passions. Il avait vu la puissance des émotions. Tout ce qu’il fallait, c’était apprendre à s’en servir, sans les gaspiller. Il y avait entrevu, surtout, cette liberté farouche, une liberté qu’il n’avait jamais eue jusqu’alors. En ressortant de ce tombeau, il s’était enfin retrouvé une place dans la galaxie. C’était véritablement là qu’il était devenu un Sith.
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J'avance dans la pièce sans tenir compte du dernier mot prononcé par le zabrak. S'il voulait se débarrasser de moi, il aurait dû s'y prendre autrement. Les épreuves sont faites pour qu'on les accomplisse, les difficultés pour être surmontées. Je suis une battante, une véritable aventurière, je suis une combattante. Je n'ai pas peur d'entrer dans cette pièce. Un peu plus de ce que je pourrai y voir. Mais qu'importe, j'en ressortirai. Abandonner n'est pas dans mes habitudes, ce n'est pas ma façon de faire. Le Darth ne semble même pas avoir réalisé qu'il aurait juste eu à me demander d'entrer dans cette pièce que je l'aurai fait. Je respecte la hiérarchie en dépit de mes remarques et mes commentaires, j'ai le verbe facile, j'en suis consciente mais ce n'est pas de l'irrespect. Alors j'entre dans cette pièce dont la porte se referme derrière moi, semblant me plonger dans un noir relatif. Je vois à quelques pas devant moi, pas beaucoup plus loin pourtant. J'ignore à quoi je dois m'attendre, ce que je peux craindre ou espérer de cette pièce mais quoi que cette pièce m'envoie, j'y résisterai et je continuerai d'avancer. Je n'ai pas sortie mon épée, quelles sont les chances qu'il y ait une créature vraiment physique ici ? Avec tous ceux qui ont déjà arpenté ces lieux comme le Darth qui m'y a fait entrer par exemple. Ca ne rend pas l'ambiance plus chaleureuse, je pourrai me croire dans un film d'horreur, le genre où des créatures sombres surgissent des ombres d'une pièce, j'ai même un slogan "Dans le tombeau du Seigneur Sadow, personne ne vous entendra crier".

L'ambiance change soudainement quand je me retrouve dans un décor connu. Les rues de Naboo, juste devant le bar que j'avais laissé derrière moi. La ville est en ruine ou en tout cas abandonnée depuis un moment, plus personne n'entretient ces bâtiments à la couleur douteuse. L'éclat somptueux et riche de la ville s'est terni, tout est sombre, tout est triste. Des cris, plus comme des hurlements de terreur retentissent parfois. Je continue d'avancer dans ces ruines, je ne sais pas ce que j'y cherche et l'atmosphère de la ville est asphyxiante, ce décor de film d'horreur est effrayant. Jamais autant que ces cris qui semblent se répondre de rue en rue. Mes pas me ramènent à cette ruelle, la première fois que j'avais pris une vie. Il est là, en face de moi, comme quand c'était arrivé sur Naboo. Le même homme, comment aurai-je pu oublier son visage ? Comme la dernière fois il s'élance droit vers moi et je saisis mon épée. Je me répète encore dans ma tête que tout cela n'est qu'un test, que ça n'est pas réel et il se précipite, comme la première fois. Cette fois ce n'est pas involontairement que je le tue, ce n'est pas lui qui vient s’empaler sur ma lame dans sa fureur. Je le tue, un coup net, un coup précis, de sa hanche droite à sa joue gauche et il tombe lourdement au sol. Qu'est-ce que cela prouve ? Pas grand chose, j'ai déjà fait ça. Je me souviens alors de ce qui était arrivé sur Naboo, j'avais vu une seconde personne et j'avais sauté par la fenêtre à côté de moi. La fenêtre n'est pas là, rien qu'un mur, deux longues rangées de brique jusqu'à cette nouvelle personne que je regarde. Elle est de dos comme la dernière fois, c'est une femme, comme la dernière fois, elle se tourne vers moi.

« Rhiswel ? »

Rangeant mon épée en voyant mon amie, je commence à marcher vers elle et elle fait de même. Son visage est déformé par une hideuse expression de fureur. Ses pas s'accélèrent et c'est un véritable sprint qu'elle réalise. Ma main caresse le manche de mon épée mais je n'arrive pas à la tirer, je ne le veux pas. Le choc est violent, elle s'est jetée sur moi dans un plaquage magistral. Je heurte brutalement le sol et elle se jette déjà sur mon corps, tentant de me frapper de ses mains. Plusieurs fois je lui demande d'arrêter, tant bien que mal j'essaye d'éviter, de parer ses coups portés avec une rage terrible. Elle est insensible à mes mots, à mes remarques, je sens un liquide chaud et métallique couler de mon nez jusqu'à ma bouche. Je ne peux pas continuer ainsi. Son poing arrive vers mon visage et je l'attrape, ne perdant aucun temps pour retourner son avant-bras mais ça ne l'arrête pas, ça ne semble avoir fait que plus l'énerver. Evitant sa main valide je l'attrape par la nuque, passant derrière elle, serrant une étreinte mortelle de mes bras sur son cou. Je serre et sens la vie l'abandonner alors qu'elle cesse de se défendre. Je la relâche alors qu'elle vie encore, me relevant en cherchant à éponger de ma main le sang que j'avais senti couler de mon nez à ma bouche mais il n'y a rien. Bien sûr qu'il n'y a rien. Rhiswel se relève devant moi, d'un geste de main j'essaye encore de la faire arrêter mais elle revient à l'assaut. Je tire mon épée de son fourreau et embroche mon amie, la lame passe en plein par le cœur, je l'accompagne au sol, l'allongeant délicatement alors qu'encore elle tente de s'en prendre à moi. Elle sursaute dans sa respiration étouffée par son sang, agonisant en cherchant encore à s'en prendre à moi. Je prends sa tête entre mes mains, un petit craquement lugubre plus tard, je pose sa tête au sol avec douceur. Agenouillée devant son corps, je sursaute et me relève brutalement quand je vois ses yeux s'ouvrir et sa tête se tourner vers moi, elle me demande "Pourquoi ?" et mon épée tranche sa tête. La tête roule sur quelque mètres et se transforme en une fumée noire et sombre comme tout ce décor. Je range mon épée et regarde autour de moi, je suis de retour dans cette pièce sombre et noire.

La pièce ne reste pas sombre et noire pendant bien longtemps. Moins que la première fois et je n'ai pas bougé d'un centimètre, je n'ai pas avancé vers autre chose, la pièce m'impose la suite des événements. Je suis près de la navette par laquelle nous avions quitté Naboo avec le Seigneur Zeon. Mais quelque chose est différent. Je ne suis pas là. Je veux dire, je ne suis pas là où je devrai être, je suis où était le Seigneur Zeon. Dans ma main ce n'est plus une épée, mon épée que je tiens, mais un sabre-laser à la lame mauve. Le sabre-laser du Seigneur Zeon. Les stormtroopers, tous les dix, me font face, ils semblent m'observer, comme s'ils attendaient quelque chose de moi. Deux stormtroopers amènent un corps sans vie portant de nombreuses marques de tir. Le corps est jeté sans ménagement à mes pieds, la tête rebondit deux fois sur le sol dans un bruit lugubre. Lorsqu'elle s'immobilise je reconnais ce visage, comment ne le pourrai-je quand c'est le mien ? Un trooper demande ce qu'il doit faire de "ça". Je relève les yeux sur lui et murmure un simple petit "rien". Dans un déluge de mort je déferle sur les troopers avec toute la rage qui gronde en moi. Le premier malheureux n'a même pas eu le temps de comprendre ce qui arrivait quand je l'ai coupé en deux, de son entrejambe au sommet de son casque. La surprise envahit les troopers. Le second n'a pas le temps de lever son arme que je le transforme en projectile, l'envoyant sur ses collègues pour en renverser cinq. Ils lèvent leurs armes, ils tremblent, l'un d'eux jette son arme et s'agenouille en suppliant pour sa vie. Certains tirs dans ma direction, de mon sabre-laser, de la Force, je dévie leurs tirs en prenant garde de ne pas les toucher. J'avance vers eux, le visage mû par une expression de rage et de fureur. Je lève mon sabre-laser sur les trois malheureux qui tiraient. Les coups pleuvent dans un déluge sans raison, d'une violence absurde tant elle est gratuite. Quand j'en ai fini avec ces trois-là ils n'en restent que des petits morceaux irréguliers, un véritable kebab de stormtroopers. Je regarde le soldat agenouillé qui supplie et m'en saisis par la Force. Il me sert de bouclier face aux tirs des soldats renversés qui se sont relevés. Avançant vers eux je suis presque à leur hauteur quand j'envoie le soldat déjà sans vie sur eux. Ca ne les renverse pas tous mais je suis sur eux et le déchainement au sabre-laser reprend, je n'en laisse que deux en vie. Le premier reçoit un violent coup de pied à la tête, le mettant KO tandis que le second se lève et tente de fuir. Je le saisis par la Force et l'observe. Un sourire se dessine sur mon visage alors que je tends ma seconde main vers lui. Avec la Force j'arrache ses gants, puis j'arrache doigt après doigt de la même façon. Ses hurlements ne font que me faire sentir mieux, me faire sentir plus vivante. Serrant mes poings je vois le trooper se replier sur lui-même mais il ne meurt pas ainsi, compacté comme un déchet dans un compacteur, non, je rouvre brutalement mes mains et ses membres se déchirent. Bras, jambes, arrachés à son tronc. Il hurle, sa tête tourne et regarde ses membres qui retombent au sol. Alors je daigne le tuer, arrachant sa tête dans un dernier geste de main. Le laissant tomber au sol je me tourne vers le dernier trooper vers qui je tends un blaster alors qu'il rampe à reculons, sur le dos, semblant vouloir se protéger de ma fureur avec ses mains tremblantes. A mon ordre sec il prend l'arme en main, me vise et je souris. Je lui ordonne de se tirer dans la jambe, utilisant la Force pour le faire obéir. Il obéit et tire, sans réfléchir. Je lui fais se tirer dessus plusieurs fois, jamais de façon dangereuse pour sa santé. Et finalement je lui ordonne de retirer son casque, mettre l'arme dans sa bouche et tirer. Tremblant mais obéissant le trooper s'exécute dévoilant son visage, un visage féminin que je reconnais immédiatement. L'adage dit qu'on fait du mal aux gens qu'on apprécie, et cette femme je l'apprécie, malgré la façon dont s'était terminée notre première et seule rencontre. Je la considère comme une alliée ici, une personne vers qui je pourrai me tourner avec mes doutes et hésitation. Darth Aava. Qui s'exécute docilement et met le canon dans sa bouche. "Attends" lui dis-je. Je repense à notre rencontre, à ce qu'elle a fait pour moi, me laisser expier ma colère sur elle. Non. La strangulation, l'étranglement qu'elle m'a fait subir, ma main passe devant son visage alors qu'elle tire au moment où je lui dis de le faire. "Je te l'avais dis : je n'oublie jamais rien."

Retour dans cette pièce sombre et obscure. Un petit chuintement s'accompagne d'un sifflement d'air. C'est brûlant, intense, agressif comme l'air de Korriban et je m'avance. D'abord aveuglée par le soleil intense, j'entends le bruit d'une navette que je vois se poser plusieurs mètres devant moi. Aurai-je passé plus de temps que je ne l'avais imaginée dans ce tombeau ? Trois personnes descendent de la navette et avancent vers moi. Elles ne portent pas la bure traditionnelle Sith mais celle des Jedi. Je les observe, trois physiques assez différent, le visage caché par des capuches les protégeant du sable soulevé par la navette qui s'en va. Une première personne s'approche de moi. Un sabre-laser s'allume dans sa main alors qu'elle avance. Le vent, la Force peut-être, vient dévoiler le visage de mon parrain, mon tuteur, celui qui m'a élevée. Mon épée toujours en main, je me mets en position, prête à me défendre. Pas à me défendre. J'attaque dans un assaut furieux mais organisé, je ne laisse pas ma colère, ma fureur me diriger mais m'accompagner. Je me souviens de mes enseignements, ne pas être l'arme de ses colères mais faire de ses colères des armes. Dans un duel contre mon tuteur, à la surface de cette planète brûlante, je n'ai qu'envie de le tuer. Parce qu'il m'a trop long menti, ne m'a pas dit être sensible à la Force en se contentant de me laisser le deviner. Il ne m'a pas entrainé autant qu'il aurait pu le faire, se contentant d'un apprentissage léger, de me faire effleurer mon potentiel sans m'accompagner plus loin dans cet apprentissage. Alors vient l'heure de la vengeance, pour tous ces mensonges, pour m'avoir bridée comme il l'a fait, sans se soucier de ce que je voulais mais uniquement de ce qu'il jugeait le mieux pour moi. Le combat d'abord équilibré se déséquilibre comme ma rage ne diminue pas et qu'il semble fatiguer. Plus le temps passe et plus ma colère grandit, plus elle grandit et plus je me sens forte. Il tombe, lâche son sabre-laser, ce sabre-laser que j'ai gardé comme un souvenir de lui. J'écrase sa main cherchant l'arme de mon pied, je projette le sabre sur un rocher et le voit voler en éclat. Il me dit que je n'ai pas à faire ça, que ce n'est pas ce qu'il voulait pour moi, que je corromps son enseignement. Je réponds ne faire que devenir plus forte, utiliser ce qu'il m'a appris et d'un coup précis je tranche sa gorge, à demi seulement, le laissant mourir dans une souffrance relative.

Je sens une présence dans mon dos et avant qu'elle n'ait une chance de poser sa main sur mon épaule, je transperce cette personne de mon épée. De part en part de son torse, je tourne la lame en elle, je la retire brutalement, frapper sa poitrine du pied pour l'envoyer au sol. Un cri féminin lui échappe, aucune voix que je connaisse mais je n'ai pas le temps de m'inquiéter de l'identité de cette femme que la dernière personne présente passe à l'attaque. Il me faut quelques échanges pour reconnaître ses gestes, ses coups, pour comprendre qui j'ai en face de moi. Alors je fais plus attention à sa façon de se tenir, à l'épée qu'elle tient. C'est moi. Je le sais, je le sens en moi. Cette femme sous la bure, tenant cette épée et prête à défendre la Jedi au sol, c'est moi. Nos coups sont semblables, nos réflexes identiques, nous pensons de la même façon, je fais face à moi-même. A celle que j'étais ? Oui cela pourrait bien être ça, j'ai coupé mes cheveux en arrivant sur Korriban, juste quelques centimètres or les cheveux de la Val qui me fait face dépasse de la capuche de la bure. C'est celle que j'étais avant, sur Naboo sans doute. Le combat est presque équitable mais plus je puisse dans mes émotions, plus je m'enfonce dans ma propre haine de celle que j'étais, manipulée, faible, se laissant bercer de mensonges, et plus je prends le pas sur cette version de moi. Sur cette faible et pathétique jeune femme que j'ai été. Je comprends à présent le pouvoir du Côté Obscur. Du plat de ma lame je finis par frapper sa main qui lâche l'épée. D'un coup de pied dans le manche, je l'envoie à plusieurs mètres de là. Frappant en direction de la jeune femme face à moi, je ne frappe que du vide tandis que je la vois agenouillée à côté de la femme blessé au sol. Elle se redresse, sabre-laser en main et l'allume pour me faire face.

J'ai affronté celle que j'étais, sans doute était-ce là celle que j'aurai pu devenir. La jeune femme que j'aurai pu être en choisissant une autre voie, en ne venant pas avec le Seigneur Zeon sur la planète des Sith. Elle découvre son visage, mon visage. Il y a quelque chose de rayonnant dans ce visage, dans la douceur de ses traits et dans cette coiffure que deux tresses de chaque côté du visage semblent couronner. Je pourrai dire que je me trouve vraiment belle et éclatante de vitalité ainsi mais ce n'est pas celle que je veux devenir. C'est celle que j'aurai été sans les mensonges, sans la manipulation, celle que les Jedi auraient créée, lobotomisé pour devenir une bonne petite servante de la lumière. Celle que je ne deviendrai pas, que je refuse de pouvoir un jour être. Le combat s'engage entre nous, un combat manichéen du bien qui règne en moi contre le mal que je laisse m'envahir. Epée contre sabre-laser. Sith contre Jedi. Bien contre mal. Celle que je pourrai être face à celle que j'ai décidé d'être. Le combat dure, m'épuise, nous épuise. Le calme et la sérénité affichée par mas vis-à-vis face à la rage et la colère que j'emploie comme une seconde nature, comme si une seconde personne guidait mon épée et mes gestes. Le combat est éprouvant mais là encore c'est en laissant mes émotions m'accompagner, me subjuguer, me porter que je finis par prendre le dessus. Forçant la Jedi à se défendre encore et encore sous un déluge furieux qui finit par faire éclater sa défense. Son bras est un peu trop lent et je transperce son épaule, l’agrafant au sol quand elle y tombe. Je pose mon pied sur le manche de l'épée, l'enfonce de mon poids dans le sol et avec la Force je ramasse le sabre-laser qu'elle a lâché. Je le pose, éteint, contre sa tempe et je la regarde dans les yeux, je me regarde dans les yeux. Un sourire s'affiche sur mon visage tandis que le visage qui me fait face semble marquer de la stupeur et de la peur. J'active le sabre-laser et laisse la lame d'énergie faire son office avant de l'éteindre à nouveau.

Je reporte alors mon attention sur la femme au sol, celle que j'avais condamnée à une très lente agonie par la blessure infligée. M'accroupissant près d'elle, je dévoile son visage encore caché par la capuche. Je reconnais le visage mais pas la voix qui me dit d'arrêter ce que je fais, que je m'égarde. C'est ma mère, cette femme que je n'ai jamais connu, avec qui je n'ai jamais discuté. Elle me dit être ma mère, vouloir mon bien. Il n'y a pas si longtemps j'aurai tué pour avoir une mère avec qui discuter et avec qui passer du temps mais maintenant … maintenant j'ai l'obscurité comme une mère qui m'accompagne et me porte, j'ai la Force comme une mère qui me rend plus forte. Je la regarde dans les yeux alors qu'elle tente de me raisonner, de me faire remarquer que je venais de tuer mon tuteur, l'homme le plus important dans ma vie, que j'avais tué Rhiswel, ma meilleure amie pour qui je portais quelques sentiments plus fort que l'amitié, que je venais de tuer la meilleure part de ma personne, que je l'avais condamnée à mourir. Elle disait que je pouvais me racheter, que je pouvais encore faire machine arrière, que ça n'était pas trop tard, elle refusait de croire que toute forme de bien en moi était morte. Je hausse les épaules, je souris en lui disant simplement qu'elle a tort, que je sais désormais où est ma vie, à qui va mon allégeance et ce que je veux faire. Je lui dis que pour la première fois de ma vie je sais exactement ce que je veux pour mon avenir et que rien ne m'arrêtera. Elle tente de répliquer mais d'un geste sec j'achève ses souffrances en la transperçant de son propre sabre-laser. J'éteins l'arme et un hurlement sonore, ténébreux, affreux échappe à mes lèvres. Ce hurlement se transforme bien vite en un rire sombre et effrayant qui s'arrête quand je rouvre mes yeux dans cette pièce de ténèbres absolus.

Dans mon dos la porte qui m'avait permise d'accéder à cette pièce vient de s'ouvrir pour me laisser sortir. Je distingue le zabrak, en pleine méditation apparemment et je marche vers lui, abandonnant les ténèbres et tout ce que j'avais laissé dans cette pièce de ma personne. A peine un pas hors de cette pièce, la porte se referme derrière moi et je pose un regard transperçant sur le Sith. Je l'observe de ce regard glacé. Combien de temps s'est écoulé ? C'est difficile à jauger dans cet endroit, je remarque que j'ai soif et que j'ai faim, plusieurs heures ont dû filer, peut-être même plus que cela. Pas un bruit, pas un son, je reste face à lui, débordant d'énergie, une énergie qui semblait affluer de partout autour de moi, de moi. Je n'avais jamais ressenti l'obscurité de cette façon, comme si je découvrais une nouvelle façon de ressentir le côté obscur à présent.

« Un Sith ne demande pas. Il prend. »

A cette phrase je récupère le cristal qui pendait entre ses doigts. Pourtant je ne le porte pas à mon cou comme je l'aurai fait à un autre moment. Délicatement je le pose sur un petit renfoncement dans un mur. Je me sens si vivante que j'ai l'impression que de l'énergie s'échappe de mes doigts. Mes doigts me font ressentir cette sensation bizarre, celle qu'on ressent lorsqu'on tremble mais pourtant ils sont parfaitement fixes, en fait je n'ai jamais si peu tremblée qu'en cet instant, comme si les ténèbres vivant entre ces murs me rendaient plus forte. Je saisis une main du zabrak et la pose contre mon cou, serrant ses doigts, le fixant du regard. Ma voix, comme un ordre plus qu'une demande rompt le silence.

« Prenez-moi. »
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