Rassurée, tu l'es immédiatement lorsque ton amie te répond, encore plus quand tu entends qu'elle a réussi à s'enfuir, récupérer ses employés. Et bien sûr, un certain sentiment de soulagement t’envahit lorsque tu entends qu'elle a pu sauver des personnes de la station. Mais la priorité n'est-elle pas à ceux habitants la planète ? Ici, plus d'une personne a un vaisseau qui peut aider à évacuer. « Putain ! Si tu savais à quel point j'suis contente de t'entendre ! Jade, si t'as moyen, faut que t'aille chercher des gens sur la planète, c'est surtout eux qui ont besoin d'aide ! Ici, on va se débrouiller, on va y arriver ! » dis-tu en sachant pertinemment qu'il y aura des pertes. Mais tu veux y croire, tu veux te dire qu'un maximum de personnes vont réussir à s'en sortir. Tout en courant, car si tu t'arrêtes, tu perds forcément du temps et chaque minute, chaque seconde compte, tu remarques le signal qui a été envoyé par ce Kahl dont l'ancienne résistante vient de parler. Quelque chose te dit que c'est le jeune homme qui t'a planté sur la piste de danse. « Bien, je vais tenter de le rejoindre ! » Ça tombe bien, ton vaisseau y est entreposé. Clairement pas l'endroit classique où te poser, mais tu n'aimes pas être dans les zones très fréquentées, tu te méfies trop. Alors la zone marchande est parfaite ! « Comme toujours ! » Tu t'exclames quand ton amie s'inquiète pour toi. Soyons honnête un instant, tu n'es pas l'individu la plus prudente.

Il en faudrait un plus gros, du type destroyer, pour vraiment aider dans ce merdier. Une force de frappe importante, bien plus que des petits vaisseaux. Hélas, ce ne sera pas assez. Tu le sais et tu ressent un pincement au cœur, un grand élan de tristesse, comme à chaque fois où tu t'es retrouvée dans un tel bourbier que tu savais qu'il y aurait des morts. Une partie de toi te dit que tu aurais mieux fait de refuser l'invitation, mais une autre lui crie dessus et te fait t'en vouloir d'avoir eu cette pensée. Horrible. Un sourire fade apparaît sur tes lèvres quand tu entends la remarque de la femme. « Crois-moi, ça n'en valait pas la peine ! » Tu repenses à ta mésaventure. Bien que ce mystérieux homme t'ait dit que ces produits n'étaient pas à l'origine du mal passager qui t'a frappé, tu te dis que tu n'aurais même pas été tenté d'en récupérer pendant la soirée. Mais la véritable raison, c'est qu'en plus de devoir évacuer, tu t'es tout de suite inquiétée pour tes connaissances vivant sur la station, pour Jade. « Allez à plus ! Veilles bien sur toi et sur tout le monde ! » Tu raccroches avant qu'elle n'ait pu rajouter quoi que ce soit.

Tu dois jouer plusieurs fois des coudes, avançant à travers divers flux, souvent à contre-courant. Déterminée à rejoindre le hangar, rien ne t'arrête, cependant, tu veuilles tout de même à ne renverser personne. Dans la cohue, une fois à terre, c'est la mort quasi assurée. Tu le sais, se retrouver en dessous, c'est se faire cogner, étouffer et ne guère se faire entendre lorsque l'on appelle à l'aide. Tu sens que la station commence à s'incliner, ton cœur se serre, la peur t'assaille, mais tu en fais une force, elle te pousse à aller de l'avant, encore et toujours. Certains laisseraient tomber, toi pas. Tu es bien déterminée à continuer l'aventure. Puis, à proximité du lieu que tu veux atteindre, tu te retrouves entourée par une foule suppliante qu'on lui ouvre. Tu pestes, pas contre eux, peut-être pour évacuer les sentiments qui te submergent. Tu la sens leur détresse, leur souffrance, même si n'aimes pas en parler, tu es quelqu'un d'empathique et dans cette situation, qui ne le serait pas. Puis, tu te retrouves emportée, comme une vague déferlant sur une plage, tu arrives à ne pas être engloutie et te voilà sur les quais, tu ressens un certain soulagement même si c'est loin d'être fini.

Un sourire apparaît sur tes lèvres quand tu vois des cargos atterrirent. Une lueur d'espoir dans l'obscurité. Tes yeux sont attirés par la lumière rougeâtre provenant d'un sabre laser qui vient d'être allumée. Pendant quelques secondes, tu te méfies, un réflexe que tu as acquis. Puis tu remarques qui tient le manche, le petit jeune qui t'avait invité à danser et qui t'as laissé tomber après quelques pas. Il s'est vite ressaisis, c'est bien ! Très bien ! Les préjugés sont relégués à plus tard. Pas le temps et surtout, ce n'est pas le moment d'y penser. Sa présence permet aux vaisseaux d'atterrir, pendant ce temps, tu en profites pour franchir tant bien que mal les quelques mètres qui vous séparent. Tu t'extrais de la foule, lançant « Eh ! Gamin ! Kahl ! » pour attirer son attention. Tu as tout fait conscience que le moment de répit ne dura pas. En plus de la course contre la montre qui se joue actuellement. Tu t'approches de lui, sans crainte de son arme. Il ne risque pas de te faire du mal, s'il avait voulu, il aurait déjà agi.

Non, il est question de coopération. « On a une amie commune. Jade. C'est elle qui m'a dit que tu étais ici. » tu jettes un bref coup d’œil vers la masse humaine, tu le saisis par son bras libre et le force à se mettre sur le côté, histoire que si ça s'emballe, vous ne soyez pas trop impactés. « C'est bien d'aider à évacuer les gens, mais n'oublie pas ce qu'ils ont dit, ceux sur la planète en ont aussi besoin. Ici, ils auront bien plus de chance de s'en sortir. » C'est horrible à dire et tu t'en veux déjà d'avoir prononcé ces mots, pourtant, ils sont vrais. Contrairement à ce qu'il a dit. Que tout le monde allait survivre. Tu en doutes fortement. Un mensonge pour éviter plus de panique ou une simple naïveté de sa part dû à son jeune âge ? La question n'a pas à être tranché maintenant. « Qu'est-ce qu'on fait ? J'ai mon vaisseau, j'peux aider. Sais-tu si des destroyers sont dans les environs ? » si c'est le cas, il sera possible d'organiser un minimum les secours. Ce n'est pas avec de petits astronefs qu'une grande évacuation se fera, sauf s'ils sont en quantité et qu'ils peuvent déposer leurs cargaisons dans un lieu plus grand. Deux heures c'est court, très court pour faire une évacuation de masse et une partie vient de s'écouler.