Au moment où la première vague de Chasseurs de primes avait frappé la Station 119, Jill se trouvait loin du spatioport. Dans le restaurant, pour être exacte. Les repas faisaient partie des choses que la Mandalorienne chérissait le plus, et elle avait réussi à s’entourer d’autres mandaloriens vivant sur la station. C’était parfait. Mais ça n’allait pas durer.
Lorsque les nouvelles arrivèrent à leurs oreilles, que les alarmes se mirent à retentir et qu’on murmurait que la station était attaquée, la panique se répandit à vitesse grand V dans les couloirs.

Bien sur, la première pensée de la mandalorienne allait à son travail ici. Son garage se trouvait hélas non loin du spatioport, et la crainte qu’il ne soit saccagé la mettait en rage. Elle avait serré les poings et enchaîné avec un chapelet de jurons en Mando’a dont elle avait le secret. Casque sur la tête, équipée, elle avait avancé à contre courant dans la Station, où la plupart des habitants fuyaient la violence. A raison ?
Le chaos s’était vite installé, et se déplacer relevait du défi dans ce maelstrom d’aliens, d’humains et de cris.

Seulement, voilà. Plus elle approchait du spatioport, plus la situation dégénérait. Elle changea de direction à la vue d’un blessé. Elle voulait protéger son garage, son entreprise, sa vie, mais pas en laissant les habitants de la Station se faire piétiner. Alors elle l’avait aidé à marcher jusqu’à l’infirmerie, où elle même dut s’arrêter pour remettre les choses en perspective.

Elle était frustrée, enragée et inquiète pour ses amis qui résidaient ici. Ne devaient-ils pas prendre les armes ? C’était leur station, ils la connaissaient mieux que personne. Ils étaient en surnombre par rapport à ces raclures de chasseurs de primes. Et c’était sans évoquer les pièges qu’ils pouvaient concevoir pour coincer leurs ennemis.
L’infirmerie n’était peut-être pas le meilleur endroit pour recruter de valeureux guerriers pour l’accompagner dans sa quête folle, mais …
Elle était là. Et il leur fallait un plan.

A travers la visière de son casque, elle scruta le fouillis hétéroclite de citoyens apeurés, à la recherche de visages familiers. D’un vague début d’équipe qui pourrait leur sauver la mise à tous.

Il lui fallait de l'argent, ça ou mourir. Dune ne voulait pas mourir, elle aurait du y penser avant bien sûr, avant de voler à la mauvaise personne, maintenant il fallait payer, rembourser. Cela voulait dire accepter des contrats, de gros contrats, des qu'elle n'était pas capable de faire seule. Elle était seule, à sa manière, elle n'avait pas le choix. Les autres chasseurs de primes sur cette opération seraient des ennemis, les risques étaient de s'entretuer. Cela arrivait, trop de personnes sur la même cible, l'envie d'avoir une primes toujours plus grosse malgré les complices et les concurrents... Discrète, Dune pensait ne pas être une cible tout de suite. Elle l'espérait...
Son coeur et ses tripes ne lui disaient rien pour le moment, la jeune femme atteignit la station avec d'autres parmi les derniers vaisseaux. Le bruit lancinant des alarmes lui écorchait déjà les oreilles, comment pourrait-on se concentrer avec cela?
Les hommes et les femmes devant elles s'en allèrent au pas de course défoncer au choix des portes, voir des habitants.
Dune, elle, se contentait de marcher. Elle aurait besoin de son souffle tout à l'heure peut être, là elle ne voulait que ses méninges...
Non, rectification, elle ne voulait pas de ses méninges, plutôt de celles d'une autre personne, une personne intelligente, rusée, débrouillarde. Une personne que Dune n'était pas, alors il fallait faire avec, réfléchir comme on pouvait.

Elle portait son armure, un casque aussi, celui-ci ne l'identifiait pas comme Mandalorienne, Dune ne l'était pas. Qu'importe...
La foule chaotique possédait le réflexe de s'écarter d'elle pour le moment, un miracle. Vite isolée des autres, Dune savait pouvoir constituer une cible facile pour les citoyens cependant. La voix de Julen dans sa tête : réfléchis, petite, réfléchis....
Elle réfléchissait. Dune savait deux-trois choses de la vie, notamment sur le fait d'être une proie soi-même. Où irait-elle si elle se savait recherché?
Où allait-elle quand elle se savait pourchassée?
Un endroit où tenir un siège pitoyable, un endroit avec de quoi se soigner surtout. Comme les nombreuses planques, comme celle où elle avait retrouvé Ian un soir.
Ici, sur la station il n'y avait pas de planque, mais il y avait cette autre pièce: une infirmerie.
Rapidement, Dune consulta le plan et partit dans ce qu'elle pensait être la bonne direction. Elle du faire demi tour deux minutes plus tard, recommencer à zéro...
Elle trouverait, elle trouverait quand même même et au pire volerait quelques médocs à revendre en contrebande. Des solutions existaient toujours, la jeune femme se le répétait alors que son coeur battait à tout allure.
Parce que pour les prochaines heures, le danger serait partout....

Plongée sur son datapad, Thanna laissa échapper un ricanement. Une énième star de holo-réalité se faisait lyncher sur sa propre page après avoir publier un commentaire des plus absurdes. Oui, l'ennui était tel sur la 119 ces derniers temps qu'elle en était réduite à s'amuser devant une telle stupidité. Pourtant bien décidée à envoyer à son tour un commentaire cinglant afin de l'enfoncer, elle fut très vite tirée de son écran par la réalité. La sirène d'alarme retentissait dans la station spatiale.

Perplexe, Thanna se redressa de son lit et ouvrit la porte de l'appartement. A l'extérieur, on entendait des bruits lointains dont des hurlements. Elle distingua même des tirs. Un homme apparu bien vite à l'angle du couloir et il continua sa course sans demander son reste malgré les questions de la mandalorienne. Elle décida d'avancer jusqu'à l'angle afin de voir ce qui l'effrayait et avait sans doute causé l'alerte.
La réponse se présenta très vite devant elle. Des types armés malmenaient la population et défonçaient les portes une à une comme s'ils cherchaient quelque chose.

N'ayant pas besoin d'information supplémentaire, Thanna tourna les talons et retourna chez elle. Elle enfila en vitesse ses pièces d'armure par dessus ses vêtements et empoigna son blaster. Le reste pouvait être abandonné ici. Quoique, en y réfléchissant elle prit également un pendentif en os qui appartenait à l'un de ses partenaires disparus, au cas où elle n'ait pas l'occasion de repasser ici.
Une fois prête, elle retourna dans le couloir et parti dans l'autre sens, dans la même direction que le fuyard aperçu plus tôt. Elle en trouverait sûrement d'autre.

En effet, il ne fallu pas longtemps pour qu'elle se joigne à un groupe de rescapés. Ils avaient choisi de se rendre à l'infirmerie avec l'espoir de retrouver les proches qui n'étaient pas avec eux. L'endroit n'était pas terrible pour se défendre aux yeux de Thanna mais l'idée était tout de même là. Il fallait bien s'éloigner du spatioport pour éviter les pirates. Rester en groupe était primordial et avec les bonnes personnes, il serait plus facile de se frayer un chemin jusqu'aux hangars pour filer.

Jill scrutait les têtes connues et inconnues qui se retrouvaient dans l’infirmerie pour toutes les raisons de la Galaxie. De ceux qui étaient là les premiers, malades ou blessés, à ceux qui venaient d’arriver en catastrophe. Et parmi ceux là encore : Beaucoup de blessés, mais aussi beaucoup de civils qui cherchaient simplement un refuge au tumulte qui secouait la station. Le personnel médical savait difficilement où donner de la tête. La Mandalorienne s’imaginait qu’ils devaient juger quels cris et quelles tâches de sang étaient les plus urgentes à traiter. A moins qu’ils n’essaient d’identifier les sauvetages qui leur seraient le plus utile dans un futur proche ?

Jill suivait son instinct, et ses premiers réflexes lui faisaient pencher vers les représentants de son peuple. Elle cherchait les armures Mandaloriennes, les visières en T qu’elle savait amicales. Il y en aurait surement dans le camp d’en face aussi. Chasseurs de primes, Death Watch probablement, voir des chakaare qui volaient les armures des soldats tombés.

Ici, il y avait au moins une silhouette qui n’était pas celle de l’ennemi. Petite, mais vive et féroce. Plus jeune qu’elle. Thanna avait perdu ses deux frères d’armes, et Jill s’assura qu’elle ne se trouvait pas à court de guerriers avec qui survivre dans ce beau bordel.

“Than’ika !”

Interpella-t-elle dans un premier temps, en approchant la jeune Mandalorienne. Jill n’avait pas besoin de quitter son casque pour être comprise et reconnue. D’ailleurs, l’armure lui facilitait aussi le passage face aux citoyens parfois trop tassés les uns avec les autres.

“Me vaar ti gar ?”

Demanda-t-elle d’abord, en tout sérieux. La situation ne prêtait pas vraiment à rire, il leur fallait s’assurer qu’ils aillent bien, trouver du monde, et crever l’abcès de chasseurs pour atteindre quelques objectifs. Sauver la station, sauver sa peau, sauver son garage… Chacun son délire.

“J’cherche du monde pour repousser la horde de crevures et rejoindre mon garage. T’es partante ?”

Bref, droit au but, elle n’en demandait pas plus pour le moment. A deux, mêmes guerrières, elles ne suffisaient pas pour faire la différence.
A moins que si ? Enfin, ça n’était pas une mission suicide. Pas encore.

La tête lui tournait trop, elle perdait pied. Parce que les missions de grandes envergures, Dune ne les avait jamais faite seule, elle n'avait pas d'autres choix aujourd'hui. La jeune femme pouvait tenter de se consoler bien sûr, s'imaginer qu'elle trouverait d'autres objectifs moins dangereux et tout aussi efficaces en cours de route, au fond Dune se mentait à elle-même. Le savait.
C'était la cour des grands ici...
Elle avait le casque, son casque, elle n'avait personne à qui sourire, un creux dans le coeur par delà ses mains tremblantes. Ne tremble pas, Dune, ne tremble pas...
La jeune femme inspira, prit sa décision. Elle retira le casque, libérant la masse de ses cheveux et son visage noyé en dessous, minuscule.
Personne la connaissait vraiment ici, personne savait ce qu'elle faisait. Dune possédait pas ce qu'on appelait une démarche de chasseuse, et puis si l'on se souvenait d'elle ici, c'était en compagnie de la vieille femme aveugle et de son jawa. Avant de venir, Dune avait vérifié, Verdandi ne se trouvait pas ici. aujourd'hui.

Alors qu'elle empruntait un couloir, on la bouscula. Tout se mit à vaciller à nouveau, la jeune femme savait qu'elle perdait sa concentration, aussitôt elle ne distingua plus ses pieds dee ses bras, sa droite de sa gauche, et même tout droit lui semblait un labyrinthe. Et dans ses problèmes alors, Dune se jeta jusqu'à s'y noyer, qu'un masque de douleur lui déforme le visage, et la peur aussi, la vraie peur.
Dans les bruits et cavalcades, on eut pitié d'elle jusqu'à la conduire à l'infirmerie. Son plan marchait: les gens la prenaient pour une civile de la station. Dune n'avait pas fait semblant d'être blessée ou mal au point, elle avait laissé le handicap parler suffisamment pour que tout cela soit réel.
Dans la pièce, les gens s'invectivaient un peu, des proches se retrouvaient, d'autres nom. Son regard de posa sur deux gamines, une franchement petite, une autre pas franchement grande. Elles parlaient mando'a, un peu. Tant mieux pour elles..

La jeune femme soupira et se laissa glisser contre un mur jusqu'à s'asseoir par terre. Elle avait envie de pleurer, comme ça, sans raison, alors Dune pleura.
Tout simplement.

La situation n'était pas vraiment meilleure à l'infirmerie. Les gens s'entassaient ici, qu'ils soient blessés ou non comme s'ils espéraient que les pirates ne trouvent pas l'endroit. Les gens appeurés se bousculaient sans gêne et se laissaient envahir par la panique. Il faut dire que beaucoup sur la station militent pour la paix et sont incapable de se défendre.
Un homme particulièrelent virulent criait à qui voulait l'entendre qu'il allait se plaindre aux responsables de la station. Il trouvait ahurissant que des gens aussi important que lui ne soient pas davantage protégés ou ne bénéficient d'un transport priorité pour quitter l'endroit.

Thanna laissa échapper un soupir d'agacement en observant la foule autour d'elle qui était trop occupée à brasser du vent pour défendre leurs foyers. Ce n'était certainement pas qu'elle trouverait de l'aide pour atteindre les hangars. Pourtant, elle fut interpellée alors qu'elle allait tourner les talons vers le reste de la station. Elle reconnu facilement Jill, enfermée dans sa beskar. La Mandalorienne avait été un contact de son groupe sur la 119, notemment pour retaper leur vaisseau et avec le temps, Thanna s'était rapprochée d'elle. C'était l'une des rares de son peuple à être à bord et un Mando peut toujours compter sur un autre. En réponse à la question d'Atin, l'adolescente esquissa un rapide sourire avant de simplement dire :

« Naas. »

Son aînée lui expliqua ensuite qu'elle rassemblait une équipe pour atteindre son garage et montrer aux pirates que personne ne pouvait attaquer impunément l'endroit. En l'écoutant, Thanna fronça les sourcils et répliqua :

« Au garage ? On devrait pas plutôt foncer aux hangars ? Mon vaisseau pourra nous emmener loin d'ici. » Elle désigna ensuite les gens autour d'elles, dont certains étaient réduits à juste pleurer dans un coin. Et après c'est elle que les gens traitaient de gamine ? « Je crois pas qu'on sera assez pour protéger l'endroit. Il y a pas grand monde ici qui sera utile. A moins que tu ai d'autres vod sous la main ? » Elle savait bien que non mais ça aurait été fichtrement bien.

Positif : Thanna ne semblait pas être blessée ni quoi que ce soit dans ce genre. La raison de sa présence à l’infirmerie lui était inconnue pour le moment, mais dans le fond, Jill n’avait pas d’excuse évidente à présenter non plus. L’endroit pouvait même potentiellement tenir un siège. Et surtout, ils devaient en garder le contrôle parce que le personnel médical sauvait des vies. Et que le matériel médical devait coûter cher à la Station aussi.

Au moins, elle connaissait les objectifs tout à fait nobles de sa soeur d’armes : Elle voulait se tirer d’ici fissa. Seulement, ça ne pouvait pas être aussi simple.

“Les hangars sont surement occupés par les chasseurs. Si leur cible s’enfuit ils sont perdants, ça doit être bien bloqué.”

Quand à elle, ses objectifs, elle tint à les clarifier :

“Mon garage, c’est tout c’que j’ai. J’veux pas laisser ces chakaare tout saccager. Mais juste à côté des hangars.”

Et elle aurait pu être plus prolifique en injures à l’encontre des chasseurs qui blessaient tant d’innocents dans ces murs. Et puis elle n’était pas tout à fait d’accord avec Thanna. Le nombre n’était pas tout ce qui comptait, surtout pas à la guerre. Elles étaient Mandaloriennes, donc bien placées pour savoir ça.

“On a pas besoin d’être nombreux. C’est notre station. On peut mettre des pièges, on peut saboter des trucs. On pourrait trouver quelqu’un avec des accréditations pour emmerder les chasseurs à coups de portes qui se ferment.”

Et de lumières qui s’éteignent, et de sécurités qui s’enclenchent… Et elle en passait des meilleures. Vraiment, la meilleure solution selon Jill, c’était de combattre avec toutes les armes qu’ils avaient sous la main, et la station elle-même en était une. Elle n’allait pas se laisser malmener.

“Une seconde…”

Finalement, elle se dirigea vers la jeune femme qui s’était assise contre le mur. Ca n’allait pas fort pour elle. Elle ne semblait pas blessée, mais bien être dans une panique sans pareille. Enfin, de ce que Jill en devinait, en tout cas. La mandalorienne prit un gobelet d’eau fraîche en passant à côté d’un distributeur, s’agenouilla devant elle en lui proposant l’eau. Elle l’avait déjà entrevue quelque part, probablement sur la station.

“Vous allez bien ? Vous avez besoin de soins ? J’ai un truc à manger aussi si ça peut aider.”

Elle l’avait d’ailleurs déjà sorti de sa poche, une barre de fruits secs au sirop d’Uj, un sirop récolté sur certains arbres, très utilisé dans la cuisine Mandalorienne. C’était plein de calories, ça ne pouvait que la remonter, non ?
Si on ne voulait pas la suivre pour sauver son garage, alors elle s’occuperait des gens ici. C’était mieux que de rester les bras croisés.

Autour d'elle, des bruits confus, des murmures... La jeune femme releva la tête par delà ses larmes, fit face à l'une des jeunes mandos qu'elle avait repéré il y a quelques instants.
Un verre d'eau, voilà ce qu'on lui proposait, et puis à manger aussi. D'autres personnes sanglotaient, à l'aide de sa douleur, Dune mimait leur propre chagrin afin de gagner en crédibilité. Cela fonctionnait, on l'imaginait remuée, traumatisée.
Les gens chuchotaient pour la plupart sans se regarder, sans s'écouter. On commençait déjà à parler de carnages, de corps sans vies au milieu des allées, ou bien vomissant des habitations éventrées.
C'était toujours comme ça avec les civils, peut-être n'avait-on pas encore atteint ce degré de sauvagerie mais cela pouvait arriver vite, tellement vite.
La jeune femme prit le temps de comprendre sa main, son geste, avant d'accepter le verre d'eau. Elle était assoiffée, affamée aussi mais secoua la tête. Pas tout de suite, pas maintenant, et sa voix s'éleva, un peu rauque, un peu triste.

”Evitez de les emmerder, ces gens, ils sont venus pour quelque chose et détruiront tout jusqu'à la trouver...”

La chasseuse finit par se relever, posant une main sur l'épaule de Jill pour ce faire comme si cela était la chose la plus naturelle au monde. Elle devait s'aider, avec ou sans l'accord d'autrui,, c'était ça ou rester à terre...

”La station est une poudrière, vous êtes paumés, tous, vous pensez que la force est un moyen de lutter, eux ils pensent qu'elle est un moyen de s'imposer. Au final, vous aurez des combats inégaux et des massacres et vous le pressentez, pas besoin de vous convaincre.”

La station était grande, l'infirmerie ne pourrait accueillir tous les réfugiés. Certains chasseurs prendraient des otages, d'autres perdraient peut-être leur objectif de vue pour simplement se distraire un peu, certains pouvaient également faire demi tour abandonner, il y en avait toujours mais ils ne seraient jamais assez nombreux.
Et elle, où se plaçait-elle dans ce curieux échiquier? Sur sa joue, il y avait encore les traces de larmes, elle croisa les bras contre sa poitrine, un peu, le regard vague.

"Hm...bon je reviens, je vais aux toilettes..."

La situation était mal partie. Jill n'avait aucun désir de quitter la station et restait complètement sur ses positions. Un seul objectif comptait pour elle et c'était défendre son garage face aux envahisseurs. Et les habitants bien sûr. Il semblait bien que la suite allait tourner à la guérilla pour ralentir les pirates mais où était l'intérêt ?
Avant que Thanna ne puisse répondre, la mécanicienne se dirgea vers une habitante avec un moral plutôt mal en point et lui passa un verre d'eau tout en s'inquiétant de sa santé.

Pour Thanna, la priorité n'était clairement pas ça. Elle profita de cet instant pour observer un peu autour d'elle les réactions et voir si quelqu'un avait un semblant de plan pour quitter la 119. Malheureusement, ce n'était pas beaucoup mieux de ce côté...

Rien n'avait changé depuis son entrée dans l'infirmerie : les gens se plaignaient, espéraient des secours et cédaient complètement à la panique. C'était à se demander si venir s'installer parmi eux avait jamais été une bonne idée ? C'était peut être bien un signe pour changer d'air.
Elle fut toutefois interrompue dans ses pensées par la femme que Jill aidait. Celle-ci s'était relevée et commençaient à prophétiser un massacre en cas de combat. Quel talent pour deviner que des civils ne pouvaient pas se battre en terrain ouvert avec des pirates. Après avoir partager son immense savoir, elle se contenta de donner une excuse pour quitter la pièce, sans doute histoire de laisser planer un mystère...
La jeune Mandalorienne se rapprocha alors de sa consoeur.

«  Mouais... Donc les hangars c'est mort. Le garage on risque tout et encore une fois qu'on l'aura, on pourra pas le tenir pour toujours. » Elle croisa les bras, grimaçant alors qu'elle réfléchissait en observant les alentours. « Et si on trouvait ce qu'ils cherchent avant eux ? On pourrait s'arranger ensuite non ? Si ils mettent autant de porte-flingues ici, c'est qu'ils y tiennent un max. »