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we must away, ere break of day (aava)

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if only we know the way


« J’espère que personne n’a besoin de tes services, parce que j’ai bien l’intention de t’embarquer avec moi. », avait déclaré Feren en entrant dans la chambre d’Aava en faisant presque voler la porte. De toute façon, il n’avait pas vraiment l’intention de lui laisser le choix, seulement quelques heures tout au plus si elle avait des choses à régler. Tout était prêt, le vaisseau, l’itinéraire, les bagages, il n’y avait plus qu’à embarquer et il y avait en Feren cette fébrilité communicative, typique d’un départ vers l’aventure. Une aventure vers le passé mais aussi, il l’espérait, vers l’avenir, cette envie d’aller de l’avant. Cinquante ans sans avoir remis les pieds sur sa planète natale. De quoi aurait-elle l’air ? Que s’était-il passé pendant tout ce temps ? Toutes ces questions s’emmêlaient dans son esprit quand il avait guidé Aavryn jusqu’au hangar pour lui faire découvrir le cargo fraîchement repeint en anthracite et liserés écarlates. « Je t’avais dit qu’on irait ensemble sur Iridonia. »

***

Il y avait une nette différence entre voyager seul ou à deux : la conception du temps. Feren était assez surpris de constater que la traversée de l’espace jusqu’à la bordure médiane s’était déroulée plus rapidement qu’il ne l’avait imaginé. Parce que cela avait été sans compter sur la présence d’Aava, bien plus divertissante que celle de Richi, même si au début, il avait eu peur qu’elle ne se mette en tête de lui modifier tout l’agencement du vaisseau et, pire, d’y étaler ses affaires de manière chaotique comme dans ses quartiers. Finalement, il arrivait à marcher dans les couloirs sans avoir à éviter des obstacles incongrus, un sacré soulagement en soi. Non pas que le zabrak fût un maniaque du rangement, c’était plutôt le cas de Richi en fait, mais une fois qu’on était habitué aux bonnes choses, il devenait difficile de s’en défaire.

Surveillant les indicateurs de l’ordinateur de bord tandis que le droïde lui préparait une tasse de thé, Feren constata qu’il était tôt par rapport à l’horaire de Korriban. Richi revint, lui donna sa tasse et reprit place, indiquant qu’ils sortiraient bientôt de l’hyperespace, pour entrer dans le système Iridonia. A cette pensée, la gorge de Feren se noua, soudainement assailli d’un doute : et s’il allait le regretter ? S’il ne trouvait plus les coordonnées de la ville où il avait grandi, ou si à cet emplacement, il ne restait que des ruines érodées par les vents violents de la planète ? Et si on les traitait en étrangers ? Après tout, il l’était devenu… qu’avait-il encore de commun avec son peuple, avec son clan, un clan qui n’avait pu le voir grandir ni même lui imposer les épreuves de son passage à l’âge adulte ? Finalement, cela ne lui semblait plus être une bonne idée de vouloir ressortir ces vieux souvenirs poussiéreux. Soudain, les traits lumineux caractéristiques de l’hyperespace se transformèrent en étoiles et le ciel d’encre réapparut, avec droit devant eux une planète pâle dont les pôles immaculés s’étendaient loin, qui était encore, de là d’où ils se trouvaient, de la taille d’une noix.

L’endroit avait l’air si calme, si paisible, rien à voir avec le jour où il avait quitté son foyer alors qu’il n’était qu’un enfant. D’après Richi, ils en auraient encore pour deux bonnes heures de voyage avant d’entrer dans l’atmosphère d’Iridonia. Feren vida sa tasse et sortit du cockpit, rejoignant alors ses quartiers où Aava se trouvait encore, probablement endormie. Ou en train de larver, toujours accrochée à la tunique du zabrak qu’il n’avait donc pu récupérer en se réveillant plus tôt. Il entra dans la pièce partiellement plongée dans la pénombre, y trouva sa compagne étendue de tout son long qui semblait assoupie au premier coup d’oeil. Le zabrak s’assit au bord du lit et la contempla ainsi pendant quelques minutes, sans un mot, avant de finalement de pencher vers la jeune femme et lui murmurer à l’oreille : « Le vol de la compagnie stellaire AirZabrak va bientôt arriver à destination. »
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La promesse avait été tenue, après l'horreur, l'intense réconfort.
Et intense était le mot parfait pour désigner Feren et ses petites attentions, surtout celle qui vous clouait au lit pour le reste de la journée. N'avait-il donc aucun scrupule à la surmener ainsi, elle qui travaillait déjà si dur ? Visiblement non. Qui aurait cru que les câlins pouvaient être si épuisant ? Aava n'avait même pas profiter du voyage, juste des bras de Feren, de ses baisers, de ses étreintes et à présent du lit dans lequel elle était simplement avachie. Sur le flanc, elle soupir doucement, remuant alors que son sommeil est sans doute plus agréable et profond que celui qu'elle subit d'ordinaire. Sans doute à cause de ce lit pour enfant dans lequel est dort et se refuse à se séparer ? Quoi qu'il en soit, tout cet espace pour elle seule avait un petit quelque chose de dépaysant.

Le vol de la compagnie stellaire AirZabrak va bientôt arriver à destination.

Est soufflé à son oreille alors que le poids de Feren fait s'enfoncer le matelas. Aava libère un soupir, fronce les sourcil et entrouvre les yeux légèrement. La lumière du vaisseau l'éblouie presque aussi tôt, à croire que la noirceur qui recouvrait ses billes oculaire supportait de moins en moins la lumière. Bon ou mauvais signe ? Elle se posait toujours la question.

« Déjà... ? J'ai à peine dormit quelques instants... »

Souffle t-elle la voix pâteuse. En réalité elle dormait depuis des heures, récupérant lentement de la passionné sauvage de Feren. Quel animal.... Malgré tout, la Zabrak sourit, redressant le buste pour venir crocheter la nuque de son aimer à l'aide de son bras et l'attire à elle, l'embrassant sans retenue. Pression de lèvres et caresse du bout de la langue, juste ce qu'il faut pour se mettre en appétit. Alors qu'elle met fin au baiser dans un mordillement de lèvres, la jeune femme se laisse retomber sur l'oreiller, s'étirant comme un félin, baillant et se tortillant sous la couette. C'est qu'elle l'aimait bien se vaisseau, il faisait un parfait endroit où vivre. Si seulement ils avaient pût...

« J'ai bien dormis mais j'étais pas très à l'aise. »

Elle désigne discrètement une de plantes vertes qui ornait la petite chambre. Feren les avaient mit là rien que pour elle, pour lui faire plaisir. Mais chaque fois qu'elle posait les yeux sur la plante, elle revoyait ce Neti, cet étrange hybride végétale à la douceur exceptionnel. Aava se penche vers Feren et chuchote sur le ton de la confidence, comme si quelqu'un pourrait les entendre.

« Je crois que ça n'arrête pas de me fixe... Je suis sûr de l'avoir vu bouger. »
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Le zabrak eut un petit rire tandis que sa compagne se réveillait. Pour une fois qu’on ne lui posait pas la sempiternelle question de « Quand est-ce qu’on arrive ? » alors que ça faisait juste une heure qu’ils étaient partis… « Quelques instants ? Décidément, on n’a pas du tout la même notion du temps, ma douce. » Pour ce qu’elle semblait appeler des minutes, cela avait été des heures. Mais du moment qu’elle se sentait bien… Il n’eut guère l’occasion d’argumenter davantage car la voilà qu’elle le réduisit au silence du plus passionné des baisers matinaux, quoiqu’en cet instant, il songea qu’elle n’avait plus rien d’ensommeillé. Un frisson s’éveilla en lui, réchauffa sa peau dénudée en parcourant son échine, tandis que sa respiration se coupa durant plusieurs secondes, trop occupé qu’il était à profiter de chaque miette de l’instant. Presque déçu lorsqu’elle s’éloigna de son visage, ses lèvres palpitant encore du contact farouche avec celles d’Aavryn, Feren s’installa sur le lit, au côté de la jeune femme. Son poids reposant sur un coude, la tête penchée sur son épaule, il l’observait à se tortiller d’un œil amusé. Et pas indifférent.

Le Sith haussa un sourcil quelque peu étonné à la remarque d’Aava. Pas très à l’aise ? Pourquoi, il avait encore pris toute la place en dormant ? Ou alors il avait gesticulé dans son sommeil. Le zabrak se souvenait vaguement d’avoir occis quelques Jedi dans ses rêves. Elle désigna quelque chose dans le fond de la chambre ; Feren suivit la direction du regard mais, à part les plantes vertes qu’il avait exprès installées là pour elle, il ne vit rien qui puisse mettre qui que ce soit mal à l’aise. Qu’est-ce qui pouvait bien la fixer ? Il n’y avait rien. Rien du tout. Le zabrak fronça les sourcils. « Hein ? De quoi tu parles ? A part des fougères, y a rien. » Il se tourna à nouveau vers Aavryn, déposa un baiser sur son front, puis sur ses paupières, ensuite sur son nez et enfin sur ses lèvres. « Il n’y a que moi avec des yeux pour te fixer, mon amour. » Son regard obliqua vers l’aquarium où nageaient doucement quelques poissons sous la lumière bleutée. « Enfin, moi et les poissons, mais eux ça compte pas. » Et Richi non plus, ça ne comptait pas ! Ce robot était le pire reluqueur de toute la galaxie, heureusement qu’il était assigné au pilotage. Rien qu’à cause de ça, ils n’avaient pas vraiment pu profiter de tous les recoins du vaisseau pour… s’amuser.

Dans tous les cas, la remarque de la jeune femme était des plus étranges. Il espérait que sa sieste ne lui avait pas fait perdre l’esprit, tout de même. Si peu habituée qu’elle était à prendre du repos… Heureusement que Feren était là : un Sith surmené était un Sith insupportable. Mais là, elle n’était pas particulièrement surmenée, ou du moins, pas à ce qu’il sache… Un Sith trop détendu était un Sith bizarre, conclut-il. Ou alors elle le faisait marcher. Mais dans ce cas, il n’avait pas été mis au courant que Richi lui avait appris le sens de l’humour, ce qui d’ailleurs était une très mauvaise idée.
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Hein ? De quoi tu parles ? A part des fougères, y a rien. 

« Tu ne me crois pas... ? J'ai vu un arbre qui marche, il avait des yeux et il souriait même... »


Il n’y a que moi avec des yeux pour te fixer, mon amour.

« Feren, je suis sérieuse... »


Enfin, moi et les poissons, mais eux ça compte pas.

La jeune femme soupir longuement et pivote le visage, détournant le regard de la fougère en question pour se concentrer sur son compagnon qui s'était allongé tout contre elle. Aava esquisse un sourire, elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas la croire. Et quand il avait cette bouille chafouine, il était difficile de lui en vouloir de quoi que ce soit. Toute créature vivante avait sa parade pour éloigné le danger... le zabrak avait trouvé la sienne. Elle penche le visage, glissant une mèche de ses longs cheveux derrière son oreille et dépose tendrement ses lèvres sur les siennes. Décidément, elle avait vraiment prit goût à ce contacte charnel. Excitation était encore quelque chose de nouveau pour Aava et pourtant elle s'y soumettait sans rechigner. Tout cela, c'était la faute de Feren. Incorrigible Feren...

Elle mit rapidement court à la discussion. Après tout, qu'est-ce qu'ils en avaient à faire des fougères et des poissons ? Iridonia serait bientôt en vu et qu'ils n'avaient que quelques heures pour profiter de leur solitude. C'était bien assez. Agile, la sith roule sur elle-même et vient se mettre à califourchon sur Feren alors qu'un  sourire sournois vient fleurir sur ses lèvres. Sans un mot mais pas sans un regard sombre et lourd de sang, la zabrak croise les bras sur son ventre, saisit le bas de la chemise moniale qui la couver puis la remonte. Geste vif et machinale, elle retire le tissus avant de le jeter plus loin sur le sol. Elle a le regard du prédateur affamé... Aava, sinistre et terrifiante Aava qui déjà se penche, nue comme au premier jour pour venir embrasser son amant et amour, à pleine bouche. Elle se prive pas de lui administrer de quelques caresses linguale, se jouant de lui alors qu'elle se frotte, ondule contre ce pauvre Feren.

« T'as raison mon amour... On s'en cogne des fougères. »


Et elle redresse le buste, repoussant ses longs cheveux pâle et grisonnant par endroit, découvrant la rondeur de ses seins nus aux mamelons érigés. Quelle atroce tentatrice, maudite pucelle il n'y avait pas si longtemps... Il fallait croire qu'elle apprenait vite la gamine. Ses lèvres s'étirent encore, un sourire qui n'a rien de bon, un ricanement soufflé dans la seconde. Vile créature qui se déhanche sur son aimé, le faisant languir un peu plus alors qu'elle murmure.

« Et si tu me montrais comme un mâle règne, sur Iridonia ? »
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Sa compagne lui parla d’arbre qui marchait, qui voyait et qui souriait. Feren songea que c’était encore pire que ce qu’il imaginait. Etait-ce l’espace intersidéral qui l’avait rendue ainsi ? L’incompréhension brillait dans son regard alors qu’elle se vexait presque, alors qu’il lui assurait qu’il n’y avait rien de bizarre dans leur chambre. A part elle, mais il s’était bien gardé de le dire. Un arbre qui marchait et qui souriait… « Ce que tu dis n’a aucun sens. », marmonna-t-il en songeant qu’il en toucherait un mot à Richi. Des fougères, qui, vraiment, avaient tout de fougères normales, le zabrak reporta son attention sur son aimée, l’embrassa tendrement. Le changement de comportement d’Aavryn fut soudain et sans appel, semblant déjà avoir oublié ces végétaux qui la mettaient mal à l’aise. Feren l’accueillit d’un regard à la fois narquois et médusé alors qu’elle se faisait un malin plaisir à raviver le brasier encore incandescent qui crépitait dans son bas-ventre. Dans son regard brilla la lueur féroce qui allait faire regretter à Aava d’avoir réveillé l’animal qui sommeillait en lui.

« Je préfère nettement cet état d’esprit. », finit-il par répliquer en faisant remonter ses doigts le long des cuisses d’albâtre. Le début d’un périple, d’une ascension tout au long de cet épiderme qui jouait avec l’éclairage pâle de la chambre dans un spectacle d’ombres et de lumières ou chaque contraste mettait en valeur une courbe farouche, un galbe arqué, des méandres sinueux dont les formes donnaient à Feren l’envie de se damner. Et qui aurait cru que la légendaire pucelle de Korriban deviendrait en quelques mois une vile créature corruptrice qui savait jouer de la tentation qu’elle provoquait ? La voilà qui susurrait, qui narguait. Le zabrak haussa un sourcil enjôleur tandis que, malgré ses deux cœurs qui pulsaient une vague d’un doux poison nommé désir jusqu’à chaque cellule de son corps, il respirait le calme comme un félin concentré avant de bondir sur sa proie, comme le ciel avant qu’une tempête se déchaine.

D’une main qui avait franchi la barrière de la croupe, le bout de ses doigts s’amusèrent à tantôt effleurer, tantôt étreindre la chair tendre qui s’offrait tant aux caresses subtiles qu’aux plus appuyées, pour remonter l’échine de la jeune femme jusqu’à atteindre la nuque. « En voilà une excellente idée. » Sauf que les pratiques qui pouvaient se faire sur Iridonia, il n’en avait aucune idée, parce qu’à neuf ans, à l’époque, ce n’était pas vraiment dans ses priorités. D’une pression sur la nuque, il l’attira à lui pour l’embrasser sauvagement, redécouvrant avec avidité le goût des lèvres d’Aava, savourant leur texture pulpeuse pendant qu’il respirait ce parfum qui exhalait de son derme, cette fragrance qui l’avait sans doutes rendu fou mais qu’il ne pouvait s’empêcher d’inhaler, auquel cas il se sentirait dépérir, perdu dans un grand vide insupportable.

Le zabrak fit basculer son poids sur le côté d’un coup de hanche, pour renverser son amante sur le dos et se retrouver au-dessus d’elle. Il reprit d’assaut les lèvres de la jeune femme tandis que ses mains retrouvaient le chemin de leurs explorations baladeuses, toujours étonnamment ravies de la douceur de la peau qui se mêlait à la fermeté des muscles qui roulaient juste dessous. Feren glissa vers la pointe de son menton, mordilla le derme brûlant de son cou, plongea vers les gorges profondes et sacrées de sa poitrine. Il lança un regard concupiscent à Aava qu’il dévorait littéralement des yeux. « J’ai cru comprendre qu’il y avait des… choses que tu aimais en particulier ? » Sourire à la fois féroce et rieur.

***

Les bras croisés derrière la tête, Aava allongée tout contre lui, Feren observait d’un œil rêveur le plafond de la chambre, avec les traces d’un sourire satisfait qui étirait encore le coin de ses lèvres. « Bon, il faudra quand même que tu m’expliques un jour cette histoire d’arbre qui marche et qui sourit… », dit-il au bout d’un moment de silence.
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Aava ne lutte pas quand son corps bascule et c'est avec un rire malicieux qu'elle laisse son compagnon la dominer à son tour.  Ses cuisses se referme, se presse contre le bassin de Feren, l'incitant à bouger alors qu'elle se frotte à lui comme la plus audacieuse des gourgandine. La vilaine aguicheuse ne se défait pas de son sourire alors qu'elle enlace tendrement le zabrak, pressant à nouveau la pulpe de ses lèvres les siennes. Lèvres qu'il ne tarde pas à délaisser pour sa gorge, la rondeur de ses seins, pour tout ce qui passe à portée de bouche. Rien n'est épargné et déjà, Aava sent un frisson barbare remonter le long de son échine alors qu'elle croise le regard de Feren, atrocement lourd de sens...

J’ai cru comprendre qu’il y avait des… choses que tu aimais en particulier ?

« I'shuree pelir'e sharee... »

Minaude la sith dans un zabrak parfait alors que la tête de son amour et amant vient se nicher entre ses cuisses.

◈ ◈ ◈

Alanguis, la jeune femme oscille entre sommeil et micro réveil. Sa respiration calée sur celle de son compagnon, c'est affalée sur lui, couverture en pagaye, qu'elle se remet de leur ébat. Et lui, comme toujours, était en forme. Pour Aava, malgré sa grande endurance, l'amour était encore une chose qu'elle maîtrisait mal et elle était bien trop souvent dans un état déplorable après une séance de câlin avec Feren.

Bon, il faudra quand même que tu m’expliques un jour cette histoire d’arbre qui marche et qui sourit…

« Hein... ? »

Geint-elle dans un souffle avant de remuer, sourcil froncé. Ah, oui... évidemment, il voulait le fin mot de l'histoire. Ne pouvait-elle donc pas laisser cette histoire derrière elle ? Aava soupir contre le torse de Feren et rétorque d'une voix pâteuse, gardant difficilement les yeux ouverts.

« Il s'appelle Ch'ak... Je ne l'ai pas inventé tu sais... C'était vraiment un arbre mais... Humanoïde. Il avait ce sourire... si doux... et ses yeux... si tu avais vu ses yeux... »

La jeune femme grogne de déplaisir et trouve la force de se redresser, assise dans le lit. Dans un nouveau soupir elle fixe la fougère et ramène ses genoux contre sa poitrine, murmurant.

« Il y avait tellement de bonté et de douceur en lui. J'aurais dû l'abattre mais... j'ai pas pu. Il ne pouvait pas parler tu sais... mais il... Usait d'une sorte' de télépathie. Et d'empathie aussi... C'était assez étrange, il m'a montré son histoire et... Surtout... »

Elle pivote le visage, menton poser  contre son bras et darde ses noires prunelles sur Feren.

« C'est un jedi. Et je crois qu'il est mon ami...»
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Au moment où il posa sa question, Feren crut que sa compagne avait complètement oublié son histoire qui était tout sauf drôle – il ne pouvait même pas se dire qu’elle lui faisait une blague, Aava n’en faisait jamais avec son taux d’humour qui frisait l’infini dans le négatif. Le zabrak la sentit remuer contre sa peau, comme si elle sortait d’une sorte de léthargie. Il y avait quelque chose d’assez surprenant chez Aava, c’était qu’elle semblait souvent épuisée après leurs ébats, alors qu’elle était une combattante de renom… et puis, elle dormait souvent depuis quelques temps. Son dernier travail, peut-être ? Quoique la jeune femme ne lui avait rien révélé à ce sujet, il n’était pas certain qu’elle avait quitté Korriban alors qu’il avait vadrouillé d’un bout à l’autre de la galaxie pour ramener son vaisseau… Mais le Sith ne s'en soucia pas plus que cela, songeant que c’était très probablement passager. Et qu’elle s’y ferait, à force…

Ainsi, cet arbre avait même un nom. Un arbre humanoïde. Avec un sourire et des yeux. Un arbre avec des yeux… Feren se demandait soudainement si ce n’était pas Richi qui avait ajouté des champignons hallucinogènes dans sa dernière omelette. Alors qu’Aava se redressait, le zabrak trouva la force de tirer son bras de sous sa tête pour glisser sa main vers le dos de sa compagne pour en caresser doucement la pâle échine. Ses yeux se plissaient avec perplexité tandis qu’il entendait la suite des explications, encore plus décousues et incompréhensibles si c’était possible. La seule chose logique qu’il entendit là-dedans, c’était qu’il ne pouvait pas parler, ce Cha’k. Un arbre ne parlait pas. En voilà une excellente nouvelle ! Mais il fallait que la jeune femme l’achève avec sa dernière révélation. La respiration de Feren se bloqua pendant plusieurs secondes, sous le choc. Un… Jedi ? Que… quoi ? … QUOI ? La stupéfaction fit retomber sa main sur le matelas. « Par tous les tombeaux de Korriban… », lâcha-t-il dans un souffle alors qu’il retrouvait l’usage de la respiration. Un Jedi… Un AMI Jedi ?! Un Sith ne pouvait pas être AMI avec un Jedi. Il expira un long soupir. « Aava… tu peux pas être amie avec un Jedi. Tu feras quoi le jour où Darth Laureus te donnera l’ordre de le tuer ? » Et puis, même sans ce léger détail, non, les divergences d’opinions entre les Sith et les Jedi étaient bien trop grandes pour espérer sympathiser.

Quoique ce ne serait pas le premier… Par toutes les saintes cornes de l’univers, qu’avait-il fait pour mériter ça… Il songea d’un coup à cette Padawan qui n’avait plus cessé de lui casser les pieds depuis qu’elle avait entendu le nom d’Aavryn. C’était sans doutes le moment de vérifier si sa bien-aimée avait bien connu la petite humaine sur Coruscant. En espérant qu’elle n’ait pas oublié ses premières années dans les bas-fonds. « Bref, peu importe… Cela me fait penser à quelque chose que je voulais te demander. » Le zabrak retrouva le silence pendant quelques instants en refixant du regard le plafond plongé dans les ténèbres. Son torse se soulevait au rythme lent de ses inspirations avant de se bloquer alors qu’il se lançait, reposant alors les yeux sur la jeune femme. « Tu n’aurais pas le souvenir d’une fille avec qui tu trainais dans les bas-fonds, avant d’arriver sur Korriban ? Une certaine Nova. Peut-être un an ou deux de plus que toi. Elle certifie qu’elle t’a connue avant de te perdre de vue. » Son visage arborait une mine peu convaincue mais, savait-on jamais. Tout indiquait que Nova connaissait effectivement cette Aavryn là.
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Par tous les tombeaux de Korriban… Aava… tu peux pas être amie avec un Jedi. Tu feras quoi le jour où Darth Laureus te donnera l’ordre de le tuer ?

« Et pourquoi pas ? Tu sais lui aussi il aurait pu me tuer, il aurait dû même... Mais il n'a rien fait. Pourquoi tout devrait-il se finir dans un bain sang ? »

Rouspète la jeune femme en toisant son aimé d'un regard mécontent. Elle déplie les jambes, tire à elle le draps pour se couvrir et continue, la voix plus dur.

« Je tue déjà bien assez comme ça , navré si je n'ai couper cette créature en deux ! Et tu en aurais fait de même si tu l'avais vu ! N'est-ce ton travail après tout que d'étudier les mystères de cette galaxie ? Feren ! J'en avait un sous le nez... Et tu aurais voulu que je le tue bêtement ? »

D'agacement, la femme tire sur le draps plus fort, découvrant à demi son compagnon avant de se rallonger sur le lit. Elle lui tourne dos, ses yeux sombres rivés sur le vide de l'espace visible par la l'immense fenêtre ovale de la chambrée. Elle n'était pas d'humeur à se disputer avec lui pour si peur.

« Parfois, je me demande pourquoi l'on fait tout ça... Je dois tellement aux sith, Feren... Je leur doit tout. Mais depuis quelques temps j'ai l'impression d'être totalement déconnecté du reste de notre communauté. Plus on me parle de trouver le pouvoir dans la haine et plus ce concept devient flou. J'y parvient de moins en moins, pourtant je ne faiblis pas . Comment-est-ce possible... ? C'est comme si... la haine ne me suffisait plus, comme si j'avais besoin de plus. Qu'est-ce qui m'arrive Feren ? Je ne me reconnais pas et pourtant.... Pourtant je ne me suis jamais sentit autant en paix avec moi-même. J'ai arrêter de me mentir, j'ai arrêter de me focaliser sur l'inutile. Mes intentions, mon esprit... Son devenu plus fort que ma haine... » Aava soupir et pivote, se rallongeant sur le dos, tête posé sur l'oreiller. « Toi aussi, tu me trouve faible ? Je te déçois ? »

La zabrak éprouve de plus en plus de difficulté à se confier. Elle ne comprend pas le phénomène qui la ronge et pourtant elle ne cherche pas à le repousser. Comme elle le dis, elle ne faiblis pas, alors pourquoi devrait-elle lutter contre ? Elle n'avait jamais été aussi efficace, en réalité. Bien vite Feren s'embarque sur un autre sujet, quelque chose qui semblait le travailler depuis quelques temps déjà.

Tu n’aurais pas le souvenir d’une fille avec qui tu trainais dans les bas-fonds, avant d’arriver sur Korriban ? Une certaine Nova. Peut-être un an ou deux de plus que toi. Elle certifie qu’elle t’a connue avant de te perdre de vue.

Aava se redresse, maintenant le draps pressé contre sa poitrine et darde sur son compagnon un regard perplexe aux sourcils froncé. Nova ? Nova... Non, personne de ce nom. La seule fillette avec qui elle avait passé du temps durant son enfance s'appelait...

« Nev-ora.... »

Souffle Aava, comme si la révélation venait de la battre de plein fouet. Son visage se fige dans une moue d'inquiétude, de tristesse mêlé alors qu'elle ne quitte pas Feren des yeux.

« Elle était... Ma seule amie. Quand Drïx me faisait du mal, je restais avec elle... On passait des journées et des nuits entières à vagabonder dans les bas-fonds, à courir après les rats pour leur jeter des cailloux, dessiner sur des murs avec des pastels, voler de la nourriture pour oublier la faim... »

Aava secoue la tête doucement et écarte le draps, se levant du lit. Sans doute le trop pleins d'émotions ou bien à cause de cette fatigue excessive et harassante qu'elle subissait depuis quelques temps, la Zabrak titube et s'écroule soudainement. Dans un gémissement d'inconfort, elle se retient au lit, assise au sol et plaque une main sur son front. Le vertige est violent, des points noirs brouille sa vue et ce sont des sueurs froides qui roule le long de sa nuque.

« Feren... »

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Le zabrak leva les yeux au ciel, ou plutôt, puisqu’il contemplait déjà le plafond, les fit rouler d’un air exaspéré. « Je n’ai jamais dit que tu aurais dû le tuer. Mais de là à devenir amis, il y a toute une galaxie ! » Il lâcha un soupir en songeant qu’il n’aurait pas dû remettre cette histoire de fougère sur le tapis. Evidemment que cette chose était un mystère, et évidemment que ça l’intéresserait d’en savoir plus sur ce… Cha’k, cet arbre à yeux qui souriait. Sauf que même en souhaitant l’étudier, il doutait que ce Jedi consente à se laisser faire, par un Sith de surcroît. Aux dires d’Aava, il semblait doté d’une patience à toute épreuve et de compréhension, mais quand même... Par ailleurs, lui ne faisait pas copain-copain avec les holocrons ou les fantômes perdus au fin fond de leurs tombeaux. Et voilà, maintenant elle allait bouder alors qu’ils étaient sur le point d’atterrir sur Iridonia, le comble ! Fichues plantes vertes…

Elle ne faisait pas la tête, cependant. Feren haussa un sourcil intrigué alors que la jeune femme confiait ses ressentis les plus intimes. Une chose rare, il l’avait constaté. Et c’en était d’autant plus précieux au vu du contenu de ces états d’âmes. Le zabrak roula sur le côté pour s’appuyer sur un coude, tête penchée vers Aava qui lui tournait le dos. Que lui arrivait-il ? Comment le Sith pouvait-il seulement le savoir, il n’avait pas le pouvoir de se mettre dans sa tête. D’autant que son esprit à elle était plus énigmatique que le système de verrouillage dernier cri d’un coffre-fort. Il comprenait en revanche qu’elle avait besoin de plus que les raccourcis usuellement utilisés par certains Sith… La haine par-ci, la colère par-là… C’était bien pour des personnes simples. Pas pour sa compagne. Feren, quant à lui, avait préféré chercher ses propres réponses en voyageant, en apprenant, en confrontant des points de vue et il était clair qu’Aavryn n’avait pas eu cette chance.

Le zabrak frôla le pourtour du visage de la jeune femme du bout de l’index en secouant doucement la tête. « Darth Aava, faible ? Est-ce qu’on parle bien de la zabrak qui terrorise tout le monde sur son passage dans les couloirs de Korriban ? » Si elle était faible, alors que fallait-il dire des autres Sith… Un petit sourire malicieux orna ses lèvres. « Jamais tu ne m’as déçu. » Son ton était sincère. Feren aurait été incapable de la moindre déception, tant il ne s’ennuyait pas en sa présence. Toutefois, pour l’heure, il lui fallait aborder le sujet Nova. Ou comment disait-elle ? Nev-Ora ? Il fronça légèrement les sourcils : lui, il l’avait toujours connue sous le patronyme de Nova, mais… et si là aussi, la Padawan avait berné tout le monde ? Au final, ça ne l’étonnait même plus. La prochaine fois qu’il mettrait la main sur elle, il lui en toucherait un mot. Feren mit de côté cette idée alors qu’il hochait la tête en imaginant deux gamines dessiner sur les murs crasseux pour leur offrir des couleurs plus gaies.

Il n’eut pas l’occasion de lui raconter quoi que ce soit de sa rencontre avec Nev-Ora que la jeune femme se levait avec semblait-il quelques difficultés. Les cœurs du zabrak firent un bond en avant lorsque soudainement sa bien-aimée s’effondra au sol sans crier gare. Sans réfléchir, il était déjà au bord du lit, prêt à… il ne savait pas trop, au juste. A part s’enquérir de son état, mal en point à ce qu’il pouvait constater. Aava était déjà pâle au naturel, mais là… Feren se pencha pour la hisser délicatement sous les épaules afin de l’aider à se rassoir au bord du lit, contre lui. « Allons, ma chérie… je crois que tu as besoin de repos. » Du bout des doigts, il effleura la tempe de la jeune femme. « Tu es fiévreuse… Il était vraiment temps que je t’emmène en vacances avec moi. » Il ne lui ferait pas l’affront de la titiller sur cette faiblesse passagère, songeant qu’elle était probablement encore capable de lui balancer une démence de Force en pleine figure, puisqu’elle ne comprenait pas le principe de la plaisanterie.
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