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beyond good and evil, part 1 (nev-ora)

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Do we get what we deserve ? Say way down we go. Way down we go... You let your feet run wild. Time has come as we all oh, go down. Yeah but for the fall oh, my. Do you dare to look him right in the eyes ? Cause they will run you down, down til the dark. Yes and they will run you down, down til you fall. And they will run you down, down til you go. Yeah so you can't crawl no more - Way down we go -Kaleo

Between good and evil
is there a limit ?
La jeune Padawan n'était plus habituée à autant d'attention, autant d'émotions négatives dirigées vers elle. Oui, ça faisait un baille, qu'elle ne s'était pas faite suffisamment remarquer pour attirer ce genre de réactions. Un but recherché. Toutes ces émotions et cette agressivité lui donnait envie de se planquer dans un trou et ne jamais en sortir. Et de hurler, hurler jusqu'à ce qu'il se la ferme et se calme. Ou la tue. Mais qu'il arrête d'être énervé, ça la rendait folle !

« Très bonne remarque ! Dans tous les cas l’idiot en question n’est pas moi. » Nev-Ora se pince les lèvres, déçue. Même si elle était déjà persuadée de sa mort très très proche, ça n'empêchait pas que des informations sur les Siths n'étaient pas de refus.... Elle avait déjà appris beaucoup plus qu'avec tous ses cours d'histoire réunis. Ils étaient plusieurs, mais pas unis. Avaient-ils seulement le même but ? Un même chef ? Ou étais-ce lui qui faisait n'importe quoi ? Si Feren était si fou de rage il aurait pu se faire avoir et lâcher quelques autres infos d'intérêt.
C'était pas parce qu'elle allait crever qu'elle ne pouvait pas réfléchir un minimum. On ne savait jamais, avec la possibilité hautement improbable qu'elle s'en sorte vivante et en un seul morceau, puis qu'elle retombe sur un Jedi vivant, et que celui-ci vive assez longtemps pour faire bon usage de ses nouvelles informations.
Ah ah. Encore une chose qui n'arriverait pas.

D'accord. Inspirer, expirer. Ne pas partir en courant après l'avoir frappé, il fallait penser aux pauvres gens qu'il massacrerait sinon... Force. Elle ne voulait pas rester là pour voir la réaction du Zabrak à son éclat. « JE T’AI PAS DEMANDÉ TON AVIS ! » Il avait du coffre. Nev-Ora recule encore de quelques pas, bientôt ce serait le mur -celui qui avait été transpercé comme du papier par la double lame du Sith- contre son dos, et elle flipperait encore plus. Elle lance des regards nerveux vers les portes en espérant que personne n'ait la mauvaise idée de sortir voir ce qui se passait ou lui demander de se taire.

« Comment une Padawan paumée comme toi, seule, sans maître et sans Ordre, pourrait avoir des obligations ? » Elle tique, touchée en plein fouet par la vérité. Incomplète, pourtant. Mais elle ne pouvait pas lui dire qu'elle savait qu'un Chevalier Jedi viendrait sur Tatooine, et qu'elle l'attendait. Il avait déjà assez de moyens de pression sur elle, pour rajouter Sam, sa plus précieuse personne, dans l'équation. Autant qu'il croie qu'elle essayer de le baratiner, même si pour ça elle devait quitter la planète... La sécurité avant tout. Elle caresse nerveusement ses doigts robotiques endommagés. Elle ne voulait pas non plus franchement lui donner l'adresse de sa mécano. Ce serait problématique, s'il apprenait que Nova -la vraie- était une sorte de point d'ancrage dans sa vie de cavale. Fidèle à elle-même, elle ne répond rien du tout et fixe un point très intéressant sur le mur d'à côté pour éviter de trop se focaliser sur les expressions physiques de la colère du Zabrak. Sa voix suffisait bien.

Chaque craquement de ses articulations la fait sursauter. A la place, elle imaginait ses doigts, ses bras, sa tête, brisés facilement par la poigne du Sith... Et, bon, peut-être qu'elle n'aurait pas du lui sortir le coup du danger qu'elle représentait. Sachant qu'elle n'y croyait pas elle-même. Et que Feren semblait très fier de ce qu'il était et de sa force. Peut-être. Mais en attendant, elle ne lui mentait pas complètement non plus. Elle était tentée de lui proposer d'y aller seule, sur cette planète maudite, sauf que de un il ne la croirait sûrement pas et, de deux, si elle tombait sur des fous restés sur la planète elle ne voulait pas être toute seule.

« Tu crois vraiment que j’irais plus vite ? Même avec les coordonnées, il n’y a que toi qui connaisse exactement la configuration du terrain et à quoi ressemble la cachète. Et si tout s’est écroulé, je vais faire quoi, moi, au milieu des débris… jouer au bac à sable ? Ah, mais j’ai compris ! Tu veux juste que j’y devienne complètement cinglé pour ne plus jamais quitter Naboo ! Non, non, non, tu vas pas t’en tirer comme ça. » « C'est bon, jte les transfère. » Adieu, garantie. Adieu, vie misérable. Elle sort son datapad et fait apparaître en holo-projection les coordonnées exactes de son ancienne habitation sur Naboo. Un coin beaucoup plus sympa que ce qu'elle fréquentait d'habitude, un petit appartement dans un quartier normal, pour une fois. Elle n'était pas entièrement seule à l'époque, après tout.

Elle fixe à nouveau son attention sur lui lorsqu'un droïde bien connu apparaît en hologramme. Alors il avait survécu à la fureur du Sith lui... « Richi, ramène tes fesses et le vaisseau avec au spatioport de Mos Eisley. Fais ce qu’il faut pour préparer la ferraille à un voyage sur Naboo. » Feraille.....? Oh non. Déjà qu'elle détestait voler, si en plus son vaisseau était autant une antiquité que ce qu'il recherchait..!! « Na-na-na-Naboo ? Maître… » En voilà au moins un qui avait un minimum de bons sens. Nev-Ora en était au point ou elle se sentait plus proche de ce que pensait un droide que de la plupart des humains. « La ferme, contente-toi d’obéir et tout se passera bien. » « Maître, attendez… je voulais juste vous dire… Dame Avryyn..... » Le reste des mots échangés tombent dans l'oreille d'une sourde. Nev-Ora se redresse, les yeux écarquillés, et la bouche légèrement entrouverte, alors qu'elle est assaillie par des flashs du passé, et de ses cauchemars.

« Aavryn.....? » Le prénom n'est d'abord qu'un murmure étouffé. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Nev-Ora fixe Feren, éberluée, ses lèvres formant à nouveau de silencieux "Aavryn" interrogatifs, comme pour être bien certaine de ce qu'elle avait entendu. Et puis soudain, le silence est percé par une exclamation pleine de vie. « Aavryn ?!! »

La transformation est radicale. La jeune femme toujours dans la réserve s'anime d'un feu nouveau, l'une de ces rares germes d'espoir qui n'avaient pas encore entièrement été consumées par son pessimisme. « Aaavryn ? Doth'ÿvraan ?! Une Zabrak, comme toi ? Des cheveux blancs ? La peau très pâle ? Des yeux bleus, très intenses, un peu comme le ciel ? Y'avait rien d'aussi bleu là-bas, tu sais. » Comme s'il avait besoin d'une illustration elle pointe son doigt tremblant vers le carré bleu qui se découpait de la minuscule fenêtre. Pourtant pas vraiment suffisant pour décrire ce qu'elle voulait. Là-bas, dans leur trou ou n'existait ni ciel, ni soleil, ni lumière, ni bleu plus naturel que celui des yeux d'Aava. Nev-Ora pointe ensuite son doigt vers le Sith en continuant ses questions, comme possédée. « Elle vient de Coruscant ? Est-ce qu'elle vient de Coruscant ?! Elle est un peu plus jeune que moi ? Deux ans environ...? » Nev-Ora ne lui laisse même pas le temps d'en placer une, le cœur battant, la main plaquée sur sa poitrine. Jamais Feren ne l'avait entendue placer autant de mots à la suite, dans tout leur historique, pas même lorsqu'ils parlaient affaire, ou qu'elle essayait de le toucher avec la philosophie jedi. « Ce n'est pas courant comme prénom pour les Zabraks. J'ai écumé toutes les archives existantes.... Dis-moi, d'où tu la connais ?! T'as une holo-photo ? J'ai besoin de la voir. Si c'est Aavryn.. Non, la Force... Elle doit avoir des cornes aujourd'hui... Elle a des cornes hm ? » Elle se met à faire les cent pas de long en large devant le Zabrak qui la terrifiait un instant plus tôt. Et la terrifiait toujours autant. Seulement la terreur était dominée par cette vague d'excitation grandissante, cette fébrilité incontrôlable. Nev-Ora était une jeune femme bien imprévisible mais c'était néanmoins là un visage qu'elle montrait très rarement. L'avait-elle seulement déjà montré un jour ?
Parce qu'elle avait l'air de se soucier de quelque chose, la Padawan. L'air d'espérer autant que de désespérer, ses émotions conflictuelles peintes avec encore plus de clarté sur ses traits pâles. Elle s'en serait cogné la tête contre le mur, tant elle se sentait sotte à cette instant. Mais elle ne pouvait empêcher sa réaction en entendant le prénom qui la hantait depuis tant, tant d'années.

Elle s'arrête enfin, brusquement, et tourne vers le grand Zabrak un regard perçant, dans l'attente de ses réponses tant attendues.

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Le zabrak avait à peine mis fin à la communication et jeté un œil en direction de la jeune femme qu’il sentit que quelque chose n’allait pas. Ou, à défaut d’aller bien, semblait étrangement… bizarre. Dans le comportement de Nova. Elle paraissait complètement ailleurs, le regard perdu vers on ne savait quelle planète, dans il ne devinait quelle période temporelle. Et puis surtout, cette manie un peu inquiétante d’articuler en silence, sur les lèvres, le même mot, en boucle, il y avait de quoi se poser des questions. Feren ne l’avait pas étranglée si fort que ça, tout de même ! Il ne put s’empêcher de sursauter lorsqu’elle l’agressa avec le nom d’Aavryn, telle une exclamation qui percutait les oreilles. Le Sith haussait un sourcil perplexe tandis que les traits de son visage, jusque-là tirés par la colère, se transformèrent en une moue complètement ahurie. Quoi, Aavryn ? Ce n’était tout de même pas une formule magique dans un vieux langage de Jedi, à ce qu’il sache ! Ou alors, rien que le nom de son aimée pouvait rendre cinglé…

Feren était si peu habitué à ce que la Padawan soit ainsi un moulin à paroles, à l’assommer sans pitié de questions sans queue ni tête, que pendant les premières secondes de cet interrogatoire complètement ubuesque, il ne savait plus s’il comptait la tuer parce qu’elle l’avait passablement énervé pour l’avoir volé, ou pour la faire taire de manière proprement définitive. A vrai dire, il ne l’avait même jamais vue dans un tel état. Ou était donc passé la Nova silencieuse qui voulait à tout prix passer inaperçue ? A en croire ce qu’il voyait, à l’autre bout de l’univers… Une fois le temps de l’ébahissement pantois passé, le zabrak fronça légèrement les sourcils pour faire le tri dans toutes ces questions. Mais c’était un flot ininterrompu d’informations qu’elle lui demandait sans qu’il puisse en comprendre le but, le pourquoi. Comment était-il possible qu’elle connaisse la Aava que lui fréquentait ? La réponse lui échappait totalement, et pourtant, la description que la Padawan lui demandait de confirmer était juste… sauf pour les yeux, mais il se rappela qu’en étant enfant, la zabrak les avait eus effectivement bleus. Un détail auquel il n’avait pas particulièrement fait attention, puisqu’à l’époque, il avait été un peu occupé à lui briser les côtes, dans une salle d’entrainement où la lumière était avare.

Presque assommé par les demandes insistantes de Nova, le Darth porta ses doigts à ses tempes palpitantes, sur le point d’éclater – d’abord sous le coup de la colère, puis à cause de ce brusque changement de comportement. Que quelqu’un la fasse taire, ou il allait le faire lui-même ! Par miracle, elle s’arrêta enfin, aussi brutalement qu’elle avait commencé. Ça y est, elle avait enfin terminé ? Il avait frôlé le mal de crâne carabiné. « La prochaine fois que tu comptes me tuer en me bourrant le crâne de questions, je t’arrache la langue et j’te la fais bouffer, c’est clair ? » Il lâcha un soupir pour le moins las et exaspéré. « C’est si compliqué d’attendre les réponses ou tu poses toujours tes questions par paquets de cent ? » C’était une remarque purement rhétorique, qui n’attendait surtout pas le moindre mot de la part de la jeune Padawan. Du moins, Feren ne voulait plus l’entendre pour les cinq prochaines minutes, si possible. C’était le minimum vital pour qu’il reprenne ses esprits et son calme, ce qui ne serait probablement pas du luxe, pour le propre bien de Nova.

D’ailleurs, le Sith songea qu’il pouvait tout à fait ne pas lui répondre. Après tout, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, qu’il connaisse une zabrak du nom d’Aavryn ou non ? Et puis, comment l’avait-elle connue ? Et qui était-elle pour Aava ? D’un autre côté, au vu de l’insistence qu’elle y mettait… de l’espoir qui brillait dans ses yeux… Il y avait fort à parier que la jeune femme serait prête à obtenir des réponses par n’importe quel moyen, parce que pour une obscure raison, cela lui tenait à cœur. Il lui fallait déjà éclaircir ce mystère. « Je ne vois pas ce qu’il y aurait de choquant à ce que je connaisse d’autres zabraks… », rétorqua-t-il avec sarcasme. Bien qu’au final, le nombre de zabraks qu’il fréquentait se comptait sur les doigts d’une main. Sa famille… Il n’avait jamais essayé de reprendre contact avec. Tout comme il n’avait plus jamais remis les pieds sur sa planète natale, Iridonia. Une chose à laquelle il comptait bien remédier, justement avec la présence d’Aava à ses côtés. « En tout cas… oui, il est probable qu’on puisse trouver une certaine Aavryn dans mes contacts, qui soit une jeune zabrak, avec des cornes (encore heureux, d’ailleurs !), et… comment tu disais déjà ? Une peau très pâle. »

De là à lui donner une holo-image de sa compagne et les détails de leur rencontre… Feren se devait déjà d’éclaircir quelques points. « Je ne vois pas en quoi je devrais te dire la moindre chose sur elle alors que j’ignore totalement ce que tu lui veux et ce qu’elle représente à tes yeux. » Et si Aava n’avait aucunement l’intention de rencontrer Nova ? La Padawan allait devoir payer si elle désirait des informations. En commençant par ne plus rechigner à aller sur Naboo. Un sourire caustique orna la frimousse du zabrak. « Si tu comptes en apprendre davantage, tu pourrais déjà commencer par m’accompagner sur Naboo afin de régler notre différend. » Le Sith tourna les talons et prit la direction de l’escalier, pivota en prenant appuis sur la rampe et, immobilisé dans son mouvement, observa la jeune femme. « On ne va tout de même pas attendre Richi dans ce couloir. Prends tes affaires et paie-moi un verre près du spatioport. » Il n'attendit même pas sa réponse qu'il descendait déjà les premières marches. Parce qu'il savait qu'elle viendrait, maintenant qu'il avait piqué sa curiosité.
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Après son éclat, Nev-Ora reste complètement immobile, à court de souffle. Après tout elle n'était pas habituée à débiter autant de mots à la suite, ni aussi vite. Si elle avait eu un peu d'humour, elle aurait sûrement rit devant l'expression qu'affichait le Zabrak. Enfin là elle avait plutôt envie de pleurer.
Parce que une fois l'excitation retombée elle ne peut que réaliser le ridicule de son emportement face à un Sith qui tenait littéralement sa vie entre ses mains...

« La prochaine fois que tu comptes me tuer en me bourrant le crâne de questions, je t’arrache la langue et j’te la fais bouffer, c’est clair ? » Elle déglutit et baisse les yeux comme une enfant qui se fait gronder. Elle le croyait tout aussi sérieux que pour toutes les autres menaces qu'il lui avait donné... « C’est si compliqué d’attendre les réponses ou tu poses toujours tes questions par paquets de cent ? » Il savait très bien que non... Se sentait insultée, comme à chaque fois que Feren ouvrait la bouche depuis leurs retrouvailles en fait -sauf ce moment ou il l'avait dite "adorable" ce qu'elle pensait de plus en plus avoir imaginé-, la padawan aculée croise ses bras sur sa poitrine dans une pose presque défensive. Ca ne servait à rien qu'elle garde ses bras libres pour dégainer son sabre laser ou ses lames cachée si besoin : il n'avait pas prévu de la tuer tout de suite. Il paraissait que zabraks et togrutas aimaient jouer avec leur nourriture avant de la dévorer. Brrr.

« Je ne vois pas ce qu’il y aurait de choquant à ce que je connaisse d’autres zabraks… » Mais pas cette zabrak là.... Cette zabrak là avait disparu trop brusquement pour que ce soit de cause naturelle. Toutes sortes de choses avaient pu lui arriver. Et Feren détenait peut-être certains de ces secrets ! Des clés pour parvenir jusqu'à Aavryn, enfin, après toutes ces années. « En tout cas… oui, il est probable qu’on puisse trouver une certaine Aavryn dans mes contacts, qui soit une jeune zabrak, avec des cornes (encore heureux, d’ailleurs !), et… comment tu disais déjà ? Une peau très pâle. » Elle relève la tête vivement. Se doutant que ces renseignements auraient un prix qu'elle n'allait pas aimer. Mais tout avait un prix, dans la galaxie. Même les vies humaines, dans certains cas. Et Nev-Ora était prête à payer.
Pas comme si elle avait le choix, en fait, ave ce fils de Hutt.

« Je ne vois pas en quoi je devrais te dire la moindre chose sur elle alors que j’ignore totalement ce que tu lui veux et ce qu’elle représente à tes yeux. » « C'est... » Elle se tait en voyant le sourire du zabrak. Il n'avait pas fini. Elle fait la moue, mais garde ses pensées pour elle, devinant déjà la suite. Sam.... Elle s'excuse en pensée. Mais c'était plus sur pour tout le monde si elle suivait Feren. Sam, elle savait qu'il pouvait survivre, qu'il était capable de se défendre tout seul. Mais Aavryn, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle était devenue. Elle n'avait pas eu une seule piste en dix-sept ans. La Padawan ne pouvait définitivement pas laisser passer ça, même si elle aurait préférer s'étouffer avec son sang que de devoir supplier Feren pour quelques informations. Pas par fierté, pas par orgueil. Mais parce qu'il était l'ennemi, parce qu'il l'avait vexée, blessée, menacée. Faite souffrir, car c'était tout ce qu'autrui était capable de faire. Tous aussi pourris les uns que les autres.

« Si tu comptes en apprendre davantage, tu pourrais déjà commencer par m’accompagner sur Naboo afin de régler notre différend. » « ...Je vais régler ma dette. » Elle range son datapad pendant qu'il à le dos tourné. Et se prépare à le suivre, à une bonne distance de sécurité. Très bonne. « On ne va tout de même pas attendre Richi dans ce couloir. Prends tes affaires et paie-moi un verre près du spatioport. » Et oui, des heures de trajet dans un tas de ferraille en compagnie d'un Sith rancunier et d'un droïde qui n'était rien qu'un cochon Gammoréen... Que n'aurait-elle donné pour pouvoir fuir son destin.

Elle ferme les yeux et soupire. Ben voyons, la presser jusqu'à ce qu'elle n'ait plus un seul crédit en poche avant de la tuer. Très ignoble. Très Sith. Ou non, très normal, dans leurs mondes.

Remettant son sac à dos correctement sur son dos, elle se dépêche de descendre les escaliers derrière le zabrak. En ignorant totalement le tenancier qui tremblait de peur et semblait du coup hésiter à demander à sa cliente les sous qu'elle lui devait. La Padawan n'ayant aucune intention de payer la crapule si elle pouvait l'éviter à la satisfaction de pouvoir mettre les pieds dehors sans être interrompue. Comme quoi, elle n'était pas la seule à vouloir éviter Feren à tout pris...

Une fois dehors elle prend une grande inspiration. L'air était sec et brûlant, mais c'était mieux que l'odeur moisie à l'intérieur. Ou que l'odeur de la peur qu'elle dégageait en plus grande quantité même que les Zeltrons et leurs phéromones.  

« Je connais un endroit. » Elle lui lance un regard prudemment interrogateur pour voir s'il n'est pas contre avant de commencer à avancer sous les soleils de plomb. Inconsciemment, elle reprend ses habitudes et fait de multiples détours malins pour éviter qu'on ne les suive. Impossible de faire autrement : pour elle, c'était aussi vital que manger ou respirer. Elle ne pouvait vivre sans garder les regard partout, à l'affut de son futur branlant. Ils s'approchent ainsi du spatioport en utilisant tout sauf la voie la plus rapide. Ses pensées bouillonnaient comme son sang sous la chaleur du désert. Il lui faut du temps pour retrouver le courage de parler au Sith.  

« Aavryn... Nous sommes nées sur la même planète. Nous étions amies, enfant. Jusqu'à ce qu'elle disparaisse. Elle avait six ans... » Elle se tait à nouveau, en se perdant dans ses souvenirs. « J'étais responsable d'elle. Mais j'ai échoué à la protéger. Ca te suffit, comme explications ? » elle ajoute avec une voix distante. Nev-Ora ne comptait pas en dire plus. Ce n'était pas les affaires de Feren, et elle détestait ainsi exposer ses sentiments. Il faudrait bien qu'il se contente de ce peu.

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Le visage de Feren emprunta un air vaguement satisfait lorsqu’il entama la descente des escaliers, tandis qu’il pouvait constater que la jeune femme le suivrait sans trop rechigner. Une fois en bas, dans l’espace d’accueil de l’hôtel, le Sith passa devant le gérant qui, en l’apercevant, bondit derrière son comptoir comme pour se mettre à couvert d’une nouvelle vague d’étranglement. Ce fut tout juste si le zabrak lui accorda ne serait-ce que l’amorce d’un regard ; l’homme ne lui étant à présent plus d’aucune utilité, c’était à peine s’il existait encore à ses yeux. A l’extérieur, il ne regretta absolument pas l’atmosphère décomposée du vieux bâtiment, quitte à retrouver la sécheresse caractéristique de Tatooine, qui toutefois s’émancipait doucement avec la soirée plus fraiche qui s’annonçait. Le Sith roula des épaules en observant la rue, d’un côté comme de l’autre, tentant d’évacuer la tension qui s’était accumulée dans ses muscles.

Il hocha vaguement la tête alors que Nova lui proposait de servir de guide, avant de se rappeler de ses travers paranoïaques et de regretter immédiatement de ne pas avoir pris la tête du convoi. Il leur aurait suffi de traverser deux avenues qui, vu l’heure, étaient de toute manière déjà moins bondées qu’au beau milieu de la journée, mais non, ils empruntèrent des voies détournées au point où Feren crut avoir fait au moins cinq fois le tour de la ville juste pour accéder au spatioport. Le zabrak leva fréquemment les yeux au ciel pendant tout le trajet : de quoi elle avait peur, franchement ? Avec lui à ses côtés en plus. Ce n’était pas sur Tatooine qu’elle tomberait nez à nez avec un bataillon de stormtroopers tout frais. Le Darth travailla encore sur lui pour prendre son mal en patience et ne fit aucune réflexion, bien qu’on pouvait lire la désapprobation sur son visage : au lieu de se compliquer la vie pour semer d’éventuels poursuivants, lui, quand on le suivait, il tuait le problème. Point barre. C’était aussi simple que cela. Bien qu’en général, l’aura qui trainait dans son sillage ne donnait guère l’envie de le prendre en filature pour lui dérober ses crédits ou lui chercher des noises.

Le duo étrangement assorti arrivait presque à destination que Nova daigna enfin lui répondre pour l’éclairer sur son passé commun avec Aavryn. Une relation amicale qui datait d’il y a plus de quinze ans… Et elle cherchait encore des réponses sur sa disparition, incapable de croire qu’elle était tout simplement morte ? Oui, vraiment, cette Padawan adorait se compliquer la vie, avec des remords qui n’avaient de toute façon pas lieu d’être. Comment une gamine haute comme trois pommes pouvait en protéger une autre du monde extérieur et, surtout, des bas-fonds de Coruscant ? Cependant, la jeune femme ne lâcha pas un mot de plus à ce sujet. Donnant-donnant, les informations. Un rictus souleva les lèvres de Feren dans ce qui était censé être un sourire. « Je vais devoir m’en contenter, on dirait. », rétorqua-t-il. Ce n’était que partie remise. D’une manière ou d’une autre, il lui tirerait les vers du nez.

« Ça avait l’air très efficace, comme protection. » Le zabrak faisait tout en œuvre pour ne pas lâcher un rire en lui disant que la Aava actuelle n’avait absolument pas besoin qu’on la protège, au contraire, c’était plutôt aux gens autour d’elle qui devaient tout mettre en œuvre pour se protéger de sa démence de Force. Le destin pouvait sembler bien cruel, avec un sens de l’humour très acide : voilà que la protectrice d’antan ne parvenait même pas à se protéger elle-même. Encore un exemple sur la différence entre un Sith et un Jedi… Ils entrèrent dans le bar que connaissait la jeune femme. Un endroit qui ne payait pas de mine, comme tous les endroits qu’elle fréquentait, à l’évidence. Mais, au moins, au vu du peu de peuple qui trainait là-dedans, aucun risque d’être dérangé. Feren, qui prenait rapidement ses aises, se posa à une table avant de reporter son regard empreint d’une lueur moqueuse sur Nova. Si elle savait… Non, le Sith ne lui révèlerait pas que la zabrak qu’elle recherchait avait comme lui emprunté la route sinueuse du côté obscur. Et qu’en plus de ça, elle était sa bien-aimée compagne. Pas tout de suite en tout cas. Cela serait de trop pour la Padawan.

Feren commanda une bière jawa et attendit de voir son verre posé sur la table pour sortir son datapad. Elle voulait une photo d’Aavryn ? Ce n’était pas ce qui manquait mais la majorité était… privée. La zabrak s’imaginait encore qu’en lui envoyant des holo… disons, qui mettait sa plastique en valeur, cela ferait rentrer son homme plus vite sur Korriban. C’était en tout cas ce qu’il préférait croire, plutôt qu’une volonté assez cruelle de vouloir le torturer quand il était loin. Son visage fit la moue, n’ayant pu trouver une quelconque photo qui n’en dévoile pas non plus trop sur la vie actuelle d’Aavryn. De toute façon, rien que ses yeux noirs en disaient trop… Le zabrak avala quelques gorgées de bière et ferma le dossier. « J’ai pas de photos, navré. » Du moins aucune qui ne la regarde. Et il n’avait pas du tout l’air désolé, par ailleurs. « C’était quoi, tes autres questions, déjà ? » Oh, il jouait à peine, la narguant par son silence alors qu’il aurait pu lui en dire, des tas de choses.
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Le chemin semble bien long, en telle compagnie. Nev-Ora se sentait minuscule, et beaucoup trop visible, en compagnie du grand Zabrak. Même si techniquement, une telle escorte la rendait beaucoup plus en sécurité. Les lascars de Tatooine savaient reconnaître le danger lorsqu'il le voyait. Rares étaient ceux qui aimaient se frotter aux zabraks, en plus. Comme les togrutas, ils avaient de drôles de réputations, avec leurs régimes alimentaires et l'état de leur dentition de carnivores.
N'empêche qu'elle ne s'était jamais sentie aussi peu en sécurité de sa vie. Enfin, de celle qui avait commencé lorsqu'elle avait rencontré Sam.

« Je vais devoir m’en contenter, on dirait. » Elle ne prend pas la peine de répondre. Les informations étaient une denrée cher et précieuse, pour beaucoup, plus que les vies humaines -même si ce n'était pas l'avis de Nev-Ora. Quoi qu'il en soit, elle détestait ressasser le passé, même si elle le faisait constamment, sans pouvoir faire autrement. Mais elle avait ses raisons de ne jamais, jamais, aborder Coruscant et son enfance. Surtout pas avant qu'elle ne rencontre Sam ou Aavryn. Non. La curiosité de Feren ne serait pas rassasiée, car elle ne dirait rien de plus tant qu'Aavryn ne serait pas devant elle en chair et en os. « Ça avait l’air très efficace, comme protection. » Elle lâche un souffle tremblant et contracte ses doigts. Sauf ses prothèses bloquées. Force, elle aurait vraiment du presser Nova lorsqu'elle en avait encore l'occasion. Le regard qu'elle ne lance pas au Sith n'avait rien d'amical. Plutôt du "ah si je pouvais te faire passer l'envie de te moquer et d'avoir raison". Elle savait qu'elle était faible, déjà pas fichue de se protéger elle-même, alors comme aurait-elle pu protéger qui que ce soit ? Comment pouvait-elle devenir un Jedi digne de ce nom ? La gamine de sept ans qu'elle avait été à l'époque s'était cru capable de miracles parce qu'elle avait pu s'échapper toute seule à ses bourreaux, mais elle n'avait rien vu venir quand au destin de Aavryn.

Ils arrivent enfin à leur destination. Elle avait déjà travaillé dans ce bar quelques jours, une fois. Elle connaissait les entrées, les sorties, les habitués, et a plupart des employés. Elle le favorisait surtout car c'était loin d'être le plus fréquenté de Mos Eisley, malgré sa proximité au spatioport. Un presque havre de tranquillité, bien difficile à trouver dans ce ramassis de déchets humains.  
Elle tique au choix de table de Feren, mais n'ose pas élever la voix pour s'opposer à sa décision. Ce n'était pas l'emplacement idéal pour s'enfuir rapidement. Elle ne pourrait pas observer toutes les issues, et aurait le dos au bar... Mal à l'aise, elle s'assoit en jetant des regards fébriles sur son compagnon et le reste de la pièce. Malgré tout, il restait l'élément le plus source de stress pour le moment. C'était lui, le danger imminent. Elle ne risquait pas de l'oublier, vu la brûlure dans sa gorge et la marque qui l'abordait sûrement maintenant.... La Padawan s'empresse de couvrir plus correctement le haut de sa gorge avec son col, pour ne pas attirer l'attention.

Nev-Ora fronce les sourcils lorsque le zabrak commande de l'alcool alors qu'il devait conduire jusqu'à Naboo. Elle commande quand à elle un simple verre de lait bleu. Vu qu'elle était dans la merde de bantha jusqu'aux yeux, c'était plutôt de circonstance. Oh, elle était beaucoup plus résistante à l'alcool que ce que sa carrure ou son comportement le laissait paraître -vu ou elle avait grandit et ou elle avait travaillé... Mais elle préférait quand même éviter de ses rendre plus vulnérable qu'elle ne l'était déjà. Et si Feren essayait de la faire parler, sur les Jedi, les survivants, ou autre ? Non, hors de question.
Elle avait toujours été trop prudente pour boire de l'alcool en compagnie de quelqu'un d'autre que Sam, de toute manière.

Elle le regarde consulter son datapad avec un intérêt dissimulé derrière le haut de son verre qu'elle sirotait lentement, trépidant un peu, en se disant qu'il avait peut-être une holo-photo, une confirmation. Il semblait concentré, à la recherche de quelque chose. Mais la réponse qu'il lui donne est loin de satisfaire la Padawan. « J’ai pas de photos, navré. » Ben voyons. Il la prenait pour qui, une née-jedi naïve ? Elle n'avait aucune garantie qu'il connaisse bien la bonne Aavryn. Et elle était certaine qu'il venait juste de lui mentir. Certes, avec sa paranoïa elle pensait que tout le monde était faux et indigne de confiance ; mais elle avait l'intuition que Feren mentait. Et son intuition lui mentait plus rarement que le reste des espèces vivantes. « C’était quoi, tes autres questions, déjà ? » Il la provoquait. Elle serre son poing autour de son verre et le repose sur la table, de la mousse de lait bleu plein les lèvres. Mais c'était une ouverture, aussi, qu'il lui proposait. Pour qu'elle en demande plus. Et Nev-Ora en voulait plus, comme une créature courant après le bâton tendu vers elle de toutes ses forces. Il la tentait et elle fonçait presque tête baissée, elle d'habitude si prudente. Oh, elle avait terriblement envie de courir dans l'autre sens. Mais elle sentait toujours comme si elle avait un double sabre laser rouge en équilibre au dessus de sa tête, menace lourde et silencieuse qui pesait sur sa conscience. Un peu courbée en avant, la Padawan se remet à parler d'une voix basse et douce.

« Est-ce qu'elle va bien ? » C'était la question primordiale, principale. Celle qu'elle n'avait pas posé, non dite mais pourtant présente dans le fouillis de questions et d'émotions qu'elle avait exprimé plus tôt.« Ceux qui l'ont enlevée est-ce qu... » ... e ce sont les même que les miens ? Elle s'arrête juste à temps, se coupant pour éviter de dévoiler une information bien trop personnelle. Ca aurait été terrible, si Aavryn avait subit les même sévices qu'elle. Non. C'était quelque chose qu'elle ne demanderait qu'à Aavryn en personne, si elle la revoyait un jour. Si Feren ne la menait pas en vaisseau. « Tu la connais depuis longtemps ? » Et en quelles circonstances ? Et qu'elle était leur relation ?! Elle se mord la lèvre pour ne pas en demander plus et essayer de ne pas reproduire la scène de toute à l'heure.

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Le zabrak capta subrepticement le froncement de sourcils de la jeune femme alors qu’il venait de passer sa commande. Et bien quoi, ne pouvait-il même pas choisir ce qui lui plaisait alors qu’elle l’avait invité si chaleureusement à boire un verre pour fêter leurs retrouvailles ? Ce ne serait pas une petite bière qui lui ferait du mal ; il en faudrait plus que cela pour assommer un cornu de son gabarit. Feren aurait compris son regard désapprobateur s’il avait demandé un Tatooine Sunburn, qui pouvait être interdit à la vente aux humains tellement ça pouvait vous assommer un Bantha. Il avait hésité d’ailleurs, le cocktail était tentant pour calmer d’un coup la mauvaise humeur qui l’avait envahi ce soir, mais après tout, ce n’était pas très raisonnable avant d’embarquer en direction de Naboo. Richi avait beau piloter, le Sith ne donnait pas pour autant une confiance aveugle aux machines. En guise de réponse, il haussa un sourcil ironiquement moqueur pendant que la serveuse les servait et posait un verre de lait bleu devant la petite Padawan. Il s’abtint de tout commentaire mais son regard parlait pour lui : du lait bleu, dans un bar, on aura tout vu…

Alors qu’il passait en revue les images qu’il avait de sa compagne qui étaient tout, sauf présentables à une fille comme Nova, Feren se demandait déjà pourquoi il vérifiait ainsi le contenu de son datapad alors qu’au fond de lui, il savait qu’il n’y avait rien d’exploitable sans être trop compromettant… Ah, si, à vrai dire, il pouvait ainsi se faire une joie de provoquer la colère et l’impatience de la jeune femme en face de lui. Un sourire sardonique releva ses lippes après qu’il ait avalé une nouvelle gorgée de sa boisson rafraichissante, en constatant qu’elle se crispait légèrement face aux mots du zabrak qui la narguaient sans pitié. La lâcherait-il un jour, ou continuerait-il de jouer avec comme un prédateur pouvait le faire avec sa proie ? Sans doutes pas avant d’avoir eu toute l’histoire, parce qu’elle avait été très évasive malgré tout. Pourquoi à ce point s’accrocher à une gamine qu’elle avait perdu de vue depuis si longtemps ? L’amitié enfantine et son sentiment de responsabilité et de culpabilité ne pouvaient tout expliquer… Aavryn se souvenait-elle seulement de la petite Nova qu’elle avait quitté, avec les bas-fonds, en étant élevée parmi les Sith ? Et que penserait-elle en la retrouvant maintenant ? Cela ne regardait sans doutes pas le zabrak, cependant il ne pouvait s’empêcher de ne souhaiter que son bien. Feren ne pourrait tolérer qu’on fragilise son aimée de quelque façon que ce soit.

Le Sith crut un instant que Nova allait à nouveau l’assommer de mille et une questions alors qu’il l’avait plus ou moins invitée à s’exprimer sur le sujet. Bien heureusement pour elle, ce ne fut pas le cas, elle parvint, sembla-t-il, à se contrôler. La première question était simple, comme évidente. La suite, quant à elle… le zabrak pinça les lèvres, assez surpris que la Padawan se coupe d’elle-même, c’était inhabituel. En tout cas par rapport à la nouvelle facette bavarde qu’il avait découverte d’elle il y a quelques instants. Il préféra attribuer cela au coup de l’émotion pour le moment, ou au fait que cela n’avait pas autant d’importance que d’autres interrogations encore sans réponses. Même si elle s’était arrêtée dans son flot de paroles, il pouvait sentir qu’elle en avait encore beaucoup en réserve, des tas et des tas de questions qui semblaient raviver un espoir éteint et lointain. Une riche montagne d’informations dont Feren pouvait être le détenteur et qu’il pourrait négocier à loisir, sans gêne aucune. Après tout, c’était une Padawan… il y aurait peut-être un moyen de remonter, grâce à elle, à d’autres membres Jedi, et d’aviser ensuite, après avoir transmis l’information aux seigneurs Sith. En plus de cela, il n’oubliait pas qu’elle l’avait volé. Il voulait savoir dans quel but. La peur d’avoir découvert la vérité ? La volonté d’en savoir plus et d’étudier ces tablettes ? Les transmettre à son Ordre ?

Avant toute chose, le zabrak devait la rassurer, la mettre en confiance en lui remettant quelques nouvelles sans en dévoiler trop non plus. « Quand je l’ai quittée, elle se portait comme un charme. » Ou en tout cas, elle n’avait aucune raison de démembrer la première personne qu’elle croiserait. Parce que associer cette expression et Aava relevait tout de même de l’impossible pour un regard extérieur à l’Ordre Sith. « Je pense que si ce n’était pas le cas, Richi me l’aurait tout de suite précisé. » Après tout, le droïde semblait bien l’apprécier, et si la zabrak les avait contactés en étant de vilaine humeur, le tas de ferraille aurait été dans tous ses états. Ou du moins, encore plus que d’ordinaire. Le Darth éluda la question incomplète concernant l’enlèvement d’Aavryn. De toute façon, il n’avait pas été là à ce moment là et la jeune femme ne se confiait que rarement au sujet de son passé. Elle se confiait rarement tout court, en fait, tout comme lui. De toute manière, il doutait qu’elle ait été prise de force, et puis, vu la vie qu’elle avait quitté… A sa place, il n’aurait pas eu beaucoup de regrets.

Feren fit mine de réfléchir un instant, une lueur amusée dans le regard alors qu’il songeait aux circonstances plus qu’houleuses de sa première rencontre avec la gamine zabrak. Il haussa les épaules avec un sourire. « Je l’ai rencontrée pour la première fois il y a quinze ans environ. Après, j’étais pas mal occupé, et elle aussi je suppose. Du coup on s’est retrouvés par hasard il y a seulement deux ou trois mois, même pas. » Dans des circonstances assez cocasses qui avaient tourné à une histoire des plus incroyables. « C’était sur Coruscant, en plus. Sacrée soirée… » Son regard se perdit ailleurs pendant quelques secondes, avant d’ajouter : « On essaie de se voir régulièrement maintenant. Questions suivantes ? » Nouvelle gorgée de bière en fixant Nova d’un œil malicieux.
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Nev-Ora essuie du revers de la main la mousse bleue sur ses lèvres après quelques secondes. Elle avait partiellement étouffé la terreur que Feren avait ravivé presque à son paroxysme lors de leur confrontation. Au moins elle pouvait penser clairement -même si, tous ses instincts et toutes les fibres de son corps, programmé pour la survie avant tout, lui hurlaient de se faire la malle.
Mais ce n'était absolument pas une possibilité. Même si Feren l'emmenait à l'abattoir maintenant, elle devait le suivre. Au moins elle mourrait en sachant que, peut-être, Aavryn allait bien. Menteur, moqueur, dangereux. Feren pouvait mentir, ou se tromper d'Aavryn. C'était nouveau, mais Nev-Ora devait cette fois lutter contre des flammèches d'espoir, quelque chose qu'elle n'avait que trop peu connu dans sa vie. Les dernières ? Avec le Nouvel Ordre Jedi. Il n'y avait qu'à voir comment ça avait terminé pour comprendre pourquoi la Padawan se refusait l'espoir, la plus biaisée de toutes les émotions de la galaxie. L'espoir faisait plus mal que la colère ou que la tristesse réunie. Même si les Jedi ne seraient pas d'accord, pour eux, la colère était la plus dangereuse, menait vers le côté obscur. Mais Nev-Ora craignait mille fois plus l'espoir, l'espoir déçu qui faisait naître tout le reste : la peine, la colère, la rancœur. Si on n'espérait pas, on ne donnait pas aux autres le pouvoir de nous contrôler.
Or, Feren avait réussit ce que tous les autres avaient échoués à faire depuis des années.

« Quand je l’ai quittée, elle se portait comme un charme. » Et pourtant, insensé ou non, c'était bien l'espoir qui remuait comme un couteau dans l'une des nombreuses plaies pestilentes cachées sous la surface. « Je pense que si ce n’était pas le cas, Richi me l’aurait tout de suite précisé. » Elle hoche la tête. Richi pouvait être bien plus cru que Feren. Même si le caractère développé par le droide était quelque peu hors du commun et qu'il aurait sûrement plus eu sa place dans une maison close qu'aux côtés de Feren. Quoique. Peut-être que c'était la raison pour laquelle le Sith gardait le droide ? Nev-Ora n'était pas certaine de vouloir savoir.

La jeune femme stressée reprend une gorgée de lait pour apaiser sa bouche sèche et occuper ses mains tremblantes encore à l'occasion ; toute ouïe de ce que Feren daignait lui donner.

« Je l’ai rencontrée pour la première fois il y a quinze ans environ. Après, j’étais pas mal occupé, et elle aussi je suppose. Du coup on s’est retrouvés par hasard il y a seulement deux ou trois mois, même pas. » Quinze ans... La Padawan s'empresse immédiatement de calculer. Aavryn devait alors avoir dans les huit ans.... Deux ans après sa disparition...

« C’était sur Coruscant, en plus. Sacrée soirée… » « Coruscant.... » Elle murmure presque imperceptiblement en écho. Alors Aavryn était retournée sur la planète natale. Peut-être, alors, par chance, qu'elle n'avait pas subit les même sévices qu'elle. Que Coruscant n'était pas l'origine de tant d'émotions terriblement négatives. Sinon, comme Nev-Ora, Aavryn n'aurait pas remis les pieds sur la planète artificielle.. Ou bien elle était juste beaucoup plus courageuse qu'elle. Ce qui n'était pas bien difficile.

« On essaie de se voir régulièrement maintenant. Questions suivantes ? » Alors, ils étaient proches. Tout ce qu'il lui disait le confirmait un peu plus. Contrairement à l'impression qu'elle donnait pour le moment, Nev-Ora était loin d'être une femme curieuse. Les affaires des autres étaient leurs affaires. Chacun ses problèmes, chacun ses peines, chacun ses magouilles. Elle n'aimait pas les fouineurs et n'en était donc pas une. En fait, elle se contenterait parfaitement d'une ignorance bénie, comme lorsqu'elle était complètement inculte et analphabète, avant les Jedi. Mais elle se forçait, car si comprendre les choses ne la faisait pas forcément les craindre moins, au moins ça lui donnait les outils pour y résister.

Elle lance un regard en coin à Feren, sans lâcher l'entrée des yeux. Pour lui, tout ceci n'était peut-être qu'une farce. Pour elle, c'était très sérieux. Mais quoi qu'il pense atteindre en lui servant des informations au compte-goutte... Nev-Ora était patiente. Malgré l'urgence de sa propre situation.

« Comment elle est, aujourd'hui ? Pas physiquement. Le reste. » Nev-Ora dessine des symboles abstraits sur le verre de son gobelet. « Elle doit être forte... » Pour avoir survécut si longtemps est sous-entendu. Survivre, même les plus faibles le pouvaient, certes. Les créatures rampantes, de l'ombre et des déchets, savaient y faire. Elle-même en faisait partie. Et franchement, elle n'était pas forte, loin de là. Mais de ce qu'elle connaissait de Feren, de ce qu'elle découvrait, malgré tous les bouleversements, elle avait une certitude. « ...Pour avoir gagné ton affection. » Elle pose son hypothèse avec une hésitation craintive, en évitant le regard corrosif qui la fixait toujours, dérangeant, intrusif. Dangereux

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Oh, qu’il était si mal de jouer avec les espoirs d’autrui, comme le zabrak le faisait à cet instant précis avec la jeune femme qui semblait tant vouloir tout savoir de ce qui était arrivé à son amie d’enfance. C’était si mal, mais tellement saisissant, tellement amusant. De toute manière, on n’avait jamais dispensé à Feren une éducation complète sur ce qui était bien ou mauvais. A présent qu’il avait tout le loisir d’être libre, de parcourir la galaxie comme il l’entendait à partir du moment où il rendait fréquemment des résultats à l’Ordre, il ne pouvait qu’apprécier ces divertissements singulièrement malsains que la vie avait parfois à lui offrir. Et là, il n’avait pu imaginer que ses retrouvailles avec la Padawan allaient être à ce point… intéressantes. Ne donner qu’au compte-goutte quelques informations, sans en dire trop, pour entretenir cette flamme qui s’était allumée, qui la poussait à rester auprès du Sith alors qu’elle aurait probablement fui en courant à la première occasion.

Le zabrak sentait que cela lui simplifierait probablement grandement la tâche une fois sur Naboo, puisqu’en échange de ce petit service, Nova pourrait sûrement obtenir des réponses supplémentaires. Mais il se demandait aussi jusqu’où il pourrait aller ainsi. La faire plier pour en savoir plus sur ce qui restait de l’Ordre Jedi ? La faire céder pour connaître ses intentions initiales quant à son vol… Et surtout, toutes ses émotions qui gravitaient autour de la Padawan, qui avaient toujours été une source d’intense potentiel qu’elle n’exploitait pas. Elle aurait pu être si différente si cela avait été la bonne personne qui l’avait trouvée, qui l’avait formée. Vouloir à ce point enfouir la colère qui sommeillait en elle, la faire disparaître au lieu de l’alimenter, se battre contre elle au lieu de l’accepter ; craindre à ce point le ressentiment qu’elle semblait avoir parfois, se laisser envahir par la terreur et être désarmée au premier danger, alors que la peur ne faisait que lui tendre les bras pour qu’elle l’utilise… C’était tellement dommage. Elle aurait pu devenir une bonne apprentie. Au lieu de quoi elle faisait une mauvaise Padawan. Quel gâchis. Avec de la chance, et surtout une grande dose de persuasion, il espérait tenir là le moyen de lui faire entendre raison et de lui démontrer tout l’attrait du côté obscur. Car comment réagirait-elle en apprenant qu’Aavryn était devenue Sith ?

Feren hocha vaguement la tête à la remarque de la jeune femme. Oui, Aava était une survivante, une combattante. Elle n’avait guère eu de choix, de toute manière. Les Sith en avaient fait une arme redoutable qui n’avait pas grand monde à craindre… sauf elle-même peut-être. « C’est une zabrak. », rétorqua-t-il sur un ton qui suintait l’évidence. Etre coriace, c’était dans ses gènes. Les cornus étaient connus pour ne pas se laisser abattre, physiquement comme moralement, aussi facilement. Le Darth porta à nouveau son verre aux lèvres pour y terminer les dernières gorgées qui restaient et soudainement, s’esclaffa d’un rire étouffé aux derniers mots de la jeune femme. Il reposa la chope d’un coup sec en fixant Nova de son regard scrutateur. Elle pouvait être perspicace lorsqu’elle le voulait, mais il ne lui ferait pas ce plaisir de tout lui avouer. Ce n’était pas parce qu’il lui avait dit la voir plus ou moins régulièrement qu’elle pouvait conclure de quoi que ce soit. « Ce n’est pas de l’affection. » C’était bien plus que cela, au-delà de tout ce qu’elle oserait imaginer. C’était une passion sauvage, ardente, violente et tendre à la fois, qui pouvait révéler le meilleur comme le pire qui sommeillaient au fond de lui. C’était bien plus fort que la colère ou la haine qu’on apprenait à alimenter chez les Sith. Et il se disait parfois, ne sachant s’il voulait ou non y croire, que peut-être la Force avait-elle eu sa part de responsabilité.

Dans sa poche, son holo-com cracha quelques sons qui le sortirent de ses pensées. Le zabrak s’en empara et Richi apparut. « Maître, juste pour vous avertir que votre navette vous attend au spatioport. Je vous envoie les coordonnées du hangar. » « Tout est prêt ? » « Presque, maître. » « Prépare une chambre supplémentaire, on va avoir de la compagnie. Dis bonjour à Nova, Richi. » Il tourna légèrement l’holo vers elle. « Bonjour Nova. Je suis… content que vous soyez encore en vie. » Au vu de l’expression à peine enjouée que sa voix métallique avait prise, on pouvait douter qu’il soit effectivement content. Ou alors il ne voulait pas vexer Feren en affichant ouvertement sa joie et son soulagement. Celui-ci mit fin à la communication et vida son verre d’un trait en lisant les coordonnées que le droïde avait effectivement envoyées. Il attendit que la jeune femme termine également pour se lever avec assurance. « Je pense qu’on peut y aller, ce serait dommage de le faire attendre. » Et de faire attendre Feren plus longtemps, aussi, qui n’avait qu’une hâte : récupérer ses tablettes. Prenant la direction de la sortie, il ne lui laissa pas vraiment le choix pour savoir qui règlerait la note.
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Nev-Ora, jamais complètement dans l'instant présent, est transportée un instant dans le passé, en attendant la réponse de Feren. Avec Alikan et Sam, lorsqu'ils étaient venus la première fois dans ce petit bar. Ils lui manquait tellement.... Elle revient à elle lorsque la voix du Sith la ramène.

« C’est une zabrak. » Elle tique un peu, retenant ses remarques cyniques. Qu'est-ce que ça voulait dire "c'est une zabrak" ? Ca ne voulait rien dire du tout. Tous les humains n'étaient pas emplis de compassion et d'amour de leur prochain. Tous les humains n'étaient pas têtus comme des cornus et forts pour s'adapter. Il existait une infinité de nuances de couleurs d'âmes, qui variaient constamment. Les Zabraks étaient réputés pour être forts, mais il devait bien en exister des faibles, comme partout. Des faibles, des forts, des entre-deux, des survivants.
Bref, Feren encore une fois gardait pour lui ce que Nev-Ora souhaitait savoir. Contrôlait dans la paume de sa main, absolument tout. Et cela la frustrait fortement. Même si elle était patiente.

La jeune humaine sursaute vivement au son du rire et bruit du claquement du verre sur la table. Elle en avait connu, des rires. Beaucoup signifiaient des conséquences encore plus sinistres que les yeux foudroyants ou le masque de robot glacial... Et franchement si ça avait été à elle que la "question" avait été posée, elle n'aurait pas aimé. Nev-Ora se braquait dès qu'on creusait trop en profondeur. « Ce n’est pas de l’affection. » Il n'avait pas l'air en colère. Elle tourne les yeux vers lui. Vraiment ? Il semblait pourtant terriblement attaché au fait de protéger toutes les informations qu'il laissait filtrer sur Aavryn. Nev-Ora doutait que ce soit juste pour la rendre folle et se moquer d'elle. Il avait ses propres intérêts dans l'histoire, peut-être autres que juste la forcer à la compliance jusqu'à ce qu'il n'ait plus besoin d'elle pour retrouver ces deux maudites tablettes qui étaient la cause de tous ces soucis. Et dire sue tout ça à cause d'un malentendu.... « Tu en as déjà ressentit, de l'affection ? » Autre que pour ses antiquités, ou lui-même, bien sur.... Trop critique pour qu'elle dise la fin de sa pensée à haute voix bien sur.

Leur "conversation" (ou interrogatoire, ou bras-de fer oral, ou séance de torture, elle ne savait pas trop quoi choisir) est interrompue par la sonnerie de l'holocom du zabrak. Elle-même n'en avait pas. Elle en avait eu dans le passé, c'était d'ailleurs par ça qu'ils s'étaient retrouvés lorsqu'elle changeait de planète, avec Feren, pour qu'elle continue à travailler avec lui. Problème, ça avait mal fini, et elle s'était débarrassée du transmetteur. Depuis son niveau de paranoïa n'avait fait que croître, et elle était intimement persuadée qu'utiliser un outil de communication à distance la rendrait visible et facile à traquer pour le reste de la galaxie.

« Maître, juste pour vous avertir que votre navette vous attend au spatioport. Je vous envoie les coordonnées du hangar. » « Tout est prêt ? » « Presque, maître. » Elle ne savait pas si elle préférait que les choses traînent pour rester le plus loin possible de Naboo et tous les terribles souvenirs qui y étaient liés ; ou si elle préférait que les évènements se précipitent et qu'elle soit enfin fixée. Morte ou vive, mais pas entre-deux. C'était beaucoup trop contraignant pour ses nerfs fragiles. « Prépare une chambre supplémentaire, on va avoir de la compagnie. Dis bonjour à Nova, Richi. » Elle hoche la tête lorsque le droide peut la voir. « Bonjour Nova. Je suis… content que vous soyez encore en vie. » C'est ça.... « Salut Richi. » elle répond avec une voix ou la nervosité avait fait un petit saut. Lui aussi, la croyait déjà morte. En même temps il avait du être témoin de la réaction de Feren lorsqu'il avait découvert pour les tablettes manquantes. Ca ne devait pas être joli à voir. Nev-Ora en avait fait tellement de cauchemars. Elle avait calculé des probabilités de survie en cas de confrontation inférieure aux milliers de niveaux de Coruscant.

Elle avale cul sec le reste de son lait bleu, pas question de faire du gâchis. Même si elle sentait qu'elle pouvait vomir à tout moment le peu qu'elle avait avalé, tant elle était sous pression. « Je pense qu’on peut y aller, ce serait dommage de le faire attendre. » Ou plutôt de faire attendre le Sith dégoulinant d'amour propre qui le lui faisait bien comprendre dans tous ses faits et gestes.

Elle soupire lorsqu'il sort sans daigner l'attendre plus. Ou sortir la monnaie, bien sur. L'empereur maléfique qui s'était emparé de son lit pouvait logiquement se dire qu'il pouvait faire d'elle ce qu'il voulait. La jeune femme se rend au bar pour payer avec le peu d'argent de Tattooine qu'il lui restait ; avant de se dépêcher de suivre Feren hors du bar. Il faisait nuit maintenant, et les milliards d'étoile étincelaient dans le ciel non pollué de la planète. Un instant, elle s'arrête pour admirer et craindre la splendeur du ciel. Les étoiles, le soleil, elle n'avait appris leur existence qu'après avoir rencontré Sam. Alors qu'elle savait à peine parler et ne connaissait rien de rien, elle qui n'avait jamais appris, jamais connu rien d'autre que l'enfermement. Tellement de lacunes qui aujourd'hui encore, la laissait en retard par rapport à d'autres.

Le chemin jusqu'au hangar ou était posé le vaisseau de Feren n'est pas long du tout. C'est tendue comme un arc qu'elle laisse le Sith guider le chemin cette fois, aller directement au point d'arriver sans prendre la peine de faire un seul détour !! Elle grince les dents et doit se retenir de faire demi-tour en courant pour faire les choses à sa manière.
S'adapter, pour survivre.

Le vaisseau était on ne peut plus... pimpant. Flambant neuf. Sûrement le plus bel engin dans lequel elle ait jamais été, sauf peut-être les navettes qu'elle avait pris avec Fauve pour aller servir quelques riches clients. Nev-Ora étudie l'appareil d'un œil critique. Le contrairement du tombeau vivant qu'elle avait partagé avec Gil pour quitter Naboo. Au moins une chose positive : elle risquait moins de mourir au milieu de l'espace avant de débarquer sur la planète la plus dangereuse de toute la galaxie.
Pas rassurant du tout.

« Tu me donnes une chambre, vraiment ? » Elle finit par faire remarquer ce qui l'avait surprise plus tôt d'une voix peu convaincue et méfiante. Il aurait pu la parquer dans une cellule ou dans le couloir qu'elle n'aurait pas bronché -enfin, elle aurait paniqué, stressé, imaginé des scénarios encore plus noirs que noirs- mais elle ne se serait pas plainte. Elle ne s'attendait pas au scénario ou il lui "faisait préparer une chambre".
C'était inquiétant. Il était affreusement..... pas gentil, bien sur, mais disons plus aimables et normal depuis qu'elle lui avait fait savoir qu'elle connaissait une Aavryn. Qu'elle lui avait donné une faiblesse à exploiter, comme une enfant sans expérience de la vie. Mais quelle chair à Bantha elle faisait ! Il fallait plus qu'elle trouve l'occasion de fouiller dans son datapad. Et d'interroger Richi loin des oreilles de Feren, puisque le droide devait en savoir beaucoup.

Richi était déjà là, à les attendre, la, en haut de la rampe d'accès, bouche ouverte sur son cauchemar. Et elle pouvait presque imaginer que ses yeux de droïde la regardait avec pitié. (bien que, en cherchant à la déshabiller du regard serait plus logique, pour lui). Ou avec amusement, si Feren avait même réussit l'exploit de corrompre son droide protocolaire. La jeune Padawan passe une main dans ses cheveux emmêlés et tressés, avant de prendre sa tresse de Padawan entre le pouce et l'index gauche, et la frotter doucement. Comme pour se donner du courage. Quoi qu'il arrive maintenant... Elle était coincée... Son Maître, Sam, ou Gabriel ; aucun n'aurait voulu la voir s'enfuir à nouveau.

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Le rire qu’il s’était forcé d’étouffer dans son verre alors que Nova sous-entendait qu’il affectionnait sa compatriote se transforma en un véritable éclat de rire incontrôlable alors qu’elle osait lui demander s’il avait déjà ressenti la moindre affection pour qui que ce soit. Devait-il la laisser mariner dans ses convictions sur le fait que les Sith étaient égoïstes et ne se souciaient de personne hormis leur nombril ? Qu’ils étaient trop corrompus par le côté obscur pour se faire le moindre ami ? Alors certes, le cliché était assez représentatif d’un grand nombre d’entre eux mais fallait-il pour autant étendre cette observation à tous les Sith existants ou ayant existé ? Alors, juste pour se délecter de la possible horreur qu’il pourrait lire dans le regard de la jeune femme, il rétorqua d’une voix particulièrement suave : « Oui, pour tous les Jedi morts que j’ai eu l’occasion de croiser… et de tuer. » C’était une époque lointaine, mais la Padawan n’en savait rien. Son rire mourut en ricanement caverneux, jusqu’à n’être plus qu’un lointain écho dans les souvenirs de leurs oreilles. « Et pour mes parents aussi, accessoirement. Enfin, c’était avant que… c’était il y a longtemps. » Très longtemps.

Il n’eut pas à écourter ce sujet de discussion de lui-même puisque son holo-com l’aurait de toute manière interrompu. Le zabrak espérait simplement que la Padawan n’allait pas se mettre à demander des précisions à propos de ses parents et sur son activité de tueur de Jedi. Nova avait l’air aussi réjouie de saluer Richi que si on lui demandait de faire exploser un hôpital plein d’enfants. Et pourtant, il y avait fort à parier que cette proposition alléchante, de faire exploser un hôpital, serait absolument magnifiée par beaucoup de jeunes Sith. Mais, après tout, il était vrai que Richi n’avait pas dû lui faire bonne impression la première fois qu’ils s’étaient rencontrés. Et cela ne s’était sans doutes pas arrangé par la suite, avec l’humour très… décalé voire graveleux du droïde. Quoiqu’il en soit, le Sith n’avait pas l’intention de trainer encore longtemps dans le bar, ni de payer en plus. Feren attendit la jeune femme à l’extérieur et ne lui laissa pas une nouvelle occasion de prendre la tête. Les détours, il en avait soupé. De toute façon, avec la nuit qui s’était étendue sur la ville, il n’y avait plus grand monde qui trainait. Le zabrak fit comme toute personne normalement constituée : il emprunta le chemin le plus direct et le moins casse bonbon pour le sens de l’orientation.

En arrivant au vaisseau, qui respirait encore le neuf puisqu’il avait seulement accompli son premier voyage en venant sur Tatooine, Feren ne put réprimer un petit sourire de fierté. Il l’avait attendu si longtemps, rêvé dans les moindres détails, jusqu’à en devenir fou quand il devait se contenter de frayer avec les contrebandiers pour voyager. L’Ordre n’aurait pu le contenter par un chasseur ou autre vaisseau de combat de pacotille. Ce dont il avait besoin, c’était d’un chez-lui ambulant, capable de transporter des objets fragiles, d’explorer des planètes à l’accès difficile, des régions rebutantes. Et ce cargo léger était absolument parfait à ses yeux. Un des coins de son sourire s’agrandit alors que Nova ne paraissait pas le croire quand il avait demandé à Richi de préparer une chambre. Le Sith posa sur elle un regard à la fois caustique et goguenard, qui ne permettait pas de savoir s’il plaisantait vraiment ou non alors qu’il rétorquait : « Je n’avais pas de cage à Jedi de compagnie sous la main. Et puis, je ne supporte pas quand il traine des trucs au milieu des couloirs. »

Sans attendre plus longtemps, le zabrak franchit la rampe d’accès à grands pas, passant devant son droïde sans un regard. Tout semblait prêt, il n’y avait plus qu’à décoller pour quitter cette fichue planète de sable. Pour l’instant, Feren se sentait encore impatient de retrouver ses tablettes, mais il savait que ce serait de courte durée, face à l’endroit hostile qui les attendait sur Naboo. La prudence y serait de mise, il en était conscient même si son comportement n’en laissait rien paraître. Une fois dans le couloir circulaire qui donnait accès aux différentes parties du vaisseau, le Sith se retourna vers Richi et Nova, et d’un signe de la main, demanda au droïde de s’approcher. Sur les quelques pas menant à la porte de ses quartiers, il lança ses premières instructions. « Montre-lui sa chambre pour qu’elle puisse s’installer. Ensuite, décollage immédiat. » Et d’ajouter à voix basse pour que la jeune femme ne l’entende pas : « …et pas un mot sur Aava ! » Dans son regard passa une lueur ardente reflétant tout ce qu’il ferait endurer à Richi s’il désobéissait.

Il les laissa passer avant d’entrer dans sa chambre, pour se débarrasser de son manteau ainsi que de son armure, et poser négligemment son datapad sur la table de nuit. En deux temps, trois mouvements, il échangea sa tenue avec une tunique propre, sans pour autant se résoudre à abandonner son arme. Puis, machinalement, en lâchant un soupir las, il rejoignit le cockpit pour seconder le droïde au décollage, qui ne tarda pas non plus à arriver. Tout seul. Le zabrak n’y prêta pas grande attention, occupé avec l’ordinateur de bord pour y synchroniser les coordonnées données par la jeune femme. Ce qu’il remarqua, en revanche, c’était que Richi était bien moins bavard que d’habitude. Et qu’il n’obliquait jamais son regard en direction du Sith, qui fronça les sourcils. « Richi, j’espère que tu m’as bien compris quand je t’ai dit : pas un mot sur Aava. » « Je vous le promets, maître, je n’ai rien dit ! » Le zabrak l’observa d’un œil suspicieux, bien conscient qu’il y avait peut-être anguille sous roche, à moins qu’il ne fut simplement ému de revoir la Padawan vivante et en un seul morceau. Parce que lorsqu’il avait été témoin de l’explosion de rage de son maître, quand il avait compris le vol, le droïde s’était demandé comment il avait pu s’en sortir avec les circuits entiers et la carcasse même pas rayée. « T’as pas intérêt à mentir. », grommela le Darth en se callant dans son siège tout en croisant les bras.

Le vaisseau quitta la terre ferme et d’une longue poussée progressive, s’arracha à l’atmosphère de Tatooine pour plonger vers les immensités noires de l’espace. Alors que Richi programmait l’hyperpropulseur, le zabrak se retourna en pensant alors apercevoir Nova qui les aurait rejoints sans qu’il ne s’en rende compte. Mais son regard n’observa que du vide. Curieux. « Elle est passée où ? », ronchonna-t-il encore à l’intention de son tas de ferraille parlant. « Je l’ai laissée s’installer, comme vous me l’avez demandé maître… », se risqua-t-il à répondre. « Humf. », rétorqua Feren sans être tout à fait convaincu, sans savoir pourquoi.
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