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The whole galaxy going crazy and here we stand [Angharad]

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La guerre commencait demain.

Le commandant sortit de sa chambre ce soir-là avec l’intention d’aller voir la recrue. Il se rappelait des derniers jours, cet entrainement qu’il lui avait imposé. Un entrainement peu intensif. Tout juste quelques heures par jour. Angharad ne le savait pas, mais elle était en quelque sorte privilégiée. Elle ne s’était pas tellement entrainée. Et de l’avis de Tuiren elle n’aurait pas du aller sur le terrain. Elle n’était pas prête et l’idée était aussi repoussante qu’incohérent. Malgré ce qu’il pouvait montrer, le résistant estimait encore qu’il fallait envoyer des gens formés pour la guerre et non pas le gars rempli d’intentions louables. Il ne voulait pas juger, mais à ce compte là autant lui donner directement un flingue pour qu’elle se fasse voler la cervelle. Il avait néanmoins décidé de ne pas s’en mêler. Si elle voulait combattre, cette décision lui revenait à elle seule. Puisque la générale semblait ne rien trouver à redire. Tuiren lui était loyal, mais avait de temps en temps de la difficulté à comprendre ses décisions.

Il marcha dans le camp.

Il se dirigeait vers la chambre de cette fille.

Il n’était néanmoins pas tranquille, et cela n’avait rien à voir avec elle. Les mauvaises nouvelles s’étaient enchainées avec une vitesse hallucinante.

Déjà il y avait eu Gwen dont l’équipage avait disparu dans une triste fin. Ne restaient que Viktor et Gwen, qui s’étaient distancés. Il avait eu une discussion avec le capitaine. L’homme ne semblait plus être celui qu’il avait connu. Le mandalorien avait égaré l’envie d’être à la tête, réaction compréhensible quand on voyait l’échec qu’il venait d’essuyer. Perdre un homme était douloureux, voir son équipage complet disparaitre pouvait écorcher la témérité de n’importe quel capitaine. Mais il semblait tout de même avoir envie de faire du mieux possible, ayant rejoint le commando des Steels pour défendre Naboo. Tuiren avait eu des soucis avec Viktor, c’était certain qu’il aurait voulu en coller une droite dans sa gueule. Mais il devait reconnaitre que le gars avait du courage. Quant à sa sœur, il ne doutait pas d’elle. Elle était venue le voir, cherchant son soutien. Ils étaient restés ensemble un long moment, il lui avait parlé. Ils étaient bien trop liés pour s’ignorer dans un moment comme celui-ci, et Tuiren avait montré son côté le plus encourageant et le plus tendre. Parce que rares étaient les gens avec qui il se montrait de cette facon, le cœur enfin à découvert. Il semblait enfin humain.

Ensuite il y avait Oz, dont la fiancée venait de mourir.
En voyant la détresse qui s’était emparée de son Rogue, Tuiren n’avait pu rien faire. Il comprenait qu’il ne voulait pas voler. Il comprenait qu’il voulait tout lâcher, même la veille d’un combat aussi important. En plus d’être un danger pour lui-même, il en serait pour le reste. Les Rogues étaient sous le choc évidemment.

Mais il fallait se reprendre.
Quand ils reviendraient ils pleureraient leurs morts.

Le commandant mettait ses sentiments de côté pour ce soir.

Il était désormais devant la chambre d’Angharad et marqua un instant de réflexion avant de frapper. Il ne voulait en aucun cas lui dévoiler ce côté de malheur qui lui tombait sur la gueule et il se recomposa un visage sûr de lui. Il ne voulait pas que la conversation se tourne de quelque facon sur tout cela. Il venait juste pour elle.

Il tapa des coups brefs, comme il l’avait fait les autres matins. Et quand elle vient à lui, il se fendit d’un bonjour.

«Est-ce que tu as un moment ? »
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Ses mains n'arrêtaient pas de trembler. Ce qui était plutôt inhabituel chez elle, dont la précision et la stabilité étaient deux de ses plus grandes qualités, inculquées par ses études et sa profession. Cela faisait deux jours, d'ailleurs, qu'elle était complètement dans la lune et que l'impression d'une main enserrant ses poumons se faisait sentir, rendant difficile le simple fait de respirer convenablement. Pourtant, elle parvenait à cacher son état et maîtriser ce dernier quelques heures seulement alors personne ne lui en avait tenu rigueur. Pas même Tuiren qu'elle voyait tous les jours, ou Echo qui pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Angharad dormait mal depuis des jours, avait un peu perdu l'appétit aussi, l'estomac trop noué pour avaler la totalité de ce qui se trouvait dans son assiette.

La vérité, c'était qu'elle était terrifiée.

Terrifiée à l'idée de se retrouver au milieu de cette guerre, dans l'oeil même du cyclone. La guerre, elle ne l'avait vécu que par procuration en soignant ses blessés et ses victimes. En entendant des récits, en voyant quelques images volées de qualité médiocre. Mais elle n'y avait jamais mis les pieds et dans quelques heures, ce serait le cas. Et toutes les craintes qu'elle avait jusqu'ici réussi à garder loin dans son esprit, frappaient ce dernier par vagues violentes et entêtantes. L'idée qu'elle vivait peut-être ses dernières heures lui nouait la gorge. Alors elle se réfugiait dans la sombre idée qu'elle retrouverait peut-être ainsi les siens, dans l'au-delà. Une bien triste perspective qui pour une éternelle optimiste était étrange. Angharad ne pouvait pourtant pas se voiler la face : malgré l'entrainement de Tuiren, elle n'avait que peu de chance de rentrer saine et sauve de cette mission périlleuse qui pour son cas s'apparentait presque à une mission suicide. Cependant, elle ne perdait pas espoir et ne rebroussait pas chemin. Tétanisée ou non, lorsque le soleil se lèvera elle sera déjà partie pour Naboo et horrifiée ou non, elle allait entreprendre ce qu'elle savait le mieux faire : sauver des vies. Une lueur à laquelle elle s'accrochait avec toute la force qu'il lui restait. Elle s'apprêtait à faire le bien au milieu du mal, et cette éventualité lui suffisait.

Angharad avait minutieusement préparé ses affaires. Sur son bureau gisait un uniforme qu'elle porterait pour la première fois. En posant les yeux dessus pour la millième fois, une pensée pour son vieil oncle fit son apparition et elle se demanda si lui aussi avait jamais eu aussi peur qu'elle. Probablement que non. Trop préparé, trop sûr de lui. Elle l'idéalisait peut-être un peu, mais celui ne restait qu'un vieux souvenir. Il était peut-être mort à l'heure qu'il est alors elle arrêta de penser à lui aussi subitement qu'elle avait commencé. Par terre, il y avait son sac d'infirmier rempli de matériel médical simple mais pouvant rallonger plusieurs vies. Il était lourd, mais elle avait pris l'habitude de le porter maintenant. Serrant ses mains l'une dans l'autre, elle se précipita sous la douche pour y oublier un instant ses préoccupations. L'eau chaude et la petite cabine avaient au moins cette vertu : créer une bulle autour d'elle un moment, dans laquelle il n'y avait plus que l'eau, la buée, et elle. Mais à peine sortie, l'impression de lentement suffoquer apparue à nouveau. Avec elle les mains incertaines. Elle soupira, serrant ses poings et détendant ses doigts dans la foulée dans l'espoir de faire quelque chose. En vain. Encore en sous vêtements, profitant de la garde de nuit de son collègue avec qui elle partageait normalement la chambre, elle s'assit en tailleur sur son lit, attrapant son holopad. Elle voulait envoyer un message à une vieille amie, un dernier peut-être. Mais elle avait besoin de la prévenir que cette fois-ci, si elle venait à s'absenter ce serait pour de bon.

Elle buttait à chaque phrase. Mettre des mots sur ses pensées chaotiques était bien plus difficile qu'elle ne l'avait imaginé. Angharad ne savait pas depuis combien de temps elle se trouvait là, assise presque dans son plus simple apparat mais ses cheveux avaient eu le temps de sécher et tomber en cascade dans son dos nu. Happée par la difficulté que prenait l'envoi d'un simple message, lorsque trois petits coups contre sa porte se firent entendre elle sursauta, prise de court. Fixant la porte une micro-seconde, elle se leva avec hâte enfiler quelque chose. "J'arrive." prévint-elle tout de même son visiteur. La première chose qu'elle attrapa fut un peignoir fluide de couleur bleu azurin qu'elle avait acheté sur le marché de Somin quelques jours plus tôt lors de son unique permission depuis qu'ils avaient atterris ici. Angharad restait une femme qui aimait les belles choses, et sous les habits simples qu'elle devait enfiler en tant que résistante se cachait quelqu'un de féminin. En témoignait ce rare peignoir, ainsi que la robe qu'elle avait porté lors de la soirée organisée par Biggs à leur arrivée sur Seltos, ou encore sa tendance particulière à se tresser les cheveux plutôt qu'à vulgairement les attacher. Des petits détails qui lui étaient importants. Elle noua la ceinture à sa taille, marquant cette dernière, et tira sur le tissu pour cacher un peu sa poitrine puis alla ouvrir. "Tuiren ?" s'étonna-t-elle. Il était tard, et il était bien la dernière personne qu'elle imaginait venir taper à sa porte le soir. S'il s'agissait d'un dernier entrainement, elle ne serait pas enchantée mais accepterait à l'évidence. Elle n'en aurait pas le choix de toute façon. Il la salua brièvement, ce à quoi elle répondit tout aussi rapidement.

« Est-ce que tu as un moment ? »

Elle hésita un instant, quelques secondes à peine, le temps de saisir sa demande. Elle ne s'attendait pas à de la visite, encore moins à la sienne qui restait encore bien mystérieuse. Se reprenant, elle s'empressa de lui répondre. "Oui, oui bien sûr." puis elle ouvrit la porte entièrement cette fois-ci, se décalant pour lui laisser la place de passer. "Entre." Une fois fait, elle ferma cette dernière et lui tourna le dos pour faire face à Tuiren. Si elle avait su que c'était lui, elle aurait surement porté quelque chose de plus approprié mais qu'il la tutoie indiquait bien qu'il lui rendait visite en tant que simple Tuiren, et non plus en tant que Commandant Yesmeth, supérieur hiérarchique. Ce qui pour une fois, jouait en sa faveur. "Je t'écoute..." dit-elle en traversant la chambre pour récupérer son holopad sur son lit et l'éteindre, peu sûre qu'il soit ravi du contenu du message qu'elle était entrain d'écrire à quelqu'un d'extérieur à la résistance. Mais elle faisait confiance à Rhiswel. Angharad finit par s'assoir aux pieds de son lit, laissant à Tuiren le choix entre ses côtés et la chaise rangée contre le bureau, certaine qu'il prendrait cette dernière.

 
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Le résistant franchit l’entrée de la chambre en silence. Le lieu était exigu comme l’étaient nombre de chambres sur le camp, et la fonctionnalité excluait l’intimité. La résistance fonctionnait comme ca. Faute de moyens ils réduisaient les lieux consacrés à la détente. C’était des militaires de toute facon. Vivre dans un confort relatif était leur crédo. Ils se contentaient de ce qu’ils avaient. Tuiren avait longtemps vécu dans les dortoirs aux divers lits, et aux côtés de ses coéquipiers il avait dû se conformer aux règles de l’existence en communauté. Les commodités à partager. Les coups de gueule et les fous rires entre ceux qui ne faisaient pas seulement que se diviser un espace, mais qui vivaient tout simplement ensemble. Le grade néanmoins avait donné au commandant l’avantage d’avoir des quartiers juste à lui. Sur le croiseur par exemple, il avait tout ce qu’il fallait sous la main. La tranquillité était délectable, même si des fois il se surprenait à regretter ses années avec ses coéquipiers.

Elle était juste vêtue d’une robe de chambre, fait d’un tissu inhabituel au cœur d’un camp militaire. Il ne releva pas, il ne se demanda même pas comment elle avait fait pour la récupérer. Il était trop dans ses réflexions. Quand il était résistant, il ne se souciait pas forcément de ce détail vestimentaire. Mais cela changeait quand il allait en ville. Les gens négligés ne le dérangeaient pas mais il voulait donner une image correcte de lui-même. De toute facon il n’était pas venu pour causer chiffons. Il se laissa donc tomber sur le lit en face d’elle et la regarda.

« Demain c’est la mission sur Naboo et je voulais voir comment ca allait. »

On fondait directement dans le vif du sujet, ce qui semblait sans doute dénué de savoir-vivre. Cependant les deux semaines intensives d’entrainement les avait fait se côtoyer et cette espèce de distance inconfortable s’était évaporée avec le temps. Leurs conversations hors entrainements devenaient honnêtes. Certes ce n’était pas encore tout à fait l’amitié, mais déjà la relation cordiale qui s’était installée avait du mieux. Il avait réalisé qu’elle avait une chance de devenir une résistante. Elle avait compris qu’il ne voulait pas la laisser tomber. L’ironie était quand même remarquable. De tous ceux qui auraient pu rester avec elle, c’était lui qui lui avait consacré son temps.

« Le temps imparti pour te former est très court. Je ne te cache pas que ce n’est pas la meilleure idée, les gens qui vont sur le terrain sont des soldats entrainés. »

Il ne voulait pas mentir mais il ne voulait pas non plus l’effrayer.
« Je suis loin d’être le meilleur juge. »

C’était néanmoins un droit qu’il se donnait, celui de donner un avis.

« Tes intentions sont louables. Je ne serai pas celui qui te dira de rester, après tout ce qu’on a fait ces derniers jours ca serait idiot. »

Mais il voulait lui donner une chance, celle de combattre contre ceux qui l’avaient enfermée.

« Je suis là pour parler non pas de la mission, mais de ce que tu ressens. »
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Elle le regarda parcourir la chambre pour s'installer sur le lit de son collègue, y tomber même. Quelque chose était différent, mais elle n'arrivait pas à mettre son doigt dessus. Il agissait pourtant toujours de la même manière, ne se perdant pas dans des commentaires futiles, installant une certaine distance entre eux qui pourtant s'était bien réduite ces quelques jours. L'entraînement les avait obligé à se côtoyer quotidiennement, créant si non pas une amitié, le début de quelque chose. Et le plus étrange dans tout cela, c'est que personne ne les avait vraiment obligé à le faire. Il aurait pût continuer à l'ignorer comme il l'avait fait dès le départ, elle aurait pût refuser, se braquer. Ne jamais revenir après leur première dispute. Et pourtant, les voilà. Réunis dans la seule pièce de la base qu'elle pouvait qualifier d'intime, sans qu'elle ne s'en sente gênée ou mal à l'aise. Sans qu'elle n'ait l'impression de disparaître sous son regard glacial qui avec le temps, semblait moins mordant. Elle avait appris à se faire à sa carrure et sa voix dure, à ses yeux qui semblaient la fusiller de part en part sans le vouloir. Non pas qu'elle ne le méritait pas, c'était parfois le cas pour être honnête. Mais elle ne le fuyait plus et lui non plus. Le temps lui avait permis d'apprendre à ignorer la dureté de ses mots pour en voir la volonté derrière, cela avait été long, mais elle y était parvenue. Assise de profil, elle se tourne vers lui pour lui faire face et croise les jambes faisant tomber le tissu de son peignoir sur ses cuisses. Angharad n'y prête pas attention et croise ses bras sous sa poitrine dans l'attente qu'il explique enfin sa venue. Non pas qu'il n'était pas le bienvenue, mais c'était surprenant de le voir débarquer ainsi, comme ça, sans la prévenir.

« Demain c’est la mission sur Naboo et je voulais voir comment ça allait. » un sourire se dessine sur ses lèvres, agréablement surprise. L'attention la touche plus qu'elle ne le laisse transparaître bien que son sourire la trahisse. Si elle était surprise ? Évidemment. De tous ses proches, Tuiren ne figurait même pas sur la liste des probables personnes se demandant dans quel état devait-elle être. Il restait une figure lointaine qu'elle n'arrivait pas à cerner, une ombre qui lui avait tendu la main en prenant sur lui pour l'entraîner quand d'autres ne l'avaient pas fait. Et chaque attention continuait de la surprendre. Elle n'oubliait pourtant pas le bref aperçu d'un autre homme auquel elle avait eu droit quelque jours plus tôt lorsqu'un dîner avait été proposé. Un aperçu qu'elle avait toujours trouvé loin d'être réel mais qui avec le temps semblait du domaine du possible. Finalement, il n'était peut-être pas que ce soldat ferme qu'elle côtoyait lors des entraînements et derrière le grade se cachait simplement un homme. Elle voit qu'il n'a pas terminé et le laisse parler. « Le temps imparti pour te former est très court. Je ne te cache pas que ce n’est pas la meilleure idée, les gens qui vont sur le terrain sont des soldats entrainés. » Elle se redresse un peu, sur le point de rétorquer qu'elle ne changera pas d'avis. Certainement d'une voix si hésitante qu'elle en trahirait la peur qui l'habite. Mais il continue. « Je suis loin d’être le meilleur juge. Tes intentions sont louables. Je ne serai pas celui qui te dira de rester, après tout ce qu’on a fait ces derniers jours ça serait idiot. » Mais elle se détend, hochant doucement la tête de bas en haut, acquiesçant sans le couper. Elle ne reculera pas, ne baissera pas les bras. Elle est trop têtue pour cela, trop déterminée. Mais plus encore, elle sait qu'elle n'a pas le choix. Changer d'avis maintenant, c'est détruire tout ce qu'elle a réussit à construire jusqu'ici dans la résistance. « Je suis là pour parler non pas de la mission, mais de ce que tu ressens. » À son intonation elle sait qu'il a finit de parler. Angharad soutient son regard et ne peut s'empêcher de lui sourire. Elle est trop stressée, terrifiée, pour se dire que là, maintenant, une vague de joie passe.

"C'est gentil de ta part..." est tout ce qu'elle trouve à dire en dénouant ses bras et posant ses mains sur le matelas à sa gauche et droite. Elle voudrait le remercier, l'aurait fait s'il s'agissait de quelqu'un d'autre, mais elle a l'impression qu'il n'en aurait que faire. Et ses premiers mots suffisent à faire passer le message.

Elle hésite.

Longuement. Un silence s'impose entre eux alors qu'elle détourne le regard, ne sachant quoi dire. Rares étaient les fois où elle avait eu l'occasion de se confier à quelqu'un depuis son arrivée dans la résistance. Bien évidemment, on l'avait forcée à le faire dès ses premières heures sur D'qar pour vérifier qu'elle n'était pas une espionne. Mais depuis, elle ne s'était vraiment confiée qu'à peu de gens et souvent sur des sujets semblables. Quant à la perspective de se battre sur Naboo, l'occasion ne s'était pas présentée. Et elle n'avait encore jamais mis de mots sur ses pensées chaotiques. Son regard trouve le sol, ses lèvres se pincent. Elle s'apprête à parler. "Je pense que ça va." ment-elle d'abord, comme pour essayer de s'en convaincre elle-même. Angharad échoue, croise son regard qui lui fait changer d'avis sur sa manière d'aborder les choses.

"Enfin, je veux dire..." essaie-t-elle de se reprendre. Un soupire lui échappe, elle ne sait pas par où commencer. "Je vais bien, c'est pas ça le problème..." Et en disant cela, elle affirme en avoir un. Sa main droite vient passer nerveusement dans ses cheveux. Son geste est aussi incertain que sa voix, ses doigts tremblent. "J'imagine que..." Puis elle retombe sur ses cuisses, sa main gauche l'y rejoint et elle serre ses mains ensemble dans l'espoir qu'elles arrêtent de trembler. Un sourire nerveux s'esquisse sur ses lèvres alors qu'elle regarde enfin Tuiren. "Je suis désolée... s'excuse-t-elle. "C'est compliqué de mettre des mots dessus." dit-elle enfin d'une traite, ses yeux dans les siens. Elle soupire encore, regarde ses mains et se décide finalement à aller droit au but. "Je suis terrifiée."

Trois mots terriblement difficile à avouer. Angharad ferme les yeux puis relève la tête, rouvrant ces derniers seulement pour balayer ses quartiers des yeux ne voulant pas croiser ceux du résistant. Elle se sent stupide. Idiote. Pourtant elle ne devrait pas, qui pouvait se vanter de ne rien ressentir ? Mais l'avouer aussi abruptement et être aussi apeurée au point de ne plus contrôler ses propres mains semble être démesuré. Elle est terrifiée à l'idée de se retrouver au coeur d'un conflit de cette ampleur. Terrifiée à l'idée de devoir soigner des hommes, des femmes, des proches sous une pluie de tirs de blasters. Terrifiée à l'idée de croiser le cadavre d'un proche, de rentrer sans certains ou de ne pas rentrer tout court. Terrifiée à l'idée de souffrir. Terrifiée à l'idée de devoir tuer. Terrifiée, aussi, à l'idée de se retrouver face à ceux l'ayant détenue si longtemps contre son gré.


 
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Il la laissa s’exprimer sans jamais l’interrompre. Les mots viendraient tous seuls sans qu’il ne fasse rien, ou du moins l’espérait-il. Il se contentait de la regarder. Elle craquerait à n’en pas douter, mais il ne voulait pas lui mettre de pression. Sous l’entrainement et les mots rigides et sévères, il y avait un homme qui savait comment menait ses troupes. Sans doute n’était-il pas le meilleur. Sans doute était-il habitué aux caractères forgés par la guerre, ceux qui recevaient mieux les critiques et qui avaient déjà foulé le champ de bataille.

Restait quand même cette facilité à lire ses hommes. Et s’il n’avait rien dit de trop chaleureux, il n’en avait pas moins remarqué comment elle réagissait. Son rôle de commandant était de motiver les troupes, de garder ceux qui étaient disposés et écarter le reste. Ceux qui restaient, il se devait d’écouter. Elle commenca tout d’abord par nier. Ca allait. Mais le commandant évidemment ne se laissa pas facilement embarquer dans le mensonge. Tout chez la recrue lui indiquait ses craintes. Et elle se laissa aller, laissa tomber ses défenses. Lui qu’elle avait détesté, il devenait celui à qui elle se confierait. Et elle était terrifiée. Son regard se fit fuyant à cet instant, honteuse de ce qu’elle venait de lui dire. Tuiren en revanche n’était pas de ceux qui croyaient que la crainte était une tare. Sur le terrain elle pouvait vous faire chuter mais elle pouvait être apprivoisée.

C’était loin d’être évident de trouver les mots qui dissiperaient la crainte.

Il aurait été plus facile au fond de lui de l’inciter, de lui sortir simplement une formule toute faire. Marche soldat lève-toi ou crève. Sur le terrain ca marchait mieux. Les gars avaient le corps enseveli dans l’adrénaline et devenaient faciles à convaincre. Mais dans cette chambre, avec une fille qui n’avait jamais vu le combat, et dans cette atmosphère calme, lui crier dessus servirait simplement à la faire déguerpir.

Elle voulait être rassurée.

Mais Tuiren ne savait faire cela, car cela aurait été lui mentir. Il n’y avait rien de confortant dans la guerre, c’était juste au fond du sang et des larmes.

Le combat c’était ca.

Ils pouvaient crever demain.

« La crainte ne s’en va qu’avec le temps et l’expérience, et même comme ca elle ne fait que s’estomper. »

Elle ne disparassait pas réellement.

« La guerre donne le goût de tuer. Certains en font une compétition. »

Eux-mêmes avaient cette tradition, horrible au demeurant à celui qui n’aurait pas été de ce monde, que celui qui ne descende le moindre chasseur, soit celui qui paye sa tournée. Mais d’une certaine facon, c’était comme ca que la galaxie tournait. On jouait à ca jusqu’à ce qu’on en ait marre. Ou qu’un laser vienne vous transpercer le corps.

« Tu n’en es pas là. »

Il sourit.

« Je ne te souhaite pas d’en arriver là, la guerre est moche même si l’ennemi ne vaut pas mieux. Je crois que tu le sais très bien. Et c’est ca que je veux dire, qu’il faut trouver la force de vouloir combattre. Pour ce qu’ils t’ont fait, et ce qu’ils feront à d’autres. Si tu ne crois pas en cela, cela ne vaut pas le coup de continuer. Si tu sais ce pourquoi tu te bats, la crainte s’envolera et seule restera la volonté. Et dis toi que tu pars avec un avantage. Tu as déjà vu le sang, la mort. Cela ne t’arrêtera pas. »

C’était sans doute facile à dire, moins à réaliser en revanche. Mais elle semblait le vouloir.
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Elle inspire longuement, tremblante, ne s'étant pas rendue compte que sous l'angoissante vérité de sa révélation elle avait tout bonnement retenu son souffle. Angharad en était là. À se perdre sans qu'on ne l'aide dans ses propres pensées et en oublier les gestes les plus basiques. Et si là-bas, elle en venait à oublier tout ce qu'elle savait ? Une vague de stress vient s'écraser contre sa poitrine, alourdissant ses poumons d'écume anxieuse. Elle se noie, se sent happée par la peur dont elle ne parvient pas à se détacher. Alors naturellement, elle cherche quelque chose pour ne pas sombrer. Et à l'image d'une main qu'on lance hors de l'eau dans un ultime espoir de ne pas attraper que de l'air, elle s'accroche aux mots de Tuiren. Ses yeux fixent enfin les siens après les avoir fuis si longtemps et refusent de les quitter car regarder ailleurs c'est avoir l'impression d'être minuscule. C'est se faire avaler toute entière par l'immensité de son angoisse face à laquelle elle se sent seule, à genoux.

« La crainte ne s’en va qu’avec le temps et l’expérience, et même comme ça elle ne fait que s’estomper. » Est-ce que lui aussi a peur ? Angharad a du mal à l'imaginer car la sensation qu'il renvoie est celle d'un homme prêt à tout au combat, celle d'un homme qu'on ne verra jamais à genoux et qui ne reculera pas. Quelqu'un de courageux, en soit. Bien loin de l'image qu'elle véhiculait sans le vouloir. On s'attardait trop souvent sur son apparence et ses gestes doux pour imaginer les horreurs qu'elle avait vu et devant lesquelles elle n'avait pas reculé non plus. Les gens n'avaient pas totalement tord finalement : les horreurs, elle les avait seulement vu et ne serait jamais capable de les infliger. Alors s'il avait peur, elle n'en savait rien. Derrière les yeux qu'elle fixait il n'y avait qu'un mur froid et distant, un masque que les soldats revêtent, que la guerre leur impose. Le portera-t-elle un jour également ? Elle en doute. Et ses prochaines paroles ne font que renforcer ses pensées. « La guerre donne le goût de tuer. Certains en font une compétition. » Angharad sentit quelque chose en elle se tordre, sans savoir avec certitude quoi : tout chez elle était tendu, noué. Elle trouvait ce jeu aussi affreux que malsain, se demandait comment quelqu'un pouvait se réjouir de la mort d'un homme ou d'une femme. Mais dans un éclair de lucidité, la réalité la frappa en faisant ressortir de vieux souvenirs. Elle se revoit assise près d'Ulfric et l'écouter dire à peu près cela : Beaucoup sont là par vengeance et non pas pour défendre un idéal. Était-ce là leur moyen de se relever, tuer n'importe quel adversaire représentant malgré lui un autre, plus personnel ? Les casques blancs n'aidaient pas et lorsqu'un stormtrooper tuait un ami on ne le différenciait pas des autres. On ne pouvait qu'espérer alors un jour atteindre celui nous ayant blessé, que cela prenne un mois, deux, ou des dizaines d'années et avec elle des centaines de vies.

Une question émergea soudain. Voulait-elle, elle aussi, la mort de ceux l'ayant rendu orpheline, l'ayant transformée en un semblant d'esclave ? Angharad sembla troublée un instant, ses pensées s'entrechoquant violemment les unes contre les autres ne parvenant pas à trouver une réponse à cette question pourtant basique dans un monde comme celui dans lequel elle vivait à présent. Les paroles de Tuiren lui permettent d'émerger, un peu. « Tu n’en es pas là. » Elle espérait ne jamais l'être, se l'interdirait même s'il le fallait. Lorsqu'il lui sourit, elle lui répond presque dans un automatisme. Le sien est tendre, comme toujours, mais teinté d'hésitation. L'expression sur le visage de Tuiren lui rappelle à moitié les photos qu'elle avait vu de lui plus jeune, les lèvres tendues dans un sourire franc et rayonnant, bien loin de celui qu'il lui offre qui ne semble être qu'un fantôme. C'était le résultat de la guerre, et ça la rendait triste sans qu'elle ne s'en rende compte. La langue de Tuiren se dénoue enfin et les phrases courtes marquées par des pauses laissent place à un flot qui atteint l'infirmière bien trop personnellement.

Elle ne tuerait pas pour ses parents. Ce serait entacher leur mémoire que de faire couler du sang sur leurs tombes et ça ne les ramènerait pas. La douleur qui s'était installée après leur perte ne partait pas, s'estompait à peine et revenait parfois la hanter par bourrasques étouffantes. Un simple geste anodin, un mot de trop, pouvait réveiller la plaie qu'ils avaient laissé et qui ne s'était jamais vraiment refermée. Tuiren pensait pouvoir jouer dessus. Appeler le besoin de vengeance pour la faire se lever et combattre avec la même férocité dont faisait preuve bon nombre de résistant. Mais ça ne marchait pas. Elle n'était pas comme eux, ne le serait jamais. Le temps avait fait fuir l'envie de sang pour laisser place à l'envie de calme. De paix. Peut-être pas sur toute la galaxie, mais au moins autour d'elle. En elle. Tout ce qu'Angharad voulait, c'était que tout cela s'arrête pour enfin laisser place à un semblant de quiétude. Trop optimiste, trop utopiste, elle voulait que les hommes cessent de s'entretuer, de se torturer et de se vouloir le mal, seulement le mal. Elle n'était pas naïve, seulement las d'être entourée par l'enfer. Alors elle ne se battrait pas par vengeance, mais pour que tout s'arrête, simplement.

"Je comprends." dit-elle, acquiesçant d'un signe de tête. "Mais je n'ai soif ni de sang, ni de vengeance cela dit..." Une ombre de colère s'insinua en elle, parce qu'il avait osé mentionner son passé. Parce qu'il s'en était servi. Malgré les années, elle avait encore du mal à aborder ce sujet et le fuyait toujours. Qu'on remette sur le tapis les atrocités qu'on lui avait fait subir la rendait à chaque fois malade en quelque sorte, car on l'obligeait ainsi à y penser et avec ses songes renaissaient les souvenirs qu'elle espérait toujours disparus. Le simple fait d'insinuer le mal qu'on lui avait fait était suffisant pour qu'elle assiste pour la millième fois à l'exécution de ses parents et l'enlèvement de son frère. Quelques minutes, une poignée à peine, qui avaient suffis à chambouler le reste de ses jours, le reste de ses nuits. Mais elle ne lui en tint pas rigueur car il ne pouvait pas savoir. Personne n'avait l'air de comprendre qu'elle préférait taire son passé plutôt que s'en servir pour une quelconque raison. "Sacré avantage..." ironise-t-elle, tentant de relativiser comme il avait essayé de le faire en pointant du doigt sa profession qui l'avait mise à bien des reprises face à des situations désespérées. Face à la mort elle-même qu'elle avait défié des centaines de fois et cela aurait pût paraître louable et beau si ça n'avait pas été orchestré par des bourreaux. Angharad lui sourit, un merci silencieux car elle est totalement consciente qu'il ne lui doit rien mais qu'il lui donne quand même. De son temps, de sa présence qui comparé à la solitude dans laquelle elle perdait pieds se teinte étrangement d'apaisement comme si le calme dont il faisait preuve était, dans un sens, rassurant. Le roseau qu'elle était se pliait sous la tempête tandis que Tuiren tenait bon. Avait l'air d'être fait pour ça. Et si cela l'avait longtemps agacé au plus haut point -par jalousie peut-être, mais aussi parce qu'à ses côtés lors des entrainements elle s'était souvent sentie si faible et sans espoir qu'elle avait finit par lui en vouloir pendant quelques jours- elle avait finit par en être impressionnée. Il restait agaçant. Mais il avait ce quelque chose qui forçait au respect.

"Ça doit être le chaos..." commente-t-elle, sans avoir besoin d'être plus précise. Elle parle de la guerre, évidemment. "Mais nous réussirons. Il faut y croire." rajoute-t-elle presque plus pour elle-même que pour Tuiren dont elle n'a toujours pas quitté les yeux. Et puis finalement, cette question qui lui brûle les lèvres depuis quelques minutes. "Tu te souviens de ta première mission ?" C'est peut-être déplacé de demander cela. Peut-être ne veut-il, comme elle, plus y penser. Mais elle cherche dans son passé, dans son expérience, quelque chose qui ferait écho à la sienne et qui lui dirait que tout n'était pas perdu pour elle. Qu'elle ne se jetait pas aveuglément dans la gueule du loup. Car s'il avait survécu tant d'années à la guerre et au combat, pourquoi ne le pourrait-elle pas aussi, pour une seule bataille.


 
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Même en choisissant ses mots avec soin, le commandant n’aurait pu trouver une facon d’expliquer comment les gens en arrivaient là, comment les gens se détachaient d’une humanité qui ne semblait valoir plus rien, comment l’on se réjouissait de la mort. De l’extérieur c’était totalement incompréhensible, voir même franchement désagréable. D’une certaine facon il comprennait. Mais de l’autre il ne pouvait expliquer. La guerre menait à une indifférence en apparence de l’existence de l’autre. C’était l’ennemi et il fallait l’abattre. Sur le terrain les idéaux d’égalité disparaissaient. On ne respectait plus celui en face, il s’effacait remplacé par cette figure qu’il fallait détruire. Ceux qui trouvaient cela insurmontable finissaient par mettre les voiles. Faire la guerre en trainant la compassion avec soi ne servait pas. Rien n’empêchait d’épargner évidemment, mais il ne fallait pas se laisser aller aux sentiments.

Toutefois ses explications ne furent pas suffisamment compréhensibles. Il remarqua le regard noir qu’elle lui lanca et garda un air neutre, puisqu’il n’avait pas lancé les mots pour faire du mal. La sensibilité extrême de la jeune femme l’avait frappé depuis le début. Même si elle ne disait rien, il avait noté les réactions, et il se disait qu’il ne faudrait pas que ca dure, pour son propre bien. C’était épuisant. Il secoua la tête.

Il avait dû mal expliquer.

De toute évidence elle avait compris de travers ses mots.

« Tu te trompes sur ce que je t’ai dit, ou c’est moi qui me suis mal expliqué. »

Il tenait de garder sur son visage une expression calme. Il devait se dépêcher parce qu’il n’avait pas toute la nuit mais il devait tout de même prendre son temps pour expliquer correctement.

« Je ne voulais pas dire d’agir par vengeance. »

Non ce n’était tellement pas ce qu’il avait voulu dire, et ca n’aurait pas été un bon conseil.

« Je ne cause pas de vengeance. Certains se laissent guider par elles mais c’est une erreur, elle rend aveugle. L’important c’est la détermination. C’est de savoir ce que tu fais sur le terrain et pourquoi tu le fais. Ils doivent être arrêtés. »

Ces derniers mots étaient appuyés pour qu’elle comprenne.

« Si tu as des doutes sur ce que tu fais, ne reste pas ici. »

Ce fut comme une conclusion à ses mots, et il connaissait déjà ce qui lui traversait l’esprit.

Elle voulait connaitre son expérience à lui et l’idée lui colla un rictus sur le visage.

« C’était une mission plus simple que celle-là, avec mon tout premier escadron. Ca ne s’est pas trop mal passé je crois me rappeler. »

Le temps avait érodé ses souvenirs. Il semblait ne pas trop s’en faire, comme si c’était sans importance.

« Ca remonte maintenant ce n’est pas très intéressant, mais je sais qu’à l’époque j’avais envie de démontrer ce que je valais. Je savais juste piloter et je voulais me rendre utile. »

Son esprit vogua dans ses souvenirs, quand il était encore un résistant qui commencait tout juste.

Il était très feignant, c’était sans doute le trait de caractère qui le caractérisait le plus. Il était impressionné certes, mais il était excité par le combat.

Il aurait voulu lui faire comprendre il n’aurait pas pu, comment l’esprit changeait et chargeait. Il y avait là ce que certains auraient critiqué. L’envie de rendre à l’ennemi ce qu’il donnait, l’envie de gagner. Des sentiments humains souvent critiqués par des férus de paix qui ne pouvaient s’empêcher continuellement de faire culpabiliser. Mais l’ennemi ne laissait npas le choix, c’était soit vivre sous son joug soit se défendre.
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Il secouait la tête et elle ne le relevait plus par habitude. Durant chacune de leurs conversations, il avait finit par le faire au moins une fois. Au début Angharad s'était demandée ce qu'elle avait fait de mal pour mériter un tel geste qui en disait long sur ce que le pilote pouvait penser. Souvent, elle avait senti un désaccord, un épuisement, une lassitude à son égard. Elle était restée longtemps vexée avant de se rendre compte que finalement, elle ne pouvait rien y faire. Il était cet homme dur, imprégné par la guerre. Elle était cette femme douce, qui n'aspirait qu'à une vie tranquille mais qui avait été happée par quelque chose de plus grand qu'elle. Quoiqu'elle fasse, il la prendrait toujours pour plus naïve qu'elle ne l'était et quoiqu'il fasse, elle le verrait toujours plus abrupt qu'il ne l'était. Leurs visions sur la galaxie et sur le monde étaient à l'opposées mais ne pouvaient exister l'une sans l'autre, ils étaient leurs propres extrêmes. Alors quand il secoua la tête pour une énième fois, Angharad se contenta de le fixer, le visage neutre.

« Tu te trompes sur ce que je t’ai dit, ou c’est moi qui me suis mal expliqué. Je ne voulais pas dire d’agir par vengeance. » Étonnée, son visage s'adoucit et se penche très légèrement sur le côté, soudainement concentrée sur ce qu'il s'apprêtait à dire. Agréablement surprise aussi qu'il ne soit finalement pas de cet avis qu'elle ne cautionnait pas. Agir par vengeance, c'était se jeter dans la gueule du loup. C'était agir en roue libre et refuser de guérir, car on ne faisait pas son deuil par la vengeance mais par l'acceptation et ça, Angharad ne le savait que trop bien. Elle avait accepté la disparition de sa famille, accepté de devenir orpheline. Et si la manière avec laquelle cela s'était passé la réveillait encore parfois en sursaut la nuit, le vide qu'avait laissé ses parents et son frère derrière eux, elle avait apprit à vivre avec. Rien ne semblait pouvoir les remplacer et remplir l'immense néant qu'elle avait dompté. Alors au lieu de sombrer dans la violence et la vengeance, elle avait apprivoisé ses démons.

« Je ne cause pas de vengeance. Certains se laissent guider par elles mais c’est une erreur, elle rend aveugle. L’important c’est la détermination. C’est de savoir ce que tu fais sur le terrain et pourquoi tu le fais. Ils doivent être arrêtés. » À mesure qu'il parlait, l'expression neutre sur son visage se faisait plus intéressée et doucement elle acquiesçait en hochant la tête. Il avait raison, elle ne pouvait pas le lui enlever. Après tout, c'était lui le soldat, pas elle. Angharad n'était que l'ombre d'une recrue et ne serait jamais déployée aussi souvent que lui le sera ou l'avait été car avant tout elle était infirmière. Sa place n'était pas sur le champ de bataille mais surtout à la medic bay dans l'attente des survivants. Cette mission était exceptionnelle sur de nombreux niveaux et le fait qu'elle y aille ne la rendait que plus singulière à ses yeux. Finalement, elle tenta un sourire -mince, à la hauteur de son bien-être actuel qui n'était que trop bas-. "Tu as totalement raison." s'entendit-elle dire et ce n'était pas souvent qu'elle l'exprimait de manière aussi droit au but. Mais si elle avait bien remarqué quelque chose, c'est qu'au fond ils s'entendaient sur les sujets les plus importants et la majorité de leurs désaccords découlaient de banalités dérisoires... Comme par exemple ce fichu vouvoiement qu'il lui imposait sur la zone d'entraînement et dont elle avait tout bonnement horreur.  "Et je suis bien décidée à les arrêter..." commença-t-elle, avant de rajouter un "enfin, à mon échelle." se rendant compte qu'il était ridicule de pouvoir penser qu'elle, petit infirmière du nom d'Angharad, pouvait arrêter à elle seule le premier ordre. "Mais ensemble, on ne peut qu'y arriver." dit-elle enfin plus pour se rassurer elle-même que pour alimenter la conversation, sa voix soudain plus tendre et rêveuse. Emplie d'espoir. Car au-delà d'une envie personnelle, c'était une nécessité et ça, autant Angharad que Tuiren le savaient.

Puis elle évoqua la première mission du pilote, y cherchant là une manière de trouver dans son expérience un peu de soutien et de reconnaissance : si elle n'avait que peu de points communs avec le soldat expérimenté qu'il était à présent, peut-être en avait-elle avec la recrue qu'il avait été un jour. Il fallait bien commencer quelque part et peu pouvaient se vanter d'avoir été immédiatement experts, pied à terre et d'avoir compris dès le départ les rouages de l'armée et la difficulté de la guerre. Angharad remarqua le sourire bref du commandant, auquel elle répondit par un plus long, plus gracieux. « C’était une mission plus simple que celle-là, avec mon tout premier escadron. Ca ne s’est pas trop mal passé je crois me rappeler. Ca remonte maintenant ce n’est pas très intéressant, mais je sais qu’à l’époque j’avais envie de démontrer ce que je valais. Je savais juste piloter et je voulais me rendre utile. » Voilà. Elle avait eu ce qu'elle voulait, car tout comme elle il avait débuté avec la seule détermination de vouloir aider. Et si à l'époque il ne savait que piloter, Angharad ne savait que soigner. Se rendre utile, c'était pour cela qu'elle s'était engagée pour cette mission et plus encore, elle l'avait fait pour démontrer -elle aussi à nouveau- ce qu'elle a valait. L'avait fait pour faire comprendre aux derniers perplexes qu'elle était de leur côté et pas de celui du premier ordre. "Au contraire, ça m'intéresse..." lui répondit-elle. "On commence tous quelque part j'imagine." Elle repensa une nouvelle fois aux photos qu'elle avait vu d'un pilote fière et heureux. Elles devaient dater de cette époque qui n'était plus qu'un vieux souvenir dont il se rappelait à peine. Mais c'était là qu'il avait bâti les fondations de l'homme qu'il était maintenant, alors Angharad ne pu s'empêcher de se demander si un jour elle aussi serait aussi marquée par le combat. Cette pensée revenait, encore et encore, comme une question à laquelle elle ne voulait pas savoir la réponse. Il fallait d'abord penser à aujourd'hui, à demain aussi, avant de se projeter bien plus loin. "On a peut-être plus de points communs que tu ne le pense finalement." plaisanta-t-elle, en faisant référence à ce qu'il avait dit, à la recrue qu'il avait décrite. C'était difficile à imaginer, mais c'était pourtant vrai. Elle secoua la tête à son tour et détournant son regard de celui du pilote en soupirant.

Que faisaient-ils, à ressasser le passé la veille d'une mission comme celle de Naboo ? Son sourire disparu, laissant place à une expression anxieuse sur son visage. Si savoir qu'elle ne serait pas seule sur le terrain la rassurait, certains doutes persistaient et la perspective de ne jamais rentrer sur Fenves se profilait doucement dans son esprit. Elle voulait repartir de cette mission en un seul morceau. Elle voulait parvenir à sauver des vies. Elle voulait aussi que la résistance réussisse à mettre la main sur cette carte dont elle ne comprenait pas grand chose. Alors en attrapant distraitement une mèche de cheveux avec laquelle ses doigts se mirent immédiatement à jouer, elle reporta son attention sur Tuiren. "Est-ce que je devrais savoir autre chose avant de mettre les pieds sur Naboo demain ?" demanda-t-elle, la voix inquiète. "Comme des..." elle chercha ses mots. "Des conseils de dernière minute par exemple ?" Et la fatigue pointant déjà le bout de son nez, elle bailla, masquant sa bouche du revers de sa main. Les yeux humides, mais l'attention toujours pendue aux lèvres du résistant comme si dans ses mots elle finirait par trouver une solution à la peur qui lui nouait l'estomac.



 
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Tuiren était conscient de ce qu’elle donnerait à cette mission, et certes cela semblait dérisoire mais c’était loin d’être comme ca. Ils avaient tous commencé en bas de l’échelle et gravi les échelons ensuite. C’était loin d’être une tare. Sans compter que la moindre aide n’avait rien d’insignifiant. Elle pouvait apporter énormément à une telle mission. Il ne rajouta rien, elle avait totalement raison. L’union serait la clef de cette mission. Angharad avait elle le regard rempli de volonté et de décision, qu’il approuva sans rien en montrer.

Il ne voulait pas se montrer trop gentil….Inconsciemment le commandant se mettait des barrières, que son grade lui imposait.

Il fut surpris quand elle lui parla d’éventuels points communs, qu’il eut du mal à s’imaginer. Rien qu’à les voir il ne s’imaginait pas tellement. Certes ils étaient résistants. Ils se battaient pour la même cause. Mais même. Puis peu à peu l’esquisse d’une ressemblance chemina dans son esprit. Il s’agissait de se montrer utile. Si la forme changeait, le fond restait égal.

Et ca il pouvait comprendre.

« Qui sait. »

Il avait un regard soudain rempli d’amusement.

« J’ai même eu un mentor qui m’a crié dessus jusqu’à s’épuiser lui-même. »

Il rigolait à ce souvenir, Janson lui gueulant dessus quand il faisait n’importe quoi et lorsqu’il faisait sa feignasse. De cette facon de faire qui n’avait fait que mettre la recrue contre lui, lui au contraire se rappelait d’avoir très sainement vécu ce moment. Chaque engueulade n’était pas considérée comme une mauvaise chose. C’était plus comme un coup de fouet, comme une facon de se motiver. Tuiren avait tiré la motivation des cris de Wes, ce qui semblait sans doute étrange vu de l’extérieur mais voilà. Tuiren avait cette capacité d’accepter la critique comme un moteur. Faire comprendre cela à Angharad avait demandé plus de temps. La sensibilité sans doute avait été un important frein à cette entente.

« Je ne me rappelle pas de cette mission…. »

Il confirmait ce qu’il avait déjà dit.

« Mais j’étais dans un escadron différent à l’époque. Les Spectres tu les as peut-être vus. C’est un escadron de cassos avec tous les éléments impossibles de la résistance. Les récalcitrants. Les moins doués également. Mais à sa facon l’un des meilleurs escadrons. »

Il en causait avec un soupcon de nostalgie, et ce même s’il les les cotoyait régulièrement.

« Ceux sur qui n’importe qui aurait haussé les épaules et néanmoins capables de choses extraordinaires. »

Il la regarda en se disant qu’effectivement cette ressemblance entre eux existait. Qu’elle sous couvert de ce frêle masque renfermait une combattante qui décrocherait la victoire.

« P’être que nous nous ressemblons finalement. »

Ses traits jusque là détendus se tordirent dans un rictus lorsqu’elle lui demanda des conseils pour le lendemain, et ca le commandant avait déjà de quoi répondre.

Il sortit une bouteille qu’il gardait sur lui, un flacon rempli d’un alcool qui vous grillait les tripes mais qu’une fois la sensation évaporée vous tranquillisait l’esprit. Il s’était rappelé de l’avoir avec lui lorsqu’il était sorti de sa chambre pour venir la retrouver, en se disant que cela servirait.

« Mon conseil c’est de ne pas réfléchir et de s’envoyer une gorgée de ca. »

Il lui tendit la bouteille, totalement contre le règlement mais tellement délicieuse.
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« Qui sait... J’ai même eu un mentor qui m’a crié dessus jusqu’à s’épuiser lui-même. » Un rire illumine le visage du résistant et c'est peut-être la première fois qu'elle le voit comme ça. Angharad observe ses traits se détendre, ses épaules doucement se secouer. C'était presque rafraîchissant de voir quelqu'un d'aussi dur agir de cette manière. Comme quoi, il ne fallait pas se fier aux apparences et si longtemps Tuiren n'avait été qu'un pilote glacial aux allures militaires elle parvenait à voir au delà de ça. Il le lui permettait aussi, c'était surement ça qui changeait la donne. S'il n'était pas venu frapper à sa porte ce soir, elle n'aurait certainement jamais su ce qu'il lui racontait à présent. L'escadron spectre, bras cassés de la résistance néanmoins appartenant aux meilleurs. C'était difficile de l'imaginer être autre chose qu'un rogue, mais encore une fois tout le monde commençait quelque part. Il avait donc été un "cassos de la résistance" avant d'être le leader de son escadron le plus important. Cette révélation la fit sourire dans un soupire, la voix de Tuiren transpirait de nostalgie. Peut-être que sa vie avait été plus simple alors. Elle repensa aux photos, aux noms qui étaient suivis de "tombés au combat". La guerre était étrange, cruelle. Et se battre pour la paix, continuer malgré les échecs et les pertes, elle n'imaginait rien de plus courageux. Son regard se fit plus tendre, intérieurement désolée pour ce qu'il avait pu vivre. Pour ce que tous les résistants vivaient. Son sourire avait disparu, laissant place à l'angoisse de faire bientôt partie de ceux ayant perdus des proches en mission. Une angoisse qui la poussa à demander à Tuiren des conseils, n'importe quoi tant qu'elle puisse s'y accrocher sur terre lorsque la situation dégénèrerait. Et ce serait certainement le cas, elle était naïve mais pas au point d'en être totalement inconsciente et stupide. La guerre restait faites de sang, de chaire et de violence. Bientôt, ce serait à son tour de tuer pour assurer sa survie et celle des autres. Ses questions traversèrent la barrière de ses lèvres alors qu'elle jouait anxieusement avec une mèche de cheveux presque blanche.

Le regard du résistant en face d'elle se para d'une lueur presque amusée. « P’être que nous nous ressemblons finalement. » avoua-t-il, ce qui arracha à Angharad un petit sourire satisfait. Elle se pinça les lèvres comme pour essayer de l'effacer, en vain, et se contenta de répondre un "Je sais." vague. Que savait-elle ? Rien n'était plus incertain. Mais même s'ils n'étaient pas semblables au premier regard elle sentait que quelque part ils étaient tous deux déterminés à bien faire et que derrière l'épaisse carapace du pilote se cachait quelqu'un de bien plus humain qu'il ne pouvait paraître l'être aux premiers abords. Détournant le regard un seconde pour regarder l'heure, elle sentit du coin de l'oeil Tuiren s'agiter. Et lorsqu'elle reporta son attention sur lui, ce ne fut que pour voir entre ses mains une petit bouteille. De l'alcool, sans hésitation. Rares étaient les résistants à ne pas en posséder, Angharad l'avait rapidement remarqué. Comme si le liquide brûlant pouvait purger leur peine. Angharad n'était pas si fan que ça de la boisson, peu habituée à en consommer ces neuf dernières années. La soirée entre résistants quelques temps plus tôt en avait témoigné : il lui avait suffit de deux verres pour avoir le cran de partir danser avec Moira et ce, jusqu'à ce que ses pieds l'obligent à repartir s'assoir. Par contre, elle adorait danser. Se perdant quelques part entre la musique et ses mouvements, elle en oubliait ses soucis, ses peurs, ses inquiétudes. C'était quelque chose dont elle avait longtemps rêvé, piégée dans un monde militaire et gris. Maintenant qu'elle en avait la liberté, elle n'en manquait pas une occasion. 

« Mon conseil c’est de ne pas réfléchir et de s’envoyer une gorgée de ça. » dit-il dans un rictus, la main tendue vers elle. Angharad fronça les sourcils, sans perdre l'expression amusée et surprise sur son visage. "Qu'est-ce que c'est ?" demanda-t-elle faussement intéressée, connaissant presque la réponse. De l'alcool, oui. Mais lequel ? Mais de manière plus important, où avait-il trouvé ça ? La résistance était plutôt stricte à ce sujet et si beaucoup de résistants en possédaient, ils le cachaient car la consommation d'alcool n'était pas franchement appréciée sur la base. Encore moins la veille d'une mission de si grande envergure. "Je pensais que c'était contre le règlement..." dit-elle dans un sourire espiègle en se levant, ça ne l'arrêtera pourtant pas de vouloir en prendre. Il avait peut-être raison après tout. Elle réfléchissait trop, s'imaginait trop de choses et ça ne lui faisait que du mal. À trop réfléchir, elle s'angoissait toute seule. Un peu d'alcool ne lui ferait pas de mal. Debout, elle tira sur son peignoir en soie, notamment pour réajuster son décolleté qui à cause de la nature du tissu avait tendance à se détendre. Elle resserra sa ceinture tout en effaçant la distance entre elle et le pilote, foulant le sol pieds nus. Puis attrapa la bouteille, l'observant un instant. "Je réfléchis trop, tu as peut-être raison." lui dit-elle, profitant d'être debout pour le surplomber. Une occasion qui était bien trop rare, lui qui dépassait beaucoup des résistants d'une bonne tête. Et au lieu de faire demi-tour et d'aller s'assoir en face, elle se laissa tomber à côté de Tuiren, dévissant le bouchon du flacon.

Avant de laisser le liquide lui brûler la gorge, elle essaya d'en sentir l'odeur et deviner ce à quoi elle devait s'attendre lorsqu'elle boirait. Le résultat ne se fit pas attendre et elle grimaça. "Oh mon dieu, c'est du désinfectant..." plaisanta-t-elle dans un demi rire. Puis Angharad prit son courage à deux mains et en avala une gorgée. Immédiatement, elle grimaça de plus belle en fermant les yeux, les muscles tendus. Elle garda le silence et tendit aveuglement la bouteille à Tuiren. L'alcool lui brûlait la gorge et ce ne fut qu'après une poignée de seconde qu'elle émergea dans une grande inspiration. "Qu'est-ce que c'est fort ! Comment est-ce que tu peux boire ça ? " lui demanda-t-elle, amusée ainsi que considérablement surprise et impressionnée. Un rire lui échappa enfin, alors que l'alcool commençait déjà à répandre en elle une sensation de chaleur. Angharad soupira, le visage penché et le regard perdu vers le sol. "Merci..." finit-elle par avouer doucement. Personne ne l'avait obligé à l'entrainer sur son temps libre, tout comme personne ne l'avait obligé à venir ici ce soir vérifier son état d'esprit. Des attentions qu'elle n'oubliait pas mais pour lesquelles elle ne l'avait jamais remercié. Du moins, jusqu'à maintenant, même si son merci restait vague.





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