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i will answer injustice with justice (koryan)

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i will answer injustice with justice
On lui avait octroyé une après-midi de permission qu'elle n'avait pas hésité à prendre. Cela faisait des jours qu'elle travaillait plus que de mesure. Le matin, Tuiren l'entraînait, l'après-midi elle travaillait à la Medic Bay et le soir, elle préparait le matériel dont ils auraient certainement besoin d'ici quelques jours après la mission sur Naboo. Une mission qui l'angoissait plus que de mesure et à laquelle elle ne voulait pas trop penser, alors elle s'était habillée en civile et après pris une navette pour se rendre en ville. Souffler un peu. Cela faisait des années qu'elle n'avait pas pris du temps pour elle, pas depuis qu'elle avait travaillé pour le premier ordre. Alors c'était avec joie qu'elle s'approchait de la capitale, seule. La navette n'était même pas pleine et les résistants qui s'y trouvaient, rares. Mais elle ne les connaissait pas alors ses yeux se perdaient dans le paysage qui défilait à toute allure derrière la vitre à côté de laquelle elle s'était assise. Seltos était une belle planète, bien plus verte que celles auxquelles elle était habituée de toute façon. Arrivée en ville, elle avait décidé de flâner dans le marché, la tête ailleurs. L'infirmière regardait les robes aux tissus colorés avec envie, tout en sachant qu'elle n'en aurait pas l'utilité : la résistance était prenante, et elle ne se voyait pas être aussi féminine dans un monde si dur et masculin. L'envie persistait tout de même. Elle laissa ses doigts glisser le long des tissus exposés, fluides et doux, tandis que le vendeur usait de tous les stratagèmes pour la faire craquer. De temps à autres, elle hochait la tête acquiesçant à ses paroles qui la faisaient sourire. Peut-être que lorsqu'elle redeviendrait une simple civile, alors pourrait-elle porter ça. Finalement, elle s'éloigna en saluant le vendeur et continua à marcher entre les allées du marché.

La foule n'était pas si compact qu'elle l'aurait pensé mais elle était si hétéroclite que son regard s'y perdait souvent, accroché par tel ou tel alien. Rapidement, l'infirmière fût attirée par un stand proposant des fruits qu'elle n'avait jamais vu et où les couleurs et les formes étaient toutes représentées. S'approchant du stand, elle sympathisa avec la vendeuse qui accepta de lui faire goûter quelques uns de ses produits avant qu'elle ne les lui achète et Angharad ne pût s'empêcher de lui prendre d'un peu de tout. L'espace d'un moment, elle eut l'impression d'être quelqu'un de normal bien loin de la résistante qu'elle était à présent et elle imagina sa mère dans la même position se pencher sur les fruits avant de les lui ramener pour le goûter. C'était une vie simple, à la quelle elle aspirait. Un but, un rêve qu'elle voulait atteindre. Las d'être piégée dans cette guerre sans fin. Alors qu'elle s'éloignait du stand, sourire aux lèvres, panier au bras, elle vit l'ombre d'une minuscule main s'y glisser et attraper un des fruit qu'elle venait d'acheter.

Un voleur.

Un petit voleur qui ne fit pas trois pas avant qu'une brute épaisse ne l'attrape par le col et ne le secoue durement. La scène se déroula trop rapidement pour qu'Angharad puisse s'interposer, mais elle revint vite à elle lorsqu'elle fit le lien entre la main, le fruit, son panier. "He !" s'exclama-t-elle au dessus des insultes que la brute proférait à l'enfant. Il devait avoir à peine dix ans, et à en juger par ses vêtements ne devait pas courir sur l'or. Elle se demanda même s'il possédait un toit, ou des parents. La brute s'arrêta, croisant le regard d'Angharad qu'il reconnu comme étant la victime de cette affaire. "Ce sale gosse vous a volé une shuura ! Je l'ai attrapé avant qu'il ne prenne la fuite." expliqua-t-il en tenant le garçon par le coude fermement. Trop visiblement, à en juger par l'expression sur son visage. "Vous lui faites mal..." trouva-t-elle à dire seulement d'une voix inquiète, le regard posé sur l'enfant. "Et alors ? Il mérite qu'on le punisse !" s'offusqua la brute et le secouant encore un peu. Mais Angharad s'approcha d'eux plus encore, les sourcils froncés. "Vous lui faites mal, lâchez le, ça ne sert à rien de le punir comme ça." dit-elle sans hausser le ton, en posant sa main sur celle qui tenait l'enfant. Mais l'homme ne l'entendit pas de cette oreille et recula d'un pas. "Non mais c'est le monde qui tourne à l'envers, il vient de vous voler et vous vous inquiétez de son sort ?!" Elle était naïve, elle le savait. Mais elle était également bienveillante et le garçon lui rappelait son frère, disparu. Angharad avait horreur de la violence gratuite, et de la violence en générale, préférant la diplomatie avant tout. Elle plongea son regard dans celui de l'homme. "Ce n'est qu'un enfant, il doit avoir faim pour voler quelqu'un, vous devriez vous en inquiéter aussi au lieu d'agir en brute." gronda-t-elle doucement, en essayant de défaire la poigne de l'homme sur le garçon. En vain. Visiblement colérique, il repoussa violemment Angharad qui manque de trébucher, s'attirant les regards de passant choqués par la tournure des événements. "Une brute ? Moi ?" s'exclama l'homme, vexé par les propos tenus par l'infirmière. Ce n'est qu'à ce moment là qu'elle remarqua la manière qu'il avait de se tenir : il titubait. Et les odeurs du marché ne furent soudainement plus suffisantes pour camoufler l'odeur d'alcool. Il ne lâchait toujours pas le petit. "Oui." répondit-elle, inconsciente de ce qu'il serait capable de lui faire pour lui tenir tête, "Et saoul qui plus est. Lâchez cet enfant, il n'a rien fait de mal. Je lui donne même ce qu'il m'a volé si vous voulez tout savoir." Elle qui se faisait d'ordinaire petite et discrète à l'image de son apparence frêle se montrait tout à coup déterminée. C'était son côté maternel, et voir un enfant dans une telle difficulté la poussait à tenir tête même au plus inquiétant des hommes. "Sale petite garce." souffla-t-il, lâchant l'enfant pour s'approcher d'Angharad qui recula d'un pas, prenant conscience qu'elle venait de s'attirer ses foudres. Il voulu lui attraper l'épaule et elle pensa à Tuiren. Ses conseils. Et repoussa l'énorme main d'un revers vif de la sienne, tout en se décalant. Ça ne plut pas à la brute qui répondit aussitôt par une gifle, Angharad en tomba au sol. "Tu as quelque chose d'autre à dire sur moi, blondasse ? Vas-y, je t'écoute !" Elle se hisse un peu, mais reste à terre la joue en feu. Son regard glisse jusque dans celui de l'homme qui vient de la frapper et qui la surplombe, un air menaçant sur le visage. Sur celui d'Angharad on y lit la peur, mais aussi le dégoût. L'inquiétude a disparu, l'enfant avec. Ne reste plus qu'elle et l'homme saoul, ainsi que tous les passants curieux s'étant arrêté pour assister au spectacle. "Vous devriez avoir honte..." lui dit-elle difficilement en se relevant lentement. Il n'aime pas ça, relève le bras pour lui asséner un autre coup qui ne vient pourtant pas.