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1, 2Kingdom of scars • Gal'aad (terminé)
Re: Kingdom of scars • Gal'aad (terminé) Sam 22 Avr - 14:23
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- Kingdom of scars • Gal'aad
Si elle avait eu une autre vie, Meï aurait aimé être musicienne. Pouvoir ressentir chaque note avec passion et puissance. Mélodie entraînante pour se laisser aller à la mélancolie. Et des doigts fins pour venir pianoter sur l'instrument. Tout ça n'aurait jamais lieu, elle n'aurait pas d'autre vie. On ne pouvait pas avoir une multitude d'autres vies et la sienne était bien trop courte pour profiter de tout ça. Maudits soient les hommes.
Gal'aad venait de se relever, prenant le temps de remettre ce qu'il avait accepté ôter de son seul chef en entrant dans cette chambre du vice et de la luxure. Étrangement, cela sonnait comme un abandon, alors que c'était faux n'est-ce pas ? Meï n'en savait rien. Alors, dans une certaine maladresse à l'instant où il lui disait adieu, elle retrouva le contact du sol sous ses pieds. En deux ou trois enjambées, elle avait rejoins sa coiffeuse où elle avait abandonné sa brosse quelques temps plus tôt au moment de l'arrivée du chevalier de Ren. De là, elle ouvrit un des tiroirs auquel elle ne touchait habituellement pas. A l'intérieur, une petite boite qui renfermait un objet dont elle avait fait l’acquisition il y avait un temps maintenant. Jusqu'alors, elle n'avait pas su s'il fallait le garder ou bien l'offrir. Mais au vu de la conversation que venaient d'échanger les deux protagonistes, l'heure était peut-être venu de s'en séparer.
_ Gal'aad, murmura-t-elle dans un souffle.
Meï ouvrit la boite pour la lui tendre. A l'intérieur une petite sculpture de bois d'un oiseau lanterne. La jeune femme ne savait plus bien pourquoi elle l'avait pris, symbole de liberté et de simplicité, créature majestueuse qu'elle n'avait jamais contemplé. Qu'elle ne contemplerait peut-être jamais. Elle ne savait même pas s'il existait vraiment ou si c'était une légende pour inviter les gens à l'imaginaire. Sans doute.
_ Je ne sais pas si je serai toujours là le jour où ce monde dont tu me parles existera, dit-elle en refermant soigneusement la boite. Et je sais que c'est bien peu de chose que de t'offrir ça, mais au moins il verra le monde changer avec toi.
La main tendue, elle l'invitait à le prendre, seule certitude qu'elle pouvait avoir aujourd'hui. Il était certaines choses ou créatures qui ne pouvaient pas passer leur vie dans une cage. Elle ne pouvait pas enfermer la sculpture comme elle même l'était de sa réalité. Meï préférait la confier à celui qui lui redonnait son souffle quand elle n'en avait plus. Celui qui lui redonnait envie d'espérer qu'il se passerait quelque chose de bon. Celui qui lui accordait la paix dont elle avait parfois besoin. Voulait-elle seulement savoir de quoi l'avenir était fait ? Croyait-elle cet homme qui lui disait œuvrer pour le meilleur ? Peut-être. Mais elle ne voulait pas être déçu, alors elle préférait ne rien dire. Pourtant il lui avait offert tellement plus qu'il ne pouvait l'imaginer. Un espoir, une lueur dans l'obscurité, une main tendue quand les autres se contentaient de la voir.