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Le vaisseau peut périr pour avoir trop de pilotes. | Kaloé & Bran

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Le vaisseau peut périr pour avoir trop de pilotes.
Kaloé et Brandon


Je ne parviens pas à me sortir toutes ces images horribles de mon esprit. Hosnian Prime… La nouvelle est encore trop récente pour que je puisse faire mon deuil, non, c’est encore trop douloureux. Je crois que le plus difficile, c’est l’ignorance. Je n’ai aucune idée de ce que mes camarades sont devenus, je ne sais pas qui est en vie, qui est mort. J’ai perdu mon comlink de manière vraiment stupide, en courant et je n’ai pas les moyens d’en racheter un pour le moment. Alors je ne peux ni contacter qui que ce soit, ni être contacté, et ça, ce n’est pas une bonne chose du tout. Je me doute que Kathleen est au courant pour la destruction d’Hosnian Prime. J’aimerais pouvoir lui dire que je vais bien, qu’elle n’a pas à s’inquiéter pour moi, si tant est qu’elle s’inquiète pour moi, évidemment.

Comme si tout cela ne suffisait pas, mon vaisseau a décidé de faire des siennes. Je savais bien que j’aurais dû garder mon bon vieux X-wing il y a sept ans. J’ai voulu suivre le mouvement, j’ai été berné par les belles paroles concernant l’E-wing. Tout le monde en avait un dans mon escadron, alors forcément, j’ai fait comme tout le monde. Mais il tombe toujours en panne et pourtant, j’ai été doux avec lui ces derniers jours. Je ne comprends pas comment je me débrouille, BB-4 non plus. Le principal, c’est que j’ai réussi à me poser sans encombre sur Naboo il y a quelques jours et j’ai même pu le faire dans le spatioport. Je ne pouvais m’en occuper tout de suite, en plus la capitale de la petite planète est plutôt agitée ces derniers temps. J’avais besoin de repos alors j’ai laissé mon appareil de côté, le temps de me requinquer.

Mais ce matin, BB-4 n’a pas arrêté de me tourner au tour et ses sifflements voulaient clairement me dire que je devais me bouger le derrière. Il ne semblait pas apprécier Naboo, mais malheureusement pour lui, je comptais y rester un moment. J’ai besoin de repos, de passer à autre chose et cette planète a un côté apaisant qui me plaît. Mais ne voulant pas contrarier mon ami, je lui fais la promesse d’aller trouver un mécanicien pour s’occuper de mon bolide aujourd’hui. Quand BB-4 commence à siffler de manière énervée, il ne vaut mieux pas le contrarier, non.

J’ai donc traversé la forêt. C’est là que j’ai trouvé refuge les derniers jours. Je suis un peu à cours de crédits ces derniers temps, je ne voulais pas dépenser trop dans un logement de fortune en ville et puis cette agitation ne m’inspirait pas du tout. Je préfère garder mes crédits pour l’entretien de mon vaisseau, c’est généralement dedans que je vis, mais là, on ne m’a pas laissé y rester pour la nuit, m’obligeant donc à me rendre ailleurs. J’arrive alors à la périphérie de la capitale, Theed, là où se trouve le spatioport. J’en ai vu de nombreux au cours de ma vie, mais il est vrai que celui de Theed est assez unique en son genre. Je ne connais rien à l’architecture, mais je pense pouvoir dire qu’il est beau. Ce sont mes goûts après tout. Cela dit, je n’ai jamais réellement jugé un spatioport à son apparence. Ça ne veut pas dire qu’il est plus sécurisé qu’un autre, ou qu’il abrite les meilleurs pilotes ou mécaniciens. Mais il est vrai que c’est agréable à voir au loin.

Lorsque nous arrivons au niveau du vaisseau, BB-4 laisse échapper un sifflement de joie et s’empresse d’aller tourner autour du bolide. Je n’ai jamais compris pourquoi il l’aimait tant, mais il vaut mieux ça qu’un vaisseau qu’il refuserait de co-piloter. Je fais de brefs diagnostiques de ce qui ne va pas. C’est encore un problème au niveau du générateur de puissance. Ce n’est pas la première fois qu’il me fait le coup, mais quand j’étais encore sur Hosnian Prime, j’avais des mécaniciens spécialisés dans ce modèle, et pour eux ce genre de réparation, c’était la routine. En dehors de ça, ce n’est que la carrosserie qui a encore pris un coup, mais ça, c’est simplement la preuve que je l’utilise et qu’il n’est pas là pour faire joli, la plupart des mécanos sur Hosnian Prime ne le comprenaient pas, à se demander où ils avaient trouvé l’idée de faire leur métier. Je regarde autour de moi, à la recherche de quelqu’un qui pourrait me rendre service. Je pourrais bien tenter de faire quelque chose moi-même, mais si c’est pour y passer un mois ou prendre le risque que ça lâche encore dans quelques jours, ça ne me tente pas vraiment.

J’aperçois alors une silhouette familière. Cette jeune femme, originaire de cette planète, je l’avais rencontrée une ou deux fois auparavant et elle m’avait plutôt bien dépanné. Quitte à demander un service, autant que ce soit à une de mes connaissances. Je m’approche d’elle, doucement, pour ne pas la surprendre et j’éclaircis ma gorge pour l’interpeller. « Hey ! » Bon, j’ai déjà fait mieux en matière d’approche. Mais là, impossible de me souvenir de son prénom. Ka… Kano… Ah, voilà. « Kaloé, c’est ça ? Je ne sais pas si tu te souviens de moi, Brandon. Bran Sunrider, le pilote. » J’ai l’habitude qu’on oublie qui je suis, ce ne serait pas la première fois. Mais là, ça m’arrangerait que ça ne soit pas le cas. Après tout, je ne lui demande pas un service gratuitement, j’ai quelques crédits. « J’aurais besoin qu’un mécano douée comme toi jette un œil à mon bolide, il n’arrête pas d’avoir des problèmes au niveau du générateur de puissance et je t’avoue qu’à ce niveau-là, je suis un peu dépassé. » Généralement, la simple évocation d’un générateur de puissance attise l’intérêt d’un véritable mécanicien digne de ce nom. Le tout, c’est qu’elle ait du temps à m’accorder. « Je ne te dérange pas, j’espère… »
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Brandon & Kaloé
Le vaisseau peut périr pour voir trop de pilotes.
Elle avait son garage à elle, calé quelque part au milieu du spatioport, mais cela ne l’empêchait pas de venir de temps en temps faire un tour du côté des hangars. Beaucoup de personnes préféraient rester sur place que de prendre la peine de se diriger vers l’extérieur des hangars, parce que ça coûtait du carburant, qu’ils savaient qu’ils trouveraient sur place ou parce que leur vaisseau était en trop mauvais état pour espérer le déplacer où que ce soit. Au début, elle ne pensait pas que cela serait utile. C’était celui qui lui avait tout appris qui lui avait glissé l’astuce et il n’avait pas été rare qu’elle l’accompagne au milieu des hangars. Là, ils avaient tenté de trouver des gens qui avaient besoin de leurs services, avaient marchandé le prix avec de potentiels clients, et parfois même avaient été en compétition avec d’autres mécaniciens pour un même client. Cela n’avait jamais été des disputes, au mieux une rivalité. Les mécaniciens du coup savaient s’apprécier entre eux pour la plupart, et se battre pour un client n’était que les conditions de travail, on pouvait très bien les mettre de côté pour ne pas entacher une amitié.

Kaloé salua d’ailleurs l’un des autres mécaniciens qu’elle repéra pas loin, déjà en train de travailler sur un vaisseau. C’était un des types qui travaillaient dans le garage de son ancien mentor, à qui elle rendait encore visite de temps en temps. Elle s’entendait bien avec tout les mécano là-bas, ça lui rappelait ses jeunes années, et son mentor prenait toujours des nouvelles de son garage. Avant, il prenait des nouvelles plus personnelles, mais depuis le divorce de Kaloé, ça avait tendance à ne se limiter qu’au garage, ce qui ne la dérangeait pas plus que cela puisque les vaisseaux qu’elle réparait était en quelque sorte plus part de sa famille que n’importe quel être humain. Elle restait quelque peu à parler avec lui, notamment des modèles de lunettes grossissantes de mécaniciens.Celles-ci pouvaient revenir cher si elles étaient de bonne qualité, et les deux comparèrent leurs modèles. Celles de Kaloé n’étaient pas spécialement récentes, mais elles tenaient très bien le coup parce que c’était de la bonne qualité et qu’elle en prenait bien soin. Elle finit par laisser l’homme pour reprendre son petit tour à la recherche d’un client potentiel.

Elle entendit quelqu’un appeler quelqu’un d’autre d’un simple « hey » et par réflexe elle se tourna vers la source du son, assez peu fort pour ne pas être un cri Elle n’avait pas été la seule, l’interjection était neutre et plusieurs personnes proches d’elle avaient cru que cela pouvait leur être adressé. Quelle idée aussi d’interpeller quelqu’un sans utiliser son prénom, aussi. Elle se rendit assez vite compte que la personne en avait après elle, les yeux de l’homme étant posés sur elle. Elle adressa un sourire aimable au pilote, qui lui disait vaguement quelque chose. Le sentiment fut confirmé par la personne qui connaissait son nom, et se présenta. Kaloé n’était pas douée quand il s’agissait de mettre des noms sur des visages, en revanche elle savait très bien mettre des visages sur des noms. Elle se souvint immédiatement de cet homme lorsque celui-ci lui appris son nom. « Brandon Sunrider ! Oui, je me souviens de toi, tu pilotes un E-Wing, c’est cela ? »  Elle n’était pas fan des E-Wing niveau design, et l’intérieur n’était pas tellement mieux vu leur tendance à tomber en panne pour tout et n’importe quoi. Mais les gens avaient été séduits et s’étaient pour certains endettés pour réussir à avoir un de ces modèles. Et les voilà bloqués avec ces trucs pour un bon moment. Autant dire qu’elle en avait vu, des E-Wing, et elle avait réparé des tas. « Les E-Wing et leur générateur de puissance... Je suis sûre qu’aucun vaisseau n’avait un truc aussi naze il y a 50 ans. » Elle lui jette un regard. Elle a toujours été quelque peu fascinée par les pilotes, peut-être parce qu’elle sait que ses parents en étaient et qu’elle se demande s’ils étaient comme eux. Voir Brandon lui fait intérieurement se poser la question, mais elle la chasse assez rapidement de ses pensées pour revenir à ce qui compte. « Ca ne me dérange pas de jeter un œil. Je peux te faire un rapide examen pour voir combien ça coûterait de réparer et le temps que ça pourrait prendre, et on verra le reste ensuite, okay ? Montre-moi où il est. » Puis, parce qu’elle n’aime pas rester aussi professionnelle et sérieuse, une attitude qui à ses yeux ne fait que construire une barrière entre mécano et pilote au lieu d’instaurer un sentiment de confiance, elle ajoute gentiment : « Comment ça va depuis la dernière fois ? Ca fait un bail dis-moi. »
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Le vaisseau peut périr pour avoir trop de pilotes.
Kaloé et Brandon


J’espérais sincèrement que la jeune femme me reconnaisse. De quoi aurais-je l’air si elle ne se souvenait pas de moi ? Encore une fois je passerais pour quelqu’un de stupide. Mais bon, je vois à son attirail qu’elle est mécanicienne, donc dans le pire des cas, je ne vois pas pourquoi elle refuserait de jeter un œil à mon bolide. Après tout, je ne pouvais pas lui en vouloir de ne pas me remettre, j’avais presque oublié son prénom et pendant quelques secondes, tout le monde m’avait dévisagé, ne comprenant pas qui j’essayais d’interpeller. Je m’étais présenté, afin de me montrer courtois et poli, tout en lui expliquant la raison pour laquelle je voulais lui parler. Elle se rappelait de moi apparemment, en tout cas, mon nom, elle savait le rattacher à un E-wing, c’était déjà une bonne avancée et à cela, je lui adressai un sourire. « Exactement, un E-wing. Quelle énorme erreur… » Inutile d’en dire plus. N’importe quel bon pilote ou mécanicien savait que ces vaisseaux étaient une horreur. Il y a de l’idée, mais le vaisseau n’a pas été complètement fini. Ça se sent dans le pilotage, il manque quelque chose. Et elle est du même avis, sa remarque me fait doucement sourire. « En effet, je sais pas ce qu’ils ont eu dans la tête quand ils ont mis au point ce modèle. C’était censé révolutionner le X-wing, mais là, je ne pense qu’à une chose, revendre mon chasseur actuel pour récupérer mon bon vieux X-wing. J’ai été obligé de suivre le mouvement, l’armée et tout ça… Qu’est-ce que tu veux. »

Elle accepte de jeter un œil et de faire un devis. J’espère vraiment que ce sera la dernière fois que j’aurais à m’occuper de cet E-Wing avant un bon moment. J’envisage sérieusement de le revendre et de racheter un X-wing, mais j’aimerais tellement que ce soit celui que j’avais trouvé sur Taanab. Il a tellement de valeur pour moi que je me demande encore aujourd’hui comment j’ai réussi à m’en séparer. « Viens, suis-moi. » Je l’emmène alors un petit peu plus loin pour arriver jusqu’à mon bolide. Ça va, il est n’est pas trop cabossé comparé à d’autres fois. J’ai toujours peur de me faire tirer les oreilles quand je présente un vaisseau abîmé à un mécanicien, parce que généralement, la carrosserie, c’est leur bête noire. « J’ai tout mon temps, en tout cas. Donc peu importe le temps qu’il faudra, je suis preneur. Je suis, comment dire, sans emploi à l’heure actuelle. Du moins, sans emploi fixe. » Elle me demande alors comment je vais depuis la dernière fois. Comme si je la connaissais depuis toujours ou comme si on ne s’était jamais quittés, les mots me viennent tout seul. Comme si j’avais ce besoin important de parler de ce que j’ai sur le cœur. « On fait aller… Je suis un peu confus à vrai dire… Je ne sais pas si les rumeurs sont venues jusqu’à Naboo mais Hosnian Prime, la planète où je vivais et travaillait, a été détruite. » J’ai un petit pincement au cœur rien qu’en évoquant les faits le plus simplement qu’il soit. « Je n’ai pas de nouvelles de mes collègues et… maladroit comme je suis, j’ai perdu mon comlink. Ça fait partie des trucs que je dois me racheter. Si tu connais un bon endroit en ville, je suis preneur. »

Je grimpe sur mon vaisseau et j’ouvre le cockpit. BB-4 sort de sa cachette, il avait préféré rester auprès du vaisseau pour le surveiller. Il est encore persuadé aujourd’hui qu’il est capable de défendre mon vaisseau contre des personnes armées. Je ne lui dis rien, il aime se prendre pour un dur et ça a le don de m’amuser. Il va à l’encontre de Kaloé et s’arrête devant elle, sifflant comme s’il se posait tout un tas de questions à son sujet. « BB-4, je te propose Kaloé, une mécanicienne, tu ne t’en souviens pas ? Kaloé, je te présente BB-4 mon petit astromec. » Je mets en route le générateur pour que la jeune femme puisse voir ce qui ne va pas lorsqu’il est en route. La puissance n’est clairement pas à son maximum, c’est une chose. « Je te mets le générateur en route, si ça peut t’aider à voir ce qu’il y a. Je trouve qu’il y a un problème au niveau de la puissance et je le ressens en plein vol, comme de petites chutes libres dues à des coupures de générateur. Je ne sais pas s’il se coupe réellement, mais c’est un peu bizarre. » Je redescends pour retrouver Kaloé. « Et toi alors ? Comment ça va depuis le temps ? Toujours sur Naboo à ce que je vois. Tu me diras, du peu que j’ai vu depuis que j’ai débarqué ici, ça m’a l’air d’être une planète tranquille où il fait bon vivre. »
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