master and apprentice


Combien de temps fallait-il pour réapprendre ? Réapprendre les contraintes, les protocoles, les autres ? Combien de temps pour apprendre à vivre avec cette chose essentielle qui d'un coup venait à manquer ? Non, pas le carburant, ce n'était qu'une matérialisation d'un problème plus profond. La liberté d'aller et de venir, le grand inconnu à l'horizon, le frisson de la découverte. Toutes ces choses qui avaient tant façonné Adriel qu'il avait si peur aujourd'hui de se perdre. Mais la peur ne menait à rien de bon. Il le savait, au fond de lui, ce n'était qu'une nouvelle opportunité. Celle de revenir vers ces autres, de partager à nouveau peut-être. De rencontrer d'autres, comme lui, qui vivaient dans la Force alors qu'ils s'étaient fait bien rares sur son chemin et n'avaient rarement été que des rencontres éphémères.

Les choses changeaient, lui avait-on rapportées. Une ère de paix, où les êtres sensibles à la Force n'avaient plus à fuir, à se cacher, ou à prendre parti. Alors pourquoi continuait-il à courir ? L'opportunité lui était présentée, évidente. C'était le moment. Le signe qu'il attendait, qui répondait à ce doute qui avait fini par s'infiltrer en lui. Et s'il était temps de se poser ? Pas qu'il rêvait de son bout de terrain avec des enfants qui y grandiraient, mais simplement... Arrêter de courir. Peut-être qu'il y avait autre chose. La première fois qu'il y avait réfléchi, il avait écarté la pensée, était-ce parce qu'il approchait de ses quarante ans et que parfois, il se levait avec mal au dos d'avoir dormi à la belle étoile ? Il avait l'habitude, il aimait cette solitude, mais peut-être était-il temps de réintégrer quelque chose d'autre, de voir si un changement de vie n'était pas possible, maintenant que la nécessité devait l'y pousser.

Et après une dernière escale sur une planète complètement à sec de carburant, il avait fini par prendre la décision. Il avait quelques petites choses dont il voulait se débarrasser avant de rejoindre le cœur de la galaxie, de quoi financer le début de son périple retour, et Chandrila serait le meilleur endroit pour ça, il y avait de bons contacts. Et ce serait l'occasion de reprendre contact avec Diarmuid. Après ça... Il avait un autre stop, une autre personne à voir.

Ce matin-là, ses affaires terminées sur Chandrila, il avait envoyé un message à son ancien maître. Lanel était régulièrement sur Corellia, et il avait un saut à y faire. Ce n'était pas un mauvais endroit pour débuter un retour. Et s'il n'était plus un apprenti depuis bien longtemps et avait officiellement vécu plus de temps en tant que chevalier que padawan, il ne restait pas moins que Lanel était la personne vers laquelle il se tournait dans ce genre de moment charnière. Elle saurait être de bons conseils.

 Il semblerait que la situation ne s'arrange pas, et même si j'adorerai rester coincé en marge de toute civilisation, la perspective de me retrouver coincé dans l'espace ou en territoire Hutt ne m'enchante guère. Je serai sur Corellia quelques jours le temps de faire le point. On s'y retrouve ?
- A

Il n'avait pas fallu très longtemps pour recevoir une heure et une adresse dans les quartiers tranquilles de Corellia. Adriel ne put s'empêcher de sourire en arrivant, largement en avance ; la cantina était loin de ressembler à celles qu'il avait fréquentées ces derniers mois, pauvres et crasseuses au milieu d'un bidonville ou de ruelles malfamées. Versatile, le chevalier avait toujours su s'adapter aux réceptions mondaines comme aux ruelles malfamées, mais il devait avouer que retrouver le cœur de la galaxie et ses petits luxes après avoir tant baroudé ne lui déplaisait pas. Tout semblait luxueux après des mois dans l'espace Hutt. Après un sourire à la serveuse, il s'installa dans un coin de l'étage, à l'écart de la foule tranquille qui profitait de la fin de la journée de travail. De là où il était, il pouvait apercevoir une partie de la ville par les fenêtres, se détendant, apaisé. Ne pas avoir à épier chaque geste, chaque mouvement, chaque potentielle menace était finalement assez relaxant. Il n'eut pas à attendre longtemps, juste le temps de finir un premier verre, de prévenir qu'il attendait de la compagnie, avant de ressentir une aura familière. Dans sa poche, le cadeau qu'il ramenait à son maître le démangeait. Il savait qu'elle serait ravie. Lorsqu'elle le rejoignit, il se leva, souriant. Elle était ce qui se rapprochait le plus de sa famille et il avait sous-estimé à quel point elle lui avait manqué. Elle l'avait élevé depuis le décès de son père, et ils avaient vécu tous les deux, survivant alors que la galaxie leur était hostile. Devenu chevalier, leurs routes s'étaient quelque peu éloignées, mais sans que leur lien ne se relâche. Ils avaient continué à partager leurs découvertes, les espoirs, avaient pu se revoir régulièrement, réunis par leur passion commune pour la découverte, les reliques et l'histoire.

- Cela faisait longtemps que l'on ne s'était pas croisés dans un endroit aussi civilisé...

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 Il semblerait que la situation ne s'arrange pas, et même si j'adorerai rester coincé en marge de toute civilisation, la perspective de me retrouver coincé dans l'espace ou en territoire Hutt ne m'enchante guère. Je serai sur Corellia quelques jours le temps de faire le point. On s'y retrouve ?
- A

 Dans chaque crise la Force nous apprends à trouver de nouvelles opportunités de développement. C'est au contact de l'ancien qu'on découvre la paix, c'est par le contact avec des civilisations actuelle que nous renforçons nos connaissances, par l'ouverture aux nouvelles expériences que la sérénité s'obtient, même un hutt fait parti d'une harmonie plus grande. Ton coeur est grand ouvre le à l'univers et à la Force. Retrouvons nous à la pagode des Carbocanin d'ici une rotation.
- L

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- Cela faisait longtemps que l'on ne s'était pas croisés dans un endroit aussi civilisé...

- Toujours à trainé avec dans des taudis ? Tu sais que tu mérite mieux quand même mon garçon. Cela me fait quand même plaisir de te voir en bonne forme. Tu ressemble vraiment de plus en plus à ton père. Loué soit la Force de l'avoir rappelé à elle.

La paix dans mon cœur accompagnait ces paroles. Je fit signe au droïde serveur de nous apporter de quoi nous substanter autour d'un bon repas chaud. Les repas servis ici sont tout bonnement merveilleux pour mes papilles. Faut bien profiter un peu des bon moment en famille. Car, ce jeune homme est bien ce qui se définis le plus comme ma famille. Je sortie de sous ma veste, un pochon en cuir et je lui tendis.

- Ca me fait plaisir de te voir et voici pour fêter nos retrouvailles un cadeau que j'espère te ferra plaisir. Raconte moi un peu comment s'est passé ta dernière exploration ? Etais-tu seul ou accompagné ? As-tu mangé à ta faim ? Pas de problème de sommeil en ce moment ? Les méditation toujours journalière ? Tu prends soin de ton manche j'espère ?

Et c'était partie pour le côté maternelle à souhait, je ne pouvais pas me refaire. Jedi oui, mais aimante du bien être de son petit poussin.

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Adriel ne put s'empêcher de sourire. Lanel et lui étaient bien différents. Sa maître avait des standings qui passaient totalement au-dessus de la tête d'Adriel. Pas qu'il n'était capable de les apprécier, loin de là. Grandit aux côtés de Lanel lui avait montré ce côté, mais il ne s'y épanouissait pas, ce mode de vie ne lui correspondait pas, et venait avec trop d'attaches à son goût. Mais il fallait avouer qu'il n'était guère d'accord avec sa maître. Mériter mieux ? Sur quelles bases ? Pourquoi lui et pas n'importe qui d'autre ? être né dun père jedi, avec une connexion à la Force faisait-il réellement de lui quelqu'un de plus méritant ? Il l'aurait peut-être mérité de par ses actes, parce qu'il avait mené sa vie à faire de son mieux pour faire le bien, ou du moins ne pas faire le mal, tendre la main vers autrui autant qu'il l'avait pu. Mais ces choses n'avaient aucune importance, et il ne les releva pas. Néanmoins, le compliment le toucha, qu'il ressemblait à son père. Il n'avait que bien peu de souvenirs de lui, mais il avait continué à vivre dans les histoires de Lanel, et parfois, il avait l'impression de le sentir dans sa connexion avec la Force. En tout cas il avait choisi d'y croire. Et dans tous les holocrons qu'il avait pu voir à ce sujet, tout portait à le croire.

- Je tiens à dire que mon vaisseau est très bien équipé et aménagé.

Son père aurait-il approuvé la vie qu'il menait ? Peut-être, et au fond, cela importait peu. Il rejoignait Lanel toutefois : il l'aurait sans doute exaspéré. Et ça convenait bien à Adriel. Il aimait imaginer son fantôme soupirer à chaque fois qu'il faisait un choix stupide.

Adriel éclata de rire à ses questions. Cela faisait partie du rituel de leurs retrouvailles.

- Les interrogatoires Hutts sont moins envahissants ! Ma dernière expédition était des plus instructive, même si un peu solitaire, effectivement. Je t'enverrai mes notes, j'ai retrouvé un temple que j'aimerai pouvoir retourner voir et correctement documenter, mais les conditions climatiques pendant la moitié de la révolution sont insupportables sans un équipement adapté. J'espère que la crise actuelle finira pour que je puisse y retourner dès que ce sera possible.

Quand au reste, il ne s'abaisserait pas à lui répondre. Parfois il se demandait où était la limite entre mère et maître avec Lanel. Il n'avait jamais eu qu'elle comme famille depuis la mort de son père, et de ce qu'il avait pu observer, elle se comportait régulièrement comme sa mère. Adriel n'avait jamais connu la sienne, mais il n'en avait guère la nostalgie, Lanel avait rempli ce rôle et bien plus encore.
Il prit avec un plaisir non dissimulé le cadeau de Lanel, découvrant un artefact scellé, refermant un cristal kyber. Adriel adorait, comme Lanel, les reliques Jedi, et les cristaux kyber étaient de vrais trésors pour lui.

- Merci beaucoup, il est superbe... où l'as-tu trouvé ? Oh, ça me fait penser...

Adriel tira de sa propre poche un morceau de soie, et le tendit à sa maître. Un holocron, qu'il avait été incapable de lire, et qui lui donnerait peut-être du fil à retordre. Il ne savait pas s'il était réparable, mais vu les conditions climatiques auxquelles il avait survécu, il n'y avait rien d'étonnant.

- Et toi, toujours à divertir des gens complètement déconnectés de la vraie vie ? Les problèmes d'approvisionnement n'ont pas trop été gênants ? Des choses intéressantes dernièrement ? Quels sont tes projets ?