« On cherche quelqu'un d'autre si ça vous intéresse. » « Sérieux ? Vous ne pouviez pas me le dire la dernière fois ?! » « C'est bien payé. » « Non mais même, vous êtes chiant là ! » « C'est très bien payé. » Blanc. Gros blanc. Échange de regards entre le gardien et toi. « Et il a quelle tête votre gars ? »

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Les informations que tu as recueillies t'ont mené jusqu'à la Station 616. Plus précisément dans cet établissement. Franchement, de ton point de vue, cette île flottant dans l'espace n'est vraiment pas le meilleur endroit pour se planquer, surtout quand on est un prisonnier en fuite. Si tu étais à sa place – et tu l'as déjà été, encore une aventure qu'il faudrait raconter – tu serais allée te réfugier sur une planète avec peu de populations, ou en tout cas, pas où il y a autant de visibilité et de caméras. Peut-être même dans les régions inconnues. Là au moins, on est sûr d'être tranquille ! Après, tu ne vas pas t'en plaindre, ça rend les choses plus facile, plus rapide. Tu n'as pas à le traquer pendant des semaines, des mois. Il t'a même fallu moins d'une semaine pour retrouver le fuyard. C'est pratique quand les primes ne sont pas futées. Plus qu'à le capturer et le ramener au bercail. Tu te doutes bien que cette personne va râler, probablement se débattre. Ça n'a rien d'agréable de se retrouver en prison. Mais ce n'est pas ton problème, enfin si, vu que tu vas devoir te le coltiner, mais le fait qu'il finisse ses jours derrière les barreaux, ça tu t'en fous. La paye est bonne, c'est tout ce qui compte ! Et c'est encore mieux lorsque ça te prend peu de temps. D'ici demain, tu auras tes sous. C'est le plus important.

Cerise sur le gâteau, tu connais cet endroit où il a ses habitudes. Mieux encore, tu connais la patronne. Tu es toujours partante pour lier l'utile à l'agréable. La fin d'après-midi tant vers le début de soirée. Bon moment pour boire un verre que tu considères bien mérité. Un sourire fleurit sur tes lèvres quand tu vois qui est derrière le bar. Il y a de la place au comptoir, comme il y en a en salle. Tu pourrais t'installer dans un coin de la pièce, te faire discrète, attendre ton heure tranquillement tout en sirotant ta boisson. Mais la perspective d'une bonne conversation, d'un contact humain, bref, de la sociabilité t'attire plus que la solitude de l'autre option. Tu te lasses facilement, l'ennui te prenant rapidement. Alors au lieu de donner une opportunité à l'impatience, que tu sais être capable de te gagner, tu préfères t'approcher de la jeune femme. Tu salues un employé d'un geste de la tête avant de t'accouder sur la desserte, à côté d'un tabouret que tu te réserves. Ton sourire s'est à présent élargi alors que tu lances « Patronne, sers-moi c'que tu as de plus fort ! » alors qu'elle se retourne, tu enchaînes par un « S'il te plaît. » politesse oblige. Papillonnant des cils de la façon que tu crois être la plus innocente, rayonnante de par ton sourire, tu lâches « Salut ! »

Tu remarques sans mal le comportement qui agite ton amie à ta vue, mais ne le prend pas mal. Ça ne te vise pas. Tu sais ce que font les mauvais souvenirs, leurs impacts si néfastes. Chacun doit apprendre à les digérer à sa façon. Le temps fera son office ... Nombre d'entre eux te hante encore aujourd'hui, alors que certains datent d'il y a plus de deux cents ans ! On apprend à vivre avec. Tu fais comme si tu ne l'avais pas vu, comme si tout était normal. Vous savez tous les deux ce qui vous lie, un passé loin d'être joyeux. Tu es persuadée que cela finira par passer, qu'elle digérera l'épreuve qu'elle a subie. Après tout, tu l'as bien fait plus d'une fois ! Pourquoi n'en serait elle pas capable ? Jade est une femme forte, qui a réussi à survivre jusqu'ici ! « Toujours bien voyons ! Et toi ? » À sa seconde et troisième question, tu décides de jouer cartes sur table. Tu pourrais tourner autour du pot, mais au-delà que ce n'est pas ton genre, tu préfères lui dire la vérité, être honnête sur la raison de ta présence ici. Au risque que ça ne lui plaise pas. Tant pis dans ce cas-là, c'est déjà acté et tu n'as pas besoin de son consentement pour faire ton boulot. « Oh la routine ... Boulot, boulot. Et en parlant de ça ... j'pourrais t'dire que j'suis là pour tes beaux yeux. » Tu bois cul sec le verre qu'elle vient de te servir. « Ce qui est en partie la vérité. Mais hélas, j'suis là pour le taff. T'as un type qui aime bien venir chez toi et il se trouve, que je suis là pour le ramener à la maison. T'as sûrement pas dû le remarquer, il est du genre discret, à ne pas faire de remous. C'est un malin ! Mais pas assez pour m'échapper. » dis-tu avec toujours ton sourire sur les lèvres.

« Mais bonne nouvelle ! T'en fais pas, il n'est pas censé arriver avant plusieurs heures. Donc, on a du temps devant nous ! Tu m'en ressers un s'il te plaît ? Sinon, quoi de beau depuis la dernière fois ? Les affaires vont bien ? » Pas que tu cherches à esquiver le sujet de ta prime, si elle a des questions, tu y répondras. Sauf si tu trouves ça trop indiscret. La compétition est rude, tu as conscience que des collègues sont dans les parages et pourraient être tentés de l'attraper. Peut-être même y a-t-il une autre personne sur sa piste ? Bien que l'on t'ai affirmé que tu es seule sur ce coup. Entre le moment où tu as accepté de capturer cette personne et maintenant, quelqu'un d'autre a pu prendre le job. C'est la dure loi des chasseurs de primes, c'est toujours prendre le risque d'avoir de la compétition. Le danger ne vient pas forcément de l'individu à attraper. Tu comptes aussi dans l'équation Jade. Pas qu'elle fasse le même travail que toi, mais tu sais que les bonnes informations la tente et qui sait, cet homme pourrait intéresser l'une des personnes de son entourage. Tu n'as clairement pas envie de te compliquer la vie. Pas envie de devoir protéger le fugitif, c'est chiant, ça fait plus de travail et surtout, ce n'est pas plus rémunéré. Mais s'il le faut, bien sûr que tu le feras. Ton employeur le veut en vie, il sera livré dans cet état.