You still don't know my name

Le temps est comme une blessure qui ne se referme jamais. Les années sont passées, et pourtant, Han se souvient. Il fut un temps, les choses étaient différentes. Il fut un temps ou Han avait une raison de vivre. Ce temps révolu, pourtant si proche et si lointain, le vétéran y penses plus souvent qu'il ne l'imagine. Chaque missions qu'il accomplit, chaque fois qu'il voit sa vieille armure, chaque fois que le son du tir des blaster raisonne, il se rappelle qu'il fut soldat. Il fut le major Mirx, commandant en second de l'escouade Inferno. Parmi les meilleurs soldats du Premier Ordre. Mais tout ceci est loin derrière. Il ne sait pas ce que sont devenus ses anciens frères et sœurs d'armes. Morts, disparus ou comme lui exilés. Il se souvient du chaos de la bataille. Les soldats tombant les un après les autres. Certains de ses frères d'armes explosant sous les tirs d’artillerie. Et puis il y a eu l'ordre. Le protocole Ghost. Il se souvient parfaitement du moment ou la voix de sa commandante ordonnait l’exécution du protocole. Il avait tenté de fuir, quitter Exegol. Mais il avait été fauché par une explosion. Il s'était réveillé plusieurs jours plus tard, une jambe en moins. Une petite famille d'étrangers soutenant le premier ordre l'avait recueilli et soigné. Puis il était parti sans dire mots. Il parle moins maintenant. Plus il vieillit, plus il est silencieux. Et pourtant, dans sa tête, les souvenirs de sa vie passée sont là, gravés à tout jamais.

Han se tient là, devant sa vieille armure alors exposée comme une relique dans ce qui lui sert d'appartement. Une bouteille d'alcool de mauvaise qualité dans la main gauche, il reste là, fixant son reflet dans le noir brillant de son armure. Les années n'ont pas épargné l'ex soldat. Ses traits sont tirés, ses yeux fatigués, une barbe cachant une partie des cicatrices qu'il a reçu a Exegol. Il boit une longue gorgée dans sa bouteille avant de se détourner de son armure. Il vient finalement s’asseoir sur son canapé. Sa jambe robotique grinçant alors qu'il plie les genoux. Ces moments de silence sont devenus la routine pour l'ex Inferno. Il n'y a plus grand chose à dire. Du moins pas à ceux qu'il côtoie. Il aimerai revoir ces frères d'armes. Il aimerait revoir sa commandante. Il n'a aucune idée de ce que Gamora était devenu, si elle avait seulement survécu. Une fois de plus, il se laissait ses souvenirs remonter devant ses yeux. Et alors qu'une larme commençait à couler sur ses joues il sursauta. On venait de frapper à la porte.

En un rien de temps, Han avait saisi son blaster et c'était caché dans un coin de la pièce. Il avait pas mal d'ennemis ici sur Nar-Shaddaa. Pas mal de gens qui voulaient sa peau. Alors il valait mieux se montrer prudent. Son arme était prête à faire feu lorsqu'il vit quelqu'un rentrer chez lui. Une silhouette qu'il connaissait sans savoir depuis quand. Puis il y eu une voix. Elle l'appelait, elle connaissait son nom. La plupart des gens ne connaissent pas le véritable nom de Han. Mais elle si. Cette voix, il l'avait déjà entendu. Son rythme cardiaque s’accéléra alors qu'il commençait à réaliser. Il se décala légèrement pour mieux distinguer le visage de celle qui venait de rentrer chez lui. Il eut le souffle coupé, c'était elle. Sa commandante. Gamora. Rêvait-il ? Non, tout semblait si réel. L'homme s'avança vers elle. S'affichant plus à la lumière. Il avait laissé tombé son blaster. « C... Commandante ? » Dit-il d'une voix tremblante. Il ne savait pas vraiment quoi faire. Il restait là face à elle, ne sachant pas si il rêve ou si tout ceci est bien réel.

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Il rêvait. Il devait rêver. Tout ceci semblait si improbable. Pourquoi maintenant. Pourquoi après tout ce temps. Cinq années avaient passées. Cinq sombres années durant lesquelles Han avait vagabondé de planètes en planètes avant de s'installer sur Nar Shaddaa. Il était devenu chasseur de prime et mercenaire. Parce-que c'est tout ce qu'il savait faire. Tuer. Et il tuait bien. Les années l'avaient certes amochées, mais ses capacités martiales ne s'étaient pas amoindris. Il était toujours ce soldat d'élite. Il savait toujours tirer mieux que personne. Alors il avait continuer de faire ce qu'il savait faire. Mais c'était différent. Avant il n'était pas seul. Il l'est maintenant. Avant, il se battait pour une cause, pour quelque chose qui lui importait. Il se battait pour ses frères d'armes. Maintenant, il se bat pour survivre. Pour gagner de quoi subsister. Et c'est tellement plus fade. Il le fait parce-qu'il ne peut rien faire d'autre. On avait déjà tenté de le recruter chez les reliquats, mais il avait refusé. Car rien n'aurait changé, il était seul dans tous les cas.

Dans tous les cas. Celle pour qui il avait combattu se trouvait là, devant lui. Sa commandante. Il aurait pu lui en vouloir de ne pas avoir donné de nouvelles pendant tout ce temps. Il en était venu à penser qu'elle avait péri. Et pourtant, il ne pouvait lui en vouloir. Pour lui rien n'avait changé, elle était toujours sa commandante, et il était toujours son major. Il avait lâche son arme et se retrouvait face à elle. Elle avait avancé vers lui. Il ne savait pas vraiment comment réagir. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas sourit. Quand elle avait posé sa main sur son épaule, il plongea son regard sans celui de la femme. « Après tout ce temps.... » Il n'avait pas réussi à terminer sa phrase. Il avait laissé parler son cœur pour la première fois depuis des années. Il l'avait prise dans ses bras pour la serrer contre lui.

Il avait toujours été proche de Gamora, ils se complétaient en quelque sortes. Elle commandait, et il faisait les blagues. C'était un arrangement pas mal. Il avait fait le deuil de sa commandante, et la voir en chair et en os face à lui C'était inespérée. Il la gardait un instant dans ses bras. Il savait qu'elle n'était pas spécialement tactile et n'aimait pas forcément ce genre de choses. Mais il n'avait pas pu résister. Quand il avait fini par relâcher son étreinte, il lui fit face à nouveau, les yeux brillant de larmes. Mais des larmes de joie. Il sourit. « Je... Je sais pas quoi dire... Ça fait si longtemps. J'ai tant de questions. ». Son sourire s'estompait. « Cinq années. Cinq années depuis Exegol. Je vous pensais tous perdu... »

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Il la serre dans ses bras, comme pour s'assurer une dernière fois qu'il ne rêvait pas. Il pouvait la sentir, son odeur son cœur battre dans sa poitrine. Tout semblait trop réel. Alors, il finit pas accepter l'idée qu'elle était là. Sa commandante, celle avec qui il avait combattu, elle était là. Tant de questions se bousculaient dans sa tête. Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle est là ? Comment elle l'a trouvé ? Même si Han ne cachait pas son appartenance aux inferno, la galaxie était vaste, et il aurait fallu un sacré coup de chance. Elle avait accepté son étreinte, chose qui surprit quelque peu le vétéran. Elle était heureuse de le revoir. Tout comme lui. Et elle lui montrait... A sa manière. Gamora n'avait jamais été très expressive en ce qui concerne les sentiments. Il l'avait toujours connu comme ça. Et il avait fini par s'y faire. Ils avaient toujours été assez proche. Han était son second, son conseiller et son ami, et il espère l'être toujours. « C'est bon de te revoir. » Dit-il simplement alors que leurs étreinte s'achevait. Il ne savait pas quoi dire de plus. Du moins pour le moment. Il pourrait enfin lui parler, lui poser toute ses questions.

Han hocha la tête. Ouais, ils allaient pas rester debout à se regarder dans le blanc des yeux. Il lui indiqua le canapé. « J'arrive, j'ai gardé quelque chose pour les grandes occasions. Je pensais pas l'ouvrir un jour. ». Il se dirigea vers une armoire dans un coin de la pièce et en sortit une bouteille de whisky correlien et deux verres. « Aujourd'hui c'est une grande occasion. » Dit-il en s’asseyant aux côtés de sa commandante. Sa jambe mécanique grinçant comme à chaque fois. Il avait rempli les deux verres. « Le premier ? Tu veux dire... Des inferno ? »  Il but une rasade dans son verre. « Les autres sont en vie ? ». Il pensait qu'il était le dernier survivant de l'escouade. Sûrement à tors d'ailleurs. Il n'y avait aucune raison qu'aucun autre n'ai survécu. Gamora en est la preuve vivante.

Il plissa les yeux lorsqu'elle avoua les avoir tracés. Au fond, il s'en contre foutait. C'était quelque chose qui aurait pu être utile en temps de guerre. Cependant, quelque chose le dérangeait. « T'es en train de me dire que pendant tout ce temps, t'aurais pu me retrouver ? » Il se mordait les lèvres, prit d'une colère soudaine. « Je vous ai tous cherchés pendant un moment. Sans rien trouver. J'en était venu à penser que j'étais le dernier survivant des inferno.  J'ai passé cinq ans tout seul, me demandant tous les jours si j'allais mourir le lendemain ou si mon supplice allait continuer. Et toi, tu pouvais me retrouver aussi simplement que ça ?! » Il boit à nouveau une longue rasade dans son verre. « Sans parler du dernier cadeau que m'a laissé la résistance. » Il retire sa vieille jambe mécanique et la laisse tomber par terre. Sa jambe est coupée à partir du haut de la cuisse. « Tu aurais pu au moins m'envoyer un message. Je sais pas moi : coucou c'est Gamora, je suis encore vivante ! Ca aurait été un bon début ! » Il soupire se s'affaissant dans le canapé. « Tu t'es jamais demandé ce qu'on était devenu ?! Ce que j'étais devenu ? » Il connaissait le protocole ghost et ce qu'il impliquait. Mais cinq années étaient passées. Et le Premier Ordre était mort. C'est pas comme si un chevalier de ren allait les traquer pour avoir rompu le protocole. Il lui en voulait de pas avoir donné ne serait-ce qu'un signe de vie, n'importe quoi.