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Les nouvelles alliances se scellent aujourd'hui - Aysun

Elizand Vod
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Cette année même.
Au lendemain du discours...

Me voici sur Kuat. Selon les vœux de mon vieux Maître, je viens me présenter aux Sloane et plus encore à Aysun Sloane dont j’assurerai la protection prochainement. Ce n’est pas donné à tout le monde d’approcher la jeune femme. Des gardes et d’autres officiels veillent sur elle. J’ai réussi à me faufiler comme j’ai pu, mais arrivé au dernier rempart, un homme plus âgé qui m’interpelle, j’utilise alors la Force sans aucun scrupule pour le faire taire, pour qu’il me cède le passage. Je n’ai pas le temps pour ces choses, il me tarde de faire la rencontre de la jeune Sloane. Elle n’a que vingt-cinq ans. Elle est ravissante, c’est une beauté sombre qui fascine le regard du simple mortel. Sa pupille aperçoit son interlocuteur le plus éloigné, elle peut même entendre sa chute sur le sol et son petit cri d’effroi, bien que sommaire. Il ne tardera pas à se relever, cela peut effrayer quelque peu, c’est là l’œuvre de quelqu’un qui manipule la Force mais en même temps n’est ce pas ma carte de visite ? Je décide de ne pas gaspiller les secondes et me présente sans plus tarder après un court signe de tête, un respectueux hommage plus qu’une salutation officielle.

Elizand, à votre service. Veuillez me pardonner cette intrusion dans votre suite de gardes. Il me tardait de venir me présenter à vous.

Dis-je tout en portant sa main à mes lèvres. Un hommage de plus que je ne peux ni ne souhaite réfréner. Je la contemple peu après de toute ma hauteur, son charme agit désormais sur moi bien que je mesure toute la difficulté de ma tâche. Me faire accepter dans son entourage, établir une confiance entre nous deux. Dans ses yeux je comprends vite qu’elle est méfiante, peut-être distingue-t-on même la peur ? La Force effraie et nous autres siths sommes familiers du Côté Obscur. Pour nous la manipulation ou le mensonge sont monnaie courante, pour certains du moins et cela, tout le monde le sait. Je ne suis pas de ceux-là avec tous, je mesure mes actions et respecte certains adversaires même. Que dire encore de ceux que j’approche ou côtoie amicalement ? Elle n’a pas grand-chose à craindre de moi. Je suis ici en protecteur désigné par sa famille et selon le désir du vieil homme, de son vivant. Je lui avais alors fait la promesse solennelle que j’honorerai les anciennes comme les nouvelles alliances et que je veillerai à l’unité. Empire et Premier Ordre, c’était le même combat. Pourquoi dès lors ne pas se confondre, ne pas être plus forts encore ? Je faisais certains efforts considérables car je ne portais pas d’estime particulière à ces nouveaux chevaliers de Ren. Leur Ordre ressemblait trop à celui des Chevaliers Jedi et je n’aimais pas cela. De plus j’étais un solitaire. Je ne comptais que sur moi-même. Mais laissons cela… Mes pensées vagabondes quelques instants revinrent vite à l’objet de mon intérêt, de ma convoitise même.

Je suis venu à vous pour assurer votre protection et vous appuyer. Je suis également un de vos admirateurs, concernant votre discours… Désarmer la République me semble une excellente chose et une initiative dont je vous félicite. Vous avez tout mon soutien et je…

Je ne pus terminer ma phrase que je me retrouvais entouré de gardes et d’hommes alertes. Je souris et je m’écartais d’elle juste assez que pour dévoiler la lumière de mon sabre à la teinte rougeâtre. Je ne craignais pas ces imposteurs qui selon moi ne méritaient pas la tâche qui était la leur. J’étais plus à même d’accomplir cette mission si toutefois on me la confiait, si la jeune femme finirait par m’accorder et m’offrir sa confiance. De plus j’avais de l’admiration pour son initiative. Du haut de ses vingt-cinq années, elle comptait d’ores et déjà œuvrer pour la paix et restaurer l’équilibre dans la Galaxie. Je nourrissais quant à moi secrètement l’espoir d’être à ses côtés pour la seconder pendant mais également pour la suite, après l’accomplissement même de son projet. Peut-être marchait elle dans la gloire même de Palpatine et ferait elle sa renommée elle aussi au Sénat ?
Aysun Sloane
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Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses, ou les briser que de pleurer à la lune. ― David-Neel

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« Treat me right, I’m still a good man’s daughter
Let me in if I break, and be quiet if I shatter »  -  Weyes Blood, Andromeda

Chaque foyer possède ses propres repères. Chaque famille érige ses propres règles. Sa grand-mère avait l’habitude de dire ça mais il y avait autre chose dans son discours, un voile indistinct. Aysun peut le voir, même maintenant, tandis qu’elle se tient sage autour de la table des Sloane. Son cousin, toujours agile et sûr de lui fait les cent pas. Sa voix résonne près d’elle.
Le leitmotiv revient. Chaque nom porte ses hantises et ses secrets. Chaque clan garde ses fantômes.

« Laissons Aysun s’occuper de lui. » Elle perçoit la désapprobation sur de rares visages, un peu de commisération aussi. « C’est un sith. » Il y a du grondement dans la voix de sa mère, de l’inquiétude aussi. Aysun cille, les mains immobiles sur le précipice de ses genoux. Ce sera le second chevalier de la force qu’on lui glisse entre les mains et l’argument est toujours le même : il ne lui feront pas de mal à proprement parler. Elle est encore trop insignifiante, trop jeune, trop fragile. Comme si cela arrêtait les possesseurs de la Force, comme si cela les avait arrêtés auparavant…

Aysun esquisse pourtant un mouvement de tête, léger et soumis. « Quand est-ce que ce chevalier sith doit venir ? » demande-t-elle, le cœur sourd aux autres conversations. « Ce type d’hommes ne s’annonce pas, Aysun. Il te faudra te tenir prête, voilà tout. » Elle ferme les yeux sous le baiser vénéneux de sa tante sur son front, ne se départit pas de sa politesse devant le reste des siens.

Ce type d’homme veut tout et rien dire.


***

Quand elle entend la commotion se réverbérer dans l’enceinte du manoir, elle n’y pense plus vraiment. Elle est seule en cet instant, seule avec les domestiques et les employés de sa dynastie. Les autres – ceux de son sang - sont soit aux bordures soit partis visiter les chantiers navals en cours. Après son discours au Sénat, cela lui est dorénavant impossible, en tout cas pour un temps, aussi ne les a-t-elle pas suivis.

Un frisson lui parcourt l’épiderme tandis qu’elle se remémore la conférence. Il lui a fallu tout son courage pour rester droite dans le silence terrifiant de l’hémicycle lorsque les derniers mots de son plaidoyer se sont achevés. Puis il y eut l’explosion, la tempête des valeurs agitant chaque sénateur présent. Elle sait avoir marqué les esprits et n’est-ce pas là le but après tout ? N’est-ce pas là le premier précepte que sa grand-mère lui a enseigné ? Tout est une question d’image et de répercussion. Pourtant, en quittant les lieux, elle s’était sentie prise de vertige sous la puissance de l’émotion, comme un noyé retrouvant la surface. Aujourd’hui encore, la faiblesse chronique des Sloane lui ébouillante la peau et la rend torpide. Ses gestes sont empreints de lenteur, sa respiration est profonde comme si le souffle était puisé à même les abysses. Alors quand il s’avance, cape sombre et détermination en bandoulière, Aysun ne pense ni à s’enfuir ni à appeler à l’aide. Elle n’en a guère la force ni même l’énergie. Advienne que pourra. Son regard glisse vers le vieux majordome jeté au sol d’un simple geste et elle cille, plus effrayée qu’elle ne veut bien l’admettre. Les Sith sont tous empreints d’une telle colère et d’une telle aversion pour la vie et sa simplicité. Elle regarde à nouveau l’intrus, une douce sévérité au bord des cils. On dit que les yeux sont les fenêtres de l’âme et les siens sont d’un bleu cristallin. « Elizand, à votre service. Veuillez me pardonner cette intrusion dans votre suite de gardes. Il me tardait de venir me présenter à vous. »

Elle ne bouge pas, serpentine à l’orée du balcon, la silhouette opalescente et le regard teinté d’un peu d’effroi. Le choix des mots la perd. Celui qui s’est présenté comme Elizand porte ses doigts à ses lèvres, le salut suranné. Elle cille à nouveau, le cœur battant la chamade. Le souvenir du sith dont ils parlaient encore il y a quelques heures lui revient à l’esprit.
Elle se mord discrètement la lèvre pour se rappeler au présent. Elle a l’étrange impression d’être dans un de ces rêves faits de lave et d’horreur. Elle est Andromède enchainée à son rocher et il la regarde avec une avidité qui n’est pas de ce monde. Que dit-on des Siths déjà ? Que leur ordre est dissous, qu’ils sont responsables de leur propre perte. Il n’y a plus rien ici pour eux, plus rien non plus ailleurs.

Qu'ils sont perdus.  

Aysun inspire, un peu de fièvre glacée sur la langue alors que les gardes se précipitent et entourent le guerrier, le pas militaire, les blasters pointés d’un seul mouvement sur lui. Ils ne pourront rien si Vod utilise ses pouvoirs mais ils sont là envers et contre tout et plus tard, elle aura une pensée pour chacun d’entre eux dans ses prières. « Protection dites-vous ? » Elle semble peinée et secoue légèrement son visage comme pour marquer son incompréhension. « Vous venez d’entrer sans vous annoncer, en infligeant des blessures au personnel de la maison. Maitre Elizand… » Elle vient enfin à lui, le pas aérien, plus calme maintenant. Les gardes s’écartent d’eux-mêmes et elle jette un coup d’œil vers le vieil homme que l’on aide à se relever avant de revenir sur le visage du sith devant elle.  « Votre entreprise, telle que vous la dites, est noble et je vous en remercie, mais je ne saurai l’accepter. Il me semble que vos pouvoirs sont trop grands pour n’être cantonnés qu’à ma sécurité. » Elle a un sourire pour le capitaine des gardes, un appel souterrain à ne pas s’inquiéter. Si Elizand avait voulu les tuer, sans doute l’aurait-il déjà fait.

Tandis que son droïde se fait bougon et invite la milice à baisser les armes et à s’éloigner légèrement, Aysun penche son visage pour mieux s’imprégner de la présence imposante du détenteur de la Force. « Elizand… Vod. N’est-ce pas ? » Les pièces du puzzle s’imbriquent, les fragments de la conversation familiale reprennent vie. Un allié indépendant. C’est une mode ça : l’indépendance. Un leurre réconfortant pour tous ceux qui pensent encore que ne pas faire de choix est une possibilité. Aysun ne s'attarde pas sur cette idée, elle est toute entière à son empathie. Un voile de douceur ondule sur elle. Il a perdu un être cher et elle sait ce que cela fait. « Je suis désolée pour votre perte. On m’a dit le plus grand bien de l’homme qui a fait votre apprentissage. »


Elizand Vod
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Plus qu’indépendant j’étais assez seul. Il me fallait me raccrocher à quelque chose, une nouvelle voie, une cause, un ancrage. En Aysun, je percevais déjà une faible lumière au bout du tunnel qui était le mien depuis la mort du vieil homme qui m’avait tout appris, qui m’avait offert la chance de suivre ses pas, d’être et de devenir, continuellement. Il me fallait convaincre la jeune femme mais je me refusais de la soumettre avec mes pouvoirs. Elle était encore jeune et sa fragilité ne faisait aucun doute. Peut-être arriverais je à la persuader du bien-fondé d’une entreprise commune. J’appréciais ses paroles de réconfort mais je ne m’y attardais pas pour ne pas creuser davantage la blessure qui était mienne, la peine que m’avait causé la perte de l’être cher. Brisé mais reconstruit en un rien de temps, j’étais de ces hommes qui se forgeaient eux-mêmes et qui n’étaient entiers que le temps nécessaire. Le reste du temps, les nuances faisaient mon armure que rien ne parvenait à transpercer.

Je suis de ceux qui ont apprécié votre discours mais plus encore... Démilitariser la République est une excellente idée novatrice. Il m’est d’avis que nous pourrions faire de grandes choses ensemble vous et moi. Et quelle que soit votre décision, vous êtes promise à un brillant avenir, n’en doutez pas.

Je l’entourais de ma cape et l’invitais d’une légère pression à sa taille à me suivre dans l’obscurité, là où les gardes ne devaient pas s’aventurer à cause de leur trop grande proximité avec moi. Je voulais éviter qu’ils entendent ce que j’avais à lui confier. J’avais également des projets pour elle, pour une entreprise commune issue de son discours même. Des idées avaient nouvelles avaient germé et j’étais à même d’argumenter dans mon sens et pour l’avenir, oui je le percevais, au-delà, dans le lointain, une multitude de nouvelles possibilités plus ou moins probables. La timidité de la jeune femme était bien dissimulée mais je la sentais avec mon intuition et la Force ne laissait aucune échappatoire possible ni aucun doute sur cette question étrange. Oui étrange. Cette jeune femme s’avançait devant la foule pour un discours novateur et contraire à son temps même alors qu’elle était novice encore dans la maîtrise de soi. Je ne comprenais que peu ce paradoxe et je me contentais alors de constater les faits. Je l’observais encore. Je prenais le temps car il était la clé à bien de questions.

Les choses changent, vous et moi pourrions être les pionniers de cet avènement pour peu que vous considériez cela comme envisageable. Ne vous fermez pas aux possibles. Je suis discret et saurai vous protéger lors de vos déplacements importants. Mes pouvoirs me permettront de voir venir ennemis et événements. Ainsi nous serions plus forts, je serai votre bras armé, vous seriez maîtresse de votre destin et de vos desseins, pleinement. Il m’est d’avais que le nouveau monde ne pourra subsister sans les ruines de l’ancien. Unissons nos forces. Qu’en dites-vous ?

C’était une question qui n’appelait pas nécessairement une réponse dans l’immédiat mais qui méritait tout de même d’être posée, là. J’étais las des prétentions des Jedis, toujours à l’affut de leur dictature. Des tyrans aux allures de Chevaliers. La République nouvellement consolidée n’aurait que faire de leur loi, de leurs préceptes anciens qui n’ont pas tenu la route. La révolte avait surgi de nulle part, violente et les avait balayés sur son passage tels de fœtus de paille insignifiants les plongeant eux aussi dans l’obscurité et les méandres infinis du temps, de l’oubli. Il fallait être désormais à même de tirer les enseignements de nos erreurs, j’étais de cet avis du moins. Si Palpatine avait échoué de même que l’Ordre des Jedi, c’était pour moi dû à des causes communes. L’obscurité ou la lumière n’étaient pas en cause, seuls les acteurs de cette triste farce avaient lamentablement échoué. Les rouages était bien huilés mais les idées n’étaient pas bonnes, et plus que de manipuler ou influencer la jeune femme, je voyais déjà loin, très loin… Dans l’absolu, nous pouvions apporter un Ordre nouveau qui changerait bien des choses dans la Galaxie, bien au-delà même de la République.

Il nous fallait débuter quelque part cette réorganisation, et c’était un bon début mais l’Empire pouvait renaître de ses cendres sous une autre appellation, tout n’était qu’une question de mots ou de maux. Le passé ne serait pas oublié bien au contraire car c’était sur lui que l’on pouvait bâtir un avenir plus sombre et obscur encore mais de quelque façon plus résistant encore. Une durabilité nouvelle se profilait. Il m’était d’avis qu’un cercle restreint d’individus pouvaient former un Conseil autour d’Aysun pour garantir de la paix et la sécurité dans la République et même au-delà de ses limites. Des frontières nouvelles, élargies par des préceptes nouveaux. Il était un temps où il fallait sortir de l’ombre, quitter l’obscurité et accomplir des faits. C’était un peu le prix à payer. Ne plus se terrer et affronter une destinée encore inconnue. Quelque chose d’effrayant se préparait mais cela exerçait sur moi une attraction forte à tel point que je cédais de plus en plus, inconsciemment ou pas. L’attrait de l’aventure me découvrit de nouvelles aspirations bien vite et je décidais de partager quelques-unes de mes idées avec la jeune Sloane.

Si toutefois vous consentiez à me réserver une place à votre table, une place discrète j’entends, je serai ravi de cheminer avec vous pour un temps non défini. Vous êtes jeune et fragile, je vous guiderai selon votre vouloir, sans user de mes pouvoirs et vous serai un bon bouclier contre d’éventuels indésirables. Ainsi votre parcours sera-t-il plus lisse ? A vous d’en juger. Votre entourage fera sans doute votre apogée, seule vous risquez de courir à votre perte. Je ne vous mets pas en garde mais vous invite à mêler nos vies d’une quelconque façon, le choix vous appartient. Une place de conseiller ou de protecteur me permettrait d’être plus officiellement à vos côtés. Forts de cette proximité, nous pourrions nous apporter secours mutuel mais cela n’est bien entendu qu’une option supplémentaire à notre pacte.

J’appuyais un peu ma demande. J’étais certain que nos destins étaient liés d’une manière ou d’une autre et il me fallait saisir l’instant et le sceller pour toujours dans l’échelle temporelle qui était alors la mienne. L’espoir d’une renouveau m’apparut alors comme salutaire et sommaire à la fois. Passage rapide comme la robe stellaire d’une étoile filante qui se consume et qui va mourir bientôt. Mais au moins mon idée eut le mérite d’exister et de m’apparaître avant de s’éteindre du firmament lumineux et clair. Un éclair, une pensée sauvage et indomptée que je ne tentais même pas de maîtriser. La jeune femme devait s’entourer au plus vite d’hommes tels que moi pour parvenir à se hisser parmi les puissants de la République et plus tard, pourquoi pas aussi les diriger ? Il lui fallait laisser dans son sillage, ces anciennes choses, ces anciens hommes rongés par leur ancien temps. Certes les Sith avaient disparu mais il m’appartenait de créer un nouvel Ordre et de transmettre l’héritage qui était le mien. Je me fichais d’une quelconque reconnaissance, seuls les actes en ce sens m’importaient mais cela était mon affaire pour le moment. Plus tard, alors que la tâche serait accomplie, j'en informerais Aysun ou le Conseil pour peu que celui-ci soit créé à nouveau. Un Conseil Sith garant de la paix dans la République, un Conseil plus avisé et plus pragmatique sans doute que celui des Jedi. Ils ont eu leur chance, ils ont fait leur temps. Palpatine a accompli seul bien plus de choses que tous les Jedi réunis mais il a lui-même causé sa perte dans sa soif de pouvoir jamais étanchée. Les uns n'avaient pas été meilleurs que les autres. Il nous appartient de construire dès à présent un monde différent de tous ceux qui ont été.

Aysun Sloane
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Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses, ou les briser que de pleurer à la lune. ― David-Neel

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Aysun parle en purple. Son droïde JN-451 en #cc6600.

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« Je suis de ceux qui ont apprécié votre discours mais plus encore... Démilitariser la République est une excellente idée novatrice. Il m’est d’avis que nous pourrions faire de grandes choses ensemble vous et moi. Et quelle que soit votre décision, vous êtes promise à un brillant avenir, n’en doutez pas. » Dans l’immensité de l’azur qu’il darde d'un air conquérant sur elle, Aysun croit déceler des relents de sincérité. Pourtant, l'écho est tenace et elle fait partie de ceux qui donnent plus de poids aux actions qu'aux paroles. Il est sith et elle doit s’en défendre. Elle sait bien qu’ils manipulent avec une dextérité peu commune, les idées insidieuses, le verbe enjôleur.

Les gestes aussi.

Il l’entoure de la lourdeur de sa cape sombre en un mouvement ample et elle ne le quitte pas du regard, une pointe de métal dans l'arrondi des pupilles. Elle ne dit rien, le cillement long et sobre puis se contente de lever sa main pour que les soldats ne tirent pas alors que ces derniers déjà rajustaient en seul claquement de barillet leurs visées.

Trop de sang a déjà coulé. Elle s’écarte, ondine sinueuse et lui laisse à son tour à peine le temps d'effleurer le tissu ondoyant de sa robe sur sa hanche - rien d'autre. « Vous vous oubliez, maitre.» Lui offre-t-elle dans murmure parfaitement audible. La cape est chaude sur ses épaules et elle y voit une réédition de ce qu’il représente plus qu'un geste sans calcul. C'est une patte blanche devant sa porte afin de pouvoir y entrer. Et comme dans le conte pour enfant, elle a peur que la patte blanche mène à la boucherie. Cela reste un loup se dit-elle en l'observant à l'abri de ses longs cils noirs, il faut rester vigilante. Ce n'est pas dans ses habitudes: elle aime à faire confiance, à se laisser bercer par les sourires et les délicatesses mais elle sait aussi qu'il faut savoir s'endormir les yeux grands ouverts et les poings fermés lorsque cela s'avère nécessaire.

C'est trop et pas assez.

Le coeur tambourine.

Elle glisse quelques mots à ses hommes et les invite à s’éloigner mais pas trop comprennent ils à son regard - pas trop. Il faut maintenant réfléchir vite et bien. Son instinct est d'ouvrir les bras à tous mais la raison lui intime les choses autrement. Que ferait grand-mère ? Le leitmotiv glisse sur la jeune femme. Elle se mord la lèvre tandis qu’il entreprend d'énumérer en quoi ses services seraient parfaits et en vérité, elle n’en doute pas un seul instant. Sa tante et son cousin ont eu l’air de croire que des siths dans leurs rangs seraient un gain conséquent; elle peine à y croire, tout comme elle a peine à croire que la présence d’anciens chevaliers Ren puisse être bénéfique aux Reliquats. « Vous m’avez mal comprise, maitre Vod. Je n’oserai mettre vos pouvoirs ou votre discrétion en cause. Je suis certaine qu’ils sont tout à votre honneur et la façon dont vous vous êtes infiltrés dans ce manoir le dit bien assez. » Elle a enfin un sourire sage qui n’atteint pas encore les yeux. Ce qu’elle ne dit pas c’est qu’elle est plus touchée qu’elle ne l’aimerait par les premiers mots qu'il a prononcé, par cette approbation aussi unique que précieuse. Il est l’un des rares à être venu à elle, les paroles pleine d’un miel doux et peut-être – sans doute – est-ce là une simple manière de mieux l’atteindre et de mieux la faire plier, mais elle est bien forcée d’admettre que cela lui est un peu agréable, plus en tout cas que ce qu’elle ne l’aurait cru. « Je suis moins fragile que j’en ai l’air, maitre. » Elle lève un regard qui dit tout le contraire pourtant. Un leurre, un de plus. On peut être fragile et forte. Et vice et versa. Tout à la fois.

Mais il n’est pas obligé de la croire.

Aysun penche son visage, la mine redevenue sereine. Il n'a aucune manière mais elle perçoit son histoire d'ermite dans ce point précis. Il va trop vite en besogne et elle reconnait bien là une des caractéristiques des porteurs du côté obscur. Le doute s'installe pourtant, ne dit-on pas que certains d'entre eux voient parfois des éclairs d’avenir durant leurs méditations ? Se peut-il qu’il l’ait vu ?

Elle réfléchit quelques secondes puis esquisse un geste discret pour qu’on vienne retirer la cape de sur ses épaules et qu'on la traite avec le soin qui lui est dû. « Faites préparer une chambre pour Maitre Vod et comptez un couvert de plus, merci. » Son regard caresse celui de son droide qui se tient immobile à distance raisonnable puis l'attention revient tout à fait sur Elizand. « Ne parlons pas de tout cela, pas tout de suite. Puisque vous êtes là, la maison Sloane se doit d’abord de vous accueillir convenablement. Avez-vous déjà visité nos jardins ? On peut y voir des maquettes des plus grands vaisseaux de l’Empire. C’était un des endroits préférés de ma grand-mère et je suspecte qu’elle prenait autant de plaisir à admirer les détails de ces reproductions qu’à les diriger. » Sa robe scintille sous les pas tranquilles et elle l’entraine vers les escaliers menant à l’arrière du manoir, là où des plantes exotiques tombent sur des chemins délicatement positionnés. Des gardes sont présents à l’entrée et elle a un léger signe de tête pour eux avant de reprendre la conversation avec Elizand.

Aysun sait faire bonne figure et la confiance est un sortilège qui prend un peu de temps après tout, sans doute ne lui en voudra-t-il donc pas.  « Je mentirai si je disais qu’on ne vous attendais pas. Peut-être avons-nous omis l’idée d’une entrée si dramatique cela dit. » Elle s’en amuse un peu et lui sourit à nouveau, un peu plus à l'aise maintenant. Il n’y a pas l’once d’un reproche dans la chose, elle pardonne aisément et la méfiance vient d'un autre sujet, ils le savent bien elle et lui. «  Vous dites que je serai plus forte en bénéficiant de votre présence… je n’en ai pas le moindre doute en terme de force de frappe mais vous êtes sith, maitre Vod. Je suis jeune, vous l'avez dit vous même et peut-être que je ne sais pas ce que cela veut réellement dire d'être sith... mais je sais ce que cela nous a coutés. » Elle veut être honnête et le devance légèrement pour s’arrêter et se tourner devant lui. Si le corps est frêle, le regard exige une réponse. « Pardonnez ma franchise, elle vient des meilleurs sentiments je vous assure, mais les vôtres ne sont-ils pas finalement à l’origine de la chute du Premier Ordre ? Je pensais que tout les siths nous avaient en horreur. » Elle tremble un peu mais ne bouge pas.


@Elizand Vod ne la tue pas j'ai encore besoin d'elle  Les nouvelles alliances se scellent aujourd'hui - Aysun 936593786   Les nouvelles alliances se scellent aujourd'hui - Aysun 4228499428   
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Allons, si j’avais voulu vous faire plier, j’aurais utilisé mes pouvoirs ou la Force, les deux même. Je ne suis pas venu à vous pour conclure sur des artifices mais pour parler politique et évoquer un avenir commun et ses nouvelles possibilités.

J’étais curieux de voir ces maquettes et il me tardait de découvrir ces jardins. Je fus rassuré que la jeune femme demande que je reste plus encore au manoir des Sloane. Ce n’était pas une mince affaire d’y pénétrer, même pour moi et puis je n’étais pas pressé de quitter cet endroit avant de conclure sur une alliance pour le moins profitable aux deux parties. Elle semble craindre les Sith, sans doute à juste raison et sans doute la rancœur envers l’ancienne classe dirigeante est tenace également. Je décide de faire bonne mine à mauvais jeu. Ais je le choix ? Des années que je n’avais pas vu de plantes exotiques pareilles ou similaires. Beaucoup de choses étaient intéressantes dans ces lieux mais je n’avais pas le temps de m’y attarder sinon pour maintenir toute mon attention sur la jeune Sloane. Oui elle pouvait être fragile et forte tout à la fois seulement sa force pouvait être morcelée avec aisance puisque pas encore suffisamment mature. Lui distiller le doute pouvait donner des fruits et je ne le faisais qu’à petites doses, preuve en était que j’étais sincère. Je ne voulais pas qu’elle se range à mon avis ou qu’elle plie mais la faire réfléchir davantage sur certains sujets.

La vue des gardes m’indispose un peu, est-ce vraiment utile ? Des restes de la grandeur impériale comme ce manoir, comme cette famille. Après tout, ma venue ici était peut-être gravée en lettres d’or dans sa destinée, comme quelque chose de naturel et de prévisible. Ses aïeux ne servaient ils pas l’Empire ? Nos destins étaient liés depuis fort longtemps. Bien sûr, je ne comprenais que fort bien sa méfiance et sa hargne envers les dirigeants de jadis. Nous avions perdu mais à cause de qui ? A cause des mauvais servants s’étant rebellés contre la domination même de Palpatine, des incapables. Le vaincre en combat singulier était une chose, le remplacer pour diriger l’Empire, une autre. J’avais le même mépris pour certains du Premier Ordre comme ces chevaliers de Ren tout juste bon à brandir leurs sabres et à manipuler la Force. L’art d’être Sith ne leur était pas familier, pas le moins du monde. Les pouvoirs et la force au sens brut ne fait pas un Sith. L’appellation ne fait pas le fond. Seule la forme demeure. Et cela, à la limite, je leur concédais mais guère plus. Ils avaient profité d’un moment où l’Empereur était mal et peu entouré par des serviteurs plus puissants du côté obscur pour le supplanter par la Force. Jamais ils n’auraient pu accomplir cette trahison autrement. C’était pas véritablement la voie des Sith, parce qu’elle ne réside pas seulement dans la force brute ou la Force, elle est aussi une voie de la sagesse.

Je ne voulais pas la froisser mais ma vérité me brûlait la gorge et les lèvres. Je nourrissais également une forte rancœur envers ceux qui avaient détrôné le puissant et craint Palpatine. Ce n’était pas tout de supplanter et de tuer un être, il fallait être véritablement en mesure de le remplacer par la suite et d’être pour le moins tout aussi brillant ou glorieux.

Le premier Ordre n’était qu’un outil dans les mains de l’Empire, la face visible de la Force que nous contrôlions dans l’Ombre. Si seulement il n’y avait pas eu de rébellion dans vos rangs, qui sait où serions-nous aujourd’hui ? Palpatine était âgé, certes, mais c’était un visionnaire, sa prédiction de l’avenir et son sens pratique, sa longévité, auraient pu mener l’Empire plus encore à son apogée. Ce crime nous a coûtés la ruine de l’Empire. Voici un monde sans lois, sans Empereur, un monde de chaos. Est-ce mieux ? Vous semblez craindre les Sith mais les Jedi et leur Conseil galactique ? Parlons en de ces tyrans ! Des sentences sans procès et j’en passe.

Allons, parlons plutôt de vos projets. Vous comptez démilitariser la République, bien. Et après ? Avez-vous préparé la suite ? Comment l’envisagez-vous, ce monde sans armes ?

Vous aurez je le pense, besoin d’hommes tels que moi pour vous seconder dans le maintien d’une paix fragile par la suite et d’un ordre nécessaire. La République prendra un nouveau visage. Cela ne se fait pas en un claquement de doigts.


Je comptais restaurer le Premier Ordre selon le vœu de Palpatine et du vieux Maître tel qu’il avait été dans son acception première, un outil pour la gloire de l’Empire. A présent renforcer l’un était égal à ressouder l’autre. Les deux ou ce qu’il en restait, étaient indissociables. Aussi par la force des choses, on ne pouvait qu’être d’accord Aysun et moi. Ce qui nous mettrait définitivement d’accord c’étaient nos rôles et nos places. Elle était politicienne, j’étais un visionnaire et un artisan de la Force. Je la regardais, oui elle était fort à sa façon, forte de sa jeunesse et de ses idées, forte de sa passion. Ses fragilités seraient plus à même d’être perçues hors de son cocon familial. Au Sénat la famille Sloane était peut-être réputée mais Aysun était seule avec ses discours et sa capacité à convaincre ou non. On avait tous un combat à mener. Le mien était celui de la seconder, je n’avais pas pour désir de marcher dans les pas du seigneur Palpatine ou de manipuler Aysun pour ce faire. Non. Ce n’était pas non plus par bonté. Je désirais demeurer un solitaire même si je pouvais à certains moments me montrer ou bien mener mes guerres, même si j’avais désiré former une apprentie. Le pouvoir et ses rouages n’étaient pas ce que je recherchais. J’ignorais ce que ferait la jeune femme une fois qu’elle aurait accompli tout ce qu’elle souhaitait. Pour ma part, j'avais le désir de me retirer sur quelque planète fantomatique pour avoir la paix et tout le loisir de vivre dans l’ombre. Me montrer uniquement pour la Conseil Sith que je souhaitais reconstruire et laisser comme vestige de mon existence ici-bas. D’un signe de tête je m’inclinais et la remerciais.

Merci pour votre hospitalité.

Pour ma part, j’ai pour projet de gagner le droit de me montrer de plus en plus discret au fil du temps. J’entends une vie de labeur et de sacrifices divers pour la gloire de ce qui a été et de ce qui sera peut-être encore, différemment.


Cela valait tous les discours et la politique. Certains souffrent d’être mis à l’écart, moi c’était ainsi que je souhaitais la fin, après une vie au service de la Force. Je ne pouvais comprendre comme certains Jedi ou même Aysun nous craignaient tant, alors que nous ne servions que la Force finalement et le bien commun. Si l’on considère qu’il est bien de maintenir un ordre nécessaire pour tous, il était indéniable que nous étions utiles à la paix. Si nous étions tant craints, c’était également pour nous faire respecter dans ce monde où tout est voué à trépas, tout n’est qu’éphémère et c'est avec cette encre qui ne dure pas ou si peu que nous écrirons l'avenir.

Aysun Sloane
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Souffrir est absurde et laid. Toute souffrance est un désordre... Mieux vaut s'accommoder des choses, ou les briser que de pleurer à la lune. ― David-Neel

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Aysun parle en purple. Son droïde JN-451 en #cc6600.

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Il se fait éclipse sombre, ses pouvoirs cristallins au bout du regard. L’azur promet subitement des noyades souterraines. Elle est trop sensible pour ce genre de tourbillons et elle glisse une mèche sombre derrière son oreille, l’ovale gracieux du visage en un acquiescement tacite. Oui, il peut exercer la Force sur elle, mais comme toujours quand on la menace, elle se fait bulle d’air irisée, inatteignable et lointaine.

En vérité, elle sait qu’il n’y a pas la moindre réelle douleur cachée dans ce qu’il vient de lui dire mais un simple décalage mouvant entre des vies qui n’ont pas été similaires. Aysun est accoutumée à ce qu’on lui obéisse, à ne pas exiger aussi. Elle n’a jamais eu à élever la voix et s’y refuse, n’a jamais connue la nécessité de sentir son esprit et son âme se serrer et exploser sous l’envie et les désirs. A contrario, combien de dangers a-t-il vécu ? Combien de combats menés ? Combien de vies enlevées ?

Elle se sent prise d’un vertige et inspire lentement, tachant de trouver un ancrage dans les mots qu’ils prononcent. Elle écoute et cille à certaines convictions qui sont aussi les siennes. Elle aimerait lui avouer qu’elle n’est pas certaine d’être taillée pour la politique, qu’elle ne sait même pas si elle aura le temps de construire quoi que ce soit : sa santé n’a jamais été bonne mais elle le cache sous une lenteur de nacre, sous des sourires de satin et des mises éclatantes. La douceur lui est innée après tout et c’est une arme à sa manière, d’un autre genre évidemment. Ce n’est pas un blaster bien sur mais les gens seraient surpris du tranchant du coton lorsqu’utilisé à bon escient.

Le sourire est sage et aérien sur ses lèvres pleines. Elle a envie de le croire tout simplement, alors elle le lui dit. Il y met une telle énergie qu’elle se sent emportée malgré elle par le courant de ses dires. « C’est vous qui devriez être aux tribunes. » Les doigts viennent se poser un instant sur l’avant-bras en invitation charmante à continuer leur promenade improvisée. « La démilitarisation sera refusée. Le tollé a été grand mais au moins les sénateurs se souviennent de moi ? » Elle esquisse un rire en aquarelle délavée. Sa grand-mère aurait apprécié, n’est-ce pas ? Elle l’espère en tout cas. C’est pour elle tout ça. L’admiration pour l’amirale disparue a toujours été si puissante qu’elle en balaye le reste.

Un instant, Aysun vole au temps un regard sur le profil d’Elizand et se demande s’il peut la comprendre, si son temps passé auprès du vieillard au savoir infini et aux théories caverneuses l’a façonné de la même manière que sa grand-mère ne l’a fait avec elle. L’idée se rétracte aussitôt pourtant et lui fait l’effet d’avoir été prise le doigt dans le pot de confiture. « Comment l’envisagez-vous, ce monde sans armes ? » La question a le mérite de la ramener sur terre. Il y met passion et ce soupçon de violence ténébreuse propre aux Siths. « Si facilement. Trop dirait beaucoup. Un seul corps armé est nécessaire aux galaxies, les armes n'ont pas besoin d'exister dans d'autres mains... Il y a tant de crédit en jeu, je doute que la Nouvelle République ne fasse quoi que ce soit à cet effet et il y a les contrebandiers, les milices personnelles... ce serait tout un monde à dissoudre et reconstruire... Beaucoup des sénateurs d’hier sont toujours ceux d’aujourd’hui d'ailleurs. Cela semble donc compromis. »  Les doigts entrelacés se serrent. Le sac de nœuds est gigantesque mais elle est patiente. Un fil à la fois. « Nos esprits se rejoignent, fédérer est la seule possibilité d’enrayer le chaos et ce n’est pas parce que les choses semblent impossible que nous ne devons pas tenter. » Elle ne se laisse généralement pas enchanter par la richesse, ni par les promesses - de vaines choses pour une jeune femme comme elle qui a déjà grandi dans la soie et l’ivoire - mais de l’idéalisme et des convictions ? Un homme qui croit sera toujours plus distingué qu’un cynique à ses yeux, toujours plus grand. « Vous méritez de penser à une vie heureuse, maitre Vod, »  Elle entrouvre sa bouche, hésite puis,  « Elizand. Puis-je ? » Le prénom semble plus approprié ici. Elle rajuste un pan de sa longue robe chatoyante en s’arrêtant devant la maquette de l’Inflictor. « Ne soyez pas si dur envers vous-même même si c'est là vos préceptes terribles. » » Le regard se couvre d’un voile indistinct, les pensées sableuses. «  Il faut savoir être heureux aussi et toucher à la lumière... » Elle se mord la lèvre avant de lui glisser un sourire fantomatique et de reprendre, un peu plus gaiement. « Racontez moi vos années d’errance. On dit que le vieil homme vous a recueilli très jeune ? N’en avez-vous souffert ? Toute cette solitude... » L’empathie revient, opaline et laiteuse. Elle détourne son attention de la maquette vers lui comme les fleurs le font avec le soleil, toute entière à sa réponse.


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